Chroniques culture : La sélection BD du mois de décembre

La fin d’année est riche en parutions ! On vous fait le résumé côté bande dessinée.

Décidément, la fin d’année est bien remplie du côté des nouvelles sorties en bande dessinée ! On commence avec « Inexistences » (éd. Soleil) de Christophe Bec qui dégaine ici un album de haute volée dans sa présentation : l’ouvrage est proposé dans un grand format, est plus que généreux en ce qui concerne les visuels et a la bonne idée de mélanger textes, illustrations, BD, et roman graphique dessiné. Idéal pour se plonger dans ce récit post-apocalyptique, certes pas forcément très original, mais suffisamment sombre pour fasciner.

Changement total de registre avec le « Talk Show » (Delcourt) de notre chouchou Fabcaro. L’auteur s’y était déjà frotté, il reprend de nouveau ses planches à huit cases retraçant une interview TV avec, toujours, la même présentatrice. Le procédé est répétitif (trop ?), ce qui peut lasser mais, en même temps, permet à chaque fois de remettre une pièce dans la machine à ironie.

Enfin, pour se coucher moins bête, c’est vers le tome 6 de « Axolot » (Delcourt) qu’il faut se tourner. Toujours mené par Patrick Baud (de la chaîne Youtube Axolot) et porté par un collectif de dessinateurs, ce nouvel opus raconte l’étrangeté de la vie : comment une noix de coco a changé le monde, l’histoire de Pepsi à la tête d’une flotte militaire ou encore l’homme le plus fort du monde… Intéressant, malin, une véritable anthologie de l’insolite.

Aurélien Germain


En vrac

On ne dira jamais assez combien le dessin de Joost Swarte a révolutionné la BD moderne. Avec « Biblio + Picto » (Dargaud), il épate une fois de plus avec une anthologie de son travail autour du livre et des pictogrammes : bluffant, intelligent, ludique et génial.

Delaf reprend Gaston Lagaffe et « Le Retour de Lagaffe » (Dupuis) est une véritable réussite ! Le papa des « Nombrils » au dessin et au scénario offre des gags percutants et une mise en scène dynamique.

« Le Voyage de Shuna » (Sarbacane) est un autre chef d’oeuvre de Hayao Miyazaki publié pour la première fois en France. Un conte philosophique sur les dangers et les espoirs que crée la civilisation, à découvrir impérativement.

Adaptation fidèle du roman de Virginie Grimaldi, « Les Moments doux » (La Boîte à Bulles) est signé par le Tourangeau Vincent Henry et la prometteuse Valérie Guffanti au dessin. On y retrouve toute l’émotion et l’humour qui faisaient déjà le charme de ce best-seller drôle et touchant.

On a failli passer à côté de ce thriller impeccable : « Le Cri » (Phileas) est une adaptation, là encore, d’un polar de Nicolas Bruglet. Le duo Makyo et Laval NG fait des étincelles avec cette course contre la montre et une enquête menée sans temps mort sur fond de dérives scientifiques glaçantes.

Hervé Bourit

Dans le quotidien de Véronique Mathis, la « gardienne » du CDI

#VisMaVille Véronique Mathis est professeur-documentaliste au collège Anatole-France, à Tours. Une vocation pour celle qui anime de nombreux projets autour de la lecture.

Il est 13 h 55, la sonnerie retentit dans tout le collège Anatole-France mais il ne s’agit pas d’une reprise des cours classique. Elle signe le début du quart d’heure lecture. Dans chaque classe, les 500 élèves se plongent dans leur bouquin pour quinze minutes silencieuses. Tel un sas de décompression.

Cette initiative du collège Anatole-France, tout comme la boîte à livres installée dans la cour, démontre la place accordée à l’apprentissage de la lecture, ce qui fait le bonheur de sa professeur-documentaliste, Véronique Mathis.

Depuis 13 ans, elle est celle qui accueille les collégiens au CDI pendant la pause méridienne, les heures de permanence et lors des ateliers pédagogiques dédiés. « Les élèves aimeraient bien que le CDI soit ouvert de 7 h 30 à 18 h non-stop mais ce n’est pas possible », sourit-elle.

Car l’emploi du temps de notre professeur- documentaliste est aussi rythmé par un gros travail administratif : l’inventaire, la gestion des prêts (« il faut courir derrière les élèves pour les prêts en retard ! »), le rangement des documents, les achats de livres…

Côté pédagogique, elle participe également, avec ses collègues professeurs, aux cours interdisciplinaires, travaille avec les élèves sur leur « parcours avenir », anime le club lecture qui regroupe une quinzaine de petits lecteurs fidèles. « C’est passionnant dans ce collège car nous menons beaucoup de projets. Regardez l’exposition sur les femmes célèbres faite par les élèves ! Ils viennent beaucoup au CDI pour leurs recherches documentaires, ils me demandent des conseils, notamment au niveau informatique. Mon but c’est de les rendre autonomes pour qu’ils sachent faire des recherches dans n’importe quelle médiathèque. »

Véronique Mathis a su qu’elle serait professeur-documentaliste dès qu’elle a franchi la porte du CDI de son lycée à Amboise. Elle enchaîne ensuite par un diplôme de documentation à l’IUT de Tours, une licence en langues étrangères appliquées et le CAPES en 1990, sésame indispensable pour entrer dans la profession.

