Sage-femme, métier en mouvement

La profession est en grève depuis plusieurs mois pour plus de reconnaissance, le ministère de la Santé a fait une sortie. Analyse.

A Paris, pendant les manifestation en février dernier. (Photo Collectif Sages-femmes)
A Paris, pendant les manifestation en février dernier. (Photo Collectif Sages-femmes)

La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé la création d’un nouveau statut médical, au sein de la fonction publique, pour les sages-femmes. Une déclaration qui divise la profession. De son côté, très mobilisé, le collectif des sages-femmes a déclaré la poursuite des actions et juge ce nouveau statut « insuffisant ». Il souhaite, notamment, que ces professionnels deviennent des praticiens hospitaliers, au même titre que les médecins et les dentistes. En revanche, plusieurs syndicats se sont dits satisfaits des déclarations de la ministre.
Depuis le mois d’octobre, une grande majorité des sages-femmes étaient en grève dans les hôpitaux français pour demander plus de reconnaissance dans leur métier. « Nous n’avons jamais demandé plus de compétences, explique Clotilde Cholet, sage-femme à l’hôpital Bretonneau. Nous voulons juste qu’elles soient reconnues. » Depuis 2009, les sages-femmes peuvent s’occuper du suivi gynécologique des femmes, de l’adolescence à la ménopause. « Nous sommes formés pour faire un frotti, l’examen de dépistage de cancer du sein, ajoute Clotilde Cholet. Nous avons également le droit de prescrire des médicaments, dans le cadre de la santé des femmes, de faire leur déclaration de grossesse. Comme les médecins, nous sommes responsables légalement de nos actes. Et pourtant, nous sommes déconsidérés. Notre métier ce n’est pas seulement les accouchements. »
Grèves et études
Aussi en grève, les étudiants sages-femmes se sont beaucoup mobilisés pour valoriser leur formation et leurs compétences. « Ce métier a toujours été dans une case à part, des études au monde professionnel, constate Thomas Savary, président du Syndicat national des étudiants sages-femmes. Nous faisons la même première année que les étudiants en médecine. Ensuite, à l’école de sage-femme, nous sommes à part. Nous n’avons pas les mêmes bourses, les mêmes avantages, et la rémunération des stages est moindre. »
Marisol Touraine a déclaré que les étudiants sages-femmes seront traités, pendant leurs stages, comme les internes en médecine. D’autre part, pour le reste de la profession, la ministre explique que le ministère de la santé prendra des mesures pour assurer la promotion du métier auprès du grand public et promet une revalorisation des salaires.
Profession médicale
Dans un mail, une sage-femme tourangelle explique son interrogation quant au nouveau statut proposé : « La profession est divisée et surtout indécise quant à la décision de la ministre. Je ne sais toujours pas si la sortie de la Fonction Publique Hospitalière est la meilleure solution, car cela risque d’induire de telles tensions qui ne nous permettraient plus d’avancer. Il parait important d’insister surtout sur le besoin de toutes les sages-femmes : la reconnaissance du caractère médical de leur profession au sein ou hors de la fonction publique hospitalière. »