Prix du roman tmv : que sont devenus les lauréat(e)s ?

Huit ans d’existence pour le Prix du roman tmv et huit auteurs et autrices qui, repérés par notre équipe et notre jury de lecteurs et de partenaires, ont marqué les esprits. On remonte le temps et on regarde le chemin parcouru ?

2014

LÉONOR DE RÉCONDO POUR « PIETRA VIVA »

2014 ou la première édition du Prix du roman tmv… À l’époque, pour les débuts, l’équipe sacre l’écrivaine et violoniste Léonor de Récondo. Son roman « est de ceux qui ne s’éteignent pas une fois le livre refermé et qui laissent une touche d’humanité au cœur de ceux qui l’ont lu », écrit-on alors à propos de ce Pietra Viva.

Les années suivantes, de Récondo reçoit divers prix (grand prix RTL en 2015 ou encore prix du roman des étudiants France-Culture en 2017). Les pages, elles aussi, se remplissent puisqu’elle signe plusieurs livres (dernier en date, « Revenir vers toi », éd. Grasset), tous remarqués et remarquables. A-t-on eu fin nez ? Oui. #modestie

2015

OCÉANE MADELAINE POUR « D’ARGILE ET DE FEU »

La première lauréate était romancière et violoniste ; la seconde est romancière et… céramiste ! Océane Madelaine se distingue en 2015 avec « D’Argile et de feu », où elle modèle les mots comme elle modèle la terre. Un roman singulier, puissant. Pas le premier écrit, mais le premier publié qui récoltera également le Prix Première en Belgique. Il faudra attendre cinq ans pour voir arriver son second, « L’Anse des coquelicots » (éd. Des Busclats).

2016

RACHEL KHAN POUR « LES GRANDES ET LES PETITES CHOSES »

(Photo archives tmv – Hugues Le Guellec)

Coup d’essai réussi pour la Tourangelle Rachel Khan qui récolte les suffrages avec ce premier roman autour de l’héritage culturel et familial. Lors de la remise du prix, Rachel Khan confie qu’il y a également « une dimension politique » dans son écriture. La politique, justement, prendra le pas sur l’écriture ensuite. L’essayiste de « Racée » se retrouve parfois dans des polémiques (ses prises de position sur l’antiracisme et le féminisme, son déjeuner avec Marine Le Pen…).

Elle finit par être recrutée en 2021 par LREM pour piloter un groupe de travail sur « l’immigration, l’intégration et la laïcité », pour la future campagne d’Emmanuel Macron…

2017

ANTOINE CHOPLIN POUR « QUELQUES JOURS DANS LA VIE DE TOMAS KUSAR »

Un langage simple, sans fioritures, une histoire, un destin… Des ingrédients qui ont porté Antoine Choplin, né à Châteauroux, à la première place du podium cette année-là, grâce à un roman inspiré d’une histoire vraie autour d’un cheminot tchèque qui croise le chemin de Vaclav Havel. Baignant dans le monde de la culture — monsieur est directeur artistique du festival de l’Arpenteur — Antoine Choplin a quand même continué à tracer sa route littéraire.

Trois sympathiques romans ont suivi en 2018, 2019 et 2020, avec un joli petit dernier, « Nord-Est » (éd. La Fosse aux ours).

2018

 BRIGITTE GIRAUD POUR « UN LOUP POUR L’HOMME »

(Photo archives tmv)

« Il m’a fallu plus de 20 ans pour écrire ce livre », nous confiait Brigitte Giraud, à la réception du Prix du roman tmv. Une histoire dure, sensible, celle d’un appelé qui ne voulait pas porter d’arme, celle d’une femme refusant de vivre séparée de son fiancé, lors d’une guerre qui ne dit pas son nom. « Un Loup pour l’homme » fera l’objet d’une lecture musicale. Passée par les métiers de journaliste et de libraire, Brigitte Giraud reprend la plume pour « Jour de courage » (éd. Flammarion), marquant ainsi la rentrée littéraire 2019.

