Grippe : une découverte-clé grâce à des chercheurs tourangeaux

Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Tours et du CHRU ont mis en évidence l’utilité d’une molécule qui s’annonce prometteuse pour lutter contre la grippe. Et bientôt un futur traitement innovant ?

Les faits

« Succinate » Ce petit nom, c’est celui d’un métabolite – une molécule – qui pourrait bien changer la donne en ce qui concerne la lutte contre la grippe. Et une découverte vient d’avoir lieu à Tours, plus précisément par des chercheurs de l’Inserm, de l’Université et du CHRU : c’est au Centre d’étude des pathologies respiratoires de Tours que des scientifiques ont montré que ledit succinate, habituellement présent dans notre organisme, avait une action antivirale et anti-inflammatoire face à la grippe.

Les résultats des travaux de Mustapha Si-Tahar, directeur de recherche à l’Inserm, et ses collègues ont été publiés dans le EMBO Journal, éminent bimensuel spécialisé dans la biologie moléculaire.

Les travaux

Pour résumer la chose simplement, les scientifiques ont découvert que chez des souris grippées, un métabolite (le succinate, donc) s’accumule dans les poumons. Il en va de même chez les patients humains atteints de pneumonie grippale.

En exposant des cellules de l’épithélium pulmonaire au succinate, cette molécule a une action antivirale. Et elle bloque la multiplication du virus grippal.

Autre découverte : quand on expose des souris au virus de la grippe, la réception de succinate par voie nasale assure une meilleure protection contre l’infection. Conclusion de Mustapha Si-Tahar, interrogé notamment par La Nouvelle République et Science & vie : « Le succinate a sauvé nos souris de la grippe ; il a donc le potentiel pour sauver les patients ! »

Le contexte

La grippe, effacée par son collègue Covid- 19, continue de toucher, en moyenne et chaque année, entre 2 et 6 millions de Français(es). Chez les plus fragiles, elle peut être mortelle. On estime à 12 000 le nombre de morts par an en France.

Et maintenant ?

Ces résultats prometteurs et cette découverte fondamentale sont une perspective intéressante : elles compléteraient déjà les traitements actuels. Il faut désormais mener d’autres travaux sur le potentiel thérapeutique du succinate. L’Agence nationale de la recherche vient ainsi d’allouer 600 000 € à l’équipe de chercheurs, accompagnés de partenaires, qui y travailleront ces quatre prochaines années.

Texte : Aurélien Germain / Photo : NR J.Pruvost

Le HQ va faire bouger la tech à Tours !

La place Jean-Jaurès verra bientôt naître le HQ, temple du numérique. Au menu, 1 000 m2 et 3 étages pour mieux accueillir la population et les entrepreneurs tourangeaux. Visite des lieux.

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Le HQ s’adresse à tous, de l’étudiant au salarié, du plus jeune au plus âgé.

À chaque niveau, odeurs de peinture, câbles électriques et échafaudages à gogo. Alors que Julien Dargaisse, l’un des cinq associés à l’initiative du HQ et directeur de l’association Palo Altours (retrouvez son interview juste ICI), nous promène d’étage en étage, ouvriers et chefs de projets s’affairent.

Dans les anciens locaux de La Poste, ambiance French tech et co-working seront au rendez-vous courant février, selon le jeune entrepreneur. Au premier niveau, étudiants, lycéens et travailleurs en pause déjeuner, ou souhaitant se retrouver entre amis, seront les bienvenus dans un espace de travail avec café et bar. Dans cette même salle, un espace exclusivement dédié à l’événementiel, avec vidéoprojecteur, pourra accueillir 170 personnes et plus si besoin. Un endroit chaleureux et décontracté ouvert à tous, gratuit aussi souvent que possible, qui ouvrira ses portes dans quelques semaines.

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Architectes et ouvriers s’activent pour finir les travaux à temps.

