Will Smith est seul contre tous

Entre un titre francisé qui n’a rien à voir avec le titre original, un film longuet et un Will Smith plus que passable, Seul contre tous (Concussion) est loin du film coup de boule espéré.

-« Tu crois qu’on se plante avec ce film ? » -« Tais-toi et marche. »

C’est l’histoire de David contre Goliath. L’histoire vraie du Dr Benett Omalu contre la toute-puissante NFL, la Ligue nationale de football américain. Un neuropathologiste nigérian engagé dans un combat disproportionné, puisqu’il fut le premier à découvrir l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), maladie traumatique liée à la pratique dudit sport. Une affection cérébrale qui a mis des années avant d’être dénoncée dans le milieu intouchable du foot US. Un sujet intrigant, un propos intéressant ? Oui, mais un film décevant…

Au départ, ce « sport drama » était pourtant prometteur. Filmer la croisade d’un médecin contre des dirigeants décidés à étouffer l’existence de l’ETC aurait pu être piquant. Très piquant. Il suffit de voir ces images d’archive, coupures de presse et séquences, dessinant les conséquences de ces commotions cérébrales décriées : des joueurs pros agressifs, dépressifs, suicidaires…
Mais très vite, un constat s’impose : Seul contre tous n’est en fait qu’un biopic paresseux et fort consensuel. (Trop) sage et (très) classique, le film interminable de Peter Landesman n’ose jamais vraiment. Se contentant simplement, et avec lourdeur, de montrer un homme seul et croyant face aux pouvoirs et aux puissants, cherchant à se faire accepter de Dieu (et de l’Amérique ?).

On aurait pu alors se contenter de la présence de Will Smith en tête d’affiche. Mais malgré son implication (son accent nigérian en VO), l’acteur, empêtré dans un jeu soporifique, ne convainc pas. Reste tout de même une mise en scène frigorifique qui accentue la froideur de cet envers du décor. L’acte final hissera enfin le film dans les derniers instants. Ne laissant qu’un goût amer pour un produit si prometteur, mais à la vision finalement bien faiblarde et proprette.

Aurélien Germain

>Drame, de Peter Landesman (États-Unis). Durée : 2 h 01. Avec Will Smith, Alec Baldwin, Gugu Mbatha-Raw…
>NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qFvaXF0xKcc[/youtube]

TOP4 : le rap au ciné

À l’occasion de la sortie en DVD de l’excellent NWA Straight outta Compton (biopic sur ces célèbres rappeurs), voilà notre top 4 des films mettant le hip-hop au premier plan.

8 MILE

Le plus connu. Eminem, convaincant et au top, squatte l’affiche et prouve qu’il est aussi bon acteur que rappeur. Sombre, humain, fascinant. Dans ce combat de rimes, 8 Mile est un uppercut au menton. Une oeuvre autobiographique à peine voilée.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=axGVrfwm9L4[/youtube]

NOTORIOUS B.I.G

Le plus mythique. Ce biopic retrace l’ascension d’une légende du hiphop : parti de l’obscurité d’un quartier malfamé pour arriver au firmament de la célébrité. Une success story stoppée nette par l’assassinat du jeune rappeur à l’âge 24 ans.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8L8uQMz-Z3M[/youtube]

FATAL

Le plus débile. Mickaël Youn, excessif, part dans la déconne puissance 1 000 dans son rôle de rappeur bling-bling et hardcore. Humour gras, blagues potaches et satire à tous les étages. À voir complètement saoûl, au 3 000e degré.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uKD2Wd6TZA0[/youtube]

TUPAC RESURRECTION

Le plus documentaire. Réalisé par Lauren Lazin, ce remarquable docu nommé aux Oscars en 2005 raconte la vie de Tupac Shakur, l’un des plus grands rappeurs de tous les temps… lui aussi tué par balles en 1994, à seulement 25 ans.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dOSc-F-3Rug[/youtube]

 

>>>>> Notre critique du film NWA Straight Outta Compton est à lire PAR ICI !

