Cap sur l’emploi avec la formation en alternance

Pourquoi et comment se lancer dans une formation en alternance : voici quelques clés pour ne rien rater !

67 % des élèves de CAP en 2022 ont trouvé un emploi dans les six mois suivant leur diplôme (Dares – 73 % pour les bacheliers professionnels), 75 % pour les diplômés du BTS, et on ne vous parle même pas des étudiants sortant d’une licence pro. Enfin si, on vous le dit quand même pour les diplômés de 2020 : 92 % ont trouvé rapidement un boulot, alors bravo !

L’alternance serait-elle donc la voie royale pour décrocher un emploi ? Pour certains métiers, la question ne se pose même pas : tous les métiers de l’artisanat ou du bâtiment par exemple, qui impliquent des savoir-faire techniques, pratiques, passent forcément par l’alternance, et depuis un bout de temps !

Coiffure, mécanique, menuiserie, cordonnerie, maçonnerie… Pas d’autre option que d’être sur le terrain pour devenir un pro. Et pour les élèves, c’est le moyen de toucher du doigt dès les premiers mois de formation le métier qui les passionne.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours.et dans un salon de Tours centre.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours et dans un salon de Tours centre, est ravie de son choix : « Mon stage de 3e m’a permis de confirmer que je voulais bien être coiffeuse, donc aller en seconde générale aurait été pour moi une perte de temps, car je savais ce que je voulais ! Et on n’est pas nul parce qu’on va en voie professionnelle, il faut arrêter les clichés : si c’est le métier qu’on veut faire plus tard, il ne faut pas hésiter ! »

Trouver un salon qui l’accueille n’a pas été simple, mais les efforts ont payé, et aujourd’hui Pénélope fait les shampooings, les soins, bientôt les couleurs, et dans quelques mois des coupes. Au CFA comme au salon, Pénélope est traitée comme une adulte, à 16 ans tout juste.

C’est sans doute la grosse différence pour les élèves qui choisissent l’alternance : on quitte le statut de simple élève pour endosser l’habit du salarié. Et ce, qu’on soit mineur en CAP, ou prochainement diplômé du supérieur. Pour Matthieu, qui a opté pour la licence en alternance pour sa 3e année de Bachelor Communication à Tours, avant un Master Diplomatie et relations internationales à Paris, « l’alternance m’a permis de monter en maturité, et j’aurais presque préféré commencer l’alternance dès ma deuxième année si c’était possible ».

Olga, étudiante en Bachelor Marketing & Communication.

Olga, aujourd’hui étudiante en Bachelor Marketing & Communication en alternance, a trouvé la formule qui lui convenait : « J’ai fait deux fois la première année de psycho, et je me suis arrêtée à la fin de la L2. C’était la période Covid, mais je crois que même en temps normal le système ne m’aurait pas convenue. J’avais besoin d’être un peu plus dans l’action. »

Si d’un établissement à l’autre, les rythmes de l’alternance varient (2 semaines sur 4 en entreprise pour les Bachelors de l’IUT de Tours, 3 jours par semaine chez Pigier, tous les après-midis pour les alternants du Cercle Digital…), le principe reste en effet le même : acquérir une véritable expérience professionnelle au cours de sa formation, en étant salarié d’une entreprise.

Salariés pas comme les autres

Congés payés, 35 h hebdomadaires, contrat de travail, arrêts maladie… L’alternant est en effet un salarié à part entière pour ce qui est du statut. Dans la pratique, charge à l’employeur de ne pas oublier que les alternants ne sont pas tout à fait des salariés comme les autres ! Encore en formation, c’est un expert en devenir, pas encore 100 % efficace sur les missions qui relèvent de son champ d’activité.

Et hors de question de lâcher l’alternant dans la nature : en entreprise comme dans son centre de formation, il est placé sous la responsabilité d’un tuteur ou d’une tutrice qui l’encadre tout au long de son année d’alternance.

Côté entreprise, il faut donc regarder plus loin que le bout de sa fiche de paie. Certes, l’alternant est rémunéré de 50 % à 100 % du Smic (selon son âge et son niveau de formation), avec une exonération de cotisations sociales. Il coûte moins cher qu’un professionnel qualifié, mais il est aussi là moins souvent, et n’a pas encore toutes les clés pour exercer son métier en autonomie totale. Attention ! L’alternant c’est aussi plein de bonnes choses : de l’énergie, l’envie d’apprendre, des compétences au goût du jour puisque sa formation est en cours, et plein de bonnes idées à apporter !

Texte et photos : Emilie Mendonça / Photo ouverture : Adobe stock


> Retrouvez notre dossier complet sur l’alternance en cliquant ICI

 

Toit, toit, mon toit… Notre dossier spécial immobilier à Tours

Achat ? Location ? Neuf ? Ancien ? … Retrouvez notre dossier spécial immobilier cette semaine et suivez le guide.

On le sait, le logement traverse actuellement une crise importante. Matériaux trop chers, taux d’intérêt en hausse, inflation, normes environnementales de plus en plus drastiques… Ça secoue sérieusement sur le secteur.

Pour se loger, il y a plusieurs stratégies possibles. On peut opter pour le neuf ou préférer l’ancien. On peut choisir du clé en main ou se lancer dans des travaux. Ou alors, on peut choisir de rester en location…

Retrouvez notre dossier spécial immobilier dans le numéro 449 de tmv.

A télécharger en cliquant juste ici !

Série Jobs d’été [2/2] Animation et agriculture : témoignages et conseils

À peine le printemps… mais il faut déjà penser à l’été ! Pour tous les étudiants et autres travailleurs saisonniers, c’est en effet dès maintenant ça se prépare ! Second volet de notre série sur les jobs d’été.

ANIMATION : PATIENCE ET RELATIONS HUMAINES

Tous ces enfants qui partent en colo ou qui fréquentent le centre de loisirs pendant que papa-maman sont au travail, qui s’en occupe ? Peut-être vous !

Pour exercer les fonctions d’animateur-animatrice auprès de mineurs, il est fortement recommandé d’être titulaire du BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). Mais ce n’est pas obligatoire : les structures d’accueil doivent avoir au minimum 50 % de leur effectif diplômé, ce qui laisse un peu de place pour les passionnés qui n’ont pas (encore) ce sésame.

Et pour les séjours adultes (souvent des séjours adaptés, pour personnes handicapées), plus de quota, comme le précise Aurélie Tireau de l’association LCV – Loisirs Culture Vacances : « Nos animateurs n’ont pas forcément de diplôme ou de formation spécifique, même s’ils sont souvent étudiants en psychologie ou dans le paramédical et le médicosocial. L’essentiel est d’être motivé, à l’écoute, et de comprendre en quoi consistent nos séjours. »

Cécile, 21 ans, animatrice en séjour adapté

« J’ai travaillé pour plusieurs associations, et j’ai mon BAFA. Ça m’est toujours utile pour la partie animation, qu’il faut concevoir avec l’équipe, mais pas obligatoire. Certaines associations proposent une formation avant de nous envoyer en séjour, c’est l’idéal ! ».

Le +

Le travail en équipe et les échanges humains avec les collègues et les adultes dont on s’occupe. Ce sont des relations fortes qui se tissent !

Le –

Les horaires, car on travaille 6 jours sur 7, souvent de 8 h à 23 h ou plus. Et le salaire, qui varie beaucoup d’une association à l’autre.

Le conseil : bien se renseigner sur l’association et le séjour (quel degré d’autonomie des pensionnaires, la taille du groupe…) pour être sûr de vivre une bonne expérience.

Madeline, 21 ans, animatrice en centre de loisirs

« J’ai travaillé pour plein de structures différentes, et tout peut changer de l’une à l’autre ! Maintenant je travaille plutôt en centre de loisirs, car les colonies c’est très prenant. »

Le +

En centre de loisirs les horaires sont mieux cadrés qu’en colo, on est sur du 35 h-40 h par semaine.

Le –

Le salaire n’est pas extraordinaire, et le BAFA est plus souvent exigé.

Le conseil : faire connaissance rapidement avec l’équipe d’animation, car ça va déterminer l’ambiance du séjour. Bien s’entendre avec ses collègues c’est essentiel.


AGRICULTURE, SOUS LE SOLEIL TOURANGEAU

« Pour les étudiants, les propositions d’emploi vont surtout concerner la castration des maïs, ou les récoltes de fruits et légumes. Tout ce qui concerne la vigne ou les travaux des champs (conduire des tracteurs par exemple) s’adresse plutôt à des travailleurs saisonniers, qualifiés », explique Julien Primault, du Groupement d’Employeurs de Touraine (affilié à la FNSEA et la Maison des Agriculteurs).

Et, pour le maïs comme pour le maraîchage, la solution, c’est de passer directement par l’exploitant, ou de fréquenter le site web de Pôle Emploi !

Marie, 17 ans, castreuse de maïs

« Franchement, c’est pas facile ! Il faut parfois être dans les champs avant 7 h du matin, et même comme ça il peut faire chaud. Mais c’est un bon moyen de se faire un peu d’argent quand on n’a pas d’expérience et qu’on est mineur, et si l’équipe est sympa on passe de bons moments. »

Le +

Hmm… le bronzage ? La vie au grand air ? On a souvent ses après-midi de libres aussi.

Le –

Le rythme, pas toujours simple si on n’est pas du matin comme moi !

Le conseil : trouver un bon chapeau et des bons gants pour ne pas se blesser. Et comme les horaires peuvent changer d’un jour sur l’autre, bien se renseigner sur la manière de se tenir au courant.


Photo ouverture illustration : Freepik
M.M.

Série Jobs d’été [1/2] Hôtellerie, restauration, tourisme : témoignages et conseils

À peine le printemps… mais il faut déjà penser à l’été ! Pour tous les étudiants et autres travailleurs saisonniers, c’est en effet dès maintenant ça se prépare ! Premier volet de notre série sur les jobs d’été.

HÔTELLERIE-RESTAURATION : EN SALLE OU EN COULISSES, ÇA BOUGE TOUT LE TEMPS

Durant plusieurs mois, le secteur de l’hôtellerie-restauration a fait savoir qu’il peinait à recruter. Crise des vocations ? En tout cas, pour cet été, les affaires reprennent avec la saison touristique. Courir d’une table à l’autre, être aux petits soins pour les clients, enchaîner les cocktails (en les servant, pas en les buvant, soyez sérieux !), préparer les chambres façon 24 h chrono… Ce sont des métiers qui bougent !

Pascal Brault, directeur du château d’Artigny et président de l’association professionnelle Touraine Hôtels, rappelle que dans l’hôtellerie comme dans le tourisme, la saison s’étale d’avril à l’automne. Malgré cela, les recrutements pour juillet-août sont toujours possibles. Et pas besoin d’être un pro du milieu : « Il y a vingt ans on recrutait sur un CV et une formation en école hôtelière, ce n’est plus le cas maintenant. La motivation et le savoir-être sont essentiels, tout comme l’aptitude à apprendre vite. Et pour le savoir-faire, nous pouvons former nos futurs collaborateurs ! Et aujourd’hui, restaurateurs et hôteliers font des efforts pour limiter les coupures, alléger les rythmes, pour proposer une vraie qualité de vie au travail à leurs équipes. »

Kylian, 21 ans, serveur en brasserie

« J’ai commencé il y a 2 ans et chaque été je suis repris au même endroit. J’ai mes habitudes, et même si au début j’ai un peu galéré à trouver le rythme, depuis j’ai progressé et ça roule ! ».

Les +

J’aime le contact avec la clientèle, et le travail en équipe. Et puis il y a les pourboires, c’est un beau petit plus si on se débrouille bien !

Les –

Le rythme est parfois intense ! On finit souvent tard le soir, on travaille le weekend…

Le conseil : bien dormir, bien manger, car il faut tenir sur la durée !


TOURISME : DO YOU SPEAK ENGLISH ?

Dans la plupart des monuments de Touraine, ça recrute ! Accueil, billetterie, snack… Des postes sympas auxquels on peut prétendre sans formation spécifique. Mais où les langues étrangères sont les bienvenues, puisque la clientèle internationale est bel et bien de retour dans notre beau Val de Loire !

Apolline, 20 ans, hôtesse d’accueil

« J’ai travaillé tout l’été dernier dans un grand aquarium de bord de mer, à l’accueil et la billetterie. Mon rôle consistait à accueillir les clients, donner ou récupérer les audioguides, répondre à leurs questions, m’occuper du vestiaire… »

Le +

Ça fait un peu d’argent, et une expérience professionnelle !

Le –

C’est assez fatigant, on est souvent statique, debout, et ce n’est pas très enrichissant car les missions ne sont pas passionnantes. On se fait parfois crier dessus, mais ça pourrait être pire.