2019

MANUEL BENGUIGUI POUR « UN BON RABBIN »

« J’ai beaucoup de mal avec les gens qui ne comprennent pas le second degré », nous a dit Manuel Benguigui lors de notre entretien il y a trois ans (Et ce n’est pas nous qui allons le contredire à tmv !) Au coude à coude avec Fabrice Caro, il vient alors de gagner de justesse notre prix avec « Un bon rabbin », un roman drôle, ironique, impertinent. Bref, tout ce qu’on aime. Et l’auteur est tout sourire (même s’il vient de s’asperger malencontreusement avec de l’encre) : c’est son premier prix, lui qui avait bourlingué une quinzaine d’années dans une galerie d’art tribal.

L’art, d’ailleurs, Benguigui ne l’a jamais oublié. C’est vers ce thème qu’il a choisi de revenir dans « Port Franc », son nouveau roman sorti il y a à peine un an.

2020

LUC BLANVILLAIN POUR « LE RÉPONDEUR »

(Photo Quidam éditeur)

Tout juste sortis d’un confinement interminable et aussi douloureux qu’un visionnage de l’intégrale de Kev Adams, les Tourangeaux découvrent le nom de Luc Blanvillain dans tmv : c’est lui qui remporte cette 7e édition du Prix du roman avec une petite pépite d’inventivité et de drôlerie qui fait du bien en ces temps moroses.

Son histoire — celle d’un auteur célèbre qui, pour être tranquille, confie sa vie à un imitateur sans-le-sou qui doit se faire passer pour lui au téléphone — est tout sauf téléphonée. Et preuve que la team tmv a bon goût (#modestie encore), le romancier nous a indiqué que les droits du livre avaient été achetés pour le cinéma. (PS : on attend un pourcentage, hein !)

2021

MADELEINE ASSAS POUR « THE DOORMAN »

(Photo Carole Parodi)

Dernière lauréate en date, Madeleine Assas a marqué notre édition 2021 avec son Doorman, roman inspiré et inspirant sur la ville de New York vue et perçue à travers les yeux et le quotidien d’un portier. Un roman d’atmosphère et contemplatif. Invitée à La Boîte à livres à Tours, l’autrice et comédienne nous avait confié, toute sourire, être très émue de recevoir son premier prix. Quelques mois après, elle en recevait un autre. Celui du roman d’entreprise et du travail en partenariat avec Marianne. Un livre qui voyage, assurément.

Texte : Aurélien Germain / Photo ouverture : L.De Récondo par Astrid di Crollalanza

Boys in Lilies gagne les Inrocks Labs de Tours

On retrace vite fait l’histoire de Boys in Lilies. On est sûr, demain ils vous conquérir le monde entier !

UNE_BOYS_IN_LILIES
On les a découverts pendant la fête de la musique l’année dernière. C’était donc en juin 2013 : Nastasia, Laure, Marylou et Kevin venaient tout juste de sortir leur premier EP 5 titres. A la rédac de tmv, on s’est emballés pour leur pop envoûtante. Mélange de voix fantasmagoriques, de synthés planants et de rythmes dub d’une lenteur délicieuse. Mais ce qui nous a frappés, c’est leur sens de l’esthétique rêveuse, comme si leurs visuels reflétaient à la perfection leur conception d’une musique douce, apaisante. Alors, un jour, on s’est dits qu’il fallait voir ce qu’ils donnaient. On est allés assister à une de leur répèt’ à Rochecorbon. Comprendre comment la magie opérait. On a rencontré quatre musiciens talentueux, passionnés et pas vraiment prise de tête. Ils passaient quelques jours plus tard sur la scène du Temps Machine. Et puis tout s’est enchaîné. A mesure qu’ils montaient sur scène, leur nom gagnait le cœur de nombreux fans tourangeaux. La dernière fois qu’on les a vus, c’était au Projet 244 le 19 avril dernier. Ils jouaient avec Funktrauma et Caïman Philippine pour la sortie de leurs EP respectifs. On a retrouvé la même chaleur dans ce concert de voix, la même tendresse. Ils venaient de passer au 3’O devant le jury des Inrocks Labs. Et si Boys in Lilies c’était bien plus qu’un bon groupe ? Et s’ils reflétaient cette nouvelle génération de musiciens, bercés au Do It Yourself et à l’envie des bonnes choses, du bon son ? Sans avoir le melon.
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