Cap sur l’emploi avec la formation en alternance

Pourquoi et comment se lancer dans une formation en alternance : voici quelques clés pour ne rien rater !

67 % des élèves de CAP en 2022 ont trouvé un emploi dans les six mois suivant leur diplôme (Dares – 73 % pour les bacheliers professionnels), 75 % pour les diplômés du BTS, et on ne vous parle même pas des étudiants sortant d’une licence pro. Enfin si, on vous le dit quand même pour les diplômés de 2020 : 92 % ont trouvé rapidement un boulot, alors bravo !

L’alternance serait-elle donc la voie royale pour décrocher un emploi ? Pour certains métiers, la question ne se pose même pas : tous les métiers de l’artisanat ou du bâtiment par exemple, qui impliquent des savoir-faire techniques, pratiques, passent forcément par l’alternance, et depuis un bout de temps !

Coiffure, mécanique, menuiserie, cordonnerie, maçonnerie… Pas d’autre option que d’être sur le terrain pour devenir un pro. Et pour les élèves, c’est le moyen de toucher du doigt dès les premiers mois de formation le métier qui les passionne.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours.et dans un salon de Tours centre.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours et dans un salon de Tours centre, est ravie de son choix : « Mon stage de 3e m’a permis de confirmer que je voulais bien être coiffeuse, donc aller en seconde générale aurait été pour moi une perte de temps, car je savais ce que je voulais ! Et on n’est pas nul parce qu’on va en voie professionnelle, il faut arrêter les clichés : si c’est le métier qu’on veut faire plus tard, il ne faut pas hésiter ! »

Trouver un salon qui l’accueille n’a pas été simple, mais les efforts ont payé, et aujourd’hui Pénélope fait les shampooings, les soins, bientôt les couleurs, et dans quelques mois des coupes. Au CFA comme au salon, Pénélope est traitée comme une adulte, à 16 ans tout juste.

C’est sans doute la grosse différence pour les élèves qui choisissent l’alternance : on quitte le statut de simple élève pour endosser l’habit du salarié. Et ce, qu’on soit mineur en CAP, ou prochainement diplômé du supérieur. Pour Matthieu, qui a opté pour la licence en alternance pour sa 3e année de Bachelor Communication à Tours, avant un Master Diplomatie et relations internationales à Paris, « l’alternance m’a permis de monter en maturité, et j’aurais presque préféré commencer l’alternance dès ma deuxième année si c’était possible ».

Olga, étudiante en Bachelor Marketing & Communication.

Olga, aujourd’hui étudiante en Bachelor Marketing & Communication en alternance, a trouvé la formule qui lui convenait : « J’ai fait deux fois la première année de psycho, et je me suis arrêtée à la fin de la L2. C’était la période Covid, mais je crois que même en temps normal le système ne m’aurait pas convenue. J’avais besoin d’être un peu plus dans l’action. »

Si d’un établissement à l’autre, les rythmes de l’alternance varient (2 semaines sur 4 en entreprise pour les Bachelors de l’IUT de Tours, 3 jours par semaine chez Pigier, tous les après-midis pour les alternants du Cercle Digital…), le principe reste en effet le même : acquérir une véritable expérience professionnelle au cours de sa formation, en étant salarié d’une entreprise.

Salariés pas comme les autres

Congés payés, 35 h hebdomadaires, contrat de travail, arrêts maladie… L’alternant est en effet un salarié à part entière pour ce qui est du statut. Dans la pratique, charge à l’employeur de ne pas oublier que les alternants ne sont pas tout à fait des salariés comme les autres ! Encore en formation, c’est un expert en devenir, pas encore 100 % efficace sur les missions qui relèvent de son champ d’activité.

Et hors de question de lâcher l’alternant dans la nature : en entreprise comme dans son centre de formation, il est placé sous la responsabilité d’un tuteur ou d’une tutrice qui l’encadre tout au long de son année d’alternance.

Côté entreprise, il faut donc regarder plus loin que le bout de sa fiche de paie. Certes, l’alternant est rémunéré de 50 % à 100 % du Smic (selon son âge et son niveau de formation), avec une exonération de cotisations sociales. Il coûte moins cher qu’un professionnel qualifié, mais il est aussi là moins souvent, et n’a pas encore toutes les clés pour exercer son métier en autonomie totale. Attention ! L’alternant c’est aussi plein de bonnes choses : de l’énergie, l’envie d’apprendre, des compétences au goût du jour puisque sa formation est en cours, et plein de bonnes idées à apporter !

Texte et photos : Emilie Mendonça / Photo ouverture : Adobe stock


> Retrouvez notre dossier complet sur l’alternance en cliquant ICI

 

Accompagner vers un emploi ou un diplôme, c’est l’affaire de Magali Egliseau !

Magali Egliseau est formatrice à l’Association de Formation Professionnelle Polytechnique de Touraine (AFPP). Son but : accompagner les personnes vers l’emploi ou un diplôme.

Dans les locaux de l’AFPP de Touraine, boulevard Preuilly, Magali Egliseau pousse le tableau numérique roulant devant un groupe de stagiaires à la Garden Cie, entreprise d’entraînement fictive leur permettant de se former aux rouages d’une boîte du tertiaire. Détendue dans son approche, elle fait le point sur leur campagne de communication à venir, comme en vrai.

Difficile de deviner qu’il y a 15 ans, Magali Egliseau aujourd’hui formatrice et coordinatrice du dispositif de l’Entreprise d’entraînement pédagogique (EEP), était elle même à la place des élèves. « Je vous préviens, mon parcours dans la parcours dans la formation est atypique, glisse -t-elle en préambule. Aujourd’hui, pour être formateur, le titre de formateur pour adultes est un minimum. »

Après une licence en AES à Tours, la voici assistante commerciale à Chambéry durant 11 ans. Puis un congé parental l’éloigne du marché du travail, jusqu’à son retour en terre tourangelle et l’orientation de Pôle emploi vers l’AFPP qui l’amène en stage à l’EEP puis à être directement embauchée par l’organisme de formation pour adultes.

