Francis Renaud : « En France, on a beaucoup de gens doués »

Francis Renaud est acteur, réalisateur, producteur et scénariste. Président du jury de Mauvais Genre cette année, il a pris le temps de nous parler, en direct de Bulgarie.

Francis Renaud (Photo Patrick Glaize/Studio Canal)
Francis Renaud (Photo Patrick Glaize/Studio Canal)

À l’heure du téléchargement et du streaming à tout va, c’est quoi le but, l’utilité d’un festival de cinéma ?
Faire rencontrer des réalisateurs, voir des films, rentrer dans des univers. Là, c’est du cinéma de genre, que j’adore. On peut porter un regard nouveau sur le cinéma, les images, les acteurs.

En quoi consiste votre rôle dans le jury ?
On va faire un travail sincère, rigoureux. C’est beaucoup de boulot. Il y a les films en compétition, hors-compétition mais qui sont tout aussi essentiels ! Je suis fier et content d’y participer. Je vais découvrir des films et les goûts du public. C’est lui, le jury le plus important.

D’ailleurs, quand vous regardez un film, c’est avec un œil de cinéaste ?
Ah non, surtout pas ! Au cinéma, je reste toujours spectateur. Je suis juste un mec normal qui regarde ! (rires)

On a parfois accusé le cinéma de genre de tous les maux. Vous en pensez quoi ?
Ces films participent à tellement de choses. On a besoin de frissonner, d’avoir peur. Je repense à l’Exorciste, que j’ai vu quand j’étais gamin… Le quotidien m’ennuie. Quand je vais au cinéma, ce n’est pas pour regarder cette même réalité ennuyeuse, comme c’est parfois le cas dans certains films d’auteur. Je veux m’échapper. J’ai rencontré des gens fantastiques et doués dans le cinéma de genre, comme sur le tournage de Mutants. Je pense aussi à Bustillo et Maury. Parfois, ça terrorise, réveille des pulsions, mais c’est un cinéma incroyable. Regardez Massacre à la tronçonneuse, Evil Dead. Moi, je m’en fous des Cahiers du cinéma…

Vous semblez avoir un lien privilégié avec ce cinéma là…
Certes, la majeure partie des réalisations vient des États-Unis, mais en France, même si les moyens sont moindres, on a beaucoup de gens doués. L’important, c’est de faire, d’écrire. Moi, je ne fais pas ce métier pour faire des entrées. Je suis loin du formatage. Il suffit de voir la télé et cette histoire de ménagère de moins de 50 ans : j’en ai marre qu’on prenne les gens pour des cons. Les spectateurs ne sont pas stupides. Il veulent du bon cinéma, des bons acteurs, de l’émotion. J’ai du mal à m’évader avec certains films refaits à l’infini, toujours avec les mêmes personnes…

Comme certains gros films français qui marchent…
Il y a une partie du cinéma français qui est arrogant, bourgeois, académique. J’aime le cinéma populaire, les Audiard, les Marchal. Ou Alexandre Aja, il est très fort, il a une patte. Il y a de l’onirisme, c’est beau. Comme dans la littérature, ce sont des contes, on rentre dans un univers.

Vous avez jeté un œil sur la programmation de Mauvais Genre ? (retrouvez notre dossier spécial par ici)
Un petit peu. Tout est super pro, la programmation est très belle. Mais je n’ai pas envie d’être influencé par les genres, les synopsis ! J’aime être surpris.

Propos recueillis par Aurélien Germain

>>Page allociné de Francis Renaud : filmographie et carrière

La cinémathèque d’Assad

Avant leur concert au festival Mauvais genre, on a demandé au groupe tourangeau de jazz/rap Assad de nous parler de ciné.

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Quelques notes de contrebasses résonnent derrière le grand rideau noir de la scène du Petit Faucheux. Derrière, la petite troupe d’Assad écoute religieusement un passage d’un nouveau morceau en cours d’enregistrement. C’est Romain (clavier) et Vincent (contrebasse) qui prennent de leur temps pour parler cinéma. « On n’a pas vraiment de film qui fait l’unanimité dans le groupe, sauf peut-être Edward aux mains d’argent », commence Romain. Vincent rigole : « Non, pas vraiment ! Eh bah, ça commence bien… » Romain continue. « Je crois que le film qui me restera collé à la peau, c’est Mulholland Drive de David Lynch. J’aime bien cette atmosphère entre tension sexuelle et scènes glauques. Et puis, la musique me plaît, ce travail sur les bruitages, l’ambiance chanson de cabaret. Je suis marqué à vie. »

Pour Vincent, c’est plutôt « L’île au trésor, celui avec Christian Bale ado et Charlton Eston, c’est le film que j’ai vu le plus dans ma vie. J’avais une VHS dont les bandes ont fini par rester coincées dans le magnétoscope. Sinon, La Vie est belle, de Roberto Benigni : c’est un film magnifique, dur. Je l’ai revu après avoir appris l’italien et j’ai été de nouveau bouleversé. On ne voit plus beaucoup Roberto Benigni ces dernières années mais c’est une personnalité que j’aime beaucoup, très engagé politiquement notamment en Toscane. Et puis, mon troisième film culte, je dirais que c’est Amadeus, de Milos Forman. C’est un des films préférés de ma mère. Je l’ai aussi vu une dizaine de fois. Dedans, il y a le morceau que j’écouterais toute ma vie : le Requiem de Mozart. Je me rappelle de cette scène où Salieri découvre la musique écrite par Mozart et d’un seul coup, on entend des notes de hautbois s’envoler dans l’air. »

Pour les films inspirants, Romain, lui, a été touché par Le Pianiste, de Roman Polanski : « Je revois ce moment où Szpilman joue la balade en sol mineur de Chopin devant une bidasse. Même si j’ai toujours joué un peu de classique, ce morceau m’a énormément inspiré. » Après un dernier tour de table où les noms de séries comme The Wire, Oz ou Twin Peaks fusent, les deux musiciens tentent de trouver un film pour lequel ils auraient pu signer la BO. « La Haine, oui sûrement », lance Romain. « Et pourquoi pas Titanic, un bon rap sur la scène de danse en troisième classe ? »

>> ET SINON Le Festival Mauvais genre invite chaque année des groupes plutôt excellents. Cette année, ils joueront du samedi 5 au lundi 6 avril au « village ». C’est gratuit et ça se trouve dans la salle polyvalente des Halles de Tours. Plus d’infos sur festivalmauvaisgenre.com

BUDDY BUDDAH
Prenez du sexe, du fun, des bonzes, des synthés chics, une plage à perte de vue et des paroles qui font « Oh yeah » de manière hyper langoureuse. Buddy Buddah, c’est tout ça et bien plus. Un duo électro à déguster en slip panthère, en train de siroter un Sex on the beach à la main. Le samedi 4 avril, à 19 h.

MOONJELLIES
Comme un gros bonbon bien sucré, la musique des Moonjellies rassure quand il pleut et donne envie de courir nu(e) sur le sable quand il fait beau. Le groupe tourne depuis plusieurs années avec cette pop qui fait du bien. Le dimanche 5 avril, à 16 h.

LA GRAUSS BOUTIQUE
Attention, c’est du lourd ce trio. D’abord par leur son : de la noise cérébrale qui envoie des décibels. Et puis aussi parce que ses membres font partie des grands groupes de Tours (Ez3kiel, Ultra Panda, Quatuor Oban). Le lundi 6 avril, à 19 h.

Festival Mauvais Genre : ciné folies !

Pendant une semaine, le Festival de cinéma Mauvais Genre s’installe au centre de Tours. Une autre vision de la culture, tout aussi intéressante, et complètement barrée.

Festival Mauvais Genre édito→ GUIDE DE SURVIE

Mercredi 1er avril : c’est l’ouverture officielle au cinéma Méga CGR du centre-ville. En gros, des discours, des blagues et Il était une fois en Amérique de Sergio Leone dépoussieré, restauré et avec 22 minutes inédites. À 19 h 30.

Jeudi 2 avril : ça commence à 18 h 30 par le vernissage de la super expo de planches de comics originales et inédites (Franck Miller, David Mazzucheli, Jack Kirby…) à la mairie de Tours. Et ça finit en beauté avec la soirée que tout le monde attend, la Nuit interdite (20 h 30) : sept heures de films de genres.

Vendredi 3 avril : projection de trois films hors et en compétition de 17 h à 1 heure du mat’ au Petit Faucheux.

Samedi 4 avril : projections non-stop au Petit Faucheux de longs et courts métrages à partir de 14 h et, à 18 h, aura lieu la conférence de Michel Koch sur le jeu vidéo Life is strange.

Dimanche 5 avril : projections non-stop au Petit Faucheux de longs et courts métrages à partir de 14 h et, à 18 h, aura lieu la conférence de Kook Ewo créateur de Générique (The Strain, Splice, La Belle et la Bête).

Lundi 6 avril : projections non-stop au Petit Faucheux de longs et courts métrages à partir de 10 h 45 et à 21 h, cérémonie de clôture avec remise des prix et films bonus.

Le village Cette année, le festival s’installe dans la salle polyvalente des Halles de Tours du samedi au lundi. Stands de livres, d’artistes, BD, pâtisserie (miam), conférence… C’est le centre névralgique du festival. Et s’il pleut, on s’en fiche !

Les tarifs Pass complet : de 40 à 47 € Pass week-end (sam, dim, lun) : de 25 à 30 € 1 film : 5 € – Nuit interdite : 13 € Pour le détail des films en sélection ou hors-compétition, la billetterie : festivalmauvaisgenre.com

√ LE MINI QUIZ (réponses en pied de page)

1/ Dans le film Psychose (Hitchcock), de quoi est fait le sang utilisé dans les scènes de meurtres ?
a) De confiture de groseille – b) De sirop de chocolat c) De sang de boeuf

2/ Dans Les Dents de la mer, un élément troublant apparaît dans le ciel et a fait débat. Lequel ?
a) Un avion de l’US Army – b) Un drone c) Un OVNI

3/ Dans le dessin-animé Bernard & Bianca (c’est vraiment Mauvais genre !), quelle image subliminale voit-on à une fenêtre ?
a) Un doigt d’honneur – b) Une femme seins nus c) Le neveu de Walt Disney

4/ Combien de litres de sang ont été utilisés dans Scream ?
a) 100 litres – b) 150 litres – c) 200 litres

5/ Quelle « légère » bourde a été commise pour La Nuit des morts vivants, de George Romero ?
a) Un oubli de copyright – b) Un faux raccord devenu célèbre – c) Une cigarette mal éteinte qui a fait brûler le studio

6/ Qu’écoute Johnny Depp dans son lit, dans le film Les Griffes de la nuit ?
a) NIN – b) KRGR – c) YMCA

7/ Combien d’heures de maquillage, par jour, a dû subir Jeff Goldblum dans La Mouche ?
a) Deux – b) Cinq – c) Huit

>>>> Pause culture : LE GROUPE DE RAP-JAZZ ASSAD FAIT SON CINÉMA <<<<<

√ SAVOIRS INUTILES

> Bon pour la santé Un chercheur de l’université de Westminster a découvert que regarder un film d’horreur pouvait faire perdre jusqu’à 180 calories.
> Oh my gore ! Avant d’être un Hobbit, Peter Jackson a accouché d’un film ultime, Braindead (1992). C’est pour ce film gore et culte que le réalisateur du Seigneur des anneaux a notamment tourné une scène des plus mythiques (et des plus sanglantes). 300 litres de faux sang ont été utilisés lors d’une séquence de quelques minutes, durant laquelle des zombies se font taillader à la tondeuse à gazon.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=E73N1MC2UjQ[/youtube]
> Dans ta face Dans L’Exorciste, de Friedkin (sorti aux États-Unis le jour de… Noël), Regan vomit sur le Père Karras. À la base, ce joli jet verdâtre aurait dû finir sur le torse de l’acteur. Mais à cause d’une erreur de trajectoire du projecteur, tout a atterri dans son visage. Loupé.
> Sacré Spielberg Dans une scène géniale de Rencontres du 3e type, de Steven Spielberg, vous pouvez remarquer R2D2 dans le vaisseau-mère.
sharknado-3-> Comme un ouragan Surprise ! On verra le Frenchie Bruno Salomone dans le 3e volet de Sharknado (ce film génial avec des tornades remplies de requins). David Hasselhoff a prévenu : « Sharknado 3 est le pire film que vous ne verrez jamais ! »
> C’est mort D’après le site Movie body counts, Le Seigneur des anneaux (le retour du roi) est le film qui compte le plus grand nombre de morts visibles. 836 personnes en 201 minutes.
> BRRZZZZZ Tobe Hooper a eu l’idée de son Massacre à la tronçonneuse un soir, dans le rayon quincaillerie d’un magasin bondé. Stressé par ce monde, il s’est imaginé ce qu’il se passerait s’il en brandissait une pour fendre la foule.

→ LES NEUF IMMANQUABLES
Il va y avoir un paquet de films pendant ces six jours. Mais notre petit doigt nous dit que ces neuf là vont remuer l’assistance…

Hellmouth « Il apporte la mort… et une pelle. » Petite punchline qui passe bien, pour cette production qui a l’air fofolle et vintage. L’histoire d’un fossoyeur, atteint d’un mal incurable, voyageant en Enfer pour sauver l’âme d’une jolie blonde. Normal.

Dyke Hard
Dyke Hard

Dyke Hard Le bon gros délire complètement foldingue qui achèvera la Nuit interdite : un groupe de rock lesbien, se rendant à un concours de musique, doit affronter ninjas, robots et fantômes. Une sorte de trip sous LSD en partance pour l’Eurovision quoi.

Alpha Le trailer présente un noir et blanc de toute beauté. Moitié SF, moitié mythe, on y voit Alpha, une bourgeoise qui refuse de donner asile à un fugitif poursuivi par des miliciens. C’est le premier film grec financé par crowdfunding. Bref, un exploit.

Darkness on the edge of the town Encensé dans les festivals, budget dérisoire, : le thriller urbain de l’Irlandais Patrick Ryan suit Cleo, jeune fille passionnée de tir à la carabine voulant venger la mort de sa sœur. Violent, froid, cruel. Le réalisateur sera présent à Tours !

Young bodies heal quickly Et si c’était la surprise de la semaine ? Un road-movie sec et primitif, pendant lequel deux jeunes frères, contraints de fuir après avoir tué « accidentellement » une fille, sillonnent les États-Unis… Et en plus, c’est une première française…

Backcountry Soit l’histoire d’un couple de citadins partis faire du camping dans un parc naturel, mais attaqués de toute part par des ours bruns plutôt décidés à zigouiller du campeur. Mauvais genre le présente comme « Les Dents de la mer en forêt ». Slurp.

Backcountry
Backcountry

México Bàrbaro Les talents sud-américains débarquent avec une pépite de près de 2 h, mêlant légendes du pays, esprits vengeurs, sacrifices aztèques et monstres. Une anthologie de huit segments, entre gore, sexe, fun, et bizarreries. Ça va soit râler, soit adorer.

Les Jaunes Deux commis d’épicerie qui se retrouvent au milieu d’une invasion de « cerveaux lents à tentacules », transformant les gens en zombies jaunes. Signé Rémi Fréchette, un Canadien visiblement nourri à Beetlejuice (quand Tim Burton faisait de bons films).
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LSGCpdSqhS0[/youtube]

Tex Montana will survive Film surprise pour clôturer la cérémonie, des réalisateurs de The Battery (succès en 2014). Une exclu mondiale. Un gros délire dans lequel un présentateur d’un programme de télé-réalité essaye de survivre en condition extrême. Flippe, Bear Grylls !

>>>> INTERVIEW DU PRÉSIDENT DU JURY FRANCIS RENAUD <<<<<

ABC du Genre

>>>>>ALLER PLUS LOIN

Tours n’est pas en reste pour ce qui est des cultures parallèles. On vous conseille fortement L’Imaginaute (69 rue du Commerce), la librairie qui remue la ville, avec un choix exceptionnel d’œuvres (si vous ne trouvez pas votre bonheur, on vous fouette). Quelques numéros plus loin (au 81), Bédélire est THE repère. Sans oublier le magazine Parallèle(s). Dédicace, aussi, à L’Étoile Bleue, ancienne maison close, devenue local des artistes du théâtre municipal de Tours, et abritant désormais la Jeune chambre économique.

> Un ouvrage : Distorsion X, c’est punk, déjanté, dans l’esprit fanzine (des anciens du génial et feu Metaluna sont derrière le bousin). Un véritable objet, mélangeant BD, reportages, interviews, passant de l’érotisme au cinéma fantastique, d’horreur, et au metal. LEUR FACEBOOK

RÉPONSES DU QUIZ
1/b) Désolé de casser le mythe.
2/c) Un débat constamment relancé. L’objet filant est visible lors de la scène où Brody recharge son revolver sur le pont du bateau. Certains pensent que Spielberg aurait rajouté ça en post-production.
3/b) Combien d’entre vous vont regarder la séquence sur Youtube ?
4/c) Soit trois fois plus que le second volet. Il a été interdit aux moins de 16 ans.
5/a) Le titre original a été changé juste avant sa sortie, en 1968, en oubliant d’insérer le copyright. Le film est donc directement tombé dans le domaine public.
6/b) Il s’agit en fait du nom Krueger, sans les voyelles.
7/b) Selon lui, l’une des plus grosses contraintes de sa carrière.

Départementales : la gauche sombre

La droite tourangelle, comme dans de nombreux départements en France, reprend la main du Conseil général. Au détriment de la gauche.

49,08 % des Tourangeaux ne se sont pas déplacés pour ce deuxième tour. C’est plus d’un électeur sur deux. (Photo E. Pollet)
49,08 % des Tourangeaux ne se sont pas déplacés pour
ce deuxième tour. C’est plus d’un électeur sur deux. (Photo E. Pollet)

Le chiffre parle de lui-même : dimanche dernier, la gauche n’a décroché que 4 cantons sur les 19 d’Indre-et-Loire. Symbole de la défaite socialiste, le président sortant Frédéric Thomas s’est incliné dans le nord de Tours face à l’UMP Cécile Chevillard et l’UDI Xavier Dateu 52 % à 47 %. Le canton de Tours II est le seul à Tours, à rester à gauche. Dominique Lemoine et Florence Zulian devancent Louis Aluchon et Marion Cabanne (Union de la droite) de 113 voix. Sans surprise, Barbara Darnet-Malaquin et Olivier Lebreton remportent le canton de Tours III avec 53,35 % des voix contre 46,65 % pour le duo de gauche Jean-Luc Dutreix et Nadia Hamoudi. C’est finalement dans le canton de l’ouest de la ville, Tours IV, que la bataille a été la plus spectaculaire.
Le candidat PS sortant Nicolas Gautreau, associé à la MoDem Fanny Siouville se voit ravir le siège par Céline Ballesteros, adjointe chargée du commerce et Thomas Gelfi, pour 31 voix. Amer, Nicolas Gautreau a déclaré : « La division du premier tour a été mortifère. Même si nous avons discuté avec les autres partis de gauche, je regrette qu’il n’y ait pas eu de consignes claires. » Et le FN dans tout ça ? Son duel face au PS, à Langeais était l’objet de toutes les attentions. Martine Chaigneau et Jean-Marie Carles (PS) l’emportent finalement nettement (56,54 %). Absent au second tour dans l’agglomération tourangelle, mais présent dans neuf cantons du département, le Front national ne gagne finalement aucun siège.
Les vainqueurs de l’UMP et l’UDI étaient réunis lundi dernier à Saint-Cyr autour du leader de la droite tourangelle, Philippe Briand, pour élire le futur président du Conseil départemental. Lundi dernier, deux candidats étaient en lice. Finalement, Pierre Louault a retiré sa candidature et c’est Jean-Yves Couteau, également premier adjoint de la mairie de Saint-Cyr, qui devrait prendre la tête du Conseil départemental. Le vote en assemblée, qui validera ce choix officiellement, aura lieu ce jeudi.

Les Caprices de Marianne, Strktur, Reset VJ & Mysterious Asthmatic Avenger

Comme chaque semaine Doc Pilot nous parle de ses coups de cœur, de gueule. Il est passionné et chronique tout.

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Mysterious Asthmatic Avenger (Francis Blot)

Les Caprices de Marianne au Théâtre Olympia
Ecrit à 22 ans par le jeune Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne est l’expression singulière de la jeunesse de son époque face au pouvoir de l’argent et de la préséance de l’âge établi sur la pauvre fougue romantique de l’amour sublimé. Malgré tout, on peut se demander si le prénom de l’héroïne n’est pas une métaphore à lire au second degré,  l’allégorie de la révolte d’une jeunesse désillusionnée (1833) face à la France et à sa République malmenées par le  règne de Louis­ Philippe. Celle aussi de la gestion léonine des sentiments par la génération d’avant et la force de ses biens et de ses pouvoirs (Marie Anne fut longtemps le nom clandestin pour désigner la République étouffée par la  Monarchie de Juillet). Ainsi cette pièce me semble un cri de révolte contre l’ordre établi, une invitation à prendre en  mains ses envies et ses choix, quitte à user de violence pour arriver à ses fins, à profiter de l’instant et des opportunités  pour les assouvir, face à la génération dominante prête à tout pour conserver ses privilèges mal acquis.
Il s’y trouve un  feeling amoral et cynique qui n’est pas sans rappeler l’audacieuse remise en question du mouvement punk, le no future, mais aussi une tendancieuse misogynie qui laisserait à penser la jeune femme capricieuse, versatile et insensible (la France ?). Musset, issu d’un milieu favorisé mais « curieux » des milieux interlopes, fut peut-être un anarchiste mondain et malin glissé dans son époque. Ma lecture est totalement subjective et hors des analyses académiques, seule  l’impression ressentie au spectacle de cette performance, incarnation d’un texte échevelé offrant dans ses respirations  toutes les possibilités à l’analyse ; la mise en scène de Frédéric Bélier-­Garcia souligne le propos dans un parti­-pris d’instabilité physique, d’offre à la chute, de barrage à l’évidence et au rectiligne, là encore une métaphore de ce qu’est  la vie : tout sauf un long fleuve tranquille. Elle est aussi l’expression de la fin d’un monde, d’une impasse, d’une erreur  de casting du destin face aux identités en présence : en cet aspect elle reste d’une troublante actualité.

