Abdelkader Zighem, le boxeur qui a plus d’un coup dans son gant

#VisMaVille Abdelkader Zighem est le directeur sportif du club de boxe de Joué-lès-Tours. Ancien champion international, il vit pleinement son rôle d’éducateur et de faiseur de lien social par le sport.

Abdelkader Zighem n’est pas du genre à tenir en place, à part peut-être sur les rings où il ne peut s’échapper de ses 7 m² de concentration imposée. Sa vie semble à l’image de son flot de paroles : inépuisable. Occupée d’abord par sa passion, la boxe.

Champion du monde de boxe française en 1995 et quadruple champion de France dans les moins de 74 kilos (les super mi-moyens), il est diplômé de l’Insep (l’Institut National du Sport), de la génération des David Douillet et Jamel Bouras.

Après ses titres, le champion revient dans son quartier jocondien où il fonde en 1998 le club « Bouge ton corps à La Rabière ». Les débuts ne sont pas faciles, à enseigner la boxe française dans une ancienne salle de danse, principalement à des filles.

Aujourd’hui, à 54 ans, directeur sportif, entraîneur de kick-boxing dans son club de 80 adhérents dorénavant nommé les Eagles Boxing Club Joué, il vit ce sport en famille (sa femme Fatia est la présidente du club). Pour s’y consacrer ainsi qu’à ses enfants qu’il voulait voir grandir, il a choisi pour gagner sa vie, lui l’éducateur, un poste de veilleur de nuit pour l’association dans laquelle il exerçait, le CAES 37 de Fondettes qui accueille des 10- 18 ans confiés par l’Aide sociale à l’enfance.

Les enfants, c’est aussi ce qui l’anime. Les siens d’abord, mais aussi les autres. En ce moment, il se bat pour accueillir sa nièce algérienne, un bébé atteint de surdité et cherche le financement de son opération d’appareillage qu’il souhaite voir réalisée à Clocheville. « C’est mon objectif et je m’en donne les moyens. »

La boxe, il la voit aussi comme un moyen, celui de créer du lien social. « Quand je vois les mamans qui amènent leurs enfants me demander d’essayer de boxer aussi, ça me rend heureux. Je les vois ensuite, grâce à la boxe, s’ouvrir, prendre confiance en elles, c’est incroyable. » Le cours de boxe éducative pour les ados est d’ailleurs constitué à 70 % de filles. « Elles ne sont plus les mêmes après », assure Abdelkader Zighem.

Avec Nedid Elbaja, fondateur et dirigeant de El Baja Boxing Académy à Tours, il travaille main dans la main pour faire découvrir les bases techniques de la boxe dans les quartiers via Poings Communs 37.

Cet été, ils ont installé des rings gonflables dans les quartiers sensibles d’Amboise, de Saint-Pierre des Corps et de la Riche. Avec comme idée de partager les valeurs de la boxe : respect, écoute et concentration. « C’est là que je m’enrichis, souligne celui que tout le monde appelle Kader. En créant du lien social. » Il n’est pas rare d’ailleurs de le voir improviser en vacances une partie de basket avec son fils et les estivants autour.

Texte : Aurélie Dunouau / Photos : Ficta Effect

Creed 2 : on remonte sur le ring

Et bim, crochet du droit ! Creed est de retour sur le ring. La suite des aventures du protégé de Rocky Balboa, c’est à partir d’aujourd’hui sur vos écrans.

PAUSE_CINE

Il y a pile deux ans, notre critique ciné du premier Creed (aussi agréable que divertissant) nous amenait à nous demander s’il y avait là matière à une nouvelle saga. Janvier 2018, voilà donc que remonte sur le ring Creed, deuxième du nom : alors, la victoire est-elle gagnée pour cette suite ?

