Chroniques culture #58

Cette semaine, on parle BD érotique, DVD de bestioles monstrueuses ou encore du nouvel EP des jeunes Tourangeaux de INK. Voici les chroniques culture.

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INK – LEVIATHAN 
C’est un EP bien costaud – tiens donc, un rapport avec son nom ? – que nous proposent les Tourangeaux de INK ! Avec ce Leviathan rempli de 8 titres, les rockeurs qui nous avaient tapé dans l’oeil il y a plus d’un an proposent leur premier méfait, habile mélange entre extraits radiophoniques et compositions musicales. Celles et ceux qui connaissaient la Bête ne seront pas déçus du voyage : les INK continuent leur concept, en construisant leur album autour d’une enquête sur un tueur en série. Le fond épouse la forme : chaque chanson se bâtit autour de l’histoire, la poursuit, la tisse.
Derrière, les jeunes INK abattent un boulot phénoménal (leur rencontre s’est faite à Jazz à Tours…), la section rythmique est béton (le riff de tueur lors de l’intro de What Time it is), c’est technique mais suffisamment accrocheur, la basse vrombissante glisse à merveille (First Blood) et le rock indie de la troupe arrive alterner, comme sur Afraid, la douceur et les tempos énervés (le tueur de leur concept serait-il schizo ?!). Un chouette EP à découvrir dès que possible sur scène.
A.G.

LES BD PAUSE_ECRANS_BD
POUR LA PEAU
L’érotisme reviendrait-il à la mode dans une ambiance délétère en matière de relations humaines ? Récemment, Glénat a affiché la couleur avec sa nouvelle collection Porn’Pop qui ne fait pas dans la dentelle [Petit Paul, de Bastien Vivès a d’ailleurs fait polémique]. On se plonge aussi dans Les Joies du sex toy, de Nolan & Moen qui, malgré son titre didactique, combine conseils utiles et références pop, emballant le tout avec humour et jeux de mots geeks pour un ouvrage de vulgarisation jamais vulgaire. À noter également, dans la collection Erotix de Chez Delcourt, Pour la peau, de Saint-Marc et Deloupy, un magnifique roman graphique sur une passion adultérine. Le double point de vue des personnages rajoute une force incroyable à cette histoire d’addiction et de passion poussées au paroxysme. Tout simplement bluffant.

H.B.

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ANGELE – BROL
On connaissait déjà le tube Je veux tes yeux, les connexions familiales de la demoiselle, le Papa Marka ou le frangin Roméo Elvis, et on tombe à la renverse avec ce Brol. Car loin du « bordel » en belge du titre, on découvre cette voix si particulière, juste et attachante et surtout cet étonnant mélange de chanson de pop de ragga et d’électro bien dosé et bien huilé. On craque sur les textes qui conjuguent humour (« La thune ») et introspection (« Jalousie »). On se prend à danser et à remuer la tête sur « La Loi de Murphy », ritournelle imparable qui ne vous quitte plus, ou sur « Les matins ». Bref on ressort de l’écoute de ces 12 titres avec une folle envie de faire replay et de voir Angèle au plus vite sur une scène ! H.B.
> Sortie le 5 octobre

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
RAMPAGE
Rampage – hors de contrôle, plaisir coupable ? Eh bien… Oui ! Une fois passée la honte de ce terrible aveu, il faut bien dire que ce gros nanar stupide (l’histoire de trois bestioles mutantes et monstrueuses détruisant Chicago) reste un divertissement très efficace. Emmené par un Dwayne Johnson au capital sympathie toujours aussi fou, Rampage est un spectacle généreux dans son côté pop corn movie doté de chouettes effets spéciaux. Cette semaine sortent donc les éditions DVD et Blu-ray. C’est cette dernière qu’on préférera, puisque les suppléments sont plutôt dodus : bêtisier, scènes coupées, acteurs en action, zoom sur le trio destructeur, création du gorille et d’autres séquences sont proposées.
A.G.

LE CHIFFRE
40,4
En millions, le nombre de Français lisant un titre de presse en version numérique chaque mois.

LA PHRASE
« Si nous gérons ces droits correctement, la vie de la saga The Walking Dead sera longue, et elle ne sera pas toujours qu’une série télévisée. » Le PDG d’AMC, Josh Sapan, veut étendre l’univers de Walking Dead pour en faire plusieurs films.

Rampage : les monstres hors de contrôle

Destruction XXL, monstres fous furieux et les gros muscles Dwayne Johnson : c’est au programme de Rampage, divertissement bébête, mais plaisir coupable.

PAUSE_CINE

Qu’est-ce que peut être un film comme Rampage, si ce n’est un plaisir coupable ? Vous savez, ce genre de pop-corn movie dont on se gave, sans trop savoir pourquoi on aime pareille bêtise.
Ce serait un bon résumé du film de Brad Peyton, adaptation d’un célèbre jeu d’arcade des 80s : un beau jour, un adorable gorille se métamorphose en monstre incontrôlable suite à une expérience génétique. Débarquant en ville pour tout détruire, il est rejoint par deux autres bestioles pachydermiques, prêtes à ravager la planète.

Du pur bourrin juste pour le fun, c’est le credo de Rampage qui, malgré son propos balourd et son scénario au ras des pâquerettes, offre un divertissement efficace.
Il faut dire qu’assister à la destruction XXL de Chicago par trois créatures (une resucée de King Kong, un loup mutant de 10 mètres de haut et un alligator aux airs de Godzilla !) est délicieusement jubilatoire malgré la niaiserie de la chose.
En cause, des effets spéciaux plutôt réussis côté bestiaire et séquences d’attaque, mais aussi un sauveur en la figure de Dwayne Johnson, alias The Rock. L’ancien catcheur désormais acteur stakhanoviste (Fast & Furious, Jumanji, San Andreas…) bénéficie toujours de ce capital sympathie, même ici en tant que primatologue ami-ami avec un gorille albinos…

Alors oui, Rampage peut paraître consternant : clichés enfilés comme des perles (oh, ces zooms sur les visages quand il va se passer quelque chose), Jeffrey Dean Morgan en pilotage automatique (il reproduit son personnage de Negan dans The Walking Dead), grands méchants aussi pathétiques que demeurés et un final d’une crétinerie abyssale…
Mais Rampage est un spectacle généreux, un film de monstres comme il doit être : 100 % stupide, donc 100 % sympathique.

Aurélien Germain

> Action / Aventure, de Brad Peyton (USA). Durée : 1 h 47. Avec Dwayne Johnson, Naomie Harris, Jeffrey Dean Morgan… 
> NOTE : 3/5