Power Rangers : la série ressuscite

Les Power Rangers reviennent sur nos écrans pour le plus grand bonheur des nostalgiques. Ou pas ?

PAUSE_CINE

Dans les années 90, c’était un peu LA saga télévisée à suivre. Du kitsch, du fun et des superhéros en costume Lycra®, Power Rangers s’était fait une place de choix dans la culture populaire. Deux films avaient même vu le jour en 1995 et 1997. Vingt ans plus tard, il fallait bien que les studios jouent la carte de la nostalgie.

Mais que ce soit clair, Power Rangers risque de ne plaire qu’aux fans de la première heure (et aux nostalgiques, donc). Dans un marché saturé de superhéros de plus en plus ronflants, Power Rangers aurait pu tirer son épingle du jeu en assumant son côté désuet et décalé. Il n’en est rien.

Les connaisseurs ne seront pas surpris du sujet : cinq ados (joués par des acteurs plus âgés…) qui ne se connaissent pas se retrouvent, un beau jour, dotés de pouvoirs extraordinaires. S’en suit la découverte d’un vaisseau spatial, avec un robot, un ancien Power Ranger tué par l’horrible Rita et, bien sûr, le devoir de sauver le monde.
Power Rangers, recyclage de récents blockbusters et orienté vers le public ado, est un popcorn movie punchy, mais loin d’être spectaculaire. Caricatural à souhait, bâclant ses portraits et mené par des comédiens aussi charismatiques que des bulots, le film laisse vite le spectateur sur la touche. Il faut s’accrocher pour ne pas décrocher, la fameuse « transformation » des protagonistes n’arrivant d’ailleurs qu’au bout de… 86 minutes.

Reste que Power Rangers a le mérite de toujours bien représenter la diversité, en mettant notamment en scène une Ranger de la communauté LGBT et un autre, autiste. Une initiative bienvenue dans un cinéma si frileux. Pour le reste, force est de constater que la semi-catastrophe que représente cet opus nous fait craindre le pire, la production ayant déjà prévu… six suites !

Aurélien Germain

> Action/SF (USA). Durée : 1 h 51. De Dean Israelite. Avec Dacre Montgomery, Naomi Scott, RJ Cyler, Becky G…
> Note : 1,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zRhNupzm7Qs[/youtube]

Ciné : que valent les trois cartons du moment ?

Ils explosent le box-office en ce moment : film de super-héros, d’animation délirant ou encore gros action-movie… Compte-rendu de Mission Impossible 5, Les Minions et Les 4 Fantastiques. Attention, spoiler : un des trois est à éviter. Argh !

Mission impossible 5 : Rogue Nation

mission impossible 5C’est quoi ?
Le gros action-movie de l’été. L’équipe IMF est dissoute et Ethan Hunt (Tom Cruise) se retrouve un peu seul face à un réseau d’agents spéciaux qui ont bien envie de lui faire la tête au carré et mettre le bazar sur la planète. Il va alors regrouper une mini-équipe, dont une agent britannique révoquée, histoire de détruire ce qu’on appelle « le Syndicat » et sauver le monde. Normal, quoi.

Avec qui y aller ?
Vos potes, un scientologue (non, on déconne), un conspirationniste, ou tout seul. Mais pas avec votre copine qui trouvera « trop coooool » que Tom Cruise, 53 ans et des abdos de dingue, s’accroche encore à des avions en vol et ridiculise votre corps de crevette asséchée.

Bien ou pas bien ?
>Bien :  Depuis les débuts, Tom Cruise porte le projet quasiment seul et à bout de bras. Dans ce nouvel épisode, l’acteur-producteur réussit étonnamment à trouver l’équilibre parfait entre gros film d’action et scénario bourré de faux-semblants. Habile et sans temps mort, ce Rogue Nation multiplie les scènes de castagne lisibles, les cascades hallucinantes (la poursuite en voiture dans les rues marocaines), et quelques touches d’humour burlesque bien senties (merci Simon Pegg, jubilatoire)…  Brillant dans sa narration, surprenant, et parfois attachant (m’sieur Cruise réalise ses cascades lui-même, on vous le rappelle), ce cinquième opus est un blockbuster burné, réussissant la délicate mission de nous divertir pendant plus de deux heures. Efficace.

