Quel avenir pour l'imprimerie Mame ?

#EPJTMV Un nouveau quartier émerge autour des locaux de l’ancienne imprimerie Mame fermée en 2011. Le sort de l’édifice principal, toujours en travaux, reste flou.

imprimerie mame
Les travaux sur la tour administrative et les anciens ateliers de l’imprimerie devraient être terminés pour le premier trimestre 2015. (Photo Romane Boudier)

Du rouge, du vert, du blanc, du bleu. Ces derniers mois, des logements et des bureaux colorés bourgeonnent boulevard Preuilly, sur le site de l’ancienne imprimerie Mame. Le conseil général vient d’ailleurs d’y installer sa Maison départementale de la solidarité pour Tours-ouest. Côté usine, en revanche, les ouvriers sont encore à l’oeuvre. Les travaux de rénovation de l’édifice, initiés en 2012 après la liquidation de l’imprimerie à l’été 2011, traînent. Pour l’heure, seul Michelin y a installé ses ateliers de transition professionnelle. Ce qui représente 4 000 m2 sur une surface d’environ 10 000 m2.
En rachetant ce site, Tour(s) Plus avait imaginé un pôle des arts réunissant les Beaux-Arts, l’école Brassart et le département histoire de l’art de l’université. Soutenue par la Ville (qui a acquis un volume de 3 000 m2 en décembre 2013), seule l’école des Beaux-Arts a finalement été retenue dans le projet. Ni l’université, ni l’école Brassart n’avaient les moyens.« Les tarifs proposés étaient prohibitifs », déplore Éric Olivier, directeur de l’école de design située boulevard Jean-Royer.

Pôle art ?
Initialement, les élèves des Beaux- Arts devaient prendre leurs quartiers dans les bâtiments administratifs Mame à la rentrée 2014. Mais aujourd’hui, les travaux sur les parties classées ne sont pas terminés et les étudiants n’y sont toujours pas. « Nous avons dû immobiliser le site pendant deux mois, entre mars et avril, à la suite d’une découverte fortuite de plomb », justifie Pascal Gomes, directeur adjoint de la Set (Société d’équipement de Touraine), qui gère le chantier pour Tour(s) Plus. En attendant, les étudiants patientent dans la gentilhommière. « Rien n’est fait ici pour accueillir une école d’art, s’impatiente une étudiante. Nous n’avons plus qu’un seul atelier, même pas de salle d’exposition. »

Entreprises innovantes ?
Du côté de Tour(s)Plus et de la Set, on promet que les locaux seront livrés au premier trimestre 2015. « Je m’attends plutôt à un nouveau retard », maugrée un membre de l’encadrement aux Beaux-Arts. Si le pôle culturel a du plomb dans l’aile, les élus de Tour(s)Plus souhaitent faire venir des entreprises innovantes. Le Fun Lab devait notamment s’y installer en septembre 2014. Pour l’instant, l’association a trouvé refuge chez les Compagnons du devoir. « Nous devions nous-mêmes réaliser les travaux de finitions et le loyer demandé était trop cher. Nous sommes toujours en négociation, mais il n’y a rien de précis », regrette Gérard Laumonier, un des responsables du Fun Lab.
« Nous étudions en ce moment les propositions, les décisions officielles seront prises une fois les travaux terminés, à partir de février », répond Virginie Sécheret, directrice du développement économique à Tour(s) Plus. De quoi entretenir le flou qui règne sur l’orientation qui sera donnée au site. Lors des dernières municipales, Jean Germain voulait en faire « un lieu atypique et immédiatement accueillant » sous la houlette de Gilles Bouillon. Un projet « qui n’en était pas un » pour Christine Beuzelin, l’adjointe à la culture de la nouvelle municipalité, qui fait savoir que « la Ville n’a pas l’intention de racheter de surfaces supplémentaires » de l’ancienne usine.
Pôle culturel ou pôle innovant : « Toutes les cartes sont dans les mains de l’agglo », souligne Christine Beuzelin. En coulisse, on craint que ce « serpent de mer » se règle en attribuant les volumes restants des bâtiments « aux plus offrants ».

 

Touraine numérique : connecter les acteurs

La communauté d’agglomération Tour(s)plus a réuni ce mardi, pour la première fois, tous les acteurs de l’économie numérique tourangelle. Objectif en vue ? Créer des liens et décrocher le label French Tech.

