Hépatite B : une collecte pour financer la recherche à Tours

Le doctorant à l’Inserm de Tours, Julien Marlet, a lancé une campagne de financement participatif pour poursuivre son travail sur l’hépatite B.

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À Tours, les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale planchent sur l’hépatite B.

Ce virus infecte en France plus de 280 000 personnes et c’est une des principales causes des cancers du foie et de la cirrhose.
Le doctorant de l’unité U966 « Morphogénèse et antigénicité du VIH et des virus des hépatites », Julien Marlet, a lancé une campagne de financement participatif pour poursuivre son travail. Lancée depuis un mois sur le site Thellie, la cagnotte a déjà atteint 24 % de son objectif.

Il reste au chercheur une cinquantaine de jours pour récolter 7 500 €. Le traitement de l’hépatite B chronique repose sur l’utilisation d’antiviraux à vie.
« Ce traitement long est à risque d’échec thérapeutique car le virus peut devenir résistant aux antiviraux utilisés », explique le doctorant. Certains patients subiraient ainsi des mutations du virus encore inconnues, qui pourraient enfin être détectées grâce à des « tests phénotypiques de résistance ».

> thellie.org/hepatiteb

Un Autre jour en France : film collectif

Un Autre jour en France, c’est un film collectif regroupant plusieurs courts-métrages. A l’approche de la présidentielle, une nouvelle façon de voir le pays, grâce à des collectifs de la région.

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Il s’appelle Un Autre jour en France et c’est un film collectif en réponse à un monde politique et des médias « paraissant bien déconnectés du monde réel à l’approche de la présidentielle ».

Ce projet régional regroupe onze courts-métrages. Au programme, 12 réalisateurs pour 90 minutes de scénettes animées, une virée à travers « une autre France, à la veille d’un rendez-vous électoral ». Produit par les collectifs Sans Canal Fixe (Tours), Cent Soleil (Orléans) et la télévision BIP TV (Issoudun), cet ensemble de films politiques se veut à contre-sens.
Une carte blanche, une totale liberté, certes, mais aussi et surtout un nouveau regard.

Pour finaliser ce projet, une campagne de financement participatif a été lancée. À l’heure où nous mettons sous presse, plus de 40 % de la somme demandée (5 000 €) avaient été récoltés. La date du jeudi 13 avril est d’ores et déjà à noter : une avant-première d’Un Autre jour en France aura lieu, salle Thélème.

[vimeo]https://vimeo.com/205521575[/vimeo]

Décrochage scolaire : un accueil pour les jeunes

Le Point d’O lance une campagne de financement participatif. Il veut ouvrir un lieu d’accueil pour les jeunes en décrochage scolaire.

« Point d’O, accueil de jeunes en rupture scolaire. Aidez-nous à emménager ! » Sur le site de financement participatif Ulule, ce projet tourangeau crée des émules. L’aventure a commencé en janvier 2015, où 26 membres fondateurs avaient lancé l’association Objectif 100 %, soucieuse « d’aider les jeunes décrocheurs tourangeaux à révéler leurs talents ». Pour eux, il fallait « passer de l’éducation pour tous à la réussite de chacun ». Quelques mois après, le projet Point d’O prenait vie, défini et construit en collaboration avec des ados.

Désormais, Le Point d’O cherche des fonds pour pouvoir investir les 230 m2 de bureaux qu’un mécène a mis à leur disposition. Histoire de finaliser et lancer ce lieu, où « les jeunes seront les bienvenus en permanence et recevront une écoute ». Ressources, soutiens et projets pour décider de la suite de leur parcours seront proposés. Le Point d’O sera tenu par des professionnels ou des bénévoles, formés à l’accueil, à l’écoute et aux méthodes d’accompagnement d’orientation.
L’asso souhaiterait récolter 2 000 €. Elle a déjà obtenu plus de 1 300 €.

Aurélien Germain

> Pour aider le projet : fr.ulule.com/local-point-do

(Photo Objectif 100%)
(Photo Objectif 100%)

Wine&Box : entre vin idéal et solidarité

Deux Tourangeaux de 25 ans ont créé Wine&Box, un site d’e-commerce qui trouve le vin qui vous correspond grâce à un algorithme… et aide les producteurs dans le besoin !

