Chroniques culture #58

Chaque semaine, votre petite dose de culture. Avec de la BD, de la musique et du DVD.

LE DVD
GOD HELP THE GIRL
Petit film sorti presque inaperçu l’année dernière, ce long-métrage est l’oeuvre du leader du groupe de musique Belle and Sebastian, Stuart Murdoch. Librement inspiré de sa vie et de ses chansons, God Help the girl nous plonge dans un Glasgow joyeux, brillant. On y suit trois jeunes musiciens en train de monter le groupe de pop ultime. Une fable rafraîchissante, à la limite de la comédie musicale qui touchera forcément les fans de Belle and Sebastian.
B.R.

LE DVD
Z NATION
Passée un peu inaperçu cet automne, Z Nation a quand même tout pour plaire aux fans du genre. Surtout que cette création est celle des producteurs de Sharknado. Beaucoup moins prise de tête que Walking dead, Z nation verse dans l’hémoglobine et le massacre de zombies jouissif. Le pitch : dans un monde envahi par les morts-vivants, un antidote a fonctionné sur un prisonnier. Encore faut-il que celui-ci soit escorté jusqu’en Californie.
C.V.

LE CD
ODRAN TRÜMMEL – IN A JAR
L’enfant sauvage de l’anti- folk revient. Odran Trümmel, c’est le fils caché de Syd Barett élevé à coup de morceaux de Supergrass et bercé trop près d’un vinyle de Bob Dylan. Son nouvel album est encore une de ces oeuvres sautillantes, délicieusement entraînantes, aux arpèges supersoniques qui vous collent aux oreilles des jours entiers, vous hantent pendant votre petit-déjeuner au soleil. Non, vraiment, Odran Trümmel est toujours aussi doué. Pas de doute.
B.R.

LA BD
LE RESTE DU MONDE
Quittant l’univers du polar, Jean Christophe Chauzy, nous livre avec cet ouvrage un coup de poing en pleine figure. Il suit avec une précision d’entomologiste Marie et ses deux enfants coincés dans un village en pleine montagne, coupés du monde suite à une immense secousse sismique. Comment garder l’espoir face aux éléments déchaînés et à la cupidité humaine. Oui un vrai séisme que cette BD qui fait mouche avec une lucidité et une vérité indicible.
Herve Bourit

God help the girl : pop et top

Premier film de Stuart Murdoch, plus connu pour son groupe pop Belle and Sebastian. Rafraîchissant.

God help the girl
Écrire la chanson pop parfaite, l’ambition de Stuart Murdoch n’a jamais vraiment changé. Ce songwriter écossais a traversé les années 1990 avec ses chansons acidulées et son groupe Belle and Sebastian. Il revient sur le devant de la scène indé avec God help the girl, sans pour autant arrêter la composition musicale (il a écrit toutes les chansons du film). Ni vraiment une comédie musicale ni complètement un teen-movie, son film oscille entre fraîcheur adolescente et nostalgie d’une musique pop, aujourd’hui en pleine désuétude.
Au centre de l’histoire, Eve, jeune femme émaciée, anorexique, chanteuse et compositrice de talent. Lors d’une fugue de l’hôpital où elle s é j o u r n e, Eve rencontre James. Timide, romantique, talentueux, le jeune homme va l’aider à monter le groupe de pop dont elle rêve depuis toujours. En cours de route, ils rencontrent Cassie, une jeune aristocrate aventureuse. Le trio va alors se mettre à conquérir Glasgow avec ses chansons. Dans une métropole aux couleurs vives, Stuart Murdoch suit la vie de ces trois jeunes gens le temps d’un été. Sous les belles images, filmées en 16 mm, et le grain vintage, le réalisateur révèle une ville écossaise pleine de talents et de rêves.

Pour un premier film, Stuart Murdoch sort déjà des sentiers battus. Il réutilise son talent à magnifier les petites histoires du quotidien pour le coucher sur pellicule. Faussement naïf, God help the girl, à l’image des chansons de Belle and Sebastian, ne se contente pas de décrire un monde où le bonheur est sans limite. La pop sert d’exutoire. Elle permet de s’échapper, de créer un monde imaginaire.
Stuart Murdoch a cette faculté de rester constant, que ce soit ses albums ou ce film, il ne dévie pas de style. Comme un accord de guitare sèche, ses cadrages sont propres. Le grain de l’image, qu’il conserve, où les saturations de couleurs primaires, rappellent l’esprit lo-fi qui lui tient tant à coeur : pas de superflus, il ne triche pas, embellit seulement. Malgré les effets de style, God help the girl reste brut. Scénario volontairement simple : tout tend à nous montrer un monde imaginaire malgré la maladie et les coeurs qui se brisent.

Contrairement aux « feel good » movies habituels, celui de Murdoch sort du lot par cette nostalgie prégnante et cette quête de la perfection primitive volontairement grand public. Cerise sur le gâteau, les acteurs apportent la preuve que la jeunesse a toujours raison : Emily Browning (Eve) rayonne par son besoin enfantin de s’en sortir. Quant à Hannah Murray (Cassie) et Olly Alexander (James), ils sortent tout droit de la fabrique à talent qu’est la série anglaise Skins. Leur jeu sincère apporte une dernière touche à ce conte moderne et populaire.
Benoît Renaudin

Drame de Stuart Murdoch. Durée : 1 h 51. Avec Emily Browning, Hannah Murray, Olly Alexander et Pierre Boulanger.
Note : ***
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TOUJOURS EN SALLE
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ASTÉRIX LE DOMAINE DES DIEUX **
 Clichy, prodige de chez Pixar, et Astier, tête pensante de Kaamelott : difficile de faire mieux pour réaliser cet Astérix, version 3D. Basé sur le 17e album de la BD, ce Domaine des dieux nous emmène en pleine forêt armoricaine, où César a décidé d’implanter une résidence romaine, tout près de ses ennemis Gaulois. Merveille sur le plan graphique, véritable perle au niveau des dialogues et du casting vocal, Astérix 3D patine parfois, tourne en rond et souffre d’un passage à vide en plein milieu. A.G. (la critique intégrale ICI)

INTERSTELLAR ****
Le dernier Nolan divise. Il interroge, bouscule. Ce film de science-fiction, qui suit les aventures d’explorateurs interstellaires tentant de sauver l’humanité, contient de gros morceaux hommages aux références du genre. 2001 l’Odyssée de l’espace, Alien, Tron… Xavier Nolan s’amuse de ses influences et offre une production époustouflante et humaniste. Aidé par une bande son épique et analogique, il revisite la légende des argonautes à la sauce écologiste. Monstrueux et sincère. B.R.

HUNGER GAMES : LA RÉVOLTE PARTIE 1 **
Gros dilemme que ce troisième opus. Hollywood la toute-puissante ayant décidé de scinder cet épisode en deux parties, difficile de voir clair dans ce Révolte, partie 1. Loin d’être mauvais, ce chapitre se veut plus sombre et propose un tableau intéressant de la guerre médiatique et de la manipulation de masse. Pour le reste, peu d’enjeux réels et rythme peu soutenu. Reste aussi cette désagréable impression d’être pris pour une vache à lait durant 2 h et devoir attendre onze mois pour la fin… A.G.