Greta : thriller psychologique 100 % féminin

Chloë Grace Moretz se retrouve entre les griffes d’Isabelle Huppert, veuve psychopathe qui a bien décidé de ne pas la laisser partir…

 

En deuil de sa mère, la jeune Frances se lie d’amitié avec Greta, une veuve accueillante en mal de compagnie, à qui elle vient de ramener son sac à main après l’avoir trouvé dans le métro.
Mais très vite, Frances va se rendre compte que cette nouvelle connaissance ne lui veut pas forcément que du bien. Le harcèlement commence…

Un thriller psychologique signé Neil Jordan (auteur d’Entretien avec un vampire ou encore showrunner pour Les Borgias), avec en tête d’affiche Chloë Grace Moretz et Isabelle Huppert ? Sur le papier, Greta fait envie. Dans les faits, il montre en fait rapidement ses limites.

Pourtant, Greta maîtrise habilement sa gestion du suspense. La tournure quasi-horrifique et inquiétante du troisième acte permet également de surélever les promesses de départ. Et même si Chloë Grace Moretz est trop fade dans son personnage, Isabelle Huppert se révèle en revanche flippante en froide psychopathe et semble y prendre malin plaisir !

Malheureusement, Greta se prend les pieds dans le tapis. Dès le départ, d’abord, avec une introduction expédiée à la va-vite : survolée, l’accroche est si rapide qu’il est impossible de s’identifier aux protagonistes, de s’y lier ou d’apporter un tant soit peu de crédibilité à leur profil.

Pour le reste, dans ce récit balisé, les clichés s’enchaînent et la mise en scène, conventionnelle et trop classique, n’aide pas. Quant au travail sonore, Neil Jordan a cette tendance insupportable à surligner ses intentions par une musique appuyée lors des scènes de tension.
De quoi en amoindrir toute la portée et frôler parfois le ridicule.

Si l’idée d’un thriller 100 % féminin donnant une autre couleur à l’ensemble, était bonne, Greta s’avère finalement assez décevant et ne révolutionnera pas grand-chose au genre. Frustrant.


> Thriller (USA). Durée : 1 h 38. De Neil Jordan. Avec : Isabelle Huppert, Chloë Grace Moretz, Maïka Monroe…

> NOTE : 2,5/5 

Roller derby, comme sur des roulettes

À la découverte des Silly geez de Tours et d’un sport qui détonne par son sens tactique, sa castagne et aussi son folklore.

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Elle hurle une série de chiffres. « 3 ! 4 ! ». Stoppe ses coéquipières, qui étaient lancées sur la piste. « On va changer de tactique », annonce Cindy, capitaine des Silly Geez, l’équipe de roller derby de Tours. Elle sourit. « Il y a pas mal de personnes qui pensent qu’on est juste des filles qui se bousculent sur des patins. Mais il y a une grande part de stratégie », confie-t-elle.

Le roller derby dépote auprès de nombreuses Tourangelles depuis deux ans. Elles sont une trentaine en ce début de saison. À s’étaler sur le parquet. Se marrer à chaque pause. Transpirer au gré des accélérations. Il n’y a pas à en douter : « C’est du sport ! », s’exclame Anne-Lise, en enfilant une genouillère.

En témoigne un début de séance assez physique. Abdos, gainage et même saute-mouton. Cléor, qui dirige l’exercice, explique : « On fait monter le cardio. Et puis chauffer des muscles spécifiques : les cuisses, une bonne partie du dos ». Avant d’aller au charbon. Sport de contact, le roller derby peut parfois laisser des traces. Casque sur la tête et patins accrochés aux pattes, Cécile observe pourtant l’entraînement depuis le banc. « L’an dernier, en jouant, j’ai eu le droit aux ligaments croisés du genou et aussi une belle entorse », raconte-t-elle, voulant rester prudente ce soir.