Ici, on suit toujours Adonis Creed mais qui doit cette fois jongler entre son entraînement – un grand combat s’annonce face à Drago – et sa vie personnelle et familiale. Rocky Balboa va, une nouvelle fois, rester à ses côtés pour l’aider et le faire avancer…

Évidemment, au visionnage de ce Creed 2, impossible de ne pas avoir en tête le premier opus. Véritable succès, tant critique qu’au box office, le film parvenait à donner un second souffle à la franchise Rocky, en élargissant l’univers du boxeur.
Mais force est de constater que la force de frappe de Creed 2 est moindre. Si la série reste toujours fascinante à regarder, le degré d’originalité n’est pas franchement présent et cette suite n’est pas aussi belle et nuancée que Creed 1. Quant à la narration, un poil plus faiblarde, elle a beaucoup moins d’ampleur.

Seulement voilà, le long-métrage de Steven Caple Jr fonctionne tout de même. Parce que c’est un divertissement généreux. Parce que plus qu’un film de boxe, c’est une tragédie sur l’héritage et un drame sur l’acceptation. Parce qu’il fait le choix judicieux de mettre en parallèle deux parcours, deux familles. Parce que Michael B.Jordan, entre son charisme et sa silhouette impressionnante, bouffe l’écran.
Parce que, même si moins présent, Sylvester Stallone réussit encore à filer des frissons et transmet toujours autant d’émotions.
Bon, allez… Vivement Creed 3 ?

> Drame de Steven Caple Jr (USA). Durée : 2 h 10. Avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Florian Munteanu…
> NOTE : 3/5 

Gihade Lagmiry : de la boxe aux urgences

Championne de France de boxe anglaise, médecin urgentiste et maman, la Tourangelle Gihade Lagmiry a l’âme d’une combattante et les pieds sur terre.

MAVILLE_BOXEUSE

La jeune femme vient de finir sa garde à Trousseau. Pendant vingt-quatre heures, la médecin du Centre de traitement et de régulation de l’alerte (Certa) de l’Indre-et-Loire a orienté les patients vers un spécialiste, déclenché une ambulance ou rassuré une personne dépressive. Prête à partir sur une intervention vitale à tout instant.
Fatiguée, elle rayonne pourtant ce matin dans son jean et son pull noirs, affichant un large sourire. « J’ai pu dormir une petite heure », se réjouit-elle, le regard direct et bienveillant. « J’ai hâte de rentrer chez moi », ajoute-t-elle. Elle dormira encore un peu, pendant que son fils est chez la nounou, puis partira courir, avant un nouvel entraînement à la salle de boxe ce soir.

Sacrée championne de France de boxe anglaise au Havre en février, la trentenaire n’espérait pas un si beau retour quand elle a repris les gants en septembre. Pourtant, à en croire son parcours, tout ce qu’elle veut vraiment, elle le décroche. « Quand j’étais petite, j’avais toujours mon stéthoscope autour du cou et une petite mallette rouge de médecin », rigole Gihade Lagmiry qui a grandi à Châteaudun en Eure-et-Loire.

Du jeu à la réalité, cette bavarde a déménagé, avec toute sa famille à Tours pour entrer à la Fac de médecine. Gihade Lagmiry arrête alors le hand pour se consacrer à ses études qu’elle réussit brillamment. « Ma mère ne voulait pas que j’aille aux rattrapages… » À 21 ans, elle découvre la boxe thaï avec son frère dans un club de La Riche. « J’ai accroché, pas lui. » André Macé, son entraîneur, se rend compte de ses capacités et l’amène à la boxe française. Poings et pieds alertes, elle remporte un premier titre de championne de France. Mais elle en veut plus et s’attaque à la boxe anglaise. En 2009, elle part avec son futur mari et nouvel entraîneur, Tony Geraldo au club de Chambray-les-Tours.

