On a testé le restaurant OBist’Ro, à deux pas de la rue Nationale

On ne pense pas forcément à manger dans ce coin-là : pourtant, rue Gambetta, on vous a trouvé une petite adresse bien sympathique pour un déjeuner le midi.

Mais c’est qu’elle était passée sous notre nez, cette adresse ! OBist’Ro est ouvert depuis l’automne et on aurait tort de passer à côté. Déjà, parce qu’il s’agit là d’un restaurant où l’on se sent bien et où l’on mange bien. Ensuite, parce que la carte change toutes les deux semaines et les propositions sont appétissantes. Et enfin, parce que l’établissement est situé à deux pas de la rue Nationale, dans un coin où l’on ne pense pas forcément à aller pour manger.

Ces considérations faites, on débarque un beau jour à OBist’Ro à midi tapant. De nombreuses tables sont déjà réservées, certains convives tapotent l’épaule des gérants, ça discute, ça se salue. Ce qui nous laisse croire que l’endroit a déjà ses habitués dans le quartier et qu’on est bien dans l’ambiance familiale qu’on recherchait en entrant ici.

Pour ce déjeuner-là, on a commencé par des ravioles au fromage. L’assiette, à la présentation soignée, arrive rapidement. On a une jolie émulsion de noix, bien douce, par-dessus. Inutile de dire qu’on a rendu le plat tout propre (eh oui, on est team « saucer son plat », désolé !).

Pour la suite, les quatre choix nous faisaient envie, mais on a fini par tenter le travers de porc laqué. Le couteau se pose et ça se coupe tout seul, une viande bien tendre avec une sauce généreuse. Sans oublier une purée de pommes de terre délicieuse et bien fondante comme on l’aime.

À la carte, il y avait également un saumon mi-cuit et quinoa en risotto avec émulsion à l’ail, ou encore une brandade de morue et ses pickles d’oignons rouges, ainsi qu’un suprême de volaille et poêlée de légumes au thym.

On a donc là une gastronomie d’inspiration française, avec produits de saison et du fait-maison. Avec, en plus, un rapport qualité-prix raisonnable, puisque vous avez la formule entrée/ plat ou plat/dessert pour un billet de 20 euros. Une cantine du midi, en plein centre-ville, et sympathique comme tout. Pour nous, c’est oui !

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi à 20 € (entrée + plat ou plat + dessert). La totale entrée – plat – dessert à 25 €. Séparément, comptez 7 € pour une entrée, 16 € pour un plat et 6 € pour les desserts.
> Au 9 rue Gambetta à Tours. Ouvert du mardi au vendredi, de midi à 14 h, ainsi que les soirs pour le jeudi et le vendredi. Le samedi, ouverture de 12 h 30 à 15 h.
> Contact Tél. 02 47 05 45 22 / obistro7.wixsite. com / Sur Instagram @obistro37 ou sur Facebook : OBist’Ro Tours

 

Et si on imaginait la cantine de demain ?

Le menu végétarien à la cantine, débat épineux qui agite souvent des polémiques politiques un brin stériles, au gré de l’actualité politique. Le fait est qu’en réalité, les municipalités n’ont pas beaucoup de choix : la loi Egalim votée en 2018 prévoit l’instauration d’un menu sans viande au moins une fois par semaine !

Qui fait la loi dans les assiettes ?

Menus végétariens à la cantine, produits locaux et bio dans les assiettes… De l’école maternelle au lycée, les mairies, le Département et la Région sont les maîtres d’oeuvre de la restauration scolaire. Et les ingrédients d’un restaurant scolaire qui marchent sont presque toujours les mêmes, du fait de la mise en place de la loi Egalim, votée en 2018 et dont certaines mesures s’appliquent depuis l’an dernier.

Végé or not végé ?

Instaurer un menu végétarien dans les cantines, credo des écolos ? Certes, la mesure est depuis longtemps au programme, mais la loi Egalim votée en 2018 prévoit de toutes façons la mise en place obligatoire d’un menu végétarien une fois par semaine dans les restaurants scolaires.

À Tours, la municipalité va plus loin en offrant la possibilité aux familles de choisir pour leur enfant la formule mixte (avec un menu végé par semaine et d’autres jours un repas avec viande ou poisson), ou une formule 100 % végétarienne.

Du beau, du bon, du bio

La même loi Egalim instaure aussi l’obligation d’utiliser pour la préparation des repas 50 % de « produits durables et de qualité », dont 20 % de produits bio. Un sacré défi qui pousse les gestionnaires de restaurants scolaires à revoir la liste de leurs fournisseurs. Même si la plupart étaient déjà engagés dans la mise en valeur des produits locaux, la démarche n’est pas toujours simple au vu des grandes quantités nécessaires à la fabrication des repas : 7 300 repas environ pour les écoles de Tours, et 2 700 repas préparés à la cuisine centrale du collège Montaigne (Tours).

