Égalité : "Le combat continue !"

A l’occasion du trentenaire de la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 compare la situation actuelle et celle de 1983.

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Le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 participera à plusieurs actions pour célébrer les 30 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Mounia Ewanje Epée, militante, Driss El Mokadem et Mustafa Ramdane, mobilisés en 1983, estiment que la lutte est loin d’être terminée.
Le contexte a-t-il beaucoup changé entre 1983 et 2013 ?
Driss El Mokadem : Rien n’est réglé, le combat continue. Il existe toujours des inégalités importantes. La différence, c’est qu’on n’était pas encore dans le chômage de masse et que le Front national n’était pas à un niveau si élevé.
Mounia Ewanje Epée : Enfants d’immigrés ou pas, il y a toujours des discriminations si l’on vient d’un quartier populaire. L’idée, c’est de dire que les inégalités qui sont opposées à une minorité rejaillissent, de fil en aiguille, sur tout le monde. Les inégalités doublent quand on a une couleur différente, triplent si l’on est une femme. Mais il ne faut pas se tromper de colère. C’est sur l’égalité des droits dans son ensemble qu’il faut progresser.
Quelle part les hommes et femmes politiques ont-ils dans ce climat ?
Mustafa Ramdane : Ce ne sont pas les Français qui sont responsables. Ce sont tous les gouvernements depuis 1983 qui instrumentalisent, divisent. On est solidaires avec Mme Taubira face à toutes les attaques, mais pas de son gouvernement qui est dans une posture qui stigmatise.
M.E.E : Sur les discours, on peut citer celui de M. Valls contre les Roms, qui ne change pas fondamentalement du précédent gouvernement. Et il y a eu des promesses non tenues, comme le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.
Est-il possible de recréer un mouvement social dans les quartiers populaires aujourd’hui ?
D.E.M : C’est le défi réussi par la marche de 1983. Il n’y a pas de recette miracle. Mais il faut regagner le terrain dans ces quartierslà. Aujourd’hui, il y a un vide idéologique dans les quartiers populaires qui empêche de se projeter dans une dimension collective. Et ce vide ne profite pas aux progressistes.
Plus d’infos sur les actions à venir sur dnsi37.thefreecat.org

l'Artothèque, de l'art chez soi

Une association tourangelle a décidé d’aider une trentaine d’artistes locaux de manière originale : tout le monde emprunter une des œuvres d’art de leur catalogue, et l’exposer à la maison.

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Au milieu de la salle, des petites tartes au citron attendent d’être dégustées sur la petite table basse. Dehors, le ciel de fin d’après midi s’assombrit. La façade de la mairie de Saint-Avertin, de l’autre côté du parking, reflète la lumière déclinante. À l’intérieur de l’Artothèque, les lampes halogènes prennent le relais et éclairent les murs de ce local niché sur la place de la Marne. Trois artistes papotent de la prochaine exposition qui aura lieu en décembre. Sur les murs, des dizaines et des dizaines d’œuvres sont accrochées. Elles sont là pour être empruntées par les adhérents.
Justement, dans un coin de la pièce, Agnès regarde, s’arrête, prend un tableau, le repose, soupèse un autre. Elle hésite. « Mon mari m’a demandé des couleurs bien spécifiques, c’est une contrainte supplémentaire, » rigole l’adhérente. Chaque semestre, cette Tourangelle vient à l’Artothèque redonner une œuvre et passe un peu de temps avant d’en choisir une autre qu’elle ramènera. Aujourd’hui, elle hésite vraiment. Elle flâne dans la pièce depuis une heure. « J’imagine quelle place elle prendra dans mon entrée, je suis très attentive aux couleurs. Et puis j’aime bien laisser traîner mes oreilles, écouter les artistes qui parlent. »
 Artistes locaux
Les trois peintres ont entamé les tartes au citron : Chantal Colombier sort de son sac une feuille de papier sur laquelle elle présente la fameuse exposition de l’Artothèque qui réunira tous les artistes de la collection en décembre, à La Riche. Claudine Dumaille acquiesce silencieusement. Didier Boudin observe. Il n’est membre de l’Artothèque que depuis trois semaines. Ce Tourangeau d’une quarantaine d’années se lève pour montrer les tableaux qu’il a apportés. Il y en avait quatre il y a une heure mais deux ont déjà été empruntés par des adhérents. Format carré, ses œuvres fourmillent de détails, de symboles et de petites créatures étrangement semblables à celles des tableaux de Jérôme Bosh. « J’ai arrêté la peinture pendant 16 ans, je voulais m’occuper de mes filles, assumer mon rôle de père, raconte Didier Boudin. Et puis, un jour, j’ai craqué, je me suis installé dans mon nouvel atelier, j’ai repris mes pinceaux. J’ai réalisé ma première expo cette année. L’Artothèque m’a appelé dans la foulée. J’ai tout de suite accepté. Cette offre s’inscrivait dans mon retour à l’art. » Besoin de s’inscrire dans un collectif, d’échanger avec les autres artistes, Didier Boudin a rejoint avec enthousiasme le groupe des artistes de l’Artothèque Centre val de Loire.
Arto quoi ?
Promouvoir les artistes locaux, c’est la première mission de cette association tourangelle. Reconnue d’intérêt général, elle a été créée au début des années 2000 par Gérard Leduc un galeriste de Tours. Très vite, c’est Robert Brasseur qui va prendre le relais. Cet ancien visiteur médical, passionné d’art contemporain, se fait licencier par le groupe dans lequel il travaille. Il décide de se consacrer corps et âme à cette association et monte la première version de l’Artothèque à la Médiathèque de La Riche. En plus d’offrir une vitrine aux artistes, l’organisation veut rendre l’art contemporain accessible au grand public en permettant aux citoyens d’emprunter des œuvres et les emporter chez soi. La recette fonctionne, les adhérents s’inscrivent. En 2009, l’Artothèque franchit un nouveau cap et s’installe dans son propre local, à Saint-Avertin, grâce à l’aide de la mairie. Aujourd’hui, l’association propose à ses 80 adhérents plus d’une centaine d’œuvres de 35 artistes locaux. « Nous fonctionnons sans subvention, explique Robert Brasseur, aujourd’hui vice-président de l’association. À part le soutien de la médiathèque de La Riche, de la ville de Saint-Avertin et de l’aide financière de la Caisse d’Épargne, nous vivons avec les adhésions. » Pour emprunter une œuvre tous les semestres, il faut s’acquitter de 15 euros d’inscription et de 90 euros par an. Une somme modique quand il s’agit d’avoir de l’art original dans son salon.
Un tableau dans mon salon
Le concept a tout de suite plu à Marie-Annick Vergneau. Cette enseignante, à la retraite, de Saint-Cyr emprunte des œuvres de l’Artothèque depuis plusieurs années. Enthousiaste, à l’idée de parler de l’association, elle fait un petit tour guidé de son salon. Au-dessus du radiateur, une œuvre de Claudine Dumaille attend un meilleur emplacement. Un peu plus loin, un petit format de Yannick Petitcorps, décédé il y a quelques semaines, rayonne à côté d’un miroir. Elle va vivre avec ces deux œuvres pendant trois mois. « Ce sont un peu comme des personnes, sourit la jeune retraitée. Elles apportent une âme à ma maison, une présence. » Dans l’entrée trône une grande photographie minérale de Laurent Dubois. « C’est presque impossible de pouvoir s’offrir une œuvre d’art. Avec l’Artothèque, c’est un bon moyen d’en profiter sans se ruiner. C’est un fil que l’on tire dans le monde des artistes locaux et qui nous amène à les découvrir dans d’autres expos, à les rencontrer, comprendre leur travail. Et puis, au bout d’un moment, j’ai craqué. Pour mon anniversaire, mes enfants m’ont offert deux œuvres de Laurent Dubois. Ce photographe fait des randonnées sur des roches et peut passer des heures avant de prendre la photo d’une faille, d’un éboulement, d’une fissure dans la pierre. »
 De l’art chez le dentiste
Rendez-vous chez un autre habitué de l’Artothèque. Damien Chollet est dentiste boulevard Béranger. Quand il s’est installé dans son nouveau cabinet en 2007, il a eu l’idée d’égayer sa salle d’attente. Le docteur fait lui aussi le tour du propriétaire, habillé de sa blouse de circonstance. Dans la salle d’attente, l’œuvre d’une amie peintre sourit aux patients. Le docteur rigole : « Aujourd’hui, ça ne fait plus très peur d’aller chez le dentiste, alors on a le temps de poser son regard sur un tableau, de rêver. » Au-dessus du bureau de l’accueil, un tableau qui vient de l’Artothèque. Comment lui est venue l’idée ? « Moi non plus je n’avais ni l’envie ni les moyens d’acheter des œuvres d’art. Le concept m’a séduit. Surtout qu’il est facile de se lasser d’une œuvre qui dégage un esprit bien particulier. C’est intéressant ce turn-over. Elles donnent une âme à ce cabinet. C’est important surtout que le reste est très neutre pour des raisons d’hygiène. Je choisis toujours des œuvres qui diffusent des impressions positives. Beaucoup de mes patients réagissent, certains sont très sensibles à l’art. D’autres me disent d’emblée qu’ils n’aiment pas. Je comprends les difficultés de vivre de son art, c’est une petite contribution que j’apporte au milieu local. On est au-delà de la déco consumériste façon Ikéa. Elles authentifient un endroit. »
Retour dans le local perché de l’Artothèque. Félix Oyoua, photographe, est de permanence. Chaque mois, un artiste différent donne un coup de main à l’association, emballe les œuvres, les accroche, conseil. Entre deux papier-bulles, Félix Oyoua discute avec Robert Brasseur, observe silencieusement les autres. Michel Gressier, le plasticien, rentre alors dans la pièce. Après les « bonjours » et les « ça va ? » il installe un appareil photo et se met à prendre ses œuvres pour qu’elles soient répertoriées dans le catalogue de l’Artothèque. Quelqu’un lui rappelle ses grands pavois du pont Wilson, il s’emporte avec un sourire en coin : « Au bout d’un moment, tu arrives à saturation, plus personne ne voit que tu peins aussi. » L’ambiance est à la rigolade. Ça parle valeur de tableau. Soudain, alors que Michel Gressier emprunte l’escalier qui va le ramener à son camion, Michel Gressier interpelle la petite bande d’artiste : « Venez voir ! » Tout le monde se précipite dehors. La nuit va tomber, le ciel s’est paré de ses couleurs d’automne, du rose, du rouge, un peu de jaune. Du haut du balcon de l’Artothèque, en extase, tout le monde admire ces cieux flamboyant. Comme s’ils reprenaient un peu de cette inspiration dont seuls les paysages de Touraine détiennent le secret.
 
Plus d’infos sur le site de l’Arthotèque
 

Ohé du Bateau : et après ??

Cette salle mythique est le pilier culturel du quartier Velpeau. Le collectif Ohé du Bateau se bat depuis trois ans pour la ressusciter. Interview de Franck Mouget, un des fondateurs.

Photo Nikita
Photo Nikita

Vous êtes en train de tirer les enseignements du week-end des 12 et 13 octobre ?
Quand on a 4 000 personnes qui sont venues voir ce que le collectif pouvait faire, nous ne sommes plus dans la démonstration de nos compétences. Nous organisons jeudi prochain une soirée pour discuter avec les adhérents, mais aussi tous les Tourangeaux qui veulent venir, de ce que nous avons appelé la première distillation. Ce sera un retour sur cette expérience, réel et humain (voir le programme ci-contre).
Ce projet de distillerie culturelle, comment résonne-t-il dans le paysage artistique local ?
Nous souhaitons changer ce qu’était le Bateau Ivre. Le but avec la Distillerie, c’est de rapprocher les milieux artistiques de leur public. C’est aussi de décloisonner les pratiques entre elles, de pouvoir montrer de la danse, de la musique, du graphisme… Tout ça dans un même lieu. Le Bateau a permis de mettre en acte des paroles et des idées que nous avions développées pendant ces trois ans d’existence du collectif.
Quelle issue après le premier échec et le refus de la mairie d’aider le projet ?
Même si nous n’avons pas obtenu gain de cause pour l’instant sur la reprise du lieu, nous avons toujours gardé le contact avec la Semivit (Société d’économie mixte qui possède maintenant les murs, NDLR). Jeudi prochain, ce sera aussi le temps du débat. Collectivement, nous allons décider quelle voie prendre. Continuer notre projet pour un autre lieu ? Revoir notre projet pour le Bateau Ivre ? Peaufiner l’estimation de remise aux normes ? Ce seront les personnes présentes jeudi qui répondront à ces questions.
La viabilité de ce projet n’est plus remise en cause ?
Nous avons déjà prouvé nos compétences. Nous ne sommes pas dans les théories boboistes mais dans la volonté de montrer qu’il existe une autre économie dans l’art et d’autres façons de penser que d’avoir un lieu où seul un directeur tout puissant prend des décisions. D’un point de vue économique, nous sommes très attentifs à sa faisabilité. Il faut arrêter de croire que la culture n’est pas rentable. C’est un des secteurs économiques les plus importants en France et à Tours. Beaucoup de gens en vivent.
++ Après la première distillation, le nom donné au week-end du mois d’octobre, Ohé du Bateau continue sur la métaphore et propose de faire le bilan lors de la 1re décantation. Au programme, un retour sur ce fameux week-end, un documentaire des Tontons filmeurs, un débat sur l’avenir du Bateau et pour finir, un pot de l’amitié. Tout le monde est invité, adhérent au collectif ou non. Le jeudi 28 novembre, à partir de 19 h, à la salle thélème (fac des tanneurs). Plus d’infos sur leur Facebook

Hunger Games, l'embrasement : brûlant !

Le deuxième volet de la saga surpasse son prédécesseur. Vif et intelligent, un blockbuster réussi et transcendé par sa star Jennifer Lawrence. La note ? 3 étoiles.