Le conseil : en entretien, il faut montrer qu’on est motivé(e), souriant(e), patient(e) ! Et si on parle plusieurs langues c’est un atout !


 

Choisir un métier dit « genré » : les conseils d’Alice Dupond du Centre d’Information et d’Orientation

Alice Dupond est psychologue de l’Éducation nationale dans un Centre d’Information et d’Orientation (CIO). Une ressource essentielle pour vous aider dans votre orientation…

Comment les jeunes ont évolué sur leur orientation vers des métiers genrés ?

Dans nos statistiques, nous recevons plus souvent des jeunes filles car elles se questionnent sur leur avenir. Certaines sont intéressées par des métiers masculins, il y a une évolution de ce côté. En troisième, les jeunes ont encore du mal à affirmer leur choix. Les questions deviennent plus sereines et matures en terminale sur ces métiers.

Comment le milieu scolaire s’empare-t-il de cette question ?

Nous développons de plus en plus de partenariats avec les enseignants pour qu’ils puissent se rendre compte de la façon dont ils peuvent présenter, par exemple, les mathématiques et décourager les jeunes filles. On explique qu’il est important d’avoir le même niveau d’exigence avec les jeunes filles et les jeunes hommes.

En lycée professionnel, les familles de métiers instituées en seconde font beaucoup dans ces changements : les métiers de la beauté et du bien-être, par exemple, regroupent coiffeur et esthéticien, ce qui fait que des jeunes hommes qui se projetaient barbier vont peut-être changer d’avis pour l’esthétique. De même pour les métiers de la gestion administrative, du transport et de la logistique : en seconde, le jeune aura découvert ces métiers différents qui vont du secrétariat au transport et fera son choix de spécialité en première.

Quel travail menez-vous dessus au CIO ?

Nous essayons de voir le jeune dans sa singularité et globalité, analyser sa situation, ses problématiques, au cas par cas. Lorsqu’on le reçoit en entretien individuel, nous sommes très attentifs à ce que nous présentons sur les métiers dits genrés. Nous travaillons sur l’estime de soi, la confiance et les atouts de l’étudiant(e). Il faut faire passer l’idée que ça paraisse naturel et normal qu’il veuille travailler dans ce métier normalement réservé à l’autre univers.

Nous encourageons aussi les jeunes à se rendre compte sur le terrain du métier, faire des stages.

Quels sont les principaux obstacles que vous constatez ?

C’est un choix professionnel important, qui peut être anxiogène pour le jeune. Il faut dédramatiser, relativiser un choix qui serait fait pour la vie. C’est parfois la famille que nous devons rassurer, qui a peur que son enfant se dirige vers ce métier trop féminin ou masculin, ou un bac professionnel qui ne serait pas assez valorisé. Les enfants ont parfois l’impression que les parents les empêchent de faire ce métier mais c’est parce qu’ils sont anxieux.

Ces métiers que l’on pense « genrés » : tout est (pourtant) possible !

Pas plus qu’il n’y a des jeux pour les filles et d’autres pour les garçons, il n’existe pas de métiers interdits aux unes ou aux autres. Ce qui compte, c’est la passion et, même si parfois le chemin est rude, tout est possible !

Des femmes cheffes cuisiniers étoilées, d’autres qui commentent les matchs de foot ou de rugby masculins à la télé, ou encore des hauts gradées dans les métiers de la sécurité… Cela aurait été impensable il y a encore quelques années. Signe que les mentalités ont évolué. Mais attention, ne nous emballons pas, ces exemples médiatiques demeurent des exceptions dans certains domaines. Les évolutions sont lentes…

Car dans les faits, « on observe une ségrégation genrée très forte, avec des métiers surreprésentés chez les femmes et chez les hommes à la fois au niveau numéraire et symbolique », analyse la sociologue Marie Buscatto. « Si la mixité progresse dans certaines professions qualifiées, la polarisation des métiers entre les hommes et les femmes s’accentue du côté des emplois moins qualifiés. »

Socialisation marquée dès l’enfance

Dans son livre « Sociologie du genre », elle relève que quasiment la moitié des emplois occupés par les femmes sont concentrés dans une dizaine des 86 familles professionnelles : aides à domicile et aides ménagères, assistantes maternelles, agentes d’entretien, aides-soignantes, infirmières et sages-femmes, secrétaires, vendeuses, employées administratives de la fonction publique, enseignantes, employées de la comptabilité, employées administratives d’entreprise, employées de maison.

Dans ces métiers, plus de 77 % des employés en moyenne sont des femmes. En cause, une socialisation marquée qui s’applique dès l’enfance, dans les goûts, les pratiques sportives et culturelles, et dans le choix de l’orientation. Dans leur vie professionnelle, « les jeunes filles sont confrontées à la dévalorisation de leur métier quand elles vont vers des métiers masculins alors que les hommes sont confrontés à une dévalorisation de leur personne quand ils exercent un métier féminin », décrypte la sociologue.

Yann Maurel-Loré, esthéticien

Sont-ils des vrais garçons ? C’est la question qu’est habitué à entendre Yann Maurel-Loré, esthéticien et créateur de la marque bio Estime et Sens. Marié, père de trois enfants, on lui demande souvent s’il n’est pas homosexuel. Âgé aujourd’hui de 52 ans, il était le premier homme diplômé d’un BTS d’esthétique en France.

« Il y a 30 ans, l’esthétique pour un homme, c’était seulement être maquilleur ou vendeur de parfum. Aujourd’hui, les esthéticiens sont plus nombreux avec la clientèle homme qui augmente. J’en connais aussi trois qui exercent en cabine pour faire de l’épilation pour femmes. » Une petite révolution dans le milieu.

Pour y parvenir, « à partir du moment où la famille vous suit, je ne vois aucun obstacle. Il faut être motivé, passionné et également respectueux, car certains hommes arrivent dans le métier en terrain conquis, comme si c’était gagné. Non, il faut faire ses preuves. »

Grégoire, « sage-femme »

Montrer ses compétences avec humilité, c’est également ce qu’apprend à faire Grégoire, nouveau « sage-femme » à l’hôpital. Diplômé l’année dernière, il fait partie des 2 % d’hommes dans ce métier. « Ma famille exerçait dans le soin donc je ne me suis pas rendu compte que c’était un métier féminin. C’est quand je me suis retrouvé le seul mec à l’école que j’ai compris ! Je n’ai eu aucun problème au niveau de l’apprentissage à l’école même si j’étais vite repéré. Au CHU, les patientes et leurs maris ont peu l’habitude d’avoir un homme sage-femme mais la plupart des réticences se résolvent par le dialogue. Je n’ai eu qu’un seul refus de patiente pour le moment. »

Pourquoi donc si peu d’hommes dans ce métier alors que la profession de gynécologue est largement exercée par des hommes ? « Je pense qu’un homme gynécologue est socialement plus accepté qu’un sage-femme, explique Grégoire. Si les conditions salariales étaient plus intéressantes dans mon métier je pense que ce serait plus attractif pour les hommes. »

En effet, la question de la rémunération et du prestige social semble essentielle pour les jeunes hommes. Les chiffres prouvent que les métiers féminins attirent peu les hommes. Mais une fois qu’ils choisissent cette voie, aucune difficulté ne semble s’opposer à eux.

Elsa Berthelot, tailleuse de pierre

À l’inverse, du côté des métiers masculins, la tendance est à une ouverture plus large aux femmes. Tels les métiers du bâtiment où Elsa Berthelot, tailleuse de pierre, a fait sa place à seulement 26 ans en tant que chef d’équipe dans une entreprise artisanale. « Je suis femme et plus jeune que mes collègues mais cela se passe bien. Il y a des besoins dans ces métiers qui recrutent alors si on est motivée, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. »

Dans les métiers de la sécurité, les femmes sont également de plus en plus embauchées. Des métiers qui jouissent d’une bonne image, socialement utiles, et valorisés dans les séries télé, ça crée forcément des vocations. Pour autant, les femmes doivent toujours se battre pour percer dans ces postes.

Émilie Juquois est sapeur-pompier professionnelle, elle était la première femme pompier professionnelle de terrain dans son département au début des années 2000 (lire aussi ICI). Un poste nommé « homme du rang »… Elles sont aujourd’hui 20 sur 400 pompiers à exercer tous postes confondus. 20 en 20 ans, cela évolue, mais très lentement…

D’après l’expérience d’Émilie, « il faut avoir de la volonté et être à fond. Physiquement, car il faut parfois tirer des cordes, des tractions, porter des matériels lourds, monter dix étages en urgence. Mais c’est possible, on s’entraîne pour et le matériel évolue aussi. Quant au regard des collègues masculins, ils s’enthousiasment vite sur nos efforts et trouvent qu’on assure pour un rien, mais, globalement, que ça évolue positivement. Pour y arriver, il faut se démarquer, être bonne en sport, passionnée. » À 42 ans et 20 ans de carrière chez les sapeurs-pompiers, Emilie ne regrette pas un instant sa vocation.

Textes : Aurélie Dunouau et Maud Martinez – Photos : Freepik

Reprise du sport pour la nouvelle année : les bons conseils d’un coach

Prenant son courage à deux mains, l’équipe TMV va se remettre au sport. Et pour nous aider à nous lancer, et surtout à ne pas lâcher, nous avons rencontré le coach sportif Alexandre Diliakou.

Pas de surprise, nous faisons partie de la cohorte de motivés par des bonnes résolutions prises un verre de Vouvray à la main le soir du réveillon : « Janvier est une période de rush, mais ça commence de plus en plus tôt ! explique le coach Alexandre Diliakou. Je me glisse même au pied du sapin depuis deux ou trois ans ».

Attention ! N’attendez pas que le jeune homme soit physiquement sous les guirlandes : entendez par là que les cadeaux de Noël incluent désormais des forfaits de remise en forme. Message subliminal à l’adresse de Doudou et sa bedaine ? Ou réponse à un souhait que vous transformez en réalité ?

« Il faut y aller doucement »

En tout cas, les bonnes résolutions arrivent avant même les repas gargantuesques des fêtes. Mais comment faire pour qu’elles durent dans le temps ? « Si vous vous remettez au sport après une longue période d’inactivité, il faut y aller doucement ! On a parfois le réflexe d’en faire un maximum dès la première semaine, ce qui entraine une grosse fatigue, des courbatures… Des sensations pas agréables qui peuvent nous dégoûter de continuer. Il faut donc y aller en douceur. Je recommande de débuter avec une séance par semaine pendant un mois, puis on en ajoute une deuxième ensuite, voire une troisième au bout de trois mois. Le tout est de créer une habitude, avec une séance à jour et heure fixes. En général si on fait 4 séances, c’est bon, on tiendra sur la durée ! ».

Pour nous, ce sera le lundi soir, quand TMV est parti à l’imprimerie. Et on commence par quoi ? « Pour une reprise, on va chercher à améliorer la condition physique générale. Donc on travaillera aussi bien le cardio que le renforcement musculaire ou la souplesse, en variant les disciplines ». Ok. Reste une question délicate : le prix. Une séance individuelle avec un coach sportif, c’est 25 € à 60 € de l’heure. Une salle de fitness, c’est un forfait mensuel oscillant d’une trentaine d’euros à une soixantaine…

« Il faut surtout aller là où il y aura quelqu’un pour vous suivre. Chaque personne est différente, donc suivre une séance standard sur internet ou seul(e) dans une salle n’est pas forcément adapté à votre corps et vos besoins. En plus des coachs et des salles de fitness avec profs, pensez aussi aux associations, à des tarifs plus abordables ». Bilan : plus d’excuses pour ne pas s’y (re)mettre !

Texte : Maud Martinez / Photo d’illustration :  ©andrej Podobedov – Pixabay

Réorientation, comment rebondir ? Les conseils d’une pro

Au Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ), la conseillère, Marie Lardreau, accompagne les jeunes dans leur projet de réorientation.

Comment s’y prendre lorsqu’on a des doutes sur son orientation ?

Il faut en parler, rencontrer des conseillers dans un service d’information et d’orientation à l’université, une structure Info jeunes, un CIO… Sur ce sujet délicat, un entretien téléphonique ne suffit pas : nous invitons les jeunes à venir nous voir. Nous leur proposons au moins deux rencontres pour les aider à traverser cette période et, le cas échéant, construire un projet réaliste en tenant compte des contraintes du calendrier (Parcoursup, dates des formations…).

J’ai en tête cette jeune, dans tous ses états, que j’ai reçue avec sa maman. Elle débutait une licence de droit mais ce n’était pas son choix et ça ne lui plaisait pas. Notre premier entretien l’a remobilisée. Dès le lendemain, elle est revenue me voir pour travailler sur son projet de réorientation dans le secteur social. Quand on a fait un choix qui ne convient pas, il ne faut pas continuer coûte que coûte.

Peut-on bien vivre sa réorientation ?

Ceux pour qui tout va bien par ailleurs, accompagnés par leur famille et leurs proches, la vivent plutôt bien, comme une étape de leur parcours. Mais la réorientation reste une période inconfortable. Certains la vivent très mal : ils la prennent comme un échec dramatique, ils pleurent… La dimension psychologique est essentielle. Selon les besoins des étudiants, nous sommes là pour les rassurer, les aider à accepter ce qu’ils considèrent comme un échec… pour mieux rebondir.

Comment mettre à profit cette période de transition ?

En attendant de démarrer une nouvelle formation, certains poursuivent l’année d’études en cours car ils sentent qu’elle peut leur être utile. D’autres ne sont pas en état de continuer. Ils peuvent profiter du temps libéré pour réaliser un service civique ou un stage en entreprise, sachant que l’université peut fournir les conventions de stage. Cela peut être une ressource précieuse pour se remotiver, l’idéal étant que la démarche s’inscrive dans le nouveau projet d’orientation.

Propos recueillis par Nathalie Picard
Photo : illustration Freepick

Réorientation : changer de voie, c’est (toujours) possible !

Difficile d’avoir une vision claire des formations et des métiers quand on sort tout juste du lycée. Lors de ses études, si l’on se rend compte que ses choix ne correspondent pas à ses attentes, pas de panique ! De plus en plus de passerelles et de dispositifs permettent de changer et de trouver sa voie. Et des conseillers sont là pour accompagner cette période délicate.

«Je me rends compte que mon cursus ne correspond absolument pas à mes attentes. Je souhaiterais me réorienter. Est-ce trop tard ? Qu’est-il envisageable ? Je suis en plein questionnement et je vous l’avoue, complètement perdu… » Fin septembre, Mathis lançait cet appel à l’aide sur le forum en ligne du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ).

Jeune bachelier, il avait fait sa rentrée en première année de licence information-communication. Dès la troisième semaine de cours, il a compris que cette formation n’était pas pour lui : « Cette licence est très orientée vers l’art et les musées, or ce qui m’intéresse, c’est l’édition et l’événementiel. Je suis tombé des nues. »

« Un phénomène de masse », c’est ainsi que l’Inspection générale de l’éducation (IGESR) qualifie la réorientation dans l’enseignement supérieur, selon son rapport sur le sujet paru en juin 2020. Elle constate « une augmentation continue du nombre de réorientations », qui concernent « tous les types d’étudiants, quel que soit leur profil scolaire, quelle que soit leur filière de formation ».

Un(e) étudiant(e) sur quatre se réoriente

Ainsi, « plus d’un étudiant bachelier sur quatre se réoriente au cour de ses études, et dans la moitié des cas, c’est entre la première et la deuxième année après le bac (SIES 2018). » Comme Mathis, une bonne partie (38 %) des étudiants qui souhaitent se réorienter se rendent compte que leur cursus ne les intéresse pas. Certains l’ont choisi par défaut, car ils n’ont pas obtenu la formation souhaitée sur Parcoursup.

D’autres l’ont vraiment choisi mais ils s’aperçoivent que le contenu ne correspond pas à ce qu’ils en attendaient. Ce désintérêt concerne la moitié des étudiants en licence, un motif de réorientation loin devant l’échec aux examens (16 %).

Se réorienter, c’est toujours possible !

Nuance tout de même : chez les étudiants en médecine et en classes préparatoires aux grandes écoles, c’est l’inverse. Face à l’afflux de candidats à une réorientation, les universités multiplient les dispositifs. Sur la plateforme Parcoursup, la phase complémentaire s’achève mi-septembre. Ensuite, dès les mois d’octobre-novembre, les étudiants peuvent candidater à une réorientation. À l’issue de la première année, on peut aussi se réorienter via la plateforme Parcoursup. Son calendrier est une contrainte forte à prendre en compte.

Par ailleurs, les étudiants se retrouvent en concurrence avec les jeunes bacheliers. Ils doivent présenter un dossier très sérieux, avec un projet abouti et une bonne lettre de motivation. Parfois, accepter de déménager est la seule solution pour concrétiser un projet de réorientation. La mobilité est un frein important, surtout pour des familles aux ressources limitées. Mais l’anticiper peut permettre de trouver des solutions (demande de bourse, recherche d’un logement en cité universitaire…) et d’ouvrir le champ des possibles.

Mathis, lui, envisage de postuler en BUT information-communication ou en BTS communication à la fin de l’année universitaire, sauf s’il trouve dès le second semestre une autre licence qui lui plaît : « Désormais, je sais qu’il est possible de changer et de trouver sa voie ! »

Texte : Nathalie Picard / Photo : freepick


> EN SAVOIR + : De l’info Pour une écoute et un accompagnement gratuits :
– Services d’information et d’orientation des universités
– Onisep. Echanges par téléphone, tchat ou dans un centre d’information et d’orientation. www.monorientationenligne.fr
– Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). Mêmes modalités ou dans une structure Info jeunesse. www.cidj.com

 

Bien préparer sa rentrée : les conseils d’un relaxologue et coach sportif

Jocelyn Neau est sophrologue-relaxologue, masseur bien-être et sportif, énergéticien et coach sportif à Tours. Un cocktail de spécialités parfait pour préparer la rentrée !

Les personnes que vous recevez ont-elles des besoins liés à la rentrée ?

Cette année, je remarque que les gens sont fatigués avant de commencer, ils ne se sont pas ressourcés, pour différentes raisons. Avec le Covid, les confinements, les couvre-feux, le télétravail…, nos vies ont beaucoup changé, heureusement l’être humain est capable de s’adapter. Mais cela a causé de la fatigue, et aussi de la frustration qui peut se muer en colère.

Comment gérer ou éviter cette fatigue et cette colère ?

La colère est un signal d’alarme, elle surgit quand un événement dans ma vie ne correspond pas à mes valeurs. Soit je libère cette colère sur les autres car j’ai du mal à m’écouter et à penser à moi. Soit je me connais, et je sais comment la libérer : le sport, la relaxation, la sophrologie, la cuisine, le chant, l’écriture…, toutes ces activités qui nous placent dans l’instant présent sont idéales.

Quels sont vos conseils pour bien aborder cette rentrée ?

Ne reprenez pas vos activités sur un rythme trop intense : si je dépasse mes limites, je me fatigue, je m’épuise au risque d’avoir des pépins de santé. Si vous aimez la course à pied par exemple, commencez par 10 minutes, puis 15, 20… L’effort et sa durée doivent être progressifs. Vous retrouvez ainsi la sensation de plaisir et vous continuerez plus volontiers. Au contraire, si vous faites une grosse séance qui vous amène courbatures et douleurs, vous aurez envie d’arrêter.

Et pour cette rentrée, je m’autorise aussi à prendre du temps pour moi. Prendre un bain, lire, méditer à l’aide d’une vidéo youtube, marcher, me passer une crème ou m’auto-masser (car le meilleur massage est celui qui fait du bien, pas besoin d’être un pro !)… Je m’accorde du temps !

Enfin, pensez à ce qu’on appelle « l’entraînement fantôme » : bien dormir, bien se nourrir et s’hydrater, prendre soin de son mental c’est aussi important que l’entraînement physique. Et ça fait toute la différence !

Et face au Covid, que faire ?

Il faut prendre conscience que je perds mon temps et mon énergie à vouloir agir sur quelque chose que je ne peux pas maîtriser, comme la pandémie. Cela ne veut pas dire que je suis dans la passivité, c’est l’occasion de prendre le temps d’observer ou de se poser des questions. Face à un événement sur lequel on n’a pas de prise (un décès, une perte d’emploi, le Covid…) demandons-nous « qu’est-ce que j’en fais ? ». Cela nous sort du négatif et nous pousse à l’action !

Propos recueillis par Maud Martinez / Photos : Thibault THOMAS / Atoutpict’

Comment éviter que le télétravail se transforme en télé-calvaire

Les conseils de Chloé Archambault, psychologue du travail à Courçay.

On vous voit, assis dans votre canapé en caleçon à 10 heures du matin, en train de vous dire qu’il serait peut-être temps de vous mettre au boulot. Et vous aussi, là, à consulter vos mails à 23 h pour découvrir les remontrances de votre manager…

Pour éviter que le télétravail ne se transforme en télé-calvaire, nous avons demandé son avis et quelques conseils à Chloé Archambault, psychologue du travail à Courçay :

« La plupart d’entre nous n’a jamais “ appris ” à télétravailler et, en plus, le télétravail n’est pas très cadré d’un point de vue légal… C’est une découverte pour tout le monde ! Alors que les managers ont peur qu’on travaille moins, les télétravailleurs sont plus productifs, mais aussi plus stressés : au travail, si vous allez aux toilettes, personne ne vous tapote sur l’épaule pour savoir ce que vous faites, alors qu’à la maison on vous demande de rendre des comptes, on vous envoie des petites piques culpabilisantes, ce qui crée une pression supplémentaire. Il faut donc prendre des précautions et vous mettre d’accord sur tout cela avec vos supérieurs. Et pour les horaires, posez un cadre clair. Il faut éteindre l’ordinateur et le téléphone pro quand la journée est finie, car regarder ses mails avant de dormir en se disant « je n’aurai pas de mauvaise surprise demain », c’est la garantie d’un mauvais sommeil. Pour tout cela, il faut aussi que les employeurs prennent leurs responsabilités, pour respecter le Code du travail. Plutôt que de subir la situation en espérant un retour à la normale, mieux vaut essayer de s’adapter : cela rendra la situation plus confortable, et ce sera meilleur pour votre moral ! ».

M. M.


Quoi de neuf docteur ? La fatigue pandémique !

L’Organisation Mondiale de la Santé met en garde depuis quelques semaines les États sur un nouveau syndrome : la fatigue pandémique. Bon, on ne se lance pas dans une longue explication de texte, parce que c’est assez clair : c’est un combo gagnant de confinement + absence de vie sociale, culturelle et sportive + télétravail + anxiété liée aux risques pour notre santé.

Résultat de ce beau mix, de la dépression et une baisse de motivation quant aux respects des gestes barrières. Bonne nouvelle : les mutuelles santé ont annoncé qu’elles rembourseraient désormais jusqu’à quatre consultations chez un psychologue (sur prescription médicale). On attend que ce soit gravé dans le marbre et on en profite !

Immobilier : pour une visite Covid-compatible

Après les trois mois de fermeture complète au printemps 2020 et un confinement allégé en octobre-novembre, les agents immobiliers sont au taquet pour vous proposer des visites adaptées. Mais vous aussi allez devoir changer quelques habitudes. Suivez le guide !

Avant la visite : je suis dans les starting-blocks

Vous avez flâné tout l’été sur les sites immobiliers, et quand la bise (et le couvre-feu) furent venus, vous vous êtes trouvés fort dépourvus : pas beaucoup de biens qui correspondent à vos critères, et peu de bonnes affaires. Vous avez trouvé une maison/un appartement qui pourrait convenir, mais attention : vous ne serez pas les seuls sur le coup ! « Nous avons vu une annonce paraître un samedi, nous avons appelé tout de suite pour visiter le lundi suivant. Nous avons fait une offre un peu au-dessus du prix dès la première visite, mais nous n’étions pas les seuls et le vendeur a préféré un dossier plus solide côté financement », racontent Mickaël et son conjoint.

⇒Notre conseil : Je bétonne mon dossier auprès de mon banquier, pour savoir exactement quel budget j’ai à disposition. J’ai l’accord de prêt et tous mes papiers avec moi pour faire une offre dès la première visite s’il le faut. J’ai mon stylo personnel pour tout signer sans attraper le covid, et mon justaucorps à portée de main s’il faut catcher dans la boue pour départager les acquéreurs potentiels. Oui, je suis prêt à tout.

Pendant la visite : du virtuel au réel

Vous avez fait une visite virtuelle, en navigant sur le site web de votre agence immobilière, ou en direct avec un agent qui se balade pour vous avec son téléphone dans le logement de vos rêves. Vous concrétisez en passant à la visite réelle, en chair et en os… mais pas n’importe comment : « On est équipés en sur-chaussures et en masques, pour nous et nos clients, on a des bombes désinfectantes multi-surfaces, nous aérons le logement avant et après la visite, nous désinfectons les clés, le client est invité à ne rien toucher, même pas les poignées de porte », explique Benjamin Chauveau au sujet du protocole Century 21.

⇒Notre conseil : Profitez de ce moment pour vivre vos rêves de grandeur. Avancez tel un prince ou une princesse de pièce en pièce alors qu’on ouvre les portes et placards à votre demande. Tout ceci sans oublier de faire abstraction du masque et des sur-chaussures, pour vous concentrer sur une question : vous sentez-vous à la maison ?

Après la visite : dématérialisation à fond

Vous en êtes sûrs, chéri(e) est d’accord, même le chien à qui vous avez montré des photos est séduit : c’est là que vous voulez vivre. Ni une ni deux, vous dégainez vos papiers (car vous avez suivi notre premier conseil) et vous faites une offre… dématérialisée.

« La dématérialisation des documents administratifs avaient déjà commencé, et elle s’est accélérée avec la covid. Signature de baux locatifs, de mandats, d’offres ou de compromis de vente se font à distance, ce qui nous fait gagner du temps puisqu’on n’a plus la difficulté de trouver un créneau qui correspond aux 3 ou 4 personnes concernées, et on évite bien sûr les risques de contamination covid-19 en étant tous rassemblés dans un bureau », raconte Bertrand Fontaine de Nestenn Saint-Avertin.

⇒Notre conseil : C’est à distance mais ça reste du sérieux, donc ne prenez rien à la légère et lisez tous les documents (y compris les toutes petites lignes) avant de les signer. Et travaillez votre signature électronique, on ne veut pas du hiéroglyphe que vous faites au livreur de vos achats internet. Signer pour acheter, ça mérite mieux qu’un gribouillis.

[1/3] Spécial immobilier : le debrief quartier par quartier à Tours Centre

[Partie 1] Bohème ? Solo ou famille ? Gros budget ou petit porte-monnaie ? Voici notre tour du propriétaire TMV, quartier par quartier à Tours Centre.

PRÉBENDES, HALLES, CATHÉDRALE
TOUJOURS LES PLUS CHERS

Depuis qu’on est bébé (ou presque), on entend dire que les Prébendes et son joli parc, les Halles et son grand marché ou la Cathédrale et ses rues pavées sont les quartiers les plus chers de Tours. Au Monopoly, difficile d’y acheter un hôtel… Pareil dans la vraie vie ! Parmi les ventes récentes de l’agence Artiga Immobilier, on compte ainsi un T2 de 33 m2 sur Vieux-Tours/Les Halles pour 130 000 € net vendeur, soit environ 3 900 € du m2. Bon, bien sûr, les petites surfaces ont souvent un prix du m2 plus élevé que les grandes, mais quoiqu’on en dise, ça fait une belle somme.

Aux Prébendes, la même agence a vendu un appartement de 81 m2 pour 256 000 € FAI. Pour ce quartier, rien ne change : « Cela restera toujours un quartier attractif car c’est très résidentiel, très vert grâce au jardin, on peut s’y balader tranquillement en famille » pour Benjamin Chauveau de Century 21, qui précise que dans l’hypercentre (de Michelet à la Loire), « on a dépassé 3 500 € du m2, on atteint parfois 4 000 € ». Si vous avez 500 000 à 600 000 € au moins, vous pourrez espérer une maison de ville dans l’hypercentre. Sinon, passez votre chemin, car l’hypercentre, c’est hyper cher.

STRASBOURG OU FEBVOTTE
À NE PAS NÉGLIGER

Y’a pas que Velpeau dans la vie ! Êtes-vous déjà allés vous balader un dimanche matin sur le marché de la place Rabelais ? Avez-vous joué avec vos enfants sur les pelouses de la place de Strasbourg ? Avouez : c’est pas mal non plus ! Et on ne va pas se mentir, l’autre avantage c’est que les prix y sont plus accessibles que dans l’hypercentre de Tours.

« Dès qu’on dépasse la place de la Liberté, les prix commencent à baisser, précise Benjamin Chauveau, dont l’agence est place Michelet. À Febvotte ou Maryse Bastié on peut ainsi espérer un T2 dans une fourchette 120 à 130 000 €. » Le même appartement peut valoir 170 à 180 000 € dans l’hypercentre, donc à ce prix-là, on prend le vélo ou le bus pour se déplacer et on investit dans l’immobilier.

À VELPEAU
IL FAIT TOUJOURS BEAU

« C’est un petit village », « j’adore l’ambiance », « on connaît tout le monde ». Si vous avez entendu ces phrases, c’est que vous aussi, vous avez des amis qui habitent le quartier Velpeau. Il faut dire que l’endroit a tout pour plaire : un beau marché le dimanche et le jeudi matin, des commerces qui pullulent sur la place Velpeau et alentours, et on est à deux pas de la gare SNCF. Idéal pour les fameux Parisiens qui choisissent l’option télétravail + TGV !

Résultat des courses, les prix de l’immobilier dans le quartier ont flambé ces dernières années, et ça continue. Et comme partout ailleurs, les biens sont de plus en plus rares. En mai-juin 2020, on y a vendu une maison T4 de 85 m2 à 275 000 €, ou un T2 de 45 m2 à 120 000 €, et depuis les prix ont encore monté. Notre recommandation : ne pas hésiter à traverser l’autoroute pour atterrir dans le Vieux Saint-Pierre-des-Corps, avec ses maisonnettes et sa gare TGV à proximité. Mais faites-le sans tarder car les prix là aussi commencent à grimper !

BEAUJARDIN
C’EST POURTANT BIEN !

Bizarrement, Beaujardin est un peu boudé des acheteurs. Pourtant il y a un beau marché bio le samedi matin, une place où les enfants jouent après l’école. Tiens, l’école Raspail justement, est à deux pas. Est-ce la proximité des barres d’immeubles du quartier Rochepinard ou du Sanitas ? Ou les 25 minutes à pied pour rejoindre la gare de Tours ? Toujours est-il que le quartier n’a pas encore vu ses prix trop augmenter : on y trouve donc encore des petites maisons ou appartements à prix sympas.

Dans les ventes de mai-juin 2020, on trouve ainsi un appartement T3 de 46 m2 pour 135 000 €, une maison T5 de 104 m2 sur 218 m2 de terrain pour 182 000 €, ou une maison T4 de 95 m2 sur 145 m2 de terrain pour 225 000 €… Ça fait rêver !

SANITAS, RIVES DU CHER…
LES MAL-AIMÉS

(Photo : Hugues Le Guellec)

Dites à un Tourangeau « j’achète à côté du Sanitas », observez son visage. Passé ce moment de franche rigolade en le voyant se décomposer, analysons la situation : « Tout ce qui est en périphérie du Sanitas est compliqué à vendre à des Tourangeaux, car le quartier a une mauvaise réputation depuis des décennies. Mais les gens qui viennent d’autres villes achètent, car ils ont moins d’a priori et saisissent l’opportunité de prix plus attractifs, à deux pas du centre-ville grâce aux bus et tramway » pour Benjamin Chauveau.

Même discours pour les Rives du Cher, où les tours proches de la place de Verdun restent pourtant attractives : un appartement de 81 m2 y a récemment été vendu pour 142 000 €. Une bouchée de pain comparé au centre-ville, alors que bus et tramway permettent de s’y rendre en dix minutes, tandis qu’on profite du lac de la Bergeonnerie et de la piscine du Lac à proximité.

Maud Martinez

Orientation et formation : ils nous racontent leurs études

Retrouvez notre dossier spécial orientation et formation dans le dernier numéro de tmv.

C’est le grand paradoxe de l’orientation : on vous demande de faire des choix qui, potentiellement, peuvent engager toute votre vie, alors que vous êtes dans la période de votre vie où vous avez le moins de certitudes. Alors, bien sûr, pour vous aider, vous demandez des avis aux uns et aux autres.

C’est exactement ce que nous avons fait dans ce bonus que nous avons conçu pour les jeunes en orientation et aussi pour leurs parents qui ne sont pas, en général, les derniers à s’inquiéter pour l’avenir. Et, comme on vous connaît un peu, on s’est dit qu’il valait mieux demander à des jeunes, encore étudiants, de vous raconter, de l’intérieur, les études qu’ils sont en train de suivre.

Médecine, langue, Staps, Droit, Marketing, Clément, Charlotte, Noémie et les autres vous racontent leurs études. En espérant qu’ils vous aideront à faire votre choix.

⇒ DOSSIER SPÉCIAL A TÉLÉCHARGER JUSTE ICI

 

Le plateau de fromages de Noël de Rodolphe Le Meunier

Meilleur ouvrier de France et Meilleur fromager international en 2007, Rodolphe Le Meunier, reconnu pour son talent et chouchou des Tourangeaux amateurs de bons fromages, nous a reçus dans sa cave d’affinage de La Croix-en-Touraine pour nous présenter son plateau idéal pour Noël.

« C’est un plateau abordable car on peut trouver ces fromages presque partout — les gens ne sont pas obligés de prendre les fromages chez moi, même si je serai ravi de les servir !, nous a expliqué le fromager-affineur. Il met à l’honneur le chèvre de Touraine et il y a de quoi satisfaire tous les palais. Par ailleurs, c’est un plateau équilibré : quel que soit le sens dans lequel on mange les fromages les goûts ne s’effaceront pas les uns, les autres. »
Présentation avec un ordre de dégustation conseillé (mais pas obligatoire, donc).

BÛCHETTE FUMÉE

Il s’agit d’un chèvre de type sainte-maure-de-touraine que Rodolphe Le Meunier fume lui-même dans sa toute nouvelle cave de fumage. Un goût surprenant et auquel on se fait vite avec cette exclusivité de la fromagerie des Halles (5,05 €).

DÉLICE AFFINÉ AU CHABLIS

Un air de fête avec ce fromage de type époisses mais plus doux et sucré grâce à sa méthode d’affinage (8,97 €). COMTÉ DE 30 MOIS Un fromage qui fait généralement l’unanimité. Le fait de le choisir bien affiné permet de garder un plateau bien équilibré (35,64 € / kg).

CRÉMEUX DES CITEAUX AUX TRUFFES

Une tuerie (oui, on se lâche, il n’y a pas d’autres mots). Ce crémeux aux truffes est doux, la truffe se sent bien et nombreux sont les Tourangeaux à l’avoir adopté. Nul doute qu’il sera la star de ces fêtes.

SHROPSHIRE

Un bleu anglais coloré à la graine de rocou. Eh oui ! selon Rodolphe Le Meunier, les British savent faire de très bons fromages, et toc ! Et « leurs bleus d’été sont parfaits au moment des fêtes », ajoute-t-il. (37,70 €/kg).

Mets de Noël et vins : les conseils dégustation du vigneron Frédéric Bourillon

Impossible de parler de Noël et de Touraine sans évoquer le vin. Rencontre avec le vigneron Frédéric Bourillon (médaille du mérite agricole en 2018 et en 2019 la médaille du tourisme pour son vin de vouvray), afin qu’il nous donne ses conseils de dégustation mets de Noël/vins.

Une piqûre de rappel qui ne peut faire que du bien pour éviter les impairs !

LES ENTRÉES

Le traditionnel foie gras sera toujours accompagné d’un blanc moelleux, qu’il s’agisse d’un vouvray, d’un montlouis ou d’un touraine sauvignon. On choisira en revanche un blanc demi-sec pour le saumon et les saint-jacques. Un vouvray sec puissant (comme la cuvée Indigène Bourillon-Dorléans de 2009) accompagnera merveille les langoustines, langoustes et homards.

LES PLATS

On suit bien sûr ses goûts mais avec la dinde et autres volailles, on peut choisir un blanc demi-sec puissant si l’on a choisi de piquer la peau de de lamelles de truffe. Sinon, un rouge léger, comme un gamay de Touraine, ou un rouge précoce comme un chinon ou un bourgueil de printemps. Avec les gibiers, rien d’autre qu’un rouge riche, qui ne sera pas annihilé par le goût de la viande, lui-même puissant — par exemple un côt de Touraine (chinon, touraine, cabernet) de six mois à un an minimum.

LES DESSERTS

Au dessert, on repassera au blanc, moelleux ou même pétillant (vouvray, montlouis) pour un peu plus de légèreté.

LES FROMAGES

Là encore, on laisse jouer les préférences de chacun mais Frédéric Bourillon aime partager une règle qui lui réussit assez bien en ce qui concerne les fromages de chèvre de la région : plus il est frais, plus il aura tendance à l’accompagner d’un vin rouge léger ; plus il sera fait, plus le blanc deviendra adapté d’autant plus sec que le fromage aura du coffre.

On garde un blanc demi-sec ou moelleux pour un fromage crémeux à la truffe ou même un fromage bleu doux (pour Fred Bourillon, les tanins du rouge ne vont pas bien « avec les moisis », que ce soit du bleu ou du chèvre, d’ailleurs). Les bries et camemberts sont en revanche toujours accompagnés d’un rouge, chinon ou bourgueil par exemple.

Chloé Chateau

Parlons champignons avec le chef Maximilien Bridier

Le chef du sublime restaurant La Roche Le Roy, Maximilien Bridier, nous a accueillis pour parler champignons et gastronomie. A table !

Maximilien Bridier, du restaurant La Roche Le Roy.

Quand on l’a appelé, il nous a répondu illico : « Venez au restaurant demain matin à 9 heures ! » Le sujet de l’interview nous avait ouvert les portes. Parler de champignons avec Maximilien Bridier ne nous paraissait pourtant pas si évident mais, d’entrée, ses premiers mots allaient nous rassurer.

« Merci d’écrire sur les aliments de saison. La saisonnalité comme la proximité des produits sont les clés de la qualité. » Et d’ajouter : « Les champignons, cela me replonge dans mon enfance à Blois. Avant d’apprendre à les cuisiner auprès de mes maîtres d’apprentissage, je les ai découverts en tant que jeune cueilleur en compagnie de mes grands-parents, de ma mère et de mon père. » Dans le mille !

Le grand (également par la taille) chef du restaurant La Roche Le Roy, au pied de Saint-Avertin, se souvient des paniers remplis de cèpes, de pieds de moutons, de coulemelles ou de trompettes de la mort. « Bien sûr, je ne connais pas tous les champignons mais, comme tout bon cueilleur, je sais qu’il ne faut ramasser que ceux qui nous sont familiers. »

Pour son restaurant, Maximilien Bridier s’approvisionne auprès de vendeurs professionnels, et dans les marchés réservés notamment aux restaurateurs (à Rochecorbon ou Rochepinard). La période des bolets est maintenant passée mais pas de soucis pour lui. « On en a rentré beaucoup cette année, après deux ans plus difficiles. Nous pourrons ainsi en proposer jusque fin décembre. On les a nettoyés, pochés dans de l’huile puis stérilisés. On les conserve ensuite dans cet état dans des chambres froides. »

On se régale…

Le bel automne des champignons n’est pas fini. Restent à venir notamment les trompettes de la mort, si le grand froid ne se met pas à sévir. Actuellement à la carte de La Roche le Roy, Maximilien Bridier et son équipe (15 à 18 personnes) proposent cèpes et pieds de moutons en accompagnement de pluma ibérique. Cette viande de porc espagnol, située dans l’échine noble, voit sa tendreté ainsi décuplée. Et quand le temps des champignons de forêt est passé, ceux de Paris prennent le relais.

« Nous faisons des champignons tournés, explique le chef. Cela nécessite une grosse technique pour les réaliser. Une minute par champignon, soit 1 heure 30 de travail pour 90 spécimens. » Le chef sort alors son téléphone et nous montre la photo du résultat. Les champignons délicatement striés sur le dessus ressemblent à de délicieux macarons.

« Pour ne pas qu’ils noircissent, nous les plongeons dans un jus citronné, évitant ainsi l’oxydation. » Quant à la simple omelette aux champignons, si elle ne figure pas à la carte de ce restaurant de standing, c’est pourtant avec elle que Maximilien Bridier, cette année, a dégusté ses premiers bolets. Comme à la maison !

T.M.

Champignons : les rois de la cueillette

Hôtes de nos forêts quand l’humidité automnale est au rendez-vous, bolets, cèpes, pieds de moutons et maintenant trompettes de la mort et autres girolles ravissent les promeneurs et fins gourmets de Touraine. À consommer avec grande attention !

(Photo Adobe Stock)

Le dimanche matin, le Bois des Hâtes de Saint-Avertin est bien connu pour être un terrain de jeu idéal pour les coureurs à pied et les vététistes. Mais depuis trois semaines, une autre catégorie de bipèdes a rejoint les sportifs dominicaux. Panier à la main, ils s’enfoncent dans les sous-bois, le regard panoramique.

Les cueilleurs de champignons, puisqu’il s’agit d’eux, ont investi les lieux. « On a eu des conditions idéales, explique Didier Raas, pharmacien-mycologue, membre de Botamyco 37. Pour qu’il y ait une poussée de champignons, il faut une conjonction de trois chocs : chaud-froid, sec-pluie et jour-nuit. Après l’été qu’on a connu ainsi que la sécheresse, les conditions actuelles sont idéales. »

Didier Raas est un spécialiste-passionné mais également un homme averti des risques induits par cette activité. Et quand on lui rappelle que dans les années 1970-1980, un médecin vosgien, le Dr Bastien, s’était mis en tête de démontrer que l’amanite phalloïde était moins dangereuse pour la santé qu’un hamburger un peu trop gras, il nous arrête tout de suite. « Le professeur Bastien était un original. Certes, il a voulu démontrer qu’en mettant en place des protocoles médicamenteux précis, on pouvait manger des amanites phalloïdes, mais au final il y a laissé un rein, une partie de son foie et il est mort. » Le message est passé !

« On ne peut pas trouver de bolets ou de cèpes dans nos forêts en décembre »

D’autant qu’avec la poussée d’octobre-novembre, les cas d’intoxications ont été multipliés par dix en quinze jours. Alors si les cueilleurs, via Internet, semblent mieux informés que jamais, les accidents ne disparaissent pas pour autant. Jean-Pierre, un de ces amateurs culinaires, rencontré en lisière de bois, y va lui aussi de son anecdote. « Lorsque j’étais enfant, notre voisin nous donnait une partie de sa cueillette mais ma mère ne nous les cuisinait pas avant d’avoir vérifié le lendemain que le voisin était encore bien portant. »

L’histoire fait rire Didier Raas. « Certains symptômes très graves peuvent apparaître jusqu’à douze jours après avoir mangé des champignons. Généralement, les premiers signes sont des nausées, quelques maux de ventre et puis après une accalmie et deux ou trois jours, l’enzyme du champignon attaque le foie et le rein. C’est catastrophique. »

Jean-Pierre et quelques autres en sont pour une belle peur rétroactive. Stéphane Burdin, pharmacien dans le quartier Beaujardin, voit souvent passer dans son officine des cueilleurs venus faire expertiser leur « récolte ». « C’est au cours de la 5e année de nos études que nous apprenons à les connaître. Parfois, les gens viennent me voir, en ayant mélangé par ignorance les comestibles et les toxiques. Résultat, ils me laissent tout. Le conseil à donner consiste à cueillir les champignons qu’on connaît. Et là, c’est sans risque. »

Il y a, bien sûr, un autre moyen plus rassurant de se fournir en champignons de saison. Anne, Loir-etchérienne vivant à Bourré, nous accueille devant son étal au marché des Halles, à Tours (le lendemain, elle sera à Velpeau puis au marché Saint-Paul). Elle ne vend que des champignons et bondit quand on lui parle de notre article : « Expliquez bien aux gens qu’ils ne peuvent pas trouver des bolets ou des cèpes de nos forêts au mois de décembre ou alors c’est qu’il s’agit de champignons venus des pays de l’Est et on ne sait pas où ils ont poussé. »

En effet, car si Louise Lépine, diététicienne à Tours, nous explique que « les champignons sont une excellente source de fibres, mais aussi de protéines végétales, de vitamines B et D », ce sont aussi de véritables aspirateurs à pollution. Tous les garde-fous mis en place, la cueillette suivie d’une dégustation reste toutefois un moment divin. Et gageons que les omelettes de cèpes ou de trompettes de la mort ne sont pas prêts de disparaître de nos assiettes. Ce serait dommage.

Thierry Mathiot

Orientation scolaire : dédramatisez !

Laetitia Toffart est coach d’orientation scolaire et professionnelle à Tours. Elle livre quelques conseils pour se lancer correctement… et pour arrêter de stresser.

UNE
C’est l’heure de s’orienter ? Alors suivez les conseils !

A comme année de césure

L’année de césure, bonne ou mauvaise chose ? Pour Laetitia Toffart, la réponse est claire : « C’est super bien ! » Cette parenthèse d’un an dans le cursus d’un(e) étudiant( e) « permet de faire un moment de pause, de souffler avant de repartir ». Stop aux préjugés : ce n’est pas l’année de la glandouille (expression des années 1920, de rien).
« L’année de césure, ce n’est pas un moment où on ne fait rien, attention ! C’est valider un projet et s’ouvrir à des choses qu’on ne connaît pas. On gagne en maturité », précise la coach qui rappelle également que de plus en plus d’écoles post-bac valorisent ce choix.

C comme coaching

C’est une des solutions parmi tant d’autres pour s’aider dans son orientation. Laetitia Toffart, dont c’est le métier donc, explique son rôle : « On aide les lycéens et étudiants sur les questions d’orientation et on les accompagne pour qu’ils se projettent dans leur avenir professionnel. L’idée est de ne pas penser en terme de stratégie d’études mais de se dire : “ vers quoi j’ai envie de me diriger ? ’’ »
Avec elle, le jeune imagine l’après et devient « acteur de son projet ». [Les prestations d’un coach en orientation sont payantes – NDLR].

D comme dédramatiser

Comment peut-on dédramatiser intelligemment l’orientation ? « Il faut partir du principe que rien n’est joué, que tout peut évoluer », conseille Laetitia Toffart. Selon elle, il y a bien trop de pression. Les choix se font très tôt. « Parlez-en de façon posée. Et puis, il y a de plus en plus de possibilités d’alternance. » Pour elle, il faut également arrêter de dire que tel secteur est bouché.
D’une, car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer d’ici plusieurs années (qui eut cru qu’un jour, X aurait été pris comme astrologue de tmv ?). De deux, car « si l’élève est motivé et qu’il aime ce qu’il fait, il s’en sortira ». La passion avant tout.

E comme erreur

Oui, on le sait : orientation = stress. Et oui, on le sait : « Môman, je me suis trompé dans mon orientation, c’est la fin du monde, on va tous mourir. » Oui, mais non. « Rien n’est grave !, répète Laetitia Toffart. Il y a de plus en plus de passerelles pour changer. Une erreur d’orientation est rattrapable. Il suffit simplement de se demander pourquoi on s’est trompé. C’est souvent par méconnaissance. Il ne faut pas dramatiser : ce n’est pas une question de vie ou de mort. » Donc lycéens, étudiants (et parents !) : on se détend.

P comme potentiel

C’est l’un des mots-clés à retenir. Le conseil le plus précieux à fournir à un jeune qui choisit son orientation ? « Il faut se baser sur le potentiel, l’envie et la motivation », dit Laetitia Toffart. Le potentiel permet d’être acteur de son projet. Et si on est motivé, on réussit. CQFD.

P comme parents

Laetitia Toffart
Laetitia Toffart

On vous voit, les parents stressés. Certains influencent le choix des enfants. Mais il faut éviter. En revanche, « les parents sont utiles pour parler du monde professionnel. C’est important, ils doivent partager leurs expériences et faire entrer en contact les jeunes avec leurs réseaux ».
D’après une étude de l’Observatoire du premier emploi et d’Opinion- Way pour le site My Job Glasses, 69 % des jeunes estiment que l’école ne les a pas assez préparés à leur premier emploi. Alors chers parents, à vos conseils !

> Contact Laetitia Toffart : atoutagecoaching.fr 

Propos recueillis par Aurélien Germain

Comment démarrer le sport en douceur ?

Reprendre le sport, voilà notre bonne résolution du mois. Mais par où commencer ? Trois questions à Jérôme Piquet, kiné du TVB.

BONUS_OUV

Se mettre au sport à la rentrée, c’est une bonne idée ?
Le sport est important. On n’a pas trouvé mieux que l’activité physique pour être en forme : on dort mieux, on mange mieux, on se sent plus léger. Mais quand on veut se remettre au sport, il faut commencer par faire un bilan avec un médecin, un kiné ou une association de sport et santé. Une évaluation sérieuse de l’état de forme prendra en compte quatre points importants : le cardio-respiratoire, la souplesse, la force et les notions d’équilibre.
Il faut ensuite se fixer des objectifs, cohérents avec cet état de santé et se lancer mais au sein d’une structure. Beaucoup de personnes se lancent seules, sans soutien, en particulier pour la course à pied. Mal chaussé, mal échauffé, le coureur se blesse. La récupération est souvent négligée, l’effort mal dosé…

Un conseil valable, quel que soit le sport ?
Oui : se remettre au foot sur un coup de tête avec les copains, sauter sur ses skis une fois par an alors qu’on est sédentaire onze mois et demi sur douze, c’est vraiment risquer de se péter un genou.
La course est le sport vers lequel on se tourne naturellement parce qu’il est facile d’accès mais là aussi, rien ne sert de courir comme un fou une fois par mois, il vaut mieux être régulier et il faut rentrer calmement, s’étirer, s’hydrater, être suivi. Des groupes d’entraînement existent, en course à pied ou en marche nordique, encadrés par des personnes formées par les fédérations ou les associations sport et santé.

Quel sport choisir ?
La première question à se poser est : qu’est-ce que vous aimez ? Il faut surtout choisir un sport qui nous plaise ! On est mieux dans sa tête et dans son corps quand on y trouve du plaisir. C’est essentiel, et encore plus quand on reprend une activité physique après une maladie, un burn out, une prise de poids importante. Être coaché et en groupe permet aussi d’être soutenu et de progresser. Je connais des grands-mères qui se sont réunies pour créer un groupe de gym et ça fonctionne super bien ! On peut aussi se retrouver pour effectuer les parcours sport-santé : on en trouve un à Tours nord, un au lac, c’est gratuit et agréable.

Vide-greniers : devenir le roi de la chine en 10 leçons

La saison des vide-greniers est ouverte. Vous aussi, vous tenteriez bien de dénicher un tableau de Courbet ou, plus modestement, une paire de Stan Smith neuve, ou une applique en bronze Napoléon III à prix Ikea ? Tmv a interrogé une spécialiste de la chine, Murielle, alias Woody Beauty.

On peut devenir un vrai chineur même si on n’a pas fait l’école du Louvre ?

Plus on fait de vide-greniers, plus on a l’oeil pour repérer. Pour moi, c’est un plaisir, j’adore ça, j’adore la satisfaction ressentie quand je fais une belle trouvaille. Si c’est une corvée, laissez tomber vous ne trouverez rien. Il n’y a pas réellement de secrets, à part être au taquet dès le matin, ne pas être rebuté par le fait de fouiller et de parfois se salir littéralement les mains et ne pas craindre la fatigue parce qu’on piétine beaucoup.

Il paraît qu’il faut débouler sur les stands à 8 h du mat’. Vrai ou faux ?

VRAI ET FAUX. En fait tout dépend du coin de France où vous chinez, dans certains endroits il faut parfois se lever aux aurores. Ici, j’ai tendance à y être vers 8 h, parce que je fais généralement plusieurs vide-greniers à la suite. Mais souvent on trouve des emplacements vides ou alors les gens commencent seulement à s’installer, frustrant! Je conseille plutôt d’y être pour 9 h, en général tout le monde est prêt et la foule de badauds n’est pas encore arrivée, c’est l’idéal

Et faire la fermeture, bonne ou mauvaise idée ?

C’est vrai que parfois les gens sortent des affaires au fur et à mesure de la journée mais pour faire de belles trouvailles, le premier arrivé est le premier servi. Mais il m’est déjà arrivée de trouver de jolies choses en fin de journée quand la flemme de se lever le dimanche matin était trop forte. Alors vous pouvez toujours tenter votre chance, parce qu’à la fin, vous pouvez négocier les prix à fond !

Je fais tout ça et je ne trouve jamais rien sur les vide-greniers! Pourquoiiiii?

Comme je le disais plus haut, pour trouver des choses intéressantes, il faut oublier les grasses mat’, hé oui ! Ensuite, il ne faut pas avoir un objet hyper précis en tête : vous êtes sûr(e)s de ne jamais le trouver. Bien sûr, je suis en quête de quelques Graal à chaque vide-grenier mais dans la réalité, c’est souvent l’occasion qui fait le larron. Il faut aussi savoir que lorsque l’on chine vraiment, on prend le temps de tout regarder, de se baisser pour fouiller dans le fond de la caisse, de demander à jeter un oeil à ce qui n’est pas encore déballé etc. Bref on ne le fait pas à la va-vite. Et puis avec le temps et la pratique, l’oeil s’aguerrit. Par exemple, si vous cherchez du vieux linge de maison, privilégiez les stands tenus par des petites mamies. Évidemment, ce n’est pas une généralité mais il faut apprendre à cibler. Tout en se laissant aussi porter par son instinct. C’est tout un art en fait !

Il y a eu la folie des verres, celle des cadres, puis les jouets 70’s, les poupées en chiffons, les armoires 40’s… qu’est-ce qui s’arrache chez les chineurs en ce moment ?

Regardez ce qu’il se fait en magasin et vous saurez ce qui est recherché. Surtout ces derniers mois, la tendance est au vintage donc ce que vous trouvez notamment au rayon déco sont les objets hyper recherchés. L’exemple frappant, c’est l’explosion des miroirs en rotin. Ce qui était vieillot et moche il y a encore quelques semaines se retrouve maintenant dans toutes les grandes enseignes ! Ce qui est particulièrement en vogue en ce moment ? En vrac : les jouets Fisher Price des années 70, les pommes à glaçon colorées (sauf le modèle orange, tout bon collectionneur l’a déjà depuis des lustres), les pin’s Disney, la vaisselle en Arcopal (en particulier les modèles Mobil), les meubles en rotin, les bons vieux vinyles, les têtes à chapeaux Twiggy, les miroirs de barbier, les chaises d’écolier, les meubles à pieds compas… Chaque chineur a ses passions et ses collections mais si vous avez de ça dans votre grenier, n’hésitez pas à me contacter hihi.

Il y a des secrets, des vrais, pour repérer les choses intéressantes ?

Mes petits conseils : ne zigzaguez pas de droite à gauche, faites d’abord un côté puis remontez par l’autre, vous éviterez de louper des affaires. Quand vous avez repéré un objet, ne montrez pas votre fort intérêt. Faites-le plutôt « je trouve ça mignon, vous me le faites à combien ? ». Bref ne montrez pas que vous en connaissez la valeur réelle. Vous pourrez crier de joie une fois reparti(e) du stand (je parle d’expérience). Enfin, pour avoir de nouvelles idées de chine ou pour en prendre plein les yeux, n’hésitez pas à vous abonner à des comptes Instagram de passionnés. Tous les dimanches, ils publient (et moi aussi, tout comme sur mon blog d’ailleurs) nos butins de chine et j’avoue que j’adore découvrir les merveilles dénichées par d’autres.

Est-ce qu’on peut encore marchander sans se faire insulter par les exposants ?

Bien sûr, c’est l’essence même des vide-greniers ! Alors oui, parfois certains exposants ne sont pas du tout ouverts à la discussion. Eh bien, tant pis, passez votre chemin : si cette personne n’a pas envie de vendre c’est son problème ! Sauf quand le prix proposé est déjà au ras des pâquerettes, je négocie toujours un peu et avec le sourire, ça passe (presque) toujours.

Quelle tactique adopter s’il pleut ?

Faut-il chercher un plan de repli ou en profiter ? S’il pleut des cordes, les gens vont tout simplement annuler leur participation donc annulation du vide-grenier. S’il ne s’agit que de simples averses, foncez ! C’est l’occasion idéale de faire de sacrées bonnes affaires parce que les exposants vont brader plus rapidement et il y aura moins de visiteurs pour vous piquer vos futurs achats.

On prévoit quel kit de survie ?

Alors évidemment on oublie les talons de 12, parce que bonjour le mal de pieds ainsi que la jupe, quoique les gens derrière vous seront ravis quand vous vous pencherez pour fouiller… Avoir de la monnaie c’est impératif, car beaucoup d’exposants n’en ont pas. Pensez à apporter des totes bags pour ranger vos achats et avoir les mains libres, histoire de continuer sans faire un arrêt à la voiture. Autre conseil, videz votre voiture avant de venir (genre, virer la poussette) au cas où vous dénicheriez un salon de jardin en rotin. S’il fait chaud, le chapeau, les lunettes de soleil et une petite bouteille d’eau seront vos alliés. S’il pleut, on privilégie la capuche dans la mesure du possible parce qu’avoir une main prise par le parapluie ce n’est pas le plus pratique. Et on évite la chouille du samedi soir sinon c’est clair que vous allez louper le réveil.

Les enfants, on les emmène ou les vend pour acheter des bibelots ?

Si on les emmène, on en fait quoi ? Personnellement je n’emmène pas mon fils qui a 2 ans parce qu’il n’est pas du tout en âge de s’intéresser aux vide-greniers. Je n’ai pas envie de passer mon temps à le surveiller ou de lui courir après au lieu de me concentrer sur les stands. Et puis la poussette non merci, c’est pas franchement l’idéal quand ça se passe dans un champ bien boueux ou des rues étroites. Par contre, un peu plus grands, si ça les intéresse et qu’ils sont souriants, les gens vont souvent avoir tendance à leur donner gratos le petit jouet qu’ils ont repéré (autant qu’ils se rendent utiles non ?).

>Murielle partage ses découvertes sur son blog, woodybeauty.com
>Où trouver les dates des brocantes ?
En Indre-et-Loire : vide-greniers.org
A Tours : tours.fr
Dans le guide Loisirs Week-end de la Nouvelle République (chaque vendredi)

Famille, enfants et écrans : les conseils de Serge Tisseron

Smartphones, TV, tablettes… Les écrans sont partout dans le quotidien des familles. Comment les réguler ? Eclairage du psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron.

3-6-9-12, C’EST QUOI ?

Serge Tisseron
Serge Tisseron

Quand et comment les enfants doivent-ils regarder les écrans ? Pour répondre à cette épineuse question qui trotte dans la tête de nombreux parents, Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, a imaginé les repères « 3-6-9-12, pour apprivoiser les écrans et grandir». En résumé : pas de TV avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, internet après 9 ans, et les réseaux sociaux après 12 ans. « Mon but était de proposer quelques repères simples pour que les parents sachent quand introduire les écrans dans la vie de leur enfant, détaille Serge Tisseron. C’est pour ça que cette règle sonne comme une comptine enfantine facile à mémoriser ! ».

>PAS D’ÉCRANS AVANT 3 ANS

L’enfant a besoin de construire ses repères spatio-temporels. Les écrans seraient en effet dangereux pour les bébés. « Beaucoup d’études montrent aujourd’hui que la télévision nuit au développement des bébés, et cela même quand il semble jouer sans la regarder alors qu’elle fonctionne dans la pièce où il se trouve (…). Le meilleur des jouets, c’est celui que l’enfant se fabrique, le meilleur des écrans, c’est le visage de l’adulte » résume Serge Tisseron. Le psychiatre préconise les jeux traditionnels et les histoires lues en famille plutôt que la télévision et les DVD. Il préconise aussi de laisser à l’enfant le temps de s’ennuyer pour imaginer ses jeux. Et si tablette, il y a, il est préférable de l’utiliser et d’y jouer à deux.

>DE 3 À 6 ANS, PAS DE CONSOLE DE JEU PERSONNEL

L’enfant a besoin de découvrir toutes ses possibilités sensorielles et manuelles, il a besoin de temps pour imaginer, jouer, bricoler avec son environnement et ses dix doigts. Les parents doivent donc fixer « des règles claires sur le temps d’écran, respecter les âges indiqués sur les programmes ». Serge Tisseron déconseille à cet âge les consoles de jeu personnelles. Tablette, télévision ou ordinateur doivent être regardés dans le salon par l’enfant et pas dans sa chambre. Préférer, toujours, les jeux sur écrans à plusieurs.

>DE 6 À 9 ANS : DES ÉCRANS DANS LE SALON

L’enfant a besoin de découvrir les règles du jeu social. Les règles sur les temps d’écrans fixés avec les parents doivent être respectées, mais il faut aussi parler avec l’enfant de ce qu’il voit et fait. Les écrans doivent encore rester dans le salon et il est nécessaire de sensibiliser l’enfant au droit à l’intimité, au droit à l’image et aux trois grands principes d’internet (tout ce que l’on y met peut tomber dans le domaine public, peut y rester éternellement et il ne faut pas croire tout ce que l’on y trouve).

>DE 9 À 12 ANS : UN TEMPS D’ÉCRAN À ÉTABLIR

« L’enfant a besoin d’explorer la complexité du monde ». Il est nécessaire de déterminer avec lui l’âge à partir duquel il aura droit à un téléphone mobile. L’enfant a le droit d’aller sur internet (les trois grands principes du web devant lui être rappelés) seul ou accompagné, et les parents doivent décider avec l’enfant du temps qu’il peut consacrer aux différents écrans. Enfin, il est nécessaire, toujours de parler avec lui de ce qu’il voit et fait.

>APRÈS 12 ANS : COUPER LE WIFI LA NUIT

« L’enfant commence à s’affranchir des repères familiaux ». Il surfe seul sur la toile, mais il est nécessaire de fixer avec lui des horaires à respecter, de parler des téléchargements, du plagiat, de la pornographie et du harcèlement. Derniers conseils : la nuit, couper le wifi et éteindre les mobiles, et refuser d’être l’ami de son enfant sur Facebook (il faut légalement 13 ans minimum pour aller sur ce réseau social).

>> POUR RETROUVER L’ARTICLE INTÉGRAL ET L’EXEMPLE DE FAMILLES, RDV PAGES 22-23 SUR LA VERSION PDF (cliquez ICI) <<

Tout savoir sur le vin quand on est un peu nul (et ne pas se piquer la honte)

Tout savoir sur le vin quand on n’y connaît pas grand chose (et pour ne pas avoir l’air bête dans un repas), c’est possible. Suivez le guide, hips !

« Y a un truc dans mon verre » (Photo Flickr/Luca Ciriani)

CONSEIL N°1 : Ne pas acheter de Château d’Yquem 1992 (en vendant un rein, votre maison et vos enfants)
Okay, vous êtes tout fier(e) : vous venez d’acquérir un Château d’Yquem 1992 pour plusieurs centaines d’euros. Trop classe, surtout vu le prix habituel de ces bouteilles ? Mouais, pas vraiment. Vous venez de vous faire arnaquer. Sachez qu’il n’a jamais été commercialisé cette année-là. Cela vaut aussi pour les Château d’Yquem 1952, 1972 et 2012.

1CONSEIL N°2 : Comment tenir son verre
Non, vous ne devez pas tenir votre verre par la coupe. Parce que 1) vos doigts sont de dégoûtants boudins ; 2) Vous laisserez des traces en plus de réchauffer le vin. Tenez donc le verre par son pied. Là, vous êtes un pro. Et s’il vous paraît trop lourd, c’est que : 1) vous l’avez trop rempli (au tiers, c’est parfait) ; 2) vous êtes aussi musclé(e) qu’un moustique (filez à la muscu).

CONSEIL N°3 : Maîtrisez le jargon
« Joli, ce vin, il est tout jaune et bon. » Non, arrêtez tout, vous paraîtrez un peu bête et ça nous mettrait mal à l’aise. Apprenez le vocabulaire inhérent au vin. Sortez des mots trop cool, comme : moelleux, robuste, racé, confituré, subtil, minéral, etc. Lisez donc « Le Vin, tout comprendre tout simplement », de Marnie Old. De quoi faire de vous le Fabrice Luchini du pinard.

CONSEIL N°4 : Les couleurs tu connaîtras
À moins d’être daltonien (ou un peu bêbête), vous savez distinguer un rouge d’un blanc d’un rosé. L’aspect visuel d’un vin est notre premier contact avec la Bête. Quand vous dégustez un verre, zieutez l’intensité de la couleur qui présage la structure du vin. Exemple ? Un vin blanc aux reflets dorés risque d’être plus boisé qu’un autre transparent comme de l’eau. Un rouge clair sera, lui, moins corsé qu’un rouge sombre. Pigé ?

CONSEIL N°5 : Savoir pourquoi on a la bouche sèche
Bon, on ne parle pas de grosse cuite, hein. Mais il se peut que vous ayez une sensation de dessèchement de la bouche, après avoir bu du vin rouge. Rien de plus normal, puisqu’il y a la présence de tanins, des composés phénoliques venant des pépins et des pellicules du raisin. Ce qui bloque la salivation.

CONSEIL N°6 : Ne pas garder le rouge au frigo Capture
Contrairement aux rosés ou aux blancs, on ne laisse pas un rouge au frigo. Sinon, ses tanins et autres composés de la peau du raisin seront plus astringents (c’est-à-dire qu’il va resserrer vos papilles gustatives) et amers, si la température est basse. Dans l’idéal, n’importe quel vin se conserve en sous-sol, dans un lieu sombre et humide, calme et frais, avec une température oscillant entre 10 et 15°C.

CONSEIL N°7 : Savoir pourquoi on trinque
Cette tradition vient en fait du Moyen-Âge. À l’époque, l’empoisonnement était fréquent pour éliminer ses ennemis. Du coup, les grands seigneurs, un peu flippés pour leur vie, ont pris l’habitude de trinquer, pour qu’un peu du contenu de chaque verre se retrouve dans l’autre, lorsqu’il s’entrechoquaient. Si la personne en face n’avait subitement plus soif, c’était légèrement louche. De fait, sortez cette anecdote quand vous trinquez. De une, ça vous fera passer pour quelqu’un de cultivé ; deux deux, vous lirez la peur dans les yeux de votre belle-mère qui vient de louper son coup pour envoyer le sac à vin que vous êtes six pieds sous terre, en l’empoisonnant lâchement.

CONSEIL N°8 : Météo = vin
Il fait chaud ? Piochez dans un vin jeune et léger. Il fait froid ? Optez plutôt pour un vin puissant et complexe. Facile, non ?

CaptureCONSEIL N°9 : Apprenez à déguster
S’enfiler un Pétrus pomerol cul sec, ce n’est pas très classe. La dégustation se fait en six étapes. 1) Observez le vin. Sauf si vous vous appelez Gilbert Montagné. 2) Faites-le tourner. Plus on remue, plus le vin s’aère. Évitez d’en mettre à côté. 3) Humez-le. L’odorat est un sens très mobilisé dans la dégustation. Analysez ce que vous dit votre nez (même si un nez ne parle pas) : arômes intenses, fruités, herbacés, etc.? 4) Sirotez. Vous prenez une gorgée de vin et la gardez entre 3 et 5 secondes en bouche, sans l’avaler. Ça fait stylé, non ? 5) Remuez en bouche. C’est-à-dire que le vin doit circuler en bouche pour laisser s’exprimer toutes ses saveurs et ses arômes. Ne rigolez pas, sinon ça ressort par le nez. 6) Savourez. Vous l’avez mérité, en espérant que vous venez pas de passer 10 minutes à faire semblant de vous y connaître. Le goût du vin qui reste après avoir dégluti fait découvrir d’autres qualités sensorielles. Bonus : 7) évitez de tout casser en lançant, plein d’assurance, un « waouw, il déchire à donf’ ce vin, mon pote ». (direction le conseil n°3)

CONSEIL N°10 : Suivez vos envies
Inutile de frimer en vous abonnant à la newsletter de je-me-la-pète-avecmes- grands-crus.com L’amateur de vin que vous êtes doit avant tout se faire plaisir et suivre ses propres envies, ses propres goûts. Inutile de vous rassurer en consommant des vins sophistiqués et hors de prix. Soyez curieux et n’hésitez pas à découvrir un vin canadien ou chilien, « même si beuuuh le pinard français, c’est c’qui a d’meilleur ma bonne dame ».

CONSEIL N°11 : Attention aux plats épicés 2
L’alcool attise le feu des épices. Donc, dans le cas d’un plat relevé, favorisez un vin léger. En effet, un vin lourd aura une forte teneur en alcool, ce qui rend bien pénibles les notes épicées (même si, on le sait, vous êtes un warrior).

CONSEIL N°12 Connaître #SVPJeanMichel
C’est un peu le bon plan pour frimer lors de votre prochain repas. Vous avez une question par rapport à un accord ou la garde de vos vins ? Envoyez votre question avec le hashtag #SVPJeanMichel. Le Petit Ballon (@LPBallon sur Twitter) et son sommelier hyper gentil et fin connaisseur vous répondra. On dit merci qui ? Merci #SVPJeanMichel !

23ECONSEIL N°13 Être le pro du vin pour un barbecue
Il fait beau, chaud, les enfants couinent, les merguez sur le grill aussi. Bref, on vient de vous nommer champion du barbec’ et décideur en chef du vin qui l’accompagnera. Voilà un petit pense-bête des types de vin à choisir selon le barbecue : merguez (rouge léger fruité ou rosé corsé), gambas (rosé ou blanc), brochettes de poulet (rouge, rosé), brochettes de boeuf (rouge jeune), porc mariné (rouge charnu).

CONSEIL N°14 Cracher or not cracher ?
Vous les avez vus, au Vitiloire, celles et ceux qui crachent délicatement leur précieux nectar, n’est-ce pas ? Alors, question : vous aussi, devez- vous recracher votre vin lors d’une dégustation ? Pour les pros, c’est très fréquent. Cela permet de réduire l’absorption d’alcool et surtout les risques d’ébriété. Pour vous, si vous êtes non-initié, c’est à vous de voir si vous voulez les copier…

>>Et en bonus :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HpWrx0gr6aY[/youtube]

* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Allo maman réseau ?

L’association Grandir près du cœur met en relation les mamans tourangelles.

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(Photo Phovoir)

 
Leur priorité: le bien-être de leur bébé. Une trentaine de mamans tourangelles ont choisi d’adhérer à l’association Grandir Près du Cœur. L’objectif de ce groupe de paroles, né en 2012 : permettre aux parents d’échanger autour des besoins de bébé. Pour Maryem, maman de deux enfants âgés de 2 ans et de 6 mois, trésorière de l’association, « Grandir Près du Coeur permet de rompre l’isolement des mères qui viennent d’accoucher. Elles peuvent se confier sur toutes les problématiques liées à l’univers de bébé ». Sur leur page privée Facebook, nuit et jour, ces mamans communiquent, s’interrogent, se donnent des conseils. « L’important est de se soutenir également dans les moments difficiles. Car oui, selon Maryem, avoir un bébé n’est pas tout rose au début. Parler à des anonymes est parfois plus facile que de demander de l’aide à sa famille. » Toutes les mamans sont les bienvenues, seule condition : adhérer aux valeurs du groupe comme celles d’une éducation juste de l’enfant, sans punition corporelle, du maternage proximal, de l’allaitement maternel ou encore de toutes ces pratiques favorisant l’attachement parent/ bébé, dans le respect des besoins de chacun. « On ne fait pas des enfants rois », précise Laetitia, une autre maman du groupe, « on les accompagne à bien grandir dans le respect ».
Plus d’infos sur grandirpresducoeur.tk

Carrière : 4 femmes vous conseillent

4 adhérentes de l’association Femmes 3000, 4 métiers majoritairement d’hommes, 4 parcours professionnels, 4 conseils.

Maud Mathie
« J’ai su rebondir »
Poignée de main franche, le ton sur la même veine, Maud Mathie parle de son parcours professionnel sans omettre les détails. Elle explique avec passion son métier. Cette ingénieure aide les entreprises et les coopératives à améliorer la conservation des grains dans les silos. Jeune consultante, elle conseille ces structures à réduire la présence de produits chimiques lors de la conservation et propose des solutions pour faire baisser la consommation énergétique. « Il y a aujourd’hui une pression de la société pour plus de qualité, moins de pesticides. L’écologie est de plus en plus prise en compte. » Installée en Touraine depuis peu, Maud Mathie ne fait que travailler. Elle avoue mettre sa vie sociale de côté, sans pour autant le regretter. Elle vient tout juste de monter son entreprise.
« Être une femme dans mon domaine, ce n’est pas fondamentalement gênant. C’est vrai que souvent, les dix premières minutes d’un rendez- vous, il y a un flottement. Surtout que je suis jeune. Mais dès que nous rentrons dans l’aspect technique, on me prend au sérieux. » Elle ne s’est jamais vraiment fermée de portes. Elle a bien essayé d’être vétérinaire au début, mais elle n’en a pas fait une montagne quand elle a loupé le concours d’entrée. Maud Mathie est heureuse de son métier actuel, « même si c’est parfois l’enfant pauvre de l’agriculture. » Les freins, dans sa carrière, ce sont les autres qui ont essayé de lui en mettre. « J’ai travaillé pendant des années dans une entreprise où, malgré mon âge, on me donnait de gros projets. Je crois que j’étais considérée comme la valeur montante dans mon domaine. Sauf qu’un homme qui travaillait avec moi a commencé à me harceler. Je me suis fermée des portes, j’ai perdu confiance en moi et j’ai quitté l’entreprise au bout d’un moment. Mais j’ai su rebondir. » Volontaire, de cette mauvaise expérience Maud Mathie a lancé sa propre boîte. « Pour l’instant, je dois faire des concessions sur ma vie privée, mais ce sont mes choix. »

Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.
Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.

