Ninja Turtles 2 : Megan Fox, tortues et pizzas

Ce qui est sûr, c’est que cette suite de Ninja Turtles est un poil plus réussie (d’un côté, ce n’était pas dur). Pour le reste, seuls les fans aimeront. Et encore… RrrrZZzz…

La Belle et les bêtes.

On ne misait pas grand-chose sur cet épisode 2 des Tortues Ninja, suite à la catastrophe de 2014, enfantée par Jonathan Liebesman et produite par Michael Bay. En 2016, mister Bay reste, mais c’est au tour du quasi-inconnu Dave Green de passer à la réalisation. Le cinéaste ressuscite nos tortues fans de pizza dans une suite un poil plus sympathique que le premier opus.

Cette fois, les quatre frères doivent prendre le risque de se montrer au grand jour. En effet, leur ennemi juré Shredder s’est évadé de prison, aidé par un savant fou et de Rocksteady et Bebop, deux débilos ultra-violents. Sans compter Krang, sorte d’alien mi-cervelle mi-chewing gum recraché, décidé à dézinguer la planète. Clairement pensé comme un produit sans prise de tête, ce gros bonbon qu’est Ninja Turtles 2 va, durant près de deux longues heures, enquiller les moments d’action dans un rythme effréné.
Cela dit, emballé dans un script qu’aurait pu écrire un enfant de 3 ans sous sédatif, Ninja Turtles 2 frôle souvent le ridicule. Pour un résultat cartoonesque, s’adressant au jeune public et aux nostalgiques du dessin-animé, le film a beau caractériser correctement ses tortues et faire sourire, il cède souvent à la facilité.
Et les personnages secondaires n’aident pas. Si les mâles en rut jubileront à l’idée de voir une Megan Fox toujours sexy mais aussi utile qu’un slip dans un camp naturiste, les autres soupireront face à un Stephen Amell transparent ou des Bebop et Rocksteady prometteurs mais presque consternants.

Finalement, dans ce déluge d’effets spéciaux baveux et cette surenchère visuelle et sonore, ce blockbuster sort la tête de l’eau uniquement grâce à son humour décomplexé et sa nostalgie des années 80. Bref, un 2e épisode entre le gros divertissement esthétiquement laid et la madeleine de Proust poussive. Vivement le troisième…

> Action, de Dave Green (USA). Durée : 1 h 52. Avec Megan Fox, Stephen Amell, Brian Tee…
> NOTE : 2/5

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TOP 4 Jake Gyllenhaal

C’est ce 25 novembre que sort le DVD de La Rage au ventre, avec Jake Gyllenhaal. L’occasion de jeter un œil à quatre films où l’acteur brille, monsieur ayant une filmo (presque) parfaite.

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NIGHT CALL

Branché sur la radio des flics, Lou parcourt L.A. pour filmer accidents et meurtres, prêt à tout pour revendre son scoop à la télé. L’acteur, 10 kg en moins, y est tétanisant, cynique, magistral. Une allégorie étouffante de la course à l’info.

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PRISONERS

Face à un Hugh Jackman terrifiant en papa aveuglé par la douleur (sa fille a été kidnappée), Jake Gyllenhaal sort les griffes, parfait en détective asocial. L’acteur est toujours aussi bon lorsqu’il est dirigé par le réal’ Denis Villeneuve.

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ENEMY

Nouvelle collaboration avec Denis Villeneuve : mais Enemy est moins bien reçu. Pourtant, l’acteur est bluffant dans ce film puzzle, où un prof à la vie triste découvre son sosie parfait, un acteur fantasque. Attention, prise de tête !

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ZODIAC

La manipulateur brillant qu’est Fincher avait songé à Orlando Bloom. Finalement, c’est l’ami Jake qui s’y colle (ouf) en jouant Robert, dans l’affaire Zodiac, du nom d’un insaississable tueur en série qui répand la terreur. 100 % fascinant.

« La suppression des notes serait une bonne chose »

Yann Mercier-Brunel, maître de conférences en sciences de l’éducation, est responsable du pôle recherche à l’Espe Centre-Val de Loire (école des futurs enseignants). Il nous livre sa vision de l’évaluation.

