Chroniques culture : le conte de fées de Stephen King et la sélection BD de la semaine

Cette semaine, on se régale avec les presque 800 pages du dernier roman de Stephen King, sans oublier de faire un tour dans le monde merveilleux des BD parues ces derniers jours…

LE ROMAN DU MOIS

Conte de fées – Stephen King

I-né-ga-la-ble… Stephen King revient avec un nouveau roman sous le coude. Cette fois, on lorgne du côté du pavé (la bête fait 729 pages) qui se dévore tout de même à la vitesse éclair. Dans ce « Conte de fées » (éd. Albin Michel), le Maître s’éloigne de son domaine de prédilection. Exit l’horreur pure et dure ou la flippe, place à une sorte de science-fiction féérique teintée de fantasy.

On y découvre Charlie, jeune Américain vivant avec son père veuf, et dont la vie va basculer le jour où il aide un vieillard misanthrope qui s’est cassé la jambe et qui va lui faire découvrir un « autre monde »…

Tout du long ici, King convoque ses références personnelles (le père du héros est un ex-alcoolo, comme l’écrivain), fait écho à ses travaux (on pense à sa nouvelle sur le Téléphone de Mr Harrigan), et embarque le lecteur dans un univers parallèle à la Lovecraft / frères Grimm.

Stephen King prouve de nouveau quel formidable conteur il est : il prend son temps et va même jusqu’à utiliser le premier tiers de son livre pour l’installation de ses personnages ! Mais comme à chaque fois, c’est diablement efficace. Comment fait-il pour que la sauce prenne à coup sûr ? Mystère. Presque magique. Comme ce que devrait toujours être la littérature, même celle dite « populaire ».

Aurélien Germain


La sélection BD de la semaine

Bagnoli et Gaillard frappent fort avec cette nouvelle série, « La Bulle » (éd. Auzou), qui développe un univers SF très riche entre Le Labyrinthe et Truman Show. Ce T1 « Bienvenue sur Adenaom » développe une atmosphère particulièrement addictive.

Sherlock Holmes reprend du service avec « Les Mystères de Londres » (Soleil), où Suro et Pecau s’en donnent à cœur joie pour nous présenter un Holmes anarchiste et caustique à souhait. C’est très réussi et on attend le T2 suite et fin avec impatience.

Autre univers, celui de « Alice au pays du chaos » (Tabou) : Manolo Carot revisite le mythe d’Alice au pays des merveilles avec un joli sens graphique et de la composition. Un voyage dans les tréfonds de l’âme humaine.

Les éditions Noir Dessin ont quant à elles eu la bonne idée de rééditer en intégrale les quatre albums (depuis longtemps épuisés) de « Au bonheur des Dames » avec Walthery et ses amis : à découvrir !

L’Abbé, lui, nous faire mourir de rire à chaque gag de « 3 Cases pour une chute » (Fluide Glacial). Son exercice génial fonctionne parfaitement, dans un univers où humour noir se marie avec l’absurde et où l’ironie côtoie le sarcasme.

Hervé Bourit

 

Chroniques culture : un nouveau Stephen King, le vinyle de Radio Campus Tours et le plein de BD

LES LIVRES

« APRÈS » – STEPHEN KING

Seuls les morts n’ont pas de secrets… Avec son « Après » (éd. Albin Michel), Stephen King revient aux fondamentaux, avec du surnaturel et du fantastique à tous les étages : il y raconte l’histoire d’un gamin lambda qui a toutefois la particularité de voir les morts. Et de leur parler.

Le dernier roman du maître de l’angoisse est un excellent cru, conté à la première personne, mené pied au plancher, qui bascule dans le registre policier dans sa seconde moitié. Un polar démoniaque riche, efficace, mais beaucoup trop court !
A.G.

 

« FRACTURES » – LAURE DECOURCHELLE

Laure Decourchelle, ex-lauréate du Prix Rock Attitude de Radio Béton, se lance dans le recueil de nouvelles avec « Fractures » (éd. ExAequo). En découlent quatre histoires, véritables chroniques de l’âge adolescent et de la jeunesse, directes et sans chichis. Découverte de l’amour, de l’amitié, de la chair, découverte de la vie tout simplement : Laure Decourchelle offre des textes plutôt sombres, au vocabulaire parfois cru (on sent l’influence de Bukowski), mais aux mots toujours justes, collant à son univers singulier.
A.G.