Quelques marches plus haut, les visiteurs pourront se restaurer tout en travaillant. Des bureaux pourront être loués au mois, sachant que la structure privilégiera les entrepreneurs dont le projet touche au numérique et à l’innovation. Le plus important restant les valeurs entrepreneuriales des candidats. Dernière étape, et pas des moins intéressantes, le troisième étage. Ici, Julien Dargaisse et ses collaborateurs pensent à un studio photo couplé d’une sorte de Fablab à la pointe de la technologie où pourraient être installées des imprimantes 3D. De quoi faire rêver les passionnés les plus habiles. « Ici, l’enjeu sera de favoriser la collaboration entre les différents acteurs qui s’y rencontreront », insiste Julien Dargaisse.
Étudiants, startupers et entreprises se côtoieront donc quotidiennement, autour du numérique. « Nous allons aussi proposer des formations autour de l’innovation », explique Julien Dargaisse. Les entreprises pourront venir se former à de nouvelles méthodes de travail ou des nouvelles technologies numériques. Les formations seront assurées par des intervenants extérieurs, sélectionnés par le HQ. « Tout le monde pourra proposer des formations. On regardera de quoi il s’agit, si ce n’est pas n’importe quoi, puis on validera. Ensuite, ces formations seront intégrées dans notre catalogue », explique Julien Dargaisse.

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Les collaborateurs veillent au bon déroulement des opérations.

Pour les intervenants, l’entrepreneur peut déjà compter sur le réseau qu’il a développé avec Palo Altours, son association dédié au numérique. Elle compte 150 membres et pourrait intégrer les locaux flambant neufs. À Palo Altours, les membres proposent des formations par rapport à leurs connaissances. Ces formations sont ensuite validées et dispensées aux gens qui le souhaitent. Le système sera semblable au HQ.

SENSIBILISER AU NUMÉRIQUE

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Le 3er étage accueillera un studio photo et un Fablab.

La formation tiendra donc une place importante. Avec cette offre, Julien Dargaisse veut sensibiliser les entreprises tourangelles au numérique. « Les entreprises du territoire n’ont pas toutes pris le virage du numérique, surtout les PME. Nous pensons qu’il faut les aider à le faire sinon elles vont droit dans le mur », estime Julien Dargaisse. Les formations seront donc très pratiques et n’excéderont pas deux jours. L’idée est que les entreprises puissent directement rentrer dans leurs établissements avec des solutions concrètes.

Le modèle du HQ n’est pas nouveau. Ce genre d’espace existe déjà à Paris. « Nous n’avons rien inventé. On s’est inspiré de ce qui existait déjà, on l’a transporté à Tours parce qu’il n’y avait rien », explique Julien Dargaisse. Le coût global du projet : deux millions d’euros. Il a fallu racheter le bâtiment et tout rénover. Pour réunir cette somme, il s’est donc entouré de quatre autres associés, mais la Région Centre-Val-de-Loire a également participé au projet en accordant un prêt de 200 000 euros. C’est le seul investisseur public du projet. « Nous n’avons pas demandé d’argent à la mairie ou une autre collectivité. Je pense que l’argent public peut servir à plein d’autres choses », confie Julien.

Pour rentabiliser ces lourds investissements, le HQ commercialisera ses offres de formation et compte sur la location des bureaux et de la salle de conférence. Avec le HQ, Julien Dargaisse veut que Tours compte dans le numérique, avec un lieu ouvert à tous.

EN SAVOIR PLUS
> lehq.co/
> facebook.com/lehqtours

TEXTES : Clara Gaillot & François Breton / PHOTOS : Lorenza Pensa (toutes et tous étudiants à l’EPJT)

Marché de gros : dans le ventre de Tours

À quelques kilomètres des Halles de Tours, un autre marché alimente la ville depuis plus de 40 ans : le marché de gros. Un endroit méconnu car uniquement réservé aux artisans et aux commerçants. Tmv vous fait découvrir l’endroit.

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Monsieur Lothion éclate de rire quand on lui demande depuis quand il est là. « Depuis soixante ans et j’en ai 62 ! Mon père faisait déjà ce métier. À deux ans et demi, il m’a fait grimper dans sa camionnette et zou, direction les halles de la place Gaston-Paillou puis ici. » Le marché de gros a quitté le cœur de la ville en 1973 mais il continue de l’alimenter. Tous les jours, épiciers, marchands ambulants, patrons de supermarchés ou restaurateurs viennent faire leurs courses au MIN (Marché d’intérêt national) de Rochepinard.

À cheval sur les villes de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps, il regroupe sur sept hectares un fournisseur de viande et de charcuterie, un poissonnier, des négociants en fleurs, en épices, en fruits et légumes, des grossistes en matériel spécialisé et même un grossiste en glace. Le marché de gros rayonne sur toute la région : le grossiste en viande Négotours fournit dix départements et livre jusqu’en Vendée, le négociant en primeurs Estivin a implanté 15 filiales et couvre la moitié Ouest de la France. « Mais la particularité de notre marché reste son carreau des producteurs », explique la directrice, Valérie Fouillet.