Strktur & Reset VJ au Temps Machine  
Organisée par l’ IAE de Tours, La Raffinerie Musicale propose la découverte et l’écoute de jeunes artistes technos  locaux. Audience assez limitée (étonnant, je m’attendais à la foule) pour une musique qui finalement appartient  désormais à l’Histoire à la manière du blues ou du rock n roll. Il est d’ailleurs difficile de qualifier la techno de  générationnelle tant elle est désormais intégrée et digérée par l’écoute universelle, du nouveau ­né à pépé. Hasard total,  j’ai réécouté il y a deux jours cette compil de la fin des 80’s, « techno ! the new dance sound of Detroit », très datée,  nostalgique… 26 ans après entendre Strktur pousse à la danse, à la joie, à l’ambiance, le nerf de la guerre du sujet.  Dans un univers coloré en kaléidoscope psychédélique sur des structures physiques ( l’œuvre d’art de Reset VJ) Strktur  balance une œuvre globale au scénario progressif, à la construction intelligente propre à éviter l’ennui et la redite,  cohérente en sa manière d’enchaîner les climats, les stimuli auditifs habiles pour maintenir l’attention, générer la  surprise, pour aboutir à un thème final addictif, en épilogue de cette matière à capter du temps loin du quotidien… A sa suite, la science technique d’Amorem ne suffit plus à me maintenir à l’écoute, la complicité des deux comparses à justifier un nouvel arrêt du temps. Oui, c’est clair, au bout d’une heure je suis gavé du style, ça me fait le même effet à  l’écoute du rock n roll classique et des valses musettes, du jazz manouche aussi : je dois être un gars tristoune pas doué  pour le festif. Mais Chapeau bas à Reset VJ… retrouvé dans le weekend en Arcades Institute avec une installation  fascinante.

Mysterious Asthmatic Avenger en concert chez Les Colettes
Grande fiesta à Paul Bert, retour vers les terres d’Alan Jack pour une réelle convivialité universelle, une version  théâtrale d’un country rock décalé, un néo rockabilly bâtard mais terriblement identifié, en partie par l’option  revendiquée d’orchestrations minimales privilégiant l’essentiel et balancé par une bande de potes réunis pour le  meilleur et pour la joie. MAA est un groupe de bar, un groupe de terrain, un équilibre parfait entre un leader identifié entouré d’éléments nécessaires pour balancer sa came et un public sans manière et roi dans son bar, venu pour passer  du bon temps. MAA est généreux, MAA est nécessaire, rassurant, porté par une mission, celle de nous amener à taper  la semelle en rythme, à faire les animaux de ferme, à gueuler Madeleine ou Las Vegas, à descendre des bières et à finir  suants, avec la banane, en oubliant le temps, la vie, par la redécouverte d’un temps (avec une heure en moins) et de la  vraie Vie. Les anciens des 80’s pensent aux Nonne Troppo, aux Endimanchés, les autres à … MAA , car finalement en  leur époque ils ont réussi à devenir uniques les MAA, ils ont trouvé la bonne recette. Bravo.

CD’s : de Vadim Vernay à Pearlie Spencer  
Étonnantes années 10 en cette impression d’un temps fixé dans le XXe ( déjà si loin), de la nostalgie sélective d’une époque peu vécue par les acteurs en l’instant. Ainsi ces deux disques reçus la même semaine l’un piochant dans les nineties et l’autre dans les sixties, deux images d’Epinal pour une relecture sublimée d’un exotisme dispatché dans le  temps, les joies, les modes… D’abord Vadim Vernay et son it will be dark when we get here au superbe graphisme, un  artiste à l’univers électro poétique, à l’influence assumée de Sparklehorse ( mais là franchement je ne vois guère le  rapport dans le fond si l’on peut en croiser dans la forme), un spleen du milieu des nineteens à la Portishead voire  Bjork dans le mélange des trames électro­sensibles à une réelle émotion dans l’expression et les mots : un style, un  hameçon pour ramener dans l’audience les acteurs de cette avant­guerre, les nostalgiques des « années folles », pas très  éloigné finalement du Bashung de Novice … Puis Pearlie Spencer et son Memory Street, plongée totale dans la fin des  sixties londoniennes, avec l’ombre des Kinks et la marque de Georges Martin en commandeurs esthétiques de cette  exercice de style. La présence de Fabien Tessier en ingé son a du beaucoup aider à la réalisation du concept sans  double­lecture et jamais dans la caricature AustinPowerienne, d’une époque vendue pour idyllique avec un peut trop  d’emphase et de naïveté. Elie Gaulin le leader de l’affaire, avance dans cette niche déjà bien exploitée par Bikini  Machine et Burgalat mais s’en trop s’aventurer à la distordre pour l’entraîner loin de la norme. Reste 5 titres agréables  à l’écoute et à la réécoute, un power­trio que l’on aimerait voir à la scène, sûr de passer un bon moment dans des  mélodies aimées, la bande­son d’une boum yéyé toute de sucre et miel.

CD WHITE CROCODILE The Stranger
Un peu béni des dieux et pour notre plus grand plaisir White Crocodile a réussi à donner une lecture rock inédite à son  concept artistique, ce qui devient de plus en plus rare dans un monde de la musique ou la relecture devient la norme et  le sampling d’idées la seule alternative pour s’affirmer « créatif ». Ici l’on suppose les quatre acteurs de ce projet  d’assez fortes personnalités pour avoir pu et su transcender les influences, et tout en restant dans un format pop  attractif et séduisant, pousser « le truc » pour passer au dessus de la masse. Julie Biereye la chanteuse, est anglaise (  mais comme moi vous savez que cela n’implique plus d’être meilleur que les continentaux), et pourtant les références  évidentes de son chant sont américaines, de Grace Slick ( Jefferson Airplane) à Blondie..Quand elle chante en français  des petites historiettes psychédéliques, c’est craquant ; derrière elle, « la machine de guerre » est au service dans la  lignée des Ruts, Cars, Pretenders, Oingo Boingo… et de nos tourangeaux Fucking Butterfly !!.. Le concept est global  avec un large investissement dans le visuel, le bel outrage, un cabaret punk berlinois plus proche des murs de béton  graphés que des murs de velours rouge tapissés ; une urbanité réaliste avec les pieds à l’Ouest et la tête à l’Est, une  démarche underground et créative telle l’antithèse de la Nina Hagen de la fin des seventies, une option européenne, la  proposition d’une bande­son pour faire danser de Brest à Vladivostok.

 

Sport lol #14

La semaine sportive… vue d’un autre œil.

TU L’AS DIT !
« Non » C’est la seule réponse donnée par l’entraîneur Marcelo Bielsa quand des journalistes lui ont demandé, le week-end dernier : « Est-ce que votre avenir à Marseille dépendra des résultats d’ici la fin de saison ? » Pas de langue de bois dans le foot.

ÇA C’EST FAIT !
L’école polytechnique de Lille accueillait un concours d’un nouveau genre : celui du meilleur pilote d’avion en papier. Et le champion de cette étape française (c’est un championnat du monde) c’est Mehdi Alamié, avec une performance à 25 mètres. Chapeau.

LE TOP
Le numéro un mondial au classement ATP, Novak Djokovic, vient de remporter son 50e titre au Masters 1000 d’Indian Wells. Il a battu Roger Federer en finale (6-3, 6-7, 6-2) et a déclaré : « Je sens que je suis au pic de ma carrière. » Rappelons que Novak Djokovic a 27 ans.

LE FLOP
Le capitaine habituel du FC Séville, Fernando Navarro, tranquille, a uriné dans un gobelet en plein match contre Elche. Planqué derrière une serviette, le joueur de foot pointe par cette action son assiduité sur le banc : pas le temps d’aller aux toilettes. Classe.

Chroniques culture #55

Toute l’actu BD, CD, DVD ou encore jeu vidéo de la semaine…

LE DVD  
REC  L’INTÉGRALE
La quadrilogie, initiée par   Plaza et Balagueró en 2007,   débarque dans un coffret   Blu-ray rempli à ras bord !   On zappe les très moyens   épisodes 3 et 4, pour se   concentrer sur les deux pre- miers, deux (presque) huis- clos à mi-chemin entre l’hor- reur et le zombie, tournés   en caméra à l’épaule. Mais   surtout, ici, gloire à cette   tripotée de bonus, offrant   en vrac mode d’emploi pour   tourner un film d’horreur,   scènes coupées, ma- king-of, coulisses, interviews,   archives, essais des comé-  diens, bonus cachés, docu…
A.G.

LE CD  
AWOLNATION  -RUN
Passé sur le devant de la   scène grâce à leur méga hit   Sail, Awolnation sort son   deuxième album, quatre ans   après l’excellent Megalithic   Symphony. Avec cet elec- tro-rock très gentillet, Awol- nation accouche d’un disque   en demi-teinte. L’excellent   titre éponyme, qui ouvre le   bal, et son côté indus est un   futur tube, tout comme le   saccadé Hollow moon. Jail- break et sa mélodie douce- amère fait rêver. Mais trop   inégal (I am, peu inspiré),   alternant l’euphorique et le   planant, Run reste en deçà   du premier CD.  A.G.

LA BD
LE SCULPTEUR
Scott Mc Cloud livre, avec  Le Sculpteur, un des ou- vrages qui fera date en 2015.   496 pages, où il revi- site le mythe de Faust avec   brio, à travers la vie de David   Smith. Ce sculpteur new- yorkais devient une idole   grâce à ses nouveaux pou- voirs, mais se retrouve, avant   de mourir, face à l’amour de   sa vie. Dilemme existentiel   qui brasse les sentiments hu- mains avec une force de nar- ration incroyable et un sens   du récit bluffant. Un roman   graphique entraînant loin   dans l’exploration de l’âme   humaine. Un must.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO  
DEAD OR ALIVE  LAST ROUND  
Référence des jeux de com- bat, la saga Dead or Alive   déboule enfin sur PlaySta- tion 4 et Xbox One. Parce   qu’on ne change pas une   formule qui gagne, Last   Round est une succession   d’affrontements en arènes   opposant des combattants   bodybuildés et de jolies   demoiselles en tenues   légères. Comme à la grande   époque des salles d’arcade,   vous allez multiplier les com- bos dans un festival d’effets   spéciaux, de cris et de posi- tions dignes d’une contor- sionniste de haut vol. Go !
Sur PS4 et Xbox One, 40 €.  
L. Soon

Le Hall : petit mais costaud !

Il était là depuis longtemps, mais c’est seulement maintenant qu’on l’a testé. Le Hall a fait ses preuves, au centre de Tours.

Le Hall
Les deux patrons qui tiennent d’une main de gourmet ce petit coin de paradis gastronomique. (Photos tmv)

Il y a des adresses comme celle-ci qui échappent à tous les radars. Pourtant en sept années d’existence, le Hall fait partie des incontournables des gastronomes tourangeaux. Situé aux Halles, il faut vraiment chercher à y entrer pour le repérer. Coincé entre une belle entrée d’immeuble et une myriade de restaurants, cette adresse prend pour sienne l’adage : pour vivre heureux, vivons cachés.
C’est que les deux associés qui tiennent le Hall sont des habitués de la cuisine tourangelle. Régis Parpoué et Laurent Ruel ont réussi le pari de monter un restaurant à la fois convivial avec l’exigence des adresses les plus chics de la ville. Dans l’entrée, les habitués dégustent une bouteille de vin en rigolant.

Il est midi, le restaurant est quasiment plein. Quelques tables au fond permettent aux gourmets, aux couples et aux curieux de passage de manger un bout assis. Niveau déco, c’est un mélange de bistrot parisien (vous savez ceux qui font souvent les angles de rue de la capitale) et de belles pierres tourangelles. Carte réduite, le plat du jour affiche des carrés d’agneau. Mais le succès aidant, il n’y en a plus. On se rabat alors sur une belle pièce de boeuf et un parmentier de canard.
Pour patienter, on nous dépose une belle ardoise de tartines de rillettes et de surimi. Le petit geste en plus mais qui compte, c’est succulent. Les deux patrons sont très présents sans forcément être sur votre dos. Un art qui est assez rare pour être souligné. Le ton est plutôt jovial, pas prise de tête, mais la qualité du service est là. Les assiettes arrivent vite de la petite cuisine. Et là, c’est l’évidence : ce qui est servi dépasse de loin beaucoup de plats que nous avons déjà testés dans des restaurants d’apparence plus cossus. Juste avant de partir, Laurent Ruel nous confirme notre impression : « Jusqu’à maintenant, nous avons toujours essayé d’être le plus discret possible. »

AU MENU
Le HallLE PLAT
On a failli ne pas en croire nos papilles : ce parmentier de canard fond littéralement dans la bouche. Salé, mais ce qu’il faut, la sauce est assaisonnée avec soin. Les champignons et les morceaux de viande sont disposés avec soin. La purée maison est parfaitement maîtrisée. L’ensemble du plat est sobre, délicat, délicieux. On se croirait dans le Sud Ouest dans un petit resto de Bordeaux du quartier Saint-Michel.

L’ADDITION
Bon, autant vous dire que si vous êtes fauchés, vous n’irez pas y manger tous les jours. Pour un plat seul, il faut compter en moyenne 20 €, voire 25 € pour les morceaux de viandes les plus prisés. Avec un verre de chinon (excellent), ce fameux parmentier, un café et un dessert, on s’en tire pour 30 €. Après, la qualité a forcément un prix.

PRATIQUE
Le Hall, 13 place Gaston-Paillhou. Résa au 02 47 61 71 76. Ouvert du mardi au samedi, entre midi et le soir.

Société du spectacle : résidence à l’octroi

Jusqu’au 3 avril, un collectif d’artistes prend possession de l’Octroi mis à disposition par l’association Mode d’emploi.

La Société du spectacle
La porte d’entrée de l’Octroi, place Choiseul, grince légèrement. Attablé, Charles Hilbey sirote son café tranquillement. « Annouck devrait arriver dans pas très longtemps, on a travaillé tard ces derniers temps. » Anouck Hillbey, c’est sa soeur. Elle est metteure en scène. Mais pas que. Charles, lui est cinéaste, mais aussi performeur, il dessine…
« Est-ce que c’est un truc de notre génération ? J’ai lu quelques articles où on nous appelle des slashers parce qu’on met sur nos CV cinéaste/vidéaste/sérigraphiste… » Difficile de les enfermer dans une case ? Anouck Hilbey pousse à son tour la porte de l’Octroi, se verse une tasse de café. Elle se pose quelques minutes pour expliquer cette mystérieuse Société de spectacle : « C’est le nom que nous avons donné à cette résidence à l’Octroi qui se terminera début avril.

Tout a vraiment commencé en 2006 avec l’association Hexacte et le groupe de musique Perox à Orléans. D’une bande de potes, nous avons constitué une sorte de collectif, un groupe d’artistes d’horizons divers. Et puis nous avons monté Sacré/Profane, une Amap culturelle et un mini-festival : pendant trois ans, nous avons créé des formes dans différents lieux à Orléans, avec zéro dollar mais en mutualisant le matériel, les envies et les compétences. » La Société de spectacle se place dans la continuité de ces trois ans de créations.
La différence, c’est que ce groupe d’une trentaine d’artistes possède un lieu pendant plusieurs mois. Si le nom d’Anouck Hilbey se retrouve mis en avant, la metteure en scène, elle, cherche à montrer que c’est surtout un travail d’équipe. « En fait, pendant cette résidence, chaque semaine des artistes différents viennent pour créer des formes. Cela peut être un concert au casque, une performance divinatoire, des expérimentations sonores… Nous prenons à l’envers la logique actuelle qui veut que l’on fasse des dossiers avant de répéter et de créer. Là, nous commençons par faire une représentation avant que ces petites formes grandissent et tournent dans d’autres lieux. »

EN BREF
>>AU PROGRAMME
CULT_BV_VISUELChaque week-end, La Société du spectacle organise des performances, concerts, discussions, apéros dansants pour vous. Il suffit de réserver directement avec eux au 06 51 02 02 34 puisqu’il y a peu de places. Le lieu : Octroi 1 place Choiseul. Il reste des horaires à confirmer sur facebook.com/societeduspectacle

VENDREDI 27 MARS L’excellent groupe de Tourangelles Jungle Book va s’acoquiner musicalement avec Majnun, un poète/musicien d’Orléans et le saxophoniste David Sevestre. Le résultat risque de faire péter la baraque (ou l’Octroi) tellement ça va être joli. À 20 h.

SAMEDI 28 MARS Soirée théâtre et performance avec une mise en voix de la comédienne Lola Diane, entre installation, masque et femme. Et puis, il y aura aussi une proposition d’écriture de Laetitia Ajanohun. En gros, du texte, de la voix, des mots. À 20 h.

MERCREDI 1ER AVRIL Petit apéro pour parler du travail de ce groupe d’artistes pendant les trois derniers mois. Convivial. L’heure est à confirmer.

JEUDI 2 AVRIL Surprise !

VENDREDI 3 AVRIL C’est la dernière soirée, la clôture de la résidence, avec deux groupes Angle mort & Clignotant et puis Old kids, à base de rap, d’amour et de technoboom. À partir de 20 h 30.

Made in Touraine : terre d’innovation(s)

Made in Touraine, c’est le Salon du savoir faire industriel . Zoom sur quatre entreprises vraiment innovantes et qui vont faire bouger les choses.

Made in Touraine ouvrira ses portes les 27 et 28 mars, au Vinci. L’entrée est libre. (Photo Shutterstock)
Made in Touraine ouvrira ses portes les 27 et 28 mars, au Vinci.
L’entrée est libre. (Photo Shutterstock)

> Objetdomotique.com
Leur credo ? La vente d’objets connectés à la maison. « Un marché porteur », comme le dit Guillaume Tessier, 46 ans, à la tête d’objetdomotique.com Cette start-up, installée à la pépinière de Tours, veut tout faire pour que l’on soit connectés à demain : station météo, alarme, chauffage, ou encore casques audio…

> EtiqRoll
EtiqRoll, étiquette… Mmh, ça fait tilt ? La société installée à Rochecorbon est « spécialiste dans l’étiquette adhésive ». La PME compte une quarantaine de salariés. « Elle a fait partie du projet valo-sens », précise Laurent Rivoire, directeur du Salon Made in Touraine. Un programme qui lui a permis de bénéficier de l’expertise du Centre d’études et de recherches sur les technologies du sensoriel (Certesens). Leurs fameuses étiquettes se retrouvent sur les vins, spiritueux, cosmétiques ou encore dans l’agroalimentaire.

> Infotech innov’
Leur nom sonne jeune. La photo de couverture de leur Facebook : « Rien de grand ne se fait sans passion (Victor Hugo). » Installés à Neuvy-le-Roi, « ces deux jeunes avec beaucoup d’énergie et de dynamisme ont créé un concept innovant, alliant esthétique et praticité, qui parlera aux jeunes ! », souligne Laurent Rivoire. Leur objectif : proposer des produits exclusifs de marketing et de communication, mais à la pointe de la technologie.

> Axess Vision Technology
Tmv en parlait début janvier et disait de la société corpopétrussienne qu’elle allait faire 2015. Innovante, Axess Vision Technology l’est assurément. À la pointe, aussi. Elle a mis au point un endoscope jetable, afin de réaliser des examens dans les services de réanimation ou de pneumologie. Et ce, dans les meilleures conditions possibles (pas de contamination croisée possible). Un succès.

Salon Made in Touraine, les 27 et 28 mars, au Vinci. Entrée libre.

Une minute sur le web #47

Cette semaine, il s’en est passé sur la Toile : entre Jean Rochefort qui fait son boloss, une villa recouverte de PQ, des photographes trop doués et la ville de Walking Dead à vendre…

Coup de cœur pour la photographe Sabrina Mariez et ses clichés en argentique. À voir, la série L’homme est une femme comme les autres, avec le travesti Lachantal Peemzhawell. Dans ce shooting réalisé chez Mamie Bigoude et au Petit Casino à Tours, elle dynamite les conditionnements sociaux et relance le débat sur le genre. Classe !
À découvrir sur isawitfirst.free.fr
(
Par ailleurs, la série sera exposée du 7 au 26 Avril à la halle ronde de Givry par la galerie éphémère l’Art gens fait le bonheur.)

Photo de Sabrina Mariez
Photo de Sabrina Mariez

 

BODYPAINTING
DONNE-MOI TON CORPS
Natalie Fletcher, artiste américaine, excelle dans l’art du bodypainting. Il suffit de voir sa série 100 bodies across America, projet pour lequel elle peint deux corps par État à travers les États- Unis. Absolument stupéfiant.
+ d’infos sur artbynataliefletcher.com

BUZZ_BODY

À VENDRE…
VILLE SANS ZOMBIE
Fans de Walking Dead… Le centre-ville ayant servi de lieu de tournage à la série (saison 3) est à vendre sur eBay ! Pour acquérir un bout de cet endroit mythique, il vous faudra débourser 605 000 €. Tranquilou, non ?

