Roman Rouzine, guitar hero

À 29 ans, le Tourangeau Roman Rouzine, prof de guitare à Tous en scène et compositeur, manie la six-cordes comme un virtuose. Son prochain album se veut encore plus ambitieux. Rencontre avec un passionné.

Roman Rouzine (Photo crédit Clément Lebraud)
Roman Rouzine (Photo crédit Clément Lebraud)

« En ce moment, effectivement… c’est le rush ! » Roman Rouzine est dans le jus. En ce jour d’interview, le studio l’attend juste après.

C’est que son futur bébé, le bien nommé « Humans », est en pleine gestation : c’est son second album et il doit atterrir dans les bacs en mars 2019. Un deuxième disque sur lequel ce guitariste franco-ukrainien se dit « plus libre ». Bien différent du premier, paru en 2014 : « On ne me connaissait pas, je devais faire mes preuves. Maintenant, je me fiche qu’on me dise que je joue bien, je veux surtout provoquer des émotions. »

Il faut dire que Roman n’est pas un manche à la guitare… C’est un virtuose, même si, modeste, il ne semble pas être très friand du terme. Son jeu donne le vertige. De la musique instrumentale, certes, mais sa guitare est lyrique, composée comme un chant. Maîtrise et aisance. Le musicien a rapidement progressé, alors qu’il n’a débuté qu’à 17 ans.
La guitare classique, sur laquelle il commence, ne lui plaît guère. La méthode conservatoire ? Pas son truc. « J’étais plus AC DC et Led Zep’ ! », raconte-t-il. Alors avec un ampli, c’est tout de suite mieux ! Il continue ses cours guitare électrique en main.

Musique cinématographique

Puis tout va vite : il intervient dans le prestigieux magazine Guitar Part à 21 ans seulement. Le monde de la six-cordes le remarque. Les sponsors français aussi. Et même une marque internationale : Ibanez l’accepte comme l’un des ambassadeurs et « l’endorse ». Des « grattes » idéales pour y plaquer son style. « J’ai une base metal, surtout sa branche symphonique. Et la musique classique me fascine. Aujourd’hui, je pratique un mélange d’influences classiques comme le violoniste David Garrett, du rock et du metal comme Adagio ou Patrick Rondat qui m’a beaucoup appris, mais également des compositeurs de films, avec Hans Zimmer par exemple. »

Ce côté cinématographique, on le retrouvera dans le prochain album de Roman. « Il comporte une ambiance blockbuster américain, c’est plus chaleureux », se réjouit-il. Rendu possible grâce à une campagne de crowdfunding (l’artiste a collecté 3 325 € !), ce disque « raconte des choses de ma vie. Il y a aussi une réflexion autour de l’Ukraine, mon pays natal. Cette musique sera plus intense, tout en restant sophistiquée ».

Moins de fougue dans la guitare, mais une exigence et un niveau toujours élevés. Alors la question nous taraude. Titiller Roman en lui demandant ce qui est le plus important : la technique… ou le groove ?
« Rien ne prévaut. L’important, c’est l’intention de jeu, pourquoi on joue de cet instrument à ce moment : là, on transmet des émotions. Le groove et le feeling le font, mais si on ne travaille pas sa technique, on raconte mal », explicite Roman. « En fait, c’est comme écrire un bouquin qui aura beau être le plus génial du monde, si tu es nul en grammaire et en orthographe, on ne te comprendra pas. »

> romanrouzine.com et facebook.com/romanrouzine

Sculpturoscope : toucher le sacré

Dans le cadre de notre dossier sur l’art et la science, zoom sur le Sculpturoscope à Tours.

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(Photo Julien Pruvost)

Ici, ce n’est pas interdit de poser les mains sur les statues. Il est même fortement conseillé de les soulever pour évaluer leur poids. Sculpturoscope apparaît comme un Ovni au musée des Beaux-Arts.