Elle a choisi d’exercer en collège parce que « ce n’est pas le même rapport avec les élèves qu’au lycée. Il y a encore tout à faire au niveau lecture, on peut encore raccrocher ceux qui en ont besoin ».

Véronique Mathis s’occupe des groupes de soutien à la lecture ainsi que de l’apprentissage par les élèves allophones (des sessions d’une heure par semaine). En fin d’année, ces groupes iront faire la lecture devant des maternelles, « une façon de les valoriser ». Pour les plus à l’aise avec la lecture, Véronique Mathis leur partage ses coups de cœur. « Dès la 5e, je commence à connaître leurs goûts. Au niveau de l’achat des livres, j’évite les BD et mangas qu’ils trouvent facilement ailleurs. Je mets la priorité sur les collections vendues en librairies indépendantes. »

Texte et photos : Aurélie Dunouau

Et le Prix du roman tmv 2022 est attribué à…

C’est Laurine Thizy, 31 ans, qui a remporté l’édition 2022 de notre Prix du roman tmv ! Retour sur la délibération du 20 mai, entre débats et des bons petits plats.

Le ciel est orageux ce vendredi, mais le moral à l’hôtel de l’Univers est au beau fixe ! C’est ici, comme à son habitude, que la team tmv s’est réunie pour délibérer et choisir pour le ou la lauréat(e) du Prix du roman, compétition lancée en 2014 avec nos petites mimines et La Boîte à livres.

À nos côtés, bien sûr, nos fidèles partenaires (*) et Catherine, Adeline et Antoine, tirés au sort par une main pas si innocente pour intégrer le jury lecteurs. Bref, que du beau monde – miam, un peu d’auto-flatterie – attiré par l’amour de la lecture (et du bon repas qui nous attend, ok on avoue).

Pas l’temps d’niaiser : les débats commencent directement, tandis qu’est servie l’excellente mise en bouche dans nos assiettes. « La Tour », chronique du quotidien d’habitants vivant dans une tour à Paris,est « atypique », « bien raconté », « riche et documenté » d’après le jury. L’ouvrage de Doan Bui a plu dans l’ensemble, sans non plus transcender. La plume un poil « trop journalistique » de l’autrice (journaliste de profession, donc) et les « innombrables notes de bas de page » auront toutefois divisé les jurés.

La question qui tue

Ô joie, voilà qu’arrive le cabillaud dodu et délicieux dans nos assiettes ! Autour de ce bon petit plat, nous voilà maintenant à parler du « Duel des grands-mères » de Diadié Dembélé, récit d’apprentissage d’un enfant malien envoyé loin de la capitale, dans un petit village. « Un vrai conte » pour Joël de La Boîte à livres qui a « enchanté du début à la fin » notre lectrice Catherine qui a « voyagé » dans ces pages bourrées d’expressions locales, pourtant non-traduites.

Le jury réuni à l’Hôtel de l’Univers pour délibérer.

L’éminemment sympathique Jacques, du groupe Duthoo, « a aimé cette approche du Mali et cette poésie », quand Arthur, à la comm’ chez Fil bleu, a apprécié « cette écriture qui file et qui fuse ». Mais on est plus mitigés du côté d’Adeline, Elisabeth et Antoine par exemple.

Jusqu’à ce que le dénommé Philippe, alias mister NR Communication, pose THE question qui tue : « Mais en fait, est-ce le bon titre ? » Foule en délire, lancer de quignons de pain en l’air et quasi-unanimité face à ce propos ô combien pertinent : oui, ce n’est pas peu dire que le titre ne reflète pas la teneur du roman ! De quoi « frustrer bien des attentes », comme l’ont rappelé Danielle et Béatrice, du Crédit Mutuel, appuyées par Antoine qui souligne « la juste attente vis-à-vis du titre ».

Maison ou villa ?

Viennent ensuite les deux romans qui se sont retrouvés au coude à coude pour la finale : « Les Maisons Vides » et « Villa Royale ». Marion, du cabinet d’avocats Orva Vaccaro, a « adoré Villa Royale » qu’elle résume parfaitement avec « sa famille fusionnelle, mais blessée » : on suit effectivement ici les pérégrinations d’une fratrie soudée, après le décès du père, où l’impossible deuil imprègne chaque page.

À la bibliothèque de Tours, Astrid indique que le livre a « provoqué un vif débat sur le personnage de la mère, même si le roman a plu dans l’ensemble ». « C’est aussi à ça qu’on voit un bon livre : quand ça secoue, quand ça provoque le débat au-delà de l’histoire même », dit Elisabeth. Geneviève met tout le monde d’accord en rappelant « la fin un peu étrange, un peu abrupte » qui a sûrement coûté des points.