La sélection BD

Le coup de cœur de la semaine est signé Tardi et Dominique Grange qui, avec « Élise et les Nouveaux Partisans » (éd. Delcourt), livrent un récit romanesque et grave sur les combats de l’après Mai 68. Un chef d’oeuvre pour mieux comprendre la naissance des luttes dans le basculement du monde de l’époque.

On reste dans la romance pure, cette fois avec le très bel ouvrage « Aimer pour deux » (Grand Angle) où Van der Zuiden et Desberg brossent le portrait d’une famille déchirée par la guerre, un récit d’autant plus puissant qu’il puise dans les souvenirs du scénariste. Dans « Dernier Souffle » (Noctambule), le maître du noir et blanc Thierry Martin offre, dans un format à l’italienne, un western crépusculaire. Pour Jancovici et Blain, « Le Monde sans fin » (Dargaud) est pour demain si on ne prend pas conscience que les sources d’énergie de notre planète ne sont pas inépuisables. Un ouvrage à lire d’urgence !

On finit sur une note plus légère avec le « Supergroom » (Dupuis) : Vehlman et Chivard se lâchent pour la deuxième aventure d’un Spirou devenu un super héros envoyé aux Jeux olympiques des super héros !
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

MONTPARNASSE MUSIQUE – EP

Nadjib Ben Bella et DJ Aero Manyelo, les deux moitiés de Montparnasse musique, livrent depuis le début de l’automne des morceaux explosifs sur leur premier EP (sorti chez Ben Bella Jazz). Les singles sortent un par un : « Panter » est sorti en mars, « Bitumba », l’entêtant « Sukuma » et « Le Serpent » sont parus cet été, le 29 octobre est sorti « Makonda ».

La recette ? De l’électro au service de rythmes congolais, des choeurs des Kasai Allstars et un clip tourné avec les Shégués, les enfants des rues de Kinshasa, qui figurent aussi sur la (très belle) pochette du vinyle. Chaque titre apporte son lot de vibes afrohouse, de cordes grattées et électrisées pour un son club imparable.


LE CD

PR2B – RAYONS GAMMA

La Berruyère Pauline Rambeau de Baralon (PR2B) sort enfin son premier album après quelques EP prometteurs qui lui ont permis, notamment, de figurer dans la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges. Comment d’ailleurs ne pas rester insensible à cet superbe enchevêtrement de chansons, de pop et d’électro sublimé par une voix influencée par Brigitte Fontaine et où l’on sent un fort désir de cinéma, Pauline étant en plus diplômée de la Fémis. Un beau disque à se procurer d’urgence.
H.B.

Chroniques culture : nouvelle cuvée Stephen King et dose de BD et de musique

Cette semaine, nos chroniqueurs culture ont lu pour vous le nouveau recueil de nouvelles de Stephen King, sans oublier la dose hebdomadaire de BD. Et on finit en musique avec de la pop urbaine et du gros metal pachydermique.

LE LIVRE
SI ÇA SAIGNE – STEPHEN KING

The King is back ! Le lecteur aura à peine eu le temps de se retourner avec le dernier ouvrage de Stephen King que le maître de l’horreur revient… cette fois avec un recueil de nouvelles. Cet exercice, l’auteur le maîtrise à la perfection (rappelez-vous l’excellent « Danse Macabre »).

Preuve en est, de nouveau, avec « Si ça saigne » et ses quatre textes, certes classiques mais toujours prenants. Car il est toujours difficile (et là encore) de rester de marbre devant le talent de King à raconter des histoires. Ligne après ligne, l’homme sait y faire, attraper le lecteur dans ses filets et ne pas le lâcher jusqu’aux dernières lignes.
Et ce, que ce soit une histoire fantastique (« Le Téléphone de Mr Harrigan ») ou comme sa novella désarçonnante façon intimité post-apocalypse (« La Vie de Chuck »).
A.G.

LES CD

HUMANITY’S LAST BREATH – VÄLDE

Humanity’s Last Breath, ou, en langue de Molière, « Le dernier souffle de l’humanité ». Autant dire qu’avec pareil nom et optimisme, le groupe annonce la couleur. Ici, attendez-vous à une dose de noirceur puissance 1000, un gouffre sans fond dans lequel résonne un gros metal pachydermique.

Voix d’outre-tombe sur fond de visions de fin du monde, guitares sous-accordées et aussi grasses qu’un burger baignant dans l’huile rance, frappe de batterie qui pulvériserait vos derniers chicots : « Välde » ne prend aucune précaution et écrase son auditeur. La parfaite B.O de l’apocalypse.
A.G.