Quatre fois par semaine, à partir de 14 h, une vingtaine de maraîchers tourangeaux s’installent au cœur du hangar central et proposent leur récolte du matin. Dans ce hall de la taille d’un aérogare, une odeur un peu douceâtre de légumes et de fruits flotte dans l’air mais dès que l’on s’approche du carreau, elle est couverte par celle des fraises. Les piles de cageots forment un Tetris géant, au milieu duquel slaloment les acheteurs. Les cagettes ne portent aucune étiquette : acheteurs comme vendeurs connaissent les produits et les prix sur le bout des doigts.

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Tout a poussé à quelques kilomètres de Tours : les salades de Didier Renard, maraîcher à Saint-Pierre, ou les radis de Matthieu Badillé, qui a repris en 2012 deux exploitations maraîchères à Berthenay. « Venir ici, ça nous bloque du personnel mais ça vaut le coup », explique-t-il. Le marché leur permet de multiplier les clients et de rester indépendant. Ici, tout le monde se connaît, les vendeurs mais aussi les acheteurs, confirme Maximilien Bridier, le jeune chef de La Roche Le Roy. Depuis qu’il a pris la tête du restaurant, il vient faire son marché deux fois par semaine. « Pour moi, le carreau des producteurs, c’est la seule façon d’avoir accès à de bons produits locaux. Ce matin, j’ai appelé Jean-Michel pour avoir des fleurs de courgettes, il les a cueillies et ce soir, elles seront toutes fraîches dans l’assiette des clients. » Un circuit ultra court. Un peu plus loin, on croise le patron de l’Arrivage, venu lui aussi remplir son panier.

POUR TOUS LES GOÛTS

Tout autour du hangar, des échoppes en dur abritent les grossistes sédentaires, comme Monsieur Lothion. Arboriculteurs de père en fils, la maison Lothion vend 2 000 tonnes de pommes par an. Ils fournissent des cliniques, des cantines, les commerçants des marchés. Des pommes jaunes, des vertes, des rayées, des roses, chacune ayant sa spécificité : plus sucrée, plus ferme ou plus fondante. Il y en a pour tous les goûts. Et Monsieur Lothion se désole que beaucoup de consommateurs ne sachent souvent pas distinguer les unes des autres : « Des pommes bicolores, il y en a plein ! Mais chaque variété est différente ». Image4

Monsieur Ben, son voisin, vend des épices et des fruits secs en vrac mais aussi des légumes déclassés. Des concombres en forme de virgule et des tomates géantes recalées au casting mais qui seront vendus à petit prix sur les stands des marchés populaires. Un peu à l’écart, un grand bâtiment abrite un trésor fragile : des bananes. 6 500 tonnes de fruits transitent chaque année dans cette mûrisserie. Il y en a dix en France. Arrivées vertes des Antilles, les bananes se pomponnent ici quelques jours pour arriver à point sur les étals tourangeaux.

Et c’est tout un art, explique Éric Fontaine, le responsable du site : « La banane est très sensible aux températures. Un peu trop chaud et elle pourrit, un peu trop froid et elle noircit. » Des murailles de cartons sont stockés dans de grandes chambres dont la température est choisie au degré près, entre 14 et 16, selon le stade de mûrissement désiré par les clients : certains demandent des fruits d’un jaune paille, d’autres les veulent d’un vert tirant sur le jaune. Un métier de funambule dont Éric Fontaine ne se lasse pas. Pendant que nous discutons, deux techniciens surveillent la petite chaîne d’expédition ultra moderne qui pèse, emballe et étiquette les fruits. Une supérette tourangelle vient de demander une palette : peut-être les bananes que j’achèterai ce soir, en rentrant du travail ?

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Médecin légiste : secrets d’un métier

Médecin légiste, Pauline Saint-Martin est responsable depuis 2011 de l’Institut médico-légal de Tours. Un travail discret, précieux pour les enquêteurs et pour permettre aux victimes de violences d’être reconnues.

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Je ne sais pas si je vais parler beaucoup de moi. » Sa voix est douce mais les mots sont choisis avec une précision chirurgicale. Elle n’est pas là pour se mettre en avant mais pour aller au-delà des clichés. À 37 ans, Pauline Saint-Martin est professeur en médecine et responsable de l’Institut de médecine légale de Tours. Le service est niché dans une petite annexe, au pied du CHU. La salle d’attente est vide et ressemble à celle de tous les médecins de famille : quelques magazines, des affiches d’information sur les murs et dans un coin, un grand bac à jouets. Tout est silencieux.