Ce n’est donc pas un hasard si Magali Egliseau exerce aujourd’hui son métier avec empathie et compréhension et place la bienveillance comme la principale qualité du formateur. « J’ai pour mission de transmettre un savoir mais aussi d’accompagner les stagiaires. Dans le cadre de l’EEP, je m’immerge dans l’entreprise comme chef de service. Je leur montre comment faire les choses puis ils les font eux-mêmes, avec le droit à l’erreur. La meilleure pédagogie expérimentale, c’est d’apprendre de ses erreurs. »

Magali Egliseau voit son rôle comme un accompagnement au sens large. Ici le public va de jeunes gens au chômage sans qualification ou à bac +5, à des personnes plus âgées, proches de la retraite, avec des parcours de vie propres, parfois éloignés de l’emploi.

« J’ai une écoute active, je m’adapte à cette diversité de profils et j’essaie de gommer les certitudes qu’ils peuvent avoir, dans leurs pratiques et leur image souvent dévalorisée. » Un rôle de coach en quelque sorte pour leur redonner confiance. À l’AFPP, Magali Egliseau a aussi évolué de son côté.

Elle a commencé comme formatrice à l’EEP puis a chapeauté le service. Entretemps, elle a développé les titres professionnels d’assistant commercial et de ressources humaines, qui permettent d’obtenir en 6 mois un bac + 2. Mais elle est revenue à l’EEP car c’est ici qu’elle se sent bien. « J’adore le concept, ce n’est pas comme l’école obligatoire, les stagiaires font une démarche personnelle pour candidater. »

Recrutements, entretiens individuels et collectifs, formations, évaluations,… son métier est assurément au contact des autres même si la part d’administratif n’est pas négligeable. En tout cas, Magali Egliseau ne décroche pas son sourire. « Cela fait 15 ans que je ne me lasse pas, de 9 h à 17 h, je ne vois pas la journée passer. Et même si je gagne moins que mon ancien métier d’assistante commerciale, ici au moins je m’éclate. »

Aurélie Dunouau

Pass’Sport pour l’emploi : la réinsertion grâce au sport

L’association Pass’Sport pour l’emploi, imaginée notamment par Thierry Marx, va ouvrir sa première antenne régionale en Indre-et-Loire. Objectif ? Réinsérer les personnes dans le monde du travail grâce au sport.

Une antenne ouvrira à Tours. (Crédit photo : sport-pour-l-emploi.com)

Les faits

Le sport, vecteur de performance, d’esprit d’équipe et de bien-être… Et le biais idéal pour réinsérer celles et ceux qui se sont éloignés de l’emploi ou qui sont en dérive scolaire. C’est de cette idée que sont partis Thierry Marx (chef cuisinier) et Benoît Campargue (champion de judo) pour lancer Pass’Sport pour l’emploi.

« Cette école de formation à but social, humain et éducatif permet aux personnes de retrouver un emploi pérenne à l’issue de la formation grâce aux partenariats d’entreprises que nous avons développés », explique l’association. Au menu ? Un programme de 12 semaines avec sport le matin et formation au métier l’après-midi.

L’association a décidé d’implanter une antenne régionale en Indre-et-Loire, à Tours plus précisément, pour cette année 2020. La première promotion devrait voir le jour fin avril. Des entreprises tourangelles ont déjà été retenues comme partenaires, notamment dans le secteur de la sécurité.

Le contexte

Cette implantation de Pass’Sport pour l’emploi à Tours s’est faite suite à un échange avec l’association ID Cités Touraine, comme l’a précisé la directrice de la structure, Lydia Bouchardon, à nos confrères de 37°. À Paris, l’association existe déjà depuis février 2017. Elle a permis à 103 personnes de retrouver un travail en CDI.

Les enjeux

L’antenne régionale veut favoriser le retour à l’emploi en Indre-et-Loire et compte sur son « concept » pour s’adresser à tout le monde. En effet, Pass’Sport pour l’emploi vise toutes les personnes âgées de 18 à 63 ans, des simples jeunes sortis du système scolaire aux moins jeunes éloignés du monde de l’emploi.
Le fait que la formation soit gratuite devrait en outre parler au plus grand nombre. Cette « innovation sociale et solidaire » met en avant son taux de réussite de 100 %.

Le point de vue

L’antenne régionale devrait donc également réussir son pari en Touraine. Lors de la présentation à Tours, le co-fondateur Benoît Campargue a rappelé que les personnes sortant de cette formation au bout de 12 semaines en étaient « transformées » et avaient retrouvé « confiance et collaboration ». La phase de recherche des candidat( e)s va maintenant commencer. Il faudra s’armer de motivation !

Aurélien Germain

Handicap : plus de visibilité en entreprise

Changer le regard du monde professionnel, c’est l’un des enjeux de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap.

(Photo Adobe Stock)

Les faits

Du 18 au 24 novembre, c’est la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Une action coordonnée depuis plus de 20 ans, au niveau national, par LADAPT, une association dont le but est d’accompagner les personnes handicapées dans leur vie de tous les jours.

Dans ce cadre, entre autres manifestations, Cap Emploi 37 organise un « Vis ma vie » de travailleur en situation de handicap, le 18 novembre, dans ses locaux de Saint-Cyr-sur-Loire. L’idée est de répondre aux questions des personnes qui travaillent avec collègue en situation de handicap, par des ateliers, des jeux et des mises en situation.