Laurine Thizy, grande lauréate du Prix du roman tmv 2022 (Photo Patrice Normand /éditions de l’Olivier)

Mais quand vient le café (on remercie encore au passage Geneviève et sa superbe équipe), on voit venir le gagnant… Car « Les Maisons vides » a visiblement marqué bien des esprits ! Du côté de Fil bleu, on a été « chamboulés », Adeline a « adoré la structure, l’aspect assez mystique » et le désigne comme « son préféré », Philippe également. Idem pour Antoine. Joël a « beaucoup aimé le destin de cette jeune femme qui a un problème d’asthme » ; c’est un « coup de cœur » pour Geneviève, Danielle a « adoré », et à la bibliothèque, « on a trouvé ça fort et bien mené ». Elisabeth a été impressionnée par « la construction maîtrisée ; cet accordéon qui se déplie ». Alors que la structure en flashback n’est pourtant pas forcément évidente de prime abord.

L’autrice Laurine Thizy, en effet, a bâti son récit en alternant passé et présent, pour mieux raconter le silence des familles et l’histoire de Gabrielle, gamine affranchie et débrouillarde, rongée par ces araignées dans ses poumons. Poésie douce et sombre, et mélancolie nourrissent ce roman magnifique et énigmatique, ponctué par un vrai uppercut final.

La tablée, après un vote à main levée, a donc choisi de sacrer Laurine Thizy, 31 ans, lauréate du Prix du roman tmv. Interview évidemment à suivre prochainement, afin de mieux découvrir cette romancière qui, avec cette première œuvre, risque très fortement de faire parler d’elle…

Aurélien Germain

(*) Partenaires : La Boîte à livres, Galeries Duthoo, Orva Vaccaro, Mc Donald’s, Fil bleu, Oceania Hotels, Crédit Mutuel

Prix du roman tmv : les livres en compétition pour l’édition 2022

Le 20 mai prochain, l’équipe de tmv, nos partenaires et les trois membres de notre jury lecteurs distingueront le vainqueur du Prix du roman tmv. En attendant, voici la présentation des quatre ouvrages en lice.

VILLA ROYALE, d’Emmanuelle Fournier-Lorentz (éditions Gallimard)

Villa Royale plonge son lecteur dans la vie nomade d’une fratrie soudée et mélancolique. Interrogations, révoltes et autres vies de trois enfants ordinaires autour de leur mère, le tout enveloppé par le thème des souvenirs (ces lieux qu’on a quittés), du deuil de l’enfance et celui – impossible bien sûr – d’un père qui s’est suicidé.

Une entrée dans le monde de la littérature pour Emmanuelle Fournier-Lorentz 32 ans, Française vivant en Suisse romande depuis 10 ans.

LA TOUR, de Doan Bui (éditions Grasset)

Pour son premier roman, la journaliste lauréate du Prix Albert-Londres (en 2013) Doan Bui a choisi de raconter la vie des habitants d’un immeuble du 13e arrondissement de Paris. Une tour pour des dizaines et des dizaines de résidents, de la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam, à Ileana, pianiste roumaine, en passant par Virgile le sans-papiers et Clément, le Sarthois obsédé par le Grand Remplacement.

Un roman choral, sur la France d’aujourd’hui, non dénué d’ironie.

LES MAISONS VIDES, de Laurine Thizy (éditions de L’Olivier)

La vie de Gabrielle, grande prématurée, de ses premiers pas à son adolescence… Un corps de gymnaste, puis de femme ; un parcours chaotique et une jeune fille qui grandit, lutte contre sa toux et « ces araignées » qu’elle crache. Et s’affranchit avec toute l’énergie qu’il faut, entourée par d’autres femmes, de ces autres générations sacrifiées ou mal aimées.

La primo-romancière Laurine Thizy – tout juste 31 ans – joue la carte de l’oeuvre forte et pleine de sensibilité.

LE DUEL DES GRANDS-MÈRES, de Diadié Dembélé (éditions J-C Lattès)

Hamet, un jeune garçon de Bamako, aime faire l’école buissonnière (mais pour lire), il est un peu insolent et parle français « mieux que les Français de France ». Résultat, il est envoyé loin de la capitale, dans un village où vivent ses deux grands-mères. Un retour à ses racines qui lui offre le monde et le fera grandir…

Un récit signé Diadié Dembélé, sur la crise d’adolescence d’un Bamakois amoureux de lettres, mais aussi sur la quête des origines.

Aurélien Germain

Festival de la BD d’Angoulême : entre récompenses, superbes découvertes et hommages à l’Ukraine

De la BD, de la BD… et encore de la BD ! Pour qui aime le 9e Art, le festival de la BD d’Angoulême est « the place to be ». On y a fait un tour et on vous raconte (presque) tout !

Sur la façade de l’hôtel de Ville d’Angoulême, sur fond de projection du drapeau ukrainien, un mapping de feux d’artifices pour cacher le bruit des bombes, là-bas, très loin. Et très proche aussi, avec pour la soirée d’ouverture au théâtre, un émouvant concert de dessins d’auteurs d’une douzaine de nationalités différentes, soutenu par les notes virtuose du pianiste franco-ukrainien Dimitri Naiditch.