Qu’on se le dise : Hunger Games est désormais une saga cinématographique aussi « bankable » et importante que les Twilight, Harry Potter et consorts. Il suffit de voir les salles pleines à craquer pour les avant-premières de ce deuxième volet et les fans en transe. Hollywood a une nouvelle fois flairé le bon coup avec les livres de Suzanne Collins et lance donc ce Hunger Games : l’embrasement, un an après le premier opus.
On retrouve donc Katniss et Peeta, les grands gagnants des derniers jeux, devant effectuer une grande tournée des vainqueurs. Sauf que Katniss (jouée par la géniale Jennifer Lawrence, oscarisée dans le très beau Happiness Therapy) n’est pas franchement fière d’avoir triomphé aux dépends de la vie de plusieurs jeunes et refuse de suivre le protocole. Le Capitole, agacé, voit en elle la figure possible de la rébellion des petites gens…
Avec un pitch encore plus politique que le numéro 1 (à voir cette scène du président et ses références à la période nazie, drapeaux rouges verticaux, pupitre…), le blockbuster pour ados surpasse en tous points son prédécesseur. Déjà par un rythme haletant, une esthétique bien plus réussie que celle du premier volet qui confinait à la laideur, mais aussi une galerie de personnages très bien travaillés : Haymitch toujours aussi pincesans- rire et alcoolique (joué par l’impérial Woody Harrelson), le président Snow infâme et terrifiant (Donald Sutherland est génial) ou encore Finnick (Sam Claflin en faux beau-gosse arrogant)…
Si Hunger Games 2 continue son histoire (des gamins s’entretuent pour assurer la paix et renforcer une dictature), il parvient à être plus mature et plus sombre, en abordant frontalement l’idée d’une révolte d’une population opprimée. Bien évidemment, les poncifs inhérents à ce genre peuvent parfois lasser (jolie dose de gros bisous sans la langue, câlins, larmes, pas de sang et surtout l’éternel triangle amoureux ronflant).
Il n’empêche que Hunger Games s’en dépatouille habilement avec un scénario béton au niveau de l’action et quelques touches d’humour vraiment bien senties. Même la photographie, le design et les effets spéciaux sont bien plus réussis que dans le premier volet (si ce n’est cette scène nocturne baveuse et pas franchement mémorable).
Au final, Hunger Games : l’embrasement et ses 2 h 25 au compteur passent bien, grâce à son intelligence et son côté noir. On en retient surtout cette critique déguisée d’une société avide d’images violentes et de sa médiatisation à outrance. Pour les volets 3 et 4 de la saga, il faudra être patient : sorties prévues en 2014 et 2015.
Aurélien Germain
Fiche technique :
Action – Sciencefiction, de Francis Lawrence. USA. Durée : 2 h 26.
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth…
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Il était une fois Velpeau

Ancien quartier de cheminots, le quartier s’est gentrifié tout en gardant son aspect « petit village ».

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La place Velpeau est vide en cette froide matinée de novembre. Les enfants apprennent sagement à l’intérieur de l’école. Les étals bruyants du marché n’animeront la place que dimanche. Matthieu Giua, blogueur tourangeau passionné d’histoire, sourit. « Dans son architecture, la place a très peu évolué en plus de deux cent ans », explique-t-il.
Il se tourne vers l’école, inaugurée en 1887. Imposante, dans le pur style de la Troisième République, valorisant l’éducation et le savoir. Elle est bordée par la rue de la Fuye, percée par la municipalité de Tours dès 1861, six ans seulement après l’acquisition du quartier par la municipalité de Tours. Il appartenait auparavant au voisin, Saint-Pierre-des-Corps. Les arbres trônant sur la place ont aussi été plantés à l’époque.
Ancienne ferme
 
Les évolutions du quartier se trouvent dans ses habitants. Les grandes lignes du quartier restent, les populations changent. « C’était un territoire campagnard. On comptait 300 habitants pour 15 hectares ! », continue celui qui est connu sous le nom de Matfanus sur Twitter.
Il se dirige vers l’impasse de la Fuye. Devant, un portail bleu masquant en partie une maison, dont un pignon dépasse du toit. « On est au numéro 6 de la rue, c’était la ferme de la Fuye », indique-t-il. L’espace assez large autour de la bâtisse laisse envisager de la place pour de la volaille, du foin. Accolée au muret, un dernier vestige agricole subsiste : une pierre avec l’inscription « La Fuye ».
Avant l’autoroute coulait un canal
 
La rue Deslandes, en perpendiculaire, dispose, elle aussi, d’un marqueur de cette époque. Au numéro 19, un bas-relief montre l’ancienne fonction du bâtiment. « Sur la gravure, c’est un livreur de charbon », décrit Mathieu Giua. Enthousiaste, il amène vers l’autoroute, construite dans les années 70. Les milliers de camions et de voitures filant quotidiennement ont remplacé un canal, creusé en 1828. « Un lieu de promenade qui a marqué les habitants », continue Matfanus. Il note la frontière et les inégalités entre Saint-Pierre-des- Corps et Tours. Un grand mur d’un côté, rien de l’autre. La ville la plus riche était plus protégée en cas de montée des eaux. « Aujourd’hui, avec ce mur, le bruit des voitures est plus couvert à Velpeau », observe-t-il.
En descendant la rue d’Estienne d’Orves et en s’aventurant dans quelques allées escarpées, des maisons identiques apparaissent, débouchant sur la place du 8-Mai. « Le coeur de la cité ouvrière Jolivet entre 1929 et 1934 », explique Mathieu Giua. En 1846, les chemins de fer débarquent à Tours. Velpeau se transforme en quartier de cheminots. Parmi tous les gars ferraillant pour la SNCF, une figure. Marcel Bouché, 78 ans « et demi », né ici, jamais parti. Il se souvient. « Avant, il n’y avait pas de route, juste un chemin. J’allais à la pêche dans le canal et on jouait aux billes quand j’étais petit. Puis, j’ai connu une belle ambiance ici. Avec les copains, on se retrouvait souvent en dehors du travail », glisse-t-il, nostalgique.
Baisse du nombre d’ouvriers
 
Dans d’autres parties du quartier, le profil des maisons ouvrières se repère facilement. Façade devant, jardin derrière, à l’abri des regards. Marcel a été témoin du dernier changement de population. « Il n’y a plus trop d’anciens », regrette-t-il à demi-mots. Les cheminots partent. Les familles, trentenaires et quadras, débarquent. Le quartier rajeunit. « Dans les années 90, les centres-villes sont revalorisés », analyse Mathieu Giua. « En 1975, on avait près de 20 % d’ouvriers, 20 % d’employés et 10 % de retraités ». Selon l’Insee, le quartier abritait, en 2006, 13,8 % d’ouvriers. Et un quart de cadres.
Dans la rue du Dr Fournier, des petits commerces ont disparu, peu à peu. Les murs présentent encore leurs traces : vitrines, volets en bois. En 1979, Pierre Guillemot a, par exemple, racheté une ancienne mercerie qu’il a transformée en maison. « À côté, il y avait un bar. Les Voltigeurs, puis le Garage, à l’ambiance rock. J’ai vu débouler des centaines de Harley dans la rue », rigole-t-il, tout en notant l’esprit « petit village ». Un bon résumé de Velpeau : les habitants ont changé, pas son esprit ?

Les visages de Velpeau #2

Quartier bobo, ouvrier, petit village… Velpeau a ses appellations mais il a surtout des habitants qui le font vivre. Même s’ils viennent d’horizons différents, ils ont tous un morceau du quartier en eux.

Gérard, le pilier de quartier

Derrière son bar, il s’active. Sert café sur café, file en cuisine préparer une ou deux copieuses assiettes « frites-DOS_GERARDmerguez ». Et surtout, son nom résonne à chaque instant. Gérard par-ci, Gérard par-là, entre les tintements des tasses des clients. Gérard, c’est l’emblème du Vel’Pot, bar mythique de la place Velpeau. Celui que tout le monde vient saluer, présent six jours sur sept. « Je suis un serveur + », lâche-t-il avec fierté. La patronne, Saâdia, est occupée par son restaurant en face de la place. Alors, elle lui a fait confiance et Gérard a pris du galon sur le terrain. « Je me donne beaucoup pour mon travail », indiquet- il, timide. Pas besoin de le dire, tout le monde le constate. « Il se donne à fond le dimanche, jour de marché et il garde le même rythme le reste de la semaine », raconte Marie-Lise, pharmacienne souvent de passage au bar. Gérard précise qu’il n’aime pas « parler de lui ». Il est là pour écouter. Les doléances, les histoires, les peines et les joies des habitants du quartier. Le quadragénaire croit dans le rôle social du barman. « Il faut être à l’écoute des gens. J’aime ce contact. Je ne pourrais pas travailler dans un cinq étoiles », explique-t-il, mimant le comportement guindé des garçons de cafés luxueux. Le serveur connaît beaucoup de ses habitués. Peu connaissent son histoire. Celui d’un fils d’immigrés portugais, qui a grandi aux Halles et qui est passé par le lycée Albert Bayet. Il n’a aucune formation dans la cuisine, a été préparateur de commandes et bossé à l’usine. En travaillant à Léon de Bruxelles, puis à l’Univers, il a trouvé sa voie. Gérard est désormais à sa place. « Derrière le comptoir, dans un bar de quartier ».
DAVID GREGORIO ET DOMINIQUE OSTY, BAD FOOTBALLEURS
DOS_BAD_VELPEAULes deux compères ont encore le sourire aux lèvres quand on leur parle du match. Celui de l’équipe de France qui se qualifie pour la Coupe du monde en battant l’Ukraine (3-0). « On y croyait tous », sourit David. Ils ont vibré chez Dominique, avec cinq autres joueurs de Bad’Velpeau, l’association sportive qui comporte trois équipes de foot et une section badminton. Des souvenirs de belles rencontres, ils en ont à la pelle, chaque semaine. « L’année dernière, nos deux équipes ont remporté la coupe, sur le même terrain, au même moment », se réjouit Dominique. Leurs équipes jouent en championnat Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Pas d’entraînement fixe, pas de pression. Les matches de championnat sont organisés dans la semaine. « L’idée, c’est que ça ne prenne pas le pas sur la vie de famille, le week-end », continue Dominique. Un fonctionnement souple se mariant avec l’état d’esprit des gars. Convivial et joyeux. « Nos joueurs sont dans cet esprit cool, sans prise de tête. On ne veut pas de mauvais geste sur le terrain, on ne joue pas la Ligue des champions ! », explique David. L’équipe se compose de « voisins-copains », comme ils aiment se définir. Des recrutements s’opèrent à la sortie de l’école, dans des repas de quartier. « S’il y a quelqu’un qu’on ne connaît pas, on lui demande. Et puis, dans notre équipe, il y a des gars qui n’ont jamais joué au foot ! », poursuit David. Alors, dans cette ambiance, il y a forcément un moment qu’ils apprécient et qui symbolise Bad’Velpeau. Ils se marrent : « la 3e mi-temps ».
Contact : d.osty@wanadoo.fr , dgregorio@free.fr Avis aux fous du volant : la section badminton recrute !
ANNE DÉSIRÉ, JEUNE V.I.O.C.C
Elle n’est pas originaire de Tours mais elle connaît le quartier depuis longtemps. Sa cousine habitait rue de la Fuye. DOS_ANNE_DESIRE«J’allais la voir quand j’étais jeune. Déjà, je le trouvais vivant, j’adorais le marché. L’accessibilité, la proximité de la gare », raconte Anne Désiré en ressassant ses souvenirs. La présidente de l’association V.I.O.C.C a même habité un an ici durant son DUT « Carrières sociales ». Et puis, ses études et sa carrière l’ont amenée à Paris. « Super quand on est célibataire ou en couple sans enfant. Il y a de très bons côtés. Et en même temps, l’aspect métroboulot- dodo est bien réel… », juget- elle, avec recul. Avec son conjoint, ils choisissent de revenir à Tours, en 2005. 50 à 70 maisons visitées, 2 seulement à Velpeau. Et c’est l’une d’elles qu’ils choisissent. « Ça donne l’impression d’être à la campagne alors qu’on est en centre-ville », se réjouit-telle. Attaché à l’engagement associatif, elle saisit l’occasion pour son retour à Velpeau. Elle rejoint V.I.O.C.C, créée cinq ans plus tôt par des jeunes couples ne se retrouvant pas dans les actions du comité de quartier. Batuk, Cinétransat, fête de l’asso : de nouveaux moments de rassemblements s’organisent et V.I.O.C.C retravaille avec le comité de quartier. « On est au service du quartier et des habitants », explique-t-elle. Elle raconte les nombreux repas de rue, les voisins qui se saluent sur la place Velpeau. Anne Désiré conclut : « Un tel dynamisme de l’association est aussi dû à la configuration du quartier. On se croise beaucoup. Il y a une forte relation de voisinage. »
PAULETTE BARRÉ, LA DOYENNE
DOS_PAULETTEElle débite anecdote sur anecdote. Paulette Barré, 93 ans et demi, est intarissable. « Dans la rue Bellanger, où j’habite, il y avait une épicerie. À l’angle, un café », raconte-t-elle, remontant ses souvenirs de Velpeau. Elle vit dans le quartier depuis 1938. Elle l’a même fréquenté avant, en étant scolarisée à l’école des Abeilles, même si elle habitait Saint-Pierre-des-Corps. Paulette Barré peut donc se targuer d’être la mémoire du quartier. Elle se rappelle de sa jeunesse. Une époque dorée. « Tous les ans, on avait une fête sur la place. Il y avait la batterie du patronage laïque, des manèges, des courses de vélo. Et je me souviens m’être esquintée le genou avec une auto-tamponneuse », raconte-t-elle. La doyenne ponctue quelques récits d’un rire franc. Pour, peut-être, exorciser des histoires plus sombres. Paulette Barré retrace la période 1939-1945 d’un ton plus ferme. « Mon mari avait été fait prisonnier. Ici, on crevait de faim. Je prenais mon vélo pour aller me ravitailler à Bossée », explique-t-elle. Elle se souvient, une fois, sur la route de Vouvray. « J’étais à vélo avec une amie. Des tirs de mitraillette ont éclaté, on s’est réfugiées dans un champ », conte Paulette Barré. Son mari rentré après la guerre, elle a repris une vie classique. Elle a toujours aimé le quartier, son marché le dimanche. Elle n’a jamais envisagé de le quitter. Paulette Barré montre avec joie les pièces et trésors de sa maison. Meubles en bois ancien, fine vaisselle impeccablement rangée, mini-jardin. Elle sourit. « Avec tout ça, où voulez-vous que j’aille ? »

Le Microspop de Mister Doc #8

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 8 : De Fumuj à Wagner…

Stephane Belmondo
Stephane Belmondo

Du froid au chaud, de Tours avec le dernier Bertrand Louis dans l’auto-radio au Temps Machine pour le concert de sortie du nouvel album de Fumuj ; Bad Billy en première partie ou comment des Traine-savates deviennent des Stooges turones. Le son est confus mais le groupe brillant : Nathan Bloch devient Steve Jones sur sa Lespaul. Fumuj est attendu avec amour ; ils nous le rendent bien : leur concept est généreux, leur musique générationnelle, leur démarche intègre. En Arcades Institute vernissage d’Olivier Jauzenque avec des petits bonhommes acrobates pendus à des fils… Dernier concert du festival Emergences au Petit Faucheux et nouvelle claque ; le duo Ortie, piano et clarinette basse pour un couple lyonnais emblématique : beau, classe, novateur, tout le monde le dit . J’écoute en boucle leur premier album. L’homme du soir n’est pas venu seul : Stephane Belmondo est accompagné par le batteur prodige Benjamin Henocq (magique main droite, comment fait-il), Laurent Fickelson au piano, esthéte associé à l’histoire de Seventh Records (Simon Goubert/Magma), à la contrebasse l’israélien Yoni Zelnik (une star!!rarement vu de pareils solis)… Au Velpot y’a des TMV dans la vitrine, non, pas du papier mais du rédacteur en chair et en os… ça délocalise. A l’Opera de Tours découverte de la pièce de Wagner, Siegfried Idyll, écrit par amour pour les trente trois ans de sa femme. C’est beau à pleurer, planant, après ça qu’allons nous offrir à nos dames ? Pas les chansons de Poulenc par Francois Le Roux : daté, une sorte de comique troupier du classique (quoi, j’ai pas d’humour ? quitte à ce que l’OSRCT fasse dans le format court, pourquoi n’ose-t-il pas une relecture des Beatles ? ).. Après la pause L’Orchestre Symphonique Région Centre donne la première symphonie de Tchaikovski : superbe… à la sortie manque une place Rouge, mais de drôles de lumières sur la ville : je vois tout bleuuuuuuuuuuuu !