À Chambray-lès-Tours, on a fait un choix encore plus audacieux, avec la promesse d’une cantine scolaire 100 % bio et l’internalisation de la production de légumes. Comprenez : la mairie a embauché un maraîcher qui fournira en fruits et légumes la cuisine centrale de la ville !

Texte : Maud Martinez / Photo : Freepik

Street food : on a testé la nouvelle cantine asiatique de Tours, Santosha

Récemment installé place du Grand-Marché, Santosha promet une street food sans chichi, mais bien faite, autour des saveurs thaïlandaises.

L’adresse est ouverte depuis à peine deux mois. Mais le décor soigné, aux petits échos seventies avec ses chaises dépareillées, le côté à la fois cosy et décontracté, nous faisait de l’œil depuis un moment. D’autant que la promesse culinaire est, elle aussi, tout à fait alléchante.

Une street food sans chichi, mais bien faite, autour des saveurs thaïlandaises. Une sorte de cantine comme à Bangkok, pour les travailleurs du quartier. Un endroit où l’on vient se restaurer, mais pas que… On arrive ici sans réservation.

À l’intérieur, l’ambiance est décontractée, mais on ne se sent pas non plus dans une atmosphère de fast-food. Non, on vient clairement ici pour passer un petit moment sympa devant une bonne assiette. Pour garnir la nôtre, nous optons, d’un côté de la table, pour le « plat du moment » et, de l’autre, pour le Pad Thaï crevettes.

Faire voyager le temps du midi

Pour le premier, c’est un portion de boeuf lentement cuit et nappé d’une préparation à base de caramel, le tout accompagné d’un peu de riz et de chou en salade. Le second est un classique de la cuisine de rue thaïlandaise, une version asiatique de nos pastas. Dans un cas comme dans l’autre, les saveurs sont là, le dépaysement aussi.

Car, faire voyager les clients sur le temps de leur pause méridienne, c’est bien l’ambition de l’endroit. Le restaurant de la place du Grand-Marché est, en effet, le vingt-quatrième de la franchise Santosha et le deuxième géré par Georges, après celui d’Angers. Un concept créé en 2007 par Emmanuel Meuret, qui a passé dix ans en Asie avant de poser ses valises à Bordeaux. C’est là qu’il a eu l’idée de faire découvrir aux Bordelais les goûts de la street food asiatique, dont la tradition est bien plus ancienne et répandue qu’en Europe.

Des produits de qualité, des recettes éprouvées, des assiettes copieuses, des prix abordables et une ambiance conviviale, ce sont les ingrédients de ce cocktail gagnant. Gagnant car, en effet, le moment est agréable. Les papilles sont ravies, le lieu permet de discuter sans crier, le service est efficace et rapide. Une cantine en Asie, tout en restant à Tours : option validée !

Matthieu Pays


> L’addition : plats de 11 à 13 €. Les entrées peuvent se prendre à l’unité : 5,50 € ou par trois : 14 €. Desserts : 5 € et glace à 4,50 €.
> C’est où ? Au 20-22, place du Grand Marché. Ouvert tous les jours, de 12 h à 14 h 30 (15 h 30 le samedi) et de 19 h à 22 h 30. Pas de réservation.
> Contact : santosha.cool/santosha-tours/ Tél. 02 47 66 37 42. Aussi sur Facebook. 

 

Cantine du midi, brunch, afterwork… On a mangé chez Paula, près de la gare

Depuis peu, le quartier de la gare compte un nouveau-venu. Paula a ouvert ses portes rue Charles-Gille : on y est allé pour découvrir leur cuisine du midi.

Ah, ce n’est pas peu dire qu’il y a de quoi faire chez le nouveau-venu de la rue Charles-Gille ! Visez un peu les propositions de Paula : le midi en semaine ? C’est cantine. L’après-midi ? C’est coffee shop. Le week-end ? Brunch. Et pour finir, l’établissement propose aussi des afterworks le jeudi et vendredi. Rien que ça !

On avait déjà un oeil sur l’ouverture de Paula qui avait commencé à faire son teasing sur les réseaux sociaux. Céline et Maxime, les gérants, ont repris le lieu précédemment occupé par Les Frangins. Céline a « toujours eu envie d’ouvrir son propre commerce » et Maxime « est un passionné de cuisine », racontait le couple dans sa campagne de financement Ulule. Résultat : voilà un bel endroit qui a plusieurs cordes à son arc.