LE TUMBLR
JE SUIS SOURD
« (bordel de merde) Être sourd, c’est handicapant… Mais ça peut aussi être drôle ! » Voilà comment Lucas Wild, Alsacien de 20 ans, sourd de naissance, introduit son tumblr. Il y illustre certaines questions absurdes que lui posent les entendants, avec des gif animés. C’est drôle, authentique et sans tabou. jesuissourd.tumblr.com

PARTAGE
JARDINIERS 2.0
Plantcatching, c’est l’outil qui permet aux passionnés du jardinage de partager graines, bulbes, plantes ou légumes avec d’autres jardiniers. Du gratuit, du troc, du malin. Ce site collaboratif, développé par un Français expatrié au Québec, cartonne au Canada et fait ses premiers pas en France. plantcatching.com/fr

LE CHIFFRE
4 000
C’est le nombre de rouleaux de PQ utilisés par Roman Atwood (connus pour ses farces sur YouTube) pour recouvrir la villa du producteur Howie Mandel. La vidéo comptabilise plus de 5 millions de vues.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OZScqcKFK_E[/youtube]

VIDÉO
VOLEUR OU PAS ?
Le Youtubeur Norni a réalisé une caméra cachée à Paris, dans laquelle il joue le rôle d’un aveugle qui laisse tomber un billet de 100 € par terre, devant des gens. Question : quelle sera la réaction des passants ? On vous laisse regarder la vidéo…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Oq2saKBHOqE[/youtube]

ENCHÈRES
LA ROBE MALÉFIQUE
Bon, vous vous souvenez de cette fichue robe que certains voyaient bleue et noire, d’autres blanche et or ? Ça a agacé toute la planète (si, si, ne mentez pas). Célébrité oblige, elle a finalement été vendue aux enchères sur eBay, au profit de l’asso caritative Comic Relief à… 1 356 livres. Bref, pas exceptionnel non plus.
BUZZ_ROBE

>>BONUS<<
On vous laisse découvrir ce bijou : Madame Bovary revue par l’exceptionnel Jean Rochefort. CULTE !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=16ubmu7qbJc[/youtube]

Horoscope tmv du 25 au 30 avril 2015

YEaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh…

HOROSCOPE

BÉLIER
Amour : Vous leur faites tourner la tête.
Gloire : Souriez, vous êtes filmé(e).
Beauté : Chouchoutez vos pieds. Les peaux mortes, quel tue l’amour.

TAUREAU
Amour : Laissez-vous désirer. Ne répondez pas tout de suite quand il/elle appelle.
Gloire : Attention au chikungunya.
Beauté : Vous êtes sexy. Profitez-en, ça ne va pas durer.

GÉMEAUX
Amour : Tromper tue.
Gloire : Le divorce ruine.
Beauté : Lexomil fait grossir.

CANCER (SPÉCIAL COMME DISAIT FRANCK RIBÉRY)
Amour : « Au niveau des sensations, j’ai rien ressenti ».
Gloire : « Inconsciemment, il faut pas s’endormir ».
Beauté : « Moi, personnellement, je me critique moi tout seul ».

LION
Amour : Votre cas est désespéré. Cupidon a démissionné, il cherche un vrai taf.
Gloire : Vous serez refoulé(e) à l’entrée d’une boîte.
Beauté : Le monosourcil ça craint (pas la peine de nous envoyer des mails pour nous insulter).

VIERGE
Amour : Aussi longtemps qu’il/elle se taira en public, vous ferez illusion.
Gloire : Évitez les sorties de poubelles en pyjama.
Beauté : Rentrez votre ventre.

BALANCE
Amour : Samedi soir, sera caliente. Promis, juré.
Gloire : Vous dansez mal.
Beauté : Léchez-vous les lèvres, tout de suite, maintenant.

SCORPION
Amour : Vous avez une touche. Qui aime bien charrie bien.
Gloire : Votre cote de popularité est en baisse. Ça jase au bureau.
Beauté : Faites des pompes.

SAGITTAIRE
Amour : Marquez votre territoire. Par contre, évitez les suçons.
Gloire : Stop aux selfies toutes dents dehors. C’est pour votre bien, vraiment.
Beauté : Buvez du lait.

CAPRICORNE
Amour : Vous fantasmez trop, foncez !
Gloire : Cette semaine, vous signerez plein plein d’autographes… dans votre chéquier ! (dégoûté, hein?)
Beauté : Quand ça veut pas, ça veut pas.

VERSEAU
Amour : En couple, avec ça ? Non… Vous êtes sérieusement sérieux là ?
Gloire : RAS. Jusqu’ici aucune réclamation connue de vos ex !
Beauté : Le miroir c’est comme les enfants, y a jamais de filtre.

POISSON
Amour : Testez les filtres d’amour. Il suffit d’un zeste de maroilles, mélangé à un peu d’ail et du citron vert. Appliquez le tout derrière l’oreille. Succès garanti.
Gloire : Mangez des carottes, vous aurez peut-être enfin des amis.
Beauté : Une nouvelle coupe s’impose. Enlevezmoi tout ça.

Festival Mauvais genre : ça va être du lourd !

Du 1er au 6 avril, Tours se met aux couleurs de Mauvais genre. Le programme est plus qu’alléchant. Tmv est de la partie aussi !

Mauvais genre
Affiche réalisée par Alice Probst, de l’école Brassart à Tours.

Ouuuuh oui, ça approche à grands pas. Chaque année, le Festival Mauvais genre casse les conventions, dézingue le cinéma ennuyeux.

Cette 9e édition ne dérogera pas à la règle. Du 1er au 6 avril, le festival de cinéma tourangeau, créé par Gary Constant, diffusera courts et longs-métrages, avec du fantastique, du foufou, du drame, du bizarre, du culte (eh, version inédite et intégrale d’Il était une fois en Amérique, en exclu siouplaît !)…

A quelques jours du top départ, on vous rappelle pourquoi vous devez y aller (si, si, écoutez-nous, on a toujours de bons conseils. Enfin…) :

√ La Nuit interdite
Ok, on l’avoue, c’est notre péché mignon. Imaginez la bête : vous posez vos jolies fesses sur un siège et vous vous goinfrez de trois longs-métrages et deux courts-métrages. Ce qui vous emmène à 3 ou 4 h du matin quand même. Mais l’ambiance est top, complètement délirante, et c’est jouissif de squatter un cinéma toute la nuit.

Cette année, vous aurez notamment droit à Backcountry (thriller horrifique), Mexico Barbaro (fantastique) et Dyke Hard (euuuh, un trip avec un groupe de rock lesbien qui affronte des ninjas, des fantômes et des robots).
>>Jeudi 2 avril, au Mega CGR Centre, à 20 h 30. Tarif : 13 €.

√ Une tonne de films (pour pas cher !)
« Oui, blabla, le cinéma c’est trop cher. » Cette excuse ne passera pas. Comptez 5 € la place individuelle (et même 4 € en PCE), 47 € le pass entier (40 € en PCE), ou bien 30 € (25 € en PCE) pour le pass weekend, de samedi à lundi.
En plus de ça, faites un tour ICI pour le programme en détail. Entre Hellmouth, Alpha, la compétition de courts-métrages ou encore The Returned et Darkness on the edge of town (l’actrice principale Emma Eliza Regan sera d’ailleurs là pour présenter le film)… Fiou !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=R2GFp-uuJZ4[/youtube]

√ Un weekend de cultures parallèles
Du 4 au 6 avril, Mauvais genre s’installe à la salle polyvalente des Halles avec son village. L’occasion de découvrir un paquet de choses. Comme quoi, me susurrez-vous langoureusement dans mon oreille toute propre ? Au choix, des concerts (Buddy Buddah, Moonjellies, Assad, La Grauss Boutique), des exposants (Bédélire, l’Atelier Pop, la super librairie Imaginaute, Sortilèges, O’CD, une expo Brassart, Les Siffleurs, Yummi, Olivier Jubo, Brice Banzé et même tmv [ouaip, on tape l’incruste]). logo-mg
Un petit bonus aussi, avec les conférences (sur le jeu vidéo et l’art du générique)
Mais aussi tout un village littéraire, avec la présence de :

Mélanie Fazi (membre du jury du festival, « Le jardin des Silences »),
Frank Lafond (« Dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction »),
Gilles Le Coz (« Nous irons tous au bois », « Mourir n’a jamais tué personne, YOYO post mortem »)
Stéphane Rolet (« Le Trône De Fer : Game Of Thrones Ou Le Pouvoir Dans Le Sang »).
Terreur Graphique (« le F.I.S.T » et « La rupture tranquille »)
Goupil Acnéique (« Paf & Hencule »)

En plus de ça, on ne saurait que trop vous conseiller de filer, jeudi 2 avril, à la mairie pour le vernissage de l’expo Les Maîtres de la BD américaine.

√ Le jury est cool
Francis Renaud.
Francis Renaud.

Bah ouais. Surtout qu’il est présidé par Francis Renaud qui, en plus d’être comédien, producteur, réalisateur, scénariste, est aussi un homme de grand cœur. Puisqu’il est parrain de l’association Eux Pour Eux qui réalise les rêves d’enfants malades.
Pour le reste, c’est aussi du lourd : Christine Masson, Aurélia Poirier, Mélanie Fazi et Till Kleinert !

Pour info, cette année, tmv est partenaire du festival et sera donc dans le jury pour décerner le Prix de la critique (aux côtés des confrères de Rolling Stone, France Culture, Premiere, Collider, et Ecran large).

Un numéro spécial sortira d’ailleurs mercredi 1er avril. Et ça, ce n’est pas du tout une blague.

Festival Mauvais genre, du 1er au 6 avril. Au CGR Centre, Petit Faucheux, aux Studio, en ville et à la salle polyvalente des Halles.

 

Reportage : à bord de l’Hermione

Alors que L’Hermione s’apprête à prendre le large pour rejoindre les États-Unis, tmv est allé à la rencontre de ceux qui vibrent au rythme de ce navire d’exception.

Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud

Belle, majestueuse, royale… La dame en question est une célèbre frégate du XVIIIe siècle. Dans le bassin des Chalutiers, on ne voit qu’elle. La fierté rochefortaise dont tout le monde parle : L’Hermione. Depuis le 22 février, le trois mâts a jeté l’ancre à La Rochelle (1). Dernière ville où le navire fait escale avant sa grande traversée jusqu’aux Amériques.

Mais avant de mettre le cap sur les États-Unis, l’heure est aux derniers préparatifs. À bord, pas le temps de chômer. Avant le départ, il faut encore s’occuper des mâts de perroquets, des vergues, des cordages, de l’installation des voiles… Les bénévoles et les membres de l’équipage sont donc sur le pied de guerre, même si tous ne sont pas présents. « Les bénévoles ne peuvent pas tous arrêter leur activité professionnelle pendant plusieurs mois. C’est essentiellement les marins professionnels qui sont là. Les gabiers se relaient pour leur prêter main forte » explique Marine Villartay, de l’Association L’Hermione- La Fayette. Elle est là, la magie de ce voyage. La grande majorité de l’équipage est loin d’être expérimentée. Alors qu’au XVIIIe siècle, l’équipage de L’Hermione se composait de 196 hommes, la version XXIe siècle a été réduite à 78 personnes à bord avec seulement 17 marins professionnels.
Les gabiers, les jeunes recrues volontaires — un tiers de femmes, moyenne d’âge 27 ans — composent la majorité des troupes. C’est sur eux que repose la réalisation des manœuvres manuelles. Eux que l’on voit grimper là-haut sur les gréements tels des acrobates sous les regards émerveillés et le crépitement des flashs rochelais. « On est habitués. La difficulté, c’est de constamment faire attention avec le matériel, les cordages… C’est un bon exercice car en navigation c’est pareil, il faut toujours être vigilant », assure Nicolas Chambon, 26 ans, gabier volontaire. Cet étudiant en gestion à La Rochelle, fait partie des 160 gabiers élus pour la traversée – en mer ils ne seront que 54 pour permettre un roulement au cours des différentes escales (cf. carte). Un rêve de gosse devenu réalité pour ce jeune Rochefortais. « J’ai suivi la construction du bateau depuis tout petit. Tous les ans, c’était la sortie familiale. Nous allions visiter le chantier. » Alors, quand il a appris le recrutement de volontaires, le jeune homme n’a pas hésité une seule seconde avant de postuler, conscient de pouvoir vivre « une aventure unique dans sa vie ». Il a mis ses études en stand by pour profiter du voyage. Et aujourd’hui, il se retrouve à grimper de nombreuses fois par jour à plusieurs mètres de hauteur.

Des efforts intenses qui nécessitent d’être en forme. « C’est sûr, c’est très physique. Au début, le plus dur pour moi, c’était de monter sur les gambes de revers, maintenant ça va », sourit Mélanie Le Floch, les cordages plein les bras. À 25 ans, ce gabier volontaire n’en revient toujours pas d’avoir été sélectionnée parmi les 800 candidatures. « Je ne suis pas une voileuse. Je ne pensais pas avoir ma chance. C’est ça qui est bien ici. C’est que contrairement à d’autres équipages, où les gens sont mutés, nous on a tous choisi d’être là. »

lexiqueJustement pourquoi est-elle là ? « Pour le côté historique. J’avais visité le bateau en août 2013 et au cours de la visite, j’ai appris que l’association cherchait des volontaires. » La jeune femme a pris sa plus belle plume pour écrire sa lettre de motivation et préparer son CV. Bingo ! Candidature retenue. Si Mélanie a été recrutée comme ses camarades, c’est parce qu’elle a réussi l’épreuve test : monter dans la mâture sans avoir le vertige. Mais au final, le test de vérité, c’était lors des essais en mer. « Comme beaucoup, j’ai été assez malade. Je n’avais jamais navigué avant. C’est un rythme à prendre. »
Yves Henry, 61 ans, bénévole, ajoute : « C’est pas le Club Med, c’est une discipline quasi militaire, car en mer y’a pas le droit à l’erreur. » Lui, qui fait partie des premiers bénévoles chantier, ne participera pas à la traversée. « Je suis trop vieux maintenant pour un tel voyage », dit -il. Mais qu’importe. Pour lui, l’essentiel est d’avoir participé « à ce projet fou ». À bord, c’est un rythme à prendre notamment pour l’organisme. En mer, les gabiers sont divisés en tiers : bâbord, tribord, milieu. Chaque tiers, partage le même rythme de vie. Les gabiers travaillent 4 h, se reposent 8 h, mangent et reprennent 4 h ainsi de suite. « Du coup, j’ai l’impression de ne faire que manger », plaisante, Mélanie. Question intimité, faudra repasser. Ils sont dix-huit par chambres filles et garçons confondus. Hamacs et bannettes superposés font office de lit.
Et pendant le temps libre, on s’occupe comme on peut. « On fait du yoga, pour se détendre, on joue aux cartes… », confie Thiphaine Gautier, 28 ans, gabier volontaire. Ça change des réseaux sociaux. Mais tous l’assurent : à bord, ils n’ont jamais le temps de s’ennuyer. On les croit sur parole.

 (1) Avant d’être offerte aux yeux des passants, L’Hermione a dû passer plusieurs jours au port de commerce de La Rochelle à la fin janvier, pour y subir des travaux de carénage (inspection de la coque et peinture).

Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud

Dear White People : de toutes les couleurs

Une satire sur la discrimination positive, le racisme, la recherche d’identité… Un film américain intelligent et bourré de références.

Deat White People
Un studio de radio, la présentatrice s’approche du micro et commence : « Dear white people… (Très chers blancs). »
Samantha White est étudiante dans une université huppée. Son père est blanc, sa mère est noire. Combattante, militante, elle tente de lutter contre le racisme et le principe des quotas aux USA (2 % des étudiants doivent être Noirs). Et puis un jour, elle gagne l’élection pour devenir la présidente de la fraternité Armstrong/Parker/Hall qui regroupe la majorité des blacks. Sa radicalité pour la cause va l’amener à se poser des questions sur son identité métisse.

L’intelligence de Dear white people réside dans l’évolution de sa galerie de personnages. Le jeune réalisateur Justin Simien joue avec les clichés. Devant le stéréotype du jeune blanc fils à papa riche et imbécile ou celui de l’ambitieux étudiant black mimiquant Barack Obama, l’agacement laisse parfois place au trouble : Justin Simien bouge les lignes, légèrement. Il offre à voir ces glissements d’identité, ces craquelures dans les convictions : pourquoi la couleur de peau est-elle aujourd’hui un facteur de différence ? La culture noire aux États-Unis est-elle fabriquée par les médias ? A-t-elle disparu ?
Il filme avec brio ce campus propret où le racisme n’existe pas en apparence mais surgit au détour d’une phrase, d’une expression, d’une fête déguisée. Dans ce monde où l’argent est roi, le pouvoir appartient finalement à ceux qui le détiennent déjà.

Prix spécial du Jury du Festival de Sundance en 2014, Dear white people a cette verve qui va avoir du mal à passer l’Atlantique. Bourré de références, d’expressions familières et de clins d’oeil aux luttes et à l’actualité sur la ségrégation aux USA, le film risque de laisser dubitatifs les moins américanophiles. Fraternité, campus, communautés… l’univers universitaire chic US est également au centre de Dear white people. Des codes qui sont typiquement américains et que nous n’avons pas en France, des modes de fonctionnement qui ne nous parlent pas, vu que le développement social des deux pays est logiquement différent.
Mais au-delà de ces aspérités culturelles, Dear white people pose des questions universelles sur la construction d’une identité, sur le multiculturalisme compliqué de nos sociétés occidentales, sur les stéréotypes et la peur de l’autre. Traumatisme, esclavage, colonialisme, impérialisme, inégalités, le film aborde sans faux semblants les traumatismes du passé. Et se demande comment réparer ce qui pourrait sembler irréparable en apportant quelques touches d’espoir aux chemins à prendre.
B.R.

Comédie sociale de Justin Simien. Durée : 1 h 48. Avec Tyler James William, Tessa Thompson, Kyle Gallner, Dennis Haysbert…

NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=p8KAWGjP7Gg[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

A retenir : Super Flux et Kosmik Vortex

Chaque semaine, notre Doc Pilot national nous ramène ses trouvailles sous forme de chroniques.

Rien virgule ( Photo de Remi Angeli)
Rien virgule ( Photo de Remi Angeli)

Claudine Dumaille, Galerie Chabrier, St Pierre des corps
Enfin l’Artiste dans des volumes d’exposition à la mesure de son œuvre, une rétrospective en un voyage dans le temps, une narration de l’instant pour mieux comprendre l’avant et remonter à la source de l’inspiration. Et d’entrée, la découverte de ces noir et or, un peu de ce qui resterait si finalement la forme n’existait plus, si l’essence de l’œuvre d’une vie se réduisait au Grand Œuvre alchimique, dans le charbon la création du métal inaltérable, une réussite après avoir médité dans la trinité du Jardin d’hiver, et celle moins méditative de is it the cause. Pourtant l’humain reste omniprésent dans ses libres danseurs et ses lectures du soir, la filiation, l’implacable cercle fou dans la renaissance des gênes et leur souffle vivant. On finit dans le commencement à la manière d’une pointe du diamant fichée au sol de la vie, d’une réalisation en négatif pour comprendre que ce qui est en haut est en bas. Et je retrouve la quadrature fatale dans ce mur avec couples où le minéral se dissout dans l’humain, où l’humain devient la pierre sur laquelle s’élève une église païenne, un culte au psychédélisme. Depuis 1995 j’adore me perdre dans les rêves de cette artiste.

Festival Super Flux au Temps Machine
Un Festival réussi et raisonnable oblige à la frustration, celle de ne pouvoir tout voir et d’ainsi garder l’envie et le regret pour moteur d’une future édition. Cette année, le quotidien m’aura fait rater Richard Pinhas dont j’écoutais tant les disques dans la deuxième moitié des seventies… Au Temps Machine on repousse les portes de la perception et l’on transcende l’usage des psychotiques par l’image et le son. D’abord accueilli par le charme d’un club où Charlie O balance de l’ambient avec son orgue Hammond sous Leslie ; il est à sa manière le lien entre différentes époques, un feeling à la Booker T, à la Rhoda Scott, à la Timmy Thomas, dans un Hotel Costes nettoyé de toutes les sucreries insipides qui pourrait rendre le concept imbuvable. A la sortie, un artiste que l’on adore, un mec avec lequel on voudrait être pote pour une heure, un soir, dans un lieu à l’entrée interdite où il serait encore possible de fumer, de boire et de faire l’amour dans un coin sombre avec l’inconnue solitaire échouée sur cette île hors du temps et des modes… Je me suis ennuyé lors de la prestation de Au Nord/ Journées Blanches, avant de retrouver la came pour laquelle je suis venu ce soir, Sleaze Art, un quatuor de basses trafiquées pour bâtir un voyage dans le drame de terres où nous avons la chance de ne pas vivre ( perception subjective) : d’abord l’attente, la sensation des destructeurs qui approchent, puis le combat pour survivre, les murs qui s’effondrent, le sang, la résistance, l’équivalence des forces en présence ; elle oblige à utiliser l’atome et le concert se finit dans une dizaine de minutes de radiations auditives propres à effondrer toutes les murailles de Jericho. C’est de l’Art et c’est une Porte… Grande claque aussi avec Rien Virgule de Bordeaux pour une pièce unique et haut de gamme, une écriture dans le son et l’usage de l’outil, la sculpture de la vibration, la charge du bruit, une expérience inédite pour une aventure en clair obscur et sans temps mort. L’émotion omniprésente se glisse dans l’architecture du son, l’utilisation déviée des instruments pour en tirer des sensations inédites ; il est impossible de sortir intact de l’écoute de cette pièce. Nous sommes dans de la musique contemporaine et de l’humain, de la Vie…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=U9EJbgLLbiw[/youtube]

Festival Super Flux au Petit Faucheux
Charlie O dans l’entrée du Petit Faucheux, fil rouge apaisant, constante pour retrouver la terre après des voyages dans l’inédit musical… Joelle Léandre & Serge Teyssot­-Gay, a priori le mariage de la carpe et du lapin entre l’ex-guitariste de Noir Désir et la mère légendaire de la musique improvisée, pour aboutir à un set furieux, intense, parfait dans la fusion des artistes, et cette fougue de paroles et de sons de la reine Joelle, la glissade des sons de Serge ; ceci peut paraître étrange mais j’ai pensé à Iggy et aux Stooges !! The Sommes Ensemble, quartet nerveux, incisif, captivant dans sa capacité à disloquer le son comme un stroboscope découpe l’image, pour peindre une musique contemporaine dans une pièce, un voyage, un ascenseur vers l’étrange, la curiosité vibratoire, un rêve. Julien Desprez est un guitariste fascinant : il repousse les limites de la technique et la fonction du jeu ; il participe à l’aventure Earthly Bird ( voir chronique du cd en fin de blog)… Au final une légende vivante, Eugene Chadbourne, prince de l’underground, complice de tant d’aventures de Carla Bley à Jello Biafra en passant par Jimmy Carl Black des Mothers (peut être le pendant américain à un Robert Wyatt), accompagné aux drums par Schroeder pour une extension de la tradition vers un autre espace, une démarche à la Captain Beefheart, du banjo et de la joie balancés en un slam surréaliste, un blues à la tristesse sublimé dans l’envie d’exposer « la différence », de l’offrir à l’auditeur sans jamais l’imposer ; en cette différence cet artiste est utile au devenir de la culture : il offre une option sauvage.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0hFAsyQ6H9c[/youtube]

 

Kosmik Vortex en Arcades Institute
Dernière étape des Arcades Hivernales en Arcades Institute avec l’une des aventures les plus folles bâties sur les terres tourangelles, Kosmik Vortex ou l’assemblage du chant lyrique et de guitares métals sous charge omniprésente d’une section rythmique en chenilles de Panzer. Beauté de la force, beauté de l’audace, fascination du style et maintien de l’auditeur dans un état proche de l’hypnose ; il y a du Magma dans cette dramaturgie, du Motorhead, de l’Hawkwind, de la Callas électrique propre à repousser les limites de tous les styles pour s’imaginer d’autres espaces. Visuel, sonore, inventif et démonstratif, ce concert est un numéro d’excellence, une belle claque et une remise à l’heure de pas mal de pendules pour un premier concert aussi brillant qu’une sortie de tournée. Face à ce style de concept on se demande pourquoi l’on s’obligerait à l’écoute de groupes en demi­-teinte, pourquoi l’on ne remettrait pas les pendules à l’heure histoire d’opter pour le meilleur tout simplement. Kosmik Vortex est unique et sans faille, n’en déplaise aux radoteurs et aux blasés.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=856Ttcib6vo[/youtube]

 

Le CD de EARTHLY BIRD sur quark records/ L’autre distribution
Indéfinissable et sans étiquette possible cette oeuvre d’artistes peut s’afficher pour “du beau et du bon”, la rencontre de quatre expressions affirmées dans leurs pratiques, la collusion voire la connivence canaille de quatre possibilités « d’une île » où enfin pouvoir se reposer de toute la médiocrité ambiante, un rade de furie joyeuse et décalquée pour tenir enfin une bonne médecine pour « s’envoyer en l’air » dans le cri, le son, le souffle et le verbe. Hommage aux mots et à l’expression vocale cette cuisine assemble de la technique à de l’émotion, transcende les slameries faciles balancées sans portée vers le haut, et donne à lire une chanson de gestes contemporaine, l’expression de troubadours du nouveau siècle au mariage du jazz dans le choix des instruments à une sortes de rock alternatif bruitiste. On y retrouve des acteurs majeurs, l’excellent Edward Perraud aux percussions, l’inventif Julien Desprez à la guitare revendiquée « électrique » ( vous allez comprendre), Sebastien Coste au saxo ( et à la forte écriture), tout cela pour bâtir le canapé sonore où Benat Achiary délire de sa voix et de ses mots. Ce disque est important, d’une intensité globale, à la scène se devrait être génial, mais cela s’écoute aussi « à la maison » ( ce qui est de plus en plus rare), et il dépasse de loin le domaine des initiés du jazz, propre à sa manière à embarquer le public avide de rock intense et de chanson musclée.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CCsGr-f3n-k[/youtube]

Chroniques culture #54

Un concentré des sorties dvd, jeu vidéo et BD de la semaine !


LE DVD

QUI VIVE
Chronique sociale sur un trentenaire paumé dans une cité bretonne, ce long-métrage possède quelques atouts de taille : deux acteurs qui haussent le film à un bon niveau. Sans Adèle Exarchopoulos et Reda Katheb, Qui Vive tomberait vite dans la fiction banale et le cliché banlieusard. Avec eux, il a des accents d’Entre les murs (Cantet). Pour son premier film, Marianne Tardieu tombe dans le spectaculaire même si elle offre une façon de filmer proche de ses personnages, intimiste.
B.R.

LA BD
TERRA PRIME 1
C’est l’histoire d’une BD coupée en deux. On nous embarque à bord d’un immense vaisseau-monde, passionnant concentré d’humanité à la recherche d’une nouvelle planète à coloniser. Un espace clos, des personnages bien trempés, une intrigue bien ficelée… On salive, on dévore, on s’attache. Et puis, patatra, en deux planches, on change tout et nous voici projetés dans une tout autre histoire, curieux mixe entre Avatar et Arthur et les Minimoys. Et là, ça le fait beaucoup moins.
M.P.

LA BD
MOONHEAD ET LA MUSIC MACHINE
Ou le mal-être adolescent symbolisé par un ado avec une tête en forme de lune… L’Anglais Andrew Rae, est un brillant illustrateur, un publicitaire remarqué, un cinéaste multi récompensé et un amateur plus qu’éclairé de musique. Sa première incursion dans le 9e art est une réussite totale. On est en effet immédiatement séduit par cette histoire forte qui nous emporte littéralement et cette magnifique conception de l’ouvrage. Un des immanquables de ce début d’année.
Hervé Bourit

JEU VIDÉO
THE ORDER : 1886
A mi-chemin entre jeu vidéo et grosse production hollywoodienne, The Order : 1886, distribué en exclusivité sur PlayStation 4, vous propose d’affronter un ennemi surpuissant dans un Londres néo-victorien. Vous allez donc incarner un chevalier d’élite chargé, avec trois compagnons d’armes, de protéger la population d’une espèce mi-humaine mi-bestiale. Le tout dans une ambiance rétrofuturiste du plus bel effet. À vos manettes !
L. Soon Sony, Pegi + 18 ans, PS4, 69 €.

Une minute sur le web #46

Le meilleur et le pire de ce qui se fait en WTF sur le web.

BUZZ_PHOTO

LA PHOTO
REALISME
Et si on vous disait que c’est l’oeuvre de l’artiste Keng Lye qui n’utilise que de la peinture et de l’acrylique ? Bluffant… Plus sur kenglye.deviantart.com

BUZZ_SOURDS
LOL

SIGNES
Le site internet américain Hopes and fears a demandé à Bill Vicars, un entrepreneur sourd qui oeuvre à rendre accessible les nouvelles technologies, de traduire des mots comme duckface ou selfie par exemple. Instructif.
à voir sur hopesandfears.com

INSTAGRAM
MÉCHANTS ENFANTS
Oui, nos chères têtes blondes ne sont pas aussi sympas que nous laisseraient penser leurs sourires et leurs bouilles. Les enfants sont aussi des créatures démoniaques capables de vous mettre en rogne. La preuve sur ce compte d’une maman pétillante.
instagram.com/kidsaretheworst

LE TUMBLR
AMIS JOURNALISTES
Pour se moquer des journalistes qui cherchent des interviewés sur les réseaux sociaux, Clément Quintard et Agathe Ranc se sont amusés à faire un questionnaire aléatoire. Et ça donne, par exemple : « Je cherche un habitant de la Creuse polygame qui a été pris en otage par une grève RATP pour un reportage à Réussir Fruits et Légumes. »
bonjourjechercheun.tumblr.com

ROBOT
EMOJI DOLL
L’artiste digital Matthew Rothenberg s’est bien marré en inventant un robot sur Twitter capable de créer votre effigie en emoticon. Pour tester, il suffit d’avoir un compte Twitter et d’écrire @emojidoll me. Vous aurez alors perdu 15 secondes de votre vie.
Plus sur portfolio.mroth.info

BUZZ_TEENAGE
TUMBLR 2

CHAMBRE D’ADO
Oui, cette semaine, vous avez deux Tumblr à explorer pour le prix d’un. Celui-ci plonge dans les chambres d’adolescents vus par les films à travers les âges. Séquence nostalgie surtout quand on voit Marty McFly en jean taille haute. À voir sur : teenagebedroomsonscreen.com

BUZZ_BARREL
LE JEU

WESTERN
Dans Smokin barrel 2, vous jouez un cowboy fou de duels qui se coltine les bandits de grand chemin. Plutôt fun, ce jeu change un peu de mécanique : il s’agit de viser avec sa souris une cible le plus rapidement possible. Il faut rester zen.
Jouez ici

Expo les Allochtones : terres d’ailleurs

Imaginez les jardins Saint-Lazare, des étudiants en art, de la récup’ et un paquet d’idées. Vous obtenez l’expo Les Allochtones.

Eternal Gallery
Expo les Allochtones : le chantier (Photo tmv)

Place Choiseul. Le tram est arrêté « momentanément » (tiens ?). Le soleil lèche les murs de l’Eternal Gallery. Comme dans une fourmilière, des jeunes s’y affairent, rentrent, sortent, vont et viennent. Tous et toutes étudient à l’Esba TALM, les beauxarts de Tours. Ici, c’est le monde des Allochtones, l’expo qu’ils présentent fièrement pendant plus d’un mois. À l’intérieur, il y a une sorte de terreau par terre. Des cartes postales, un bidon éventré, où grimpent des plantes… Un monde qui prend vie. Tout est parti d’un atelier workshop, organisé par Eternal network, sollicité par le collectif d’habitants qui ont sauvé de la destruction les jardins Saint-Lazare du quartier Febvotte. Une commande auprès de six étudiants en art est passée : ils doivent rencontrer les habitants, visiter les jardins et y imaginer une intervention artistique.

L’objectif ? Conserver la poésie du lieu, « tout en ménageant des parcelles privatives et des espaces collectifs », comme l’indique Éric Foucault, d’Eternal network. « Utiliser un jardin comme support d’exercice et comme commande est intéressant », souligne-t-il. « Les besoins des habitants ont servi de base de travail. » Direction La Laverie, à La Riche, où les étudiants auront leur QG. À coup d’imprimante numérique (merci le Fun Lab !), de prototypes, de créations miniatures, ils cogitent et créent.

Six projets artistiques naissent (lire le détail des œuvres ci-dessous) : on passe de la valorisation du lieu, au réemploi des déchets. Sculpture, vidéo ou encore cartes postales… L’esthétique change tout le temps, mais tout se complète. Pas de logique purement écolo là-dessous. Mais tout a été fait pour ne pas dénaturer les jardins et garder l’esprit. Axel Fourmont, par exemple, a transformé, grâce à Photoshop, des photos des lieux pour en faire des cartes postales distribuées aux habitants. Ces derniers y ont inscrit des anecdotes sur le lieu. Celles-ci seront d’ailleurs à découvrir durant l’exposition. « J’ai voulu éveiller les souvenirs », indique posément Axel. Une mémoire à retrouver jusqu’au 26 avril.

EN BREF
>>C’EST QUAND ?
L’expo Les Allochtones est visible à l’Eternal Gallery, jusqu’au 26 avril. Les samedis et dimanches, de 15 h à 18 h, et sur rendez-vous la semaine. Entrée libre.
Plus d’infos sur facebook.com/eternalgallery

QUI FAIT QUOI ?
> Emmy Charbonneau L’étudiante a assemblé des matériaux plastiques pour créer un autel à offrande écologique (notre photo d’ouverture). Une sculpture qui mixe plantes et plastique.
> Charline Laguérin L’art de la récup’… Sa sculpture rappelle les jardins d’arches métalliques. Mais ici, roues de vélo, barbecue rouillé et vieil arrosoir constituent un portique.
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> Elsa Leroy Un ensemble de modules pour jardinier, afin de créer sa clôture, son seuil ou son mobilier. Ingénieux !
> Marie Libéros Une vidéo de la performance, qui joue sur la brume pour rappeler les fumées des locomotives près des jardins.
> Axel Fourmont Une série de cartes postales des jardins transformées par Photoshop. Le tout avec des anecdotes rédigées par les habitants euxmêmes.
> Téo Biet Intrigant est le mot qui vient à l’esprit : son projet relève d’une approche chimérique. Le monde souterrain des jardins, avec des têtes monstrueuses en argile. On vous laisse la surprise.
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L’Escapade : on change de cap !

Le Cap Sud ? C’est fini… Mais l’Escapade le remplace, et c’est encore meilleur ! Notre coup de cœur.

L'Escapade
Cuisine raffinée et équipe aux petits soins : l’Escapade s’offre un sans-faute pour sa nouvelle vie. (Photos tmv)

De Cap Sud à Escapade. Nouveau nom pour nouvelle vie. Rue Colbert, ce n’est pas un petit nouveau qui essaye de faire son trou dans la rue aux restos. C’est simplement l’Escapade, le bébé de Franck Guimon, qui a mué. Rien ne se perd, tout se transforme, comme dirait l’autre (on parle de Lavoisier ; un peu de culture, ça ne fait pas de mal). « J’ai eu un peu peur de changer de nom. Mais Cap Sud n’était plus évocateur de ce qu’on faisait. Maintenant, c’est l’escapade dont on a envie. On s’échappe… », explique le gérant.

Mieux qu’avant ? Pareil ? Moins bien ? À tmv, on opte pour la première solution. Parce que ce fantastique voyage nous a littéralement transportés. Décor plus sympathique, déjà. Des tons clairs, ivoire, un plafond mauve qui contraste, des chaises confortables… Tout un pan de mur est bardé de miroirs. Dans cette salle d’une trentaine de places, l’espace est optimisé. Avant, le cadre était un peu plus froid. Franck Guimon le dit lui-même. Maintenant, place « aux couleurs chaleureuses ». Car « même avec la meilleure cuisine du monde, l’écrin est le plus important », justifie-t-il.
Preuve en est avec l’excellent accueil. Ici, c’est frappant : l’équipe est aux petits oignons pour le client. Céleste, l’une des apprenties en salle, est rayonnante. Sourire vissé aux lèvres, attentionnée et accueillante. Idem pour Franck Guimont qui explique avec passion les plats préparés par le chef Gilles Hémart. D’ailleurs, le compliment sur sa manière de recevoir semble le toucher. Le gêner, presque : « C’est juste que l’on veut vraiment faire passer un bon moment au client… » Dans l’assiette, c’est aussi tout un voyage. Mélange de saveurs, petites folies. Souvent inattendu, jamais dans l’excès, toujours avec goût. Tout est cuisiné sur place, avec des produits frais. Le genre d’escapade qu’on a envie de recommencer. Encore et encore.

AU MENU
>>UN PLAT
On a tenté la joue de boeuf braisée au lait de coco, riz basmati au jasmin et papaye. Cette viande fond dans la bouche, tandis que des senteurs fruitées chatouiL'Escapadellent le palais et font découvrir de nouvelles saveurs. Un plat délicieux, intéressant à tester ; le tout accompagné d’un verre de Faugères bio étonnant. On a juste laissé les cacahuètes de côté… Mais c’est vraiment pour chipoter, hein !

>>L’ADDITION
Le midi, comptez 18,50 € pour un menu complet ou 15,50 € pour entrée+plat ou plat+dessert. Le menu complet du soir (entrée, plat, dessert) est plus cher : il oscille entre 26,50 € et 45 €. Mais la qualité est vraiment au rendez-vous. (Attention, le menu du midi change toutes les semaines ; celui du soir, tous les deux mois)

>>EN PRATIQUE
L’Escapade, 88 rue Colbert à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Contact : 02 47 05 24 81.
√Leur Facebook
√Leur site internet

Eclipse du 20 mars : à quelle heure l’admirer à Tours ?

L’éclipse partielle de soleil sera aussi visible à Tours. Voilà les horaires pour profiter du spectacle. Reste à voir si le ciel sera suffisamment dégagé…

Sauf si vous avez vécu dans une grotte ces dix derniers jours, vous devez savoir que ce vendredi 20 mars, une éclipse partielle de soleil sera visible en France. L’axe Brest-Lille sera idéal pour jeter un œil ou deux à tout ça. Et pour Tours ?

Eh bien, l’éclipse commencera à 9 h 18 et se finira à 11 h 35.

L’éclipse maximale aura lieu à 10 h 25, avec 76,7 % d’occultation.

arton16322-92a9eBien évidemment, pour les têtes en l’air, on rappelle qu’on ne doit pas regarder le spectacle sans lunettes protectrices spéciales (le coup de la radio pour regarder à travers va juste vous brûler la rétine, mais bon…).

Pour les curieux, un tour s’impose sur le site de l‘Institut de mécanique céleste et calcul des éphémérides pour les données en détail.

A savoir aussi que la société astronomique de Touraine fera découvrir le spectacle sur son site de l’observatoire de Tauxigny (lunettes spéciales, télescopes et autres dispositifs seront à disposition du public).

Sport lol #13

Ok, vous n’aimez pas le sport, mais ça n’empêche pas de se marrer.

rooney

TU L’AS DIT !
« Ça s’est passé dans ma maison, ce n’est pas public. Je ne sais pas comment cela se retrouve en première page d’un journal national. » Wayne Rooney, l’attaquant de Manchester United, a improvisé un combat de boxe dans sa cuisine avec un pote. Il a été mis KO et les tabloïds anglais se régalent de la vidéo.

ÇA C’EST FAIT !

Décidément, Dubaï rafle toutes les Coupes du monde… Celle d’Ultimate Frisbee sur sable avait lieu la semaine dernière. La France est revenue avec quelques victoires mais n’a pas su tenir son rang et se classe 9e en Open, 5e en Master open et 4e en Grand Master Open.

LE TOP
Les joueurs du PSG ont fait une contre-vidéo, parodiant celle, condamnée, des supporters de Chelsea. Ici, ils repoussent le joueur John Terry hors du métro en criant « Ici, c’est Paris ! » Le PSG a battu le club anglais en quart de finale de la Ligue des Champions.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=EIx2vXiHnAQ[/youtube]

LE FLOP
Ola, THE star qu’on n’a pas le droit de critiquer : après la défaite contre Bordeaux, Zlatan a pété sa petite pile. « Je n’ai jamais vu un arbitre aussi nul dans ce pays de merde ! » et autres amabilités, comme « fucking asshole » (traduction : « vilain fripon »). Planète foot en émoi, tout le monde s’empare de l’affaire (politiques compris), syndicat des arbitres outré… Ibra s’est depuis excusé.

Les départementales à Tours ? Mode d’emploi

Premier tour des départementales, ce dimanche 22 mars. Tmv vous fait le point : mode d’emploi de ces élections pas franchement connues…

ACTU_PAP_CARTE
Les quatre nouveaux cantons de Tours. (CC Open Stree map)


On vote pour qui déjà ?

En fait ces élections remplacent les cantonales. Il s’agit tout simplement d’élire les conseillers qui siégeront au conseil du département.

Pourquoi ça nous embrouille ?
D’abord parce que la réforme de 2013 a mis fin à celle de 2009 initiée par Nicolas Sarkozy. Rappelez- vous, l’ancien président de la République souhaitait supprimer les conseillers régionaux et généraux pour en faire des conseillers territoriaux. Bref, ça c’est fini. Et puis aussi parce qu’on ne doit plus dire conseiller ou conseil général mais conseiller et conseil départemental.

Les nouveautés
La réforme de 2013 introduit des changements. Les candidats doivent obligatoirement se présenter en binôme homme- femme pour plus de parité. Logiquement, pour que le nombre de conseillers ne bouge pas, les cantons ont été redécoupés. En Indre-et-Loire, on passe donc de 37 à 19 cantons.

Et à Tours ?
C’est que les luttes cette année sont particulièrement sévères sur les 4 nouveaux cantons. Au nord, c’est le président du Conseil général sortant Frédéric Thomas, avec Samira Oublal, qui affrontera Cécile Chevillard (conseillère municipale) et le centriste Xavieu Dateu. Dans le canton du centre-ville, c’est surtout Christophe Boulanger (C’est au Tour(s) du peuple) qui tentera de garder son siège avec Fanny Puel. Il devra notamment affronter deux binômes de gauche, celui de Claude-Pierre Chaveau et de Florence Zulian. Dans le canton sud (Fontaines, Grammont) c’est l’adjoint municipal chargé de la sécurité, Olivier Lebreton qui brigue le siège historiquement de gauche. Il affrontera l’ancien conseiller municipal Jean-Luc Dutreix (PS). Finalement, dans le canton ouest, c’est l’alliance Nicolas Gautreau (PS) et Fanny Siouville (Modem) qui part en tête. Ils devront affronter Céline Ballesteros (UMP) et Thomas Gelfi (UDI) sur un des secteurs en pleine expansion dans l’agglomération. Dernière inconnue, les candidats FN le parti d’extrême- droite sera présent dans chaque canton tourangeau.

Horoscope wtf du 18 au 24 mars 2015

Oui, c’est l’heure de prendre des coups astrologiques.

HOROSCOPE

BÉLIER
Amour : ça va le faire …
Gloire : vous aurez cette chanson de Keen’V dans la tête toute la journée. Remerciez-nous.
Beauté : les taches sont à la mode. De rousseur, les taches.

TAUREAU
Amour : désespéré, vous vous inscrirez à la prochaine saison d’Adam recherche Eve.
Gloire : entourez-vous de gens de bon conseil. Sérieusement, pensez-y.
Beauté : des pommes, des poires et des scoubidous.