Chroniques culture #8

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE LIVRE
CHÉDIGNY, LA VIE EN ROSES
Les roses, à Chédigny, c’est une histoire commencée en 1998, en sud Touraine. Il y a en a partout, sur les maisons, dans les jardins, à chaque coin de rue. Chédigny, la vie en roses, nous invite à plonger au coeur de ce village-jardin pour découvrir les variétés que l’on y croise et les habitants qui les entretiennent jalousement. Un ouvrage poétique.
Chédigny, la vie en roses, 22 € sur rosesdechedigny.canalblog.com
LE DVD
PACIFIC RIM
Budget pharaonique, visuellement bluffant et son pachydermique : lors de sa sortie cet été, le bébé de Del Toro n’a pas eu le succès escompté. Pourtant, celui qui a filmé son rêve de gosse (des monstres de l’océan surgissent pour tout détruire, combattues par des robots géants contrôlés par la pensée des hommes) a accouché d’un bijou, à l’esprit old-school façon Godzilla. Ce DVD Blu-ray est excellent, même si l’effet n’est pas vraiment le même qu’au ciné, évidemment.
LE CD
Voilà un album qui prouve que la pop peut ne pas être nombriliste-obscure-désespérée à tendance postapocalyptique. Le duo toulousain Cats On Trees signe un album éponyme lumineux et planant, qui n’a peur ni de la légèreté ni de la douceur. Sans pour autant tomber dans l’excès de sucre ou la chansonnette téléphonée. Encore une très belle découverte du label Tôt ou tard, dirigé par le très intuitif Vincent Frèrebeau. Votre dose chaleur de l’automne.
Cats on trees, Warner / tôt ou tard
JEU VIDÉO
BATTLEFIELD 4
La guerre comme si vous y étiez. Mélange d’aventure, d’action et de tir à la première personne, le quatrième opus de la saga Battlefield est une véritable bombe. Classé + 18 ans, ce jeu vous téléporte dans un conflit futuriste. Vous incarnez un membre d’une force spéciale américaine sur fond de conflit international. Si le solo de BF 4 n’est pas des plus passionnants, les fans se laisseront séduire par la puissance du multijoueur. Chaud devant !
PC, Ps3, Xbox de 50 à 70 €.

Bistrot n'home, chic et goûtu

Une nouvelle adresse, aux Halles, qui devrait faire parler d’elle.

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C’est une de ces rues très fréquentées le soir, par la jeunesse arrosée mais qui, en journée, ne paye pas de mine. Sauf que là, maintenant, à l’angle de la rue de la Serpe, il y a un resto qui va compter. Une adresse qui va faire parler d’elle, si ce n’est pas déjà fait.
On s’est dépêché d’aller déjeuner au Bistrot n’Home avant que la liste des réservations rende la chose plus compliquée. Ce nouveau restaurant, c’est l’idée des Dallay. Aux fourneaux, le mari, Guillaume (Senderens, Le Choiseul, Château d’Artigny… Rien que ça !) et au service, sa femme, Laetitia. Comme beaucoup de restaurateurs de haut vol, ils lancent un bistrot. On en rappelle pour la énième fois le principe : des formules rapides, pas trop chères mais avec des plats de grande qualité.
Alliances de goûts
Une fois à l’intérieur du Bistrot n’Home, la déco raffinée donne le ton. Les Dallay prennent plutôt la tendance chic sans pour autant en faire trop. Histoire de ne pas mettre trop mal à l’aise. Déco de table soignée mais aucune nappe ni serviette en tissu. La fameuse ardoise prend un pan de mur entier. Il y a du choix. Le service est rapide (35 minutes montre en main pour la formule plat et dessert), courtois, pas trop guindé.
Toujours en rodage ? On ne sait pas si c’est un hasard, mais l’oubli du pain et de l’eau sur la même table, ça fait mauvais genre. Dans la salle, c’est ambiance collègues de travail ou déjeuner sur le pouce en amoureux. La clientèle visée est assez large. Dans l’assiette, rien à dire sinon que c’est du haut de gamme, de la grande cuisine. Les alliances de goûts sont justement pensées. Notez vite l’adresse de ce restaurant avant que tout le monde ne l’apprenne par coeur.


AU MENU
LA SPÉCIALITÉ
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Cette joue de porc, elle vous prend, elle fond sur la langue et elle vous renverse. Avec ses pommes (de terre, caramélisées et frappées), elle vous donne carrément une claque dans votre bouche. C’est de la dynamite ! Alors quand en plus, vous saucez… (c’est là que l’absence de pain devient critique !)
L’ADDITION
Pour une formule plat et dessert, on s’en est sorti pour 17 euros. Si vous avez un appétit plus conséquent que le nôtre, vous pouvez mettre 23 ou 28 euros. Là, vous vous faites super plaisir.
EN PRATIQUE
11 rue de la Serpe. Pour réserver : 09 81 00 62 21. Le Bistrot n’Home est ouvert du mardi au samedi le midi et les vendredis et samedis pour le soir. Ils ont une page Facebook.

L'orientation nouvelle génération ?

A l’occasion de Studyrama (le 23 novembre) interview de Thibault Séguret, le directeur général de Projet futur, une entreprise qui propose des ateliers d’orientation nouvelle génération.

Thibault Séguret en plein atelier de Projet futur
Thibault Séguret en plein atelier de Projet futur

Comment fonctionnent vos ateliers ?
Je vous donne un exemple. Le jeune est recruteur, nous lui donnons plusieurs CV et il doit dire lesquels sont les plus susceptibles d’avoir un travail. Le but de chaque atelier, c’est de faire émerger les raisons pour lesquelles les jeunes veulent exercer tel ou tel métier et d’éliminer les mauvaises.
Les résultats scolaires, c’est primordial ?
Justement, au début de chaque atelier, nous leur disons d’oublier leurs notes. Un jeune s’aperçoit qu’il veut devenir écrivain mais il est nul en français ? Est-ce qu’il est prêt à franchir cette montagne ? Quand l’objectif fixé correspond à ses attentes, les résultats suivent presque automatiquement.
Pour vous, l’orientation doit changer ?
Nous ne faisons pas de la voyance mais nous souhaitons juste replacer les jeunes au centre du système d’orientation. Nous voulons également leur montrer que leur future carrière ne s’arrête pas au premier emploi, qu’il existe des métiers auxquels ils n’ont même pas pensé. La nouvelle génération me semble plus mature. Ils sont conscients qu’il y a une différence entre ce qu’ils apprennent à l’école et ce que le marché du travail demande comme compétences.
Vos services sont payants, n’est-ce-pas un problème qu’ils soient réservés à des jeunes plutôt favorisés ?
Nous nous sommes posés la question avant de lancer Projet futur. De peur de ne pas toucher les plus défavorisés, nous avons créé un trésor de guerre, une caisse dans laquelle nous reversons 25 % de nos bénéfices. Avec cette somme, nous offrons des conférences sur l’orientation dans des établissements ou auprès d’associations de parents d’élèves par exemple. Mais malgré cette crainte du début, la réalité est différente. 60 % de nos jeunes clients sont en pleine sortie du système scolaire et nous avons en face des parents pas forcément fortunés, qui préfèrent mettre de l’argent dans l’orientation que d’en dépenser sur des années d’études inutiles.
Studyrama, le samedi 23, de 10 h à 18 h au Vinci.

Capitaine Phillips, en profondeur

Capitaine Phillips offre une immersion dans une attaque de pirates somaliens sur un bateau de la marine marchande américaine. Un film d’un réalisme édifiant.

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Deux hommes, deux destins. Le premier monte à bord du Maersk Alabama, un grand cargo de la marine marchande américaine. C’est le capitaine Phillips, cheveux blancs, rigueur de circonstance. L’autre, plus famélique, se réveille dans son village sur la côte somalienne, au son des kalachnikovs. Ce sont ses chefs qui s’énervent de ne pas avoir perçu de butin dernièrement.
Pour récolter cette dîme de guerre, le jeune homme recrute une petite équipe de pirates, avant de prendre le large. Les deux destins se croisent en mer, au milieu des vagues de l’océan Indien. L’esquif chétif de Muse prend d’assaut le géant des mers, tenu d’une main ferme par le capitaine Phillips. Les armes automatiques crachent leurs balles. Les pirates veulent des millions. L’équipage résiste. Les esprits s’échauffent. Les pillards kidnappent le capitaine pour une rançon et s’échappent avec l’otage sur une embarcation légère. Prévenue par radio, l’armée américaine intervient.
Tom Hanks plus vrai que nature
Flux tendu d’images violentes, le film de Paul Greengrass sort très vite du film d’action sans fond. Les deux personnages principaux, qui sont pourtant au coeur de l’action, ont beau se démener chacun dans son camp, la situation leur échappe. Marionnettes d’un pouvoir qui les dépasse, ils sont ballotés dans ce conflit qui oppose les pays occidentaux aux chefs de guerre africains. Phillips et Muse sont les représentants de deux castes mondiales opposées : ceux qui font l’économie mondiale et les autres, privés du gâteau globalisé. Sans pour autant tomber dans l’apitoiement sur les pays pauvres, ni la sociologie de bas étage, Paul Greengrass donne à réfléchir sur cet état du monde sans se détourner pour autant de l’action du film.
C’est que le réalisateur de deux volets des aventures de Jason Bourne est un maître des scènes d’action. Il met seulement, dans ce nouveau film, son talent au profit du fond. Immersive, sa caméra suit de près chaque dialogue, chaque geste. Quitte à parfois donner le mal de mer, la volonté de Paul Greengrass est de retranscrire en image chaque seconde de l’attaque, au plus près du réel. Et pour l’aider dans cette quête de concret, Tom Hanks, représentant de l’Actor’s studio, qui offre un capitaine de navire plus vrai que nature, frustre, borné, calculateur, marin. Une mention spéciale à la performance de l’acteur somalien Barkhad Abdi qui joue à la perfection ce rôle de chef pirate, conduit plus par l’envie de survivre que par la violence. Mettre en avant de jeunes talents somaliens, encore une belle preuve de l’intelligence de Paul Greengrass.
Note : Deux étoiles (PASMALissime)
Fiche technique.
Thriller social de Paul Greengrass. USA. Durée : 2 h 15. D’après le livre de Richard Phillips. Scénario : Billy Ray. Avec Tom Hanks, Catherine Keener, Barkhad Abdi, Yul Vasquez.

Les étudiants de Tours ont disparu…

Rues mortes, amphis désertés, couloirs vides : où sont passés les 23 045 étudiants tourangeaux ? Reportage (fiction)

Les Tanneurs désertés...
Les Tanneurs désertés…

Sa broche à kebab tourne au ralenti. Depuis deux jours, elle scrute avec attention le moindre signe de vie sur la place du Grand Marché. « Il n’y a pas un chat », soupire Raji, qui gère avec son mari Chez Sam, une institution chez les jeunes Tourangeaux. « Les étudiants sont une grande partie de notre clientèle. Qu’est-ce qu’on va faire s’ils ne reviennent pas ? », s’inquiète- t-elle, la mine désabusée. Comme elle, toute la ville s’interroge, se pince pour sortir d’un mauvais rêve.
Les 23 045 étudiants de l’université François-Rabelais ne sont plus là. Envolés dans la nature, volatilisés 48 heures plus tôt. Aucune piste plausible ou rationnelle n’a émergé. Des illuminés envoient des vidéos d’Ovni à la rédaction de tmv, alors que Raël (oui, il existe encore) a débuté un campement sur les bords de Loire et annonce une fin du monde imminente. Les médias nationaux s’intéressent à cette étrange disparition, et Libération n’a pas manqué l’occasion de placer un jeu de mots bien senti : « Les étudiants passent leur Tours ». « Ça ne nous fait pas rire », bougonne un adjoint au maire, préférant rester anonyme. Il décrit l’ambiance place Jean-Jaurès : « Ici, tout le monde est abasourdi. On attend de voir la suite. Jean Germain a convoqué un conseil municipal extraordinaire pour la fin de semaine. Il est un peu paniqué ». Et il n’est pas le seul.
Un barman dépité
Il suffit de se promener dans le Vieux- Tours, aux abords de la place Plumereau pour sentir la désarroi des commerçants. Un barman, dépité. « Les étudiants, c’est au moins 80 % de ma clientèle. Je fais quoi sans eux ? Je me mets aux verveines et trucs bio pour les bobos ? », lâche-t-il, regrettant presque « les vomis à nettoyer quotidiennement ». Quelques mètres plus loin, un magasin de bijoux. Le propriétaire est prêt à enlever son autocollant « – 20 % pour les étudiants ». « Il y en a qui vont devoir mettre la clé sous la porte, c’est certain. Parce qu’on a beau dire que les étudiants sont parfois en situation précaire, ils ont quand même de l’argent », confie ce commerçant. Ils ont compris que l’économie tourangelle allait prendre une gifle. Certains prônent une réorientation de leur cible, sans trop y croire.
Mais où sont ces étudiants ?
Mais où sont ces étudiants ?