Évaluer les élèves, à quoi ça sert ?
L’évaluation doit aider l’élève à mieux apprendre et à progresser. C’est un outil pédagogique, pas une fin en soi.

Pourquoi tout ce débat autour de l’évaluation ?
Aujourd’hui, le problème, c’est qu’elle est censée remplir deux fonctions différentes. D’abord, elle sert à communiquer auprès des parents et établir un bilan qui sera inscrit dans les dossiers d’orientation : c’est une fonction extérieure, qui permet d’attester d’un niveau et de hiérarchiser les élèves. Mais dans la classe, ce n’est pas ça dont les élèves ont besoin. Seuls les meilleurs d’entre eux apprécient de se situer par rapport aux autres. La deuxième fonction de l’évaluation, c’est d’aider les élèves à savoir ce qu’ils sont capables de faire et à comprendre où se trouvent leurs difficultés. La note chiffrée ne remplit pas cette deuxième fonction. La Conférence nationale sur l’évaluation des élèves, qui a rendu son rapport en février dernier, préconise l’abandon de la notation chiffrée jusqu’en sixième inclus. Mais c’est loin de faire l’unanimité.

Comment expliquez-vous ces résistances ?
La notation chiffrée ne date pas d’aujourd’hui. Apparue en 1890, elle est fortement ancrée dans notre société ! L’enseignant est façonné par la note. En sortir lui demande une réelle prise de recul. Même constat du côté des parents, qui veulent garder des notes. la pression sociale est très forte sur cette question. Pourtant je crois vraiement que leur supression serait une bonne chose. Le principal effet de la note, la hiérarchisation des élèves, n’est pas cohérent avec la scolarité obligatoire. À quoi bon hiérarchiser si l’on veut que tous les élèves maîtrisent le socle commun de compétences ?

Que pensez-vous de l’expérience du collège de Château- Renault, qui ne note plus ses élèves en sixième ?
Supprimer la note en sixième, c’est déjà un acte de courage pédagogique, car j’imagine que la pression devait être forte pour la maintenir. Mais dans l’idéal, il faudrait prolonger l’initiative sur toute la scolarité obligatoire, jusqu’à la fin de la troisième. Il faut plusieurs mois à un élève pour comprendre un nouveau mode d’évaluation. Si le système change au bout d’un an, on en perd le bénéfice.

Une bonne évaluation, pour vous, ce serait quoi ?
Tout dépend de la fonction qu’on lui assigne. Vis à vis des parents, un dialogue pourrait avantageusement remplacer la note chiffrée. Ensuite, si l’on considère qu’une bonne évaluation doit permettre de progresser et d’avoir une information claire, l’évaluation bilan, dotée d’une note ou d’une couleur, doit seulement arriver en fin de parcours. À ce jour, l’école ne peut s’en dispenser car c’est une forte demande sociale, mais ça ne suffit pas. En complément, l’évaluation par compétences permet de connaître précisément le processus de progression d’un élève. Au lieu de rester focalisé sur un 8/20, on peut regarder le progrès qu’il a parcouru sur une compétence donnée. C’est ça qui est important. Une sorte d’état des lieux intermédiaire qui donne tout son sens à l’évaluation, car il apporte à l’élève des informations sur la manière dont il peut progresser.

Propos recueillis par Nathalie Picard

Course et running : le marathon du frigo

Pour courir, il fait mettre du carburant dans le moteur, mais pas n’importe lequel ! Petit tour d’horizon des aliments qui nous aident… ou pas.

EAU
Le coureur perd de l’eau à chaque séance. Logiquement, les pertes doivent être compensées par des apports réguliers tout au long de la journée (et, bien sûr, pendant l’effort). L’eau est indispensable au fonctionnement des cellules, à la régulation de la température corporelle. Sa carence peut entraîner une baisse spectaculaire des performances et des blessures. La soif, c’est le signal d’alerte.