Ciné : Les films les plus attendus en 2015

Qu’on se le dise : il y a quand même du lourd pour les salles obscures en 2015. Voici quelques films qui vont faire du bruit tout au long de l’année… Si, si, on le sent !

Star Wars épisode VII : le réveil de la force (18 décembre)

C’est quoi ? A part si vous avez vécu dans une grotte ces 40 dernières années, vous connaissez Star Wars, l’une des sagas les plus géniales de l’Histoire du cinéma. Un univers de science-fiction sans pareil. Et puis flûte, qui ne rêve pas d’un Chewbacca à la maison ?

Pourquoi ? En un mois, le trailer du prochain Star Wars a comptabilisé plus de 52 millions de vue. Ce septième épisode est attendu par tous les fans (et par la rédac tmv !). Le nouveau bébé est réalisé par JJ Abrams, capable du meilleur (le dernier Star Trek, Super 8) comme du pire (Mission impossible 3 ou la prod’ de Cloverfield). A tmv, on est super impatients (bon sang, cette image du Millenium Falcon !). Même si on a un peu peur de ce fameux sabre laser bizarroïde en croix et du produit estampillé Disney…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OMOVFvcNfvE[/youtube]

Jurassic World (10 juin)

C’est quoi ? La suite de la saga Jurassic Park. Souvenez-vous, ce premier épisode en 1994 qui a bouleversé le monde des effets spéciaux et qui vous a fait dire : « ok papa, je jouerai plus jamais avec de l’ADN de T-rex… »

Pourquoi ? Parce que c’est la suite, on vient de vous le dire ! Impossible de résister, même si le trailer n’est pas exceptionnel et que c’est Colin Trevorrow (auteur de pas grand-chose) qui signe la bête. Mais bon, Jurassic Park quoi !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wmzAfqhphq8[/youtube]

Mad Max : Fury Road (13 mai)

C’est quoi ? Sorte de reboot de la série originelle, ce quatrième volet revisite le cultissime Mad Max. En gros, du post-apo, de la science-fiction, des bagnoles qui explosent et des courses poursuites de folie.

Pourquoi ? Parce que la bande-annonce spectaculaire, présentée en juillet 2014 au Comic-Con, a volé la vedette à tous les autres projets. C’est l’un des films les plus attendus. C’est Tom Hardy (Locke, Des Hommes sans loi…) qui tient le rôle de l’anti-héros, puisque Mel Gibson a été crucifié dans sa Passion du Christ, mais aussi par le tout Hollywood qui a mal digéré ses propos antisémites, son alcoolisme et autres frasques.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=akX3Is3qBpw[/youtube]

Avengers : l’ère d’Ultron (29 avril)

C’est quoi ? La suite d’Avengers, un des plus gros cartons de tous les temps (1,5 milliard de recette dans le monde. Tranquiiiille). Les super-héros Iron Man, Thor, Hulk et compagnie unissent de nouveau leur force pour combattre le terrible Ultron.

Pourquoi ? Parce que le succès sera forcément au rendez-vous, vu la folie Marvel du moment. Aussi parce que, comme on dit, « on prend les mêmes et on recommence ». Comprenez Joss Whedon à la réal’ et la bande à Robert Downey Jr et Chris Evans côté gros musclés.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tmeOjFno6Do[/youtube]

Cinquante nuances de Grey (11 février)

C’est quoi ? L’adaptation ciné du fameux roman érotico-SM-soft-graou-slurp, 50 Shades of grey. Les ouvrages d’E.L. James ont été un succès interplanétaire.

Pourquoi ? Parce qu’au cinéma, les aventures coup de fouet et cire de bougie sur les fesses susciteront à coup sûr le même intérêt que leur alter ego littéraire. Déjà décrié (scènes retournées car pas assez sexy, affiche polémique…), Cinquante nuances de Grey (eh oui, en français, c’est déjà moins excitant) a intérêt à être aussi sulfureux qu’il le prétend.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9G7oSGWHSVc[/youtube]

Hunger games : la révolte partie 2 (18 novembre)

C’est quoi ? La fin des aventures de la jolie guerrière Katniss et donc des Hunger Games.