À coups de direct du droit et d’uppercut, elle remporte trois années de suite le championnat de France et participe au championnat du monde. Parallèlement, allier sport et travail se compliquent en internat de médecine. Une défaite contre une amie, le doute, elle dit stop en 2013 et fait le deuil de sa carrière sportive. Elle continue son bout de chemin entre les Urgences et le Certa, avant de remettre un pied sur le ring en septembre. Juste pour voir. Aujourd’hui, elle hésite entre arrêter le haut niveau car c’est une situation précaire, choisir de passer professionnelle, ou intégrer l’équipe de France pour « tâter l’international ».

Une chose est sûre, elle ne voudrait pas « baisser en performance » dans son métier qui lui procure à la fois l’adrénaline et la polyvalence ; et un sport qui la canalise, la pousse à aller à l’essentiel et lui offre une famille particulière. « Je suis peut-être trop gourmande, on verra ! ».

Portrait par Pauline Phouthonessy

Next week : l’actu de la semaine du 13 au 20 juillet 2016

Que ce soit à Tours, en France ou ailleurs dans le monde, voilà ce qui fera l’actu la semaine prochaine.

MERCREDI

DERNIER NUMÉRO. Mercredi 13 juillet, c’est le dernier tmv de la saison ! Vous retrouverez notre numéro spécial été avant qu’on aille bronzer sur notre yacht planqué aux Seychelles. Bon, la fin de la phrase est peut-être un peu exagérée, mais l’équipe part réellement en congés. Vous pourrez nous retrouver partout en ville dès le numéro de rentrée, qui paraîtra le 31 août.

JEUDI

NEWS_NEXTWEEK_FEUFÊTE NATIONALE. Comme d’autres villes en France, Tours fêtera son 14 juillet. Au programme, défilé militaire sur les boulevards Heurteloup et Béranger (19 h 30), déambulation de la compagnie D place Jean-Jaurès (20 h), bal populaire (21 h), distribution de lampions (22 h 30) avant le feu d’artifice tiré des bords de Loire (23 h). Un DJ s’occupera de l’ambiance et de la musique dès 23 h 30.

VENDREDI

SPORT. C’est le 15 juillet que sera annoncée la sélection française pour les épreuves de cyclisme sur route des Jeux olympiques de Rio. Une décision finale, sachant que le CCSO (la Commission consultative de sélections olympiques) se sera concertée dès le 13 juillet.

MUSIQUE. Attention, instant nostalgie : le 15 juillet sortira Youth Authority, nouvel album de… Good Charlotte. Les pop-punks surlookés sont donc toujours vivants. Mais si, souvenez-vous, leurs tubes The Anthem et I just wanna live avaient squatté les ondes dans les années 2000.

NEWS_NEXTWEEK_GOODCHARLOTTE

 

SAMEDI

BOXE. L’Américain Deontay Wilder remettra en jeu son titre WBC des lourds en combattant contre Chris Arreola, le 16 juillet, dans l’Alabama. Wilder est resté invaincu en 36 combats. Arreola affiche 36 victoires, dont 31 avant la limite, un nul et quatre défaites.

LUNDI

MÉDIAS. Le 18 juillet, Ophélie Meunier (vue sur Canal+) arrive sur M6 pour présenter le JT du 19.45 durant l’été. Un petit échauffement avant de prendre les commandes de Zone Interdite, qu’elle animera à la rentrée. NEWS_NEXTWEEK_OPHELIE

TOURS. Les 18 et 19 juillet, ce sont les stages vacances jeune public pour les 6-12 ans. Dans le cadre du label Ville d’art et d’histoire, le service patrimoine proposera des animations sur le thème des constructions de Victor Laloux, à Tours. Ouvertes à tous, ces séances se dérouleront de 14 h 30 à 16 h 30 sur deux jours consécutifs. > 4 € la séance. Sur inscription obligatoire auprès du service patrimoine.

