Giacometti : the final portrait

Stanley Tucci revient à la réalisation en signant un biopic pas comme les autres avec Giacometti : the final portrait.

PAUSE_CINE

C’est un biopic à l’approche originale que propose Stanley Tucci avec Giacometti : the final portrait. Loin de retracer la vie et l’oeuvre d’Alberto Giacometti, le cinéaste plonge ici le spectateur dans un quasi huis-clos situé dans son atelier, où l’artiste a peint, dans les années 60, son ami James Lord, un Américain devenu son modèle.

Stanley Tucci prend le parti-pris de rester en surface, de retranscrire cette sorte de jeu du chat et de la souris, où James Lord ne cesse de repousser son retour à New York malgré son impatience, face à un peintre aussi incontrôlable que perfectionniste.
Son film est un face-à-face, un amas d’échanges : on ne sort pas beaucoup de l’atelier terne et poussiéreux (bien rendu par sa photographie grisâtre) de Giacometti.

Les rares excursions à l’extérieur sont surtout l’occasion de bavardages sur la vie et l’art. C’est donc tout de même rapidement redondant, tant dans la structure filmique, la linéarité du récit que l’enrobage sonore.

Cependant, le réalisateur a la bonne idée d’instiller une dose de comique de répétition à ce biopic pas comme les autres. Giacometti y apparaît alors comme un artiste un peu fou, torturé, enquillant clope sur clope, éternel insatisfait jurant à coup de « fuck » tonitruants, point névralgique entre son galeriste, son frère, sa femme, sa maîtresse et… son goût pour les prostituées.
Il est ainsi magistralement interprété par Geoffrey Rush, parfait avec son jeu haut en couleurs, truculent dans sa performance presque théâtrale.
C’est d’ailleurs lui qui porte le film à bout de bras, une réflexion sur la création qui manque toutefois suffisamment de souffle et de substance pour en faire une oeuvre marquante et durable.

> Biopic, de Stanley Tucci (GB/France). Avec Geoffrey Rush, Armie Hammer, Sylvie Testud, Clémence Poésy…
> NOTE : 3/5