Sword Art Online : le film

Après les light novel et la série télévisée, voici venu le long métrage Sword Art Online : Ordinal Scale.

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Phénomène incontournable de la pop-culture japonaise et véritable carton en France, la saga Sword Art Online – adaptation d’un roman « light-novel » – a connu plusieurs déclinaisons, avec un téléfilm et deux saisons télévisées. L’univers a désormais droit à un nouvel enrichissement. Non pas avec une troisième saison, mais avec le premier film de la licence.

Sous-titré Ordinal Scale, ce Sword Art Online apparaît d’emblée comme un produit qui assure le fan-service à la perfection. Zéro temps mort, action omniprésente, décors ultra-riches, design des personnages respecté, réflexions sur la réalité augmentée… Tout garantit la continuité de l’oeuvre.
Mais force est de constater que Sword Art Online, bien qu’il reste ciblé et orienté en premier lieu vers les fans, reste accessible au grand public. Tomohiko Itō a d’ailleurs la présence d’esprit de distiller quelques rappels importants en préambule, pour permettre de mieux cerner l’histoire.

Sans toutefois en saisir toutes les subtilités, le public « lambda » peut donc appréhender facilement ce récit de deux jeunes découvrant un jeu basé sur la réalité augmentée, dans lequel des joueurs se battent contre des monstres intégrés au monde réel.

Accusant quelques longueurs et malgré un scénario qui aurait mérité un peu plus de consistance, le film de Tomohiko Itō se distingue néanmoins par une bande-son convaincante et une animation fluide de toute beauté. De manière générale, Sword Art Online reste visuellement et techniquement réussi (certaines séquences sont vraiment bluffantes, le rythme est soutenu). De quoi le placer dans le haut du panier des animes japonais.

> Animation/Fantastique/Action (Japon), de Tomohiko Itō. Durée : 1 h 58.
> NOTE : 3/5

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Klapisch de fin

Après l’énorme Auberge espagnole et le faiblard Poupées Russes, Casse-tête chinois clôt sans éclat la saga.

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Et s’il s’était arrêté à Barcelone et n’avait pas fait les escales à Londres et à New York ? À force d’user la corde générationnelle, Cédric Klapisch a bien du mal à retrouver la fraîcheur originelle de l’Auberge espagnole et se perd dans le fil dans l’histoire.
Celle de Xavier, ce beau paumé d’écrivain qui passe de l’étudiant Erasmus au jeune papa poule nouvellement divorcé. Son ex-femme, Wendy, a rencontré un bel Américain, s’est installée dans un magnifique appartement au bord de Central Park. Xavier invoque le besoin de voir ses enfants et décide de venir vivre dans la même ville. Avec ce nouveau départ, il embarque avec lui son lot de déceptions amoureuses et de questionnements sur sa vie de quadragénaire. Il a toujours les mêmes amies, Isabelle la rebelle qui travaille maintenant dans la finance et Martine l’engagée dans la cause du commerce équitable.
Contre-emploi
Comme son nom l’indique, le scénario de Casse-tête chinois se veut alambiqué. Tiens, c’est complexe comme la vie de Xavier… Pas très fin, surtout que Klapisch confond complexe avec fouillis dans sa mise en scène. Les flash-back maladroits et les petites animations façon dessin animé, c’est joli mais à contre- emploi quand ça ne sert pas le propos du film. Mignon, gentil, rigolo, Casse-tête chinois fait passer le temps de manière agréable. Mais ne dit pas grand-chose. Contrairement à l’Auberge espagnole, qui racontait cette génération 80 perdue dans un monde sans repère, Klapisch a perdu son ton, celui qui lui servait à radiographier une partie de la société avec humour et décontraction.
Certes, le réalisateur essaye maladroitement de broder son histoire autour des thèmes dans l’air du temps. Il survole l’homoparentalité, tartine sur le divorce, plonge tête baissée dans l’immigration et donne parfois l’impression de faire une liste de course sociologique. Dans cette superficialité, Cédric Klapisch arrive malgré tout à capturer une petite partie de l’esprit new-yorkais. Sans en faire des tonnes sur la grande pomme, il rend familier ce décor déjà filmé mille fois.
Côté acteurs, pas de fausses notes : Audrey Tautou, Romain Duris et Cécile de France ont assez d’expérience pour faire le job et maintiennent l’esprit de leurs personnages. Même si, parfois, la franche rigolade des débuts laisse sa place aux petits rires de politesse. La fougue et la rage romantique de l’Auberge espagnole se sont transformées en comédie légère. Klapisch a essayé de retrouver son histoire initiatique alors qu’il aurait peut-être dû se contenter d’une romance sans prétention.
Note : 1 étoile (BOFissime)