FRUITS LÉGUMES
Indispensables dans l’alimentation de monsieur Tout-lemonde, ils le sont, naturellement également pour le coureur. Un tiercé de tête ? La banane pour ses sucres lents et son apport en potassium, chou-fleur et brocoli pour les minéraux qu’ils contiennent en abondance et la pomme pour sa teneur record en fibre et ses vitamines. Mais la liste, évidemment, n’est pas limitative !

CAFÉ
Le café est à consommer avec modération. Il donne un petit coup de fouet et peut faciliter la digestion. Oui, mais des doses trop importantes augmentent le risque de blessures, de crampes ou de contractures. Comme son cousin le thé, c’est un diurétique. Il favorise donc la perte d’eau. A bannir, donc, lors du dernier repas avant un entraînement long ou une compétition.

POISSON VIANDE
Manger des protéines animales, c’est très important pour reconstruire les fibres musculaires détruites pendant l’effort. Le poisson est parfait, notamment le saumon, riche en omégas-3, ces acides gras essentiels, il prévient les maladies cardiovasculaires. Il est également riche en vitamines A, B et D. Pour la viande, préférez les viandes blanches comme le poulet qui assure une prise en vitamine B, précieuse car elle régule le brûlage des graisses durant l’effort.

PÂTES
Comme le riz ou les pommes de terre, les pâtes appartiennent à la famille des glucides complexes. Ils sont de digestion lente et l’énergie qu’ils apportent n’est utilisable qu’après plusieurs heures. C’est donc une réserve d’énergie, stockée dans les muscles et le foie qu’il faut augmenter pour préparer un gros effort. Dans les trois jours qui précèdent l’effort, on pourra augmenter d’un tiers la consommation de féculents pour optimiser son stock de glycogène, le carburant de l’effort.

ALCOOL
Autant le dire tout de suite, l’alcool n’est pas le meilleur ami du coureur. Au-delà de 4°, l’alcool déshydrate plus qu’il n’hydrate. Quand on connaît l’importance de l’hydratation du corps pour le coureur… C’est prouvé, l’alcool gène la récupération musculaire (attention aux courbatures et aux blessures) et fragilise les tendons. Et, pour couronner le tout, l’alcool nuit à la qualité du sommeil et donc à la récupération. Alors, pour le coureur plus encore que pour les autres, la modération s’impose…

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Le BistrO d’Arlot : il cartonne !

Pour notre spécial Joué-lès-Tours, on a fait un petit tour par le BistrO d’Arlot. Un délice.

Dans son Bistro, Olivier Arlot reste en salle, mais c’est lui qui donne le ton. (Photo tmv)

Ce jour là, on a de la chance, c’est Olivier Arlot himself qui nous accueille en salle. Tout sourire, le garçon. Remarquez, il peut : aujourd’hui comme tous les midis depuis l’ouverture (en mars), la salle est pleine. Pas une chaise de libre ! Donc, on le dit tout de suite et on ne le répétera pas : il faut réserver. Vu de dehors, l’affaire ne paie pas de mine, c’est un resto d’hôtel, avec les petites marches pour entrer et l’enseigne jaune Logis de France, le tout en bordure du lac des Bretonnières, à Joué-Lès-Tours. L’intérieur a été repensé dans une ambiance moderne-chic avec une pointe de végétal de bon aloi. Un bémol pour le carrelage gris au sol qui rend la salle un poil bruyante. Mais c’est pour l’assiette que l’on vient et là, c’est carton plein.

« Ici, explique Olivier, on fait une cuisine familiale de qualité et à petit prix. » Traduisez : on n’est pas à la Chancellière (le resto gastronomique d’Olivier Arlot à Montbazon), mais on y mange pas mal quand même. Pour 18 €, vous avez trois plats (dont le dessert à la carte) cuisinés avec des produits frais et de saison. Olivier Arlot reste en salle, mais ce sont ses recettes et Mickaël, le chef qu’il a recruté pour ce bistrot, sait parfaitement les interpréter. « Si je ne suis pas là, tout tourne exactement comme si j’y étais : c’est le but ! »
Mention spéciale à la carte des vins. Nous avons repéré quelques flacons régionaux visiblement choisis avec soin, à peine plus chers que si vous les achetiez chez votre caviste. Bon, nous le midi, on reste sobre, mais la tentation fut forte… Le concept, porté sans doute par le nom de son créateur, plaît donc. Il plaît même tellement qu’Olivier Arlot parle de le dupliquer ailleurs dans l’agglomération tourangelle. Bonne idée : ça nous fera plein de bonnes petites adresses à tester !