Ambiance girly, voire « harpie »

Toutes assurent pourtant qu’il n’y a, en général, pas de gros bobos. Des bleus sur les cuisses et les côtes, plus souvent. « Pour mon premier match, j’avoue que j’avais un peu peur. Mais une fois sur la piste, on prend une grosse bouffée d’adrénaline, avec la vitesse, les contacts », révèle Anne.roulettes

Une intensité louée, mais pas autant que l’esprit du roller derby. « L’ambiance girly, voire un peu harpie », décrit Cécile. Les nouvelles sont affectueusement appelées « Fresh meat » (viande fraîche). Chaque joueuse a un surnom et choisit son numéro. Exemple : Cindy, alias Cissy Spankette sur le terrain, porte le numéro 85b. Un folklore dissimulant une certaine solidarité. Les rencontres n’étant pas inscrites dans un championnat, c’est le système D qui prévaut. « On s’entraide avec l’équipe adverse, qui vient souvent de loin. Elles dorment chez nous, on bouffe ensemble », poursuit Cécile. Et conclut son attrait pour le roller derby : « quand on est ici, on change un peu de peau ».

 


DES RECRUES
Les Silly Geez cherchent du monde. Hommes, femmes, sur patins, sans patins, pour arbitrer, encadrer, jouer. Il y a de la place pour tous. Une équipe masculine de roller derby se crée à Tours cette année. Infos sur thesillygeez@live.fr Entraînements mardi (20 h- 22 h), et vendredi (18 h 30-20 h), au gymnase ronsard.

LE BUT DU JEU
Autour d’une piste ovale, deux équipes de cinq s’affrontent sur des patins. La jammeuse, une dans chaque camp, doit dépasser le pack, composé de « bloqueuses », sans se faire jeter au sol ou en dehors du terrain de jeu. Si elle réussit, elle marque des points.

LE FILM
BLISS
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Ellen Page (Juno) joue le rôle d’une jeune fille s’épanouissant et trouvant sa personnalité grâce au roller derby. Parfait pour découvrir l’univers de ce sport.

L’ÉQUIPEMENT
Il faut impérativement des patins de type « quads » (4 roues non alignées), protège-genoux, protègecoudes, protège-poignets, un protège-dents et un casque. « On s’en tire entre 250 et 300 euros pour du matériel neuf », dit Cécile, lineup manager de l’équipe.

Musique. BOYS IN LILIES, un premier EP somptueux made in Tours

Tours regorge de talents, c’est bien connu. La preuve par quatre, avec BOYS IN LILIES qui sortent leur premier EP « Hatching ». Une réussite !

Souvenez-vous, avant la Fête de la musique 2013, votre Tmv adoré avait choisi comme coup de coeur BOYS IN LILIES (mais si, ICI). Un groupe de voix en or (avec Nastasia, Laure, Marylou et Kevin) sorti tout droit de Tours. Eh bien, magie de l’été : leur EP 5 titres vient tout juste de sortir (disponible ICI).
REVIEW
Autant le dire tout de suite, « Hatching » de BOYS IN LILIES est un OVNI inclassable, nourri de cinq pépites composées avec un professionnalisme rare.
Le mini-album débute sur « Ode to the sailors », avec son intro onirique, étrange, qui pourrait faire la B.O parfaite d’un film. « Ode aux marins »  (en français !) vous plonge dans un univers teinté de bleu, naviguant dans des eaux profondes, avec des bruitages intrigants, avant de laisser place à une musique tout en douceur. Et là, une voix magique. Berçante. De la soie sonore. C’est séduisant. Et tout simplement beau.
Le reste est du même acabit. Le deuxième titre, « Runaway », change de monde, mais est probablement le meilleur titre de cet EP. Envoûtant, rêveur, avec un accent en anglais impressionnant pour un groupe frenchie (enfin !). Trois voix qui se complètent et s’enchevêtrent pour un mélange étrange : on imagine une petite danse dans notre tête, tandis que notre corps reste immobile. Et toujours cette impression d’être bien, porté par des voix mélodieuses et magnifiques.
« The Bird » est empreint d’une mélancolie juste et vous transporte loin ; « Echoes » est doux, lent et berce l’auditeur, tandis que « Raindrops » réussit le pari de mêler habilement une couche sonore très travaillée et un assemblage de voix plein de charme.a3106806103_10
Au final, l’EP « Hatching » est un concentré de douce mélancolie, un Spleen baudelairien magique et somptueux, qui transporte son auditeur grâce à trois voix absolument magiques et une musique simple mais qui s’accorde parfaitement. Une vraie surprise ; un EP à l’image de sa pochette : une poésie en couleurs. A écouter sans modération…
Aurélien Germain.
EP en écoute ici : http://www.lelectrophone.fr/tous-les-disques/hatching-ep1
Facebook Boys in Lilies : https://www.facebook.com/BoysInLilies
Style : dream pop, musique électronique, voix, inclassable, folk
INTERVIEW DISPO ICI