De la salade grecque au bun cheddar pastrami

Pour notre part, on a voulu tester la partie restauration (puisque c’est l’esprit de cette rubrique, c’est bien, vous suivez au fond !). Va donc pour un mardi midi, où l’on s’installe sur la petite terrasse au soleil. Avant ça, il faut commander directement au comptoir et prendre son petit plateau comme à la cantine. Pas commun, mais sympa. On a même pu étrenner le système de bipeur/ vibreur qui vous alerte quand le plat est prêt.

Aux fourneaux, Maxime et Alexis s’affairent déjà. On commence par une salade grecque, histoire de prendre un peu de fraîcheur et goûter à de la bonne feta. Ensuite, place au bun cheddar pastrami : c’est du tout bon et très costaud (niveau viande fumée, il y a des étages !), donc on sait qu’on sera rassasiés. Une fine tranche de tomate, de la salade et un peu de sauce complètent le bun. Et pour accompagner l’assiette, une bonne portion de coleslaw. L’ensemble entrée/plat nous revient à 16,50 €, sans compter la bière IPA locale – toutes les boissons sont d’ici – à 5,50 €(*).

Un bon départ, donc, pour Paula qui n’a pourtant que quelques jours d’existence. Une première impression positive qui nous a évidemment donné envie de revenir un dimanche… pour le brunch bien sûr.

Aurélien Germain

(*) L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération


> L’addition  : ce midi-là, les deux entrées étaient à 3,50 € pour la salade et 4 € pour l’assiette de charcuterie. Côté plat, 10 € pour les lasagnes et 13 € pour le bun cheddar qu’on a pris. Niveau desserts, comptez entre 3 et 4 € ; de quoi s’en tirer avec un billet de 20 pour un repas complet.

> PAULA, au 33, rue Charles- Gille. Ouvert mardi et mercredi de 8 h à 18 h ; jeudi et vendredi de 8 h à 21 h ; samedi 10 h – 18 h et dimanche 11 h – 16 h. Sur place ou à emporter. Brunch le week-end. Tél. 02 47 61 98 84 ou sur facebook.com/PaulaToursCafe et instagram.com/paulatours_

Cantines scolaires : les pieds dans le plat

Que mangent les quelque 7 200 élèves fréquentant les cantines des écoles de Tours ? Comment sont préparés leurs repas ? Quel est l’avenir de la restauration scolaire ? Tmv vous dit tout.

Depuis 1976, les déjeuners et goûters des petits Tourangeaux sont préparés au sein d’une cuisine centrale, installée dans le quartier des Fontaines. Chaque jour, une soixantaine de personnes travaille à la confection de 8 000 repas pour les écoles, mais aussi les crèches, les centres de loisirs et le restaurant du personnel municipal. Et pour concevoir les menus de tout ce monde-là, ça ne rigole pas ! En restauration collective, c’est le GEMRCN, Groupe d’étude des marchés restauration collective et nutrition, qui établit les recommandations nutritionnelles : poisson lors de 4 repas sur 20 au minimum, légumes ou fruits crus au moins 10 fois sur 20 ou encore produits frits maximum 4 fois sur 20, etc. Sans compter les exigences de saison, de techniques de préparation, de l’éducation au goût et bien sûr du coût. Image7

Pour ce travail, le chef de la cuisine centrale, M. Wallet, et les chefs de production sont épaulés par deux diététiciens. Les menus sont ensuite validés en commission Restauration qui réunit des représentants de la cuisine centrale, des établissements (directeur, agent de restauration et animateur), des membres de l’équipe municipale mais aussi des parents d’élèves. Ça vous intéresse ? Renseignez-vous auprès du Pôle Famille Éducation au 02 47 21 62 32.

PETITS PLATS DANS LES GRANDS

Image4Construite à une époque où le foncier ne ruinait pas, notre cuisine centrale est particulièrement spacieuse. Contrairement aux cuisines plus récentes, elle a la chance de disposer d’une légumerie, d’une pâtisserie et d’équipements permettant de travailler au maximum les produits bruts. Lors d’une visite des lieux (d’ailleurs ouverte aux parents d’élèves trois fois par an), tmv a pu le constater : les salades vertes fraîches sont triées, lavées et préparées. Idem pour les pommes de terre qui se transforment sous nos yeux en purée prévue pour le hachis parmentier. Les moelleux régulièrement proposés au goûter sont également faits maison. « Depuis l’embauche des diététiciens, il y a eu de gros progrès de fait sur la qualité des aliments, notamment sur la viande, remarque une directrice d’école interrogée par tmv. Les laitages et les compotes sont aussi toujours des produits de marques.