L’Ukraine encore, dès la sortie de la gare ou sur des panneaux géants : Manara, Walter Minus, Riad Sattouf et d’autres disent leur soutien, dans ces couleurs bleu et jaune , que l’on retrouve en pin’s et en ruban chez beaucoup.

Dans ce contexte un peu particulier, la participation à cette 49e édition fut un peu moindre mais ô combien réjouissante. Des expositions à n’en plus en finir, comme celle consacrée à l’immense René Goscinny, le scénariste de Astérix, Lucky Luke, Iznogoud et tant d’autres. Un monstre de travail qui imposa ce terme « scénariste », quand celui-ci n’existait pas encore.

Astérix qui fut aussi à l’honneur cette année, avec rien moins que deux fresques, une dessinée par Boucq et l’autre par Catel, et le dévoilement d’un menhir place de la gare pour dire toute la place d’Uderzo (décédé l’an passé) et de Goscinny, inauguré par leurs deux filles.

Que dire aussi de celle sur Chris Ware, un grand monsieur qui après Angoulême, sera présenté au Centre Pompidou avec son art de l’architecture et de la composition époustouflant. On notera aussi celle de « Mortelle Adèle », très rafraichissante, tandis que le Pôle Manga explosait tous les records de fréquentations avec la magnifique exposition sur Mizuki, auteur prolifique.

Palmarès et récompenses

Ce foisonnement, cette richesse, on la retrouve aussi dans le palmarès. C’est donc Julie Doucet, la Canadienne qui récolte le Grand Prix, histoire, aussi, de lui dire qu’on adorerait qu’elle se remette à la BD ! (elle qui n’a rien publié depuis plus de 20 ans…). Car ses ouvrages féministes et pleins d’humour sont toujours autant dans l’air du temps.

Concernant les prix, le Fauve tout en or du brésilien Marcello Quintanilha pour « Ecoute Jolie Marcia » est une récompense amplement méritée, tout comme la série « Bergères Guerrières » de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais pour le Prix jeunesse.

On remarquera aussi, côté auteurs, une belle avancée avec l’annonce de la rémunération des dédicaces dans une dizaine de festivals et la visite de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui a affirmé avoir au moins 1 500 BD chez elle. Elle a salué les 85 millions de livres vendus en 2021 et la progression fulgurante du 9e Art, (merci les confinements et le pass culture !).

Angoulême 2022 fut une belle réussite, sous une météo clémente et un esprit de fête retrouvé. Ne reste maintenant plus qu’à attendre un an avant de fêter le 50e anniversaire de l’événement.

Hervé Bourit

Reportage : la rentrée au cœur de la Boîte à livres

Ça sent l’encre, le papier et les rêves, on y trouve des milliers de pages et les espoirs de centaines de romanciers qui espèrent toucher les lecteurs. Née en 1946, La Boîte à livres vit toujours au rythme des rentrées littéraires.

Marie a vu le rayon Art de vivre et Pratique suivre les évolutions de la société.
Marie a vu le rayon Art de vivre et Pratique suivre les évolutions de la société.

Il est 10 h. La grille, rue Nationale, vient de se lever et La Boîte à livres est silencieuse mais à l’arrière du magasin, une demi-tonne de livres a déjà été livrée. Pierre et Manu, les responsables de « l’arrivage », ouvrent chaque carton, les ouvrages sont vérifiés, enregistrés, puis rangés dans des bacs. Chaque libraire a le sien, il y trouve les commandes passées par les clients, les réassorts demandés et les nouveautés livrées par les éditeurs.

Tous les libraires sont passés par l’arrivage. « C’est essentiel », explique Marie-Noëlle qui travaille à la Boîte à livres depuis plus de quinze ans.
Chargée de la communication, elle organise entre autres les rencontres avec les auteurs. Le carnet d’invitations de septembre fait rêver : Gaëlle Nohant, Éric Fottorino, Boualem Sansal, Tiffany Tavernier et Adrien Bosc seront là. La Boîte à livres est considérée par le circuit du livre comme une librairie de niveau 1, les plus importantes. Avec 34 salariés, dont trois apprentis, et un fond de 65 000 titres (120 000 au moment de Noël), elle est dans le top 25 des librairies indépendantes en France. Plusieurs fois par an, les diffuseurs (Hachette, Sodis, Harmonia Mundi…) envoient leurs représentants, catalogues d’éditeurs sous le bras, présenter les nouveautés. À eux de convaincre le libraire d’acheter le dernier Angot ou le nouveau Lévy.

À l’arrivage, Pierre et Manu vérifient le bon état de chaque livre puis les scannent.
À l’arrivage, Pierre et Manu vérifient le bon état de chaque livre puis les scannent.