AU MENU

UN PLAT
Tenez, par exemple, cette entrée. Une soupe froide de petits pois frais toute simple et pleine de saveurs printanières, qui vient napper des filets de sardines (fraîches aussi). Pas compliqué en soi, mais super agréable en début de repas.

L’ADDITION
La formule déjeuner comprend deux versions : 15 € pour entrée/ plat ou plat/dessert et 18 € pour la totale. Nous, on dit ça, on dit rien mais pour trois euros, pourquoi se priver ? À la carte, compter autour de 15 € pour un plat et 7 € pour une entrée ou un dessert. Vins de la région autour de 20 € la bouteille

PRATIQUE
Le bistrO d’Arlot 6, avenue du Lac (Joué-Lès- Tours). Comme l’adresse l’indique, c’est juste en arrivant sur le lac des Bretonnières, attenant à l’hôtel du lac (encore !)

Get on up : docteur James et mister Brown

Un biopic sur la vie de James Brown, sur l’homme (pas si funky !) derrière la légende. Électrisant !

James Brown Get on Up
Un James Brown en costume rouge, qui sort de l’ombre, serein. Puis changement de plan brutal : « Monsieur Dynamite » explose. Complètement camé, mégalo, furieux, tirant des coups de feu dans le plafond. Le film s’ouvre ainsi, sur un épisode tardif de la vie de James Brown. Un chanteur certes talentueux, mais autoritaire, parfois violent, parano. Ne parlant de lui qu’à la troisième personne.

En cela, ce biopic, loin de n’être réservé qu’aux fans, a décidé de jouer sur deux partitions : oui, le caractère de Mr Brown frôlait l’insupportable ; mais il était aussi un génie (Mick Jagger des Rol-ling Stones, ultime fan du chanteur, a coproduit le film…). Parti de rien, les pieds dans la terre, pour arriver au firmament, la tête dans les étoiles. Un gosse paumé, déchiré entre sa mère battue et son père violent. Tellement perdu qu’il finira quelque temps derrière les barreaux… La prison, symbole paradoxal de sa libération, puisqu’il y découvrira le gospel.

Get On Up est une réussite. Déjà parce qu’il s’écarte des sentiers balisés du biopic simpliste, loin de suivre le bête schéma chronologique. Ici, le montage est syncopé, compliqué, mais appliqué. L’espace-temps est malmené, secoué par des flashbacks, des allers-retours entre l’enfance et l’âge adulte de la Sex machine. Des cassures de rythmes qui renforcent ce contraste entre sa vie misérable en forêt et son apogée sur les planches, sur fond de « I feel good ».
Get On Up ose aussi une forme rare au cinéma, en laissant James Brown s’adresser parfois directement au spectateur. Original, mais déroutant. Surprenant, aussi, ce parti pris d’occulter le rapport de James Brown aux femmes, au sexe et à la drogue. Trop survolé. À peine quelques clins d’oeil. Tout juste peut-on le voir rouler rapidement un joint ou avoir quelques secondes de grâce entre les jambes d’une fille peu farouche. Exit ses arrestations pour possession de drogue ou autres violences conjugales…

Le reste ne souffre d’aucun reproche. Le réalisateur Tate Taylor dépeint le parrain de la soul comme il était : despote exécrable, hautain et prétentieux. Un double personnage, complexe, admirablement joué par Chadwick Boseman, largement « oscarisable » pour ce rôle ! L’acteur y est hallucinant de mimétisme. Colossal dans ses gestes et bluffant dans sa voix (mais reste à voir ce que donnera la version française…). Une véritable performance magnifiant des séquences de concerts, techniquement sans faille, nourries de tubes funk et soul. Un bonheur tant auditif que visuel, point d’orgue du film, contrastant avec l’arrogance d’un monstre de la musique, le Docteur James et Mister Brown.
Aurélien Germain
NOTE : ***
Durée : 2 h 18. Biopic, de Tate Taylor (USA). Avec Chadwick Boseman, Dan Aykroyd, Viola Davis…