Les cinq médecins du service interviennent 365 jours par an, sur réquisition d’un officier de police judiciaire, d’un magistrat ou d’une commission d’experts. Ils sont 240 médecins légistes en France et le chemin est long, onze ans d’études, avant d’obtenir leur diplôme. Une profession discrète, loin des séries télé, qui apporte ses compétences scientifiques aux policiers et aux magistrats.
« C’est un métier particulier, avoue Pauline Saint-Martin. C’est être médecin sans soigner les gens… mais en les aidant d’une autre manière. » Elle ajoutera au fil de la discussion : « On ne comprend pas mieux la mort en étant médecin légiste. Ce métier ne donne pas du tout de clés sur la mort. »

Du médecin légiste, on connaît le travail sur les morts mais l’examen des vivants représente 95 % de son activité. Femmes maltraitées, enfants battus, gardés à vue, blessés dans une bagarre de rue, accidentés… les légistes tourangeaux reçoivent 2 000 victimes par an, toujours dans le cadre de procédures judiciaires. Le légiste ne soigne pas, il constate les lésions et établit pour la justice un rapport détaillé. Professeur, Pauline Saint-Martin enseigne sa discipline à l’université. Elle aime transmettre son métier mais son but principal est ailleurs : apprendre aux futurs professionnels de santé à détecter les violences.
« Qu’ils soient médecins, sage-femmes ou kinés, tous seront confrontés à des victimes de violence et surtout de violences intrafamiliales. Les patients viennent parfois consulter pour un autre motif mais si on détecte ces violences, on fait un pas. » Elle participe aussi à des campagnes de prévention contre la maltraitance des femmes ou des enfants mais refuse d’adhérer à une association : « Dès que l’on devient militant, on n’est plus objectif et on ne peut plus faire notre métier correctement. C’est aussi une question de crédibilité : personne ne pourra mettre en doute la sincérité du rapport médical. Et c’est le meilleur service qu’on puisse rendre aux victimes. »

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Comme l’enquêteur, le médecin légiste doit rester neutre : il peut être amené à examiner une victime le matin et son agresseur le soir, dans le cadre d’une garde à vue. « La médecine demande qu’on accepte de mettre nos compétences au service des personnes. Quel que soit leur passé, d’où qu’elles viennent. Et si on ne peut pas l’accepter, il faut exercer un autre métier. » Mais elle reconnaît que c’est une profession difficile : « Pas à cause de la mort, contrairement à ce que l’on imagine. Ce qui est dur, c’est la violence chez les vivants, et surtout, la répétition de la violence et de voir la plupart des victimes la subir dans le milieu familial. On croit que la famille est un milieu protecteur et en faisant ce métier, on se rend compte que non, pas toujours et parfois, la terreur y règne. »
Dans ce bureau lumineux, impossible d’imaginer jusqu’où le malheur peut se glisser. Le calme de Pauline Saint-Martin est une barrière.

Au bout du couloir, une autopsie est en cours (200 chaque année à Tours). Chacune est réalisée à la demande de la justice, pour connaître les causes de la mort en cas de décès suspect. Mesure, poids, sens des déchirures… un assistant note chaque détail, en présence de l’enquêteur – policier ou gendarme – qui mettra ensuite sous scellés les prélèvements effectués. Ils pourront, si besoin, être analysés. Puis le corps est restitué à la famille.

Pour l’examen des victimes vivantes, l’enquêteur n’est pas présent. Le médecin lui détaille ses constatations, avec les photos et les prélèvements. Et il reste soumis au secret médical, en limitant son rapport à ce qui concerne l’enquête. Les photos, toujours prises avec l’accord de la victime, sont précieuses : elles permettent de garder une trace des lésions et de suivre leur évolution.
Médicale, judiciaire, psychologique, les prises en charge des victimes sont multiples. Parfois elles se croisent, parfois, elles se suivent en pointillés : certaines victimes portent plainte plusieurs années après une agression sexuelle ou un accident de la route. Si les blessures sont plus difficiles à constater, le légiste procède aussi à un examen psychologique et pourra constater les cicatrices ou les séquelles, physiques ou psychiatriques.