WINE&BOX, C’EST QUOI ?

Pierre Seigne

Un site de vente de vin en ligne, sous forme d’abonnements et au détail. Son avantage ? Un algorithme pour « faciliter l’achat. C’est le vin qui vient à vous », présente Pierre Seigne, entrepreneur depuis ses 21 ans et l’un des créateurs de Wine&Box, aux côtés de Gaëlle Le Bouffau. En gros, dis-moi qui tu es, je te dirai quel vin tu bois. Cet algorithme a été développé avec Henri Chapon, 3e meilleur sommelier d’Europe. C’est lui qui sélectionnera les vins qui figureront dans la cave du site et dans les box d’abonnement (un coffret surprise avec 3 bouteilles par mois).
Le site wineandbox.com devrait être opérationnel fin mai, début juin.

SOLIDAIRE DES PRODUCTEURS

« Nous sommes en désaccord avec la grande distribution qui compresse les producteurs. Alors, si on peut aider… » Pierre Seigne et Gaëlle Le Bouffau ont donc eu l’idée d’une « box solidaire » pour Wine&Box. Les bénéfices de ce quatrième abonnement seront reversés aux producteurs qui ont connu une mauvais année ou une grosse galère : « Ce projet, c’est une grande famille. S’il y a des bons produits, c’est parce qu’il y a de bons producteurs. Mais des fois, ils peuvent avoir des problèmes : incendie, climat, mauvais rendements… », justifie Pierre Seigne. « On développe une base de données sur le terrain et on identifie les producteurs qui en ont besoin. »

Gaëlle Le Bouffau.
Gaëlle Le Bouffau.

POUR QUI ?

« C’est vrai qu’on vise surtout les 18-35 ans, éduqués aux réseaux sociaux », admet le créateur. Mais selon lui, Wine&Box s’adresse globalement aux consommateurs qui souhaitent de la facilité et du fun (chaque action sur le site donnera droit à des points, des badges, pour passer des niveaux, un peu comme le système TripAdvisor)… et d’être guidé par un grand sommelier.

100 % RÉGIONAL

« C’est un projet vraiment régional », tient à préciser Pierre Seigne qui rappelle que, tant au niveau du développement, du graphisme que de la logistique, tout s’est fait dans le coin. Pierre Seigne et Gaëlle Le Bouffau se sont rencontrés en 1re année à l’IAE de Tours. « Même Henri Chapon est en Touraine, maintenant », se réjouit Pierre Seigne.

FINANCEMENT PARTICIPATIF

« Le boss de Kiss kiss bank bank [site de financement participatif, NDLR] m’a dit : Mets ton projet sur ma plateforme ! C’est la banque de demain. » Parce que la première fois que Pierre Seigne a parlé de Wine&Box à son banquier, « ça a mis 4 mois… » « On a donc opté pour le crowdfunding, afin de lancer le projet. C’est une arme de communication, maintenant. Ça crée une communauté et de la visibilité. »
Wine&Box a donc lancé sa campagne de financement participatif (*) pour « avancer sereinement » et « se donner le maximum de chances de réussir ». La petite équipe recherche 15 000 € et a déjà récolté plus de 4 500 € en deux semaines. « On y croit à fond, car on a eu que des échos positifs. On veut vraiment changer le monde du vin ! »

(*) CapturePour soutenir le projet : kisskissbankbank.com/wine-box-com

>> Le Facebook de Wine&Box est à retrouver ICI

Court-Circuit : un café locavore à Tours !

Le projet sympathique de la semaine ? Court-circuit, un café locavore qui s’installe bientôt sur Tours.

(Photo Ulule.fr/court-circuit)

« Court-Circuit [n.m tourangeau] : café passionné par la vie locale. » C’est ainsi que se présente le Court-Circuit, sur sa page de financement participatif. Jean-François Grant – mais appelez-le Jeff – a décidé de se lancer dans l’aventure d’un « café locavore d’ici un mois, place de la Victoire ». En résumé, un lieu qui proposera des produits frais locaux et encouragera l’économie et les initiatives locales. « Un lieu inédit à Tours, un lieu de rencontres qui se donne pour mission d’encourager la vie locale. »

 L’établissement, qui devrait être ouvert du midi au soir, proposera un buffet avec des produits dénichés chez les petits producteurs du coin, des événements, un espace de réunion et une déco réalisée par des artisans d’ici, à partir de bois et de récupération. Pour finaliser le projet, Jeff et son Court-Circuit ont donc lancé une campagne de financement participatif. Il reste encore une vingtaine de jours pour participer. Plus de 1 200 € (sur les 2 500 espérés) ont déjà été récoltés.