Une habitante de la rue Colbert est une des rares à se réjouir. « J’ai enfin pu dormir tranquille. J’en avais marre chaque nuit d’entendre David Guetto… Guetta, me casser les oreilles. Enfin, vous voyez », raillet- elle avec un sourire narquois. Sa rue s’est transformée en désert urbain. Dans son immeuble, huit logements sur les dix étaient occupés par des étudiants. Chez Bed&School, agence spécialisée dans le logement étudiant, Vincent garde la tête froide et tente une analyse : « 55 % des étudiants sont dans le centre-ville. Il va y avoir un parc de logements vides important. Si la situation perdure, il faudra trouver un nouveau type de locataires pour être rentable. Pourquoi pas s’orienter vers ceux qui travaillent sur la ligne grande vitesse », avance le jeune homme. Il prévoit des perspectives plus sombres : « Le loyer moyen d’un étudiant, c’est entre 350 et 390 euros. S’ils ne reviennent pas, les propriétaires se feront la guerre et les loyers baisseront. Des agences vont prendre un coup », énonce-t-il.
Côté culture, ça grimace sévère. Les étudiants ont un budget « temps libre » conséquent, en moyenne 79 euros pour les garçons et 59 euros chez les filles. Terminées les salles pleines pour les concerts. Les multiples groupes étudiants ne dynamiseront plus la scène tourangelle ces prochaines semaines. « Tours est amené à devenir une ville morte », prédit une figure du milieu culturel local. Une virée sur le campus des Tanneurs résume l’ampleur du désastre. Un prof reste immobile à son bureau depuis deux jours. Il est optimiste. « Ils vont revenir », assure-t-il. Devant lui, des rangées vides. Des flyers pour la prochaine soirée étudiante traînent sur le sol.
À quoi vont désormais servir ces locaux ? « On va peut-être les louer à des petites sociétés. Et encore, quelle entreprise voudra s’installer ici s’il n’y a pas de jeunes prêts à rentrer dans la vie active ? » peste-t-on du côté de l’université. Le retentissement secoue aussi le monde associatif et sportif. Au CEST, l’équipe de badminton a perdu une large partie de ses joueurs. « C’est la section où il y a le plus d’étudiants », indique-t-on au club. Plusieurs associations réduisent leurs activités. D’autres, gérées par des étudiants, ont disparu. Plus que les impacts économiques, la ville fait la tête. Aucune vie le soir, c’est le silence absolu. Terminés les chants paillards à 4 h du mat’, les soirées à tchatcher et dragouiller sur les bords de Loire, les longues queues devant la Civette pour acheter un paquet de clopes en pleine nuit. « Les étudiants mettaient de la bonne humeur dans la ville », raconte Raji, déjà nostalgique. Le sourire aux lèvres, elle se souvient de gars sérieusement poivrés lui demandant « du poisson cru », ou débutant une bataille de farine sur la place du Monstre. Ils vont lui manquer. À elle, comme à tous les Tourangeaux

La ville a besoin de ses étudiants

Interview d’Antoine Tredez, responsable du suivi de l’antenne tourangelle de l’UNef. Il analyse le rapport de la ville aux étudiants.

Antoine Tredez de l'Unef
Antoine Tredez de l’Unef

Comment les étudiants sont-ils intégrés à Tours ?
Contrairement à d’autres villes, les étudiants ne sont pas marginalisés. Ils ne sont pas oubliés, il y a des politiques mises en oeuvre qui s’occupent de la jeunesse, comme c’est le cas dans les transports. Ils sont visibles dans une ville qui est jeune, qui bouge et qui est dynamique. Mais il y a encore des insuffisances. Les étudiants ont du mal à se faire entendre. Plus de structures devraient permettre de mieux les écouter. Ils sont éclatés aux quatre coins de la ville et cela n’aide pas à créer un lien, un endroit fort.
Quelle vision les Tourangeaux ont-ils des étudiants ?
Dans la société, il y a globalement une méconnaissance des jeunes. À Tours, une ville sociologiquement assez conservatrice, la vision a tendance à être plutôt négative. D’autant plus qu’ici, et c’est le cas aussi dans d’autres universités, il n’est pas encore culturellement naturel d’accéder à l’enseignement supérieur et aux études longues.
Comment se traduit cette méconnaissance ?
L’image d’étudiants fainéants, ne voulant pas travailler, perdure… Sur le marché du travail, par exemple, les jeunes sont infantilisés. Le diplôme universitaire est parfois caricaturé par les patrons. Il y a un manque de confiance. Alors que tout ce que nous demandons, c’est d’être autonomes. Avec la précarisation et le renvoi constant à leur jeunesse, les étudiants risquent de s’enfermer dans les cadres fixés par la société et de se résigner.
Une forte présence d’étudiants, comme à Tours, n’atténue-t-elle pas cette incompréhension ?
C’est sûr que leur façon de vivre impacte la ville, dans de nombreux domaines. Par exemple, les étudiants ont une forte influence culturelle sur la ville, et sur les générations qui ont dix ans de plus ou dix ans de moins. Le présence de beaucoup de jeunes modifie la manière dont on perçoit la jeunesse, puisqu’on est plus confronté à leur mode de vie. La compréhension est plus grande et les a priori diminuent.
Et s’il n’y avait plus d’étudiants à Tours, comme dans notre fiction ?
Une ville qui attire les étudiants est un bon moyen de savoir si la ville est dynamique. C’est un marqueur. Les jeunes s’ouvrent sur leur environnement et forcent la cité à s’ouvrir elle-même. Sans eux, Tours serait moins attirante, stagnerait. Une sorte de ville endormie comme dans les romans de Flaubert…

Salons historiques façon Choiseul

Le lycée Choiseul, au nord de la ville organise la 2e édition des rencontres historiques. Le thème ? Les femmes.

Les Salons de Choiseul
Sylvie Mercadal est professeur documentaliste, Stéphane Genêt, lui, enseigne l’histoire-géo. Ils sont tous les deux à l’initiative de ce bel événement.
Comment tout a commencé ?
S.M. : c’est parti d’une discussion de couloir, nous avions tous les deux le même constat sur le lycée.
Quel constat ?
S.G. : l’établissement avait un problème d’image à l’extérieur. Ni positif, ni négatif, nous étions juste un peu perdus dans le nord de la ville. Pourtant, nous sommes le deuxième plus gros lycée du département et le plus au nord, au bout de l’empire romain (rires) !
S.M. : nous sommes fiers de cet établissement et voulons le montrer, attirer le maximum d’élèves motivés.
S.G. : il y avait une forme de Choiseul pride.
Vous avez alors eu l’idée de ces rencontres historiques…
S.M. : je faisais régulièrement venir des intervenants dans le CDI, il existait une base, mais rien de cette ampleur.
S.G. : Nous ne savions pas que c’était impossible, mais nous l’avons fait ! Je sortais de ma thèse et j’avais beaucoup de contacts qui pouvaient intervenir en histoire. Nous sommes partis sur 10 conférences au début pour finalement en organiser 28 en 2012.
Et cette année ?
S.M. : nous avons mis en place 40 conférences au sein du lycée avec une cinquantaine d’intervenants. À qui s’adressent ces conférences ?
S.G. : d’abord aux lycéens de Choiseul et des autres établissements. Mais c’est un événement ouvert à tout le monde. Il suffit de s’inscrire avant les conférences. Certaines personnes ne vont pas forcément à Blois pour les Rendez-vous de l’Histoire, maintenant, l’histoire vient à eux, à Tours.
Quels ont été les retours des lycéens pour la première édition ?
S.M. : nous avons eu beaucoup de réactions positives, enthousiastes. Les élèves que je vois prendre les plaquettes de présentation des conférences, font comme s’ils étaient au restaurant. Comme un menu, ils cochent ce qui leur donne envie, avec beaucoup de gourmandise.
S.G. : certains invitent leur famille, un peu pour montrer à quel point l’endroit où ils travaillent est sympa.

Pour aller voir le programme et s’inscrire vite, vite, vite

Le Microspop de Mister Doc #7

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 7 : deux ex-Forguette Mi Note en la Ville : Un Bizarre Hasard !!

Le batteur JB de Papaye
Le batteur JB de Papaye

Ah le Hasard ! Deux ex Forguette Mi Note parties faire carrière à Paris de retour à Tours pour présenter leur travail issu de carrières bien distinctes… Julie Bonnie à La Boite à Livres pour son premier roman, une œuvre utile, sensible et humaniste ; bonne nouvelle : un album à sortir de l’écrivaine/chanteuse en 2014… Claire Diterzi à l’Opéra de Tours grâce à Radio Béton pour un concert esthétique et mesuré : superbe reprise des Doors. Au Temps Machine Blackie nous crache ses désillusions, Jessica 93 en solo une sorte de Joy Division progressif ( une performance) avant Papaye, trio énervé, technique et bruyant, sortes de Captain Beefheart mâtiné de Sonic Youth et de King Crimson ( ça fait du bien !!). Tribal Palace à l’Imprimerie : l’univers coloré de Coco Nut, les créations issues de rêves laudanumés de Marie Pierre Fontaine et Thomas l’Imposteur, le technicien Jean Claude Lardrot sans limite pour exprimer des fantasmes surréalistes très sex, drogs and rock n roll. En La Chapelle Sainte Anne des vidéos d’art, de l’image alternative, du sens et du non-sens, belle installation audiovisuelle de Didier Laget. Au Petit Faucheux bonne surprise avec les émergeants de Welder Bee 4, puis grande claque avec le quartet de David Murray : son saxe touche l’âme, file du son en plein cœur, à bout portant. A l’Opera Les Fêtes Musicales en Touraine propose Abdel Rahman El Bacha dans des sonates de Beethoven, un calme relatif : le feu couve sous le doigté magique.
 
Bonus : [nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/xc2dv4″></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/xc2dv4_abdel-rahman-el-bacha-joue-chopin-a_news » target= »_blank »>Abdel Rahman El Bacha joue Chopin &agrave; la Folle…</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/NantesMetropole » target= »_blank »>NantesMetropole</a></i>[/nrm_embed]

Chroniques culture #7

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD
CLARA MOTO BLUE DISTANCE
Clara Moto révélée en 2010 avec son album Polyamour réveille de nouveau une scène techno peu habituée aux touches féminines. Plus mélancolique que son prédécesseur mais toujours dans l’exploration d’ambiance onirique, Blue Distance est un voyage lointain en apesanteur. Sur un rythme techno percutant, des synthés légers (ouf), la voix hypnotique de Clara Moto jongle de la minimal au hip-hop. On adore. On adhère.
Tout frais, sorti le 4 novembre chez InFiné.
LE DVD
ÉRIC ANTOINE, MYSTERIC
Magicien mesurant plus de 2 m, à la coiffure hirsute et à l’humour complètement déglingué, Éric Antoine ressort son spectacle du Casino de Paris en DVD, complété par une heure de bonus. L’illusionniste a su renouveler ses tours et son show, davantage théâtralisé et agrémenté de music-hall. Mais il reste toujours aussi foldingue, limite schizophrène avec son public et réussit à mélanger magie, prestidigitation et one-man show hilarant. Géant !
Sortie le 19 novembre.
À LA TV
VALSE AVEC BACHIR
Ari a effectué son service militaire pendant la guerre du Liban. Vingt-quatre ans plus tard, il retrouve un ancien camarade israélien, qui cauchemarde toutes les nuits de chiens tués à cette époque. Ari, lui, n’a que de vagues souvenirs. Il part à la recherche de ses compagnons d’armée, et se rappelle, progressivement, des horreurs et des massacres. Un splendide film d’animation abordant la mémoire et l’oubli avec doigté.
Dimanche 17, à 20 h 30 sur LCP – AN / Public Sénat.
LE JEU
ANGRY BIRDS STAR WARS
Téléchargé plus de 1,7 milliard de fois, Angry Birds Star Wars déboule sur consoles. Au programme de cette version toujours aussi délirante : les personnages et les environnements de la saga de George Lucas, 220 niveaux à savourer, des graphismes en HD. Sans oublier un mode multijoueur digne de ce nom. Avec cet épisode, les volatiles contreattaquent pour mettre un terme au côté obscur du cochon. Que la Force soit avec vous !
Tout public, 3DS, PS3, PSVita, Wii, Wii-U, 30 €.

L'atout coeur, avec application

Le restaurant du lycée Albert Bayet offre une cuisine de qualité à un prix défiant toute concurrence !

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Une musique jazz caresse les oreilles. Relaxante. Elle se marie avec les élégantes tenues du personnel : tailleur pour les filles, costume-cravate du côté des garçons. Rien n’est laissé au hasard au restaurant du lycée d’application Albert- Bayet. Ce jour, c’est une fournée d’élèves de première qui s’y colle, au service et en cuisine. Dès l’accueil, les jeunes s’occupent parfaitement des clients. Prise des manteaux, table très bien dressée au sein d’une salle assez grande, dominée par l’imposant bar. Au service, le fonctionnement est simple : une table par élève.
La particularité de l’Atout Coeur, c’est justement le service. Le plat principal, une tendre fricassée de volaille avec des légumes anciens, sont disposés dans l’assiette devant le client. Quelques tables plus loin, d’autres en sont au dessert. Les jeunes serveurs flambent les crêpes. Chaque plat est consciencieusement préparé et présenté. Impossible donc de manger sur le pouce. Ici, on est là pour ouvrir ses sens et déguster.
Prendre le temps
« Il faut avoir du temps quand on vient ici », confirme M. Courseau, professeur de restauration. Il scrute la moindre action de ses ouailles et recadre si besoin. Brice, notre serveur, a été très appliqué, mais a encore « quelques trucs à corriger », selon l’enseignant. « Ils sont un peu plus stressés qu’en stage. Ici, on est toujours derrière eux », poursuit-il.
Et dans l’assiette ? On touche de la cuisine de qualité, réalisée avec tact. Mention spéciale pour la tarte aux agrumes, qui a conclu ce festin sur une excellente note. En parlant de notes, le professeur rappelle la prochaine échéance de ses poulains. Il lâche : « Les examens, c’est dans un mois ! ». Pour voir à l’oeuvre un partiel en direct et apprécier un très bon repas, vous savez donc où aller mi-décembre…
AU MENU
LE PLAT DU JOUR
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La fricassée de volaille se découpe et se mange facilement avec une belle sauce. On adore la variété des légumes. Le tout servi sur une assiette où est inscrit le nom du lycée. Classe.
L’ADDITION
Un rapport qualité prix imbattable. Hors d’oeuvre + entrée + plat + fromages + dessert = 13 € (hors boisson). Même Bertrand Renard, le matheux des Chiffres et des Lettres, n’aurait pas fait mieux.
PRATIQUE
Adresse : 9, rue du commandant Bourgoin. Ouvert tous les midis, du lundi au vendredi, de 12 h à 14 h 30, et le mardi soir (19 h à 22 h). Dernière prise de commande à 12 h 30 le midi, et à 19 h 30 le soir. Fermé pendant les vacances scolaires et stages. Calendrier et menus consultables sur bayet.org. Réservations du lundi au vendredi, de 9 h 30 à 14 h 30, au 02 47 77 12 39.