Comme tout légiste, Pauline Saint-Martin témoigne plusieurs fois par an lors de procès d’assises à Tours mais aussi à Blois ou Châteauroux. Ces dépositions exigent des médecins beaucoup de pédagogie : les jurés et les magistrats ne sont pas des spécialistes. Il faut épurer l’autopsie, utiliser des mots simples et précis. Face aux familles présentes dans la salle, devant les victimes parfois, ce récit est difficile, chargé d’émotion, parfois insoutenable pour elles. « Ce sont toujours des moments de souffrance, confirme Pauline Saint-Martin mais ils montrent l’utilité de notre travail. »

Après dix ans d’exercice, qu’est-ce qui lui donne toujours la force d’affronter les blessures des autres ? « On ne peut pas dire que ce métier ait de bons côtés ou rende heureux : face aux souffrances et aux difficultés des personnes qu’on rencontre, on ne peut pas utiliser ces termes. Mais pouvoir les aider dans leur processus de reconnaissance et de plainte est le côté intéressant. On a l’impression de servir à quelque chose. »

En petit train à la ferme de l’INRA

Devenez apprenti chercheur le temps d’un week-end ! À l’occasion de la 25e édition de la fête de la science, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui fête ses 70 ans, ouvre les portes du centre de recherche de Nouzilly et accueille le village des sciences. L’occasion de découvrir, aux portes de l’agglomération tourangelle, un lieu méconnu et de s’initier à la démarche scientifique en s’amusant.

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Visiter les élevages en petit train : c’est l’une des animations phares qui sera proposée aux visiteurs à l’Inra de Nouzilly ce week-end. À Tmv, on avait bien envie de faire cette balade en avant-première. Dans l’unique intérêt de nos lecteurs, bien entendu ! C’est Elodie Guettier, directrice de l’unité expérimentale de physiologie animale de l’Orfrasière, qui nous a fait visiter les installations. Voici, en cinq stations, un petit aperçu de ce qui vous attend.

1. L’étable

Guidés par le meuglement des vaches, nous arrivons à l’étable. Les vaches laitières sont occupées à manger dans des auges automatiques, qui permettent de tester différents régimes alimentaires. Lequel pourrait favoriser la production de lait et la fertilité des vaches ? C’est une question sur laquelle travaille l’Inra : « Les vaches ont été sélectionnées sur la production de lait. Si bien qu’elles utilisent toute leur énergie pour cette activité et qu’elles ne tombent plus en chaleur », pointe Elodie Guettier, la directrice de l’unité. Un problème auquel les chercheurs tentent de trouver des solutions.

2. Le méthaniseur et le sécheur à foin

À quelques pas de l’étable se dresse un vaste réservoir vert et blanc. C’est un méthaniseur : une installation qui permet de produire de l’énergie, sous forme d’électricité et de chaleur, à partir de déchets organiques (notamment les déjections animales des élevages, mais aussi des graisses industrielles ou des boues de station d’épuration). À l’intérieur, des bactéries transforment ces déchets en méthane. À la fin, il reste une boue noire riche en minéraux, le digestat, qui peut servir d’engrais pour les cultures. Un programme de recherche démarre pour étudier l’usage et la toxicité du digestat. Par ailleurs, la chaleur du méthaniseur alimente un séchoir à foin durant l’été. L’intérêt ? « Ça permet de conserver toute la richesse de la luzerne, concentrée dans ses feuilles. Sinon, lorsqu’on sèche la luzerne au champ, les feuilles se détachent », précise la directrice.

3. La bergerie Capture

Des agneaux, nés il y a quelques semaines, tètent leur mère. Mais d’ailleurs, comment la reconnaissent-ils ? Les scientifiques de l’Inra passent au crible les différents paramètres qui jouent sur la reconnaissance de la mère et du petit. Des passerelles existent avec des travaux menés sur les grands prématurés. « Nous travaillons aussi sur l’effet de l’allaitement artificiel : a-t-il un impact, à long terme, sur le comportement de l’agneau ? », s’interroge Elodie Guettier.