GÉMEAUX
Amour : méfiez-vous des Poissons.
Gloire : vous attendiez la réalisation du rêve de votre vie ? Ce n’est pas pour aujourd’hui, désolé. Non plus pour demain.
Beauté : arrêtez de vous perdre sur les tutos You- Tube, ça ne sert à rien.

CANCER
Amour : vous sentez votre coeur palpiter. Consultez rapidement.
Gloire : vaninahhahahaha.
Beauté : et puis cette chanson de Dave va tourner en boucle dans votre cerveau. Bisous.

LION
Amour : faites comme vous le sentez. Sachez que les astrologues tmv déclinent toute responsabilité en cas de perte, de vol ou de détérioration des objets perso.
Gloire : vous avez du mordant. Aïe ! Très, très mordant même…
Beauté : « Tu nous entends l’alerte orange, tu nous entends ? N***e sa mère le blizzard ! »

VIERGE
Amour : vous serez tenté d’aller voir ailleurs. Évitez l’appartement de gauche, 3e étage. On dit ça, on dit rien.
Gloire : la célébrité est la petite soeur dévergondée du prestige, ne l’oubliez pas.
Beauté : tartinez-vous la figure d’une de nos recettes de la semaine dernière un soir de pleine lune. Avec un peu de chance, vous échapperez à l’éruption cutanée.

BALANCE
Amour : un canard a dit à sa cane, ris cane.
Gloire : ris cane.
Beauté : et la cane a ri.

SCORPION
Amour : pour les étincelles, y’a mieux que les feux de Bengale, non ?
Gloire : mardi prochain, entre 10 h 14 et 11 h 38 vous deviendrez un chat, attention aux boules de poils et ne forcez pas sur l’herbe à chat.
Beauté : dommage que la perche à selfie soit interdite dans les musées.

SAGITTAIRE
Amour : nope.
Gloire : nope.
Beauté : nope.

CAPRICORNE
Amour : vous recevrez énormément d’amour de vos proches. Gardez le ticket pour la garantie, on ne sait jamais.
Gloire : vous allez percer le secret des écouteurs qui s’emmêlent en permanence, ce qui vous propulsera sous les feux de la rampe. Malheureusement, vous n’avez pas déposé de brevet et serez ruiné en une semaine.
Beauté : même pas.

VERSEAU
Amour : de la friture sur la ligne. Ça mord !
Gloire : vous oublierez votre tête.
Beauté : tenir éloigné de toute source de chaleur.

POISSON
Amour : on ne vous conseille pas les Gémeaux.
Gloire : il serait temps d’avoir une petite explication non ?
Beauté : quittez votre canapé, illico.

Jardiner en ville ? oui, oui c’est possible

Le 20 mars prochain, le printemps revient ! Et si vous vous mettiez au jardinage ? Voici nos conseils, astuces, bons plans pour avoir la main verte, même en ville.

Déjà, quelques chiffres

7
C’est le nombre de Français, sur dix, qui possèdent un bout de jardin selon les chiffres de Harris Interactive.

2 000
Si vous possédez un jardin de 100 m2, c’est la consommation d’eau moyenne pour l’arroser chaque année. En général, il faut 15 à 20 litres par mètre carré.

290 €
C’est la dépense moyenne des Français dans le jardinage. Un secteur qui rapporte gros, le chiffre d’affaires national représentait 7,5 milliards d’euros en 2013 selon l’association Promojardin.

580
Comme le nombre de mauvaises herbes répertoriées par l’Inra en Europe. Oui, ça fait un sacré paquet. Pour consulter la base encyclopédique : www2.dijon.inra.fr/hyppa

DOSS_AJOUT2

Et la lune ?

Tous les jardiniers ne sont pas d’accord sur le sujet. Cependant, le jardinage en fonction des phases lunaires a beaucoup d’adeptes. En gros, on considère qu’il faut récolter et semer pendant une phase ascendante. En phase descendante, c’est plutôt le moment de planter, bouturer et tailler. Selon certaines théories, les jours de noeud lunaire (c’est quand l’orbite de la lune croise celle de la terre), les apogées et les périgées, vous laissez votre matériel de jardin rangé. Rien ne pourrait être fait pendant ces périodes. Finalement, les autres sont divisées en quatre catégories : les jours racines (parfaits pour les carottes, l’ail, le céleri…), les jours fleurs, les jours fruits et graines et les jours feuilles (salade, persil, gazon…).
Pour jardiner comme un(e) boss avec la lune, on vous conseille le site très complet graines-et-plantes.com

Nos conseils

>>> Le jardin geek
Le geek David Degrelle a installé un jardin connecté sur son balcon d’Aix-les-Bains. Équipé de deux stations météo et de quatre capteurs, le jardin lui envoie ses données via Twitter (@meteo_jardin) et sur un blog (meteo-jardin.info). Un exemple extrême d’accord. Dans le domaine du raisonnable, il existe beaucoup d’applications et objets connectés pour les jardiniers en herbe (ou paresseux). La société Parrot a développé un petit gadget pour aider les débutants à gérer l’arrosage ou l’ensoleillement. Flower Power, un capteur planté dans la terre, analyse toutes les 15 minutes l’humidité et la température. Associé à une application, il indique quand arroser ses plantes. Un peu comme un Tamagoshi® version chlorophylle. Parrot va sortir un pot intelligent et un capteur (vissé sur une bouteille d’eau) qui arrose automatiquement. Côté applis (Android® et AppStore®), on vous conseille « Pl@ntnet » une sorte de Shazam des végétaux. Non, on n’identifie pas les plantes en enregistrant leur cri mais en les pho- tographiant. 1 000 espèces sont répertoriées. Autre indispensable : « Au Jardin » la bible des jardiniers. Fiches pratiques sur la plantation, la floraison ou encore la taille. Plus d’excuses pour ne pas s’y mettre.
DOSS_AJOUT3

>>> Jardin d’appart’
Qui dit citadin dit souvent sans jardin. En général, vivre en ville, signifie habiter en appartement. Et parfois sans balcon. Alors, adieu les rêves de potager et jardins fleuris ? Non, car rien n’est perdu. Aujourd’hui, jardiner chez soi sans jardin ni balcon n’est plus un mythe. C’est même un défi que relèvent de plus en plus d’urbains. Les jardineries et les magasins de déco ont bien compris ce nouveau besoin. Ils multiplient les kits de jardinage : jardins verticaux, mini-serres et autres murs végétalisés. Ces derniers ont le vent en poupe. Comme un vrai jardin, le mur végétal recrée un lieu de vie. Élément de déco à part entière, on le trouve sous forme de cadre, tableau, mur floral ou encore en kit. Plus classique, les plantes d’intérieur sont les incontournables quand on manque de verdure. Elles sont en général dotées d’une grande faculté d’adaptation. Mais pour les entretenir, une seule règle : respecter leurs besoins spécifiques. Température, luminosité et humidité sont les principaux facteurs à prendre en compte.

>>> Et sur le balcon ?
Pour les pommes de terre, c’est compliqué. Leur culture demande trop d’espace mais pour le reste, pas de souci. Oui, il est possible de jardiner sur son balcon !
Plantes vertes et fleuries : tout est permis, toute l’année.
Plantes aromatiques et potagères : no limit. Laitues, épinards sur les balcons ombragés, tomates sur les parties ensoleillées.
Arbustes. Oui, oui et oui. Laurier et lavande pour la déco, fruitiers pour le saladier, à condition que l’espèce soit naine.
Plantes compagnes. Pour faire amie-amie et surtout chasser les parasites : menthe, capucines qui en plus se mangent !
Du pot. Penser à acheter de grands pots, en terre ou plastique (plus léger et plus résistant au gel) et/ou des suspensions.
Organisation. Différencier plantes d’ornement et potager et préférer courgettes et tomates cerise aux carottes sur un balcon XXS. Ne pas oublier l’arrosage, à petite dose mais régulier pour ne pas embêter le voisin du dessous qui peut rendre de bons services l’été…

>>> Si vous prêtiez le vôtre ?
Pas de balcon, pas de potager ? Hé que non, messieurs dames citadins. Parce que votre voisin, lui, a quelques mètres carrés de verdure et qu’il ne sait pas quoi en faire. Pourtant, il aimerait manger ses propres carottes et navets, mais voilà, il n’a pas la main verte. Et c’est là qu’intervient un concept tellement simple qu’il existe seulement depuis peu : le prêt de jardin, facilité par Internet. Deux sites proposent ainsi de mettre en relation les jardiniers amateurs et les propriétaires de jardin (potager ou non) : pretersonjardin.com et plantezcheznous. com. Les uns contactent les autres via les petites annonces. « Volontaire, prête à mettre la main à la terre, cherche petit lopin de terre » lit-on ici, ou encore « Nous avons un grand jardin, mais guère le temps de soigner notre potager. Si vous êtes un jardinier expérimenté, nous serions ravis de vous offrir un coin de campagne à bichonner. » Le plus souvent, lorsqu’il s’agit d’un potager, les récoltes sont partagées. L’idée : que tout le monde s’y retrouve, dans le meilleur des mondes !

Notre Test : Quel jardinier êtes-vous ?

DOSS_QUIZ
1/ Si on vous dit jardin, vous pensez…
c Le printemps arrive, il faut que je remette tout en état avant !
a Public ?
b Repos et plénitude ?

2/ Que préférez-vous dans un jardin ?
b Le silence, ce moment où je regarde les arbres, les plantes onduler sous la brise légère.
a La pelouse, parfait pour un pique-nique champêtre. En revanche, il ne faut pas qu’elle soit trop humide.
c Le moment où je vois que ce que j’ai planté est en train de pousser.

3/ Votre film préféré parmi…
c Jardinage à l’anglaise.
a Yves Saint-Laurent.
b Le Monde selon Monsanto.*

4/ Si on vous dit Abraham Lincoln, vous pensez…
a Hum, c’était un président des États-Unis, non ? Je ne saurais pas dire quand exactement.
c Bah c’est un type de tomate quoi. Pas la meilleure d’ailleurs, elle est très tardive et trop aléatoire.
b Une variété de tomates créées dans les années 1920. Aujourd’hui, c’est une variété assez populaire.

5/ Votre outil de prédilection ?
b Le livre de Gilles Clément, le Jardin en Mouvement, une bible pour moi.
c La binette, j’aime cette sensation de retourner la terre.
a Mon portable. Quoi ? Pourquoi est-ce qu’il faut que ce soit en rapport avec le jardinage ? Bon, bah… l’arrosoir alors, je trouve
ça joli.

6/ Votre saison préférée, c’est…
b L’automne, c’est une saison trop souvent méprisée mais qui est indispensable dans le cycle de la nature.
a L’été, j’adore, j’ai bonne mine, je bronze, je suis bien dans ma peau.
c Le printemps, j’aime bien ce moment où je me remets à planter.

7/ Vous allez souvent chez le fleuriste ?
c Jamais, je préfère faire mes propres bouquets.
a Tout le temps, j’aime bien avoir une petite touche nature dans mon appart.
b Oui, mais pas n’importe où, j’évite de prendre des fleurs qui ont été maltraitées ou cultivées
à coup de pesticides.

8/ La chanson « La main verte » de Tryo, elle est sympa hein ? Mais de quoi parle-t-elle ?
b J’sais pas. Mais le reggae, c’est bon pour mes plantes.
c De substances qu’on met dans une cigarette qui fait rire.
a Bah, de jardinage. La main verte, quoi, non ?

9/ Et l’engrais dans tout ça ?
b C’est une absurdité pour mère nature qui offre des alternatives à leur usage intensif.
a Je fais bien attention aux étiquettes sur les aliments.
c J’en utilise rarement, ça détruit complètement les sols cette vacherie.

10/ Comment peut-on conserver un bouquet de roses plus longtemps dans un vase ?
b Hm… En coupant les tiges ?
a En envoyant chéri(e) en acheter un autre, ha ha !
c En y diluant quelques gouttes de javel ou un cachet d’aspirine.

11/ Qui dit printemps, dit…
c On fonce au magasin de jardinage, on sème les aubergines, on bouture les chrysanthèmes.
b Pollution exacerbée, va falloir se révolter.
a Gamins en short qui courent partout, pollen, allergies, mouchou dans le nez.

12/ Votre chéri(e) a réservé les vacances sans vous prévenir. Surprise, direction une petite ferme au milieu de rien, en Ardèche. Pour le repas, les légumes dans le champ feront l’affaire.
a Euh, sinon chéri(e), t’avais pas plus pourri et paysan comme vacances ?
c Génial, c’est l’occasion de mettre la main à la pâte : vous aidez. Une semaine, ça passe vite.
b Sympa ! Vous discutez avec les gérants, donnez des conseils. Mais bon, c’est les vacances, vous vous faites servir hein.

13/ Une tondeuse, c’est ?
c Inutile. Maintenant, on peut louer un mouton. Bien plus pratique.
a Le bruit qui prend la tête par des gens qui n’ont que ça à faire à 7 h du mat’, un dimanche.
b Une machine utile, mais qui pollue 93 fois plus qu’une voiture.

14/ À choisir, dans votre cuisine, vous préférez :
b Un paquet de magazines, actu, environnement, etc.
a Une station Ipod.
c De jolies plantes.

15/ Une limace, c’est :
b Ça peut soigner les verrues. Faut voir le bon côté.
a Moche, visqueux et gluant comme les bisous de tata Michelle.
c Pas terrible, la plupart détruisent les jardins.

LES RÉPONSES
Une majorité de a ? Vous êtes du genre…
Paris Hilton, chic et propre !
Un peu comme dans l’émission américaine The Simple life, à laquelle Paris Hilton participait, le retour aux racines c’est difficile pour vous. Comme elle, la boue, c’est surtout pour vous faire des masques de beauté et les fruits et légumes vous rappellent plutôt votre dernier smoothie. Non, vraiment, le jardinage ce n’est pas votre truc. Vous n’y pensez d’ailleurs même pas.

Vous avez une majorité de b ? Vous êtes du genre…
José Bové, théoricien du jardinage.
Oui, la nature, c’est important. La biodiversité, l’agriculture raisonnée, bannir les pesticides… Vous êtes engagé(e) dans le jardinage. C’est d’ailleurs un de vos sujets de conversation favoris. Seulement, au-delà des discours, vous n’avez pas vraiment le temps de mettre la main à la pâte. Ok, vous avez un peu de basilic qui pousse sur votre balcon, mais finalement, on ne peut pas dire que vous êtes jardinier hors pair.

Une majorité de c ? Vous êtes du genre…
Géant Vert, la nature, c’est vous.
Alors là, oui, plus main verte que vous, impossible. À peine vous plantez un radis qu’il pousse le lendemain. Vous n’avez pas peur de retourner la terre sous le soleil, ni d’aller vérifier vos semis pendant un orage ou arroser tous les jours vos semences. À côté de vous, Stéphane Marie est un novice (le présentateur de Silence ça pousse sur France 5 pour les incultes).

Big Eyes : retour en force pour Tim Burton

Tim Burton sort de sa zone de confort et délivre un biopic divertissant quoiqu’un peu lisse. Un retour intéressant.

Big Eyes
Depuis quelques films, Tim Burton était devenu l’ombre de lui-même. Sombrant dans la caricature. S’autoparodiant, en pataugeant dans l’univers gothique et (quand même) génial qu’il avait créé. Alignant les peu mémorables Frankenweenie et Alice au pays des merveilles. Où étaient passés les Batman, Beetlejuice et autres Mars Attacks ! et Ed Wood ?

Ed Wood, justement. Voilà que ses scénaristes se sont de nouveau acoquinés avec l’ami Burton, pour accoucher de ce Big Eyes. Un retour en force. Un biopic nourri de la musique de Danny Elfman et de Lana del Rey, bourré de bonnes idées.
Soit l’histoire vraie de la peintre Margaret Keane, pionnière dans l’art populaire, dans le San Francisco des années 50. Charmée par un certain Walter, elle l’épouse. Mais celui-ci s’attribue rapidement la paternité des tableaux de sa femme et devient célèbre. Déçue dans un premier temps, elle va alors accepter la supercherie, vu que les dollars s’amassent. Mais l’envie de se rebeller couve…

Big Eyes est un des meilleurs tableaux de Tim Burton. Décors sublimes, aux couleurs saturées faisant exploser les bleus et les verts, véritable voyage de la fin des années 50 à celui des années 60 : la caméra de Burton est élégante. Le scénario est d’une fluidité imparable. Simple, mais efficace. Dessinant parfaitement la plongée du couple dans une spirale infernale. Elle est timide, naïve, mais déterminée. Lui est amoureux, manipulateur, vampirisant, parfois même terrifiant.
Un contraste aidé par le casting. Exit le chouchou Johnny Depp, (trop) présent dans les dernières réalisations du cinéaste. Place au duo Amy Adams – Christoph Waltz. La première campe une Margaret Keane timide, aux yeux de biche, broyée, en totale perdition. Révélé par Tarantino, Waltz, lui, confirme son talent. Il brille, crève l’écran. A une gueule, un débit, une présence. Tour à tour amoureux transit et fou furieux, il agit comme un aimant. Malgré un côté trop lisse (on aimerait en voir un peu plus) et ce petit grain de folie qui manque, Big Eyes prend le spectateur dans sa trajectoire dramatique. Allant même jusqu’à un dernier acte au tribunal, naviguant dans un tragicomique jubilatoire.

Les tableaux de Margaret ne sont que des portraits de personnages aux grands yeux, d’une profondeur incroyable. Lorsque son mari lui demande pourquoi, elle répond simplement « Les yeux sont la fenêtre de l’âme ». Écho à l’obsession de Tim Burton pour les immenses yeux tout ronds, présents dans tous ses films. Walter, lui, force sa femme à peindre encore et encore, toujours plus. Des dizaines, des centaines de toiles. Toujours en s’attribuant tous les mérites qui ne lui reviennent pas. De là à y voir là un parallèle entre réalisateurs et grands studios hollywoodiens. On dit ça…
Aurélien Germain

Note : ***
Biopic, drame (États-Unis, Canada), de Tim Burton. Durée : 1 h 47. Avec Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston ; Krysten Ritter…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xcP8lOKH2OU[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

RIP Daevid Allen… Il nous reste Jeff Ballard, Grisbi et Johnson Concorde

Notre chroniqueur blogueur Doc Pilot rend hommage à Daevid Allen… Mais n’en oublie pas de se nettoyer les oreilles, à coup de concerts bien sympas.

À 77 ans Daevid Allen, le fondateur des groupes Gong & Soft Machine, repart vers les étoiles… Un piano sous la lune, souvenir d’un album géant sorti en 1971, Camembert électrique …. et là-haut dans l’immensité éthérée, le pool vibratoire, pas mal de mecs dans la flying teapot : Pip Pyle, Alan Jack, Michael Karoli, et maintenant Daevid…. et bien sûr beaucoup de nous… 

On s’est quand même bien marré grâce à des mecs comme Daevid qui ne passaient pas à la radio , et tant mieux… Cette musique a bien hérissé mes parents, et tant mieux… Nos profs de musique détestaient cette musique, et tant mieux… Les culs-bénis détestaient cette musique et toutes les religions la détesteraient encore, et tant mieux… mais les concerts de Gong étaient toujours pleins… C’est un peu de cette étrange lumière des seventies qui s’efface avec le départ de l’artiste, de cette lumière qui nous fait tant défaut alors que l’ombre s’installe, liée à sa philosophie malsaine, l’obscurantisme..

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ycBYm_1MUo8[/youtube]

Johnson Concorde au Temps Machine

Opéra rock au Temps Machine, tir de barrage étoilé dans le temple local de l’électricité pour le fantasme glamour d’un rock tubesque, mélange de Kiss et de Gary Glitter, aussi potache qu’un Slade, aussi technique qu’un Sparks, l’accord dans la forme entre la comedia del arte et la déclinaison décadente du rock n roll, tel que la firent et la débutèrent des Little Richard ou des Sweet, le tout glissé dans l’emballage de cuir noir d’un couple de Suzi Quatro dans la caricature. La bande-son d’un film italien sur le rock londonien du début des seventies, une pop spaghetti sexy, drôle, bâtie avec intelligence.

Derrière les acteurs du « drame », de l’image en appui, un rocky turone show initié au nord de Tours. Un bémol dans cette soirée pour les habitués du lieu : un fouillis dans la définition du son et un volume assez sage face aux concerts que nous venons régulièrement y voir.

Jeff Ballard au Petit Faucheux

Batteur légendaire ayant joué avec Chick Corea, Brad Mehldau, Pat Metheny, Jeff amène un quartet sans leadership évident, sans starisation optimale. Mélange équitable entre les artistes pour donner une musique aux racines évidentes, mais au rendu assez flottant pour un répertoire divers et inégal, avec des instants de grâce, des illuminations, des malaises aussi voire un peu d’ennui sur des climats trop étirés pour ne pas générer l’attente.

Lionel Loueke (Photo Doc Pilot)
Lionel Loueke (Photo Doc Pilot)

Pourtant, la recette semble porteuse dans le mélange de l’électronique (le point faible à mon oreille) aux instruments traditionnels, de la voix à la musique, de mélodies simples à des structures rythmiques proches de la musique contemporaine. Malgré toute la brillance des instrumentistes, je reste sur ma faim, pure attitude subjective, car le public adore. Reste le guitariste magique Lionel Loueke, un personnage et une histoire, un destin : chapeau bas. Reste aussi l’homme des claviers Kevin Hays, à la carrière historique : là, devant nous, pour nous, chez nous. Trop classe, Le Petit Faucheux, trop classe.

