#WTF 35 : 50 000 $ pour devenir un alien asexué

Un « alien asexué », une petite mousse dans l’église ou encore une oeuvre détruite par un selfie : l’actu insolite et wtf ne manque jamais.

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T’as d’beaux yeux, tu sais

Il est comme ça, Vinny Ohh. Il avait 50 000 $ à dépenser. Alors ce Californien a subi 110 interventions chirurgicales. Pourquoi ? Oh, simplement pour devenir un alien. C’est son but dans la vie. À 22 ans, ce maquilleur a déclaré aux médias américains : « Je veux être un extraterrestre asexué. Je veux que mon apparence extérieure reflète ce que je ressens à l’intérieur, je veux être un hybride. » Le voilà donc sans organes sexuels et, comme il le dit lui-même, « une grosse tête sans sourcils ». Sacré Vinny ! – Une étude scientifique a démontré que les cookies étaient meilleurs une fois trempés dans le lait.

Au musée d’Hishhorn, à Washington, un touriste a voulu faire un selfie devant « La Pièce aux multiples miroirs – Tout l’amour éternel que j’ai pour les citrouilles », une oeuvre de l’artiste Yayoi Kusama. Sauf que, déséquilibré, le malheureux est tombé et a écrasé une des fameuses citrouilles. Valeur de l’oeuvre ? Un million de dollars. Moralité : arrêtez avec ces fichus selfies !

– Au Palais de Tokyo, à Paris, Abraham Poincheval est resté enfermé sept jours entre deux blocs de pierre. Durant cette performance, l’artiste de 44 ans s’est nourri de viande séchée et de briques de liquide.

– En Ecosse, un homme de 92 ans a pris l’autoroute… en fauteuil roulant électrique. Une patrouille de police l’a ensuite raccompagné chez lui.

– À Brielen, en Belgique, les fidèles de l’Église peuvent désormais boire une petite bière dans l’Église même ! Le pasteur y a autorisé l’ouverture d’un bar, vu que le dernier troquet du village a fermé. Qu’est-ce qu’on les aime, ces Belges tout de même.

Les Religions se parlent (spécial #JeSuisCharlie)

Au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, une douzaine de représentants des religions à Tours se sont réunis autour d’une même table pour parler de la tragédie. Dialogue interreligieux.

Dialogue interreligieux
Salah Merabti, président de la communauté islamique d’Indre et-Loire (à gauche) : « La majorité des musulmans aspirent à vivre dans la paix ».

Le couvent des Dominicains, rue Jules-Simon, est plongé dans la pénombre de cette nuit du jeudi 8 janvier. Silence nocturne en plein centre-ville. La réunion est prévue de longue date pour organiser un événement dans les mois qui viennent. L’actualité a rattrapé l’ordre du jour. Dans une petite salle du couvent, plusieurs musulmans de la mosquée de Bouzignac et de celle de la rue Lobin sont déjà installés. Ils discutent avec deux représentants bouddhistes zen et tibétain. Le décorum de la salle est d’une neutralité absolue. L’ambiance n’est pas forcément tendue, elle est plutôt respectueuse. L’attentat de la veille se lit sur tous les visages, le nom du journal qui a été visé n’a pas encore été prononcé. La conversation commence :
Père Jean-François Bour : « Même si les personnes changent, ce groupe est constitué depuis des années. On pourrait dire qu’il a réellement pris cette forme de rendez-vous réguliers depuis le 11 septembre 2001, un événement qui résonne aujourd’hui. »

Salah Merabti, président de la communauté islamique d’Indre-et- Loire : « Ce dialogue est indispensable pour le vivre ensemble. On se fait tout un film sur nos voisins mais c’est en discutant avec eux qu’on peut les comprendre, et même en faire des amis, des alliés. Je me rappelle des années 1980, au moment des attentats en Algérie. Nous étions déjà montrés du doigt. Nous ne pouvons pas nous justifier à chaque fois que des jeunes paumés commettent ce genre d’acte. La majorité des musulmans aspirent à vivre dans la paix. Cette minorité nous tient en prison. »