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TOUJOURS EN SALLE
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PRIDE ***
Véritable bombe comique à l’anglaise, ce film de Matthew Warchus plonge dans les luttes sociales des années 1980, en pleine période Thatcher. Quand un groupe de Londoniens, défenseurs des droits homos, se mettent à soutenir des mineurs du Pays de Galles, ça donne un film engagé mais qui ne perd pas ce ton pincesans- rire so british. Entre un scénario bien ficelé et des bonnes grosses blagues, cette petite pépite n’est pas sans rappeler Good Morning England ou l’excellent Full Monty. B. R. (retrouvez notre critique complète ICI)

HIPPOCRATE **
Visage de caoutchouc, silhouette longiligne, Vincent Lacoste est un parfait Benjamin, interne dans un hôpital parisien. Entre blagues de potaches et risques juridiques, il s’interroge sur sa vocation au contact d’Abdel, médecin algérien confirmé faisant fonction d’interne en France. Thomas Lilti (médecin lui-même) a confié à Reda Kateb ce rôle. Déjà remarquable dans Un Prophète, il l’interprète tout en violence rentrée et en générosité. Mi-doc et mi-comédie, cette plongée à l’hosto est juste et prenante. A. A.

SEX TAPE **
Jay et Annie s’aiment comme aux premiers jours, époque bénie où ils passaient leur temps à copuler gaiement. Sauf qu’avec le temps, le désir s’est érodé. Le couple décide, pour raviver la flamme, de se filmer pendant leurs ébats. Mais la vidéo va atterrir dans les mains de tout leur entourage. Comédie grivoise (trop ?), vulgaire, Sex Tape est une débauche de blagounettes, sous un vernis trash. On sourit, tout en mettant le holà sur ce film olé olé. Sympathique, sans être tordant. A. G. (retrouvez notre critique complète ICI)
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Ciné été : Planète des singes ou American Nightmare ?

L’un est un film à petit budget, l’autre a coûté la bagatelle de 170 millions de dollars (!), mais les deux cartonnent au cinéma. Alors, on va voir quoi ?

American Nightmare 2 : Anarchy
« Low budget, high concept ». Comprenez, « petit budget, concept fort ». C’est le credo de Jason Blum, producteur qui a donné un coup de pied dans la fourmilière hollywoodienne il y a quelque temps, en balançant à la face de tous des films de genre coûtant peu, mais rapportant un max. Au hasard ? La franchise Paranormal Activity (15 000 dollars investis pour  200 millions amassés !), ou encore Insidious 2 et Sinister. Et après le monde qui s’est précipité en salles pour le premier volet d’American Nightmare (pourtant un vrai pétard mouillé, voir notre critique ICI), mister Blum au fin nez a demandé au réalisateur James de Monaco d’en remettre une couche lors d’un deuxième opus.
american-nightmare-2-affiche-53a94808f1d2bConcept simple, mais efficace : durant toute une nuit, tout crime est légal pour la population américaine ; c’est La Purge. On copie colle donc la formule du premier épisode, mais en extérieur cette fois-ci, dans les rues de Los Angeles, où tout le monde est donc décidé à faire sa loi. En touchant la corde sensible – les armes – American Nightmare 2 réussit déjà un peu plus là où son petit frère avait échoué : effleurer une véritable satire grinçante sur un sujet hautement explosif et 100 % made in USA.  Malheureusement, le propos est rapidement amoindri, notamment par une désincarnation totale des protagonistes : tous sont absolument d’une platitude consternante, sans relief, voire carrément inexistants. Seul Frank Grillo, en flic revanchard plein de ressentiment, parvient à sortir la tête de cette bouillie de personnages pathétiques.
Bêtement schématique et manichéen (bouh, les méchants riches blancs raffinés, vilains, très vilains !), American Nightmare 2 tombe aussi dans le travers du précédent opus, avec sa photographie laide au possible, à la limite de l’illisible. Au final, faussement anarchique, contrairement à son titre, le nouveau bébé de James de Monaco reste une timide fable politico-révolutionnaire sans surprise, ni courage (n’est pas John Carpenter qui veut). Et ce n’est pas la fin, bête et surjouée, qui nous fera dire le contraire. Dommage.
American Nightmare : Anarchy, de James de Monaco. Durée : 1H 43. Avec Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zach Gilford…