Ce n’est d’ailleurs pas une exposition d’artistes qui est présentée, mais le résultat des trois ans de recherches scientifiques en histoire de l’art et en informatique. Ce sont les ingénieurs du Laboratoire d’informatique fondamentale et appliquée (LIFAT) qui ont contacté le Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) pour monter un projet commun.
« Nous avions déjà travaillé des données 3D dans les domaines médical et biologique, tout comme la visualisation des résultats sur des interfaces 3D pour les professionnels. En revanche, nous voulions acquérir des connaissances sur la transmission au public de données scientifiques », raconte le professeur d’informatique Gilles Venturini. Grâce à la sélection de leur second projet par la Région, les équipes ont pu travailler ensemble sur un thème très présent dans le Val de Loire à la Renaissance : La Vierge à l’Enfant.

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(Photo Julien Pruvost)

« De grands chercheurs se sont penchés sur ce sujet, on a l’impression qu’on a déjà tout dit et tout vu, et pourtant, je me suis demandé comment on pouvait, avec ces technologies déjà utilisées en architecture et en archéologie, faire émerger de nouveaux questionnements », raconte Marion Boudon-Machuel, professeure en histoire de l’art moderne au CESR.
Trois œuvres sont ainsi présentées physiquement dans l’exposition : la Vierge d’Ivoy-le-Pré, la Vierge des Carmes et la Vierge de Blois. La première a fait l’objet d’impression 3D, la seconde, incomplète, est présentée de manière interactive et la dernière a été passée au scanner X de l’Institut national de la recherche agronomique. Un projet qui a si bien fonctionné que les informaticiens continuent à s’immiscer dans divers domaines, à travers un projet de réalité augmentée pour la Cité Royale de Loches et l’accompagnement de l’artiste plasticienne Laurence Dréano pour « mettre du numérique dans ces œuvres », décrit énigmatique le chercheur Barthélémy Serres.

> Pratique : Jusqu’au 10 septembre au musée des Beaux-Arts, 18, place François-Sicard. Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h. (fermé le 14/07)
> Tarifs : 6 €, 3 € réduit, gratuit le 1er dimanche du mois et enfants – 12 ans.

The Revenant : Leo se les gèle

Leonardo DiCaprio aura-t-il enfin son Oscar ? Pour tmv, c’est un OUI massif, vu ce Revenant exceptionnel, technique et de toute beauté. La baffe (polaire) !

"C'est par où la Fashion Week ?"
« C’est par où la Fashion Week ? »

Il suffit de cinq minutes à peine pour comprendre que The Revenant est et sera un film épique, enivrant, exigeant. Cinq minutes à peine pour comprendre qu’Iñárittu, le réalisateur, vient de signer avec The Revenant un film virtuose. Lors d’une introduction magistrale, le cinéaste filme lors d’un plan-séquence hallucinant une attaque d’Indiens sur un camp de trappeurs. Overdose de violence dans un paysage enneigé. La fresque est lancée…

The Revenant est le récit d’Hugh Glass, grièvement blessé par un ours et laissé pour mort par un traître de son équipée sauvage. Porté par un désir de vengeance, il va parcourir des centaines de kilomètres, bravant les obstacles dans un environnement hostile. Que ce soit dit : cette histoire, devenue d’ailleurs un classique que l’on se raconte autour du feu en Amérique, est un survival dément, mâtiné de « revenge-movie » sale et épuisant. La Nature et l’Homme, tous deux, sont dangereux.

Sublimé par une photographie extraordinaire, techniquement ahurissant, The Revenant est une expérience sensorielle, une aventure ébouriffante. Terrifiante, même. Emmenée par un Leonardo DiCaprio exceptionnel. L’acteur disait sûrement vrai, quand il a avoué avoir tourné « le film le plus diˆfficile de toute sa carrière » (tournage par -40°C notamment). Habité par son rôle, voire possédé, DiCaprio bave, saigne, tremble, hurle. Magnétique lors d’une scène ultra-réaliste et étouffante (et déjà culte !), où il est attaqué par un grizzly.
Captivant et passionnant, tout comme l’oeuvre qu’il porte à bout de bras, même si The Revenant accuse quelques longueurs. Mais il serre à la gorge jusqu’à son final apocalyptique. De quoi (enfin) faire gagner la précieuse statuette à DiCaprio lors des Oscars ?

