The Birth of a Nation : sans concession

Il est « l’esclave noir qui osa la révolte ». Lui, c’est Nat Turner. Son histoire est racontée dans le biopic violent The Birth of a Nation.

The BIrth of a Nation

Au festival Sundance, où il a été présenté, The Birth of a Nation a reçu une standing ovation. Une claque, un coup de poing, comme l’ont dit les critiques. Pourtant, à sa sortie aux États-Unis, le public a boudé l’histoire du réalisateur Nate Parker. Une histoire épineuse qui rappelle un peu trop le passé sombre du pays ?

Car The Birth of a Nation, c’est le récit authentique de Nat Turner, prédicateur et esclave lettré qui, en 1831, lança l’un des premiers mouvements de révolte noire en Amérique. Un sujet que le très polémique réalisateur-acteur-scénariste-producteur (ouf) Nate Parker a décidé de décliner en un film-radical. Brutal.
Pas question de lisser l’horreur de la situation : Nate Parker laisse la violence parler, exploser. Une violence sèche, qu’elle soit psychologique ou physique, assénée au public sans pitié. Ici, on montre tout, on étire les séquences.

Sauf que Nate Parker a tendance à surligner ses intentions jusqu’à l’indigestion. Nourri d’un manichéisme ébauché à la truelle (des gentils vraiment trop gentils ; des méchants vraiment trop méchants), saupoudré d’une imagerie christique pas franchement finaude, le schéma de construction (opposition constante des deux extrêmes) finit par lasser. The Birth of a Nation patauge. Et, inévitablement, traîne en longueur.

Dommage car le pamphlet de Parker, qui a l’immense mérite de mettre le doigt où ça fait mal, réussit à mettre en lumière un héros méconnu de l’insurrection. The Birth of a Nation est une sévère charge contre l’Amérique esclavagiste. Un film rude, dont le titre a d’ailleurs été emprunté à La Naissance d’une nation… le blockbuster hollywoodien raciste de 1915, qui faisait l’apologie du Ku Klux Klan. L’ultime pied de nez.

> Biopic/Drame (USA). Durée : 1 h 54. De et avec Nate Parker, et Jackie Earle Haley, Armie Hammer…

> NOTE : 3/5

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Chroniques culture #53

Pour la rentrée, on se fait le plein de culture, avec Jabberwocky en BD, un DVD d’Hunger Games plein de bonus, mais aussi le retour de la téléréalité façon tatouage sur 23.


LE DVD

HUNGER GAMES LA RÉVOLTE (partie 1)
Cet ultime chapitre avait laissé un goût amer lors de sa sortie (un dernier épisode scindé en deux…). Plus sombre, proposant un tableau intéressant de la manipulation médiatique et de masse, ce Hunger Games trop convenu souffre d’un rythme pauvre. Le bonheur se fera donc dans l’édition Blu-ray, avec ses bonus : commentaires audios, scènes coupées, clips vidéo, making of et un hommage à Philip Seymour Hoffman.
A.G.
> Sortie le 16 mars.

LE CD
SOKO – MY DREAMS DICTATE MY REALITY
Un parfum de eighties flotte. Il suffit de jeter un oeil sur la pochette : collages grossiers, façon fanzine. Pour son nouvel album, Soko s’est exilée sous le soleil californien. Il y a des touches à la The Cure ici. Du Joy Division, aussi. L’auteure du tube I’ll kill her baigne désormais dans une new wave plaisante et lancinante. Le tout, sublimé par des paroles à filer des frissons. De quoi faire oublier certains titres bien plus dispensables, à l’instar du poussif Monster Love.
A.G.

LA BD
JABBERWOCKY
Avec cette série complètement folle, Masato Hisa dynamite l’univers du manga en multipliant les codes et les références. On se croirait à la fois dans Da Vinci Code, Barbarella et Jurassic Park. Et puis il y a surtout ce graphisme qui doit beaucoup au Franck Miller de Sin City, mais réussit le tour de force de nous bluffer à chaque page. Ça fait beaucoup de bons points en même temps ! Alors on fonce et on salue les éditions Glénat pour cette belle initiative.
Hervé Bourit

À LA TV
NY INK
La chaîne 23 continue d’exploiter le filon de la tattoo-téléréalité. Après Miami Ink, InkMaster et consorts, voilà NY Ink. L’émission tourne de nouveau autour de l’excellent Ami James, cette fois installé à New York. Au programme, quelques grosses engueulades, mais surtout beaucoup de tatouages. On verra notamment défiler le rappeur Method Man, les musiciens de Slipknot et des Ramones, ou encore la bimbo Tila Tequila.
A.G.
> Samedi 14, à 20 h 50, sur 23.

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