Moonjellies & Grisbi en Arcades Institute

Avant-dernière étape des Arcades Hivernales, de sucre et de miel avec deux formations maîtresses en l’art de bâtir des mélodies imparables, des harmonies de voix propres à vous faire planer, à vous propulser direct dans les hauteurs… The Moonjellies d’abord, dans la tradition des Byrds, de Crosby, Stills, Nash & Young, et cette impression de retrouver direct l’esprit et le son de la fin des sixties en Californie, avec une lente glissade vers le psychédélisme sur les deux derniers morceaux du set. Un feeling à la Jefferson Airplane, à la Grateful Dead… Avec un morceau de Neil Young en rappel, histoire de bien marquer le style, les racines…

On pense à Jonathan Wilson ; ils sont dans la même ligne. Grisbi, en deuxième partie, deux desserts pour cette fin d’après-midi, après deux ans d’absence le retour à la formule en quartet, la perfection dans l’exécution, toute en nuances, en écoute, le charme dans la voix de Natacha, l’impression encore une fois de s’élever à leur suite, d’être embarqué dans la lumière, avec en rappel une relecture incroyable d’un titre de Young Marble Giants. Ces deux formations sont des formations-sœurs, avec en commun la recherche du beau et du bonheur induit. Chapeau bas au sonorisateur, atout incontournable pour l’expression des artistes.

Enfants : ils dansent… et alors ?

Halte aux préjugés. Ces garçons dansent et c’est très bien ainsi. En piste !

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Comme chaque samedi après-midi, Éva, une Tourangelle d’une trentaine d’années accompagne son fils Edgar, 9 ans, à son cours de sport. Mais dans le sac du garçon, il n’y a ni baskets, ni short de foot mais plutôt un justaucorps débardeur blanc, un collant noir et des chaussons de danse. Ce sont les accessoires dont a besoin le garçonnet pour pratiquer la danse classique. Un sport qu’il a découvert à l’âge de 7 ans après avoir suivi un cours d’éveil dans une école de son quartier. Depuis, il ne pense plus qu’à danser !

Edgar suit trois heures de cours par semaine au sein de l’école Khoreia à Tours. « Cela me défoule », raconte- t-il. Une passion que sa maman a d’ailleurs toujours encouragée : « Je pense que la danse correspond au caractère de mon fils qui est un grand rêveur. Ce sport permet de raconter une histoire avec son corps et d’acquérir une certaine souplesse et musculature », explique-t-elle. Edgar souhaitait devenir même danseur étoile la première année. Un rêve auquel il a finalement partiellement renoncé après avoir suivi une scolarité difficile au conservatoire Francis-Poulenc à Tours.

Qu’importe, Edgar est un enfant épanoui qui assume parfaitement sans se soucier du regard de ses camarades. Car comme Edgar, selon Émilia Chouen, la responsable de la boutique d’articles de danse Miss Julia, rue de Jérusalem à Tours, « il y a de plus en plus de garçons qui se mettent à la danse depuis trois ans. Une évolution due en partie aux émissions de télé. C’est moins tabou, cela pousse certains entre 7 et 14 ans à se lancer. Ils n’ont plus honte de pratiquer ce sport réservé habituellement aux filles ! »

Anne-Cécile Cadio

Sport lol #12

L’actu sportive vue… d’un autre œil ! De Beckham à Tony Parker, en passant par une vieille marque bien sexiste…

TU L’AS DIT !
« On est face à une boucherie qui ne dit pas son nom. » C’est ce qu’a dit Pierre Ballester, auteur de Rugby à charges, l’enquête choc. Son ouvrage, qui fait couler beaucoup d’encre depuis sa sortie, accuse le monde du rugby d’être victime d’un dopage organisé depuis longtemps.

ÇA C’EST FAIT !
David Beckham ne fait que poser en slip blanc. À la base, il est aussi footballeur (je crois). Dans une interview au Daily Telegraph, on apprend que la star, avant de jouer notamment à Manchester United, avait été prêtée au petit club de Preston North End. Le Spice Boy touchait alors 540 € par semaine…

Ça, c'est cadeau pour vous...
Ça, c’est cadeau pour vous…

LE TOP
32 points en 30 minutes. Bim. Le basketteur Tony Parker, meneur français des San Antonio Spurs et qui mange des Kinder Bueno à ses heures perdues (avec un air simplet), a réussi la meilleure prestation de la saison, face à Chicago.

LE FLOP
Salvo, une marque de sport indonésienne, voulait se la jouer originale… Sur leurs habits, l’étiquette comprenant les instructions de lavage disait : « Donne cet habit à ta femme. C’est son job. » Bien sexiste (et pourri), Salvo ne s’est d’abord pas excusée. Puis a rétropédalé lors de la Journée de la femme.

On a rencontré… Beat Matazz

Ce musicien tourangeau se lance dans un projet solo. Entre lâcher prise et hip-hop. Portrait.

Beat Matazz (Photo tmv)
Beat Matazz (Photo tmv)

Absorbé par le travail, Marco Pillitteri a oublié l’heure du rendez-vous. Il se confond en excuses, au téléphone. On le rassure. « Je suis à 30 kilomètres de Tours, ça va être compliqué là. J’étais en pleine préparation de mon répertoire pour les prochains concerts. Je n’ai pas vu l’heure tourner. » Séance de rattrapage.
Rendez-vous le lendemain matin place Plum’. Il commande sa grenadine, cherche ses mots, ne veut pas trop en dire dès le début. Marco Pilliteri compose ses propres morceaux depuis des années, bien avant Funktrauma ou Madera em Trio. « Je me suis aperçu que j’avais déjà créé ma boîte mail Beat Matazz en 2010 et un profil MySpace sans jamais m’être vraiment lancé. » Sauf qu’un jour, l’évidence : il va jouer sa musique, seul maître à bord. C’était il y a quelques mois. Marre du centre-ville de Tours, il déménage à la campagne. Il s’installe avec son home studio. S’enferme et termine un premier EP de cinq titres. Mélange d’abstract hip-hop, d’electro et de jazz-rock, Beat Matazz propose une musique hybride. Une envolée dans un hip-hop presque tribal, quasi organique.
Il passe de l’anglais au français comme si de rien n’était, lance sa voix basse lancinante sur des vocalises envoûtantes. « Je trouve dans ce nouveau projet un plaisir que j’ai toujours du mal à décrire. C’est une forme de libération dans l’implication. Quand je fais de la musique, ça ne passe plus par le cerveau mais pas le coeur. »

Comme si avec Beat Matazz, il passait à la vitesse supérieure. Difficile de lui donner 27 ans. Il a dans son approche artistique une maturité digne des grands et un professionnalisme impressionnant. « Je recherche une justesse dans la création. J’ai l’impression que je pourrais faire un morceau seulement avec des solos de batterie, ce qui compte, c’est l’attitude, être juste avec ce que l’on propose. » Pas vraiment rap, ni vraiment électro ou trip-hop ? Beat Matazz évite les étiquettes ou plutôt, les collectionne, s’amuse avec.
Il vogue quand même avec un noyau dur de références : de Bonobo à DJ Shadow, il fait quelques hommages à Portishead. « Ce n’est pas évident de se lancer seul. Il faut pouvoir assumer d’afficher les failles de son être. Je ne révolutionne rien mais j’essaye d’être le plus sincère possible. » Beat Matazz a cette modestie des grands, une façon de faire à lui, une musique que vous n’entendrez nulle part ailleurs.

EN BREF
>>DANS L’ACTU
Beat Matazz EPBeat Matazz est en train de se préparer pour des live. Autant vous dire que vous allez entendre parler de lui dès que le printemps pointera son nez. Printemps de Bourges, Potager électronique… on vous tiendra au courant le moment venu. Et pour patienter, Beat Matazz vient de sortir un EP de cinq titres, La Symphonie des glaces, que l’on vous encourage à aller télécharger gratuitement sur beatmatazz.bandcamp.com

ET SINON… UN PLAT PRÉFÉRÉ ? « Les frites. Maison, congelées, je m’en fiche, j’adore ça. Et pour mon anniversaire, avec des bougies dessus, c’est parfait. »

UN LIVRE ? « Plutôt qu’un seul, je dirais la série de bouquins écrits par Carlos Castaneda. C’est un ethnologue qui a notamment passé du temps avec des sorciers mexicains. J’ai adoré l’Herbe du Diable et la Force du silence. Je suis mystique, mais de façon rationnelle. J’ai l’impression que quand on pense aux étoiles et qu’à ce moment le cerveau débloque, ça prouve qu’on ne comprend pas tout. »

UN ALBUM ? « S’il fallait en garder un seul ? Everyday de Cinematic orchestra. Je n’écoute plus rien de nouveau depuis l’arrivée de la musique en streaming. Depuis l’avènement de Deezer, je me suis replié sur mes acquis. »

Une minute sur le web #45

Nouvelle fournée de notre rubrique web. On pioche tour à tour dans Facebook, un tumblr marrant, un type avec un faux Oscar et la longueur d’un pénis normal. Humpf.

Samantha Lee (Eatzybitzy pour les intimes) est une maman américaine. Sur internet, elle fait découvrir les plats hallucinants qu’elle prépare. Ça s’appelle du food-art et ça donne faim… A découvrir ICI
BUZZ_PRINCIPALE

EUROVISION
PUNK’S NOT DEAD
Pour l’Eurovision, la Finlande a décidé de présenter le groupe punk PKN, dont les membres sont atteints de trisomie 21 et d’autisme. Le 23 mai, ils joueront un très court morceau (1’41), nerveux, et chanté en finnois. « Nous ne voulons pas que les gens votent pour nous parce qu’ils sont désolés pour nous », a dit le bassiste.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zEiM6l5meQI[/youtube]

LE CHIFFRE
15 500
C’est le nombre d’hommes qui ont permis une gigantesque étude pour déterminer la… taille « normale » d’un pénis. Utilisant des données sur 20 ans, l’initiative a révélé que la longueur au repos était en moyenne de 9,16 cm et 13,12 cm en érection. Ralala, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour décomplexer…

FACEBOOK
ANTI-SUICIDE
Aux États-Unis, le réseau social vient de mettre en place un dispositif pour prévenir des suicides. Les utilisateurs s’inquiétant d’un comportement d’un de leurs contacts pourront avertir Facebook en un clic… qui proposera alors à la personne en détresse de discuter avec un(e) ami(e) Facebook ou un conseiller médical en ligne.

PHOTO
GARE À LA CHUTE
Des gens qui tombent d’un escabeau, dans un escalier, ou encore d’un arbre… Ce portfolio marrant avec des gens qui chutent est signé Kerry Skarbakka. C’est impressionnant, mais c’est aussi très fort techniquement parlant. Et c’est garanti sans Photoshop. skarbakka.com/portfolios/struggle 
BUZZ_CHUTE

FAUX OSCAR…
… VRAIS CADEAUX !
Mark David Christenson, un pro de l’impro, s’est baladé toute une soirée dans Hollywood avec une fausse statuette des Oscars, juste après la cérémonie. Résultat : une entrée au ciné et dans une fête VIP, des photos par dizaines et même… une BMW !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XpIqfzYN4yM[/youtube]

>>BONUS<<
On ne pouvait pas vous laisser sans un petit hommage à Sam Simon, le cocréateur des Simpson décédé le 8 mars, à 59 ans, d’un cancer du colon. A savoir que ce philanthrope a aussi légué sa fortune (100 millions de dollars) à des œuvres caritatives.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=phexz4vwIm4[/youtube]

Festival Mauvais genre : demandez le programme !

Après une loooongue attente (on n’en pouvait plus !), l’excellent festival de ciné Mauvais Genre balance son programme. On se régale ?

Tout le monde se lève pouuuur Mauvais Genre !

Le festival de cinéma international à Tours vient enfin, ce jeudi 12 mars, de dévoiler sa programmation. Pour la découvrir en intégralité, on vous conseille de surfer ICI.

ob_3af0c7_mauvais-genreEn attendant, sachez que, comme chaque année, vous aurez droit à une sacrée tripotée de péloches bien barrées. On pense notamment à Der Bunker, Schizophrenia, Hellmouth ou encore La Nuit interdite (toute une nuit de folie) avec Mexico Barbaro, Backcountry ou encore le foldingue et très bis Dyke Hard !!

En ouverture, Gary Constant, créateur du festival, fera un plaisir à quasiment tout le monde en montrant… Il était une fois en Amérique, le film culte de Sergio Leone, restauré et agrémenté de 22 minutes inédites. Boum.

Pour le reste, on n’oublie pas le village littéraire (Frank Lafond sera là !), les conférences carrément dingues (jeu vidéo et art du générique au programme), ou encore les concerts (Assad, La Grauss Boutique…).
Le festival se déroulera du 1er au 6 avril, à Tours : au Petit Faucheux, au CGR ou encore aux Halles.

Cette année, tmv sera partenaire du Festival Mauvais Genre. On vous réserve d’ailleurs (peut-être si vous êtes sages) un numéro plutôt sympa…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=DX-33I7rZyc[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5bv_5IBPVuo[/youtube]

Un Tourangeau déçu : « J’ai l’impression que MasterChef cuisine bien les pigeons »

ManuXYZ, notre dessinateur, a participé à la fameuse épreuve de Masterchef à Marseille. Celle-là même qui baigne dans un sacré jus de polémique. Déçu, le Tourangeau s’exprime sur l’émission et les accusations de bidonnage.

→Les faits >>>> 300 candidats qui cuisinent devant les caméras à Marseille pour l’émission clé de TF1, Masterchef. Seuls 30 seront sélectionnés. Mouahaha.
→Le problème >>>>Selon les participants, les 30 sélectionnés avaient déjà été choisis en février à Paris. En plus, ils étaient bizarrement situés dans les quatre premières rangées à Marseille.
→Et ? >>>> Une fronde s’est organisée. Notamment sur les réseaux sociaux. Accusations de bidonnage, plats non goûtés et on crie haut et fort « Masterfake ».

Ce n’est plus un secret, Manu XYZ, le dessinateur de GénérationS pour tmv, adoooore la cuisine. Le monsieur est même plutôt pro. Fin connaisseur, aussi. Lui fait partie des centaines de candidats qui ont participé à l’épreuve de Masterchef, à Marseille, début mars. Épreuve qui a d’ailleurs tourné au vinaigre et lancé une polémique sans précédent pour l’émission de TF1 : fronde sur les réseaux sociaux et accusations de trucage…

Alors, Manu ? Bidon or not bidon ?

Mistral et suspicions

Notre dessinateur-cuisinier l’annonce d’emblée : « Je sais pourquoi je n’ai pas gagné. Je le dis honnêtement : j’ai foiré mon dressage. Mais… » Oui, car il y a un mais (normal, on n’écrirait pas d’article, sinon).

Ravi, Manu l’était. Contacté il y a un an par la société de production Shine, pour être casté, sélection, participation à l’épreuve de Marseille le 5 mars…

« Ce qui était convenu, c’est que les frais de déplacement étaient à notre charge. Le tournage avait lieu sur les quais. On s’est présenté à 5 h 30 du matin, poireauté dans le car jusqu’au lever du soleil et que tout le monde arrive. Bon, ça je le comprends ! La prod’ nous a appelés pour nous placer suivant la rangée, la colonne… Certains ont remarqué sur les listes, certains noms étaient entourés en rouge. Au début, je n’y ai pas fait attention, pensant ça normal… »

Le tournage débute. Les cinq premières rangées sont interviewées. Ceux du fond sont parfois filmés, mais pas interviewés. Le vent décide de s’en mêler. La prod’ va s’emmêler. « Le Mistral s’est levé, le sable volait, mais personne n’est tributaire du temps. Alors, la prod’ a exigé que le goûteur de notre table accélère. »

Et puis les suspicions viennent. Le cocktail vent + le froid + rien pour s’asseoir + pas de boisson chaude pour tout le monde n’arrange pas les choses.
« Les sélectionnés avaient bizarrement tous fait une épreuve à Paris qui nous avait été présentée comme une épreuve de rattrapage. »

(Dessin ManuXYZ)
Certains candidats ont trouvé étrange le fait que les profils sélectionnés soient atypiques : tatoué, jumeaux, sourde-muette… (Dessin ManuXYZ)

« On a fait de la figuration »

« En fait, les griefs que j’ai – et que d’autres ont aussi – sont : d’avoir fait de la figuration. Et qu’on ait payé pour faire de la figuration. »
Manu dit comprendre pourquoi il n’a pas été sélectionné. « Mais pour d’autres, c’est incompréhensible. J’ai l’impression que Masterchef cuisine bien les pigeons »
Manu reste conscient du fait que « c’est de la télé, c’est TF1, c’est Shine Prod’ : c’est du divertissement » !

Alors, se sent-il floué ? « Oui, sur le principe. On a payé notre transport. Ce n’est pas correct. »

Emploierait-il le terme de trucage ? « Il faut faire attention au mot trucage, il faut en être sûr. MAIS il y a des suspicions et un sérieux doute. Je trouve cela étrange que les gagnants soient tous dans les premiers rangs, à part un ou deux un tout petit peu derrière. »

« La majorité des participants évincés dès le premier jour ont le sentiment d’avoir concouru à quelque chose qui ne mérite pas le nom de concours. »

Shine Production réagit

La réaction de Shine Production ? En colère, la prod’, par la voix d’Angélique Sansonnetti (directrice artistique), a pris la parole sur Europe 1 et dans Le Parisien. Récusant – forcément – toute accusation de bidonnage. « Ce qui est dit sur Internet est faux ! Je suis révoltée ! ». Elle comprend certaines déceptions et avoue que les conditions climatiques n’ont pas aidé. « Je comprends la déception des candidats. La phase de sélection était extrêmement sévère ! On est passé de 300 à 30 candidats. Personne n’est satisfait, je suis désolé pour eux. Maintenant, je dis stop. »

Le jury, aussi, réfute et nie tout trucage.

Pour Manu : « Boh, en toute honnêteté, je vois mal la directrice des programmes dire autre chose… Ce serait se tirer une balle dans le pied. »

Chroniques culture #53

Pour la rentrée, on se fait le plein de culture, avec Jabberwocky en BD, un DVD d’Hunger Games plein de bonus, mais aussi le retour de la téléréalité façon tatouage sur 23.


LE DVD

HUNGER GAMES LA RÉVOLTE (partie 1)
Cet ultime chapitre avait laissé un goût amer lors de sa sortie (un dernier épisode scindé en deux…). Plus sombre, proposant un tableau intéressant de la manipulation médiatique et de masse, ce Hunger Games trop convenu souffre d’un rythme pauvre. Le bonheur se fera donc dans l’édition Blu-ray, avec ses bonus : commentaires audios, scènes coupées, clips vidéo, making of et un hommage à Philip Seymour Hoffman.
A.G.
> Sortie le 16 mars.

LE CD
SOKO – MY DREAMS DICTATE MY REALITY
Un parfum de eighties flotte. Il suffit de jeter un oeil sur la pochette : collages grossiers, façon fanzine. Pour son nouvel album, Soko s’est exilée sous le soleil californien. Il y a des touches à la The Cure ici. Du Joy Division, aussi. L’auteure du tube I’ll kill her baigne désormais dans une new wave plaisante et lancinante. Le tout, sublimé par des paroles à filer des frissons. De quoi faire oublier certains titres bien plus dispensables, à l’instar du poussif Monster Love.
A.G.

LA BD
JABBERWOCKY
Avec cette série complètement folle, Masato Hisa dynamite l’univers du manga en multipliant les codes et les références. On se croirait à la fois dans Da Vinci Code, Barbarella et Jurassic Park. Et puis il y a surtout ce graphisme qui doit beaucoup au Franck Miller de Sin City, mais réussit le tour de force de nous bluffer à chaque page. Ça fait beaucoup de bons points en même temps ! Alors on fonce et on salue les éditions Glénat pour cette belle initiative.
Hervé Bourit

À LA TV
NY INK
La chaîne 23 continue d’exploiter le filon de la tattoo-téléréalité. Après Miami Ink, InkMaster et consorts, voilà NY Ink. L’émission tourne de nouveau autour de l’excellent Ami James, cette fois installé à New York. Au programme, quelques grosses engueulades, mais surtout beaucoup de tatouages. On verra notamment défiler le rappeur Method Man, les musiciens de Slipknot et des Ramones, ou encore la bimbo Tila Tequila.
A.G.
> Samedi 14, à 20 h 50, sur 23.

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Restaurant Alep : Syrie maison

Un parfum de Syrie flotte à Tours… On a testé l’Alep, un restaurant syrien, justement.

Alep fait maintenant partie des bonnes adresses où manger des plats orientaux de qualité. (Photos tmv)
Alep fait maintenant partie des bonnes adresses où manger des plats orientaux de qualité. (Photos tmv)

Salle en long typique de la rue Colbert, des photos un peu kitsch sont accrochées aux poutres apparentes des murs. Mélange de déco orientale et de vieilles pierres tourangelles. Ouvert depuis début janvier, ce restaurant offre une cuisine syrienne familiale, celle préparée à Alep, la capitale, d’où vient justement son propriétaire, Fadel. Déjà à la tête de l’Oriental, rue du Grand-Marché, le restaurateur est intransigeant sur la qualité, il désigne sa cuisine, située à l’entrée : « Vous voyez, il n’y a pas de congélateur ! »

C’est que Fadel préfère ne pas multiplier les plats mais se concentrer sur l’approvisionnement des produits frais. Il travaille en famille, ses neveux sont aux cuisines. En salle, la chaîne hi-fi crache une mélodie sirupeuse, un tube plein de violons et de « habibi » (mon amour). Ambiance un peu festive. La carte n’est pas gigantesque. En gros, vous avez le choix entre un mezzé froid ou un chaud. Test oblige, on prend un de chaque pour se faire une idée de l’étendue de la cuisine de l’Alep.
Les plats sont préparés sur le moment. Ils arrivent relativement vite. Le hummus et le taboulé sont plus acides que leur version libanaise, pour ceux qui ont déjà essayé. Les falafels sont très croquants. Côté chaud, le boeuf, la volaille et l’agneau sont très tendres, bien marinés. Le riz a ce qu’il faut de croquant et il est légèrement parfumé au safran.

