Capitaine Superslip, vraiment cartoonesque

Véritable institution aux Etats-Unis, les aventures de Capitaine Superslip (oui, oui) débarquent en France sur grand écran.

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Un grassouillet chauve portant un slip gigantesque. « 50 % héros, 100 % coton » trônant sur l’affiche. Le visuel de Capitaine SuperSlip a de quoi… intriguer, dirons-nous !

De base, Capitaine Superslip (Captain Underpants en VO) est une institution outre-Atlantique. Les gamins américains raffolent de ces bouquins, devenus best-sellers écoulés par millions aux États-Unis. Phénomène quasi inconnu chez nous, son adaptation ciné débarque sur nos écrans avec un argument béton pour le public : ici, c’est du made in Dreamworks.

L’histoire est bête comme chou mais va pourtant offrir un récit efficace au possible : George et Harold, deux élèves en CM1, ont créé un personnage de comic book, Capitaine Superslip. Celui-ci va accidentellement prendre vie dans le corps de leur proviseur acariâtre qui ne souhaite qu’une chose : séparer ce duo de meilleurs amis.

Du début à la fin, le film de David Soren s’assume comme un délire régressif, par son humour bas du front (rien que le nom du grand méchant que nous ne dévoilerons pas…) et son côté cartoonesque. Déjanté, puisant dans le registre de l’absurde, Capitaine Superslip ne souffre d’aucun temps mort et fait en plus preuve d’une créativité sans faille.
En croquant par ailleurs des personnages follement attachants, Soren parvient à nous embarquer dans son univers et réussit le délicat exercice de draguer le public familial dans son entièreté, enfants et parents, malgré son côté potache.

S’il n’hésite pas à balancer quelques piques bien senties au monde de l’enseignement, Capitaine Superslip propose surtout une jolie philosophie sur l’amitié et le pouvoir du rire et de l’imaginaire. Un petit film rigolo, détendu du slip, mais qui en a dans la pantalon. –

Aurélien Germain

> Film d’animation de David Soren (USA). Durée : 1 h 29.
> NOTE : 3,5/5

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Kung Fu Panda 3 : triplé gagnant

Le gros panda empoté et un peu maladroit est de re-retour ! Un Kung Fu Panda 3 hilarant et de toute beauté.

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Kung fu panda 3 devait d’abord sortir le 23 décembre 2015… Pile pendant la période du nouvel épisode de Star Wars. Histoire d’éviter de se prendre un uppercut du mastodonte, les studios ont finalement décidé de décaler leurs pandas à la fin janvier outre-Atlantique et fin mars en France.

Une attente qui valait le coup : car quel plaisir de voir que, parfois, les franchises réussissent à viser juste quand elles se donnent la peine de se creuser la tête et se réinventer. Là où Kung Fu Panda 3 brille, c’est dans son inventivité, sa créativité.
Emballé dans une ambiance asiatique ultra-colorée (cette dominance de vert !), le nouveau Dreamworks a soigné son graphisme à la perfection. Souci du détail, découpage de l’écran en trois bandes lors de certaines scènes, animation passant brillamment de la 2D à la 3D… tout y est techniquement irréprochable (les expressions faciales sont hallucinantes de réalisme) et enrobé de dialogues exquis et hilarants.

Kung Fu Panda 3 est drôle. Très drôle. Partant d’un pitch simple (Po retrouve son père disparu et va apprendre à être un vrai panda, pendant que le maléfique Kaï s’attaque aux maîtres du kung-fu), le film enchaîne les gags (de quoi rattraper certains bavardages). Il mélange combats, action, émotion et séquences poilantes. Une fois encore, la sympathie que procure Po, ce panda maladroit et empoté, y est pour beaucoup. Et ce, même si la morale du film a parfois tendance à être surlignée jusqu’à l’indigestion.

En occultant un méchant pas assez développé et quelques personnages secondaires qui auraient mérité un meilleur traitement, Kung Fun Panda 3 reste tout de même un divertissement délicieux, aussi bien destiné aux enfants qu’aux plus grands.

Aurélien Germain

Film d’animation, de Jennifer Yuh et Alessandro Carloni (Etats-Unis). Durée : 1 h 34. Avec les voix françaises de Manu Payet et Pierre Arditi…
NOTE : 3,5/5

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Dragon 2 : la bonne suite

La suite du film d’animation sur les dragons se tient, malgré quelques faiblesses dans le scénario.