Les enjeux

En 2018, le taux de chômage des personnes en situation de handicap était de 19 % contre 9 % pour le total de la population active. C’est pour lutter contre cette disparité qu’a été créée, en 1997, la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Le réseau des Cap Emploi a été créé en 2000. Leur mission est d’aider les personnes en situation de handicap à se maintenir dans leur emploi ou à intégrer le monde du travail. Une action qui passe, bien sûr, par l’accompagnement des employeurs.

Le contexte

Le marché de l’emploi connaît depuis quelques mois une embellie notable. En Centre Val-de-Loire, le taux de chômage est revenu à 8 % tout juste (contre 8,2 pour l’ensemble de la France). L’Indre-et-Loire fait partie des bons élèves régionaux, avec un taux de chômage de 7,7 %. Le but est que les personnes en situation de handicap ne soient pas les grandes oubliées de ce sursaut.

Le point de vue

« 80 % des handicaps sont invisibles, rendons visibles les compétences. » Le slogan de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées résume bien son enjeu. Benoît Malbran, chargé de mission à Cap Emploi 37, le résume à nos confrères de La Nouvelle République : « Les situations de handicap au travail sont le plus souvent invisibles et les salariés ne sont pas obligés de les signaler ».
1 758 personnes étaient accompagnées par Cap Emploi 37 en décembre 2018 et 491 entrées en emploi ont été enregistrée. À quoi s’ajoutent 45 personnes ayant bénéficié d’une formation.


> Toutes les infos sur capemploi-37.fr et semaine-emploi-handicap. com/ladapt

 

 

Association Courteline : des emplois menacés

Le retour à la semaine de 4 jours entraînera une perte d’activités pour l’association Courteline. Elle est contrainte à un plan de sauvegarde de l’emploi.

860_logo-courteline

C’est un coup dur pour Courteline, l’association socioculturelle gérant les accueils de loisir dans plusieurs secteurs de la Ville de Tours…

En raison du retour à la semaine de quatre jours (le changement aura lieu dès septembre), Courteline doit envisager un plan de sauvegarde de l’emploi et serait contrainte à « lancer une procédure de licenciements collectifs », comme l’a annoncé son directeur Jean Chausson.
Lui et son adjoint, Romain Ménage, ont réuni les salariés vendredi dernier. « Nous souhaitons limiter au maximum les licenciements et organiser du mieux possible les reclassements. »

Entre 27 et 122 licenciements sont prévus par le plan de sauvegarde, a rappelé l’équipe, précisant toutefois qu’il était impossible d’être plus précis « à ce jour ». Concrètement, si tout le monde accepte de réduire son volume horaire, il y en aura 27. Si personne n’accepte, 122 postes seront supprimés.

Tou(r)s pour l’emploi et l’alternance mercredi

Ce mercredi, un immense forum pour l’emploi et l’alternance se tient à Tours. A la clé, 800 offres à pourvoir.

e9894936a304a56a264c27838e2640d7

C’est un des rendez-vous immanquables avant l’été. Le rendez-vous Tou(r)s pour l’emploi et l’alternance est organisé pour la quatrième année consécutive, ce mercredi 31 mai.

L’opération veut réunir le public en recherche d’emploi ou d’alternance avec le monde économique et de la formation.
Plus de 800 offres d’emploi seront proposées sur la journée, avec 67 entreprises et 29 organismes de formation et CFA. Des conférences seront aussi tenues durant cette manifestation parrainée par Yvan Bourgnon, gladiateur des mers, qui viendra par ailleurs raconter son tour du monde en solitaire.

À noter que, nouveauté cette année, des tablettes seront à disposition sur place pour vous guider. Une appli pour smartphone, ItiSalon, est aussi disponible. Tou(r)s pour l’emploi est organisé en partenariat avec Pôle emploi, la CCI Touraine, la Mission locale de Touraine, la préfecture d’Indre-et-Loire et la Nouvelle République.
N’oubliez pas votre CV…

> Mercredi 31 mai, de 9 h à 17 h, à l’hôtel de Ville de Tours. Entrée libre.

Association Active : Des dons pour des emplois

Depuis 1999, Active, association caritative d’insertion par le vêtement, aide les femmes en difficulté. Petite virée dans cette véritable ruche, remplie de travailleuses émérites

Gina, appliquée sur sa machine à coudre.
Gina, appliquée sur sa machine à coudre.

La pluie tombe à grosses gouttes ce mardi aprèsmidi. Le ciel est gris, le temps morose. Au 153 rue Saint-François, à La Riche, l’ambiance est toute autre. Dans cet immense bâtiment, on sourit, on s’active. Active, justement, c’est son nom : le lieu abrite l’association caritative tourangelle d’insertion par le vêtement. Émanation du Secours Catholique au départ, devenue autonome depuis, Active « est un chantier d’insertion », introduit Elise Yagoubi-Idrissi, la directrice. Ici, on favorise le retour à l’emploi de femmes en difficulté. La collecte de vêtements et de jouets, puis leur vente en boutique, permet de salarier une vingtaine de personnes.
Ce jour-là, la clientèle est variée. Un grand-père traîne des pieds et déambule entre les rayons. Une petite brune, étudiante, jette un oeil au rayon jouets, tandis que deux mamans se régalent face aux chemisiers. Un peu plus loin, des maillots de foot des équipes françaises et algériennes par dizaines. Les prix sont minis : un haut banal à 3 € ; une tunique Jacqueline Riu pour 5 €. « Cela permet de relativiser le rapport marque/prix, n’est-ce pas ? », sourit Mondane Blin de Laloubie, vice-présidente d’Active. Mais attention, pas question de coller « l’affreuse étiquette du magasin pour “ pauvres ” », prévient Élise Yagoubi-Idrissi. « Nous sommes ouverts à tout le monde. Étudiants, personnes dans le besoin ou qui veulent consommer autrement… il y a une très grande mixité sociale. »

Dans un entrepôt, les sacs remplis d’habits attendent de passer par l’espace tri.
Dans un entrepôt, les sacs remplis d’habits attendent de passer par l’espace tri.