BINTILY – RADICALE

Le titre est à l’avenant : dans « Radicale », pas de langue de bois, Bintily parle à cœur ouvert et parle vrai. Ce nouvel EP, indique la chanteuse, est un album « féministe de pop urbaine ». Bintily pose un regard critique sur la société, en dézinguant les injonctions faites aux femmes ou en s’interrogeant sur son métissage et le regard des autres. Un album direct certes, mais aussi une mise à nu sincère, à découvrir durant ces huit morceaux, dont quatre instrumentales ont d’ailleurs été réalisées par deux Tourangeaux.

> facebook.com/Bintilyofficiel

MESPARROW – MONDE SENSIBLE

Non, on ne va pas citer toutes les références de chanteuses auxquelles se réfèrent les critiques paresseuses ! Oui, on va vous dire que ce troisième album de la Tourangelle Marion Gaume est totalement unique et nous procure de vrais moments de bonheur.

Que l’on soit d’humeur chagrine ou prêt à faire la fête, voilà un disque de tous les instants. On fond sur ces textes magnifiques, d’une grande profondeur, et on craque sur ces mélodies hyper soignées qui nous transportent loin, très loin. Vivement le retour sur scène !
H.B.

 

LES BD DE LA SEMAINE

Sacrée découverte que ce Suehiro Maruo, divin marquis d’un style de manga érotico-grotesque ! Avec ce « Tomino la Maudite » (éd.Casterman), il offre un monde onirique, un dessin virtuose et un scénario fou. Dans le très bon « Syd Barrett » (Gaph Zeppelin), Deninotti et Lenci racontent la bio du guitariste de la première mouture de Pink Floyd en BD. Le musicien aurait aimé ! On reste dans la musique avec le magnifique « Feedback » (Petit à Petit), où Plassat et Bochard dressent un portrait frais et émouvant de l’ex-Beatles, Paul Mc Cartney.

On finira sur une touche plus légère avec un clin d’oeil au dernier Festival d’Angoulême, dont le Grand prix Emmanuel Guibert publie « Le Smartphone et le balayeur » (Les Arènes), un comic-strip complètement décalé et déjanté de la part d’un auteur qui continue de surprendre.
H.B.

 

Stephen King : le roi de la flippe

Il est le maître du fantastique depuis près d’un demi-siècle. À l’occasion de la sortie de son nouveau roman le 29 janvier (qu’on a pu lire en avant-première pour vous en parler dès à présent !), tmv revient en quelques anecdotes sur Stephen King, 72 ans, toutes ses dents et toujours aussi terrifiant.

Carrie : de la poubelle… au succès !

1972. Stephen Edwin King n’a que 25 ans. Diplômé de l’université, marié, jeune papa, il n’a qu’une idée en tête : devenir écrivain. À ses côtés, sa femme Tabitha. La petite famille a du mal à joindre les deux bouts. King est loin d’être un roi, il envoie des dizaines d’écrits, mais les éditeurs brisent ses rêves et envoient tout valser.

Les mois passent dans cet appartement miteux et Stephen King entreprend la rédaction de Carrie, l’histoire d’une ado souffre-douleur dotée de pouvoirs de télékinésie sur fond de maman bigote un tantinet fanatique. Doutant de leur qualité, Stephen King jette les 3 premières pages à la poubelle ! Son épouse récupère son manuscrit, le lit. Une révélation.

Carrie sera adapté au cinéma par Brian de Palma, avec le succès que l’on sait…

Tabitha prend soin de nettoyer les mégots de cigarette qui salissent le futur best-seller. Et encourage son mari à continuer. La suite appartient à l’histoire : le livre est envoyé à Doubleday, l’éditeur accepte, l’avance sur les droits est ridicule… mais quelques mois après, les droits en livre de poche sont vendus. Stephen King, au téléphone avec son éditeur, entend la somme de 4 000 dollars. Mais non. Il s’agit bien de 400 000 $. « Mes jambes ont flanché, je me suis assis par terre », racontera plus tard l’auteur, lors d’un passage à Paris en 2013. « Je voulais acheter un cadeau à ma femme, parce que c’est elle qui avait sauvé ce livre. »
Mais en ce dimanche, seul le drugstore est ouvert. « Du coup, je lui ai pris un sèche-cheveux ! (rires) »

Drogues, alcool et mauvais souvenirs

Stephen King naît le 21 septembre 1947. Deux ans après, son père quitte le domicile… et ne reviendra jamais. À 4 ans, King voit un de ses amis se faire écraser par un train sous ses yeux. Son enfance, il la passe « souvent malheureux et différent », comme il le raconte dans un entretien à Playboy.