Cette année, une centaine de nouveaux romanciers tentent leur chance à l’occasion de la rentrée littéraire. Les éditeurs imposent certains titres, ce sont les « offices ». En fonction des goûts de leur clientèle, les libraires en commandent un certain nombre d’exemplaires : « Amélie Nothomb a ses fidèles, nous en commandons plusieurs dizaines, explique Joël Hafkin, le directeur. Parfois, un livre discret s’envole au bout de quelques semaines grâce au bouche-à-oreille ; ça été le cas pour En attendant Bojangles. Les libraires surveillent les demandes et commanderont alors de nouveaux exemplaires au fur et à mesure. »

Les invendus peuvent être renvoyés au bout de trois mois à un an ; entre temps, le stock mobilise beaucoup de trésorerie et d’énergie. Au rayon jeunesse, Jean-Christophe, représentant pour plusieurs éditeurs, montre à Véronique les nouveautés pour Noël. Sa valise est pleine de « maquettes », des livres-échantillons. Une couverture argentée nous fait de l’oeil. En vingt ans, Véronique a vu le secteur exploser. Trois libraires se partagent d’ailleurs l’espace enfants, qui va du livre en peluche pour les bébés au roman young adult.

« SI ON NE FAIT PAS VIVRE LA LIBRAIRIE, ON MEURT »

L’édition n’échappe pas aux tendances. « Il y a eu la vague des livres de cuisine vegan, des livres de chefs et maintenant, ce sont les ouvrages pratiques pour cuisiner maison vite et bien », explique Marie, responsable du rayon gastronomie, pratique et développement personnel, pour lequel la demande est exponentielle.
Si elle conseille les clients, elle transmet aussi aux représentants les demandes des lecteurs. « Par exemple, les livres de cuisine trop grands ne fonctionnent plus, les gens ont de moins en moins de place pour les stocker. » Au sous-sol, le rayon BD a grandi ; Céline, sa gardienne, lui a greffé les mangas et une sélection uchronie.

Claire, responsable du rayon polar, accroche des notes sur ses livres « coups de coeur ».
Claire, responsable du rayon polar, accroche des notes sur ses livres « coups de coeur ».

Midi. Une dame traverse la librairie au pas de course jusqu’au rayon des polars ; elle profite de sa pause déjeuner pour venir voir les nouveautés. Elle avoue être « droguée aux livres, j’en lis au moins trois par semaine. » Elle ne lit que sur papier, explique avoir besoin de toucher les couvertures, feuilleter les pages, pour faire son choix. « Catherine adore les thrillers, sourit Claire, la responsable du rayon. Comme je n’ai pas le temps de tout lire, elle me donne son avis sur certains romans. »

À l’étage, le petit salon de thé accueille quelques clients le temps de grignoter une quiche maison. Pour résister au géant en ligne, les librairies doivent se montrer imaginatives. Si la venue des auteurs stars fait toujours son effet, elles organisent aussi des ateliers, des débats, participent à des salons spécialisés. Au sous-sol, Michel, qui veille sur le rayon Essais et Histoire, prépare le stand de la librairie pour les Rendez-vous de l’Histoire. La Boîte à livres est aussi présente lors des séminaires gastronomie de l’IEHCA et propose une sélection d’ouvrages d’art au CCCOD.

Pour Joël Hafkin, qui a des idées plein la tête, il faut toujours avancer. « Si on ne fait pas vivre la librairie, on meurt. Pas d’agrandissement pour l’instant, mais nous venons de créer un rayon littérature en langues étrangères et nous préparons deux beaux projets pour 2019. »

Le rendez-vous des bébés lecteurs

La librairie Libr’enfant propose un rendez-vous des « bébés lecteurs » pour les petits de 0 à 2 ans. Entretien avec Rachel Chéneau, librairie et liseuse d’histoire.

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Pourquoi proposer un rendez-vous lecture pour les 0 – 2 ans ?

Il y a près de 7 ans, nous avons créé les P’tits Lus, une lecture d’albums pour les enfants de 3 à 6 ans. C’est un rendez-vous mensuel qui a beaucoup de succès et qui a déjà rassemblé jusqu’à 78 personnes dans la librairie ! Les parents nous réclamaient aussi un moment pour les plus petits. Nous avons donc décidé de lancer les bébés lecteurs en septembre et les trois dates, puis les supplémentaires, ont été prises d’assaut. Il y a une grosse demande sur cette tranche d’âge.

De 0 à 2 ans, ce n’est pas un peu jeune ?

Non, au contraire. Il y a beaucoup de chercheurs – comme par exemple le psycholinguiste Evelio Cabrejo-Parra – qui ont étudié les effets positifs de la lecture à haute voix dans le développement des tout petits. La psychiatre et psychanalyste Marie Bonnafé (auteure de Lire des livres, c’est bon pour les bébés) explique très bien que les tout petits ne se nourrissent pas que de lait, mais aussi de mots. Les éditeurs l’ont bien compris et proposent désormais des collections spécialement cartonnées pour eux.

Comment choisissez-vous vos albums ?

Nous proposons nos coups de cœur ou des classiques qui ont fait leurs preuves, comme Beaucoup de beaux bébés de David Ellwand, qui présente des photos de bébés dans tous leurs états avant de se terminer par une page miroir. On choisit des comptines, des histoires courtes en format cartonné avec des onomatopées ou qui sont structurées autour d’une ritournelle. Des exemples ? Le loup ne nous mangera pas, d’Emily Gravett ou encore Copains Câlins, de Frédéric Stehr.