Il faut dire qu’on a la chance d’avoir encore une cuisine centrale publique et des gens qui cuisinent des produits bruts en majeur partie. Globalement, c’est bon ! ». Ouf, on est rassurés. Mais n’oublions pas qu’on reste dans une cuisine industrielle qui se passe encore difficilement de conserves, de surgelés et de produits dit de 4e gamme, c’est-à-dire prêts à l’emploi. Pour acheminer les repas dans les écoles, la cuisine centrale des Fontaines fonctionne selon le principe de la liaison froide. Concrètement, après confection, les plats sont conditionnés en barquettes, rapidement refroidis, puis stockés et transportés dans les écoles en véhicules réfrigérants. Ils y seront ensuite remis à température. Capture
Opposé à la liaison chaude qui revient à transporter les plats chauds, le système de liaison froide, majoritairement utilisé, permettrait de garantir plus facilement la sécurité sanitaire des repas, aux dépens, certes, d’une qualité gustative un peu moindre. Quoi ? Une qualité gustative moindre ? Mais quelle horreur ! Tout doux, Tornado ! À l’époque, elle avait été mise en place à la demande des parents qui s‘inquiétaient des risques d’intoxication liés aux liaisons chaudes… Bref, ce qu’on peut retenir, c’est qu’avec la liaison froide, exit les frites. Cuites, refroidies puis réchauffées, on vous laisse imaginer l’état de la patate… Exit aussi les steaks hachés semelles… Re-ouf !

Jeanne Beutter

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La cuisine centrale dans le pétrin ? A lire PAR ICI

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La cuisine centrale dans le pétrin ?

La cuisine centrale des Fontaines ne semble plus adaptée. La question de son avenir se pose et cela pourrait ne pas être sans conséquences sur les assiettes de nos enfants…

Si ce que mangent les petits Tourangeaux est relativement bon, sain et de qualité, force est de constater qu’une menace pèse sur les repas scolaires de notre cité de la gastronomie. « Cette cuisine tourne très bien, assure Barbara Darnet-Malaquin, adjointe en charge de l’éducation et déléguée à la famille et à la petite enfance. Mais elle n’est plus adaptée. » Et pour cause, depuis quelques années, la Direction départementale de la protection de la population, ex-service vétérinaire, relèverait quelques « non-conformités »… Alors faut-il restaurer, reconstruire, repenser ?
« On y travaille, affirme l’adjointe. Mais beaucoup de questions se posent. » Une en particulier inquiète les directeurs et directrices d’écoles, le personnel de restauration et les parents d’élèves : devant l’ampleur du chantier estimé à 8 millions d’euros, la mairie pourrait décider de déléguer la restauration scolaire à une société privée type Sodexo ou Elior. Mme Darnet-Malaquin ne s’en cache qu’à moitié : « Beaucoup de communes travaillent avec le privé. Dans les cuisines récentes, il n’y a plus de produits bruts travaillés. Aujourd’hui, ça arrive en sachet. Cela permet d’avoir moins de personnel. »

La preuve par l’exemple : pour préparer 8 000 repas, la cuisine de Tours fait travailler environ 45 personnes en production, quand celle de Nancy, confiée à Sodexo, en emploie 10… Selon le Syndicat national de la restauration collective, 51 % des établissements du premier degré dépendent d’une cuisine gérée par une société privée. Une aberration selon la FCPE37 (Fédération des conseils de parents d’élèves) qui craint une baisse de la qualité des repas et une perte de visibilité et de traçabilité.
Pour le moment, seule une « étude de programmation » pour une nouvelle cuisine centrale a été votée au Budget primitif 2016. Sur cette question, comme sur beaucoup d’autres, la mairie a refusé de nous en dire plus mais d’après nos informations, rien n’a encore été lancé pour le moment.

Jeanne Beutter

POINT DE VUE
Emmanuel Denis, conseiller municipal de Tours (EELV)
« L’externalisation rendrait encore plus industrielle la nourriture servie à nos enfants, alors que c’est l’occasion de construire un projet global aux retentissements forts pour tout le territoire : politique d’installation agricole, construction d’une légumerie automatisée qui pourrait servir à toute la restauration collective, etc. Avec 5 ou 6 maraîchers, on pourrait profiter d’une ceinture verte autour de la ville. Demain, ces producteurs seraient à même de fournir une bonne partie de l’alimentation des Tourangeaux. »

>> ENQUÊTE SUR LES CANTINES SCOLAIRES A TOURS. A lire par ici ! <<