Marina Marcucetti
« Ce que je préfère, travailler sur les chantiers »
L’évidence. La jeune ingénieure qualité en pharmacie avait déjà eu l’idée à 20 ans. Mais son père lui avait plutôt fait comprendre qu’il fallait continuer ses études. « Si j’avais été un mec, peut-être qu’il aurait réagi différemment. » Elle quitte Caen, revient s’installer en Touraine avec son fils et un but : reprendre l’entreprise de son père dans le carrelage. Marina Marcucetti passe un CAP pour la légitimité, même si elle a toujours donné un coup de main sur les chantiers depuis l’adolescence. « Au fond, mon père était heureux que le nom reste. » Compétente, la jeune femme devient chef d’entreprise. Elle a deux employés, dont son frère qui l’a rejoint un peu après. Une histoire de famille. À 41 ans, elle travaille sans arrêt, s’occupe de son fils et fait fructifier son entreprise. Marina Marcucetti paraît heureuse, comblée. « Même si je dois m’occuper de la relation avec les fournisseurs et les clients, de prospecter, je ne lâche pas le terrain. C’est ce que je préfère, travailler sur les chantiers. » Elle s’amuse de la réaction des hommes dans un monde où les femmes ne sont presque pas représentées. « Pour y arriver, il faut travailler, y aller à fond. Pourtant j’ai toujours choisi la difficulté dans mon parcours professionnel. » Sans bac, elle fait ses études avec à chaque fois une pose d’un an pour les financer. « Au lieu de trois ans, ça m’en a pris presque six. Mais comme je travaillais dans des entreprises dans mon domaine, j’ai réussi à booster mon CV. Une fois diplômée, j’ai été embauchée directement. » Aujourd’hui, elle s’épanouit dans le bâtiment, essaye de manager différemment son équipe, leur donne des libertés. Marina Marcucetti avance, travaille encore.
Marie-Anne Vivanco
« Il faut se former en permanence »
Elle a les yeux qui pétillent, déroule son parcours presque d’une traite : « J’ai fait un bac scientifique et puis je suis venue à Tours pour deux ans d’orthophonie. Ensuite, j’ai repris des études juridiques et un DEA en sciences politiques à la Sorbonne. J’ai aussi été journaliste à Ouest-France et au Télégramme. Sinon j’ai donné des cours dans un lycée agricole et j’ai été chargée de mission à la Chambre d’agriculture. En 2007, j’ai ouvert une entreprise d’électricité avec un ami et je suis élue depuis 2010 à la Chambre des métiers… » Elle s’arrête, sourit. Silence. Elle reprend : « On vous met souvent dans des cases en France, on a du mal à en sortir. On vous dirige dans un couloir qu’il faut suivre, on formate. Il faut montrer des diplômes, des validations d’acquis. On ne fait pas assez confiance. »
Pour Marie-Anne Vivanco, tout le monde peut se former au gré de ses envies. Pour ne pas se fermer de portes, toujours évoluer, il faut apprendre en permanence. « Je crois que la curiosité est primordiale. On nous confine trop facilement dans un domaine. » Elle n’arrive pas à trouver ses déclics, ce qui a fait que sa vie professionnelle a eu plusieurs trajectoires. « J’ai été élevée dans une famille de militaire, dans la bourgeoisie. J’ai vite compris qu’il existait d’autres valeurs, que je devais comprendre, sans forcément renier mon éducation mais en ne m’enfermant pas. » Marie-Anne Vivanco travaille aujourd’hui dans sa petite entreprise, donne des coups de main sur les chantiers, s’occupe de la gestion. Elle aimerait se mettre à la ferronnerie, comme ça, pour le plaisir. « Beaucoup disent qu’il faut un mauvais caractère pour y arriver, ne pas se laisser faire. Moi, je dis qu’il faut simplement du caractère. »
Vivanco
Marie-Anne Vivanco, électricienne, juriste, prof, journaliste… La formation continue incarnée.

Isabelle Rouger
« J’ai appris à faire moi-même »
Elle vit en Touraine depuis 2004, envie de quitter Paris, d’élever ses enfants en dehors de la frénésie de la capitale. Isabelle Rouger a bien essayé de proposer de bosser de chez elle, mais son ancienne entreprise n’avait pas mis en place le travail à distance. Elle postule dans une banque. Trois ans après, elle est responsable d’une équipe. Isabelle Rouger travaille dans l’informatique. « Nous ne sommes pas dans le développement mais dans les infrastructures, la mise en place de parc informatique, le dépannage des machines, nous menons également des projets de développement. » Elle aime le management, « ce qui me plaît, c’est l’accompagnement des personnes. » Isabelle Rouger est également fascinée par la technique, en général, savoir comment ça marche. « J’ai visité une usine il n’y a pas très longtemps, j’adore regarder les machines, que l’on m’explique comment elles fonctionnent. » Isabelle Rouger défie les stéréotypes, ne voit pourquoi elle ne peut pas faire elle-même. « L’autre fois, j’ai crevé à 3 kilomètres de chez moi. J’ai appelé mon mari pour lui dire que j’allais avoir du retard parce que je devais changer la roue. » Elle n’a pas pensé demander de l’aide. « Ado, je me suis retrouvée seule avec ma maman. J’ai simplement appris à faire moi-même. »

Emploi : "Il faut oser changer !"

Sylvaine Pascual, consultante en relations humaines, a créé Itache coaching. Coach spécialisée en reconversion professionnelle, elle est aussi membre du jury Mines-Ponts depuis 1998. Pour elle, il faut oser se reconvertir.

DOSS_INTERVIEWSur votre site, vous parlez de « reconnexion à soi » pour la reconversion professionnelle. Qu’est-ce que c’est ?
L’idée est de revenir dans ses aspirations, ses besoins professionnels et cartographier qui l’on est. Il faut trouver du plaisir dans le métier ! L’identification d’une nouvelle reconversion passe par là. Et en fonction de ça, c’est un bon point d’appui. Il faut des critères motivationnels. Tout ça demande de l’énergie, il y a des obstacles… Cette connexion puise là-dedans.
Comment conseiller quelqu’un qui veut se réorienter ?
La première étape, c’est de faire le point sur ses goûts, sur soi, ses envies, ses relations avec le travail, le sens qu’on lui donne. Il faut explorer les métiers possibles à partir de ça, de ces appétences plus que ses compétences !
Vous diriez qu’il faut oser changer ?
Bien sûr ! Dès que ça correspond à une envie profonde, oui. Pour les femmes qui se réorientent, il faut une bonne dose de motivation, à cause des idées reçues. Il faut oser ! L’optimisme n’est pas une béatitude.  C’est un discours positif… Oui, c’est important. On entend trop d’horreurs sur la reconversion. Donc beaucoup s’en empêchent et n’osent pas. On les pousse à refouler leurs désirs et l’exploration. Quand on a exploré notre projet dans tous les sens, on peut se dire : ok, je peux franchir le pas ou pas. Et ainsi, pas de regrets ! Au moins, j’aurais tenté.
Peut-on insuffler la pensée positive comme habitude à quelqu’un qui veut tout changer ? 
Je torpille cette idée ! (rires) L’optimisme, c’est quelque chose de possible, on expérimente et on réagit en fonction. La pensée positive, c’est « je vais y arriver ». Mais c’est comme quand on répète à ses enfants « n’aie pas peur » quand ils ont peur du noir : ça ne marche pas. C’est un peu comme une résistance sur un muscle : ça va le renforcer. Il faut revaloriser la personne en identifiant ses forces.
On dirait un peu cette façon de penser la reconversion, le travail, comme au Canada !
Oui, exactement. Le travail sur le développement personnel est remarquable là-bas. Ils sont très préoccupés par la personne.
Quels sont les obstacles possibles pour une reconversion ? 
Les principaux sont le manque de confiance, la dévalorisation, mais aussi – plus surprenant – les croyances familiales. Par exemple, si vous avez été élevés dans un environnement du genre « on n’est pas là pour rigoler ! » La durée de la reconversion peut, elle aussi, être une difficulté : formation longue, etc.
Quels sont les symptômes d’une envie de changer du tout au tout ?
Certains de mes clients disent « je me suis trompé », à cause des conditions de leur métier, et non pas du métier en lui-même. C’est quand il y a une perte des sens et des valeurs, ou qu’il n’y a plus aucune marge de manœuvre pour en retrouver.  J’ai eu une assistance sociale qui aimait sa profession, rendre autonome les gens etc. Mais maintenant, il y a trop de dossiers, trop de devoir de rentabilité et elle ne rendait plus ses patients autonomes. Cela n’avait plus de sens pour elle. C’est l’évolution du métier qui fait ça. Il y a aussi des indicateurs comme les relations au travail.
En fait, ça peut arriver partout…
Tout à fait. Les statistiques montrent que le besoin de reconversion est plus présent dans la santé et le domaine hospitalier. Mais ailleurs aussi… J’étais enseignante avant, mais un moment, je ne trouvais plus de sens à mon métier, car ce n’était pas une nourriture suffisante à ma créativité.
Pensez-vous que la société bride nos envies de reconversion ?
Oui ! Et il y a une certaine responsabilité des médias. Cette frilosité générale n’est pas cohérente avec la réalité. Il y a trop d’interprétations négatives dans les statistiques. La peur gouverne le monde. Et pour ceux qui veulent se reconvertir, il y a aussi l’entourage qui joue, à dire « non mais ça va pas ! » Quand j’ai quitté mon poste de prof en Prépa, mes proches sont tombés de leur chaise… Donc j’encourage tout le monde à l’exploration ! Ce n’est pas une prise de risque.
Vous êtes coach et vous vous dites « spécialiste du plaisir au travail »…
Aussi trivial mon slogan soit-il, l’idée c’est : la vie est trop longue pour s’ennuyer au travail ! Il y a un million de moyens de s’ennuyer, mais sur chaque côté négatif, il y a du positif. La reconversion est possible vers un métier plus sympa. C’est la reconnexion à soi, de nouveau.
Mais alors, tout plaquer et vouloir réaliser son rêve de gosse, c’est dangereux ou pas ? 
Ça dépend ! On a tous voulu faire ça. Pour certains, ce rêve n’a pas d’impact sur leur vie. D’autres qui l’ont et y pensent encore à 40, 50 ans, ça vaut le coup de l’explorer ! Et se demander : quel accomplissement personnel possible ?
Propos recueillis par Aurélien Germain
 

Réussir ses 10 et 20km de Tours

Des semaines de préparation, des litres de sueur écoulés. A quelques jours de l’épreuve, les conseils de Frédéric Lepinay, entraîneur à l’A3 Tours.

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À 55 ans, il peut encore courir un 10 km en 40 minutes. Entraîneur à l’Athletic Trois Tours (A3T), Frédéric Lepinay livre ses recommandations avant le grand départ.
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« Au niveau de la course, il faut lever le pied. On peut courir la veille ou l’avant-veille, 40 à 45 minutes pour une personne lambda. Mais sans puiser dans ses réserves. Pour que les jambes ne soient pas trop lourdes le jour de la course, la musculation doit être évitée. Une bonne avant-dernière nuit est importante, car la veille, le stress et l’adrénaline perturbent le sommeil ».
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« Le repas du soir, on privilégie bien sûr les sucres lents : du riz ou des pâtes. Et on ne boit pas d’alcool bien sûr, Pour être même plus précis, le vin blanc donne des crampes. C’est l’ennemi des coureurs ! Ne pas hésiter, par contre, à prendre du thé et du café, sans excès. »
Le matin
« L’idéal est de manger au minimum trois heures avant. Quatre heures, c’est encore mieux, mais du coup, on se lève très tôt ! Ainsi, quand on s’apprête à courir, on a digéré. Si on avale un petit-déjeuner seulement 30 minutes avant, on va souffrir ! Arrivé sur les lieux, un réveil musculaire fait du bien, avec des étirements. Je conseille un travail de respiration pour évacuer le stress. »
Pendant la course
« Surtout ne pas rater les ravitaillements. Indispensables pour le 20 kms. Les bons athlètes peuvent s’en passer sur un 10 km. Les coureurs qui ne sont pas habitués à boire en plein effort, je leur conseille de s’arrêter pour le faire, car ce n’est pas évident. Il y a aussi du monde sur la route. On peut trouver quelqu’un qui court au même rythme ou un peu plus vite et se mettre dans sa roue. Ce n’est que bénéfique. C’est de l’entraide. »
Après la course
« Après une course, on a soif ! Donc, boire beaucoup d’eau pour la récupération. Et se restaurer tranquillement, avec des barres de chocolat ou des oranges par exemple. Ne pas trop attendre avant de se doucher, sinon on aura l’impression que les muscles se durcissent ».
Propos recueillis par G. V.


ARRÊTER DE FUMER
« Bien sûr, il ne faut pas fumer juste avant la course. Pratiquée régulièrement, elle peut même être un bon moyen pour arrêter la cigarette. J’accompagne un coureur qui réduit progressivement grâce au footing. Avec l’effort, on libère de l’endorphine qui n’a pas besoin d’être stimulée par le tabac ».
LE SUCRE
« J’avais une petite habitude lors des 10 km, pour me donner un coup de fouet sur la fin. Au 7e kilomètre, j’avalais un petit morceau de sucre pour me booster. Après, il y a aussi une part psychologique, mais ça peut aider. »
LA PLAYLIST DE LA RÉDAC
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Cinq titres pour vous aider à fournir votre effort !
Let’s groove – Earth Wind & Fire
Eye of the Tiger – Survivor
Beat it – Michael Jackson
I need a dollar – Aloe Blacc
Run run run – Phoenix
BIENTÔT LE MARATHON
L’an prochain, Tours accueillera son premier marathon, le 21 septembre, en même temps que la prochaine édition des 10 & 20 km ! Le parcours longera la Loire et le Cher, jusqu’à Villandry. C’est déjà l’heure de se préparer !