4. L’écurie

Ici, lorsqu’une jument est inséminée, on suit les spermatozoïdes à la trace ! A quelle vitesse se déplacent-ils ? Quelle est leur trajectoire ? Comment nagent-ils ? L’idée : décrypter ce phénomène méconnu, puis utiliser ces nouvelles connaissances en reproduction humaine. Autre sujet de recherche, la conservation des espèces grâce à la cryoconservation : les scientifiques mettent au point des méthodes pour conserver à très basse température les gamètes – spermatozoïdes et ovules – et les embryons. (Ndlr : Toute ressemblance avec l’expérience d’un journaliste de Tmv, qui s’est fait cryothérapiser il y a quelques mois, ne saurait être que fortuite…)

5. Le pôle comportement

Le comportement des animaux est observé à loupe. Ou plutôt, à l’aide d’une caméra, puisque leurs réactions sont filmées et analysées. Quel est l’objectif ? Les scientifiques cherchent, par exemple, à caractériser le tempérament des chevaux dès le plus jeune âge, pour les orienter vers une discipline adaptée (comme l’équitation de loisir ou de compétition). Vous serez sûrement étonnés de l’extrême sensibilité du cheval : la simple caresse d’un pinceau sur sa peau peut le faire frémir.

Samedi 15 et dimanche 16 octobre de 10 h à 18 h au Centre Inra Val de Loire de Nouzilly. Tour des élevages en petit train. Durée : 20 minutes. Départ du parking.  
/!\ Attention, le site est interdit aux animaux de compagnie. Programme complet sur fetedelascience.fr

>> Pour en savoir plus sur l’INRA et ses recherches sur la santé animale, retrouvez notre article ICI ! <<

Nathalie Picard

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J’ai testé pour vous : Pirates de Loire

« Tu connais l’application Pirates de Loire ? C’est super pour visiter le coin. » À force d’en entendre parler, notre journaliste a voulu tester. À l’abordage !

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Le principe ? Découvrir le patrimoine du Val de Loire grâce à une chasse au trésor. Plus besoin de l’organiser soi-même pour ses enfants, le rêve ! Une fois l’appli téléchargée, j’ouvre un compte de pirate et choisis mon personnage. Moussaillon, second, capitaine… Tant qu’à faire, je serai seigneur de Loire. « Bienvenue à bord, Nathalie la rouge », nous accueille l’application une fois le profil créé. Et c’est parti pour une petite virée familiale.

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Première étape : choisir le lieu de notre chasse au trésor. Historique, nature ou insolite ? L’appli en propose plein, de la place Plumereau à l’église Saint-Julien. Soleil au beau fixe, on opte pour la balade des bords de Loire. Pas question de démarrer tant que nous ne sommes pas au bon endroit, place Anatole-France : le système de géolocalisation veille au grain.
Sur place, le pirate Barbe-verte nous soumet la première énigme : « À l’aide d’un panneau, trouvez le nom de la chapelle de l’autre côté de la Loire. » En moins de deux, on trouve la réponse, trop facile ! Le nom, on ne vous le donnera pas, mais chaque énigme est l’occasion d’une minute culturelle. On a appris, par exemple, qu’en 1996, Jean-Paul II avait foulé le sol de cette chapelle. Ça vous en bouche un coin, hein ?

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Forts de ce premier succès, nous voilà repartis à la recherche de l’échelle des crues de la Loire. Objectif : trouver l’année de la plus haute crue. Trois minutes après, nous sommes déjà en train de taper la réponse sur le téléphone. Erreur. Notre deuxième tentative se solde aussi par un échec. La panique s’installe… Notre chasse au trésor va-t-elle tourner court ?
C’est alors qu’un éclair de génie me traverse l’esprit (non, non, pas moins que ça) : nous avions tapé la date complète, alors que seule l’année était demandée. Ouf, cette fois ça marche. Les énigmes suivantes nous amènent à poursuivre notre balade : traversée du pont Wilson, promenade sur les bords de Loire jusqu’au pont de fil, direction le château de Tours puis retour à la place Anatole-France. 2,5 kilomètres de soleil, nature et découvertes, sans aucune plainte des enfants, genre « j’en ai marre », « je veux rentrer », « j’ai mal aux pieds », « c’est quand qu’on arrive » (j’en ai encore plein sous le coude, mais je m’arrête là).

Course au QR code

La fin approche, le trésor avec. C’est bien ça qui motive les enfants (ah, terrible société de consommation…). Le principe ? Au fil des énigmes, nous cumulons des clés. Et la grande énigme finale, que nous réussissons à résoudre sans peine (modestie, quand tu nous tiens), nous donne droit à quatre clés ! C’est bien beau, ces clés virtuelles, mais on en fait quoi ? On peut soit les cumuler sur plusieurs visites, soit les dépenser dans un magasin. On opte pour le magnet de Tours, offert par l’office de tourisme. Mais là, c’est le drame… « Low battery », affiche mon portable. Sans téléphone, plus de cadeau. On court à l’office de tourisme. Objectif : trouver le QR code et le flasher.
Ouf, on arrive à temps. L’agent d’accueil nous donne le trésor, soigneusement emballé. Quelques minutes après, mon portable s’éteint. Game over.

