Deadpool : torgnoles, WTF et super-héros

Anti-héros au possible, humour salace, bastonnades bien gores : l’attendu Deadpool est enfin au ciné. Alors, verdict ?

Deadpool
Deadpool, posey mais pas dans son canapey.

Deadpool  Enfin, le voilà ! Ultra-attendu, « rated-R » aux States (interdit aux moins de 17 ans, car jugé trop violent), le fameux Deadpool débarque enfin sur les écrans. Et qu’on se le dise tout de suite, les yeux dans les yeux (oui, oui, c’est à vous que je parle) : Deadpool fait un bien fou. Encore plus dans l’univers trop aseptisé des dernières prod’ Marvel qui, soyons sincères, étaient bien fades et lisses.

Deadpool, donc, c’est l’anti-héros atypique de l’univers Marvel. À la base, un mercenaire nommé Wade Wilson qui, bien heureux dans son quotidien de parties de jambes en l’air avec sa chérie ex-péripatéticienne, apprend un jour qu’il un cancer. Il tente donc une expérimentation proposée par un monsieur qui ne met pas franchement en confiance… et devient Deadpool, superhéros bad-ass à l’humour noir et salace. Décidé à se venger, il va alors se mettre traquer l’homme qui l’a défiguré à vie…

Et c’est parti pour 1 h 48 de gros délire. Parce que Deadpool, c’est ça : un gros majeur tendu, un WTF permanent. Entre apartés à son spectateur (un poil trop rares cependant) et bastonnades sanguinolentes, le super-héros (joué par un Ryan Reynolds coolos et à l’aise) enquille gore, fun et irrévérence à un rythme survitaminé.
Dans une avalanche de vannes foireuses (le film est à voir en VO sous-titrée, impérativement !), de clins d’oeil délirants et de grand n’importe quoi (un super-héros avec un sac Hello Kitty rempli de kalach’), la bobine du réalisateur Tim Miller fait plaisir, car elle ne se prend pas au sérieux. Il suffit de voir ces moqueries en cascade ; l’acteur, lui-même, prenant malin plaisir à vanner son flop Green Lantern par exemple. À condition d’accepter de jouer le jeu de la surenchère, le spectateur – et surtout fan de comics – saura apprécier le mélange humour gras / action-torgnole-gore.

Politiquement incorrect mais aussi ultra-calculé (on reste dans une pelloche co-produite par la Fox), cette ode aux répliques cinglantes, à la bastonnade de super-héros et à la saturation du « fuck » (essayez de compter le nombre de fois qu’il est prononcé !) est un « putain » de bon divertissement. Et qui fait du bien au slip de Marvel.

> Action, comédie (Etats-Unis), de Tim Miller. Durée : 1 h 48. Avec  Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein…
> NOTE : 4/5  

PS : n’oubliez pas de rester jusqu’à la fin du générique…

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Les Nouveaux Héros : héroïque et fantastique

En draguant un public un poil différent, le nouveau Disney mélange les influences du comics américain et du manga japonais.

les nouveaux héros
Suite au rachat de Marvel Entertainment par la Walt Disney Company, on attendait de pied ferme cette nouvelle production. D’autant qu’après le carton de La Reine des neiges, la firme aux grandes oreilles souhaitait sortir un film d’animation moins policé, plus orienté action. Pour ce faire, les studios Disney ont décidé d’adapter (très librement…) Big Hero 6, un comics Marvel quasi inconnu.
Soit l’histoire d’Hiro, un petit génie de la robotique, qui découvre qu’un criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Il va tout faire pour sauver la population, aidé de Baymax, un robot infirmier, et de ses compagnons qu’il transforme en super-héros high-tech.

Signé des surdoués de l’animation, Don Hall et Chris Williams, Les Nouveaux Héros, gros bonbon geek coloré évoquant à la fois Là-haut et Les Indestructibles, réussit parfaitement sa mission. En croisant le côté Marvel (pour l’action, l’humour désopilant et le gros méchant bien sombre) à l’esprit Disney (pour l’émotion et le mignon-tout-plein), il en résulte un film hybride, brillant et excitant.
Visuellement splendide et très technique, Les Nouveaux Héros permet de plonger dans une ville fictive, San Fransokyo, mélange de San Francisco et Tokyo : en témoignent un Golden Gate japonisé ou encore des rues en descente typiques composées de cerisiers japonais… Le travail sur la ville, exceptionnel, est stylisé avec justesse et finesse. Il reste néanmoins un peu trop survolé, alors qu’on aurait voulu s’y attarder.