>Pour aider : fr.ulule.com/court-circuit

>Contact : facebook.com/courtcircuit.tours

[Mise à jour 6/04/2016 : la campagne de financement participatif a eu un succès monstre, dépassant l’objectif de 2 500 € ! Félicitations !]

Crowdfunding : Financez autrement

Collecter des fonds sur internet pour financer son projet : avec le crowdfunding, c’est tout ou rien, mais le succès est quand même au rendez-vous. Zoom sur trois initiatives.

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Dans la librairie de Colette, les étagères sont penchées. Pas par coquetterie, mais pour pouvoir lire les cotes des livres sans se faire mal au cou. Cette idée, la bibliothécaire de Saint-Maixent, dans les Deux-Sèvres, l’avait depuis longtemps en tête. Un jour, elle apprend qu’Escapades, librairie phare du centre-ville depuis 60 ans, doit fermer. « J’ai décidé de la racheter ! » C’était en 2006 et depuis, elle a tout fait refaire dans sa boutique. Le concept, aussi, a changé. « J’accueille maintenant un public d’enfants, pour des ateliers et je propose café et jus de fruits. » Mais cela ne suffit pas pour assurer des revenus suffisants. En février dernier, elle est prête à arrêter son activité. Une amie lui envoie alors un lien par mail. C’est un projet à soutenir, via le site Kiss kiss bank bank. Et si elle profitait du financement participatif pour réaménager sa librairie afin de proposer de la petite restauration, bio et saine, le midi ? Pour cela, elle doit construire un coin cuisine. « Les banques ne m’auraient jamais suivie vu le contexte », estime-t- elle. La libraire relance sa page Facebook pour partager son projet, elle en parle autour d’elle. Les réactions la touchent. « On n’ose pas dire qu’on est en difficulté. Quand les gens autour de moi l’ont su, ils ont réagi, m’ont soutenue… Et finalement, ce n’est pas demander l’aumône, puisqu’il y a des contreparties pour ceux qui donnent. » En dehors de Facebook, dans la réalité, elle fait goûter ses spécialités, celles qu’elle cuisinera si la collecte aboutit. « Proposer le projet sur le site et puis attendre, ça ne marche pas », indique-t-elle.

À 43 jours de la date butoir, elle a réuni plus de 25 % des 6 000 € espérés. À une centaine de kilomètre de la librairie de Colette, à Chauvigny dans la Vienne, Pascal Fonchain affiche sans détour ses ambitions. « Kalfarm se veut être un leader mondial du bienêtre animal. » Depuis 2011, l’entreprise CBHF industrie développe des produits aux couleurs de la marque maison Kalfarm. Leur innovation phare ? Un outil d’écornage de bovin baptisé Horn’up, désormais commercialisé à travers le monde. « Développer un réseau et des gammes de produits coûte cher avant d’en rapporter, » détaille le directeur général de cette entreprise. Pour passer à la vitesse supérieure, il entrevoit une solution : l’augmentation de fonds propres. Le financement participatif semble lui offrir une solution.

Outre les sites comme Ulule, il existe des sociétés qui proposent à n’importe qui d’investir dans des projets d’entreprise. La différence, c’est que ce n’est plus un don… mais bien un investissement avec une prise d’actions. En échangeant avec son entourage professionnel, Pascal Fonchain se heurte à quelques réticences. « Souvent, les entrepreneurs ouvrent leur capital pour boucher les trous, mais n’ont pas les moyens nécessaires pour développer l’entreprise. » Un écueil qu’il pense pouvoir éviter. « Cet apport doit avoir un effet de levier pour développer l’entreprise. » Il a rencontré des acteurs du financement participatif afin de trouver le partenaire idéal. Il a même opéré une modification de la structure capitalistique de CBHF industrie pour accueillir des fonds. Son projet de développement séduit Poitou Charentes Innovation (PCI) et Finance Utile. Le premier lui permet d’amorcer le développement de son entreprise. Le second se charge de présenter son projet à des investisseurs potentiels. « On crée une holding destinée au financement de la société », explique Matthieu Gabard, chargé d’affaires de Finance utile. Dans cette holding, on retrouve « des particuliers au sens large du terme. Il y a des investisseurs un peu plus aguerris que Monsieur Tout-le-Monde. »

