Swagger, le docu trop swag

Attention, pépite. C’est ce mercredi que sort sur nos écrans Swagger, le documentaire (hyper) malin d’Olivier Babinet.

swagger

« Les architectes, ceux qui vivent dans les grandes villes, eh ben ils savent pas la vie de banlieue, comment qu’c’est, etc. Ils font des grands bâtiments. Après, tellement il est grand, eh ben, les gens ils veulent pas vivre dedans. » C’est la petite Naïla qui dit ça. Son regard est un peu perdu. Elle est jeune, toute jeune. Mais sa réflexion est surprenante. De toute façon, tout est surprenant dans Swagger.

Swagger est le documentaire réalisé par Olivier Babinet. Un voyage en banlieue, justement. Une virée dans la tête de onze enfants et ados des cités, d’un collège d’Aulnay-sous-Bois. Pendant près d’une heure et demie, leur regard singulier sur la vie, l’amour, la société, etc., fait l’effet d’un uppercut. Des réflexions si simples et pures qu’elles en y puisent toute leur puissance.
De ces entretiens menés par le cinéaste, les réponses sont toujours drôles ou lucides. Spontanées, surtout. Les fringues et le charisme ? Hyper important pour Régis qui précise par contre que « François Hollande, quand il marche… c’est pas trop ça ». L’amour ? « C’est quand tu penses que t’as trouvé quelqu’un qui te manquait. »

Au-delà de ces témoignages, le cinéaste s’amuse parfois à injecter une dose de fiction dans son documentaire, en mettant en scène des souvenirs par exemple (la séquence comédie musicale). Son utilité peut être discutée, vu l’intensité du récit. Même si cela n’enlève rien à la force du film et ajoute du pep’s à l’ensemble, certes. Swagger n’est jamais condescendant. Pas même de morale ronflante. Il est en revanche terriblement intelligent et touchant. Olivier Babinet disait qu’il voulait avant tout filmer ces jeunes « comme des héros de cinéma » et « enregistrer leur parole » ? C’est fait. Très bien fait même.

 > Documentaire, d’Olivier Babinet (France). Durée : 1 h 24.
> NOTE : 4/5

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