Un peu plus loin, Hadiamany aide les clients devant les cabines. « Je suis arrivée il y a 4 mois et tout va bien. Je fais un peu de tout ici », explique la jeune femme. Tout comme ses collègues, elle est en CCDI, un contrat à durée déterminée d’insertion. C’est sa conseillère de Mission locale qui l’a dirigée vers Active. Pour d’autres, c’est Pôle emploi. Les contrats – de 20 à 26 h – sont renouvelables. L’accompagnement est obligatoire. « Les encadrantes sont là pour les aider. On redonne confiance à ces femmes », se félicite la présidente d’Active. Soussana, par exemple, est encadrante. On la retrouve à l’atelier textile, situé derrière les murs du grand magasin. Ici, pas de public ou de clients. Seules les salariées d’Active y ont accès.

Active fait partie du réseau Tissons la solidarité et compte 300 passages par jour au magasin.
Active fait partie du réseau Tissons la solidarité et compte 300 passages par jour au magasin.

Soussana conseille et dirige une petite troupe hyper concentrée. Gina, l’une des salariées, est en train de réaliser une nappe. Le travail est minutieux. Un compliment et ses yeux rieurs s’agrandissent derrière ses lunettes : « Oh, pourtant c’est facile ! », rigole-t-elle. Cela fait une semaine qu’elle est arrivée à Active et comme toutes ses collègues, « c’est un plaisir ». La couture, c’est son truc. Tout comme Faiza qui fabrique « une création avec de la fourrure ». Le vêtement « customisé » finira au rayon “ créa ” du magasin. « Ce sera beaucoup plus cher que les autres habits », plaisante Mondane. Soit… 6 € !

CAVERNE D’ALI BABA

Chic dans son petit tailleur, porte-épingles au poignet, Faiza est fière de son travail. Comme toutes les femmes travaillant ici. Une source de motivation incontestable avant de se lancer sur le marché du travail extérieur. Cela se voit aussi sur le visage d’Armine, de l’atelier jouets. « Bienvenue ! », lance-t-elle toute sourire, avec un petit accent. Elle a le français hésitant, mais pas approximatif. Un peu timide, mais rayonnante, elle raconte : « Là, nous trions et nettoyons les articles. Après, nous les présentons en vitrine ou en rayons jouets du magasin. » Annie, l’encadrante, a l’air ravie d’Armine, arrivée il y a déjà 6 mois. « Elles peuvent constamment proposer des idées. J’adore les initiatives. C’est le travail d’équipe qui est intéressant », souligne Annie.
Récemment, ateliers jouet et couture ont collaboré : la mousse de certaines peluches a ainsi été récupérée pour rembourrer l’oreiller d’un petit lit en jouet.

Jouets ou jeux de société : Armine leur offre une seconde vie.
Jouets ou jeux de société : Armine leur offre une seconde vie.

À l’extérieur de cette « caverne d’Ali Baba », il y a cette montagne de sacs. Des tas d’habits y sont entassés. « Il y en a une tonne par jour ! », informe Mondane. « Alors on doit tout trier. C’est un vrai métier. Il faut savoir ce qui est tendance, connaître les marques, etc. Puis certains habits seront récupérés pour l’atelier couture, d’autres seront recyclés. On ne jette rien à Active. »

Cependant, les dons continuent d’être indispensables à leur survie. Jouets, vaisselle, textile, tout est bon à prendre, sauf l’électroménager et les gros meubles. « En revanche, nous manquons d’habits pour hommes et enfants. » Ici, la devanture de la boutique indique « Vos dons créent de l’emploi ». « C’est valorisant pour tout le monde. C’est un beau projet », souffle Mondane. En sortant d’Active, le ciel s’est enfin éclairci. Il ne pleut plus. Le beau temps est revenu.

> Suivre l’association sur son site ou sur Facebook. Téléphone : 02 47 37 13 33.

> Active à La Riche, 153 rue Saint-François / Active à Tours : 155 rue Edouard-Vaillant. 

Faiza, future créatrice de mode ?
Faiza, future créatrice de mode ?

Textes et photos : Aurélien Germain

Forum de l’emploi : 600 offres à pourvoir

Les intéressé(e)s seront ravi(e)s d’apprendre qu’un Forum de l’emploi se tient à Tours. A la clé ? 600 postes à pourvoir.

Évidemment, non. La mairie de Tours ne va pas embaucher d’un coup 600 nouveaux collaborateurs. Avec le soutien de la Région, de la CCI, de Pôle Emploi, de la Préfecture et de la Mission locale, elle organise à l’hôtel de ville la troisième édition de Tours pour l’emploi et l’alternance. « L’idée, c’est que nous n’aurons ici que des entreprises qui ont effectivement des postes en CDD ou en CDI à pourvoir ou des offres de contrats en alternance », explique Laetitia Pasquier, en charge du dossier à la Mairie.
En tout, donc, au moins 600 offres à pourvoir, le plus souvent en local, puisque les entreprises présentes interviennent essentiellement en Touraine. La manifestation prendra, cette année, une importance particulière puisqu’en plus du forum de l’emploi, on pourra assister à des démonstrations de métiers (de 10 h à 12 h et de 15 h à 17 h).

« Nous aurons des ascensoristes, des cordonniers, des coiffeurs, des étudiants en alternance. Une bonne façon pour des jeunes en période d’orientation de découvrir des formations porteuses ». A noter également que Murielle Hermine, la marraine de la journée donnera une conférence sur les valeurs du sport comme tremplin vers l’emploi. Là encore, une façon d’évoquer l’emploi qui devrait parler à tous.

