L’Expérience interdite : un remake bien plat

Cette semaine, sort en salles L’Expérience interdite. Ce remake du film signé Joel Schumacher (1990) tombe vite à plat, incapable de ressusciter l’esprit de la version d’origine.

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Les studios hollywoodiens ont une fâcheuse tendance. C’est celle de pondre à foison des remakes d’à peu près tout et n’importe quoi. Rebelote ce mois-ci avec l’inutile resucée du Flatliners daté de 1990.
Près de 30 ans plus tard, c’est Niels Arden Oplev, auteur du film Millénium, qui s’y colle, proposant sa nouvelle version de l’Expérience interdite, récit d’étudiants en médecine qui testent sur eux-mêmes de mini arrêts cardiaques, afin de faire l’expérience de mort imminente et découvrir ce qu’il se passe dans l’au-delà.

De ce merveilleux postulat de départ, le film d’origine offrait un moment alliant science, surnaturel et frissons avec brio. Pour ce remake, massacré par ailleurs par la critique internationale, Niels Arden Oplev a bien du mal à s’en sortir. L’exercice est vain, le scénario mécanique, l’ennui guette dès la fin du premier acte et le réalisateur peine à ressusciter correctement l’esprit originel. Exploitant ses thèmes avec difficulté, la nouvelle mouture tourne en rond. Fonctionnant sur un schéma redondant, elle s’enferme rapidement et perd toute sa magie.
Et, pire encore, vire au ridicule quand elle s’essaye à l’horreur, via des procédés éventés et clichés (ah, le coup du cadavre dans la baignoire).

Si le casting tente de s’en sortir dignement (Nina Dobrev notamment) et que l’univers médical est bien dépeint (teintes artificielles et photographie froide), ce Flatliners de 2017 reste plutôt pauvre et aseptisé face à son modèle. Difficile, donc, de séduire les nostalgiques du premier film… Mais aussi les amateurs de fantastique qui auraient voulu se mettre sous la dent autre chose qu’une production neurasthénique ayant bien besoin d’un coup de défibrillateur.

Aurélien Germain

> Fantastique/Science-fiction, de Niels Arden Oplev (USA). Durée : 1 h 41. Avec Nina Dobrev, Diego Luna, Ellen Page…
> NOTE : 1,5/5 

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TOP 4 : enfance et remakes

Le casting de la nouvelle version du Roi Lion, prévue pour juillet 2019 par Disney, vient d’être révélé. Beyoncé prêtera bien sa voix à Nala pour ce live action. Voici d’autres projets qui détruiront (ou non) vos souvenirs d’enfance.

DUMBO

Sortie en France prévue le 29 mars 2019 (en même temps qu’aux States). Et ce sera Tim Burton, qui a déjà réalisé Alice aux Pays des Merveilles qui va s’asseoir dans le fauteuil du réalisateur. On ne sait pas encore qui jouera Dumbo, des idées ?
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MULAN

« Comme un homme… » Si vous connaissez la suite, c’est que vous êtes fan de l’héroïne chinoise. Mulan prendra vie le 31 octobre 2019, dans une version annoncée plus adulte et sans chanson selon sa réalisatrice Niki Caro. What ?!

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ALADDIN

Le tournage a déjà commencé. Près de Londres, se sont réunis le génie Will Smith, le voleur amoureux Mena Massoud et la princesse Naomi Scott. Un rêve bleu réalisé par Guy Ritchie. De Snatch à Aladdin, il n’y a qu’un tapis.

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LA PETITE SIRÈNE

Un autre classique de la bande à Mickey. Il n’y aura d’ailleurs pas un, mais deux films. Universal était aussi sur le doss’ et va prochainement sortir sa version du conte danois. Poppy Drayton devrait même parler sous l’eau.
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Ben-Hur : inutile remake

Un énième remake qui voit le jour ? D’un film mythique de surcroît ? Le pari de la Paramount était bien trop risqué : Ben-Hur version 2016 mord la poussière et c’est bien dommage…

PAUSE_CINE
Tmv n’a pas aimé mon film ?! A L’ATTAAAAQUE !

Une seule question : Pourquoi ? Pourquoi se lancer dans un énième remake du mythique Ben-Hur ? Une sixième adaptation qui prouve une nouvelle fois qu’Hollywood tape dans de bêtes resucées pour espérer engranger un max de dollars… ou qui montre l’indigence scénaristique plombant le cinéma ? Car soyons clairs, il est difficile – impossible ? – d’égaler la version culte de 1959, signée William Wyler avec Charlton Heston.

C’est ce qu’essaie Timur Bekmambetov, connu pour son Abraham Lincoln chasseur de vampires, dans cette version 2016 de Ben-Hur. Le cinéaste agit en élève consciencieux. Respectueux, même. Il récite sa leçon, remplit le cahier des charges. Loin d’être le désastre annoncé par la critique américaine qui l’a étrillé, Ben-Hur fonctionne dans ses grandes lignes. À ce titre, la célèbre séquence de course de chars est à la hauteur et l’ensemble est loin d’être honteux.
S’il est vrai que, là où le chef d’oeuvre de 1959 brillait par ses décors monumentaux et grandioses, la version contemporaine mord la poussière en jouant trop sur les images de synthèse et le numérique sans âme (fâcheuse manie). Côté casting, si celui-ci tient à peu près la route, il peine à aussi à tenir la comparaison face à l’originel. Et que dire de la guest-star Morgan Freeman, affublé de dreadlocks ridicules…

Des qualités et des défauts, certes. Mais pendant deux heures, Ben-Hur souffre donc de ce sentiment de déjà-vu… en moins bien. C’est furieux et bien chorégraphié, mais le film de Bekmambetov renvoie toujours à cette impression de simple redite de classique, sans grand intérêt. Le public n’est pas dupe. Outre-Atlantique, il a boudé ce manque d’imagination. Résultat ? Un maxi-flop. Allez Hollywood, arrête ton char maintenant…

Peplum, de Timur Bekmambetov (USA). Durée : 2 h 04. Avec Jack Huston, Morgan Freeman, Nazanin Boniadi…
NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ONelcFkRKLI[/youtube]