La crème des Oscars : et les nominés sont…

La 88e cérémonie des Oscars du cinéma aura lieu le 28 février. Zoom sur quatre des nominés (The Revenant et Seul sur Mars n’étant pas cités, car chroniqués dans les autres pages de notre numéro 201).

MAD MAX FURY ROAD

Mad Max Fury Road – par ailleurs nommé dans une douzaine d’autres catégories – est bien parti pour l’oscar du meilleur film. Nerveux, sublime, chaotique, explosif : ce trip jouissif et visuellement hallucinant gagnera-t-il la course ? (lire notre critique ICI)
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ALICIA VIKANDER

La jolie Suédoise pourrait remporter l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, pour son jeu dans The Danish Girl. Face à un Eddie Redmayne trop dans l’excès et la minauderie, Alicia Vikander, humaine et subtile, brille et rayonne. (lire notre critique ICI)
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MICHAEL FASSBENDER

Pas facile face à DiCaprio, Redmayne, Damon et Cranston. Mais Fassbender est habité dans son rôle de Steve Jobs. Composition subtile, prestation brillante, l’Allemand fait un sans-fautes pour l’oscar du meilleur premier rôle. (lire notre critique ICI)
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STRAIGHT OUTTA COMPTON

Le film est nominé dans la catégorie du meilleur scénario original. Récit dynamique, efficace et bien mené, mais un poil trop « politiquement correct » : futur vainqueur ? (lire notre critique ICI)
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The Danish Girl : futur oscarisé ?

Avec la sublime métamorphose d’Eddie Redmayne, le film de Tom Hooper est bien placé pour rafler les Oscars. Alors, on va voir The Danish Girl ?

The Danish girl

Il y a une scène, dans The Danish girl, qui marque. Gerda, peintre mondaine mais sans modèle, demande à son mari Einar de poser pour elle en robe. Sourires, puis rires. Et puis soudain, le regard d’Einar se fige, brille, s’illumine. Tout s’arrête autour de lui. Il caresse l’étofƒe, intrigué, terrifié, subjugué. Quelques scènes plus tard, il deviendra femme.
The Danish Girl est l’histoire vraie de deux artistes danois. L’histoire d’amour entre Gerda Wegener et Einar Wegener qui deviendra Lili, première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle dans les années 30. Signé Tom Hooper (Le Discours d’un roi, Les Misérables…), ce biopic aborde frontalement les thèmes de la transexualité et de la crise d’identité avec élégance.
Sans tomber dans le voyeurisme bébête, le cinéaste déroule cependant un récit un peu longuet, au traitement trop académique et illustratif.

Traversé par de sublimes plans aux allures de tableaux et magnifié par sa photographie, The Danish girl est tout en délicatesse. Mais n’osant jamais sortir du chemin balisé, il pêche par un script maladroit (l’arrivée de la transidentité d’Einar est bâclée) et qui mériterait un peu d’audace (le traitement médical aƒffreux réservé à l’époque aux transgenres est vite expédié).
Côté interprétation, le joli duo oƒffert par Alicia Vikander et Eddie Redmayne paie : la première, humaine et subtile dans le rôle d’épouse délaissée. Le second, déjà oscarisé pour Une Merveilleuse histoire du temps, est précis dans son jeu, mais a tendance à trop minauder. Il n’empêche, cette oeuvre a le mérite d’aborder un sujet brûlant qui pourra – et devrait !- amener à plus de tolérance. Le Qatar, lui, a décidé d’interdire le film, le jugeant « trop dépravé »

Drame/biopic, de Tom Hooper (USA, GB). Durée : 2 h. Avec Alicia Vikander, Eddie Redmayne, Ben Whishaw…

NOTE : 2,5/5

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