La Planète des singes : l’affrontement
Dix ans ont passé. La paix entre les hommes et les singes est plus que fragile. Tellement fragile que les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre sans merci… la-planete-des-singes-l-affrontement-dawn-of-the-planet-of-the-apes-30-07-2014-5-g
Soyons clair : le blockbuster de l’été, c’est lui. La Planète des singes : l’affrontement, signé Matt Reeves. Succès monstrueux aux États-Unis, il a aussi rameuté plus de 412 000 personnes en France, lors de son premier mercredi d’exploitation. Un petit miracle en soi, en période estivale.
Cette suite de La Planète des singes est tout d’abord une magie visuelle. Esthétiquement bluffant, ce bijou est une réussite grâce à un seul homme : Andy Serkis, l’interprète de César. Vous ne le « verrez » jamais à l’écran, mais cet acteur (si, si, Golum et King Kong, c’était… lui!) est l’un des pionniers de la motion capture. Un procédé qui permet de retranscrire gestuelles et émotions d’un être vivant par ordinateur. Le visage d’Andy Serkis vous est donc inconnu. Ici, il est un singe. LE singe, le chef. Mais porte tous les enjeux du film. Performance technologique admirable, La Planète des singes l’est assurément. L’invisible Serkis porte le film à bout de bras (enfin, de pattes). C’est simple, les 20 premières minutes du long-métrages sont tout bonnement hallucinantes : saisissant de réalisme, cet instant peut même se targuer d’être une copie conforme de documentaire animalier. Le spectateur est happé. Subjugué. Mieux, il reste bouche bée.
C’est ensuite que tout s’enchaîne et que Matt Reeves livre sa vision des choses : ici, singes et hommes sont au même niveau. La trahison et le crime sont possibles partout. Chez n’importe qui. Avec un sous-texte sociopolitique remarquable, le film est une véritable réflexion sur la nature humaine. Philosophique, captivant, épique (cette bataille, bon sang!), généreux, mais un tantinet trop long, La Planète des singes s’impose comme LE film de l’été, en repoussant les limites techniques et scénaristiques. Et au risque de se répéter, ce chimpanzé, ce César, mérite largement l’Oscar. Bluffant.
La Planète des singes : l’affrontement, de Matt Reeves. Durée : 2 h 11. Avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell…

47 Ronin : le hara-kiri de Keanu Reeves

Images magnifiques, mais rythme anémique et lecture chaotique : le film de samouraïs se fait hara-kiri.

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Le flop semblait prévu dès le départ. Sortie maintes fois repoussée (le film devait sortir initialement en novembre 2012), tournage chaotique, tensions entre les producteurs et le réalisateur (Carl Erik Rinsch, jeune surdoué dont la carrière se résume à… un seul court-métrage) : 47 Ronin, nouvelle super production hollywoodienne, fonce droit dans le mur.
Après l’échec de Lone Ranger, c’est donc un autre blockbuster au budget colossal qui s’écrase : 47 Ronin a beau afficher la note salée de 200 millions de dollars, son crash aux États-Unis et au Japon va coûter plus de 120 millions à Universal Studios…

47 Ronin raconte la légende japonaise des 47 samouraïs, assoiffés de vengeance après l’assassinat de leur maître par un seigneur de guerre, qui s’allient à Kai, un esclave « demi-sang », vrai-faux samouraï mal-aimé.
Tiraillé entre la demande des producteurs d’un film grand public et le désir d’un récit 100 % japonais du réalisateur, 47 Ronin manque déjà cruellement de panache. Deux heures de montagnes russes, où le meilleur (très rare) côtoie le pire (fréquent).
Passé une première scène d’action vraiment belle, à la photographie somptueuse, on commence vite à piquer du nez… Rythme incroyablement lent, dialogues creux et poussifs, rendent la lecture si difficile et laborieuse. Et ce n’est pas la présence de Keanu Reeves – choisi comme seul samouraï d’origine américaine dans un casting 100 % japonais – qui sauvera du désastre. Presque en retrait, il ne correspond pas du tout au rôle. Pis, il semble complètement ailleurs et s’ennuyer ferme. Comme nous.