Comme la gourmandise est un de nos pêchés, impossible de dire non à une pâtisserie. Là encore, il n’y a pas 36 choix : baclava ou kounafa. Elles sont croquantes et clairement faites maison. C’est agréable, alors que beaucoup d’adresses orientales se contentent de se fournir à l’extérieur. Avec un verre de thé parfumé à la cardamome, c’est parfait pour terminer le repas. Avec le Beyrouth pas très loin, la rue Colbert se dote d’une deuxième adresse moyenne-orientale avec une cuisine simple mais avec un rapport qualité/prix imbattable.

>>AU MENU
AlepLE PLAT
Pour les gourmands, les assiettes de mezzé calent bien. La salade est fraîche, avec beaucoup de jus de citron. Les portions, notamment celle de hummus, sont assez généreuses. La viande, tendre, est grillée mais pas non plus calcinée. Précisez-bien au moment de commander si vous la voulez bien cuite. Pour nous, elle a été servie rosée ce qui n’est pas forcément au goût de tout le monde.

L’ADDITION
Pour un plat et un dessert, comptez environ 15 €. Vu les assiettes, vous mangerez à votre faim sans non plus sortir le ventre gonflé. Petit geste sympa de la maison : le thé est offert avec les pâtisseries. On apprécie.

EN PRATIQUE
L’Alep se trouve au 95 rue Colbert. Il est ouvert tous les jours le midi et le soir (même le dimanche). Plus d’infos sur leur page facebook en tapant Alep Tours. Résa au 07 78 21 41 94.

Horoscope wtf du 11 au 17 mars

Spécial spam internet et publicités pourries, pour rendre enfin hommage à l’orthographe et l’expression de ces magnifiques messages d’arnaque, sexistes et avec l’objectif de vous faire raquer, sans lesquels notre vie n’aurait pas de sens.

HOROSCOPE
BÉLIER

Amour : vous avez dépassé votre plafond journalier.
Gloire : erreur de carte de crédit.
Beauté : faites-nous un virement sur le compte F03247.6195.8456.1628 sinon vous connaîtrez 663 jours de malheur éternel.

TAUREAU
Amour : enlarge.
Gloire : XXL.
Beauté : formidable pilule bleue.

GÉMEAUX
Amour : vous venez de gagner 650 euros.
Gloire : il faudra pour cela contacter Mme Beyam.
Beauté : elle habite au Gabon.

CANCER
Amour : soldes, soldes, soldes.
Gloire : pour l’achat d’une machine à laver, recevez votre poids en or*.
Beauté : *sauf si vous dépassez les 30 kg.

LION
Amour : bonjour, je voudrais, avec votre accord, vous proposer une affaire qui pourrait vous intéresser.
Gloire : je suis la fille de l’honorable Koffi Philippe qui, à sa mort, a déposé à la banque une malle de 80 000 000 $.
Beauté : j’ai besoin de votre aide pour la récupérer.

VIERGE
Amour : des célibataires près de chez vous.
Gloire : ils/elles sont prêt(e)s pour vous recevoir.
Beauté : ils/elles adorent les moches.

BALANCE
Amour : bonjour mon amour, c’est moi Tansy.
Gloire : j’ai trouvé ton profil sur Facebook trop cool.
Beauté : tu peux voir mes photos sur tansy89.ru

SCORPION
Amour : inscrivez le code de réduction MUSCLE.
Gloire : vous aurez le droit à un rabais de 1 € sur votre crème autobronzante préférée.
Beauté : les frais de port sont offerts.

SAGITTAIRE
Amour : super !
Gloire : vous avez été désigné de manière aléatoirement comme gagnant probable.
Beauté : pour confirmer, cliquez sur le lien justlookitup. com

CAPRICORNE
Amour : Jeanne, experte en séduction, peut vous apporter son aide.
Gloire : et si vous étiez célibataire toute votre vie ?
Beauté : ça fait flipper ça, ce n’est pas bon pour vos rides.

VERSEAU
Amour : formidable !
Gloire : 0 € d’impôt pendant 9 ans.
Beauté : transformez vos impôts en patrimoine. C’est madame qui va être contente.

POISSON
Amour : programme minceur ?
Gloire : perdez 45 kg en deux jours.
Beauté : tout en continuant à se faire plaisir.

Les sept plats les plus étranges du monde

Chinois, Japonais, Écossais ou encore Australiens se régalent de quelques mets pas franchement ragoûtants. Nous ne sommes pas difficiles, mais là…

LE CASU MARZU
Ce fromage de Sardaigne, préparé avec du lait de brebis, signifie « fromage pourri ». Normal, puisqu’on le laisse se décomposer en introduisant des larves de mouches du fromage et des asticots translucides… vivants, bien évidemment (sinon, ce n’est pas drôle). D’après le Guinness des records, il s’agit du fromage le plus dangereux du monde. En raison des risques sanitaires, il est d’ailleurs interdit à la vente en Italie. En revanche, on le trouve au marché noir, dans quelques villages corses.

LES WITCHETTY GRUBS
Très appréciées en Australie, ces larves de Witchetty sont une spécialité aborigène. On trouve ces larves de papillon dans le bois d’acacia. Certains disent que ça a le goût d’oeufs brouillés. D’autres que ça lorgne plutôt vers le miel. En tout cas, c’est bourré de protéines. Ouf.

LES WITCHETTY GRUBS

LES TONG ZI DAN
Bon, alors là, comment dire… Ce sont des oeufs de poule longuement bouillis dans de l’urine de petit garçon. Un mets particulièrement apprécié dans la région de Dongyang, en Chine. D’après les habitants, cette « friandise traditionnelle » aurait plusieurs bienfaits (contre le rhume, les douleurs articulaires) et redonnerait la pêche.

BROCHETTE DE SCORPIONS
On reste en Chine, tant qu’à faire. Les brochettes de scorpions se trouvent sur les marchés, notamment à Pékin. Beaucoup disent que le goût ressemble au pop-corn. Sinon, au Cambodge, on préfère les mygales en brochette et la tarentule frite. À l’aide.

LE CAFÉ KOPI LUWAK
On réalise la boisson avec la crotte du luwak, un petit animal d’Indonésie ressemblant à la civette et mangeant des grains de café. Le kilo vaut en général près de mille dollars, ce qui en fait le café le plus cher du monde.

LE SHIRAKO GUNKAN MAKI
Ce plat japonais est une sorte de sushi recouvert de shirako, du sperme de morue. Cette spécialité est en général accompagnée d’une assiette de riz et parfois de tempuras, des beignets très populaires.

SHIRAKO

HAGGIS… ET MARS® FRIT
Vous le connaissez sous le nom de panse de brebis farcie. C’est THE plat à déguster en Écosse. En gros, ça ressemble à un gros ballon dans une poche. À l’intérieur, sont cuits pendant plusieurs heures foie, coeur et poumons de mouton, avec des épices et du sel. En dessert, tentez le deep-fried Mars bar : une barre de Mars enroulée dans de la pâte à beignet, le tout frit dans une bonne dose d’huile. Niveau calories, vous explosez les records, mais un deep-fried Mars bar et ça repart !

Le tour(s) du monde dans votre cuisine

Vous le savez : la cuisine n’est pas le plus désagréable des voyages ! Alors, osons le défi : un jour, une cuisine du monde pour faire le tour de la planète, sans quitter Tours.

Cuisine monde
J-1

Blogs, émissions de téléréalité, box thématiques, ateliers… Depuis une dizaine d’années, l’engouement des Français pour la cuisine ne se dément pas. Chaque année, Tours – la ville, mais aussi l’université – accueille des milliers de touristes et étudiantes étrangers. À la question « Que voudriez-vous importer de chez vous ici ? », l’expatrié répond souvent en citant une spécialité de son pays. Mais si certains rites culinaires sont entrés dans les moeurs locaux, d’autres recettes traditionnelles restent difficiles à réaliser, faute du produit typique nécessaire.
Vous connaissez notre étiquette de foodista : à tmv, on adore manger. Notre mission dure donc six jours. Un carnet de bord, un tour du monde, sans bouger de sa cuisine (ou presque). Et promis, c’est plus appétissant que les 7 plats les plus étranges du monde qu’on vous a dégotés en deuxième partie…

MERCREDI

C’est le jour des enfants. Une envie de sucré pointe son nez. On décide de commencer le périple par une douceur du continent américain.
√ Le produit à dénicher : le beurre de cacahuète Protéiné et emblématique de l’alimentation aux États-Unis (75 % des foyers en possèdent dans leur placard !), il peut faire son apparition à tous les moments de la journée.
→ Où se le procurer à Tours ? USA rimant avec langue anglaise (bon hé, c’est une façon de parler hein), on réfléchit à une échoppe anglophile. Donc qui dit échoppe anglophile, dit… Le Comptoir irlandais de Tours. Oh yeah. Direction le 7 rue Marceau. Comptez 4,95 € pour un pot de 510 g. À vous de voir si vous préférez l’onctueux ou le croustillant, c’està- dire avec des éclats de cacahuètes dedans. Ah, et oubliez monsieur Cholestérol.
→ Comment le cuisiner ? Rien de plus facile : tartinez-le sur des toasts de pain de mie, étalez la confiture de votre choix, puis recouvrez d’un second toast.

JEUDI

Image27Tout le monde le sait, c’est soir de nouba à Tours. J’opte pour une cuisine relevée, qui mettra du piquant jusqu’au bout de la nuit. ¡ Oye, vamos a Mexico ! La température monte d’un cran.
√ Le produit à dénicher : la sauce pimentée Les Mexicains sont les plus gros consommateurs de piment au monde : près de 9 kg par an et par habitant ! Cette nourriture est parfaitement adaptée au climat puisqu’elle fait transpirer, élimine les toxines et chasse les moustiques. Reste à voir si vos intestins supportent. Humpf.
→ Où se la procurer à Tours ? C’est parti pour l’épicerie Terre Exotique, au 60 quai de la Loire à Rochecorbon (terreexotique.fr). Tentons la sauce piquante Habanero, extraite du piment du même nom, à 6,60 € la flasque. Sur l’échelle du piquant, c’est le must, le hot, le fiou. Sinon, vous pouvez tricher en vous connectant à casamex.com ou myamericanmarket.com qui proposent des sauces archi-piquantes. Bon, chut, on ne vous a rien dit.
→ Comment la cuisiner ? Fruitée, épicée, de force moyenne, elle accompagne à merveille les burritos, les oeufs ou les saucisses.

VENDREDI

On fête le weekend, c’est l’heure de l’apéro. On rêve de couleurs et de soleil. Notre niveau d’espagnol est un peu mauvais – voire franchement nul – alors on prend un virage tapas.
√ Le produit à dénicher : le Manchego Cette pâte pressée est fabriquée avec du lait de brebis produit en Castilla- La-Mancha. Son léger goût piquant et salé l’a propulsé « fromage le plus célèbre d’Espagne » devant 338 autres variétés.
→ Où se le procurer à Tours ? La Montagne aux fromages, à la porte H des Halles. Thierry Cartereau sait parfaitement aiguiller et conseiller. Normal, c’est un pro. Spécialiste du fromage fermier, il a aussi des spécimens anglais, italiens et espagnols. Autrement, si vous êtes nombreux, pensez à Paella Tours, un spécialiste de la paella XXL pour les gros événements. Qui propose notamment un plateau de Manchego, avec jambon Serrano Iberricco !
→ Comment le cuisiner ? Préparez le fromage en pintxos : un rectangle déposé sur un peu de pain et recouvert de pâte de coing. Un grand classique ibérique.

SAMEDI

Les amis débarquent à la maison. On vise un plat raffiné. Épices et parfums devraient garantir la bonne humeur de la tablée. Envolons- nous pour l’Afrique du Nord.
√ Le produit à dénicher : le citron confit Révélateur de goût incontournable dans les recettes marocaines, ce condiment permet de trouver un équilibre entre acide, salé, sucré et amer. Lacto-fermenté, il s’intègre parfaitement à la tendance « healthy food » du moment.
→ Où se le procurer à Tours ? Pas toujours aux mêmes de bosser. Voilà donc un conseil de ManuXYZ, notre dessinateur qui est aussi pro de la cuisine : « Si tu es patient, il te suffit d’inciser un citron, de le remplir de gros sel et de le mettre en saumure (un mélange d’eau et de sel). Tu es impatient (tsss, jeune padawan, patient tu dois être), peut-être que tu trouveras ton bonheur aux Halles de Tours ou sur les marchés au stand des fruits secs et autres olives. Je crois bien en avoir vu au marché d’Amboise. »
→ Comment le cuisiner ? Un tajine au poulet s’impose. Accommodez- le avec des olives vertes, de l’ail, de l’oignon, du curcuma, du safran, du gingembre et de la coriandre.
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DIMANCHE

Rah, l’angoisse. L’estomac crie famine : c’est l’appel du brunch. Mais on aspire à une ambiance zen en ce jour de repos dominical. Le thème sera donc… japonais.
√ Le produit à dénicher : la pâte d’azuki Appelée anko, cette pâte sucrée de haricots rouges caractérise nombre de pâtisseries asiatiques. Son goût se rapproche de celui de la crème de marron.
→ Où se la procurer à Tours ? Un détour au Paris Store Tours s’impose. Prenez votre voiture, votre vélo, votre poney ou n’importe quoi et filez au 18 avenue Gustave-Eiffel, à Tours Nord (bon, n’y allez pas le dimanche, hein, c’est fermé). C’est le temple de l’alimentation asiatique. Il y a vraiment de tout, et même côté sucré. Rapportez quelques bonbons au litchi, tant qu’à faire (paris-store.com).
→ Comment la cuisiner ? Pour le brunch, place aux pancakes façon soleil levant, les dorayaki. Il suffit de composer un sandwich avec deux crêpes mousseuses en forme de petits gongs, et de les garnir d’anko.

LUNDI

Aïe, nous sommes déjà lundi. Pour adoucir la reprise du travail (oui, parce que le lundi, ça pique), on se met à rêver de plages de sable blanc, de lagons aux eaux cristallines… Argh, n’en jetez plus : aujourd’hui, c’est voyage à l’Île Maurice.
√ Le produit à dénicher : le fruit de l’arbre à pain Dans la gastronomie créole, l’uru est l’équivalent de la pomme de terre.
→ Où se le procurer à Tours ? Après quelques recherches et hésitations, on pense à Tours d’Afrique, mais… loupé, ils n’en ont pas. Deuxième essai : Africa Belle, au 61 boulevard Jean-Royer. Et là, ouf, le Graal est disponible sur les étals. On repart donc avec notre fruit à pain.
→ Comment le cuisiner ? Comme une daube, avec lard, oignon, ail, piment, tomate, persil, thym et gingembre. Prenez soin d’ôter la partie centrale de l’uru. Cuisson : 30 minutes.

Prix littéraire tmv : un roman pour l’été !

Comme l’an dernier, le prix littéraire tmv revient ! A vous de choisir le romain idéal pour les vacances d’été…

CaptureEt c’est parti pour la deuxième édition de notre prix littéraire tmv, en partenariat avec La Boîte à Livres, le Crédit Mutuel, le Cabinet Vaccaro et Fil bleu. Le but de l’opération ? Désigner notre roman de l’été à nous parmi les romans français parus depuis septembre dernier.

→ COMMENT ÇA MARCHE ?

Nous avons sélectionné pour vous neuf romans qui pourraient avoir leur place dans nos valises estivales. C’est à vous d’en retenir quatre. Pour cela, vous pouvez voter sur le site tmvmag.fr (EN COMMENTAIRE DE CET ARTICLE), sur notre page facebook ou compléter les bulletins de vote qui seront distribués en même temps que tmv cette semaine et les déposer dans l’urne installée à La boîte à Livres.

Vous avez jusqu’au 15 avril pour le faire. C’est, ensuite, le jury qui choisira le lauréat de ce deuxième prix du roman tmv, parmi les quatre ouvrages qui auront obtenu le plus grand nombre de suffrages. Alors, à vous de jouer ! Lisez-en un, lisez-en deux ou toute la sélection et votez pour votre coup de coeur.

Pour mémoire, en 2014, c’est Léonor de Récondo qui avait été primée, pour son roman Pietra Viva, paru aux éditions Sabine Wespieser.

 

 

LES ROMANS SÉLECTIONNÉS

ROMAN1√ Simone et André Schwarz-Bart, L’Ancêtre en Solitude, éditions Seuil
À la Guadeloupe, trois générations de femmes se succèdent depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’aux premières années du XXe siècle. La première, Marie, a été achetée bébé par la veuve d’un planteur. Plus tard, un pauvre blanc la « met en case ». Il finira par l’épouser. Sa fille, Hortensia, est comme sa mère, une étrange petite fille, tentée par la révolte mais prisonnière de sa condition. L’esclavage a été aboli mais rien n’a vraiment changé. Puis vient Mariotte. Un homme qui est peut-être son père, lui raconte l’histoire de son aïeule, la mythique Femme Solitude.
Elle entend aussi parler de négresses qui savent lire et écrire. Mais apprendre les « petites lettres » n’est-ce pas risquer de devenir folle ?  Le réalisme du quotidien est enchanté par l’imagination des trois héroïnes hantées par les sortilèges. La vie est dure. Mais c’est la joie ou du moins l’élan à vivre et à rire qui l’emporte toujours.

ROMAN2√ Jean-Marie Chevrier, Madame, éditions Albin Michel
C’est une étrange éducation que Madame, veuve excentrique et solitaire, s’obstine à donner au fils de ses fermiers dans un lointain domaine menacé par la décadence. Que cherche-t-elle à travers lui ? Quel espoir, quel souvenir, quelle mystérieuse correspondance ?
Curieusement, le garçon accepte tout de cette originale. Avec elle, il habite un autre temps que celui de ses parents et du collège. Un temps hanté par l’ombre de Corentin, l’enfant perdu de Madame. C’est dans ces eaux mêlées que nous entraîne l’écriture secrète, raffinée, et cruelle jusqu’à la fascination de Jean-Marie Chevrier.


√ Nicolas Delesalle, Un parfum d’herbe coupée, éditions PréludesROMAN3

« Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j’ai fait la gueule. Mais j’ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l’odeur de sa première clope. J’ai dit “ouais”, j’ai dit “super”, la mort dans l’âme, même si j’avais compris que la GTS pour la GTX, c’était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. » Par petites touches qui sont autant d’instantanés de vie, Kolia convoque les figures, les mots, les paysages qui ont compté : la route des vacances, les filles, Totor le paysan aux cèpes et la maison de famille, des livres, quelques sauterelles, Raspoutine le berger allemand… Des petits riens qui seront tout.
Un premier roman remarquable, plein d’émotion, d’humour, de poésie, de profondeur, où la petite musique singulière de l’enfance ouvre sur une partition universelle.

√ Jean-Marie Blas de Roblès, L’île du point Némo, éditions ZulmaROMAN4
Roman d’aventures total, tourbillonnaire, conquérant, véritable machinerie de l’imaginaire où s’entrecroisent et se percutent tous les codes romanesques, la littérature populaire, entre passé historique et projection dans le futur, nos hantises programmées et nos rêves d’échappées irrépressibles. Martial Canterel, richissime opiomane, se laisse interrompre dans sa reconstitution de la fameuse bataille de Gaugamèles par son vieil ami Holmes (John Shylock…).
Un fabuleux diamant, l’Anankè, a été dérobé à Lady MacRae, tandis que trois pieds droits chaussés de baskets de marque Anankè échouaient sur les côtes écossaises, tout près de son château… Voilà donc Holmes, son majordome et l’aristocratique dandy, bientôt flanqués de Lady MacRae et de sa fille Verity, emportés – pour commencer – dans le Transsibérien à la poursuite de l’insaisissable Enjambeur Nô.

ROMAN5√ Hubert Mingarelli, La route de Beit Zera, éditions Stock
Stepan vit avec sa chienne quelque part en Israël dans une maison isolée près des bois. Il écrit chaque jour à son fils Yankel, forcé de se cacher à l’autre bout du monde. Il raconte ainsi sa vie de solitude et dit son espoir, un jour, de le retrouver. En faisant face à son chagrin, il se souvient de l’époque où il contrôlait les Palestiniens aux postes-frontières, éprouvait de la haine, de la honte ou de la compassion. Depuis quelque temps, un adolescent mystérieux lui rend visite et s’attache peu à peu à la chienne.
Livre de la paternité et de la transmission, il aborde la question de la séparation, celle d’un père et d’un fils mais aussi celle des peuples qui vivent avec les fautes commises par leurs aînés. Et dit, à hauteur d’homme, la vie quotidienne éprouvée par le conflit israélo-palestinien.

ROMAN6√ Serge Joncour, L’écrivain national, éditions Flammarion
Le jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes  » néoruraux « , Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo : celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet « écrivain national », comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora.
Dans une atmosphère très chabrolienne, Serge Joncour déroule une histoire à haute tension : les quelques semaines de tranquillité que promettait ce séjour d’écriture se muent, lentement mais sûrement, en une inquiétante plongée dans nos peurs contemporaines.

√ Julie Bonnie, Mon amour, éditions GrassetROMAN7
Un homme et une femme s’écrivent. Ils s’aiment, elle vient d’accoucher de leur enfant et lui, pianiste, est parti en tournée. Passion amoureuse, fusion maternelle, engagement artistique s’entremêlent et s’entredévorent tandis qu’un autre homme entre en jeu. Au fil des lettres et de l’inéluctable chassé-croisé amoureux, chacun se découvre livré à sa solitude.
Julie Bonnie saisit avec une extrême sensibilité une histoire qui s’écrit autant dans les mots posés sur le papier que dans les marges d’échanges impossibles. Un regard bouleversant sur la fugacité des rencontres, la transmission et la force des silences.