Propos recueillis par Flore Mabilleau

Doudous et pyjamas à la bibliothèque

Curieuse soirée à la médiathèque de Tours-Nord : les bibliothécaires se promènent en pyjama. Prêtes à tout pour donner aux enfants le goût de la lecture !

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« Hé, ho, hé, ho, on rentre du boulot… ». Entrée en scène fracassante pour Aurélie, Brigitte, Marie et Rachida, coiffées de bonnets rouges, balais et plumeaux à la main. Que nous ont concocté les quatre bibliothécaires de l’espace jeunesse de la médiathèque François-Mitterrand à Tours-Nord ? Pourquoi ont-elles revêtu chemises de nuit et pyjamas ? Car elles organisent une soirée pyjama.

Au programme de ce vendredi soir : six histoires drôles et étonnantes que les bibliothécaires lisent, mais surtout théâtralisent. Plein d’humour, le quatuor se prête volontiers au jeu. Le spectacle commence fort lorsque Rachida joue le chien George, de l’album « Oh non, George ! » écrit par Chris Haughton. La voilà qui dévore une religieuse (la pâtisserie, rassurez-vous), attaque un chat et massacre des fleurs…
Forcément, la vingtaine d’enfants présents en redemande et participe avec entrain aux intermèdes musicaux.

Une manière originale de donner aux petits le goût de la lecture. Cette animation fait partie de la programmation du réseau des bibliothèques municipales de Tours, « une offre gratuite et de plus en plus étoffée », souligne Isabelle Chadefaut, coordinatrice des animations jeunesse. L’idée : proposer diverses portes d’entrée dans la lecture et élargir le public.
Jugez plutôt : au côté des traditionnelles « heures du conte » adaptées à chaque âge, il y a la version so british, le « story telling » en anglais ou les albums traduits en langue des signes. Mais ce n’est pas tout : les contes se déclinent aussi en version numérique ou musicale, avec des intermèdes joués par des musiciens du conservatoire de Tours. « De telles animations permettent de faire connaître nos collections, indique Isabelle Chadefaut. Nous voulons faire de la bibliothèque un lieu d’échange et de partage, créer du lien social et une collectivité autour de la lecture. »

Prix du roman : Petits & grands plaisirs

C’est une Rachel Khan ravie de se voir distinguée pour la première fois, chez elle, à Tours, qui est venue recevoir le Prix du roman tmv à la Boîte à Livres. Avec les membres du jury, elle a passé un long moment à parler de son roman, en toute liberté…

Rachel Khan, Prix du Roman tmv 2016 pour Les grandes et les petites choses (Éditions Anne Carrière). (Photo Hugues Le Guellec)
Rachel Khan, Prix du Roman tmv 2016 pour Les grandes et les petites
choses (Éditions Anne Carrière). (Photo Hugues Le Guellec)

Comment vous l’avez écrit, ce livre ?
J’y ai pensé pendant pas mal de temps et, à un moment donné, j’ai dit Go ! À partir de là, je l’ai écrit en un mois. Je ne me suis plus arrêtée. C’était un peu radical, mais je ne pouvais pas faire autrement. Je voulais que le rythme du livre soit celui d’une course. Je voulais que le lecteur court vraiment en le lisant et qu’il reste toujours dans ce rythme-là.

C’est un roman qui peut vraiment plaire à des jeunes gens : le style est direct et nous plonge dans l’action. C’était votre volonté ?
Oui, j’ai pensé à eux tout le temps, aux jeunes. C’était important pour moi, surtout dans ces périodes compliquées où on leur raconte toujours les mêmes choses. Je ne voulais pas d’effets de style. J’ai sabré pas mal de phrases pour ne pas être dans le descriptif mais toujours dans le sensoriel. Ça rejoint mon travail de comédienne : travailler avec les sens.

C’est un livre qui a une forte musicalité, aussi…
J’ai toujours été baignée dans beaucoup de musiques. La musique classique puis, après, la musique de mon père, le hip-hop, le jazz… Je voulais que chaque personnage corresponde à des notes qui, à la fin, soient en harmonie. Une note, c’est très simple et c’est la diversité des notes qui fait qu’il y a harmonie ou pas. Alors, j’ai joué avec le son des mots. J’ai grandi avec des couleurs différentes dans l’oreille. Entre les accents Yiddsh de ma mère et les accents de l’Afrique de Ouest de mon père, les accents anglophones par dessus tout ça, cela donnait des sonorités vraiment variées. Je voulais qu’on les retrouve dans le livre.

Les Grandes et les petites choses, n’est-ce pas, avant tout, un roman de transmission ?
C’est peut-être lié à la crise de la quarantaine ! Mais oui, c’était une nécessité à un moment donné de ma vie de dire en une seule oeuvre l’essentiel pour mes enfants et, dans le même temps, de rendre hommage à mes parents tant qu’ils sont encore là.