>Mercredi 1er juin, Hôtel de ville de Tours, sans interruption, de 9 h à 17 h.

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

Votre hebdomadaire organise une conférence sur le BD journalisme, dans le cadre des Salons de Choiseul. C’est gratuit, alors venez !

Dans le cadre des Salons de Choiseul, tmv organise une conférence sur le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Elle aura lieu le 28 novembre.

En invités : Titwane, l’auteur de BD, mais aussi Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), Frédéric Potet (journaliste au Monde) et David Darrault, photoreporter.

Bien évidemment, la conférence est gratuite, mais les places sont limitées. On vous conseille donc de réserver juste ici :
https://www.weezevent.com/salons-de-choiseul-2014

Vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à Arcades Institute, place de la Monnaie. 

7201_699_Affiche_Choiseul_ok-1-

Carrière : 4 femmes vous conseillent

4 adhérentes de l’association Femmes 3000, 4 métiers majoritairement d’hommes, 4 parcours professionnels, 4 conseils.

Maud Mathie
« J’ai su rebondir »
Poignée de main franche, le ton sur la même veine, Maud Mathie parle de son parcours professionnel sans omettre les détails. Elle explique avec passion son métier. Cette ingénieure aide les entreprises et les coopératives à améliorer la conservation des grains dans les silos. Jeune consultante, elle conseille ces structures à réduire la présence de produits chimiques lors de la conservation et propose des solutions pour faire baisser la consommation énergétique. « Il y a aujourd’hui une pression de la société pour plus de qualité, moins de pesticides. L’écologie est de plus en plus prise en compte. » Installée en Touraine depuis peu, Maud Mathie ne fait que travailler. Elle avoue mettre sa vie sociale de côté, sans pour autant le regretter. Elle vient tout juste de monter son entreprise.
« Être une femme dans mon domaine, ce n’est pas fondamentalement gênant. C’est vrai que souvent, les dix premières minutes d’un rendez- vous, il y a un flottement. Surtout que je suis jeune. Mais dès que nous rentrons dans l’aspect technique, on me prend au sérieux. » Elle ne s’est jamais vraiment fermée de portes. Elle a bien essayé d’être vétérinaire au début, mais elle n’en a pas fait une montagne quand elle a loupé le concours d’entrée. Maud Mathie est heureuse de son métier actuel, « même si c’est parfois l’enfant pauvre de l’agriculture. » Les freins, dans sa carrière, ce sont les autres qui ont essayé de lui en mettre. « J’ai travaillé pendant des années dans une entreprise où, malgré mon âge, on me donnait de gros projets. Je crois que j’étais considérée comme la valeur montante dans mon domaine. Sauf qu’un homme qui travaillait avec moi a commencé à me harceler. Je me suis fermée des portes, j’ai perdu confiance en moi et j’ai quitté l’entreprise au bout d’un moment. Mais j’ai su rebondir. » Volontaire, de cette mauvaise expérience Maud Mathie a lancé sa propre boîte. « Pour l’instant, je dois faire des concessions sur ma vie privée, mais ce sont mes choix. »

Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.
Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.

Marina Marcucetti
« Ce que je préfère, travailler sur les chantiers »
L’évidence. La jeune ingénieure qualité en pharmacie avait déjà eu l’idée à 20 ans. Mais son père lui avait plutôt fait comprendre qu’il fallait continuer ses études. « Si j’avais été un mec, peut-être qu’il aurait réagi différemment. » Elle quitte Caen, revient s’installer en Touraine avec son fils et un but : reprendre l’entreprise de son père dans le carrelage. Marina Marcucetti passe un CAP pour la légitimité, même si elle a toujours donné un coup de main sur les chantiers depuis l’adolescence. « Au fond, mon père était heureux que le nom reste. » Compétente, la jeune femme devient chef d’entreprise. Elle a deux employés, dont son frère qui l’a rejoint un peu après. Une histoire de famille. À 41 ans, elle travaille sans arrêt, s’occupe de son fils et fait fructifier son entreprise. Marina Marcucetti paraît heureuse, comblée. « Même si je dois m’occuper de la relation avec les fournisseurs et les clients, de prospecter, je ne lâche pas le terrain. C’est ce que je préfère, travailler sur les chantiers. » Elle s’amuse de la réaction des hommes dans un monde où les femmes ne sont presque pas représentées. « Pour y arriver, il faut travailler, y aller à fond. Pourtant j’ai toujours choisi la difficulté dans mon parcours professionnel. » Sans bac, elle fait ses études avec à chaque fois une pose d’un an pour les financer. « Au lieu de trois ans, ça m’en a pris presque six. Mais comme je travaillais dans des entreprises dans mon domaine, j’ai réussi à booster mon CV. Une fois diplômée, j’ai été embauchée directement. » Aujourd’hui, elle s’épanouit dans le bâtiment, essaye de manager différemment son équipe, leur donne des libertés. Marina Marcucetti avance, travaille encore.
Marie-Anne Vivanco
« Il faut se former en permanence »
Elle a les yeux qui pétillent, déroule son parcours presque d’une traite : « J’ai fait un bac scientifique et puis je suis venue à Tours pour deux ans d’orthophonie. Ensuite, j’ai repris des études juridiques et un DEA en sciences politiques à la Sorbonne. J’ai aussi été journaliste à Ouest-France et au Télégramme. Sinon j’ai donné des cours dans un lycée agricole et j’ai été chargée de mission à la Chambre d’agriculture. En 2007, j’ai ouvert une entreprise d’électricité avec un ami et je suis élue depuis 2010 à la Chambre des métiers… » Elle s’arrête, sourit. Silence. Elle reprend : « On vous met souvent dans des cases en France, on a du mal à en sortir. On vous dirige dans un couloir qu’il faut suivre, on formate. Il faut montrer des diplômes, des validations d’acquis. On ne fait pas assez confiance. »
Pour Marie-Anne Vivanco, tout le monde peut se former au gré de ses envies. Pour ne pas se fermer de portes, toujours évoluer, il faut apprendre en permanence. « Je crois que la curiosité est primordiale. On nous confine trop facilement dans un domaine. » Elle n’arrive pas à trouver ses déclics, ce qui a fait que sa vie professionnelle a eu plusieurs trajectoires. « J’ai été élevée dans une famille de militaire, dans la bourgeoisie. J’ai vite compris qu’il existait d’autres valeurs, que je devais comprendre, sans forcément renier mon éducation mais en ne m’enfermant pas. » Marie-Anne Vivanco travaille aujourd’hui dans sa petite entreprise, donne des coups de main sur les chantiers, s’occupe de la gestion. Elle aimerait se mettre à la ferronnerie, comme ça, pour le plaisir. « Beaucoup disent qu’il faut un mauvais caractère pour y arriver, ne pas se laisser faire. Moi, je dis qu’il faut simplement du caractère. »
Vivanco
Marie-Anne Vivanco, électricienne, juriste, prof, journaliste… La formation continue incarnée.