« Creed, l’héritage de Rocky Balboa » : retour sur le ring

Avec Creed, le jeune réalisateur Ryan Coogler redonne du souffle à la franchise Rocky. Et tant qu’à faire, Sly est de retour en (grande) forme. On ne va pas se fâcher avec Balboa, hein…

Creed
« T’énerve pas, gamin. Toi aussi t’auras ta marionnette dans les Guignols »

Intérieur d’un centre de détention. Des voix s’élèvent. Les coups partent. Une bagarre. Les coups sont durs, secs. Les prisonniers sont jeunes, très jeunes. L’un d’eux est Adonis Creed, fils du légendaire boxeur Apollo Creed, ancien adversaire de Rocky Balboa… qui va alors devenir, des années plus tard, l’entraîneur dudit Adonis. Sur le papier, difficile de donner une once de crédibilité à un projet pareil.

Un spin-off de Rocky, centré sur le rejeton d’Apollo Creed ? Mouais. Hollywood cale côté sujets originaux depuis quelques temps, ça, on le savait. Pourtant, Creed est un film loin d’être idiot. Déjà en évitant l’écueil de tomber dans la grosse nostalgie ronflante. Mais aussi en modernisant légèrement le mythe, le réalisateur Ryan Coogler apporte un héritage à Rocky. Sincère dans ses intentions, le cinéaste réussit le dosage entre combats hargneux (et lisibles !), entraînements intenses et instants mélo.
Malgré quelques longueurs et l’erreur de laisser la musique au second plan, il parvient à happer le spectateur dans le combat intérieur du jeune Adonis (ses démons, la figure manquante du père, la colère…).

Et bien que le musculeux Michael B. Jordan, parfait dans son rôle de poulain de Rocky, brille, c’est surtout vers Sylvester Stallone que tous les yeux se tournent. Loin de bêtement cachetonner comme dans ses derniers films (Expendables, si tu m’entends…), Sly y apparaît tout en justesse, voire délicat et détendu. Touchant, car plein de simplicité.
Sans réelle surprise, Creed a beau être prévisible, il reste agréablement étonnant et honnête… Ce qui pourrait donner naissance à une nouvelle saga ?

Aurélien Germain
Drame (États-Unis) de Ryan Coogler. Durée : 2 h 12. Avec Sylvester Stallone, Michael B. Jordan, Tessa Thompson…
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SdFuAA5l7Ms[/youtube]

Sport lol #19

Du triple backflip en motocross au livre qui secoue la Fifa, il n’y a qu’un pas.

TU L’AS DIT !
« On nous avait promis Julia Roberts, on a eu Mimie Mathy » Vincent Moscato, l’ancien rugbyman, tout en finesse pour commenter le combat de boxe entre Mayweather et Pacquiao. Comme beaucoup, celui qui officie désormais à la radio a été déçu de ce soi-disant « combat du siècle ».

ÇA C’EST FAIT !
Lors du match Welling United – Southport FC, un streaker (= les gens qui courent tout nus devant tout le stade) a débarqué, traversé le terrain pour aller prendre un selfie avec le gardien qui a accepté tout sourire. Bon, faut dire qu’il avait gardé son slip kangourou. Sympa, ce supporter.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=A4M8uaYBFlA[/youtube]

LE TOP
L’Australien Josh Sheehan, 29 ans, est entré dans l’histoire en réussissant le premier triple backflip (c’est-à-dire trois sauts périlleux arrière) en motocross de l’Histoire.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WFLwxGB1qFI[/youtube]

LE FLOP
The Ugly Game, c’est le livre qui secoue les grandes instances du foot. Les deux journalistes anglais qui ont publié le brûlot y accusent le président de la Fifa d’avoir arrangé l’attribution du Mondial 2022 au Qatar… documents à l’appui. Oups..

the-ugly-game-9781471149368_hr

Sport lol #16

Toute l’actu de la semaine côté sport, vue d’un autre œil.