ROMAN8√ Océane Madelaine, D’argile et de feu, éditions des Busclats
Durant des années, j’ai été un point de silence et d’immobilité. Mais ce point s’est mis en marche ce matin. Mes pieds commencent à inventer une ligne. C’est une ligne de fuite. » Ainsi écrit Marie, jeune femme d’aujourd’hui, dans le cahier blanc.
Elle y raconte sa déambulation, sa halte, l’adhérence des pieds sur le sol des chemins, sa rencontre par- delà les siècles avec l’autre Marie, Marie Prat la potière, qui savait transformer la terre dans ses mains et la cuire au feu. En ce 19ème siècle où la poterie était affaire d’hommes, elle inventait des pots et les signait avec insolence « fait par moi ». Et c’est comme si la force vitale de Marie la potière consignée dans le cahier rouge, apprivoisait peu à peu Marie la narratrice hantée par un cauchemar d’incendie. Flamme de vie contre flammes de mort.

√ François- Henri Désérable, Évariste, éditions GallimardROMAN9
À quinze ans, Évariste Galois découvre les mathématiques ; à dix-huit, il les révolutionne ; à vingt, il meurt en duel. Il a connu Raspail, Nerval, Dumas, Cauchy, les Trois Glorieuses et la prison, le miracle de la dernière nuit, l’amour et la mort à l’aube, sur le pré.
C’est cette vie fulgurante, cette vie qui fut un crescendo tourmenté, au rythme marqué par le tambour de passions frénétiques, qui nous est ici racontée.

The Voices : hilarante horreur

Le dernier film de Marjane Satrapi : un conte qui oscille entre folie noire et comédie féerique. Un ovni réjouissant.

The Voices
Le monde de Jerry est fabuleux. Il travaille dans une entreprise de baignoires où même les entrepôts sont magnifiques. Les collègues sont d’une gentillesse incroyable, son boss un chic type. Jerry est heureux, il parle de son bonheur à sa psy, M. Moustache et Bosco qui lui répondent, l’encouragent dans cette voie. Sauf que ses deux derniers amis sont en fait son chat et son chien de compagnie.

Le monde de Jerry se craquelle par endroit. Les couleurs vives s’estompent quand il prend ses médicaments. Dans l’univers merveilleux de Jerry, son appartement est formidablement vintage, un vrai loft new-yorkais. La déco s’abîme. Les tons pastels disparaissent : le gris domine et la crasse refait surface quand Jerry ne prend pas ses anti-dépresseurs. Et puis, le héros a le béguin pour Fiona, la belle secrétaire anglaise. Il l’invite dans son restaurant chinois préféré. Elle lui pose un lapin. Les larmes de Jerry coulent. Son monde s’effrite, s’effondre. Encore un peu plus.

Dans ce nouveau film de Marjane Satrapi, plusieurs univers cohabitent, s’emboîtent ou s’opposent à mesure que Jerry avance. On passe du thriller à l’utopie, du conte fantastique au drame social. L’auteure de Persepolis navigue dans les styles avec une facilité déconcertante. Rien ne la retient. Elle se permet de changer de façon de cadrer, de changer la photographie, sans avertir, sans se justifier. The Voices se transforme plan par plan, plonge dans les abîmes d’un homme complètement perdu, malade. Le film se réinvente.
Filiation facile pour ce type d’histoire basée sur une double personnalité, The Voices n’a rien à voir avec Le Portrait de Dorian Grey ou Dr Jekyll et M. Hyde. Jerry ne se rend jamais compte des conséquences de ses actes. Marjane Satrapi a cette capacité à ne jamais donner la solution pour comprendre le naïf Jerry. Elle échappe sans cesse aux convenances. La réalisatrice s’amuse à effleurer les genres sans pour autant se perdre.

The Voices semble, aux premiers abords, trancher radicalement avec les précédentes oeuvres de Marjane Satrapi. Pourtant, on y retrouve cette noirceur morbide qui rendait Persepolis si poignant, cette urgence qui définissait l’irréalité d’un Poulet aux prunes. La différence, c’est que The Voices est un film au budget plus conséquent, un projet hollywoodien. Pour incarner Jerry, Ryan Reynolds : si l’acteur n’était plus vraiment bankable après le flop cosmique de The Green lantern, son interprétation mi-pathétique mi-schizophrénique va faire causer. En toute simplicité, il donne à voir un psychopathe sympathique loin des Hannibal Lecter et autres John Doe (Seven), une sorte d’antihéros attachant et pourtant répugnant.

Durée : 1 h 43. Une comédie/thriller de Marjane Satrapi, avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick.
NOTE : ***

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dxmM342i114[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Sandwich jambon-beurre : Tours explose les prix

Et bouuuum. Tours est la deuxième ville de France, où… le jambon-beurre est le plus cher.

D’après une récente étude publiée par le cabinet Gira conseil, Tours est la deuxième ville de France où le sandwich est le plus cher ! le jambon-beurre coûte en moyenne 3,15 € chez nous, contre 2,74 € au niveau national.

Pour info, sur les 2,19 milliards de sandwiches consommés en France, chaque année, 60 % sont des jambon-beurre (soit 1,31 milliards).

Bon, pour la peine, on va casser la croûte…

(source : Facebook Cabinet Gira Conseil)
(source : Facebook Cabinet Gira Conseil)

Vendredi de Pleine Lune au Temps Machine… et Superflux de sons

Doc Pilot a fait le plein de culture pour cette rentrée des classes. Dans son cartable : un paquet de concerts et d’expos !

√ Carte blanche à Pepiang Toufdy en Arcades Institute

Fin d’après-midi de musique et d’images pour cette étape des Arcades Hivernales si particulière et si représentative des talents multiples de l’artiste invité. Pour la partie musicale, Pepiang s’est entouré de Jungle Book et de sa percussionniste, mais aussi du guitariste et du bassiste de Fucking Butterfly, pour balancer une fusion world totalement dédiée au partage et à l’évasion, la musique d’un film où l’on pousserait les espaces vers des horizons inédits et impalpables…
Pour les images ensuite, projection de film  Fatou, sorti en DVD, un long-métrage pour une réalisation et une direction d’acteur optimales, au service d’un thème difficile, celui de l’esclavage moderne initié à l’intérieur même des familles : terrible exploitation de l’homme par l’homme, triste constat d’une misère sociale et existentielle, installée dans l’ombre et le non-dit. Belle happy end, où l’amour roi saura délivrer l’héroïne et à sa vie donner du sens. Pepiang Toufdy est un artiste incontournable et nécessaire, aussi important en son époque qu’un Malraux ou un Kessel. Il est en phase avec son époque, il la porte et l’image, il est un veilleur et un esthète : chapeau bas.

√ Soirée Dirty Guy rocks au Temps Machine : Swingin’ Utters, ToyGuitar, Saints & Sinners
Pleine lune, nuit froide, contrôle de police au rond-point, en route vers la chaleur de l’enfer du rock. Le club du Temps Machine bondé par de vieux et de jeunes petits agités venus pour vivre un vendredi électrique ouvert avec joie, passion et énergie communicative par les locaux Saints & Sinners, du punk folk à la Pogues mâtiné de culture alternative, des racines de bar à bière irlandais diluées dans les fonds de cale de Paimpol…

ToyGuitar (Photo Doc pilot)
ToyGuitar (Photo Doc pilot)

Puis les Californiens et la furie en scène et en salle, ToyGuitar ou le punk rock au service d’hymnes séducteurs à mort balancés par des tatoués suants et surexcités, du cent à l’heure direct au plancher. Sans temps mort. L’attrait visuel d’une sorte de Cochise psychédélique au chant et à la Strat, d’une jolie blonde à la batterie, métronome de charme ultra rapide…

On retrouve deux des musiciens dans la tête d’affiche de la soirée, Swingin’Utters, une histoire née au milieu des 80’s et toujours aussi fascinante, péchue, balancée avec une technique haut de gamme et avec chez le chanteur une folie identifiée, à faire peur, à rendre heureux, à enfin se sentir revivre loin des daubes variétoches que l’on nous refile pour du rock. Bien sûr, ceux qui restent cultés devant leurs écrans, ne peuvent imaginer que cela puisse encore exister de s’en foutre plein la tronche d’électricité dans des glissades de bière aspergé… Demandez à Carmen, la photographe maison baptisée à la mousse…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=axBoXu_BuyY[/youtube]

√ Emel Mathlouti , Bruissement d’Elles
Une artiste à la dimension internationale pour ouvrir le festival Bruissement d’Elles. Mais aussi une artiste engagée pour la cause des femmes et de la liberté et ainsi raccord avec la programmation de Alain Werner au Centre Culturel de St Pierre. Voix exceptionnelle, musique inspirée mélangeant tradition et modernité, un peu comme si Natacha Atlas se mélangeait à Björk pour défendre des idées, une mission, une identité. La dame et ses trois musiciens tournent dans le monde entier ; la chanteuse tunisienne a le vent en poupe.
Reste pour moi un bémol, sa gestuelle un peu forcée, un peu artificielle, laborieuse, à l’opposé par exemple de celles des dames de Lo Jo … Un des musiciens nous annonce avant le rappel que la chanteuse est malade (grippe ?) et donc très courageuse. L’aspect de mise en scène écrite vient peut-être de ça. Il m’en reste un agréable moment de flottement dans les airs sur des musiques d’électro orientale (ça ne veut rien dire et s’applique à tout)… apaisante, planante, cette musique… fascinante, cette voix.

Fraizeuhmagik expose « Mémoire cutanée » au Centre Culturel de St-Pierre-des-Corps
… De belles photos en deux images d’un même humain, l’une au quotidien, habillée, l’autre dénudée pour dévoiler des tatouages. Chaque duo d’images légendé par le propos du modèle sur la présence graphique sur la peau fixée.
D’abord, et c’est important, c’est du bel ouvrage, c’est un concept et du travail pour un casting multipliant les morphologies, privilégiant le naturel, la nature, l’évidence de l’imperfection physique omniprésente et universelle, véritable grain à l’humanité, à l’humain. Puis le tatouage en identification d’un parcours, d’une idée, d’un besoin, d’un souvenir, et ainsi la possibilité de transcender le capital génétique pour se refaire, s’engendrer et dans cette collection «  s’exposer ».
Rien de vulgaire, dans la peau, le nu ; beaucoup de « beauté » à l’état brut !!

√ Super flux en La Chapelle Sainte Anne
Dans le cadre du Festival Superflux, réunion de « Regards Sonores », de l’art contemporain à voir et à entendre, des espaces d’intimité esthétique, de surprenantes rencontres entre la technologie et le rêve, l’audace. Il me reste le Jardin d’ Eden de Pascal Le Gall, le culte d’un espace d’incertitude spirituelle balancé dans le son alternatif d’un dieu païen… Il me reste la robotique esthétique de Erwin Pilot, le leader de Padawin, une installation posée dans les airs et le clair-obscur des hauteurs de la Chapelle, de l’ingénierie et de la robotique en matière première à l’artistique… Me reste le bleu de Soizic Lebrat, l’accord entre l’image inspiratrice de l’impro, et l’impro filmée de la violoncelliste, image instantanée devenue matière première à la construction d’une œuvre globale et fascinante…
Me reste la vision audacieuse de Pascal Guion, provocatrice dans son expression de la punition par le culte ; à générer l’envie de se damner pour en savoir plus… Me reste ma rencontre avec Hugues Vincent, un artiste que j’aime tant, un maître, un esthète sublimant toujours la technique pour coudoyer le génie… Une expo à voir et revoir.

√ Univers de Femmes à La Boîte Noire
Deux univers, deux matières, deux possibilités, deux îles… De rouge et d’acier pour Charly, une expression qui m’évoque douleur et combat, force et détermination, répétition implacable d’un motif accusateur (bien sûr, tout cela est purement subjectif ; chacun y trouvera son compte et son axe)…
Caroline Bartal me séduit en l’instant avec ces « peintures » psychédéliques dans le format du 33t, comme un clin d’œil au fantasmes des douces années californiennes, des images d’un paradis perdu où l’amour est roi, ou le rêve est la seule raison d’exister, dans un monde androgyne, où les différences sont gommées sous la sensuelle caresse du mélange, de l’humain au végétal, de l’animal au minéral..
Face à ses œuvres j’entends de la musique, celle de l’Airplane, celle de Hendrix, de Tangerine Dream, de Joni Mitchell et je sens que je pourrais passer des heures à leur contemplation, y revenir régulièrement pour toujours y découvrir de nouveaux horizons, oser tomber tel Alice dans cet univers ouvert et sans fond, parsemé de possibles et d’impossibles…

√ Tobassi & Midjo en Arcades Institute
En Arcades Institute, étape de roi pour les Hivernales pour une rencontre avec la génération montante, tellement brillante, tellement joyeuse et décomplexée… Une bande de mecs bâtis pour balancer de la joie en la technique, du bonheur dans l’harmonie, du talent.

D’abord Midjo, un concept empreint d’influences diverses avec des racines évidentes dans la musique noire américaine de la fin des sixties, un parfum californien de l’ Airplane à Electric Flag, une voix blanche colorée de noir à la manière d’un Jamiroquai, d’un Tower of Power, une grande fiesta pour foutre le feu dans la musicalité, une adhésion totale du public à la musique de ce gang…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XC-rH7LZ4E8[/youtube]

Tobassi (Photo tmv)
Tobassi (Photo tmv)

Puis Tobassi, le sextet fascinant et emblématique de la nouvelle scène tourangelle, une sorte de soul jazz planant, d’acid jazz surréaliste, matière au jeu extraverti des artistes, une virtuosité au service de la beauté, de l’émotion, de la capacité à installer des univers, des espaces d’élévation, et la présence d’un saxophoniste à la dextérité exceptionnel, Louis Chevet. Au chant, Giovanni donne de l’image et de l’incarnation au voyage, du jeu. Il est la clé de voûte d’un des meilleurs groupes apparus sur la scène tourangelle depuis un an… Et cette date peut être la plus brillante de toutes les Hivernales.

Biga*Ranx : nouvel album le 9 mars

Notez la date du 9 mars sur vos agendas : Biga*Ranx sort un nouveau disque et frappera fort.

Biga*Ranx
Souvenez-vous… Déjà en 2013, tmv parlait de lui comme du prodige. Le musicien tourangeau Biga*Ranx sortira son nouvel album, intitulé Nightbird, ce 9 mars.

Et comme la musique vaut mieux que les mots, voilà un petit extrait du prochain disque :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_5V72Qbi3UA[/youtube]

Le 14 mars, Biga*Ranx se produira aussi… à l’Olympia de Paris (eh ouais, rien que ça).

Comme on le disait en ce début d’année, on sent que le Tourangeau va faire (de nouveau) parler de lui en 2015…

Biga*Ranx
Biga*Ranx

De Miossec à Beaujardin, en passant par Fred Chauvin et Johnson Concorde

Allez, on oublie les vacances : voilà la chronique culture de Doc pilot avec du lourd, du Miossec, du Johnson Concorde, du riff, de la musique (et même du cinéma).

Beaujardin & Paris Byzance aux 3 Orfèvres

Deux groupes que je découvre à la scène.Youpi ! D’abord, l’électricité lyrique de Beaujardin, quatre musiciens qui balancent une pop new wave anglo-saxonne aussi marquée par le revival anglais du milieu des nineties à la Suede, que par les dérives grungeo-expérimentales des derniers éclairs de David Bowie au passage dans le nouveau siècle. Le chanteur théâtralise la force des constructions rythmiques et du traitement sonore, matière à un dance-floor néo-futuriste pour habitués épileptiques des mondes en chute dessinés par Bilal. A se demander si cette musique est d’avant ou d’après-guerre ; pour moi elle ne peut se définir sans le drame, sans la mise en danger… j’aime….
Totalement à l’opposé, Paris Byzance semble la vision exacerbé
e d’un temps révolu, celui où l’on pouvait croire que tout serait mieux après avec de l’humain sur la voie de la sagesse et de la paix. On a le droit de rêver ; je le prends et en abuse à l’écoute de cette world music aux vertus apaisantes, une cure de jouvence et de rythmes, l’impression par la force du chanteur, son exaltation dans les textes, de voir une sorte de Yves Simon accompagné par Lo Jo. Il ne fait aucun doute que ce groupe va plaire, puis devenir nécessaire, addictif, histoire de se positiver le quotidien.

Fred Chauvin à La Pleïade

Pleïade pleine à craquer pour le concert de Fred Chauvin, entouré d’une sacrée brochette de virtuoses : les membres de la Canne à Swing et Laurent Zeller au violon, Stéphane Caraty aux drums. Parsemé de reprises (Nougaro, Gainsbourg), Fred offre un répertoire équilibré empruntant des titres à ses deux albums. La part belle est donnée aux instrumentistes par un ping-pong de solos brillants de violon et guitare, soutenus par une section rythmique fluide et implacable.
Fred est humain, ouvert.
Un mec bien qui balance ses petites histoires universelles vers un public prêt à se retrouver dans ses vignettes, ses galéjades : un type populaire et un chanteur dans le style.

Miossec & Parad à l’ Opéra de Tours

Miossec (Photo Doc pilot)
Miossec (Photo Doc pilot)

Surprise avec Parad en première partie, un duo poitevin bass/chant, drums pour une forme de chanson à textes des années 10 dans une mise en scène drôle, bruyante, efficace. A suivre…
Long concert de Miossec (pas loin de deux heures) dans une formule plus esthétique et moins rock que les précédentes, avec un artiste dans le don, la joie, la force. N’en déplaise aux puristes, nous sommes nombreux à nous réjouir de le voir à jeun à la scène, d’entendre tous les textes, de mesurer l’intensité dans le jeu de cette vie balancée dans une écriture unique et identifiée. Nous sommes tous Miossec comme nous f
ûmes tous Charlie ;  nous collons à son drame, à ses blessures, car nous en connaissons les raisons, la trame, l’essence et la chute. Le gladiateur n’est plus seul dans l’arène, nous sommes à ses côtés. Nous ne sommes plus au spectacle de sa mise à mort mais de nouveau dans la communion avec son art. Il le sent et, soutenu par des musiciens au service, nous invite au meilleur en décrivant le pire, nous invite à l’aimer dans ses histoires d’amour écorchées…
Béton, refais-en nous des beaux concerts à l’Opéra : pas de raison que ce lieu ne soit réservé qu’à des musiques dites classiques.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=as1vAIqcqAk[/youtube]

Johnson Concorde en Arcades Institute

La tribu Johnson Concorde est un cirque sur la route, une compagnie de jeu et de gestes dédiée à la mythologie du rock n’roll, sa caricature et sa force. Ceux qui furent témoins de cette furie physique et sonore comprendront mon propos : JC a en lui une force de séduction tranquille propre à rallier à son style et à son concept plusieurs types de public. Le punk fut bâti par des fans du glam rock et l’on retrouve ici dans cet univers fellinien, la synthèse de 30 années de glissades dans la fuzz, dans un nuage de poussières d’étoiles, dans la provocation par l’image, la sueur, la joie.

Johnson Concorde (Photo doc pilot)
Johnson Concorde (Photo doc pilot)


Il y a du Sparks dans cette affaire, de l’Alice Cooper, du Supergrass, du Blur, de la Hagen aussi, du Metallica, du Kiss. JC est une bande de petits agités heavy m
etalleux, des glamrockers irrespectueux, une bande d’ados attardés surs de la qualité de leur camelote. Il est possible que JC devienne localement aussi important qu’ As de Trèfle, aussi attendu et souhaité qu’un Shakaponk ; nous sommes déjà nombreux impatients d’aller le vendredi 13 mars au Temps Machine (4 € !) pour qu’ils nous disent leur messe, celle de l’outrage électrique et de la démesure scénique.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1qhDGEf3hGE[/youtube]

De Djanga Project à Gentiana au Bœuf Blues, via la soirée de La Meute Slam à La Belle Rouge : errance sur le trajet du Tram.

Djanga Projekt (Photo doc pilot)
Djanga Project (Photo doc pilot)

Sortie de résidence pour Djanga Project, le groupe franco-tchadien de world music en l’essence, support à la fête et au rythme, au dépaysement constructif, au voyage didactique par l’exemple d’un métissage de cultures, avec des textes en français et en tchadien. Dans cette équipe, on retrouve le violoniste de Tijerina projekt, la violoncelliste de Pitchipoï, et des membres du légendaire Pyramides ; un disque vient de sortir…
A La Belle Rouge, passage à la soirée slam organisée par La Meute Slam, succession de spectateur
s-acteurs désignés au hasard par une main au chapeau, et des univers intimes et uniques balancés par divers poètes plus ou moins captivants. Chapeau bas pour « l’Ange Gardien », pour la fluidité de son écriture et la sagesse de son interprétation… Bizarre, cet immeuble voisin du lieu sorti tel un champignon et totalement en opposition avec l’harmonie du quartier… Il ne sent pas bon ce champignon, il semble vénéneux…
Aux cinémas Studio,
Réalité de Quentin Dupieux, la belle éclate, plongée psyché dans le rire et le frisson, démence dans la construction pour un film où l’onirique est roi, et la réalité subjective lisible sur plusieurs strates… Au sortir passage au Bœuf Blues en Arcades Institute, une occasion pour tous d’aller présenter leur camelote, rencontrer des comparses voire monter des groupes. Patrick Filleul en est le maître de cérémonie au coté de Jack Cigolini et de Cyrille Latapie. On y croise Foued, Xavier Monjanel, Pierre Dorian et bien d’autres, avec en cerise sur le gâteau l’intervention de Seb et Julie Delétoile du groupe Kosmik Vortex pour un blues psychédélique aux accents lyriques.