Isabelle Rouger
« J’ai appris à faire moi-même »
Elle vit en Touraine depuis 2004, envie de quitter Paris, d’élever ses enfants en dehors de la frénésie de la capitale. Isabelle Rouger a bien essayé de proposer de bosser de chez elle, mais son ancienne entreprise n’avait pas mis en place le travail à distance. Elle postule dans une banque. Trois ans après, elle est responsable d’une équipe. Isabelle Rouger travaille dans l’informatique. « Nous ne sommes pas dans le développement mais dans les infrastructures, la mise en place de parc informatique, le dépannage des machines, nous menons également des projets de développement. » Elle aime le management, « ce qui me plaît, c’est l’accompagnement des personnes. » Isabelle Rouger est également fascinée par la technique, en général, savoir comment ça marche. « J’ai visité une usine il n’y a pas très longtemps, j’adore regarder les machines, que l’on m’explique comment elles fonctionnent. » Isabelle Rouger défie les stéréotypes, ne voit pourquoi elle ne peut pas faire elle-même. « L’autre fois, j’ai crevé à 3 kilomètres de chez moi. J’ai appelé mon mari pour lui dire que j’allais avoir du retard parce que je devais changer la roue. » Elle n’a pas pensé demander de l’aide. « Ado, je me suis retrouvée seule avec ma maman. J’ai simplement appris à faire moi-même. »

Entreprises : "un autre regard" sur les femmes

Les inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail restent immenses. Femmes 3000, qui prépare son forum en janvier, fait le point.

Le forum de Femmes 3000 lors d'une précédente édition. (crédit Tmv)
Le forum de Femmes 3000 lors d’une précédente édition. (crédit Tmv)

Femmes 3000 prépare son 8e forum de l’entrepreneuriat féminin, qui aura lieu le 30 janvier prochain. Outre des ateliers et des rencontres avec des partenaires, l’association remettra le trophée de l’entrepreneuse 2013. Les candidatures peuvent être soumises jusqu’au 20 décembre. Une initiative pour donner un coup de pouce aux femmes dans le monde du travail qui, au vu des statistiques, est encore d’actualité.
Selon une récente étude du ministère du Travail, les femmes chefs d’entreprise sont de plus en plus nombreuses, elles étaient 134 000 en 1983 et 165 000 aujourd’hui. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, proportionnellement elles ne représentent que 16 % des entrepreneuses (en 2011) alors qu’elles étaient 19 % en 1983.
« Manque de confiance »
Pour Laurence Hervé, la présidente de Femmes 3000 en Touraine, il reste un blocage : « Beaucoup trop de femmes ont encore un manque de confiance en elles. Par ailleurs, leur entourage, s’il n’est pas positif, peut jouer en leur défaveur. Toute la société, culturellement, se tourne vers les hommes, valorise leur travail, les encourage. Quand une femme décide de monter son entreprise, c’est perçu comme anormal. Et même sans être chef, elle va avoir des difficultés à atteindre un poste à responsabilité. »
Les luttes pour la valorisation des femmes dans la société, et en particulier au sein des entreprises, ont pourtant sensibilisé les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur ces sujets. « Les aides de l’État existent pour que les femmes entreprennent, » ajoute Laurence Hervé. « Nous apportons un autre regard sur l’entreprise, sur sa façon de fonctionner. Ces valeurs féminines permettent une pratique différente. J’ai l’exemple d’une entrepreneuse qui, l’autre jour, me racontait qu’elle organisait des massages pour ses collaborateurs, au sein de l’entreprise. Elle l’a proposé naturellement, sans se poser de questions. Ce qu’elle met en place pour le bien de sa société, elle l’offre aux autres. » Plus d’infos sur le forum

Michelin : 730 emplois supprimés

L’annonce du bibendum a provoqué la colère des salariés de Joué-les-Tours.