TU L’AS DIT !
« C’est un des plus grands combats de tous les temps ! » Ken Hershman, directeur de HBO sports qui va diffuser le duel de boxe Mayweather-Pacquiao, le 2 mai, à Las Vegas. Invaincu en 47 combats, Floyd Mayweather est surnommé « Money ». Il touchera 150 millions de dollars pour monter sur le ring. Bon, après, on n’a pas trop envie de l’embêter avec ça, hein…

ÇA C’EST FAIT !
Le site de rencontres extra-conjugales Gleeden a demandé aux femmes mariées avec quel joueur du PSG ou de l’OM elles aimeraient avoir une aventure coquinette. Sur les 9 885 réponses, l’avantage va à Salvatore Sirigu (PSG) et Romain Alessandrini (OM).

LE TOP
Mieko Nagaoka, on te kiffe ! Cette mamie japonaise nageuse de 100 ans a bouclé sa course de 1 500 mètres (compétition nage libre). Elle l’a réussi en 1 h 15 min et 54 sec en dos crawlé.

Mieko Nagaoka (CCTV)
Mieko Nagaoka (CCTV)

LE FLOP
Grenade, c’est la petite équipe pépère. Un peu trop puisqu’elle s’est pris neuf buts, face au Real Madrid (il y avait déjà 7-0 à la mi-temps). Bon, les joueurs de Grenade ont pu avoir l’honneur sauf en inscrivant un petit but (9-1, c’est plus classe que 9-0).

On a testé la boxe avec l'Urban Joué

L’Urban Joué Boxe a eu le plaisir de donner quelques beignes à notre journaliste. C’était sa première fois, il raconte !

Image15
Dans la salle de boxe du gymnase de la Rabière, Malik donne de la voix. La séance d’entraînement de l’Urban Joué Boxe vient à peine de commencer, que, déjà, les corps sont mis à rude épreuve. Après avoir repassé mon bac la semaine dernière, je relève aujourd’hui le défi de tenir le rythme d’une séance de boxe. L’échauffement me paraît interminable. Mais ce n’est que le début. Enfilage des gants. Malik et Hamid, les deux entraîneurs, forment les binômes et donnent leurs premières instructions. J’apprends à faire un direct, un crochet, un uppercut. Ça y est, je suis paré. Les exercices s’enchaînent et, rapidement, je manque de souffle. La tête qui tourne, les bras lourds, je m’efforce de ne pas laisser tomber. J’écoute avec attention les instructions des coachs. « Tiens bien ta garde, tu dois te protéger en permanence, même quand tu portes un coup à l’adversaire ! »
Plus la séance avance et plus mes muscles « pleurent ». Mais je ne lâche pas. Esprit de boxeur oblige, je me dois d’être combatif et de dépasser mes limites. Il est loin le cliché que je me faisais du boxeur violent, qui cogne sans raison. Ici, on boxe avec ses poings, mais surtout avec sa tête et dans un respect total de l’adversaire. La boxe, c’est avant tout des valeurs. Nous sommes à mi-séance, à une heure de la délivrance. Trois minutes d’effort pour une minute de repos, le rythme est soutenu et difficile à tenir. Mobilité, rapidité, puissance, tout y passe. Mes binômes d’entraînement, certainement amusés par mes frappes molles, me donnent des conseils et se font le relais des coachs. Fin des exercices. Je m’assieds quelques instants pour reprendre mes esprits. « Debout !, me lance Malik. Ici on récupère en marchant ! » Je m’exécute et me dirige vers le sac de frappe, où l’exercice consiste à frapper le plus rapidement et le plus fort possible pendant vingt secondes et cela dix fois de suite… S’ensuit une séance d’abdominaux des plus corsées. Souffle coupé et tête en vrac, je me réjouis du clap de fin. « Merci à tous et à demain », lance Malik. Je suis exténué. Et pourtant, j’y retournerais bien.

Marc-Antoine Lainé

PRATIQUE
Les entraînements se déroulent à la salle du lundi au samedi. Les séances commencent de manière collective puis les boxeurs sont répartis en groupes de niveau. Le club ambitionne d’ajouter une séance spécialement dédiée aux femmes le lundi. Pour plus d’infos sur le club, ou pour essayer la boxe le temps d’une séance, n’hésitez pas à contacter Malik Mesbah au 06 71 63 76 31.