>Pas bien : Rah, ces placements de produit toujours aussi polluants mais inhérents au système cinématographique hollywoodien…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0AnwYTBKRrw[/youtube]

Les Minions

C’est quoi ? maxresdefault
Le carton de l’été, assurément. Vous les aviez aimés dans Moi, moche et méchant ? Voilà le film consacré aux Minions, ces petites créatures jaunes, hilarantes et franchement débiles. Trois Minions vont se lancer dans un périple vers Londres, pour y rencontrer la superméchante Scarlet Overkill.

Avec qui y aller ?
En famille, avec les enfants, papy-mamie, vos ami(e)s, votre chéri(e), tonton, tata, le frère de l’oncle de ta sœur de ta grand-mère maternelle…

Bien ou pas bien ?
>Bien : Pierre Coffin est un géant de l’animation. Le Français, créateur de Moi, moche et méchant 1 et 2, fait trembler les studios. Peut rivaliser avec les plus grands. Explose le box office. Et a surtout accouché d’une pépite visuelle, hilarante et jouissive. Les Minions a cela d’étonnant qu’il met en scène des bestioles stupides, râleuses, qui baragouinent un langage incompréhensible (et pourtant… compréhensible !), mais terriblement attachantes.
Road-trip délirant et bourré de références, enveloppé d’une BO génialissime (The Who, The Kinks…), ce métrage surexcité et méchamment drôle enquille les moments cultes (cette scène d’ouverture !), avec gags en rafale et délire non-stop, régressif et savamment orchestré. Boo yaaaa !

>Pas bien : Rien à voir avec le film, mais on commence quand même à saturer de la folie Minions, déclinée à tout va avec son avalanche de produits dérivés, parfois à la limite du ridicule. Ah, le marketing…  

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oVdKpb2MUhc[/youtube]

 

Les 4 Fantastiques

w_4fantastiquesC’est quoi ?
Le reboot du film de super-héros signé Josh Trank, adaptation 2015 de l’aventure des quatre jeunes génies balancés dans un univers alternatif qui modifie leurs formes physiques.

Avec qui y aller ?
N’importe qui n’étant pas fan de Marvel (sous risque de devoir lui proscrire du Xanax à vie), un pote avec quatre bras (bah ouais, pourquoi pas?).

Bien ou pas bien ?
>Pas bien : Étrillé par la critique, véritable flop au box-office, ce reboot des 4 Fantastiques fait peine à voir… L’adaptation attendue des super-héros créés par Stan Lee et Jack Kirby en 1961 est un ratage quasi-total.
En cause ? En premier lieu, la guéguerre entre le réalisateur Josh Trank et les studios Fox, propriétaires des droits des Fantastic Four (les réprésentants de Marvel ayant déclaré qu’ils n’aideraient donc le film d’aucune manière qui soit). Si le premier prétend que la Fox a saboté son film, la production avance que le comportement du jeune Josh Trank sur le plateau aurait été inacceptable (il se dit même qu’il aurait failli en venir aux mains avec l’un des acteurs)… Ajoutez à cela des scènes reshootées à la dernière minute et la volonté de la Fox de donner une nouvelle orientation au film et vous obtenez un reboot d’une pauvreté absolue.
Bancal et déséquilibré, il ne correspond en rien à l’ADN voulue par ses créateurs originels. D’un ennui profond, le film de Trank se débat, patauge et finit par couler, se noyer. Sans épaisseur, ni rythme, il souffre d’un montage (ou plutôt d’un charcutage) pathétique, transformant Les 4 Fantastiques en un film grotesque, pas même sauvé par des effets spéciaux tout simplement laids.  Occultant par ailleurs des conflits pourtant moteurs dans la vraie histoire (l’amitié mise à mal entre Ben et Red), le long-métrage se permet aussi d’accoucher d’un des « méchants » les plus moches et mous de l’histoire des super-héros. Un gâchis… un véritable gâchis.

>Bien : On peut sauver l’introduction, laquelle développe les personnages avec une naïveté délicieuse et typique des productions des années ’90, joli moment avant une heure de débâcle.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VgLKjliScaE[/youtube]