C’est un des grands thèmes du livre, ça. Le brassage des cultures, des différences…
Dans la manière dont les choses sont présentées, et notamment au cours de cette année 2015 terrible, on stigmatise beaucoup et on a l’impression que les gens ne se parlent pas. Que d’un côté il y a les noirs, de l’autre les blancs, les catholiques, les musulmans, les juifs… Alors que non.. Tout le monde se parle, pour de vrai. Je crois vraiment que les histoires d’origines, c’est un alibi. La vraie histoire, elle n’est pas là du tout. En chacun de nous, il y a des histoires qui sont toutes très singulières et qui, en même temps sont très communes. Nous sommes semblables sur 99 % de ce que nous sommes. C’est sur le 1 % restant que l’on stigmatise, les différences.

Des événements très graves et des choses plus légères sont traitées sur le même plan dans votre roman. Pourquoi ce choix ?
Parce que, parfois, dans nos vies quotidiennes, un souci qui n’est pas du tout grave peut prendre des proportions inouïes. On se fait en permanence sa propre hiérarchie des problèmes. En fait, on passe une vie à trouver sa place. C’est ça le vrai thème du livre. Mais pOur moi, au fond, c’est une célébration de la vie. D’ailleurs, durant tout le temps de l’écriture, ce livre devait s’appeler Champagne ! Mais l’éditeur avait peur que les libraires se trompent et croient commander un livre sur le vin.

Diriez-vous qu’il y a une dimension politique dans votre roman ?
Oui. C’est un livre politique, en vrai. Mais politique contre les thèses. Pour laisser à chacun la possibilité de se faire son propre chemin de pensée. Et aussi parce que c’est un livre qui se passe il y a vingt ans, à la naissance de mon fils. À cette époque, il y avait déjà Les graines de problèmes que nous subissons aujourd’hui. Après les attentats de Saint-Michel, les choses étaient déjà là.

1540-1L’HISTOIRE

Les grandes et les petites choses raconte l’histoire de Nina. Elle a 18 ans et vit entre son grand-père juif polonais, tailleur de costumes pour hommes, sa mère, son père gambien et son frère cadet David. L’appartement est un capharnaüm joyeux dont la jeune femme s’évade en pratiquant, en secret, l’athlétisme de haut niveau.

Prix du roman tmv : bravo Léonor !

Elle a reçu le premier prix du roman tmv. Récit d’un joli moment de partage, en direct de la Boîte à Livres.

(Photo Hugues Le Guellec)
(Photo Hugues Le Guellec)

Elle arrivait de Rouen, Léonor, où elle avait donné un concert la veille au soir. Car, en plus d’écrire des romans qui gagnent des prix, elle est musicienne. Elle portait sous le bras son joli violon de concert, dans une belle house bleu marine. Elle repartait à midi car, s’excusait-elle « elle devait répéter l’après-midi même à Paris ». Mais ça tombait bien : en prenant le train de 6 h 24, elle avait pu arriver juste à temps. Juste à temps pour recevoir son Prix du roman tmv, le premier du nom.
Nous lui avons expliqué, à Léonor, que ce sont les lecteurs de tmv et les clients de La Boîte à Livres qui nous avaient livré leurs coups de cœur littéraires de l’année. Que nous avions choisi cinq romans parmi ceux dont ils nous avaient parlé et qu’au terme d’une délibération acharnée, c’est sur son livre à elle que notre choix final s’était arrêté. Que nous avions été séduits par son style fluide, sa façon de nous embarquer dans le voyage intérieur de son personnage, tout ça.
Elle en a été toute chose, Léonor. Alors, elle nous a dit comment elle écrivait, son père sculpteur, ses années passées près de Carrare, en Italie, son goût pour les phrases et le travail bien faits. Elle nous a dit que l’on pouvait mener de front deux carrières artistiques, une de romancière et une de musicienne, mais que cela demandait du travail. Et un peu d’organisation. Elle nous a dit qu’elle aimait beaucoup venir discuter avec ses lecteurs, dans les librairies, dans les lycées, partout. En mots simples, elle nous a expliqué sa drôle de vie. « Je croyais que mon existence de romancière serait plus tranquille que celle de musicienne, en fait il n’en est rien. Dans un cas comme dans l’autre, on passe ses journées dans des trains pour aller d’une ville à une autre. »
Heureusement, elle peut travailler n’importe où, en voyage comme dans une chambre d’hôtel. Elle nous a dit aussi comment, comme une historienne, elle aimait s’emparer d’un univers, d’une histoire, pour la retranscrire ensuite à ses lecteurs. Nous avons bu un café, puis un autre café, puis nous nous sommes séparés. Mais pas pour longtemps : avec son prix du roman, Léonor a reçu une invitation pour une escapade à Tours (nuit à l’Univers, dîner au Barju, un coucou à tmv et à La Boîte à Livres). Nous, nous sommes repartis avec un mot sur notre exemplaire de Pietra Viva : « À toute l’équipe de tmv, en souvenir de la remise du prix et de ce beau moment d’échange. Amitiés. Léonor. »
√ EN BREF
LE ROMAN
Pietra Viva part d’un épisode réel et peu connu de la vie de Michel-Ange. En 1505, le sculpteur s’éloigne de Rome pendant six mois et part à Carrare, dans les carrières de marbre où il aura une « révélation ». Le reste de l’intrigue, bien sûr, est imaginaire. Dans le roman de Léonor de Récondo, l’artiste bouleversé par la mort d’un jeune moine et hanté par le souvenir d’une mère disparue, entame un voyage intérieur au bout duquel il doit se réconcilier avec luimême et avec son art. On y croise des personnages étranges et poétiques (un enfant plein de caractère, un homme qui se prend pour un cheval…). La Boîte à Livres vient de refaire son stock de Pietra Viva : courez l’acheter !
SES AUTRES LIVRES
Rêves oubliés Paru en 2012 et plusieurs fois réédité, c’est un roman sur l’exil. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Aïta, Ama et leurs trois enfants sont contraints de fuir l’Espagne franquiste. Réfugiés en France, ils ont tout à reconstruire… Et aussi, son premier roman, La grâce du cyprès blanc (Le temps qu’il fait, 2010).