Jour de répét' avec Boys in Lillies

Avant leur concert au Temps Machine, tmv est allé voir comment se préparait le groupe tourangeau qui monte.

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Ils ont le calme absolu pour répéter. Sur les hauteurs de Rochecorbon, dans une baraque nichée au milieu d’une impasse où personne ne s’aventure. Au milieu du salon, les quatre membres du groupe Boys in Lilies alignent quelques clopes. Ils se rongent les ongles, un brin soucieux. Ce n’est pas la pression d’un concert au Temps Machine qui occupe leur esprit pour l’instant.
« Mon synthétiseur est tombé en rade », explique Laure. « Ça fait partie de la vie d’un groupe », analyse avec recul Nastasia. La bande établit des plans B pour son concert deux jours plus tard. Mais en attendant, il faut répéter, avant les échéances des prochains jours.
Répétition dans 10m²
Auteur d’un EP très réussi avant l’été, Boys in Lilies a été récompensé par des belles salles. « On va être dans la SMAC (Salle de musique actuelle) de Tours », dit Kévin, une once de fierté dans la voix. Sur une grande scène, ils pourront poser leur univers onirique au sein du Temps Machine et prévoient un cocon qui les enveloppe.
L’espace dont ils disposeront tranche avec celui du jour : un étage d’une dizaine de mètres carrés où s’enchevêtrent des dizaines de fils ou câbles reliés à des micros, table de scratch, amplis… Un beau barnum. Au fil des chansons où se mêlent douces voix et le punch des basses, les quatre membres s’encouragent, se révèlent exigeants. « Les répétitions permettent de réviser les structures, les techniques. On ne peut pas mettre autant d’énergie que lors d’une journée de filage, mais on se doit de faire comme si on était en concert », note Nastasia, impatiente d’être sur scène, galvanisée par la présence du public.
Le souvenir du Plessis
Les quatre membres profitent de ces moments de préparation ensemble. « On ne se voit pas si souvent en dehors », continue la jeune femme. Ils prennent le temps de papoter, rigoler. Se tapent un bon petit déjeuner ensemble le matin d’une journée de répétition.
Quant au stress, chacun le vit à sa manière. Laure va être angoissée pendant une semaine, Anastasia le jour même. Ils se souviennent de leur concert au Plessis, en septembre. « On a blagué, fait une sorte de boum, bu un bouchon de rhum pour chauffer la voix, fait du beatbox… », énumère Kévin, en rigolant. Rebelote au Temps Machine ?
LE CONCERT
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Les quatre larrons de Boy in Lilies (Nastasia, Kévin, Laure et Marylou) seront en concert au Temps Machine, vendredi 15 novembre, à 20 h 30. Tarifs : de 4 à 7 euros.
SUR SCÈNE
Une musique planante, ça donne quoi sur scène ? « Ceux qui viennent voir le live sont agréablementt surpris. Ça bouge ! », affirme Kévin, citant les basses teintées d’electro. Par ailleurs, le groupe livrera au Temps Machine des versions différentes de celles présentes dans l’EP. On en a écouté un bout, et ça vaut le détour !
LA GENÈSE
Nastasia et Laure se rencontrent à une soirée, chez une amie commune, il y a deux ans. Elles s’entendent vite et passent une annonce. Marylou se lance dans le projet, ainsi que deux autres filles. « Après l’été, elles avaient d’autres projets. Et puis, Laure a fait connaissance de Kévin au Sherlock (maintenant le Campus, NDLR) », sourit Nastasia.
L’EP
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Intitulé Hatching, l’EP du groupe comporte cinq titres. Envoûtant grâce aux échos des voix et prenant grâce aux beats et à la patte electro. Disponible depuis le 21 juin. À écouter sur boysinlilies.bandcamp.com

Il était une forêt : fable écolo touffue

Il était une forêt, un documentaire dans lequel un botaniste nous raconte les forêts tropicales. Un film patrimonial poétique, militant et surprenant.

CINE CHOIX 1
Faire d’un arbre le héros d’un film, le pari était osé. Mais c’était compter sans le grand talent du réalisateur de La Marche de l’empereur, loin d’être un manchot dans le domaine du documentaire. Dans Il était une forêt, Luc Jacquet embarque le spectateur dans les forêts tropicales, où il imprime sur pellicule l’épanouissement des arbres géants, leurs liens avec les plantes, les animaux, les insectes…
Il était une forêt est une réussite de bout en bout, alors que le pari technique était quasi impossible : comment être intéressant en filmant une forêt — immobile — alors que le cinéma est l’art du mouvement ? Comment réaliser pareil documentaire sur les arbres — verticaux — alors que l’image cinématographique est par définition horizontale ? Pour tout cela, le réalisateur s’est mis au service de Francis Hallé, botaniste spécialisé dans l’étude des forêts tropicales.
Jamais moralisateur
En immersion dans cet univers très vert, les deux écolos ont souhaité le faire partager au public, les forêts étant vouées à la disparition si l’Homme continue ses ravages. Car loin de n’être qu’un simple documentaire, Il était une forêt est aussi un film militant. Il suffit de voir cette triste scène d’arbres décapités, où le commentaire souligne à quel point l’être humain peut détruire en quelques minutes ce que la nature a mis des siècles à construire.
Mais jamais moralisateur, le discours se distille habilement dans certains plans, laissant au spectateur un message écolo, loin d’être pompeux. Le seul petit regret concerne une utilisation parfois abusive des images de synthèse, brisant un peu la beauté visuelle de l’ensemble, même si on comprend bien que ce procédé était obligatoire pour retracer sept siècles de croissance des arbres, des racines à la cime.
Son impressionnant
Pour le reste, filmé au Pérou ou encore au Gabon, le documentaire présente des images époustouflantes, magiques (cette séquence sous la pluie, splendide). Certains gros plans sont stupéfiants. Le tout, magnifié par un impressionnant travail sur le son (craquement des troncs, animaux qui mâchouillent des feuilles…), une jolie musique et narrration par la voix de Michel Papineschi, voix française de Robin Williams.
Avec des vues aériennes ou des plongées dans les tréfonds de la forêt, Luc Jacquet filme avec soin et une parfaite maîtrise cette vie invisible, sauvage, touchante, du microscopique au macroscopique. Ici, les arbres sont géants, il y a des « méchants » (parasites, insectes destructeurs) et des gentils (les fourmis), et des animaux somptueux (grenouille bleue et papillons multicolores), faisant d’Il était une forêt un véritable conte, comme son nom l’indique. Une très belle surprise.
Note : 3 étoiles (TOPissime)
Fiche technique – Il était une forêt. Documentaire de Luc Jacquet. France. Durée : 1 h 18. Scénario : Luc Jacquet, d’après une idée originale de Francis Hallé. Distributeur : The Walt Disney Company.

Géocaching, cache-cache trésor 2.0

C’est un des plus vieux jeux du monde et pourtant, la chasse au trésor a été réinventée avec l’arrivée des nouvelles technologies. Ça s’appelle le géocaching. On a testé.

On a essayé le géocaching, hé bah c'est achement dur.
On a essayé le géocaching, hé bah c’est achement dur.

Quelques joggeurs passent, le regard suspicieux. Le gps indique des coordonnées situées sous le pont qui mène au centre aquatique du lac. Après 30 minutes de recherches infructueuses, quelques dizaines de retraités croisés et une vingtaine de coureurs, le Graal apparaît. La géocache ressemble à une petite boîte de médicaments. Fermée hermétiquement, elle est recouverte d’un autocollant camouflage, pour la cacher aux yeux indiscrets. À l’intérieur, un petit bout de papier avec des dizaines et des dizaines de pseudonymes. Ces noms correspondent aux géocacheurs qui ont trouvé cette géocache. Créé au début des années 2000, le géocaching est un jeu qui commence sur internet et se poursuit dans la vie réelle.
Le site geocaching.com référence toutes les caches, placées par les joueurs eux-mêmes. En forêt, derrière un panneau de signalisation, sous une fausse pierre ou dans un tronc d’arbre : ces boîtes aux trésors peuvent être minuscules ou ressembler à de grands coffres. Si les plus petites ne renferment que le log book obligatoire, ce petit registre de papier où il faut inscrire son nom, les plus importantes recèlent des petits trésors que les géocacheurs laissent une fois la cache trouvée. Si le géocaching réunit plus de six millions d’adeptes sur la planète, en Indre-et-Loire, environ 120 personnes jouent activement. Plus de 1 072 caches se trouvent dans le département, dont 126 à Tours, ce qui en fait la 13e ville de France la plus géocaching friendly. En entrant dans le monde du géocaching, il faut s’habituer aux termes inhérents à la pratique du jeu. Quand un géocacheur parle des Moldus (mot emprunté à Harry Potter) sur un forum, c’est pour désigner ceux qui ne connaissent pas cette pratique. Les passionnés sont d’ailleurs sur leurs gardes au moment de la trouvaille, si elle tombe entre de mauvaises mains, la géocache disparaît et son créateur doit tout refaire.
Rando, gps, caches
Jouer au géocaching, c’est entrer dans un monde parallèle où chaque coin de la ville peut être une géocache potentielle. Après cette première trouvaille en bord du Cher, rendez-vous rue Nationale avec Stéphane Barreau, un des adeptes tourangeaux. Ce formateur multimédia a organisé une séance de géocaching à la Webschool de Tours, en juin dernier. Il est tombé dans la marmite de ce jeu après avoir acheté un gps. Cet outil démocratisé au début des années 2000 (voir encadré ci-dessus), c’est la base du géocaching. Sans gps, pas de jeu. Stéphane Barreau raconte : « Je faisais pas mal de randonnées mais je ne me servais que très peu de mon nouveau gps finalement. En regardant sur le web ce que je pouvais faire d’autre, je suis tombé sur le géocaching. On essaye une fois, on trouve sa première géocache et on se prend très vite au jeu. Surtout avec des enfants, aller trouver une cache en forêt, c’est le bon prétexte pour se balader. Aujourd’hui, la pratique est en plein développement grâce aux smartphones et les applis de géocaching. » Téléphone en main, il joint les actes à la parole : « Vous voyez sur la carte, là, il y a une multicache qui commence à la fontaine des amoureux, à une centaine de mètres. » Une multicache ? « Il existe des géocaches simples, mais là, il faut répondre à des énigmes qui mènent, au bout d’un moment, aux bonnes coordonnées gps. »
C’est parti pour 15 minutes de questions sur la belle place située entre la rue Nationale et la rue Jules-Favre. Combien de fenêtres sur la façade Renaissance ? Et l’artiste qui a créé les coussins devant la fontaine ? À chaque fois, la réponse donne une partie des coordonnées gps mystère pour trouver la multicache. Pour ne pas divulguer la réponse (on dit spoiler en bon géocacheur), le périple s’arrête ici. Enfin, pas vraiment, puisque Stéphane Barreau a rendez-vous à un « event » (événement en anglais, hein ?). Si le géocaching est un jeu solitaire, le but premier c’est quand même de trouver un maximum de caches ou d’en fabriquer le plus possible, ses adeptes se réunissent régulièrement dans le monde entier.
Géocaching
Salut Stephbar92
À côté de la station de tramway Nationale, une vingtaine de géocacheurs discutent. « Salut, moi c’est Stephbar92 ! » « Bonjour, Fab_seeker, je suis le créateur de l’event. » « Ah tiens, salut Le Troyen ! » Vous l’avez compris, tout le monde s’appelle par son pseudo de jeu. Un peu bizarre au début. Mais c’est plus pratique que de chercher le prénom de l’autre en plus du pseudonyme. Une fois la troupe réunie, direction le pub de la rue Colbert. Ça parle aventures et statistiques de jeu. Il y a de tous les âges, presque autant d’hommes que de femmes, une photographe, des retraités, un dessinateur industriel. Le but de la soirée, c’est de célébrer l’arrivée du géocaching dans l’espace. Sans blague : l’astronaute Rick Mastracchio a décidé d’amener avec lui un Travel Bug dans la Station spatiale internationale. Le but, c’est de lui faire parcourir 16 fois le tour de la terre.
Travel… quoi ? Encore un peu de jargon : le TB (l’abréviation utilisée par les joueurs), c’est un petit objet (en métal ou en tissu) sur lequel est écrit un numéro qui permet de le géolocaliser. Le géocacheur lui donne une mission juste pour le fun : arriver au Japon ou parcourir 16 fois le tour de la planète par exemple. Le joueur dépose le TB dans une géocache et ce sont les autres qui s’occupent de le faire voyager et d’indiquer où il se trouve.
L’autre but de cet « event » tourangeau, c’est de créer une petite course entre géocacheur : le travel bug qui parcourra l’équivalent de trois tours de la terre aura gagné. Les Moldus trouveraient cette réunion un peu étrange, de l’intérieur, tout fait sens quand le vocabulaire est intégré. Paradoxalement, les géocacheurs se dissimulent pour assouvir leur passion mais accueillent les nouveaux à bras ouverts.

Ingress, guerre mondiale virtuelle

Plongée dans l’univers d’Ingress, un jeu sur mobile qui utilise Google Maps comme support.