Fête de la musique : coups de cœur de la rédac (1)

Vous ne savez pas quoi choisir pour la Fête de la musique ? Les journalistes de Tmv donnent un choix purement subjectif : leurs petits coup de cœur ! Et aussi la playlist qui tourne sur leur platine en ce moment.

Coups de cœur d’Aurélien Germain, journaliste à Tmv
MELT (stoner metal)
Rencontrés dans la rue, les Tourangeaux de Melt envoyaient leur sauce stoner metal devant un bar, amplis Orange à fond. On pense à Red Fang et Orange Goblin, mais les Melt mixent leurs influences (d’où leur nom !) : de Kyuss à Black Sabbath, en passant par le metalcore. C’est tout nouveau, tout chaud, mais efficace et « totalement burné », comme ils le disent.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iM3jRE1uaYw[/youtube]
Morceau à écouter ICI (ou Facebook : Melt 37 )
BOYS IN LILIES (dream pop / chants)
Une de ces découvertes qui vous retournent le cerveau et vous donnent des papillons dans l’estomac. Boys In Lilies, ce sont trois filles à la voix en or et un garçon. C’est beau, poétique, parfois mélancolique, mais à chaque fois onirique. Fermez les yeux et laissez-vous transporter. Et c’est un cœur de rockeur qui parle !
Jetez une oreille sur ces morceaux superbes ICI.
Facebook : https://www.facebook.com/BoysInLilies  
DOS_CHANSON_BOYSINLILIES
EIDON (metal symphonique)
Les Tourangeaux d’Eidon sont de plus en plus pros. Et tellement motivés. Un coup de cœur amplement mérité, pour ce metal symphonique façon Nightwish en plus péchu : grosses guitares, mélodies et envolées lyriques avec un univers personnel qui se développe. Et en plus, leur clip est une franche réussite. Du lourd de chez lourd. Que demande le peuple ?
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CuO6gHCwsUo[/youtube]
Morceaux :  www.eidon.fr
ELISA JO (soul rétro)
Et vlan, une voix incroyable, une ! 19 ans, mais une voix soul rétro, un peu rock, qui placent la jeune Elisa Jo en héritière directe d’Amy Winehouse, les frasques en moins. Son timbre un peu éraillé et son style rafraîchissant méritent une mise en lumière. Une vraie surprise.
Son Facebook est disponible ICI.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8kZf_HuOI74[/youtube]
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Playlist du moment :
« Fear of the dark » Iron Maiden (LIEN VIDEO)
« Paint it black » Rolling Stones
« Sad man’s Tongue » Volbeat (LIEN VIDEO)
« Cry cry cry » Johnny Cash
« Guitar Boogie » Arthur Smith
« Raining Blood » Slayer (LIEN VIDEO)
« Mjod » Kvelertak
et encore « Intro » de The XX (LIEN VIDEO)
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A.G.

POUR RETROUVER LA PLAYLIST DE GUILLAUME VENETITAY, JOURNALISTE A TMV, CLIQUEZ ICI.
Tout le programme de la Fête de la musique, c’est ici !