Il est gros, pas très agile. Le sport à l’école est une plaie. À l’adolescence, il sent en lui « de la violence, comme si je voulais m’en prendre au monde ». Une rage qu’il contient tandis qu’il griffonne ses premiers écrits, admirateur de Lovecraft.

Mais avec ses premiers succès viendra la déchéance. Ses addictions l’attendent tapies dans l’ombre comme le croque-mitaine : dans les années 60, King carbure au LSD, au peyotl et à la mescaline. Les trips s’enchaînent. Plus tard, il plonge dans la picole. Beaucoup. Et dans la drogue. Beaucoup. L’auteur carbure à la coke (Misery n’est-il pas un livre sur la cocaïne ?). Tapisse le tout avec des médocs. Tout ça, en cachette et pendant huit ans, au point de ne pas se rappeler certains de ses livres. C’est une nouvelle fois sa femme qui le tirera de là et le forcera à tout arrêter.

Mais de quoi a peur Stephen King ?

Stephen King, digne héritier d’Edgar Allan Poe et influencé par Richard Matheson, est un auteur terrifiant. Avec ses intrigues bien ficelées, son sens du détail, de la description (il suffit de lire un huis-clos comme Jessie), des personnages ultra-travaillés, il EST un conteur. L’auteur révèle aussi les peurs et les névroses contemporaines.

Mais le King de la flippe a-t-il la trouille de quelque chose ? « Je ne peux pas dormir sans qu’une lumière soit allumée dans la chambre », a-t-il confié. Oui on sait, ça brise le mythe. Terrifié par l’avion et les choses qui rampent, l’écrivain triskaïdékaphobe est également peu à l’aise avec le chiffre 13. Mais pire que tout ? C’est de la retraite ou de perdre la boule que King a le plus peur !


L’INSTITUT : CHRONIQUE DU NOUVEAU ROMAN DE STEPHEN KING

« Bienvenue à l’Institut. Quand les enfants y entrent, ils n’en sortent plus. »
Dans son nouveau roman – à paraître le 29 janvier (éditions Albin Michel) – le lecteur suit Luke, un jeune surdoué kidnappé chez lui par des intrus. Il se réveille à l’Institut, dans une chambre qui ressemble à la sienne… mais qui ne l’est pas du tout. Dans cet établissement, se trouvent d’autres enfants dotés de pouvoirs de télékinésie ou de télépathie. Toute la journée, ils passent des batteries de tests horribles et peuvent gagner des jetons pour se nourrir. La directrice, en attendant, ne cesse de leur promettre qu’ils rentreront bientôt chez eux. Sauf que personne n’a réussi à s’échapper d’ici…

Avec son récit mastoc, Stephen King réunit tous ses thèmes de prédilection en une sorte de best of convoquant tour à tour Charlie ou Ça : il y a cette trame chorale avec des gamins bien particuliers toujours aussi attachants, leur amitié, il y a son obsession de la télékinésie, du paranormal plongé dans le normal, il y a cette méfiance du gouvernement et cette peur de l’injustice.

Au total, 608 pages qui, comme d’habitude, prennent à la gorge. King possède toujours cet art de la description, du récit. Il conte et raconte. Ses monstres à lui sont les adultes. Ce n’est pas de l’horreur bête et méchante, c’est du stress que King nous inflige en intraveineuse, comme à ses petits personnages. L’Institut ne constitue pas un livre-révolution en soi, loin de là, mais un bon cru, à mettre en parallèle avec le contexte actuel et politique des États-Unis…


Dossier réalisé par Aurélien Germain, à retrouver en intégralité dans le numéro 362 de tmv (à télécharger sur tmvtours.fr)

Culture, tendances & web #39

#EPJTMV Il y aura de quoi lire, cette semaine, dans nos chroniques culture ! Entre de la BD et trois livres, on n’a tout de même pas oublié votre dose de musique et de films…

Pause_ECRANS_BD_luckylukeLA BD
LUCKY LUKE, LA TERRE PROMISE
Le cowboy solitaire est de retour en librairie. La Terre promise, publié aux éditions Lucky Comics, est le premier album des aventures de Lucky Luke écrit par Jul, l’auteur de Silex and the City. Magnifiquement dessinée par Achdé, cette bande dessinée nous transporte avec nostalgie dans le Far West et l’humour des albums de Goscinny et Morris. Dans ce tome, sorti le 4 novembre, Lucky Luke accepte d’accompagner, à travers l’Ouest américain, une famille de migrants européens et juifs. Une balade qui ne sera pas de tout repos… L’histoire est vivante et dynamique. Quant au thème du judaïsme, il est abordé avec un humour intelligent.
S.A.