ACTU_TOURS_PAP2
« On savait que la situation ne pouvait pas durer très longtemps. Mais de là à imaginer que 700 postes allaient être supprimés ! » José est amer. Dépité. Monteur sur moules depuis 33 ans à l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, il réagit à l’annonce du groupe de fermer l’usine au premier semestre 2015 et de supprimer 730 emplois.
Le site de la ville produit des pneumatiques pour poids lourds depuis 1961 et compte 900 employés. Un lieu emblématique. « Notre patrimoine », raconte Michel, horticulteur, sur le marché de la Vallée Violette. Trop cher à maintenir pour sa taille répond la direction.
Environ 200 ouvriers resteraient à Joué, affectés à des activités de semi-finis (tissus métalliques et membranes en caoutchouc) sur un nouveau site. « 250 autres salariés pourraient bénéficier d’un aménagement de fin de carrière », a précisé Michelin lundi. Le constructeur a ajouté que les 500 salariés restants se verraient proposer un reclassement sur un autre site en France. Face aux critiques, le groupe se défend en rappelant qu’il compte investir 800 millions d’euros et créer 500 postes sur l’Hexagone, notamment à La Roche-sur-Yon (Vendée).
+ 7,4% de bénéfices en 2012
Du côté de la CGT, on ne perçoit pas une équation aussi simple. « Nous estimons qu’environ 300 personnes pourraient être licenciées et ne pourront pas bouger, parce que les conjoints ont un travail dans l’agglomération de Tours… », calcule le syndicat. Remontée, une centaine d’ouvriers a commencé un débrayage, lundi, dès 5 h du matin pour mettre la pression sur Michelin.
En attendant le comité central d’entreprise jeudi 13 juin, les salariés ont reçu le soutien du maire PS, Philippe Le Breton. « La direction de Clermont-Ferrand doit nous démontrer la pertinence de son choix… », a-t-il déclaré. Le député socialiste, Laurent Baumel, a promis de travailler « avec combativité » pour trouver des solutions. Et remarque la bonne situation d’un groupe qui a plutôt bien résisté à la crise de l’automobile. Si le bibendum a annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 8,1 % au premier semestre 2013, ses bénéfices avaient gonflé de 7,4 % sur l’année 2012.

Et si vous tentiez l'ESS ?

Le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) est en plein essor. Lancez-vous dans l’aventure !

ACTU_TOURS_ESS
Le Cre-sol (Centre réseau économie solidaire) fête son 10e anniversaire. Depuis sa création, il rassemble les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans la région. Le ministère de l’ESS table sur 600 000 postes d’ici 2020. Et si c’était votre chance ?
Quels métiers ?
« L’éventail est large », explique Marie-Laure Jarry, coordinatrice du Cre-sol. L’action sociale reste majoritaire dans l’ESS avec, par exemple, l’aide à l’insertion ou à la petite enfance. « On peut parler aussi des métiers du commerce avec les boutiques équitables » ou même d’agriculture.
Intégrer l’ESS
Le recrutement de proximité est souvent la norme dans l’ESS. Bouche-à-oreille, recommandation, connaissance. Il est possible de le contourner. « Le service civique est un excellent tremplin », relève Marie-Laure Jarry. Autre porte d’entrée : le bénévolat. Les emplois d’avenir pourraient également booster le secteur.
Être engagé
L’ESS n’implique pas un fonctionnement métro-boulot-dodo. « On n’est pas dans un emploi alimentaire. Il faut être animé, se sentir porteur de certaines valeurs », confirme la coordinatrice de Cre-Sol. Respecter l’environnement. Créer du lien social. Promouvoir la démocratie en entreprise. « En clair, mettre l’humain au coeur de l’activité, et non le profit », continue-t-elle.
Et créer sa boîte ?
En France, il serait compliqué de créer son entreprise. « C’est plus simple dans l’ESS. Il y a des coopératives d’activités et d’emploi (CAE). Elles permettent à des gens de démarrer leur activité au sein d’un collectif avec des ser-vices partagés », éclaire Marie-Laure Jarry. Par exemple, une couturière souhaite se lancer mais n’y connaît rien en comptabilité. En intégrant une CAE, elle bénéficie d’une gestion administrative complète. Alors, à vous de jouer !
* Sondage CSA/Jeun’ESS en juin 2011.
Cre-sol, 12 rue Louis- Mirault 37000 Tours 06.67.28.50.36

Emploi, recrutement : les 10 erreurs à ne pas faire

Le CV, la lettre de motivation et l’entretien d’embauche, ce sont les passages obligés pour décrocher un job. Et, à chacune de ces étapes, il faut savoir éviter le carton rouge…

photodossier
 
LE CV, IL NE FAUT PAS :
 
> Réaliser votre CV sur deux pages, notamment lorsqu’on est jeune diplômé. Les recruteurs reçoivent beaucoup de candidatures et ne prennent généralement pas plus de deux minutes pour lire le CV. Une page, ça suffit !
 
> Mettre votre état civil à droite de la page. Ça se met à gauche et pis c’est tout. Plus généralement, vous devez vraiment faire très attention à la structure de votre CV qui est codifiée.
 
> Utiliser la police de caractères de la mort qui tue. Elle vous semble peut-être très jolie et super originale. Le problème, c’est qu’elle n’est pas du tout lisible… Trop petite, trop alambiquée, trop tout…
 
> Tout miser sur l’originalité de la présentation. Par exemple, il vaut mieux éviter les colonnes et les encadrés. Soyez clair et efficace, ce sera déjà pas mal…
 
> Multiplier les rubriques. Le CV doit comporter trois parties : formation, expérience professionnelle et informations complémentaires. La partie la plus importante restant celles des expériences.
 
> Réaliser un CV sans mettre d’intitulé. Vous devez vous positionner sur une offre et un poste précis, sinon le recruteur ne se pose pas la question de lui-même et ne vous rappellera pas.
 
> Ajouter une photo d’identité de mauvaise qualité ou qui ne vous met pas en valeur. Là, c’est vraiment se tirer une balle dans le pied. Si vous décidez de mettre une photo d’identité sur votre CV, il faut qu’elle soit bonne. Sinon, il vaut mieux s’abstenir lorsque ce n’est pas demandé dans l’offre.
 
