Les rues de Tours se féminisent

#EPJTMV Des femmes, à Tours, il y en a beaucoup. Des rues portant les noms de femmes, en revanche, beaucoup moins. La municipalité cherche cependant à atténuer ce manque de visibilité dans l’espace public.

À Tours, il y a des femmes. Cette nouvelle, qui ne surprendra pas les plus observateurs de nos lecteurs, implique qu’on en croise souvent dans la rue. Pourtant, en 2020, moins de 5 % de ces mêmes rues portaient le nom de femmes.

La municipalité actuelle, consciente que ce pourcentage est loin d’être paritaire, s’est engagée à féminiser les noms des lieux publics. La consultation citoyenne « La rue est aussi à nous » a permis de déterminer une liste de 50 noms de femmes à utiliser pour nommer les nouvelles voies de la ville. Dernière étape en date, franchie fin décembre, avec la désignation de 6 nouveaux lieux publics portant le nom de femmes (voir carte).

Ces rues n’existent pas encore et seront nommées lorsqu’elles seront créées. D’autres viendront, puisque c’est un projet à long terme de la mairie. On y va lentement mais sûrement. Depuis 2020, 42 lieux publics ont été baptisés avec le nom de femmes illustres. C’est une augmentation de 60 % des rues portant le nom de personnalités féminines à Tours.

L’objectif est de rendre les femmes plus visibles au sein de l’espace public. Christophe Dupin, adjoint au maire, tient beaucoup à cette mesure symbolique : « Nous allons continuer : il reste trois ans de mandat. C’est une dynamique qu’il faut prolonger. Nous devons poursuivre cet effort afin de mettre les femmes plus à l’honneur. » Seul reproche fait par certains : pas assez de Tourangelles parmi les récentes nominées.

Noé GUIBERT, journaliste en formation à l’EPJT

Les chauves-souris de Tours, ces bienfaitrices mal considérées

#EPJTMV À Tours, on aime les chauves-souris. Et si vous voulez leur rendre ce qu’elles nous donnent, il existe des moyens d’en prendre soin.

Nombreux sont ceux prêts à accueillir chez eux Robert Pattinson. Mais qu’en est-il d’un Grand rhinolophe ? Ce dernier, comme tous ses camarades, a beaucoup à vous offrir. Les chauves-souris dévorent notamment les moustiques qui vous harcèlent. Les Tourangeaux ont visiblement bien compris l’importance de ces mammifères nocturnes puisqu’ils ont voté pour la mise en place de nichoirs à chauves-souris dans le quartier Velpeau.

Ce projet, porté par un particulier, fait partie des lauréats du budget participatif 2023 de la Ville de Tours. Amélie Beillard est chiroptérologue (en gros : elle est sacrément calée en chauves-souris) à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) du Centre-Val de Loire. Elle explique : « La Ville de Tours commence à se rendre compte des enjeux autour de la présence de chauves-souris. Mais il reste beaucoup de choses à faire, sur la pollution lumineuse notamment. »

Les chauves-souris : un enjeu de la rénovation énergétique

À Tours, certaines espèces trouvent un gîte dans les barres d’immeubles. Comme les amateurs de BTP – ils sont nombreux sur cette page – elles ont un faible pour les joints de dilatation. La protection des chauves-souris est donc un enjeu méconnu de la rénovation énergétique des bâtiments. Les rénover ou les détruire risquerait d’anéantir les colonies qui y vivent. La LPO (qui, comme son nom ne l’indique pas, protège la nature dans sa globalité) souhaite que ce problème soit mieux considéré.

Au niveau national, Vigie-Nature a constaté le déclin de plusieurs populations de chauves- souris. Parmi les plus alarmantes, une baisse de 88 % du nombre de Noctules communes. Les causes sont multiples : les éoliennes, la déforestation ou encore l’utilisation de pesticides font des ravages. Les chauves-souris sont donc suffisamment malheureuses comme ça, alors soyons sympas avec elles.

Une coloc avec Batman

Si ces animaux décident de squatter chez vous, soyez flattés, c’est que l’on doit s’y sentir bien. Le mieux à faire, c’est de les laisser faire leur vie. Vous pouvez même récupérer leurs excréments, aussi appelés guano, et les mettre sur vos plans de tomates : c’est un super engrais. « Avoir des chauves-souris chez soi, en général, ça se passe très bien. Mais si ça n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à une association spécialisée. » rappelle Amélie Beillard. Si vous êtes fan de Batman, vous pouvez même disposer des refuges à chauves-souris sur les murs de votre maison. Ils seront bien utiles si elles ne trouvent pas d’autres abris.

Pour les hypocondriaques, enfin, sachez que les chauves-souris françaises sont porteuses de coronavirus depuis plusieurs milliers d’années et ne l’ont jamais transmis à l’Homme. Si notre bon vieux Covid-19 provient d’une chauve-souris (à tmv, on n’en sait rien), ce n’est certainement pas d’une petite Pipistrelle de Kuhl toute mignonne. Et puisqu’on est là pour vous rassurer, sachez qu’elle ne boira pas non plus votre sang (promis).

Noé GUIBERT, journaliste en formation à l’EPJT
Photo : Pipistrelle de Kuhl ©Natacha Griffaut

Oups, j’ai raté l’arche : en attendant le déluge

Il n’y a pas que Pixar dans la vie. La preuve avec cette petite production européenne sans grande prétention, mais plutôt sympathique.

Oups j'ai raté l'arche

Pas si simple, pour les petits, de se frayer un chemin parmi les grands. C’est un peu le cas de cette production européenne, coincée entre les sorties hivernales de blockbusters (Star Wars, c’est de toi qu’on parle) et l’esprit Pixar qui flotte forcément dès lors qu’il s’agit d’un film d’animation.

Pourtant, Oups, j’ai raté l’arche tente tant bien que mal de se faire sa place. Et réussit à proposer une alternative sympathique aux gros produits du moment. Dans cette bobine signée Toby Genkel, la fin du monde est proche et le grand Déluge arrive. Les animaux sont donc invités à embarquer dans une arche… sauf Dave et son fils Finny, des créatures étranges nommées Nestrians, qui vont alors tenter de s’incruster. Aidés par deux farouches Grymps, Hazel et sa fille Leah, ils embarquent discrètement. Mais Finny et Leah vont tomber de l’arche et devoir survivre dans un monde hostile.

Gros bonbon visuel (les animaux sont tout aussi colorés et flashy que les décors), cette fable mignonnette et sans prétention parvient à insuffler sans souci ses messages (l’union fait la force et il faut accepter les différences).
Classique certes, mais efficace pour le public auquel il s’adresse particulièrement : les jeunes enfants. Contrairement à eux, les parents pourront toutefois regretter le rythme monocorde et le peu d’audace dans l’humour ou même l’émotion. Idem pour le « méchant » du film, peu adéquat et mal traité pour ce genre de cinéma. Oups, j’ai raté l’arche a beau égréner les obstacles attendus, quelques jolis moments surprenants sont au programme. Il réussit à embarquer dans un scénario à double quête et une agréable aventure.

Aurélien Germain

Film d’animation (Allemagne, Irlande, Belgique, Luxembourg). Durée : 1 h 26. De Toby Genkel.
NOTE : 3/5

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