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Harold a bien grandi depuis le premier volet de Dragons (How To Train Your Dragon, en version originale). Toujours accompagné de son fidèle compagnon Krokmou, le garçon, qui est devenu un homme, poursuit ses aventures dans ce second opus, où il explore de nouveaux horizons. L’île est désormais peuplée de nombreux dragons. Tout se passe pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Jusqu’à ce que notre duo de héros se retrouve au coeur d’un conflit qui menace à la fois les hommes et les dragons. Harold et Krokmou vont devoir se battre pour défendre leurs valeurs et préserver le destin des deux espèces. Le spectateur découvre un héros soumis à de nouveaux choix, à de nouvelles émotions. Le piège de l’épisode 2 est évité. Le scénario est rythmé, les dialogues tantôt hilarants tantôt touchants, le casting alléchant.
Dans la version originale, la liste d’acteurs ayant prêté leur voix aux personnages est digne des plus grands blockbusters hollywoodiens : Cate Blanchet, Gerard Butler, Jonah Hill. Excusez du peu. Encore une fois chez Dreamworks, le travail est soigné et les animations éblouissantes compensent les quelques longueurs ressenties pendant les scènes d’émotion. Contrairement à d’autres productions pour lesquelles elle est obsolète, la 3D apporte ici un vrai plus pour l’immersion du spectateur lors des scènes de vol à dos de dragons.
On appréciera également la finesse des détails, qui souligne le perfectionnisme de Dean DeBlois et son équipe. Le réalisateur a, par ailleurs, salué ses pairs au travers de quelques clins d’oeil à d’autres productions hollywoodiennes. Le Seigneur des Anneaux, Avatar ou encore Harry Potter ont été autant d’influences évidentes à Dragons 2. Tant sur le plan visuel que sur celui du récit d’ailleurs, qui aborde avec brio les thèmes de la famille, de la solidarité, de l’amitié, de l’amour et du courage. C’est d’ailleurs en ce sens que ce Dragons 2 est susceptible de séduire à la fois les plus petits et leurs parents, tant l’histoire se démarque du commun des films d’animation, par une maturité trop souvent absente dans les films d’animation et par une profondeur inhabituelle. Un troisième opus est d’ores et déjà prévu, Dean DeBlois ne comptant pas s’arrêter là. Petit conseil pour profiter pleinement de ce Dragons 2, regardez le premier volet en amont. Les progrès réalisés pour cette suite n’en seront que plus appréciés.

Turbo, coquille à moitié pleine

Un film d’animation en 3D drôle et efficace, mais un peu trop sur la pédale de frein côté narration.

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Après l’excellent Les Croods sorti en avril, le studio DreamWorks continue sur son rythme effréné à proposer des films d’animation tous les quatre matins. Point trop n’en faut, comme dirait l’autre ? Turbo raconte la vie de Théo, un escargot anticonformiste et impopulaire, au quotidien monotone qui ne rêve que de vitesse. Suite à un accident, sa coquille se transforme en moteur digne d’une Lamborghini et — devenu Turbo — le gastéropode décide d’affronter un champion lors d’une course automobile. Le scénario a beau ne pas être des plus originaux (mais il faut bien combattre le géant studio Pixar et ses Cars ou Monstres Academy…), le réalisateur David Soren a réussi à en faire un film sympathique, en premier lieu grâce à ses personnages attachants. Turbo, Will Flash ou encore le cocasse L’Ombre Blanche, toutes les personnalités des escargots sont travaillées et bien dessinées, servies, en plus, par une animation soignée.
Blagues redondantes
Il suffit de voir l’effort sur les couleurs (les tons sombres dans le monde humain et l’esthétique colorée du monde végétal/animal) ou la course à Indianapolis. Le film repose aussi sur un humour efficace, sans être hilarant, aussi bien sur les petits que sur les grands. Dommage cependant que Turbo n’enclenche jamais la troisième et reste relativement sage, alors qu’il aurait pu être totalement déjanté (à en voir la galerie des personnages secondaires). Les blagues et jeux de mots parfois redondants des escargots auraient mérité un petit coup de turbo (vous voyez, nous aussi on peut le faire). Il aurait fallu pousser le délire jusqu’au bout et peut-être dépasser la recette bateau et éculée des films d’animation : humour pour adultes et enfants, un passage touchant, le combat looser/ winner… « Qui ne tente rien ne risque rien », dit un moment un escargot peureux dans le film. Applicable à Turbo ?
Note : deux étoiles