Pourquoi ? Parce que ce dernier épisode a été scindé en deux (pas duuu touuut pour ramasser plus de billets, nooon) et que la première partie nous a laissé un goût amer (lisez tout en bas ICI). Mais que mine de rien, ces Hunger Games en ont quand même dans le ventre et qu’on aime Jennifer Lawrence.

Bob L’éponge (18 février)

C’est quoi ? L’inénarrable éponge débile du dessin animé arrive au ciné. Bob se rend dans notre monde, afin de mettre la main sur la recette volée du pâté de Crab.

Pourquoi ? Parce que ça a l’air complètement taré et frappadingue, qu’il y a Antonio Banderas en pirate, et que le héros de Nickelodeon nous fait toujours autant marrer.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gUxq7-WRHoE[/youtube]

Fast and furious 7 (1er avril)

C’est quoi ? Le 290348948e épisode des Fast and Furious, le gros bébé turbo-testostéroné de Vin Diesel, le type aux bras aussi gros que ma tête.

Pourquoi ? Parce que mine de rien, la série continue à rouler sur la route du succès. Et qu’on est curieux de découvrir le résultat, réalisé pourtant par un pro de l’épouvante, James Wan (Conjuring, Annabelle, Insidious…). C’est aussi l’occasion de voir les dernières scènes de Paul Walker, décédé en novembre 2013.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Skpu5HaVkOc[/youtube]

La nuit au musée : le secret des pharaons (4 février)

C’est quoi ? Dernier volet de la saga, avec un Ben Stiller qui reprend du service comme gardien du musée le plus survolté du monde.

Pourquoi ? Parce que le numéro 1 était mignon tout plein et même rigolo, que le 2 nous a laissés sur notre faim, mais qu’on espère beaucoup du 3, même si c’est toujours la même chose. Et qu’il sera agréable de revoir l’excellent Robin Williams, mort durant l’été 2014.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BDHmQSlYQWQ[/youtube]

Au cœur de l’océan (11 mars)

C’est quoi ? L’histoire du baleinier Essex, attaqué par une baleine surdimensionnée qui a inspiré le roman Moby Dick.

Pourquoi ? Parce que la bande-annonce nous a filés des guilis dans le bidon. Signé Ron Howard, doté d’une photographie somptueuse, In The heart of the sea (le titre VO) promet un grand spectacle, façon blockbuster humaniste.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=b_n2CAhgPiA[/youtube]

Insidious 3

C’est quoi ? La suite (encore !) des Insidious et ses phénomènes paranormaux, dimension astrale et autres trucs pas trop sympas vu qu’ils sont maléfiques (les fourbes !).

Pourquoi ? Parce qu’Insidious était une tuerie, mais que le deuxième opus était d’une nullité décevante. On croise fort les doigts pour celui-ci, même si ce n’est pas l’habituel James Wan aux manettes mais Leigh Whannell.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qoczz7GmVys[/youtube]

Les Minions (8 juillet)

C’est quoi ? En gros, le spin off de Moi, moche et méchant. Les petits êtres tout jaunes et complètement débiles (mais hilarants) ont droit à leur propre film.

Pourquoi ? Parce qu’il est impossible de passer à côté. Les Minions, c’est succès assuré, vu le capital sympathie dont ils bénéficient depuis les excellents opus de Moi, moche et méchant. Le film idéal pour débuter l’été.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aGxyOwkwJyc[/youtube]

>>Et pour janvier 2015 ?

On sent bien que Taken 3 (21 janvier) pourrait faire son petit effet, pour se rattraper du 2 très mal reçu. Et bon sang, qu’est-ce qu’on aime Liam Neeson quand il casse des tronches. Into the woods (28 janvier), soit le Promenons-nous dans les bois, risque de ramener un paquet de familles dans les salles : emmené par Meryl Streep et Emily Blunt, ce produit Disney mélange fantastique et comédie musicale. Tout le contraire de La Dame en noir 2 (14 janvier), film d’horreur britannique Tom Harper III, qu’on attend avec impatience. Le premier volet avait en effet surpris avec son côté épouvante gothique pas désagréable, rappelant un peu la Hammer. Mais ce coup-ci, point de Daniel Radcliffe (Harry Potter) à l’affiche.