> Se perdre dans des phrases pour présenter votre formation. Un CV, c’est comme une carte de visite, vous ne devez pas tout raconter mais faire un tri en fonction de ce qui peut intéresser le recruteur. Vous devez personnaliser votre CV.
 
> Oublier de valoriser les entreprises dans lesquelles vous avez travaillé. Vous devez bien mettre en évidence le nom de l’entreprise, la date, le lieu et la fonction occupée.
 
> Exagérer la partie « loisirs ». Elle ne doit pas occuper un tiers de votre CV, sinon le recruteur aura l’impression que vous ne pensez qu’à vous amuser ! Or, le recruteur a besoin que vous soyez à 200 % investi dans votre futur emploi.
 
(Avec le concours de Christine Fresneau, déléguée régionale de l’AFIJ de Tours.)
 
 
LA LETTRE DE MOTIVATION, IL NE FAUT PAS :

 
> Se dévaloriser. Dans votre lettre de motivation, il faut proscrire les termes négatifs sur votre personnalité ou vos précédentes expériences car c’est un signe de manque de confiance en soi.
 
> Compiler votre CV dans la lettre de motivation. Vous devez reprendre vos expériences uniquement dans un tiers de la lettre. Cette dernière se compose généralement de trois parties : « l’entreprise » où vous mettez en accroche ce qui vous intéresse dans l’offre, « vous » où vous parlez de vos compétences et « nous » où vous explicitez la collaboration future entre vous et l’entreprise.
 
> En faire « des tonnes ». La lettre de motivation doit tenir sur une seule page. D’une part, c’est plus agréable à lire et, d’autre part, les recruteurs reçoivent une cinquantaine de lettres par jour, si c’est trop long, c’est pas bon.
 
> Envoyer une lettre manuscrite si vous écrivez comme un médecin en fin de journée. Dans le cas d’un envoi postal, la lettre dactylographiée est tolérée. Et c’est mieux qu’une lettre illisible.
 
> Laisser transparaître un caractère trop prétentieux et/ou carriériste. Par exemple n’écrivez pas : « Avec toutes mes connaissances, je pourrais vous prodiguer des conseils pour perfectionner le fonctionnement de votre entreprise ». DOSSIER04
 
> Tout miser sur votre formation et vos diplômes. Vous devez essayer de mettre surtout en avant votre expérience et montrer les compétences que vous pouvez apporter à l’entreprise. C’est ce qu’attend le recruteur.
 
> Nommer vos fichiers de façon trop personnelle si vous envoyez votre lettre de motivation par mail. Nommez ainsi : le nom de l’entreprise et lettre. Cela suffit !
 
> Négliger la syntaxe. Surtout évitez les phrases lourdes, avec de nombreuses relatives.
 
> Détailler une compétence sans la justifier au préalable par une expérience ou un exemple précis où vous avez pu la mettre en oeuvre.
 
> Envoyer à toutes les entreprises ou organismes une lettre de motivation type. Comme pour le CV, n’oubliez pas que votre lettre doit être personnalisée et répondre à une offre précise.
 
(avec le concours de Christine Fresneau, déléguée régionale de l’AFIJ de Tours)
 
 
L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE, IL NE FAUT PAS :
 
> Arriver en retard. C’est bête à dire, mais ça fait mauvais genre. Blague à part, si vous êtes en retard ce jour-là, c’est que vraiment, vous n’êtes pas motivé par le poste. En tout cas, c’est ce que le recruteur se dira.
 
> Venir en tenue décontractée. Pour résumer, disons que vous devez être en accord avec le poste auquel vous postulez. Si vous candidatez pour un emploi de commercial, habillez-vous en costume ! De même, lorsque vous serrez la main, faites-le avec assurance.
 
> Laisser votre téléphone portable allumé et/ou regarder l’heure sans cesse. Le recruteur peut penser que vous vous ennuyez et que vous n’êtes pas intéressé par la conversation. Ce qui est gênant, quand même…
 
> Être trop bavard ou raconter sa vie. Vous devez aller à l’essentiel. De même, faites attention à votre langage, qui doit être soutenu et non familier. Vous n’êtes pas avec vos amis !
 
> Commencer par parler d’argent. Vous venez pour intégrer une entreprise, relever un challenge mais pas pour un salaire. Si vous parlez, en premier, de RTT ou d’argent, votre interlocuteur se dira que vous êtes opportuniste et que vous ne serez pas fidèle à l’entreprise. Ces sujets sont essentiels, bien sûr, mais avant de les aborder, il faut d’abord savoir si vous avez quelque chose à faire dans l’entreprise.
 
> Prendre les commandes de l’entretien. Vous devez respecter le plan établi dès le début de l’entretien par le recruteur. Ne négligez pas l’écoute et respectez le timing proposé.
 
> Se montrer trop sûr de soi. Soyez attentif à votre interlocuteur, l’écoute de l’autre est indispensable.
 
> Se montrer trop négatif envers soi même et vos précédents employeurs. Ne jouez pas non plus sur la corde sensible, pesez chacun de vos mots et faites attention à votre discours.
 
> Venir les mains dans les poches. Préparez votre entretien, histoire de savoir un peu quoi répondre aux questions classiques de l’exercice. Réfléchissez à votre motivation et projetez-vous sur le poste à pourvoir.
 
> Sortir de l’entretien sans l’avoir conclu. Un entretien d’embauche possède un début et une fin. Vous devez montrer votre curiosité et un intérêt pour la suite qui sera donnée. 
 
(Avec le concours d’Anne Pomès, directrice de l’activité recrutement et approche directive chez Actiforces à Tours ainsi que Marion Bertrand, une de ses collaboratrices).
 
 
Pauline Baumer