Un reproche que l’on pourrait aussi faire à quelques personnages secondaires, sacrifiés et tout simplement zappés, tandis que d’autres sont remarquablement caractérisés. Reste que, parmi eux, se dégage un duo exceptionnel : le jeune Hiro se lie en effet d’amitié avec le gros Baymax. Un peu pataud, un peu bibendum et tout blanc, il est d’une simplicité déconcertante (une tête ovale, deux ronds noirs et un trait !). Tour à tour mignon, adorable, hilarant, touchant, et déjà culte, il est à lui seul la star, le centre du film. Personnage principal à part entière, il offre de nombreux comiques de situation et de répétition. Passant de gros doudou tout mou à karatéka supersonique, Baymax émerveille et surprend constamment. À chaque séquence.

Loin d’être original et toujours très manichéen (on reste dans du Disney…), Les Nouveaux Héros possède tout de même un charme indéniable. Le film développe une habile réflexion sur l’amitié, la confiance, mais aussi le deuil et la vengeance, sans jamais être moralisateur. Une petite perle d’humour et d’émotion qui séduit à merveille. Irrésistible.

Aurélien Germain
>>Film d’animation (USA). Durée : 1 h 42. De Don Hall et Chris Williams. Avec les voix françaises de Kyan Khojandi, Maxime Baudouin…
NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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FRANK ***
Attention ovni ! En apparence, ce pourrait être un road movie musical sur un groupe de musique mystérieuse, un peu pop et indépendante. Mais le doute s’immisce dans les plans prolongés, les dialogues écourtés trop tôt, les moments de flottement filmés par Lenny Abrahamson. Frank n’appartient à aucun genre : c’est une ode à la pensée libre, au chaos maîtrisé. Un film étrange et envoûtant où la musique sert de prétexte à l’explosion de la pensée déterministe et préfère la folie au rationalisme.
B.R.

HOPE ***
Chronique ordinaire d’un monde dirigé par la peur, Hope raconte les ghettos nigériens, camerounais… La route, aussi : interminable, les voyages en camions, les viols, la prostitution. Léonard et Hope se rencontrent sur le chemin de l’Europe. Compagnons d’espoir. Ce film cru n’explique rien de l’Afrique complexe, de ce couple improbable mais donne à voir cette violence brutale, universelle. Celle qui mène à la guerre ou à l’amour et parfois à la survivre. Hope remue les tripes. Profondément.
B.R.

LA NUIT AU MUSÉE 3 **
Intitulé Le Secret des pharaons, ce troisième épisode de La Nuit au musée clôt habilement et de justesse la saga. Ben Stiller y joue toujours Larry, gardien du musée, où les oeuvres prennent vie la nuit. Transposant son film à Londres, Shawn Levy jongle habilement entre fantastique et comédie et offre un épilogue sans surprise, mais divertissant. Il n’empêche que le casting reste toujours classieux, l’humour délicieusement absurde et certains effets visuels bluffants (la lithographie d’Escher).
A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #36

Au menu, cette semaine, du rock’n’ roll avec le nouveau Slash, mais aussi une BD délire Glory Owl et un DVD d’X-Men.

LE DVD
X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST
La dernière fournée X-Men débarque dans une édition limitée, avec boîtier métal comprenant le film en différents formats (3D active, 2D, UltraViolet…), mais radin côté bonus. Dommage, car ce Days of future past est un blockbuster d’envergure. Signé Bryan Singer, il envoie Wolverine dans le passé, pour changer le cours de l’Histoire. De la castagne aux stades qui volent dans les airs, un vrai bijou esthétique (l’ambiance vintage des 70’s par exemple), sombre et spectaculaire. A. G.