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Une voix aux accents électroniques accompagne l’entrée dans le jeu. Le monde se livre une guerre entre les « éclairés » et les « résistants ». Les verts contre les bleus. Il faut choisir son camp. Sur l’écran du smartphone, Ingress reprend habilement les codes de la science-fiction : couleurs noires et vertes, police futuriste, graphisme des rues rectiligne.
Édité par Google en 2012, Ingress a révolutionné les jeux à réalité alternée. D’abord par son ampleur, puisqu’il est disponible sur tous les terminaux Android. Des centaines de milliers de joueurs sont répartis entre les deux factions rivales dans le monde entier. Le concept, alliant les atouts du géocaching et ceux du jeu vidéo, séduit. « Se déplacer physiquement dans la rue change la donne du jeu vidéo », affirme Aurélien Charron, alias Blacknights, joueur de la région.
Stratégie collective
Le but d’Ingress ? Capturer le plus grand nombre de portails possibles, ces derniers étant le plus souvent adossés à des lieux publics. À Tours, par exemple, la gare, le monstre de la place du grand marché ou le bar Le Corsaire. Ces portails peuvent être protégés et améliorés grâce à des objets obtenus en piratant les autres portails. Résonateur, matière (via les XM), champ : le vocabulaire clairement geek représente une barrière pour les néophytes. « Certains peuvent peiner aussi car le jeu n’est qu’en anglais », ajoute Blacknights.
Pour ne pas lâcher, les forums et les communautés sont des soutiens précieux pour comprendre et vite progresser. Si les premiers niveaux restent accessibles en solo, une stratégie collective se développe en grimpant les échelons. « On peut faire plus de choses quand on atteint le niveau 8 : on échange des clés, on crée des liens entre les portails…», explique Bertrand Girault, un des plus anciens gamers de l’agglomération.
Google is watching you
Ingress devient alors vite addictif. Les utilisateurs prennent plaisir à voir l’espace urbain devenir virtuel sur leurs téléphones. Le jeu se démarque aussi par un côté « humain ». « On rencontre d’autres joueurs. Au tout début, un vert (les éclairés, NDLR) rôdait autour des portails près de chez moi, je l’ai invité à boire un coup et on a discuté », se réjouit Aurélien Charron, louant par ailleurs le côté sportif d’Ingress puisqu’il a parcouru 78 kilomètres en quasiment trois mois.
Ces aspects réjouissants ne doivent pas faire oublier les enjeux financiers, nichés derrière l’écran. « On a tendance à utiliser tous les produits Google, pour s’organiser, communiquer, comme Hangouts ou les forums Google+ », reconnaît Bertrand Girault. Ajoutez les milliers de données de géolocalisation récupérées ou les informations sur des lieux touristiques ou d’intérêts (via les portails, que les joueurs peuvent créer), vous obtiendrez le vainqueur de la guerre. Il n’est pas seulement vert ou bleu, mais aussi jaune et rouge…
Téléchargez Ingress sur www.ingress.com
Retrouvez notre reportage sur le géocaching
 

Velpeau, carte postale du quartier

Avant notre installation pour notre numéro spécial sur le quartier, tmv est allé tâter le terrain.

Velpeau
Elle salue un gamin sur sa trottinette, roulant tranquillement sur le trottoir. « Je le connais depuis tout petit, il a été dans la classe de ma fille, qui est aujourd’hui au collège », détaille Anne Désiré, présidente de l’association Velpeau interactif organisation conviviale et culturelle (VIOCC). Enthousiaste, elle raconte la bonne ambiance dans le quartier. « Il y a de l’entraide entre les habitants. On est dans l’échange, on se sent vite intégré », estime-telle. Pour illustrer ce sentiment, elle détaille quelques habitudes. « Quand l’école était le samedi matin, les parents se retrouvaient au Vel’Pot. Le vendredi soir aussi, en terrasse, quand il fait beau », poursuit-elle, les yeux rivés sur la place. Une place comme élément central du quartier. Le marché (jeudi et dimanche), marque les retrouvailles entre les habitants.
Ça braille, ça respire des multitudes d’odeurs et ça discute. Le moment revient dans les bouches de tous les habitants interrogés, fiers de leur emblème et du « plus grand marché de Tours ». En dehors de ce temps fort, le parking est visible. « Un gratuit dans le centre », souligne Christian, le photographe. Il tient son enseigne depuis 17 ans. « Je suis une sorte de dinosaure », se marre-t-il, derrière son comptoir. Il en a vu passer des boutiques, sur la place ou dans les rues adjacentes. « Avant, c’était l’endroit le plus commerçant de la ville », se souvient-il. Le quartier change. Témoin, à une centaine de mètres de chez Christian, le nouveau jardin collectif. L’association les Jardiniers Ambulants plante, arrose et cultive quelques mètres carrés sur la place. « Et puis, le quartier s’est rajeuni », continue le photographe. Famille, jeunes actifs avec ou sans enfants… La sociologie entière du quartier a été modifiée. « Avant, c’était un quartier d’anciens », assure-t-il. Cheminots. Des anciens, il en reste. Et s’il n’y en avait qu’une à rencontrer, il serait bon d’aller voir du côté de chez Paulette Barré. 94 ans, l’esprit toujours alerte. Elle habite la même maison, rue Bellanger, depuis 1938. « C’était un quartier de cheminots, populaire », raconte-t-elle, attablée dans son salon. Son mari travaillait d’ailleurs à la SNCF, « mais dans les bureaux », précise Paulette. Les rues ont changé de nom depuis. Celle délimitant le quartier côté gare de Tours (Édouard Vaillant) était connue sous le nom de rue de Paris. « Pour les transports, on avait même le tramway qui venait jusqu’ici », s’enthousiasme-t-elle, ressassant ses souvenirs.
Elle se rappelle de belles époques « quand elle faisait du basket, pique-niquait avec les autres petits ». Et aussi de moins heureuses, pendant l’Occupation, quand les Nazis avaient réquisitionné l’usine, qui prenait la place des actuels HLM. En déambulant dans le quartier, les petits passages, les impasses bardées de maisons avec de petits jardins sont au calme. Préservés de l’agitation de la place. La promenade offre des moments incongrus. Comme lorsque l’on croise un chat errant, non loin d’un panneau « chat lunatique ».
Velpeau, c’est aussi ces habitations dans des anciens hangars ou entreprises. Des gamins dévalant à toute vitesse pour aller jouer sur la place Velpeau. Qu’il pleuve, vente ou neige. Ces artistes mentionnés, comme Béatrice Myself, ces assos comme les Tontons Filmeurs. Pour une première visite, ça donne envie d’y retourner. G. V. Retrouvez la rédaction de tmv du mardi 19 au vendredi 22 novembre au bar Vel’Pot.
++ Retrouvez la rédaction de tmv du mardi 19 au vendredi 22 novembre au bar Vel’Pot.
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Rythmes scolaires : semaine de mobilisation

La Coordination des écoles appelle à plusieurs actions contre la réforme et dénonce des ratés. La mairie se défend.

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Un boycott, des manifs, une occupation. La Coordination des écoles de Tours (CIET) prévoit plusieurs actions ces prochaines semaines pour marquer son mécontentement face aux nouveaux rythmes scolaires. En écho à une action nationale d’autres collectifs de parents, une opération « classes vides » se déroule ainsi mercredi 13 novembre à Tours. Le lendemain, le CIET rejoindra trois syndicats, minoritaires dans l’Education nationale, qui ont appelé à une grève et à des manifestations dans tout le pays.
Sabrina Hamadi, représentante de la coordination à l’école Boutard, égrène les griefs. « Les enfants sont plus fatigués, il y a des problèmes d’hygiène, de logistique, avec seulement un tiers des animateurs promis », énumère-t-elle. La mère de famille met en avant des activités réduites (une ou deux) pendant la pause méridienne et une hausse des incidents (hospitalisations), sans toutefois les chiffrer. La Coordination des écoles note également un manque d’Atsem (Agent spécialisé des écoles maternelles) dans plusieurs écoles maternelles tourangelles.
Expérimentation
De son côté, la mairie martèle son mot d’ordre : l’expérimentation. Dans La Nouvelle République, Régine Charvet-Pello a déclaré tester « le dispositif sur une année, soit cinq périodes », rappelant que la forme définitive sera adoptée pour l’année scolaire 2014-2015. Le CIET s’indigne d’une telle lecture. « C’est maintenant qu’il faut agir, sinon, il ne va rien se passer », s’agace Sabrina Hamadi.
Quant aux problèmes soulevés par le collectif, Régine Charvet-Pello répond : « La sieste ? On ne note pas plus de fatigue que l’an dernier à pareille époque ». Elle a aussi déminé le point sur les études surveillées, critiquées pour leur manque d’encadrement. « 112 sont opérationnelles. Et s’il faut en ouvrir de nouvelles, la Ville répond toujours aux besoins », a-t-elle continué. Au niveau national, le Ministère a assuré que la réforme ne posait aucune difficulté dans 93,5% des 3 223 communes.

Le microspop de Mister Doc #6

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 6 : tir groupé dans le quartier des Halles.

Coco nut et les Barons du bayou
Coco nut et les Barons du bayou

Rue de la Longue échelle au Hurricanes Pub Les Barons du Bayou en trio, Coco Nut chant et banjo, Eric Pelle (Last Chance Garage) aux drums et un contrebassiste pour une relecture des racines américaines, festive et tonique, rejoints par Christiane Grimal ( Tijerina project) et Misty White, la vedette de la soirée avec son groupe rock’n’roll où elle chante et où elle tape. On pense aux Meteors, aux Cramps, à Dr Feelgood aussi : Guy « Petit Guy » Delcasse fête ses 62 ans en ondulant à la Elvis au milieu de jolies dames qui l’assistent. Dans l’audience, le peintre Jean Claude Lardrot : saviez-vous qu’au début des 80’s il a fait partie de « 2 hommes avec des boites », groupe culte dans la niche indé ? Première soirée du Festival Emergence au Petit faucheux pour 3 heures de plaisir non simulé : 51 shots le trio du pianiste compositeur Valentin Pommeroy ( 22 ans), et puis celui du batteur Franck Vaillant, haute musicalité pour trois virtuoses dont Bruno Chevillon à la contrebasse. Public mélé, du Ez3kiel Matthieu Fays à l’adjointe Colette Girard, du couple Guittier à Didier Sallé : on en sort tous groggy mais enchantés. Place Chateauneuf s’installe le camion-musée avec sa mascotte addictive. Rue de nuit, dans l’auto-radio les nocturnes de Georges Lang, le dernier Jonathan Wilson. Laurent Bouro et Vincent Gudernoz, s’exposent à la Boite Noire ( Paint it Black) ; Bluesy Roosters repeint l’Arcades Institute en Bleu… comme tes yeux. Salle des Halles les marchands du Temple de la musique s’installent alors que je m’endors.
Bonus ?
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/xgtleh »></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/xgtleh_guillain-le-vilain_creation » target= »_blank »>GUILLAIN LE VILAIN</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/xraypop » target= »_blank »>xraypop</a></i>[/nrm_embed]

L'aéronautique needs you !

Vous aimez voler ? Nous aussi : ça tombe bien, vous avez le forum des métiers de l’aéronautique qui se prépare pour le 15 et 16 novembre.

Avion qui vole...
On ne le sait pas assez, mais le secteur de l’aéronautique est l’un des seuls à échapper à la crise. La preuve : dans les dix ans qui viennent, c’est 50 000 emplois qui y seront créés en France. « Oui, mais ça fait combien chez nous ? », demanderez-vous fort justement, sachant que ce secteur est dominé par les régions Ile-de-France, Midi- Pyrénées et Paca. 321 entreprises relèvent du secteur de l’aéronautique en région Centre et emploient 19 000 salariés (source Gifas, 2012). Elles s’appellent, entre autres, Mechachrome, Zodiac Seats, Thalès, Esterline ou Lisi Aérospace et elles seront présentes au Forum des métiers de l’aéronautique, les 15 et 16 novembre, au Vinci.
La région Centre dispose également d’un aéroport dédié au fret (Châteauroux- Centre) et de 12 laboratoires de recherche travaillant en partenariat avec les principaux donneurs d’ordre du secteur. Le but de ce forum, c’est de faire mieux connaître aux jeunes et à leur famille les débouchés offerts par le secteur de l’aéronautique. Responsables de production et directeurs des ressources humaines viendront présenter les différents métiers tandis que les lycées professionnels, IUT et autres écoles d’ingénieurs détailleront leurs formations. Des conférences sur la partie industrielle ou sur le volet exploitation permettront d’aller encore plus loin. Et, bien sûr, comme le secteur de l’aéronautique fait partie de ceux qui transportent une part de rêve, l’association Touraine Planeur, qui fait voler environ 500 personnes chaque année, viendra avec un planeur grandeur nature. Le public pourra s’initier au pilotage sur deux simulateurs de vol et découvrir les mécanismes du vol sans moteur.
Forum des métiers de l’aéronautique, les 15 et 16 novembre, de 10 h à 18 h, au Vinci. Entrée libre. Manifestation parrainée par le spationaute Michel tognini, qui sera présent les deux jours sur le forum et tiendra une conférence, le samedi.

Escapade à Montpellier : l'envers du décor

On oublie les lieux touristiques de base et on creuse un peu. Montpellier et ses environs façon nature et culture.

Montpellier. (Photo Phovoir)
Montpellier. (Photo Phovoir)


>La Panacée

Le Centre de culture contemporaine montpelliéraine est située en plein cœur des superbes petites ruelles de l’Écusson, ancien lieu historique de Montpellier reconverti en galerie d’exposition d’art contemporain (expositions semi-permanentes). A découvrir aussi, brunch et bar avec de délicieux rhums planteurs, et une ambiance agréable et particulière vouée aux échanges, à l’art, à la fête. Le lieu, qui sort des sentiers battus, a été décoré par un groupe d’ architectes de moins de 30 ans. La Panacée s’attache à repérer et produire les artistes.
>>Promenade du Peyrou
La promenade du Peyrou, avec son parc et ses jardins, se situe à la périphérie de l’Écusson. Aménagée pour recevoir la statue équestre de Louis XIV, elle est l’un des lieux favoris des habitants de Montpellier, avec son château d’eau monumental ou encore l’aqueduc des Arceaux (classé monument historique). Attention aux heures d’ouverture ! Informations sur www.ot-montpellier.fr 
>>>Le lac du Salagou
Ce lac artificiel est situé à 50 km de Montpellier, direction Millau : ce qui est surprenant, c’est le sol rouge à cause du grès dans la région, donnant par là un visuel tout à fait étonnant et dépaysant. On peut y faire randonnées, VTT, pêche, baignade, équitation, sports nautiques et balades tranquilles…
Notre guide : Céline Poschmann. Cette jeune femme de 25 ans a choisi de quitter la Lorraine pour s'installer dans le sud et ouvrir son cabinet d'orthophonie. Elle vit désormais à Montpellier depuis 2009. (Photo DR)
Notre guide : Céline Poschmann. Cette jeune femme de 25 ans a choisi de quitter la Lorraine pour s’installer dans le sud et ouvrir son cabinet d’orthophonie. Elle vit désormais à Montpellier depuis 2009. (Photo DR)