Manga : paroles de lecteurs

À l’occasion de l’exposition « À la découverte du manga », à la médiathèque des Fontaines, nous avons interrogé les fans de cette BD du Japon.

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Comment tombe-t-on dans le manga ?
La plupart du temps, les fans l’ont découvert grâce au Club Dorothée : « J’ai commencé, comme beaucoup de ma génération, avec Dragon Ball Z, Nicky Larson… », raconte Anthony, 27 ans. Même son de cloches pour Michael, 24 ans, entraîné dans la spirale par son frère aîné et les « mangas qui passaient sur TF1 ». Wendy, 20 ans, est tombée dedans un peu de la même manière, avec les séries et son amie qui en lisait « en permanence ». « Je me suis dit, pourquoi ne pas lire les livres qui sont plus développés ? »
Un manga à conseiller ?
Filles et garçons ont des goûts différents : Wendy adore Fruits baskets (amour, amitié, secret…) et Anne Freak (intrigue, vengeance, haine…). Johann, 24 ans, est fan de Death Note, « un héros qui veut faire le bien, mais finit par incarner le mal ». Pour Anthony et Michael, Naruto reste une valeur sûre, « un best-seller ».
Y a-t-il un sens de lecture ?
Tous les lecteurs vous le diront : Oui ! « Vu que les Japonais lisent de droite à gauche, c’est pareil pour le manga. Ça demande un petit temps d’adaptation au début », avouent Anthony et Michael.
Pourquoi ce succès ?
Question de génération pour Johann et Michael, « personnages ordinaires aux destins extraordinaires », pour Anthony ou encore le format « facile et rapide à lire » et le caractère « addictif » selon Leïla… Pour Jeff, 33 ans, la raison est aussi dans le prix : « Avec 200, 300 pages, on en a pour notre argent ! »
Y a-t-il plusieurs styles de mangas ?
« Des tonnes », d’après Anthony : « Les plus connus sont les Shonen (Dragon Ball Z), ensuite les Shojo, pour les filles plutôt (Sailor Moon). Les Seinen ciblent plus les adultes du fait du contenu ultra violent (Berserk)… » Michael le résume ainsi : Shonen = « combats et valeurs d’amitié », et Shojo = « essentiellement des histoires d’amour ».
Ses caractéristiques, ses particularités ?
« C’est avant tout un style graphique », rappelle Michael. Anthony ajoute : « Coupe de cheveux improbable, taille des yeux et des seins : les mangaka (dessinateurs de manga, NDLR) sont bel et bien des mecs ! »


UNE EXPO 
Réalisée par l’association Afuji, l’exposition « À la découverte du manga : la bande dessinée venue du Japon » se tiendra à la médiathèque des Fontaines, du 3 juin au 6 juillet. Contact : 02 47 74 56 30.
UNE BOUTIQUE
Depuis la fermeture de la boutique Ailleurs, Tours n’avait plus de spécialiste manga… Préjudice réparé en septembre 2012, quand Azu Manga a ouvert ses portes. À l’intérieur, belle déco, mangas, DVD, figurines, posters… C’est aussi toute la culture nippone qui y est représentée avec une épicerie et des sucreries. Azu Manga, 20 rue du Commerce. Contact : 02 47 05 87 13 ou sur Facebook.
UN MANGA CAFÉ
Le Nyanko Café, kézako ? Un espace culturel francojaponais créé par François Girard, fin août 2012. En plus de la consultation de mangas, c’est un « salon de thé où il est possible de déguster des pâtisseries japonaises », afin de promouvoir la culture de ce pays en Touraine : « Rencontres Français – Japonais, documentation, méthodes de langues, exposés », énumère son créateur. Nyanko Café, 15 rue de Jérusalem. Du lundi au dimanche. Contact : 09 80 65 01 84 ou sur Facebook.
Aurélien Germain