CHRONIQUE CDLE CD
SLASH – WORLD ON FIRE
Oh yeah, Slash, l’hyperactif au chapeau noir, ex-guitariste des Guns‘n’Roses, revient aux affaires ! Le pilier du rock‘n’roll offre avec cette offrande un concentré de groove, où riffs décapants et surpuissants (miam, ce Stone Blind !) et soli ravageurs se succèdent. Une fois de plus, Myles Kennedy qui l’accompagne au chant abat un travail phénoménal. Des arguments qui rattraperont le côté un poil répétitif de ce (trop ?) long album. Copieux, mais généreux. A. G.

LA BD
GLORY OWL
« On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », disait Desproges. C’est aussi ce qu’a dû se dire le trio Mandrill Johnson, Gad et Bathroom Quest. Publié dans un petit format par les éditions Même Pas Mal, leur strips en trois cases massacrent à tout va les travers de notre société et ne font pas dans la dentelle. Caustique, féroce, pire qu’un jeu de massacre, avec l’esprit d’Hara Kiri ! Les âmes sensibles s’abstiendront, les autres vont hurler de rire ! Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
DISNEY INFINITY 2.0 : MARVEL
Mélange de jeu vidéo et de figurines bien réelles, Disney Infinity revient sur consoles avec un jeu d’aventure et de plate-forme aux couleurs de Marvel. Vous avez gardé une âme d’enfant ? Votre petit frère a toujours rêvé de se glisser dans le costume de Spider-Man, Captain America ou Thor ? Alors, laissez-vous séduire par la nouvelle cash machine de Disney qui s’annonce comme la star des cours de récré.
+ 7 ans, PS3, PS4, Wii U, Xbox 360, Xbox One, 70 €.
L.Soon

 

 

Wolverine divertissant

Personnage clé des X Men et de Marvel, Wolverine sort les griffes et montre les crocs, dans cette version 3D. Agréable et divertissant, sans pour autant être renversant.

Wolverine, vous connaissez ? Vous savez, un des personnages phare des X Men, avec une barbe trop classe et de grandes griffes aux mains (impossible de se gratter la tête, quoi). Et Hugh Jackman, vous le remettez ? Le beau gosse qui fait craquer vos femmes, qui peut aussi bien jouer dans Les Misérables, Real Steel que dans une pub pour une boisson-qui-rafraichit-mais-qu-on-dira-pas-la-marque-à-part-que-c’est-fait-de-thé-et-que-c’est-glacé.
Bref, ces deux ingrédients font le nouveau Wolverine. Sous-intitulé « le combat de l’immortel », le film de James Mangold (réalisateur de Walk The Line, l’un des meilleurs films au monde) emmène Wolverine au Japon pour bastonner plein de monsieurs, tout en étant pour la première fois vulnérable (aussi bien physiquement qu’émotionnellement) et en se posant des questions sur son immortalité.
Un postulat de base classique qui, au final, pousse peut-être ce blockbuster à remplir le cahier des charges sans trop d’originalité. Pour autant, Mangold filme des scènes d’action impressionnantes (à voir absolument, ce duel sur un train à 500 à l’heure excellentissime) et arrive à y insuffler des touches d’humour très agréables et surprenantes (Hugh Jackman excelle d’ailleurs en pince-sans-rire). Ce qui permet de rendre l’univers Marvel très intéressant.
On reprochera cependant – et une nouvelle fois – à Wolverine sa transposition inutile au possible en 3D. Devenu monnaie courante désormais, le relief n’apporte ici aucun détail ou niveau de lecture supplémentaires et ne sert donc (une fois de plus…) qu’à soutirer quelques euros au spectateur.
Avouons quand même que malgré son inutilité, la 3D dans Wolverine reste vraiment belle et léchée (la scène d’ouverture possède une photographie admirable). Un énième blockbuster pour cet été (relisez donc le pourquoi du comment ici) agréable et plutôt pêchu, avec son lot de bonnes surprises. Et puis, rien que pour les très belles Svetlana Khodchenkova et Tao Okamoto, on a envie de sortir les griffes. Miaou.
Aurélien Germain
Wolverine-le-combat-de-limmortel-VF