La levée de fonds est en cours. L’objectif de Pascal Fonchain et des actionnaires de la première heure est de réunir 450 000 €. « Pour  »boucher les trous », développer la gamme et notre réseau commercial », précise l’entrepreneur. Cette prise de participation assurerait encore plus 70 % aux actionnaires historiques. « Et laisse la main au chef d’entreprise. » Le retour sur investissement est défini au départ dans un pacte d’associés par des projections à 5 ou 7 ans. Pour la première fois depuis 2011, le compte d’exploitation de CBHF industrie est à l’équilibre. Ses produits français destinés aux éleveurs n’attendent plus qu’un coup de pouce d’investisseurs privés pour tenter de vivre sa success-story.

Souvent utilisé par les groupes de musique, le crowdfunding s’ouvre peu à peu à d’autres domaines culturels. Comme le cinéma. À Tours, Léopold Bellanger n’a que 22 ans, mais se lance déjà dans son premier court-métrage. Le Sens de la vie, c’est l’histoire d’un frère et une sœur. Elle ne parle pas, lui accuse une déficience mentale. Un jour, les deux découvrent, qu’ils ont trois pères. Commence leur quête du pourquoi. Léopold Bellanger est sorti du conservatoire en septembre dernier et joue déjà dans de nombreuses pièces de théâtre. C’est également une des nouvelles têtes du réalisateur Jean-Pierre Mocky. « Très vite, j’ai voulu comprendre comment on faisait un film. » Léopold Bellanger a simplement souhaité réaliser son court-métrage, mettre en scène son histoire. C’est sa rencontre avec l’association tourangelle des Tontons Filmeurs qui lui a donné le virus du cinéma. « J’ai écrit un scénario. Depuis des années, je suis fasciné par les familles, celles dans lesquelles tout se passe bien ou ça dérape, les conséquences. »

En septembre dernier, il propose le scénario du Sens de la vie aux Tontons filmeurs. L’association est séduite. Reste le financement… En dehors des systèmes classiques de production cinématographique, Les Tontons filmeurs fonctionnent avec très peu de subventions. « C’est la première fois que nous avons lancé un appel aux dons sur Ulule, explique Amandine Lopes, membre de l’association. Le court-métrage de Léopold a ouvert une brèche dans notre mode de financement. » L’objectif, fixé à 400 €, est atteint en quinze jours avec plus d’une dizaine de contributeurs. Même si la somme semble dérisoire, elle permet de payer l’hôtel, le train et les repas pour les artistes. « Tu es obligé d’expliquer ton projet pour que les gens adhèrent et donnent de l’argent, sourit Léopold Bellanger. On a tourné un trailer pour montrer aux donneurs à quoi ça pouvait ressembler. Le crowdfunding nous a permis d’encore mieux cerner mon projet et de savoir si ça valait le coup. » C’est aussi un argument de poids pour les demandes de subventions. « Nous avons envoyé une demande à Ciclic, qui s’occupe du cinéma pour la Région Centre, sans trop y croire, continue Amandine. Le fait d’avoir déjà trouvé une partie du budget par le crowdfunding nous a permis d’être pris au sérieux. » Pour les Tontons filmeurs, cette expérience réussie donne une nouvelle perspective aux projets qu’ils mènent. Ils viennent de lancer leur deuxième appel aux dons pour un projet de ciné-concert, il y a quelques jours.

ALLER PLUS LOIN

On vous conseille de faire un tour sur les adresses des projets dont on vient de parler via ces liens :

Un déjeuner au service de la librairie

Finance utile

Sens de la vie

Pour les intéressé(e)s, renseignez- vous sur leguideducrowdfunding. com, afin de trouver les clés pour réussir dans le financement participatif. Enfin, une petite lecture s’impose : Crowdfunding, le financement participatif bouscule l’économie !, de Vincent Ricordeau.