CINE_FICHEEt tout cela est triste. Vraiment. Car on sent le réalisateur impliqué, avec une volonté de fer. Carl Erik Rinsch accouche d’ailleurs de certaines scènes plaisantes et joliment traitées (ce combat à l’épée, le fantôme d’enfant dans la forêt qui s’enveloppe autour des arbres…). Les costumes, eux, sont de toute beauté, tout comme cette représentation du Japon féodal. On parle aussi vengeance, amour interdit, mythologie ou encore honneur… mais sans jamais aller au bout, sans jamais creuser ces choix narratifs.
Pas de folie, pas de saveur, pour une légende du XVIIIe siècle pourtant intéressante. Tout est confus et toujours torpillé par ce rythme anesthésiant.

En fait, on reste dubitatif. On se pose des questions tout au long du film. Pourquoi avoir mis sur l’affiche le célèbre Zombie Boy (Rick Genest, mannequin tatoué sur 90 % du corps), alors qu’il n’apparaît que quatre secondes dans le film ? Pourquoi avoir choisi des acteurs nippons qui ne savent pas parler anglais ? Pourquoi ne faire sortir le spectateur de sa torpeur que durant la dernière demi-heure ? Pourquoi tant d’argent pour cela ? Pourquoi ?
Aurélien Germain
NOTE : *

Action / Arts martiaux / Fantastique, de Carl Erick Rinsch (États-Unis). Durée : 1 h 59. Avec Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tanadobu Asano…
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TOUJOURS EN SALLE
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SITUATION AMOUREUSE… **
Ben, la trentaine, est sur le point d’épouser Juliette. Sa petite vie est bouleversée quand Vanessa, la bombe atomique de son collège dont il était éperdument amoureux, revient… Pour sa première réalisation, Manu Payet réussit une comédie romantique sans prétention, avec son lot de bonnes surprises. Interprétation sans faille, vannes vraiment bien senties, et du positif à tous les étages. Loin de révolutionner le genre, mais une bonne dose de fraîcheur. A. G.
ALL ABOUT ALBERT **
Eva, mère divorcée au quotidien un peu ronflant, rencontre Albert, séparé lui aussi. Elle va rapidement douter de leur relation quand une de ses clientes ne cesse de dénigrer son ex-mari… Comédie romantique, All About Albert met en scène le regretté James Gandolfini, superbe dans un rôle improbable de gros ours amoureux. Jamais mièvre, le film n’apporte rien au genre et ne restera pas dans les mémoires, mais a le mérite d’être beau et maîtrisé. Sincère et sympathique. A. G.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

JEU VIDEO : The Last Of Us (PS3)

Rubrique jeu vidéo : cette semaine, on vous cause de The Last Of Us sur PS3.

L’APOCALYPSE, C’EST MAINTENANT !
Des villes abandonnées, un champignon qui attaque le cerveau et transforme n’importe quel être humain en zombie, une pandémie qui ferait passer la grippe aviaire pour un simple rhume des foins : placé sous le signe de l’action, The Last of Us est un jeu à (très) grand spectacle. Signé Naughty Dog, le studio à l’origine des incontournables Uncharted, ce futur blockbuster vous propose d’accompagner un contrebandier et une adolescente de 14 ans fermement décidés à quitter une zone de quarantaine militaire aux allures de prison. Graphismes impressionnants, prise en main optimale, scénario de haut vol : ce véritable film interactif, qui n’a rien à envier aux mégaproductions américaines, mérite sa place dans la ludothèque idéale.
L. Soon
 
> The last of Us, + 18 ans, PS3, 60 €.
 
JEUVIDEO