Apprentis Parents : comédie touchante sur l’adoption

Une comédie touchante et intelligente sur l’adoption ? C’est possible et c’est signé Sean Anders, avec Apprentis Parents.

PAUSE_CINE

On le sentait venir gros comme une maison… Une comédie signée Sean Anders (réalisateur des Very Bad Dads et Comment tuer son boss 2), dont le pitch se résume à un couple qui, voulant adopter un ado, se retrouve avec deux petits et leur grande sœur de 15 ans un poil rebelle ? Aïe.
Avec, en plus, son affiche cliché, Apprentis Parents avait tout pour se résumer à une énième comédie US débilitante et trop facile.

Sauf que cela nous apprendra à venir avec nos gros préjugés en tête ! Car au final, le film d’Anders est bien loin de ça. Inspiré d’une histoire vraie, il s’agit surtout d’une comédie dramatique qui ne se sert de l’humour que pour mieux appuyer son récit et poser ses thématiques.

Loin d’enquiller les vannes faciles, Apprentis Parents dose savamment ses gags pour dépeindre de façon juste et touchante le parcours des parents adoptifs. En utilisant le point de vue aussi bien des adultes que des enfants placés en accueil, l’œuvre se fixe sur les longues formations, les peurs, les hauts et les bas…

C’est également le casting qui donne toute la substance à l’histoire. Ici, le couple formé par Mark Wahlberg et Rose Byrne, éminemment sympathique et naturel, se voit transcendé par l’excellent jeu d’Isabela Moner (qu’on retrouvera bientôt dans le rôle de Dora l’exploratrice). La jeune comédienne, brillante, crève l’écran.
Tout comme la petite Julianna Gamiz, exceptionnelle de naturel, apportant à l’ensemble une crédibilité bienvenue.

Le film n’évite évidemment pas le happy-end gentillet, les rebondissements prévisibles et quelques longueurs. Mais, tout en sensibilité et bien écrit, Apprentis Parents se voit comme une chronique généreuse sur l’adoption. Et surtout réussie.

> Comédie, de Sean Anders (USA). Durée : 1 h 59. Avec Rose Byrne, Mark Wahlberg, Isabela Moner…
> NOTE : 3,5/5

Deepwater : à l’intérieur de la catastrophe

Racontant l’histoire vraie de la catastrophe Deepwater Horizon, Peter Berg accouche d’une pelloche efficace, à la croisée du drame et du film catastrophe.

« Il va faire tout noir ! »

C’était en 2010. Golfe du Mexique. L’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, puis un incendie gigantesque… et, en plus de la dizaine de morts, près de 800 millions de litres de pétrole répandus dans l’eau. Le pire désastre écologique qu’aient connu les États-Unis. Peter Berg (Hancock, Battleship…) a décidé de montrer la catastrophe de l’intérieur.

Deepwater se concentre donc sur les vingt-quatre premières heures du drame. Coupant son récit en deux parties, Deepwater débute par une introduction longuette mais nécessaire aux personnages, nourri par un sous-texte un poil grinçant sur le capitalisme. Avant de partir dans l’action pure et dure, dans un rythme effréné, empruntant aux codes du film catastrophe. Le spectateur se retrouve alors plongé en immersion sur la plate-forme.
C’est là l’un des points forts de Deepwater : on ne redeviendra « témoin » qu’une fois les secours arrivés. Le cinéaste choisit, par cet angle, d’insister sur le drame humain. En installant une atmosphère oppressante due à un lieu franchement claustro, en filmant au plus près les protagonistes. Mais aussi en les dépeignant comme des personnages ordinaires, non comme des héros (Mark Wahlberg toujours aussi « cool », Kurt Russell en chef d’équipe façon papa). Pour lancer ses piques, Deepwater n’hésite pas à mettre en scène un John Malkovitch imbuvable et arrogant au possible dans son rôle de Donald Vidrine, l’homme de BP (société locataire de la plate-forme) qui aura en quelque sorte provoqué ce drame.

Intense tant sa description des faits que dans son point culminant (la séquence de l’explosion est spectaculaire), évitant par ailleurs le patriotisme ronflant inhérent à ce genre de productions, Deepwater est un film plus qu’honnête. Et surtout efficace.

Aurélien Germain

Drame/action de Peter Berg (USA). Durée : 1 h 47. Avec Mark Wahlberg, Kurt Russell, Gina Rodriguez…
NOTE : 3,5/5

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