Paul Levy, président de la communauté juive de Tours : « Je suis persuadé que le vocabulaire concernant l’Islam a évolué depuis ces dernières années. Je crois que les gens sains d’esprit font la différence entre les radicaux et les musulmans. »
David Mitrani, pasteur de l’Église réformée de France à Tours : « Il faut que nous puissions envoyer un message fort : les religions sont un facteur de paix. »
dialogue interreligieux Salah Merabti : « Si vous prenez les grands ensembles, comme au Sanitas par exemple, le dialogue entre les religions se fait tous les jours, entre habitants, amis. C’est un dialogue qui n’est peut-être pas officiel mais il existe. »
Abderrahim Hami de la mosquée de Bouzignac : « Pour moi, ces jeunes qui ont attaqué le journal ne sont pas musulmans. À mon avis, c’est vers les jeunes personnes qu’il faut concentrer nos efforts, c’est avec eux qu’il faut discuter en priorité. »
Larbi Boucetta, musulman et impliqué dans le milieu associatif : « Il ne faut pas, je pense, mettre en avant les différences entre nous mais plutôt apprendre à se connaître, entre humains, avec le coeur. »
Jean-François Bour : « Tout à fait et en même temps, je suis persuadé que tout le monde vient d’un univers différent, je pense que pour avancer, nos différences sont une richesse. »
Tmv : « Que pensez-vous de Charlie Hebdo et des caricatures faites sur les religions ? »
Paul Levy : « Le rire fait partie de notre religion, les juifs sont les premiers à se moquer d’eux-mêmes (rires). »
David Mitrani : « Je respecte ce que fait Charlie Hebdo mais pour moi, j’ai toujours trouvé leur humour malsain. Ce que je défends aujourd’hui, c’est le principe de la liberté d’expression. »
Jean-François Bour : « Pour moi, les actes qui ont été commis sont un signe de faiblesse. Quand on est fort, dans sa religion, pas besoin de prendre les armes de se défendre par la violence. »
Jean-Pierre Dupont, pasteur évangélique à Tours : « Je comprends ce que peuvent ressentir les musulmans, toutes proportions gardées, car nous avons longtemps été considérés comme une secte et nous avons souffert d’insultes ou d’amalgames. »

Saumurois : la Loire et le vin

Entre la Loire, le tuffeau, les châteaux, les troglodytes, les abbayes, il y a le vin. Promenade au coeur du Saumur-Champigny.

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1 – La maison des Vins de loire
Le point de départ d’une balade oenotouristique en Saumurois, est assurément la Maison des vins de Loire, sur le quai Carnot, à Saumur. Une équipe nous y présente le terroir, les cépages, les appellations de Loire, les techniques de vinifications, mais aussi de dégustations, les arômes… Un apprentissage aux goûts. On peut repartir avec des bouteilles parmi plus de 70 références au choix.
2 – Les jolis coteaux
Les plus beaux panoramas sont du côté de Montsoreau et son château, Parnay et son église, Turquant et ses artisans d’art, Souzay- Champigny et Saumoussay et leurs troglodytes… Ne pas hésiter à prendre les rues de traverse pour aller sur les hauteurs, stationner sa voiture et entrer à pied dans les vignes. On appréciera ces curieuses vignes plantées entre les murs par Antoine Cristal au XIXe siècle. Dans les hauteurs, on surplombe la Loire ou le Thouet dans des paysages à couper le souffle !
3 – La Loire, le vélo
Le parcours « La Loire à vélo » permet de circuler de Nantes à Sancerre, sur les bords de la Loire. 800 km de pistes cyclables et petites routes peu fréquentées pour flâner et se ressourcer au coeur des vignobles du muscadet, vins d’Anjou, coteau du layon, saint-nicolas-de-bourgueil, saumur-champigny, chinon, vouvray, crémant de Loire, sancerre…. Sur tout le parcours, des établissements labellisés « La Loire à vélo/accueil vélo » sont organisés pour l’accueil des cyclistes. Pour faire des pauses oenotouristiques, il faut se laisser guider par « les grappes violettes ». Par endroit, des balades en bateau sont également proposées, comme à Montsoreau, à bord d’une toue cabannée.
4 – Le musée du champignon
Dans le Saumurois, il n’y a pas que le vin qui mûrit dans les caves de tuffeau… Il y a aussi les champignons ! Et même si la tradition s’est perdue pour la pousse sous serres, des champignonnières sont encore accessibles. Il y a notamment le Musée du champignon, à Montsoreau où l’on parcourt les profondeurs troglodytiques pour comprendre les techniques artisanales et modernes de la culture du champignon. Il y fait frais !


En bref
Notre guide
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Marion Valière Loudiyi, journaliste depuis plus de 20 ans, elle se passionne pour les différentes cultures des régions de France et au-delà.
Où manger ?
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Au Saut aux Loups. Un restaurant troglodytique sur les hauteurs de Montsoreau, face à la Loire. Un lieu magnifique et dépaysant, dans lequel on déguste des galipettes farcies, c’est-à-dire de gros champignons de Paris garnis de rillettes, andouilles, saumon, escargots ou fromage de chèvre frais, et cuits au four à pain. Attention, dans ces souterrains, il fait toujours frais, prévoir une petite laine. Avenue de la Loire, à Montsoreau.
Où boire un verre ?
Pourquoi ne pas aller boire un verre dans le cadre idyllique de l’Abbaye royale de Fontevraud, à 15 kilomètres de Saumur ? L’Aliénor Café est un lieu paisible, ouvert sur le cloître et les jardins, qui s’est spécialisé dans les accords mets-vins autour de produits et vins locaux. À Fontevraud, dans l’abbaye.