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Avengers

Les 3 Frères : retour pas gagnant

La suite du film qui a fait rentrer les Inconnus dans la légende. Malheureusement, les blagues les plus courtes sont les meilleures.

CINE_PAP
Dix-neuf ans qu’ils ne s’étaient pas vus , nouvelle rencontre, amère. La fratrie s’était séparée en mauvais termes, sur des jalousies. Les tensions percent l’écran, les trois frères ont perdu leur sens de l’humour, s’envoient des vannes cinglantes.
Interdits, ils se trouvent devant l’urne de leur mère inconnue, celle qui, dans un précédent film, les avait réunis, leur avait offert la gloire, le bonheur, l’espoir, le malheur.

2014, Didier a presque disparu dans sa cupidité, vendeur de sex toys, marié à une riche vieille fille. Pascal a perdu de sa superbe, entretenu et martyrisé par une cougar. Quant à Bernard, l’acteur n’a jamais vraiment percé. Troublantes similitudes… Les trois frères se lancent de nouveau à la recherche d’argent, de reconnaissance.
Mais la société a changé ses repères, la troupe fraternelle perd très vite pied, tout s’écroule, les trois hommes s’entraînent vers le fond, là où la tempête de l’indifférence rugit, vers la pauvreté et le mépris. La tragédie moderne commence alors, celle d’une perdition avant le naufrage final.

Triste constat, les trois frères ne font plus rire, ou alors de nervosité. Dépassé par les enjeux, le film bascule au bout de quelques minutes dans la redite, la suite mal venue. Les Inconnus étaient rentrés dans la légende, celle des Nuls, des Robins des bois, du Splendid, de Kad et Olivier. Celle des troupes comiques qui s’étaient essayées au cinéma avec brio, avant d’imploser, de se disperser en plusieurs projets, en plusieurs carrières.

Pourquoi revenir ? La nostalgie est une des cordes comiques les plus difficiles à tenir, puisqu’elle surfe sur la tristesse, sur le regret d’un temps révolu et provoque l’envie du spectateur de comparer l’ancien avec le nouveau. À leur apogée, les Inconnus avaient fait de la critique légère de la société, leur spécialité. De leurs reprises moqueuses des chansons de variétés aux faux reportages dans les commissariats, en passant par des pastiches d’émissions populaires, ils maîtrisaient l’art du détournement.
Aujourd’hui, le regard perdu des trois acteurs sur la pellicule ne trompe pas. Et ce n’est pas le scénario, reprise pathétique de la trame du précédent film, qui sauvera ce retour de l’enfer cinématographique. En 1995, les Inconnus partaient avec une base de sketches déjà bien remplie, éprouvée, testée. Être comique ne s’improvise pas, c’est un travail exigeant et, quand pendant presque 20 ans, l’entraînement manque, le résultat est forcément faible, à peine sujet au sourire. Les clins d’œil au passé ne suffisent pas. Les rires se transforment en gêne. Le spleen devient insupportable.
Benoît Renaudin