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
SUICIDE SQUAD
Une fois n’est pas coutume, ce sont les méchants qui ont le beau rôle ! Dans Suicide Squad, une ribambelle de crapules aux pouvoirs hors-normes vont devoir s’allier contre une menace inconnue. Le fameux Joker fait un retour remarqué sur grand écran. Si les critiques étaient divisées à sa sortie, on ne peut que saluer l’initiative de mettre comme héros des sales vilains ! Le DVD sort le 3 décembre. Pour les plus accros à l’univers DC Comics, une version en 3D est même disponible.
M.C-V.

LES CDs
PAUSE_ECRANS_CD1OLIVIA RUIZ – A NOS CORPS-AIMANTS
Quatre ans après son dernier opus, c’est avec plaisir que nous retrouvons Olivia Ruiz, de retour sur la scène musicale. Son cinquième album, À nos corps-aimants, est dans les bacs depuis le 18 novembre. La chanteuse de 36 ans nous offre douze titres totalement décomplexés, avec une voix toujours aussi douce et envoûtante, qui évoque le plaisir féminin. « On m’a déjà dit que c’est un album pour faire l’amour », s’est exprimée Olivia Ruiz, en interview sur France 2. Dès la première chanson Mon corps, mon amour, la couleur est annoncée : « Pas un credo plus que l’envie, je baise donc je suis », chante-t-elle. Caliente.
S.A.

THE WEEKND – STARBOY
Les mélomanes se souviennent sans doute de ce Canadien à la chevelure totalement hirsute. Mais si ! Il a forcément animé vos soirées avec Can’t feel my face, lors de l’été 2015. Pour cette fin d’année, fini l’extravagance capillaire et le RnB, place à l’électro-pop. Il y a même un (gros) grain de sel français, avec la collaboration de Daft Punk sur deux titres de l’album. The Weeknd a opté pour une atmosphère sonore plus « dark », tout en restant aussi groovy. Quant au clip de False alarm, il est à visionner d’urgence, avec une vue à la première personne digne de GTA !
M.C-V.
PAUSE_ECRANS_CD2

LES LIVRES
ABD AL MALIK – CAMUS, L’ART OU LA RÉVOLTE  PAUSE_ECRANS_LIVRE1
Voici une oeuvre singulière. Le rappeur et écrivain Abd Al-Malik rend hommage à l’auteur de L’Etranger, à travers un ouvrage biographique. Le postulat de départ pourrait être étrange : Abd Al Malik n’a jamais connu Camus de son vivant. Cela n’empêche pas le rappeur d’expliquer l’importance de cette figure littéraire dans sa jeunesse. Camus, découvert à douze ans par Abd Al Malik dans son HLM de Strasbourg, a été la source d’inspiration de sa carrière. Ce livre rend hommage à l’homme de lettres et démontre bien que la volonté de créer permet de dépasser les codes sociaux.
M.C-V.

PAUSE_ECRANS_LIVRE2STEPHEN KING – LE BAZAR DES MAUVAIS RÊVES
Le maître de l’horreur a encore frappé ! Après Fin de ronde publié en juin, Stephen King se replace au premier rang des librairies. Avec un recueil de vingt nouvelles inédites en France, autant dire que ça sera la fête de l’épouvante en cette fin d’année. Une voiture carnivore, un journaliste qui a le pouvoir d’emmener ses lecteurs au terreau rien qu’en écrivant. Pas de doute, King reste le roi du jeu de la peur. On appréciera les brefs textes introductifs avant chaque récit, qui permettent de comprendre la logique d’écriture de l’auteur.
M.C-V.

MICKAËL LAUNAY -LE GRAND ROMAN DES MATHS, DE LA PRÉHISTOIRE À NOS JOURS PAUSE_ECRANS_LIVRE3
Il paraît que la plupart des gens aiment les maths sans le savoir… Dans son dernier essai publié chez Flammarion, Mickaël Launay raconte l’histoire des mathématiques, depuis la préhistoire. Pour lui, elles sont belles, poétiques, surprenantes, jubilatoires et captivantes. Rien que ça. L’auteur s’adresse à ceux « qui n’y ont jamais rien compris », qui sont fâchés avec cette science. L’heure serait-elle enfin à la réconciliation ?
S.A.

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 235 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]