Portrait : le père Vincent Marik, prêtre à Saint-Étienne de Grandmont

On a rencontré le père Vincent Marik, prêtre à Saint-Étienne de Grandmont. Tmv vous en fait son portrait.

Le père Vincent Marik, toujours exalté, parle de sa vocation comme d'une « aventure ».
Le père Vincent Marik, toujours exalté, parle de sa vocation comme d’une « aventure ».

« Habemus Papam ». Il est 20 h 05. Joie respectueuse du témoin d’un événement historique, le père Vincent Marik regarde avec attention la télévision et l’élection de François 1er. À ses côtés, dans son petit appartement collé à l’Eglise de Saint-Avertin, se trouve son vicaire et tout jeune prêtre, Pierre-Xavier Penaud. Les deux hommes rigolent un peu, même s’ils restent attentifs à l’histoire qui se joue devant eux. « Tu sais ce qu’ils mettent dans la cheminée pour faire la fumée noire ? Un pneu. Et pour la fumée blanche ? Un pneu neige ! » Le père Marik a entendu la blague un peu plus tôt dans la journée de la bouche d’un autre curé facétieux. Les yeux un peu fatigués, il souffle après une journée remplie. Une journée ordinaire pour lui, qui a commencé à 8 heures et doit se finir par une réunion dans la soirée.
Presqu’un rôle de chef d’entreprise. La foi en plus…
Fan d’astronomie, il sort son nouvel iPod pour faire admirer la « magnifique » galaxie M51. Pendant ses vacances d’été, il file régulièrement vers le pic du midi, dans les Pyrénées, pour poser son télescope et admirer le ciel. Oui, les curés ont une vie privée. Non, ils ne sont pas dans l’isolement. « Nous ne sommes pas des moines ». Il se décrit comme un prêtre intégré à la société. Moderne ? « Je respecte la tradition. À trop enlever la forme, nous enlevons le sens. » Conservateur alors ? « Je suis un peu difficile à enfermer. » Il a le regard et la façon d’être du scientifique un peu réservé. Droit, qui ne sait pas encore ce qu’il trouvera mais cherche toujours et encore. Dix ans qu’il fait ce « métier ». Lui, préfère parler d’une vocation. À 45 ans, il parle encore d’aventure, avec un ton exalté. Depuis quelques années, il s’occupe de la paroisse Saint-Étienne de Grandmont. Un territoire étalé qu’il couvre avec sa petite Clio bleue, un peu cabossée. De Chambray-lès-Tours à Saint-Avertin, il célèbre la messe parfois cinq fois par semaine. Dans les églises, mais aussi dans les maisons de retraite et, plus rarement, va au chevet des malades à l’hôpital. En plus de tout ça, il doit coordonner toutes les équipes de laïcs, ceux qui s’occupent des obsèques, des mariages ou encore des baptêmes. Il a quasiment le rôle d’un chef d’entreprise. La foi en plus. Son moment préféré ? « Les sermons, j’aime donner un peu de matière à penser. »
Ce Tourangeau de naissance a beaucoup réfléchi avant de se lancer ce choix de vie. Sans parler de déclic, Vincent Marik a « cheminé ». La question du célibat, de son engagement dans une institution, il a tout posé à plat. À 28 ans, très décidé, il rentre au séminaire après quatre ans d’enseignement d’histoire dans un collège. Commence alors six années pétries de théologie, de philosophe et d’un peu de psychanalyse dans le Séminaire des Carmes, à l’université de l’Institut catholique de Paris. Il choisit de rester en Touraine, « plus que le territoire, ce sont les Tourangeaux que j’aime. » Les périodes de doute sont encore présentes. Il se met parfois en colère contre son Dieu, « je ne comprends pas que certaines personnes souffrent longtemps. Alors je lui pose des questions, je me fâche. » Il a besoin de cette humanité pour être curé.
Et puis, il y a le jazz. Dans sa voiture, une pochette d’album de Keith Jarett traîne au-dessus de la boîte à gants. Le piano résonne dans l’habitacle. Il aime l’expressivité de cette musique, sa beauté. Ces moments de pause, il les savoure. Si le père Vincent Marik doit rentrer en empathie avec les croyants, comme le médecin, il doit se protéger. « J’écoute et vois des souffrances, des peines. Je dois pouvoir y répondre, comprendre mais ne pas absorber. »