Comédie, de (et avec) Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus. Durée : 1 h 46. Avec aussi Sofia Lesaffre, Daniel Russo, Christian Hecq et Antoine du Merle.
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TOUJOURS EN SALLE
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IDA **
Ida, jeune orpheline et nonne juive, décide d’enquêter avec l’aide de sa tante sur la mort de ses parents. Dans un film minimaliste en noir et blanc et en format carré, Pawlikowski filme un voyage initiatique, où sont abordés l’alcool, les plaies de la guerre, la religion… Avec des décadrages déstabilisants, on reste scotché à la beauté impérieuse du regard d’Ida (formidable Agata Trzebuchowska). Si certains passages pédalent dans le vide, le dernier acte est admirable de noirceur et d’espoir. Paradoxal. A.G.
DALLAS BUYERS CLUB ****
Texas, 1986. Ron, cowboy redneck transpirant le sexe et la drogue, apprend sa séropositivité et qu’il lui reste trente jours à vivre. Découvrant des traitements non officiels, il crée un club de malades et s’engage dans une bataille contre les labos et les autorités. Cette histoire vraie, majestueusement filmée, met en scène un Matthew McConaughey bluffant (30 kg en moins !) au sommet de son art et un Jared Leto méconnaissable. Un plaidoyer poignant, terriblement dur et brutal. Sidérant. A.G.
AMERICAN BLUFF ***
Succès total outre- Atlantique et couronné de Golden Globes, American Bluff est une plongée loufoque dans un scandale des seventies, où un escroc et sa femme avaient été contraints par le FBI de coincer un maire corrompu. Esthétique vieillote géniale (coiffures, décors, costumes) sur fond de musique jazz et rock, American Bluff est brillant, drôle et aidé par un casting exceptionnel. Mais ce thriller alambiqué désarçonne par sa mise en scène, ses points de vue multiples et ses discussions tunnel. A.G.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Décevant The Purge (American Nightmare)

Synopsis corrosif, sujet politiquement incorrect : The Purge avait tout pour être une bombe dans le monde du cinéma. Au final, c’est un pétard mouillé et une grosse déception.

Imaginez un peu la bête : Etats-Unis, année 2022. La criminalité n’existe presque plus, les prisons ne sont plus surpeuplées. Pourquoi ? Parce que le pays et son gouvernement ont mis en place « The Purge », un système  qui autorise – une fois par an et pendant quelques heures – et rend légales toutes activités criminelles. Inutile de compter sur la police ou les hôpitaux, tout est fermé durant cette nuit du « chacun fait sa loi avec ses gros flingues ».
Les fans de films de genre bavaient déjà à la lecture de ce synopsis original et intéressant. Encore plus devant la bande-annonce aguicheuse (pour la voir, c’est ici). Sauf que la surprise est de taille devant ce long-métrage de James de Monaco (producteur de l’arnaque Paranormal Activity et du très bon Sinister) : The Purge (American Nightmare en français pour éviter les jeux de mots vaseux) est en fait une véritable déception.
Déjà, parce que le scénario s’écrase au bout de quelques minutes. S’il eut été passionnant de réaliser une satire grinçante sur l’utilisation des armes ou la violence en Amérique (par exemple), James de Monaco a préféré se la jouer Bisounours, en centrant son intrigue sur la famille Sandlin, millionnaire grâce à ses systèmes de sécurité ultraperfectionnés. Celle-ci va ouvrir la porte à un inconnu, lors de cette fameuse soirée de tuerie entre voisins. On ne vous en dira pas plus…parce qu’il ne se passe pas grand-chose de plus de toute façon.
Le concept de The Purge tombe donc aussi complètement à l’eau, et est en plus desservi par une photographie atroce (trop sombre, trop noir, trop moche, trop tout) et une façon de filmer pas très excitante. L’espace temps/lieu, quant à lui, n’est pas respecté et laisse le spectateur dubitatif devant cet ersatz de home invasion peu crédible et pas franchement convaincant.
Malgré ce sujet amoral et perturbant, The Purge n’interroge pas vraiment sur la société américaine, l’ultra violence et l’égoïsme latent. Et ce ne sont pas les performances vraiment limite d’un Ethan Hawke peu concerné et franchement mauvaise de Max Burkholder qui vont changer la donne.
Fade, mou et sans surprise, The Purge aurait pu être un des films de l’été en accentuant sa charge politique et son scénario corrosif. James de Monaco, et c’est décevant, a finalement préféré la carte de la facilité (visiblement, cela marche vu les bonnes retombées de billets verts outre-Atlantique). Sans être médiocre, le film est juste une immense déception.
Pour un film de cette trempe, bien plus méchant et piquant, replongez-vous plutôt dans le génialissime Funny Games. Ce film avait au moins un cerveau et quelque chose dans la pellicule.
Aurélien Germain
The-Purge-Movie