>>>>Saint-Guilhem-le-Désert et les gorges de l’Hérault
Classé parmi les plus beaux villages de France, il se trouve sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-la-Compostelle. Il y a possibilité de faire une petite randonnée tranquille jusqu’au « Bout du monde » (le nom du chemin !), dans la crique bordée de falaises de 200 m. Ou monter la route des Crêtes jusqu’en haut des falaises (le Chemin des pèlerins avec d’anciennes ruines). Les plus sportifs pourront s’essayer au canoë dans les gorges magnifiques.
>>>>>Le Jam
École régionale de jazz et des musiques actuelles, le Jam est aussi une salle de concert, dotée d’une excellente acoustique et d’une programmation assez variée, sympathique et bien différente de grosses salles qui a déjà vu défiler Five Guitar Project, Michel Petrucciani, Steve Coleman, Hush..
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EN BREF
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OÙ MANGER ?
>L’Alchimiste, un petit restaurant qui ne paye pas de mine, tout petit et perdu dans une ruelle, mais vraiment mignon et pas très cher. Leur spécialité ? Camemberts rôtis à la framboise et cocktails maison ! 19, rue Roucher. 04 67 60 93 53.
>Aux 2 Fondues. La boisson officielle ? Un biberon de pinard ! Leur déco ? Culottes, strings, caleçons et soutiens-gorge punaisés aux murs ; de la musique. Ambiance géniale ! 5 rue du Faubourg de la Saunerie. Tél. 04 67 60 71 20.
OÙ BOIRE UN COUP ?
>L’incontournable « La Distillerie : de la bière, du rhum, du rock » : des quiz les lundis soir permettent de gagner des tournées au milieu d’une super ambiance et de la musique. Un bar dont la terrasse envahit toute la patte d’oie de la rue de l’Aiguillerie. En plus, on peut y savourer les hamburgers de l’extrême de Burger n co qui se trouve juste à côté…  67, rue de l’Aiguillerie. 04 67 86 41 15.
ESCAPADE_DISTILLERIE

Chroniques culture #7

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE JEU VIDEO
Assassin’s Creed iv : Black Flag
La légende Assassin’s Creed est de retour ! Dans le quatrième opus de la saga signée Ubisoft, incarnez un audacieux capitaine pendant l’âge d’or de la piraterie. Sur plus de 300 km2, au coeur des Caraïbes, partez à l’abordage de navires ennemis, chassez les bêtes féroces, déterrez des trésors dans les villes côtières… Déconseillé aux moins de 18 ans, Black Flag est un jeu aussi violent que sublime. Une vraie pépite ! Ps3, Xbox et bientôt sur PC, Ps4 et Xbox one, 70 € environ.
LE DVD
Jérémy Ferrari : Hallelujah bordel
Humour noir et provoc’, c’est le fonds de commerce de Jérémy Ferrari, jeune comique grinçant révélé dans l’émission « On n’demande qu’à en rire ». Son DVD immortalise un spectacle écrabouillant toutes les religions : l’exercice est délicat (coucou Dieudo), mais l’odieux Ferrari reste atrocement drôle et convainquant. 110 minutes délirantes et borderline + un supplément : Amen. sortie le 6 novembre.
LE CD
Bertrand Louis – Sans moi
Sur des textes de Philippe Muray, poète contemporain mort en 2003, Bertrand Louis poursuit sa route en dehors des sentiers battus de la production musicale francophone. Bertand Louis, c’est comme un Gainsbourg ou un Bashung qui n’auraient pas (encore) rencontrés la gloire. La gloire, Bertrand, il s’en fout. Son album âpre et sombre, est envoûtant comme un nuage de fumée nicotinée. Ce petit air de pop, ces bases de piano, ces batteries abruptes nous collent aux oreilles et on aime ça !
A LA TV
O’brother
Chic, une grande pépite de la comédie américaine sur notre petit écran plus trop allumé ces derniers temps. O’Brother, pour ceux qui auraient été cryogénisés ces dix dernières années, c’est l’histoire de trois frères tarés qui s’échappent d’un pénitencier américain dans les années 1930. C’est drôle, sale et c’est un des films cultes des frères Cohen. Nan, « franchemangue » au lieu de faire du streaming ce soir, dépoussiérez votre zapette.
À voir ce mercredi 6 novembre,
sur Arte, à 20 h 50.

Dix étapes pour devenir haltérophile

Vous en avez marre qu’on vous surnomme « gringalet » ? Envie de soulever de la fonte ? Tmv vous aide à démarrer l’haltérophilie. Prêt ? poussez… musclez !

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1 – sortir des clichés
Bon, d’accord, quand on parle de culturisme, vous vient en tête Stalone en train de gueuler « Adrienne ». Vous n’avez pas envie de ressembler à ça. On vous comprend. L’haltérophilie, ce n’est pas que des gros mecs pleins de testostérone qui s’injectent du Synthol pour faire gonfler leurs biceps enduits d’huile. Les culturistes, ce sont aussi des gens avec un petit coeur qui bat (certes, très fort).
2 – s’habituer au justaucorps
Oui, vous savez, le truc moulant, qui gratte, aussi sexy qu’un col roulé des années 90. Eh bien, c’est la tenue indispensable pour soulever des haltères de 100 kilos. Vérifiez que vos partenaires d’entraînement aiment les poils, sinon, passez un petit coup sous les aisselles.
3 – Acheter de nouveaux vêtements
Oubliez votre t-shirt blanc, taille S, col V, que vous arborez fièrement sur la plage l’été venu. Après avoir pris quelques muscles, vous risquez de ne pas rentrer dedans et d’étouffer. Ou de passer pour quelqu’un qui vole les vêtements de ses gamins. Alors, donnez un coup de neuf à votre garde-robe.
4 – Ne pas confondre craie et talc
Pour soulever la barre, vous avez le droit d’utiliser de la craie. Attention, le talc n’est pas autorisé, laissez-le aux bébés. Et si on ne veut pas se salir les mains ? À moins d’avoir des mains en peau de lézard, la barre va glisser et retomber sur vos pieds. Si vous ne nous croyez pas, prenez un cobaye (au hasard, un mec du Medef) et dites-lui d’essayer.
5 – suivre un peu
Devenez incollable sur les champions d’haltérophilie. Ça tombe bien, les championnats du monde se déroulent à Paris les 15 et 16 novembre. Soit vous avez le budget pour aller y assister au gymnase Élisabeth dans le XIVe arrondissement, soit vous le suivez sur lequipe.fr
6 – se remettre en question
Vous êtes comme tout le monde, vous avez vos petits complexes. Pas assez de fesses, ventre qui sort un peu trop : à l’approche des fêtes, vous redoutez le régime foie gras/pétillant/dinde aux marrons. L’haltérophilie, c’est un bon moyen de se sculpter sa silhouette et de reprendre un peu l’exercice. Surtout quand ça fait 5 ans que vous n’avez pas bougé de votre bureau.
7 – se culturer
Une fois que l’on devient supercostaud, la tentation est grande de devenir encore plus costaud. Alors on vous conseille de jeter un oeil sur l’excellent documentaire Bigger Stronger Faster. Sur le modèle de Super Size Me, vous n’aurez plus envie de regarder le foot américain et de vous piquer pour faire grossir vos petits muscles. Plus d’infos sur biggerstrongerfastermovie. com
8 – se désaltérer
Si vous n’avez pas compris, passez-nous un coup de fil.
9 – Acheter des revues
Quand on démarre dans un sport, il vaut mieux se documenter. Certes, cet article de tmv devrait vous aider, mais pour être au top du top, achetez Flex magazine ou Muscles et Fitness. Chez votre libraire, ces doses de lecture sont placées tout en haut. On vous connaît, ne déviez pas trop du regard, vous risquez de tomber sur de toutes autres lectures.
10 – Faire un essai
Bon, maintenant, vous avez les bases pour vous lancer. Mais avant d’aller crâner sur Instagram en gonflant vos muscles, le plus simple, c’est d’aller au club de l’US Tours. Vous aurez un bon aperçu de l’ambiance. Leur salle se trouve près du boulevard tonnellé. Plus d’infos au 02 47 37 88 94.

Une faim de lionceaux

Rassurez-vous, la cuisine vole un peu plus haut que le titre de cet article. Bonne lecture et bon appétit !

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On passe souvent devant pendant les après-midi shopping dans le centre- ville sans le voir. La rue Jules-Favre, offre l’avantage d’être toute proche des rues commerçantes, mais a l’inconvénient d’être peu attractive, passante. On s’arrête finalement peu par là. Mais bon, Les Lionceaux ont juste ce qu’il faut de caché, pour que les habitués puissent en parler comme d’une adresse qui compte en ville.
Les Lionceaux mène une deuxième vie depuis un peu plus de trois ans et l’arrivée à sa tête de Valérie Marsilly, une figure connue du service à la tourangelle. Déco bistrot, il faut aller voir dans les coins pour distinguer les détails un peu girly apportés par la nouvelle propriétaire. Lampions imprimés léopard, deux trois boules de papier rose façon pom-pom girl : le reste est cependant sobre, dans les tons neutres, pas à vous donner la nausée lorsque vous dégustez les plats. Dès les premières minutes, on s’est dit que tout allait bien se passer.
La carte se bouge
Malgré notre arrivée tardive, le service est rapide, agréable sans être trop envahissant. Aux murs, ces ardoises qui poussent comme des champignons dans les bonnes petites adresses du centre-ville. Vous connaissez déjà ce principe en vogue, si vous lisez notre chronique régulièrement : une formule qui change tous les jours, des produits frais et une carte qui ne reste pas trop longtemps figée.
Les Lionceaux rajoutent une autre formule : la carte des vins bouge aussi régulièrement. Quand le stock de bouteilles est bu, exclusivement au verre, la patronne change de référence. Les plats arrivent vite, c’est simple mais très bien présenté. La viande est belle, bien cuite. Les légumes ont été mixés, la purée très liquide sert finalement à saucer. La bonne idée ! Rapide, sain, pas cher : la prochaine fois que vous faites vos courses en ville, soyez curieux, ne loupez pas la bonne adresse !


Au menu
La spécialité
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C’est compliqué de mettre un seul plat en avant, car Les Lionceaux changent de carte continuellement. Arbitrairement, on a adoré cette entrée très simple mais maîtrisée composée de gambas croustillantes, avec sa petite sauce asiatique. Miam…
L’addition
Le gros avantage des Lionceaux, c’est que vous pouvez manger une formule complète pour 18 euros le midi. Le prix comprend l’entrée, le plat et le dessert. Sans être trop copieux, vous ne repartirez pas le ventre vide.
En pratique
Vous pouvez aller vous lécher les babines aux Lionceaux, c’est au 17 rue Jules-Favre. Ne faites pas attention à l’extérieur du bâtiment, à l’intérieur c’est très joliment décoré. Pour réserver (conseillé), c’est au 02 47 20 84 79.

L'esprit du Samurai

Ce week-end, c’est le Samurai Japon 2013 à Saint-Cyr-sur-Loire. Rencontre avec son fondateur, Masaharu Kobayashi.

 
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Nous avons rencontré Masaharu Kobayashi, l’organisateur de Samurai Japon 2013. Ce producteur d’émissions pour la chaîne Fuji télévision ne parle pas un mot de français. C’est Madoka Yasui, le vice-président de l’association Amitié Saint-Cyr Japon qui assure la traduction.
Expliquez-nous Samurai Japon…
Ce titre sonne de façon très poétique en japonais. Notre but, c’est de faire découvrir la beauté de notre pays aux Français. Nos intentions viennent du coeur, on dit « Shinkio » dans notre langue.
Comment est née l’idée d’un tel événement ?
Il faut remonter dans le temps. En 1900, des artistes japonais se sont rendus pour la première fois à l’exposition universelle de Paris pour montrer leurs traditions. Cet intérêt pour notre culture est en train de renaître en France depuis quelques années, avec des figures comme Takeshi Kitano ou Miyazaki.
Oui mais, pourquoi la France ?
Pendant l’ère Edo, qui s’étend sur 300 ans et qui prend fin en 1900, nous avons produit une culture très riche. Au début de l’ère Meiji, au XXe siècle, de nombreuses guerres ont alors secoué le pays. La France est venue nous aider, pour structurer l’armée, l’administration, le système judiciaire. De cette période, nous avons gardé un lien avec votre pays, une base commune.
Qui a été renforcé après la catastrophe de Fukushima ?
Le tremblement de terre de 2011 a produit de l’entraide, que ce soit entre Japonais ou avec des pays étrangers. Ce festival, c’est notre moyen de remercier les autres peuples pour leur soutien.
Vous pouvez nous en dire plus sur cet esprit du samurai ?
Pendant le festival, vous pourrez assister au Kabuki. Cette danse traditionnelle met en scène deux lions représentant un père et son fils (voir photo ci-dessus, NDLR). Dans ce spectacle, le grand lion essaye d’élever son petit enfant pour qu’il devienne audacieux. Cette histoire symbolise parfaitement cet esprit que nous voulons transmettre et faire perdurer.


En bref
Japon à l’Escale
C’est la salle de spectacles de Saint-Cyr qui accueille cet événement. Pendant deux jours, vous pourrez assister à des spectacles, des expos et des cérémonies sur la culture ancestrale du Japon.
Le vendredi 8, de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi 9 novembre, de 12 h à 18 h. Plus d’infos au 02 47 42 80 90.
 La Cérémonie du thé
Au Japon, boire du thé, c’est tout un truc : chaque geste est mesuré, la préparation se fait au millimètre près. Les Japonaises disent parfois que l’esprit de leur pays est contenu dans ces feuilles de thé.
Le shodo
La calligraphie a été élevée au rang d’art à part entière au Japon. Alors, quand il faut écrire Shinrabanshou, qui veut dire univers, c’est avec minutie et respect. Un vrai spectacle en somme.
Le maquillage
Là encore, ce n’est pas une simple affaire de fond de teint. Ichijo Junko est une artiste du maquillage et des compositions florales. Elle passe des heures à peaufiner ses modèles

Même pas mal Quai d'Orsay

La comédie de Bertrand Tavernier (si, si, c’est possible) arrive à trouver le ton qu’il faut pour cette histoire ponctuée d’humour, de poésie et d’un rythme envoûtant.

