La Nuit au musée 3 : manque de franchise ?

Pour le dernier opus de la saga, on prend les mêmes et on recommence : un peu redondant, mais toujours divertissant.

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L’épisode de trop ? En signant pour une troisième fois, le réalisateur Shawn Levy prenait le risque d’accoucher d’un pâle ersatz de ses précédents bébés (il porte la franchise à bout de bras). Et donc l’éventualité d’un crash au box office, aspiré par son très gros budget de 127 millions de dollars… Pour son final, intitulé La Nuit des pharaons, Ben Stiller endosse de nouveau le costume de Larry, le gardien du musée où les oeuvres prennent vie la nuit. Alors que le film débute à New York, comme à l’accoutumée, il s’envole rapidement (et c’est tant mieux ! ) vers Londres et son British museum : Larry doit effectivement tenter de réparer la tablette à l’origine de cette magie…

Si le tout premier épisode, joyeux délire sorti en 2006, avait su séduire par son originalité, le second était de toute évidence trop forcé pour plaire. Ici en revanche, Shawn Levy (ré)ajuste savamment son cocktail fantastique/comédie, faisant de La Nuit au musée 3 un petit plaisir plus spontané, léger et moins opportuniste. Certes, il y a ce désagréable goût de déjà-vu lors des premières scènes à l’intérieur du musée (le coup du dinosaure qui se comporte comme un toutou…). Mais on passe la vitesse supérieure dès lors qu’il s’agit de scènes en extérieur, dans un Londres nocturne joliment filmé. Idem quand il s’agit de partir dans du grand guignolesque total. En témoigne l’excellent passage avec l’apparition surprise et saugrenue du Wolverine Hugh Jackman.

L’humour, justement, est ici délicieusement absurde. Loin d’être poussif, distillé avec parcimonie, et fonctionnant à coup de running- gags bien sentis. La preuve dans toutes les séquences avec Laaa, un homme de Néandertal prenant Larry pour son père (c’est aussi Ben Stiller lui-même qui joue ce rôle). Une figure patriarcale et un lien avec le père d’ailleurs omniprésents durant tout le film, véritable centre névralgique dessiné en filigrane. Distrayant, sans être exceptionnel, La Nuit au musée 3 réussit aussi à pondre de bluffants effets spéciaux. L’une des scènes les plus remarquables étant cette plongée surréaliste de trois personnages dans « Relativité », une lithographie d’Escher : plans multiples, renversements de caméras, acteurs mélangés à du dessin…
Lorsque les lumières se rallument, le spectateur est mitigé. Divertissement honnête, notamment pour les enfants, à cela près que la magie de la franchise s’est tout de même atténuée. Il était temps de fermer les portes du musée. Reste aussi ce goût amer, empli de nostalgie, après avoir assisté à l’une des dernières prestations de l’exceptionnel Robin Williams. Un hommage est d’ailleurs rendu à l’acteur décédé en août 2014, à la fin. Une seule phrase écrite : « La magie est éternelle. »

Comédie (USA). Durée : 1 h 37. De Shawn Levy. Avec : Ben Stiller, Owen Wilson, Robin Williams, Dan Stevens…
NOTE : **

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TOUJOURS EN SALLE
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CHARLIE MORTDECAI   X
Ce film de David Koepp n’a aucune autre ambition que d’être un bon divertissement du dimanche soir. Charlie Mortdecai, avec ses personnages british très clichés, se place dans la lignée des Austin Powers, un film d’espionnage bébête sans fond mais rythmé aux blagues potaches. Sauf que Johnny Depp n’a pas le comique de Mike Myers (il est insupportable en lord anglais foufou) et que les blagues ont déjà été vues 10 000 fois… Charlie Mortdecai n’arrive pas donc pas à divertir, même un dimanche soir pluvieux. B.R.

IMITATION GAME ***
Contrairement à la majorité des biopics, celui-ci sur la vie du mathématicien anglais Alan Turing a ce petit plus qui fait sortir ce film des sentiers battus d’Hollywood. S’il a des faux airs de blockbuster (les plans, le cadrage, la photographie n’apportent malheureusement rien), Imitation Game aborde l’homosexualité, le manichéisme, la robotique et l’humanisme tout en finesse. Un propos intelligent et intelligible porté, cerise sur le gâteau, par le talent de Benedict Cumberbatch et de Keira Knightley. B.R.

TAKEN 3 *
Accusé à tort du meurtre de son ex-femme, le fameux Bryan Mills tente de retrouver le vrai coupable, traqué par une tonne de flics, tout en protégeant sa fifille. Signé Olivier Megaton, ce soi-disant ultime épisode, scénarisé avec les pieds par Luc Besson, trempe toujours dans l’action musclée de base. Entre cascades aberrantes et scènes de combat façon Steven Seagal, même Liam Neeson ne sauve pas le naufrage. Taken 3 a beau être énergique, il en est caricatural à souhait et se noie dans le grotesque. A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

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