Jeune sur le ring

Joué-lès-Tours accueille la « Fête de la boxe ». Une occasion de remettre des gamins en selle, par le sport.

SPO_MAG_PAP
La sueur dégouline de son front. Il enlève ses gants, encore essoufflé. « Ici, j’ai toujours le sourire. Franchement, c’est plus qu’un sport ». Karim, 19 ans, a déjà six ans de boxe derrière lui. Il a découvert au club du Morier une discipline qu’il « n’est pas prêt de lâcher ». Malik Mesbah l’observe d’un oeil bienveillant. Le vice-président du Comité départemental 37 de boxe anglaise (CD 37) compte attirer des jeunes vers son sport le 8 juin prochain, avec la « Fête de la boxe », une demi-journée d’initiation organisée à Joué-lès-Tours. À ses côtés, Wilfried Triolet, entraîneur à Monts et membre du CB 37, confirme. « On veut montrer la boxe sous tous ses traits et que les plus petits se fassent plaisir ».
La trentaine de sportifs enchaîne les exercices. Cordes à sauter, séances d’abdos. Le jeu de jambes est vif et leurs petits pas résonnent sur le sol du gymnase du Morier. Des cris d’épuisement parfois. Jafar, 14 ans, a le visage rougi par l’effort. « J’avais besoin de me défouler et la boxe est un excellent moyen », explique-t-il. Se calmer, évacuer le quotidien. Les mots reviennent dans la bouche de tous. « Quand j’ai commencé, il fallait que je me canalise, comme eux », continue Malik Mesbah.
Il voit aussi dans la boxe des vertus éducatives. « Les entraîneurs ne sont pas là seulement sur le plan sportif. On joue parfois les psychologues, les grands frères, Pôle Emploi », abonde-t-il, derrière sa carrure imposante. Avec l’idée, en filigrane, de faire de la découverte du sport une étape clé dans l’avenir de certains gamins.
Il raconte les histoires. Celle du grand frère qui pousse le petit à venir toutes les semaines à l’entraînement. « La boxe donne un cadre pour la vie de tous les jours. Elle évite de faire des conneries », glisse Karim. Son pote Jafar, la mine timide, dit avoir appris « le respect ». Sur le côté, Malik Mesbah se marre en entendant ses poulains. De sa voix grave, le grand gaillard prend du recul et conclut : « ils arrivent avec leurs rêves de Tyson et compagnie. Une image donnée par les médias. Mais ils voient autre chose ici. Ils grandissent avec nous et avec cette discipline ».
Guillaume Vénétitay


C’EST QUOI ?
La Fête de la boxe (sous-titrée « Faites de la boxe » est organisée par le Comité départemental de boxe anglaise (CD 37). Cela se passe devant le Super U (boulevard des Bretonnières) de Joué-lès-Tours, le 8 juin, de 14 h à 18 h. Il y aura un ring gonflable, des explications d’entraîneurs. Et bien sûr, à boire et à manger pour se restaurer après les combats. En cas de pluie, le rendezvous est fixé au gymnase du Morier.
PAS DE COUP
L’initiation sera effectuée par de la boxe éducative, c’est-àdire que les coups sont seulement portés et non donnés. Aucun risque pour votre bambin de revenir avec une blessure !
LA BOXE ANGLAISE
Les enfants seront initiés à la boxe anglaise, réputée comme la plus noble. Elle date du XVIIIe siècle. Seuls les poings sont utilisés pour porter des coups à l’adversaire, au visage ou au buste.
UN CHAMPION
Le Tourangeau Jérémy Ouanna est champion de France des lourds-légers. Il s’est initié à la boxe anglaise au club du Morier. « C’est le courage incarné. Il a enquillé des séances d’entraînements intenses pour en arriver là, enchaîné de nombreuses défaites avant de remporter des titres », raconte Malik Mesbah, admiratif.