Quai d'Orsay
Après avoir filmé la France du XVIe siècle dans La Princesse de Montpensier, Bertrand Tavernier change de décor et passe au palais du ministre des Affaires étrangères. Antre du secret et des conciliabules en langues étrangères. Dans ce nouveau long-métrage, le cinéaste s’offre une immersion dans la vie politique moderne et adapte avec brio le premier tome de la bande dessinée éponyme d’Abel Lanzac et Christophe Blain. Le Quai d’Orsay version Tavernier, c’est la tanière d’Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires Étrangères (incarné par Thierry Lhermitte, très bon). Personne n’est dupe et tout le monde voit dans cette figure imposante la silhouette de Dominique de Villepin. Cet homme d’esprit s’est forgé une vision du monde à travers les écrits du philosophe grec Héraclite mais aussi de ses « camarades » hors norme. Il y a le consciencieux Maupas, son directeur de cabinet, alias Niels Arestrup (parfait dans son costume d’homme calme et réfléchi), sa horde de conseillers (dont une allumeuse qui se révèle courageuse et un obsédé de la nourriture), mais aussi Arthur Vlaminck (campé par Raphaël Personnaz), un jeune universitaire embauché au ministère pour écrire les discours du ministre, notamment celui à la tribune des Nations-Unies à New York.
Ce qui n’est pas une mince affaire pour ce jeune recruté, qui doit non seulement faire face à la susceptibilité et l’exigence du ministre mais aussi graviter autour d’une sphère politique où stress, ambitions, objectifs, tensions, coups fourrés et retournements de situations diplomatiques font partie du quotidien. Derrière le pseudo d’Abel de Lanzac, l’auteur de la bd s’est largement inspiré de sa vie pour ce personnage de jeune ghost writer dévoué. Derrière lui se cache Antonin de Baudry, ancien conseiller de Dominique de Villepin. Réticent à une adaptation, il a accepté l’offre de Bertrand Tavernier, sous réserve de scénariser lui-même le film. Cette comédie tire d’abord sa force de ses personnages, attachants, et de ses dialogues tour à tour drôles, sérieux, métaphoriques, justes, mais surtout rapides et animés, ce qui confère à l’oeuvre un rythme particulièrement prenant. Certaines saynètes burlesques et parfois ridicules (les scènes de l’envol des feuilles quand le ministre claque une porte ou la tirade sur l’intérêt d’utiliser un stabilo fluo) viennent contrebalancer de manière comique le sujet de ce film. Parce que la politique n’est pas toujours de tout repos…
 

La tambouille du label "fait maison"

Débats politiques, volonté de cuisiner sain après les scandales alimentaires… Le « fait maison » est devenu un totem. Même si le concept reste discuté et apparaît presque impossible à définir.

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Il a le sourire aux lèvres. Les yeux bleus remplis de fierté, une voix rauque animée par la passion. « Des radis noirs, carottes nantaises… », énumère Benoît Pasquier, planté au milieu de la cuisine de son restaurant, le Saint- Honoré. Des légumes qu’il cultive luimême dans une parcelle de 800m2 sur les bords de Loire, à moins de deux kilomètres de son restaurant. « Avec mes légumes, je me fais plaisir. Et quand les clients en prennent aussi, c’est une récompense », déclare-t-il. Le mot « passion » lui revient régulièrement à la bouche pour expliquer sa démarche.
La méthode de Benoît Pasquier est singulière. « Il en faut des fous comme Benoît », rigole Florent Martin, le patron du Martin Bleu. Ces deux chefs tourangeaux sont, à leur manière, des représentants du « fait maison » : une cuisine saine, élaborée avec des produits frais de saison. S’il ne possède pas son potager, Florent Martin travaille avec des aliments bruts, transformés au restaurant, achetés chez les maraîchers et les poissonniers de la région.
Retour aux valeurs
L’engouement pour le « fait maison » reflète une nouvelle ère dans la restauration française. « On va rentrer dans celle de la cuisine éthique et morale », relève Kilien Stengel, chargé de mission à l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA). « Le consommateur souhaite un retour aux valeurs », ajoute Sandrine, co-gérante de la Table de Sandrine, un petit bistrot à deux pas de la place de la Tranchée. Thierry, son mari, cultive un potager pour leur enseigne.
Si le terme « fait maison » semble familier, c’est qu’il a été abondamment utilisé ces derniers mois. Dans les innombrables émissions de cuisine, bien entendu, et au parlement. En juin dernier, le label « fait maison » entre dans le projet de loi surDOSS_PHOTO1 la consommation. Une dizaine de grands chefs, dont Alain Ducasse, souhaite apposer cette étiquette sur les menus. Leur envie : mettre en avant les restaurants de qualité, en opposition aux assembleurs ou réchauffeurs de produits industriels. Seulement, le Sénat retoque l’amendement en septembre dernier. Une des raisons ? Le « fait maison » est difficile à définir. « Légalement parlant, ça ne veut pas dire grand chose. S’il y a une entrecôte réchauffée et une sauce faite maison, le plat aurait pu être qualifié de fait maison… », relève Thierry, le chef de la Table de Sandrine. Quand il s’agit de trouver la définition, chaque restaurateur interrogé égrène sa recette, certains relèvent le côté « marketing » du concept.
« Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant… »
Surfant sur la vague et pensant que le 100 % « frais » est utopique, Alain Tortosa refuse un schéma binaire. Client et non chef, il a lancé avec sa femme un annuaire sur Internet, prônant « la transparence ». Fondateurs du site restaurantsquifontamanger.fr, ils demandent aux restaurants qui désirent en faire partie d’indiquer la proportion de plats « faits maison » dans sa carte.
Au-delà des débats, des solutions s’esquissent pour progresser sur la voie d’une telle cuisine. Jean Bardet, double étoilé Michelin à la retraite, préconise de se tourner « vers les produits de saison, et d’avoir une carte réduite. La cuisine doit être juste avec la nature ». Florent Martin plaide lui pour plus de régulation. « Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant », déplore-t-il. Comme lui, Benoît Pasquier est catégorique.  Il y a ceux qui cuisinent de A à Z avec des produits frais, et les autres. Après avoir fustigé le lobby agro-alimentaire, il rajoute une dernière couche. « Tout est une question de volonté. Il est simple de mettre une carte en place, de la changer en permanence selon les saisons ».
DOSS_2Mais derrière les histoires sémantiques, un constat. Le « fait maison » coûte plus cher et demande un effort supplémentaire pour les restaurateurs. En temps d’abord. Benoît Pasquier passe « au minimum quatre heures par jour, en pleine saison », dans sa parcelle. Florent Martin évoque « ses gars », qui épluchent les patates en dehors de leurs heures de service. Le « fait maison » a également un prix. « Le poisson que je prends à la Criée des Sables d’Olonnes, je le paie 20 % plus cher qu’à Métro », indique Benoît Pasquier. « On ne peut pas faire un menu à 10 euros avec seulement du fait maison », estime de son côté Sandrine. L’exemple de Jean Bardet n’est pas représentatif mais probant. Au Château Belmont, il disposait d’un immense jardin, avec « 250 variétés de tomates, 170 plantes aromatiques », qui mobilisait un botaniste, deux jardiniers et lui coûtait « 150 000 euros par an », détaille-til.
Standardisation du goût
Ce qui apparaît derrière le « fait maison », c’est peut-être le début d’une fracture entre les restaurateurs soucieux de la qualité de leurs produits et ceux qui utilisent des plats déjà transformés. Selon une étude commandée par le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat), 31 % des restaurateurs déclarent utiliser des produits industriels dans leur cuisine. Le chiffre grimpe chez les chaines et franchises. Xavier Denamur, un des grands chefs engagés dans la cause du « fait-maison », évalue à 70 % le nombre d’enseignes utilisant des mets déjà préparés.
Cette généralisation des produits industriels n’est pas sans conséquence sur nos palais. « Il y a une standardisation du goût », déplore Florent Martin. Une impression confirmée par Alain Tortosa : « Les clients sont éduqués à la malbouffe. Si on sert un plat maison, certains vont même aller jusqu’à trouver que ce n’est pas bon ». L’effet inversé, en somme. Placer les restaurateurs en première ligne de cette décadence du goût serait injuste. Le consommateur porte sa part de responsabilité. Florent Martin rit jaune. « Le plat le plus mangé dans notre pays, c’est la pizza. Et pas celle préparée avec de la pâte ou sauce tomate maison… », soupire-t-il. Alain Tortosa conclut : « Le consommateur doit également réapprendre la notion du temps. Il en faut pour cuisiner. Dans un restaurant, c’est normal d’attendre… »


EN PLUS
>>>>Notre sélection pour les rencontres de l’IEHCA
>>>>32,15 €
C’est le budget moyen par personne au restaurant, selon une étude Harris Interactive. 37 % des Français y vont tous les mois. (Étude réalisée du 15 au 23 février 2012 auprès d’un échantillon représentatif selon la méthode des quotas de 1.000 personnes âgées de 15 ans et plus).
>>>>C’est quoi un « maitre restaurateur » ? 
Une appellation lancée en 2007, qui préfigure le label « fait maison » appuyé par des chefs et parlemantaires. Attribuée par la Préfecture après un audit d’un organisme indépendant sur 32 critères précis, elle reste méconnue ou peu utilisée.
>>>>22 kilos par seconde
Chaque seconde, 22 kilos de plats préparés sont vendus en France. En général, la consommation par habitant de ces plats a augmenté de 5,5 % par an entre 1960 et 1980, et de 5 % entre 1980 et 2001, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Les bonnes tables de l'IEHCA

Nous avons épluché le programme des 9es Rencontres de Rabelais sur le « fait maison » pour vous en offrir la crème de la crème.

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La cérémonie
S’il y a bien un événement à ne pas rater, c’est la remise des doctorats Honoris Causa à quatre chefs qui défendent la cuisine française dans le monde. Une première nationale. Martin Berasetegui (Espagne), Kiyomi Mikuni (Japon), Philippe Rochat (Suisse) et Pierre Wynants (Belgique) recevront ce titre honorifique. Fac des tanneurs, salle thélème, le jeudi 7 novembre à 16 h.
La table de cantine
Est-ce possible de faire maison quand on cuisine pour la restauration collective ? La question est posée à Christian Huc, directeur d’une coopérative bio qui fournit directement les professionnels en Bretagne, Philippe Durrèche, consultant et Laurent Terrasson, le rédacteur en chef du magazine Cuisine collective. À voir s’il y aura une bataille de purée à la fin. Le vendredi 8 de 15 h à 17 h. Fac des tanneurs, salle thélème.
La table des définitions
Si vous avez lu notre enquête sur le « fait maison », vous avez compris qu’il est difficile de définir cette notion. Voire presque impossible. Le problème, c’est que chacun a un peu son idée sur la question et que le terme reste encore jeune. Plusieurs grands chefs (au hasard : Michel Troisgros, Dominique Loiseaux pour ne citer qu’eux) seront présents. Vous remarquerez que certains font partie du groupe qui a eu l’idée de mettre le terme dans une loi. Le vendredi 8, de 15 h à 17 h.
La table pratique
Oui, parce que c’est sympa de parler de bouffe, mais le mieux c’est de voir comment on cuisine. Les Rencontres François Rabelais organisent un happening avec Tours à table (qui propose des ateliers de cuisine pour les particuliers). Le challenge : cuisiner sans épice. Le vendredi 8, de 15 h à 17 h. À la nouvelle adresse de tours à table, 45 rue Bernard- Palissy.
Nous vous proposons seulement une carte réduite du programme. Le reste se trouve sur le site de l’iehca. Pour participer aux ateliers, il faut s’inscrire en ligne sur le même site.
>>>>>>> Et aussi : notre article « La tambouille du fait maison »

Mariages Chinois, La mise en examen de Jean Germain décryptée

Le maire de Tours a été mis en examen la semaine dernière, ça veut dire quoi ?

MAriages chinois
La nouvelle est tombée la semaine dernière. Le maire de Tours était entendu toute la journée du mercredi 30 octobre par trois juges d’instruction. Après onze heures d’interrogatoire, Jean Germain est sorti avec une double mise en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics ». Les avocats de Jean Germain entendent saisir la chambre de l’instruction pour annuler cette mise en examen avant les municipales. Une requête qui a peu de chance d’aboutir.
Que risque Jean Germain ? Si le premier chef est confirmé, il encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le second est passible d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans et d’une amende de 150 000 euros. Seulement, tout sénateur français bénéficie d’une immunité. L’article 26 de la Constitution stipule qu’un parlementaire ne peut faire l’objet d’une arrestation ou de mesures restrictives sans l’autorisation du bureau de l’assemblée concernée. Celui du Sénat a pour le moment refusé de lever son immunité.
Pour rappel, la justice soupçonne la municipalité de Tours d’avoir donné, sans être passée par la procédure d’appel d’offres, l’organisation de « Noces romantiques en Touraine » à la société Lotus bleu. L’entreprise, codirigée par Lise Han, proposait un voyage à des couples chinois avec un mariage factice à la mairie de Tours. Sauf que cette entrepreneuse d’origine taïwanaise était également employée à la mairie de Tours. Elle avait ensuite été embauchée par l’office de tourisme pour un emploi que la justice considère comme fictif. Après Lise Han, son ex-compagnon, son mari actuel, le directeur de l’office de tourisme et le directeur de cabinet de Jean Germain, la liste des mis en examen s’allonge. À quelques mois des municipales, l’image du maire est écornée, mais il reste le candidat incontesté au Parti socialiste.

Le microspop de Mister Doc #5

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 5 : Halloween aux Rockomotives : Même Pas Peur !!

Hello Arno, ça va, la transe ?
Hello Arno, ça va, la transe ?

Merde, des mômes sonnent à ma porte, j’ai oublié Halloween ! Pas de sucreries à donner : ils m’envoient des malédictions, un coup à se prendre une prune entre Tours et Vendôme où nous filons au festival Les Rockomotives. Le Transformer de Lou Reed écouté, nous sommes face au Minautore muté en un freemarket du son moderne Zé équitable. Stand du label Another Record (j’achète la compil), borne d’écoute de Lelectrophone (les groupes de la région), vins du coin, bonne bouffe du coin (y’a même Boogers qui aide au comptoir), des artistes qui traînent (Mesparrow heureuse de croiser des copains car toujours sur la route).. Premier groupe, Fat Supper, un peu new wave daté, bof, suivi de Louis Jean Cormier le quebecois leader de Karkwa (J’aime Ben ça), suivi de l’univers vénusien de Mesparrow (c’est de l’art, c’est beau, je pense à Laurie Anderson, la veuve de Lou). Arno nous file une grande claque avec à la guitare le complice de PJ Harvey, John Parish ( !!), pour un set de rock-hard-pub-blues entre Captain Beefheart et le premier Stooges ; intense du début à la fin, culte mojo et black juju, Arno en transe, en corps à corps avec la musique ; un ancien de TC Matic aux claviers manie le Moog au pinceau. A la sortie dans le bar, King Salami balance son rockab’ métissé dans nos yeux explosés. Les Rockomotives sont vraiment les Trans de chez nous ; chapeau bas au sorcier Richard Gauvin… Promis, l’année prochaine je lui amène des bonbons.

Bonus : Iggy a vendu son âme au Bon coin ?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9P87riJM-rE[/youtube]