Testé par Nathalie Picard

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C’est ta Fête, Musique ! !

Chaque semaine, Doc Pilot voyage dans la culture à Tours.

Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l'Arcades institute.
Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l’Arcades institute.

A la Guinguette Swing and Shot ouvre le bal avec un big band années 40 à te pousser au cul dans La Loire à force de plier les gambettes : y’a même Colotis Zoé la chanteuse de Caravan Palace ; elle donne du geste sur la piste opte pour l’esthétique au profit de la gymnastique, avec ses comparses de joie communique en l’instant un dénie du cérébral salvateur et propice au début d’une nuit blanche. Au Petit Faucheux, Starting Blocks, “ si tu veux voir les mecs qui feront demain ils sont là ”, et oui, dans le lot tu peux être sur de les voir là, les futurs Ben, mais j’y passe pour la classe adulte de Patricia Ouvrard, un concert de fin d’atelier à la mesure de l’élève le don. Mauvaise pioche.
Au Château de Tours je croise Hugues Vassal au vernissage de l’expo des photos de Gilles Caron ; avec Depardon ils sont tous les trois à l’origine de l’historique Agence Gamma. Caron fut le témoin et le rapporteur des tragédies de l’après-guerre : Vietnam, Biafra, mais aussi des bouffées de révoltes générationnelles fondatrices : Mai 68, Irlande du Nord, Prague… C’est violent, cru, techniquement parfait, « un conflit intérieur » dans la tourmente… Au CCC, Michel Verjux use de la lumière pour matière première, habille et redessine les volumes dans la rétrospective de trente années de création au service d’un concept anecdotique, d’une portée d’action limitée dans les cœurs et les âmes. Toujours dans l’Art Contemporain, j’avance sans culture à la rencontre de La Force, que ce soit ici, à Venise, au Palais de Tokyo ou ailleurs : cette première visite ne me touche en rien car tout m’y semble vain au sortir de celle de Caron…
Passage au Projet 244 ( et oui, il s’y passe encore des trucs) j’y croise Topaz en pleine répétition de la création d’une toile qui sera réalisée en live dans un des grands festivals : le geste instantané est impressionnant …   » Si tu ne veux pas payer d’impôts cache ton piano…  » Chantaient les Charlot, car oui, il fut un temps où l’instrument de musique était imposé comme une piscine ou ta propriété, Coco, aux Seychelles ou aux Maldives ( Coco, c’est Benoît Renaudin…) : tu n’étais pas à la fête, Musique !!
Et bien Jacques Lang est arrivé avec cette envie de rester dans l’Histoire sans pour autant se rendre responsable de crapuleries mais en imposant du Bien, et ce fut enfin ta Fête, Musique ! !… Plein d’offres partout, je la vis place de la Monnaie avec la scène Arcades Institute : Pascale Boquet pour la musique ancienne, amplifiée et pas du tout décalée, Les Parpaings en bain de jouvence de l’électricité pour du rockpunk convivial, Padawin en héros du soir, force de frappe visuelle et musicale, et un son… le son…. Dernier concert pour Les Fêtes Musicales en Touraine : Boris Berezovsky & le quatuor Borodine dans du Dvorak. Géant, chaud et géant, virtuoses équilibristes et sans filet… Après le concert la Région Centre rase gratis et tout l’auditoire se précipite sur le buffet ; alors arrive Boris en short et tee shirt coloré. Le héros de retour chez les humains. C’est le feu d’artifice.
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Escapade en Corse : la côte cachée

Au sud-ouest de la Corse, du golfe de Propriano aux villes de montagne, se cache un patrimoine exceptionnel !

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1. Visite de Propriano.

Port principal de l’ouest de l’île, au fond du golfe de Valinco, Propriano est très animé et assez touristique. À ne pas rater, le lieu le plus vivant de la ville : le port de plaisance. Il accueille vacanciers, navires de luxe et bateaux de pêche.

