Ninja Turtles 2 : Megan Fox, tortues et pizzas

Ce qui est sûr, c’est que cette suite de Ninja Turtles est un poil plus réussie (d’un côté, ce n’était pas dur). Pour le reste, seuls les fans aimeront. Et encore… RrrrZZzz…

La Belle et les bêtes.

On ne misait pas grand-chose sur cet épisode 2 des Tortues Ninja, suite à la catastrophe de 2014, enfantée par Jonathan Liebesman et produite par Michael Bay. En 2016, mister Bay reste, mais c’est au tour du quasi-inconnu Dave Green de passer à la réalisation. Le cinéaste ressuscite nos tortues fans de pizza dans une suite un poil plus sympathique que le premier opus.

Cette fois, les quatre frères doivent prendre le risque de se montrer au grand jour. En effet, leur ennemi juré Shredder s’est évadé de prison, aidé par un savant fou et de Rocksteady et Bebop, deux débilos ultra-violents. Sans compter Krang, sorte d’alien mi-cervelle mi-chewing gum recraché, décidé à dézinguer la planète. Clairement pensé comme un produit sans prise de tête, ce gros bonbon qu’est Ninja Turtles 2 va, durant près de deux longues heures, enquiller les moments d’action dans un rythme effréné.
Cela dit, emballé dans un script qu’aurait pu écrire un enfant de 3 ans sous sédatif, Ninja Turtles 2 frôle souvent le ridicule. Pour un résultat cartoonesque, s’adressant au jeune public et aux nostalgiques du dessin-animé, le film a beau caractériser correctement ses tortues et faire sourire, il cède souvent à la facilité.
Et les personnages secondaires n’aident pas. Si les mâles en rut jubileront à l’idée de voir une Megan Fox toujours sexy mais aussi utile qu’un slip dans un camp naturiste, les autres soupireront face à un Stephen Amell transparent ou des Bebop et Rocksteady prometteurs mais presque consternants.

Finalement, dans ce déluge d’effets spéciaux baveux et cette surenchère visuelle et sonore, ce blockbuster sort la tête de l’eau uniquement grâce à son humour décomplexé et sa nostalgie des années 80. Bref, un 2e épisode entre le gros divertissement esthétiquement laid et la madeleine de Proust poussive. Vivement le troisième…

> Action, de Dave Green (USA). Durée : 1 h 52. Avec Megan Fox, Stephen Amell, Brian Tee…
> NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1yGeuHNqr1E[/youtube]

Tortues Ninja retourne sa carapace

Le bon gros blockbuster de la semaine qui essaye de revenir à ses origines. Une tentative louable mais vite avortée.

CINE_PAP_NINJA

Première séquence et premiers espoirs. Ceux de retrouver un film qui se plongerait dans le côté obscur de la franchise. Un long-métrage qui remettrait enfin les Tortues Ninja sur la piste des séries « plus profondes qu’elles en ont l’air » (Batman, Superman, X-men, Sin City…). Alors on apprécie ces dessins esquissés à la va-vite. Images d’égouts en noir et blanc et d’un New York vicié où apparaissent les silhouettes grossières de ces combattants tortues, symboles de notre envie d’anthropomorphisme.

Cet incipit cinématographique, qui vaut largement le reste du film, a cela de mémorable qu’il aurait pu propulser les Tortues Ninja dans ses origines. Il injecte de la noirceur dans un pitch qui se répète depuis 30 ans : quatre tortues transformées sous l’effet d’une drogue deviennent des ninjas redoutables grâce aux enseignements de leur maître rat, Splinter. Noms de légende façon Renaissance, elles se font appeler Donatello, Michelangelo, Leonardo et Raphael. Les Tortues Ninja n’ont pas toujours été cette machine à cash formidable. Leurs auteurs, Kevin Eastman et Peter Laid, ont d’abord imaginé cette histoire loufoque comme un pastiche des comics de l’époque. Daredevil, Batman, Ronin… Sorti en 1984, en pleine refondation des comics par des légendes comme Frank Miller, le premier tome des Tortues Ninja devait être le seul à paraître. Sombre, violent, absurde, tordu, il offrait un vent de fraîcheur dans les comics de l’époque, tournés vers leur passage au monde des adultes. Mais le sort en a voulu autrement. Le succès arrivant, les Tortues Ninja ont rapidement été propulsées dans le monde des séries grand public et consensuelles.

Ce film est une tentative incomplète. Tortues Ninja ne se réinvente pas, peine à trouver son public. S’adresser aux fans de la première heure ? Intéresser un publ i c adulte ? Rendre joyeux les moins de 10 ans ? Ce qu’il y a de tragique dans ce film, c’est cette volonté trop vite étouffée, ce manque de courage. Car après les cinq premières minutes, le film plonge dans les affres des blockbusters sans valeur ajoutée. Le scénario n’a aucune profondeur, le méchant samouraï Shredder n’incarne rien, l’intrigue se noie dans les effets spéciaux. Si le réalisateur, Jonathan Liebsman, parvient à se raccrocher aux prémices du mythe (cet amour des tortues pour le hip-hop, la vénération des pizzas), les grosses ficelles annihilent toute tentative audacieuse. Alors on rit à certaines blagues absurdes, à la session beatbox dans l’ascenseur, on se laisse avoir par les explosions et les effets spéciaux (Michael Bay est producteur, coïncidence ?). Mais la déception de cet échec laisse un goût amer. Comme une mauvaise pizza laissée dans le frigo trop longtemps.

NOTE : *

*************************************
TOUJOURS EN SALLE
*************************************
THE TRIBE ****
Étonnant, ce film de Slaboshpytskiy : tourné en langage des signes, sans sous-titres, ni musique… Pourtant, The Tribe est l’une des plus grosses claques de la décennie. On y suit un jeune timide, débarqué dans un pensionnat, où prostitution et racket tournent à plein régime. Lui-même va basculer dans la violence. The Tribe est une expérience inouïe, difficile. Les plans-séquences s’étirent et asphyxient le spectateur devant cette sexualité et cette violence froide. Après un dernier acte terrifiant, on en sort bouche bée… A.G.

LOU ! JOURNAL INFIME ***
Adapté de la BD à succès, Lou ! dessine le quotidien d’une petite ado rêveuse et créative et de sa mère, éternelle gamine coincée entre sa mélancolie et ses jeux vidéos. Ce gros bonbon sucré vaut pour son esthétisme proche d’un Gondry et son travail sur les décors. Si Lola Lasseron est la révélation du film, la galerie des seconds personnages est trop bancale et pas assez exploitée. Il reste tout de même cette douce poésie qui fait de Lou ! un moment franchement agréable. A.G.

TU VEUX OU TU VEUX PAS ? **
Lambert est un ancien sex addict. Devenu conseiller conjugal, il tombe sur Judith, une assistante nymphomane. Pour séduire Lambert, Judith sort le grand jeu : les moues, les clins d’oeil suggestifs, les pulls déboutonnés. Lambert, les nerfs en compote, pourra-t-il résister aux avances d’une bombasse déchaînée ? Le duo Patrick Bruel et Sophie Marceau pétille dans cette comédie de Tonie Marshall qui ne tombe jamais dans la vulgarité. Un joli mélange entre comédie de boulevard et comédie romantique US. E.S

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime