Culture, tendances & web #42

Cette semaine, on vous parle de la nouvelle BD de LUZ, mais aussi du dernier album de Franck Carter & The Rattlesnakes. Sans oublier Johnny Depp et sa somme astronomique dépensée en vin, mais aussi le retour d’Il était une fois la vie.

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BRIDGET JONES BABY
C’est qu’on l’appréhendait, ce troisième volet des aventures de Bridget Jones. Ouf de soulagement : surpassant le 2e opus (ce n’était pas bien difficile…), Bridget Jones Baby se la joue triangle amoureux bien particulier et offre une comédie romantique aux dialogues ciselés et aux blagues qui font mouche. Reste tout de même le jeu faiblard et transparent de Renée Zellweger qui ne convainc guère ici. La version DVD permettra aux cinéphiles de piocher dans quelques bonus qui méritent un poil d’attention : notamment une fin alternative et, pour le reste, l’habituel bêtisier, les scènes coupées et un making of.
A.G.

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
FRANCK CARTER & THE RATTLESNAKES – MODERN RUIN
Chez nos amis british, Franck Carter (ex-Gallows) et sa bande cartonnent. En France, le succès est encore un peu timide, mais ce nouvel album pourrait changer la donne. Piochant dans un rock alternatif aux grosses guitares et au chant mélodique, Franck Carter & The Rattlesnakes offre ici un disque versatile, propret (un peu trop) tout en y ajoutant quelques touches punk bien senties. Consensuel dans sa première partie, Modern Ruin se lâche ensuite mais sans jamais totalement atteindre les hautes attentes qu’on avait de lui. Il en reste tout de même un album accessible sous des airs teigneux.
A.G.

TV
IL ÉTAIT UNE FOIS LA VIE, DE RETOUR
Dans les années 80, c’était THE moment : la série animée éducative « Il était une fois… la vie » (et son générique entêtant) reviendra en version restaurée et HD sur France 4, à partir du mois de mars. La maison de production Hello Maestro l’a annoncé sur son compte Facebook, en présentant les coulisses de cette seconde vie. Cette série, composée de 26 épisodes, expliquait aux enfants à l’époque, avec différentes métaphores (et un peu d’humour), le fonctionnement du corps humain.
A.G.

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MUSIQUE
STUPEFLIP STUPÉFIANT
Le groupe n’avait demandé que 40 000 € pour réaliser son prochain album. Finalement, la campagne de financement participatif des musiciens de Stupeflip a amassé plus de 420 000 € ! Plus de 10 000 contributeurs se sont manifestés. Ce nouveau disque, intitulé The Antidote, doit sortir le 3 mars 2017.
A.G.
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PAUSE_ECRANS_BDLA BD
PUPPY
Absent la mort dans l’âme du Festival d’Angoulême (et d’autres), LUZ n’en continue pas moins de s’exprimer à travers sa meilleur arme contre la connerie humaine : le dessin. Dans cette nouvelle BD, son trait est plein de mouvement, de fulgurances et empreint d’une esthétique entre Tim Burton et les comics strips US des années 50. Cette histoire sans paroles d’un petit chiot zombie qui se réveille en plein cimetière d’animaux vaut son pesant de croquettes. Avec son noir et blanc magnifique, des gags grotesques ou touchants, LUZ parvient sur 160 pages à tenir en haleine et faire sourire. Avec cet exercice de style, il s’affirme aussi comme un dessinateur aventureux et poétique dans un ultime pied de nez et une magnifique ode à la vie.
Hervé Bourit

Capture

TOP 4 des acteurs pas rentables

Comme chaque année, Forbes a livré son classement des acteurs les moins rentables, calculé à partir des salaires qu’ils ont touché pour les films sortis de juin 2015 à juin 2016. Voilà le top 4.

1. JOHNNY DEPP

Comme l’an dernier, Johnny Depp arrive en tête du classement. L’acteur rapporte 2,80 $ aux producteurs pour chaque dollar déboursé. Un retour sur investissement faible. Et son rôle dans Alice… n’y a rien changé.

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2. WILL SMITH

En rapportant 5 $ par dollar déboursé, Willou se vautre et squatte la deuxième place. Le bide du film Seul contre tous y est pour quelque chose. Et le classement ne comptabilise pas le carton Suicide Squad (sorti en août).

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3. CHANNING TATUM

Visiblement, Channing Tatum est aussi trop payé comparé à ce qu’il rapporte. Une troisième place pour le comédien, plombé par le flop intersidéral de Jupiter : Le Destin de l’univers… Magic Mike XXL ne le sauve pas non plus.

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4. WILL FERRELL

L’acteur déjanté n’avait clairement pas séduit dans le tristement pathétique Zoolander 2. Avec un ratio de 6,50 $ gagnés pour un dollar investi, Will Ferrell atterrit à la quatrième place. Au coude-à-coude avec George Clooney. What else ?
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TOP4 : Johnny Depp

À l’occasion de la sortie en DVD d’Alice de l’autre côté du miroir dans lequel il joue, retour en quatre anecdotes sur mister Johnny Depp, le chouchou de Tim Burton.

FAUSSE POUDRE

Dans Las Vegas Parano, Johnny Depp enquillait les rails de coke. Évidemment, la poudre blanche qu’il devait sniffer était en réalité du lait en poudre. Il a déclaré en avoir tellement ingéré qu’il aurait pu allaiter toute l’équipe.

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MON AMI MANSON

Johnny Depp, féru de guitare, est aussi un ami intime du rockeur Marilyn Manson. Les deux ont déjà collaboré sur des disques et joué ensemble sur scène. Manson l’a aussi défendu dans la presse, lors de l’affaire avec Amber Heard.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FlYH2UKus3I[/youtube]

DICAPRIO BIZUTÉ

Johnny Depp et Leonardo DiCaprio sur le tournage de Gilbert Grape (1993) ? « Je l’ai torturé. Vraiment. Il était toujours en train de parler de jeux vidéos », rappelle Depp, tandis que DiCaprio mendiait constamment des cigarettes.

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DRUGS & ROCK’N’ROLL

L’acteur a essayé à peu près toutes les drogues à 14 ans. Puis a failli mourir brûlé vif en essayant de cracher du feu. Enfin, lui et Kate Moss, en couple, ont causé 10 000 $ de dégâts dans une chambre d’hôtel au cours d’une dispute.
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Les Razzie Awards : le pire du pire

Chaque année, les Razzie Awards récompensent les pires acteurs, films, scénaristes et réalisateurs. Voilà quelques uns des nominés pour le cru 2016 : verdict des « gagnants » le 27 février !

50 NUANCES DE GREY

Nommée dans la catégorie pire film (entre autres !)
La bobine pseudo- SM a fait virevolter les culottes (ou pas), sans marquer le cinéma. Mais a rappelé qu’une partie de jambes en l’air sans fessée, c’était comme une raclette sans fromage.

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JOHNNY DEPP

Nommé dans la catégorie pire acteur, dans Charlie Mortdecai
L’un des pires échecs pour celui qui cachetonne pour des pubs Dior. Le flop du film l’a poussé à être considéré comme le comédien le moins bankable de 2015. #JeSuisJohnny.

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JENNIFER LOPEZ

Nommée dans la catégorie pire actrice, dans Un voisin trop parfait.
Dans ce thriller, l’actrice (chanteuse dans une autre dimension) de 46 ans faisait des galipettes avec un petit jeune. Un flop. Le public bouderait-il les cougars ?

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LES 4 FANTASTIQUES

Nommé dans la catégorie pire scénario.
Descendu par la critique et le public, ce reboot fait peine à voir. Victime de sa grosse baston avec les studios, le réalisateur Josh Trank vivrait désormais dans une grotte. Non, on déconne. Quoique.

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>>L’intégralité des nominations se retrouve sur le site d’Allocine !

Strictly Criminal : Johnny Depp et les mafieux

Vous en aviez marre de le voir cabotiner dans les Pirates des Caraïbes ? Revoilà un grand Johnny Depp, en forme, et métamorphosé dans un rôle de mafieux sans pitié. Vraiment criminel !

Strictly Criminal

Sur le papier, ce Strictly Criminal de Scott Cooper relevait de la gageure : un biopic lorgnant clairement sur le film de mafia et s’attaquant au personnage de James « Whitey » Bulger, gangster irlandais du South Boston des années 70, convaincu par un agent du FBI de collaborer pour éliminer la mafia italienne. En soit, une histoire vraie, des caïds et un thème déjà abordé par les maîtres Scorcese et Coppola. Dur.

Pourtant, le long-métrage de Cooper parvient à captiver, accumuler une pression qui ne cesse de gonfler durant deux heures. Il s’appuie sur un casting costaud, mené de main de maître par un Johnny Depp méconnaissable : totalement transformé, maquillé, arborant une dent pourrie, le crâne dégarni et les yeux bleus. Cantonné à des rôles plus que moyens, Depp revient par la grande porte. Offrant une performance forte, exercant un pouvoir d’attraction inconfortable (il est une véritable ordure), le Jack Sparrow cabotin de Pirates des Caraïbes s’offre ici une résurrection artistique.

Doté d’une mise en scène modeste et loin d’être tapageuse, Strictly Criminal n’use pas de psychologie. Se contente de suivre le destin de ce criminel qui détruit tout ce qui l’entoure. Sobre (trop classique ?), il filme les mafieux sans détour : laids, froids, sans pitié et uniquement régis par leur prospérité et leur survie.
Alors certes, on est loin des Infiltrés (James Bulger a largement inspiré le personnage de Scorcese). Il n’empêche : Strictly Criminal est un film de mafieux violent et réussi. Croquant l’alliance aberrante entre un roi de la pègre et le FBI avec brio, sans tomber dans le grotesque ou la pâle copie. Un film qui, à l’instar de son titre original (Black Mass), est une masse noire qui avance et vous happe.

Aurélien Germain

Policier (USA). Durée : 2 h 02. De Scott Cooper. Avec Johnny Depp, Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch…

NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=e_iTeNxCUcA[/youtube]

Transcendance : une belle surprise

Film d’anticipation philosophico-technologique sur la création d’une intelligence artificielle. Tout un programme. Mais un bon programme.

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Dieu : cette recherche d’une conscience omnipotente, omnisciente. Transcendance n’y va pas par quatre chemins et aborde LE sujet qui occupe l’humanité depuis… toujours. Oui, mais si d’un seul coup Dieu existait sous les traits d’un scientifique bienveillant introduit dans un super ordinateur ?
Un rayon de soleil, un tournesol, une goutte d’eau tombe lentement, Will et Evelyn dans leur jardin. Image d’Épinal. Le couple discute, l’heure tourne. Les deux scientifiques doivent présenter ce projet qui pourrait révolutionner le monde, la création d’une intelligence artificielle qui sauvera l’humanité. Mais l’attentat fomenté par un groupe terroriste, opposé à cette croyance dans les nouvelles technologies, va bouleverser la donne. Will, aux portes de la mort, va se sacrifier pour devenir cet esprit virtuel tout puissant, l’entité rêvée par les hommes depuis la nuit des temps.
Pour son premier film, Willy Pfister s’amuse, joue avec les codes de l’anticipation, fait des clins d’œil permanents aux Hal, ThX 138 et autres Gattaca. Ancien chef photo de Christopher Nolan, il ne renie pas l’art de la narration et de l’intrigue, cher au créateur de Memento. Même si son film souffre de quelques faiblesses de rythme, surtout quand il s’agit d’action un peu musclée, Willy Pfister possède au moins le courage d’aller au bout de son idée (si on en dit plus sur la fin, ça va se finir en spoiler). Les images sont, bien entendu, superbes, travaillées à l’extrême, dans la lignée de celles qu’il a déjà signées sur Batman The Dark Knight, Insomnia ou encore Inception. Transcendance n’apporte aucune réponse mais pose de nombreuses questions sur le choix d’un futur pour notre société actuelle. Willy Pfister choisit de ne pas projeter son film trop loin dans le temps ni dans les avancées technologiques (oubliez les images à la Minority Report). Il filme juste ce qu’il faut pour que l’histoire paraisse plausible dans les années à venir.
Niveau casting, Transcendance tape fort. Johnny Depp propose un jeu tout en nuances, même quand il n’apparaît que de manière virtuelle. Loin des clichés de l’héroïne hollywoodienne transparente, Rebecca Hall lui donne la réplique avec une fragilité bouleversante. Justement, Willy Pfister ne verse aucunement dans le manichéisme habituel des blockbusters (encore la patte invisible de Nolan ?). Le scénario de Transcendance a cette faculté de bouger les lignes, interroger le spectateur sur les véritables pensées des personnages qui, eux-mêmes, se contredisent, mentent, évoluent. Imprévisibles, comme des marionnettes douées de conscience. En sort un sentiment de vide parfois, Transcendance s’affranchit à certaines reprises des scénarios classiques. L’apogée de l’action n’arrive jamais complètement.