Aurélien Germain

Western/Aventure (États-Unis), d’Alejandro Iñárittu. Durée : 2 h 36. Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy…
NOTE : 4,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y-hPP5fW7tg[/youtube]

Le match : beach-soccer vs beach-volley

Vous en avez marre que votre conjoint se prélasse sur le sable. En plus, il a pris une belle bedaine. Motivez-le à faire du Beach-soccer ou beach-volley. Tmv l’aide à choisir.

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Aie ! Allongé sur la plage, vous avez encore été agressé par un ballon. Au lieu de vous énerver, prenez le temps de discuter avec le malotru qui vous l’a envoyé. Est-ce un adepte du beach-soccer ou de beachvolley ? Comment choisir ? tmv vous donne un coup de main.
LE PLUS TECHNIQUE
Ne tentez pas les roulettes de Zizou ou les virgules de Ronaldinho (oui, on est old school à tmv). Vous risquez de perdre le ballon bêtement et de manger du sable. Le beach-soccer demande surtout une maîtrise technique aérienne : contrôle de la poitrine, jeu à une touche, volée.
Pour le beach-volley, il faut être précis. Le terrain est plus petit et il n’y a pas cinq partenaires pour rattraper une manchette ratée, mais un seul. Alors, il vaut mieux s’appliquer sur les gestes basiques, mais rien de bien différent du volley-ball.
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LE PLUS SPECTACULAIRE
Désolé amis bretons, mais le beach-soccer est bien plus attrayant qu’un Guingamp-Rennes. « C’est vraiment spectaculaire, avec un ballon qui touche beaucoup moins le sol qu’au foot », s’enflamme Marcel Girard du club de Véretz, qui organise un tournoi de beach chaque année. Les joueurs n’hésitent pas à taper des ciseaux acrobatiques et marquent plus de buts en un match que Brest en une saison.SPO_MAG_FOOT_1
« Certains arrivent à sauter plus haut que sur un sol dur », s’enthousiasme Élodie Daumain, joueuse de volley à Joué-lès-Tours, qui développe une section beach. Sinon, pas de geste de fou. Les attaques sont rapides, on va droit au but, sans trop de préparation.
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LE PLUS PHYSIQUE
Trois fois 10 minutes. Sur un terrain de 35 x 26 m. De quoi attaquer sévèrement les mollets et les cuisses. « Les muscles s’usent vite sur le sable », relève Marcel Girard. Le risque de blessure est cependant minime : les tacles sont interdits et les torsions des chevilles ou des genoux plus rares sur un tel sol.
Un terrain de volley classique, c’est 9 x 9 m. Celui de beach fait 8 x 8 m. Sauf qu’il y a seulement deux joueurs, au lieu de 6. Crevant. « On fait beaucoup plus d’efforts sur le sable : les déplacements sont plus lents et les reprises d’appui plus difficiles », relève Élodie Daumain.
2-1
 
LE MOINS COMPLIQUÉ
Jetez votre manuel de foot et habituez-vous aux règles du beach. Tous les coups francs sont directs et les adversaires doivent se tenir à cinq mètres du ballon. Les touches peuvent se faire au pied, et le gardien a le droit de récupérer le SPO_MAG_VOLLEY_1ballon à la main sur une passe en retrait.
Deux légères différences avec le volley-ball. « On doit faire une passe dans l’axe de ses épaules et le ballon ne doit pas tourner sur lui-même lors d’une passe. On privilégie donc les manchettes », explique Élodie Daumain. Sinon, aucune difficulté, le débutant comprend tout !
Score final : 2-2
 
 
LE BILAN
Match nul serré entre les deux beach ! À vous de décider si vous êtes plus habiles avec vos bras ou vos jambes. Une chose est sûre, à la fin de la partie, vous serez bien fatigués !