2. Randonnée côtière.
Partez du joli port de Campomoro, niché à la pointe du golfe de Propriano. En empruntant des sentiers de bord de mer, encore très préservés, vous verrez en contre bas de belles criques rocheuses aux eaux bleues. Profitez d’une petite baignade pour découvrir les paysages sous-marins. Puis rejoignez la Tour Génoise, édifiée en 1586 pour protéger l’île comme des dizaines d’autres sur tout le littoral corse. Au sommet, la vue sur la Méditerranée et le golfe est imprenable.

3. Découverte archéologique.
La Corse cache de véritables trésors millénaires. Il reste encore plus d’un millier de menhirs, la majorité autour de Sartène. Sur le plateau Cauria s’alignent stèles, statues et dolmens, très bien conservés. Le musée de la préhistoire corse et de l’archéologie de Sartène permet d’en apprendre plus.

4. Détente dans les bains de Baracci.
Au cœur des ruelles du village d’Olmeto, ces anciens thermes romains, refaits il y a une vingtaine d’années, sont chargés d’histoire. Dans une ambiance reposante, plongez dans une eau à 39°C, sulfurée et connue pour ses bienfaits médicaux. Idéal pour un après-midi de repos loin de la foule. À la sortie, une balade dans Olmeto.
F.B.
EN BREF
√ OÙ BOIRE UN VERRE ?
L’Oasis Terrasse en bord de plage, paillotes les pieds dans l’eau ! Ce bar/ restaurant est idéal pour profiter du soleil et du bruit des vagues entre amis ou en famille. Il est ouvert toute la journée, mais surtout très animé dès la nuit tombée. 40, avenue Napoléon III, Propriano, tél. 04 95 76 22 36

√ OÙ MANGER ?
Arrêt incontournable « Chez Antoine » à Olmeto. Le cadre n’est peut-être pas le plus faste, mais tout le reste est simplement parfait. Accueil chaleureux, service excellent et surtout cuisine délicieuse. Goûtez les spécialités corses (porcelet au feu de bois, très fin) et les très bonnes charcuteries, arrosez d’un vin corse, bien sûr. 12 cour Antoine Balisoni, Olmeto, 06 13 52 13 14

Des expos démarrent dans tout l’agglo : on est vernis !

Comme chaque semaine, notre Doc Pilot national vous parle de ses découvertes culture à Tours.

didier pilot
Ouahou, la claque, ces extraits du concert de Joe Bonamassa au Grand Rex. Et dire que personne n’a l’idée de le programmer en Touraine   ; ce virtuose de 36 ans est le guitar hero des années 10 ( titre partagé avec Derek Truck) et son travail à l’acoustique invente un style en appui sur les racines. Quand il prend l’électrique, ça t’embarque, loin, loin, loin… son Midnight blues de Gary Moore expose la filiation…

Weekend de vernissages  en lignes, Francine Gentiletti à la Maison des Arts de Montbazon, un univers figuratif et coloré aux foules d’humains tordus ( on cherche Charlie)   ; on y croise Alain Gaschet l’auteur de l’excellent livre sur les disques pirates. En la médiathèque de Chambray les «   Ballades au jardin   » de Francoise Roullier et Roselyne Guittier, univers d’écarlate et de transparence fibrée, de livres aussi dits sur de la musique ce soir-là devant une audience où ils sont tous là.
Face au Vinci, installation participative sous la houlette de Zazu pour soutenir l’avortement   : j’y participe en photo   ; à la Boîte noire l’univers du quotidien poétique de Magalie Bucher s’affirme dans la répétition ( on y croise Laurent Bourro et des Fats and The Crabs  ; ils seront vendredi à 19h au Velpot pour présenter leur album).

Au Musée des Beaux Arts dans le cadre du Printemps des Poétes, Thomas Lebrun (photo) danse sur les mots de Jean Genet, tant et si bien que la majesté du geste nous fait oublier le texte. Nouvel album de Pica Pao, très beau. En La Chapelle Sainte Anne, très grande claque au cœur et à l’âme  : Nathalie Bourdreux est dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme… cet art d’une beauté extrême est sans pitié. Nathalie Bourdreux fait dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme  ; cet art est d’une beauté extrême et sans pitié… En Arcades Institute, excellente carte blanche de Colotis Zoé en sa mise en scène et réalisation de Blanche Aurore Celeste avec Elsa Adroguer dans le rôle principal  : un propos très émouvant sur la condition de la femme au travers de l’amour et du temps. On est vernis.

Doc Pilot
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