Tour(s)plus et la CCI de Tours s'unissent pour développer la filière numérique
Tour(s)plus et la CCI de Tours s’unissent pour développer la filière numérique

L’agglo vise le label French Tech, un sésame qui offrirait une vitrine aux entreprises tourangelles et l’accès à des subventions d’État supplémentaires. Laure Huguenin, directrice de l’Observatoire de l’économie et des territoires de Touraine (OE2T) a présenté une analyse chiffrée du secteur numérique à Tours.
Quelles activités avez-vous étudiées pour cette étude commandée par la CCI et Tour(s) plus ?
Il s’agissait de connaître l’ensemble de la filière : fabricants, conception de site, e-commerce, vente de matériel, création de contenus, ingénierie, développement d’application… Nous avons répertorié toutes les entreprises de service et de production, les laboratoires de recherche, la pépinière d’entreprises ou le Fun Lab.
Vous suivez le développement de l’activité numérique depuis 2009. Quelle évolution constatez- vous ?
Au 1er janvier 2014, le département comptait plus de 500 entreprises, essentiellement des TPE et employait 6 500 personnes. Alors que le chômage augmente dans l’agglomération tourangelle, le numérique a gagné 142 emplois cette année. Ce bilan positif est une exception : la Région Centre, comme l’ensemble du territoire, a subi une perte d’emplois de 9 % dans ce secteur (– 2 % sur toute la France).
Cette étude balaye certaines idées reçues…
Le poids social de la production (par exemple ST Microelectronics) reste très important, elle représente 4 % des établissements mais génère à elle seule un tiers des emplois. La crise a aussi touché le numérique. Autre point intéressant : les créateurs d’entreprises du secteur numérique ne sont pas plus jeunes que ceux des autres secteurs.
 

Reportage : Soirée Fun Lab à Tours

Le Fab Lab de Tours existe depuis plusieurs mois, en plein développement, il organise chaque lundi soir un atelier ouvert à tous. On est allé faire un tour

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La nuit tombe sur le Sanitas, quelques personnes avec des sacs plastiques remplis de cartons s’engouffrent dans le nouveau bâtiment qui accueille la Cantine numérique. Dans cet espace dédié au co-working, le fab lab de Tours s’y réunit chaque lundi soir en attendant d’avoir un local à lui. Toutes les semaines, les férus de technologie, des étudiants, des retraités, des passionnés se réunissent pour avancer sur leurs projets. Ou simplement voir ce que les autres font. La salle de la Cantine numérique se remplit peu à peu.
Certains ouvrent des mallettes en bois qui cachent en fait des imprimantes 3 D. D’autres sortent simplement leur ordinateur. Vincent, lui, déballe de son sac à dos un circuit électronique. Cet informaticien a accepté d’aider la Maison des jeux de Touraine sur un de ses projets. « Un jour, ils sont venus au fab lab en cherchant des personnes capables de les aider sur l’adaptation en grandeur réel du jeu Tic Tac Bomb. Le principe est simple : il y a plusieurs pupitres avec des participants qui se passent une bombe. Elle peut éclater à n’importe quel moment et les joueurs doivent faire des associations de mots pour s’en débarrasser. Moi, je dois trouver un moyen d’adapter le système avec mes connaissances en électronique. En plus de renouer avec cette passion que j’avais un peu laissé tomber, je fais des choses que je pourrai peut-être réutiliser dans ma vie professionnelle. »
Des projets comme celui de Vincent, il y en a autant au fab lab que d’adhérents. Juste à côté, deux membres essayent de faire fonctionner un petit moteur grâce à un Arduino. Ce microcontrôleur est au centre de presque toutes les inventions au fab lab, il permet de piloter à peu près n’importe quoi. Pas très loin, ça parle microprocesseur. Dans un autre coin, un petit groupe a installé un micro projecteur et improvise un cours sur le fameux Arduino. Il n’y a pas beaucoup de femmes dans la salle.
Le petit bruit des imprimantes 3D n’arrive pas à couvrir les conversations. Ça parle tout azimuts, de robots, de programmation, de modélisation 3D, d’électronique… Personne ne regarde de haut les néophytes accueillis à bras ouverts et les curieux qui viennent pour la première fois. Les adeptes du fab lab deviennent même très bavards, comme s’ils étaient pressés de partager leurs découvertes, leurs connaissances. Jean-Marc a mille idées à la minute. Il travaille à la Poste et invente sans arrêt des systèmes qui lui permettent de faciliter sa vie quotidienne. « Dernièrement, j’ai voulu changer de chauffage chez moi. Un chauffagiste m’a parlé des puits de chaleur. Le système est pas mal, mais ça coûte cher et ce n’est pas si efficace que ça. En me renseignant, j’ai découvert que le niveau d’hygrométrie jouait sur le confort ressenti dans une pièce. Je suis en train d’imaginer au fab lab un système qui permettrait de faire baisser l’humidité dans ma maison et de garder ma vieille chaudière. »
>> Le site du Fun lab de Tours
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