Culture, web & tendances #27

Pour les chroniques culture et tendances web de la semaine, place au DVD de Deadpool, au CD d’Haxis ou encore du plan B de Bolloré. Outch !

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
DEADPOOL
Après avoir cartonné au box-office, le fameux Deadpool débarque en DVD Bluray. L’anti-héros made in Marvel avait botté un paquet de fesses, lors de sa sortie ciné : gros délire jubilatoire, trip régressif bourré de WTF, méga majeur tendu à la face d’un monde biberonné aux blockbusters édulcorés, Deadpool faisait vraiment du bien. Même si — n’en doutons pas — il reste un produit tout de même bien calculé (eh oh, c’est la Fox qui co-produit). Il n’empêche : c’est un plaisir de retrouver l’édition DVD qui propose plus de 2 h de bonus, notamment avec un bêtisier et des scènes inédites. De quoi patienter avant sa suite prévue pour 2017…
A.G.

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
LE JOURNAL D’AURORE
Si la BD a beaucoup donné au cinéma, la littérature reste une mine d’or pour les adaptations BD. Alors quand on possède un fonds aussi important que celui de l’École des Loisirs, il y a de petites merveilles à adapter. C’est le cas de ce roman de Marie Desplechin que la dessinatrice Agnès Maupré a su parfaitement retranscrire. Il faut dire que son héroïne Aurore est l’archétype de l’ado du XXIe siècle, plongée dans tous les affres de son âge (parents, école, copines, amour…). Au travers des petites péripéties de la vie courante, subies plus que vécues, on la découvre tour à tour boudeuse, rêveuse et surtout très très ado ! Ajoutez un humour caustique et une finesse d’écriture : c’est frais et vivant et ça fait vraiment du bien.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LES CDS
HAXIS – CITY LIGHTS
Haxis, projet tourangeau estampillé « electro trash », est de retour avec un nouvel EP intitulé City Lights. Dans des sonorités 80s agréables, Haxis présente cinq titres mêlant électronique, voix planantes, agrémenté de quelques guitares. Faisant le récit d’un personnage qui arpente une ville plongée dans la nuit, City Lights vit totalement son histoire au travers d’une musique habilement structurée. On aurait toutefois aimé une présence plus massive des guitares tant le mélange est réussi (le titre éponyme ou encore Glide), Haxis parvenant effectivement à incorporer les accords de Richard Chuat, guitariste connu du groupe de metal Kronos. Une jolie découverte.
A.G.

MITSKI MIYAWAKI – PUBERTY 2 PAUSE_ECRANS_CD2
Encensée par la critique outre-Atlantique (et pas que), la chanteuse et musicienne américaine Mitski Miyawaki sort son 4e album. Ce Puberty 2 a beau posséder un grain indie-rock, il n’en reste pas moins impossible à classer : l’album, très dense, varié et ambitieux, ouvre son rock à différents styles, différentes vibes. Se laisse porter par le vent, allant là où la songwriteuse de génie veut aller. En résulte un disque extrêmement intéressant et troussé avec brio. Cependant, les nombreuses ruptures de ton et de styles tendent à déstabiliser – agacer, diront certains. Mais avec ses (à peine) 31 minutes, Puberty 2 est une bouffée d’air frais.
A.G.

INSTAGRAM
CALORIES ET CULPABILITÉ
Prêt(e) à culpabiliser un petit coup ? Le compte Instagram Calorie Brands transforme les logos des marques en nombre de calories. Ainsi, le logo du pot de Nutella® se transforme en 4 520 calories, celui d’un mini Babybel® en 70 calories ou encore une bouteille de vodka en 1 625 calories. Oui, ça en fiche un coup. Pleurez, maintenant.
> instagram.com/caloriebrands

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A LA TV
LE PLAN B DE BOLLORÉ
« Le grand Saigneur », comme on le surnomme, a encore frappé : Vincent Bolloré, le big boss de Canal+, a annoncé quelques nouvelles mesures. S’il n’est pas question de fermer Canal +, Vincent Bolloré a toutefois annoncé que les programmes en clair ne représenteraient plus « qu’une à deux heures par jour maximum contre six ou sept aujourd’hui ». À prévoir aussi, une nouvelle grille tarifaire des abonnements, la volonté de doubler l’audience de D8 (qui appartient au groupe) ou encore le déploiement de la vidéo à la demande, sans pour autant toucher au cinéma.

SUR LE WEB
LA PETITE VIE DES RÉSEAUX SOCIAUX
> Que ce soit sur PC, MAC ou smartphone, il est désormais possible de répondre aux messages Facebook par une vidéo. Le réseau social espère redonner un peu envie aux utilisateurs de partager des contenus, une tendance à la baisse ces derniers temps.
> Près de 32 millions d’identifiants Twitter ont été piratés et mis en vente. Cinq millions de Russes ont été touchés. Le mois dernier, 65 millions de mots de passe Tumblr et MySpace avaient été hackés et revendus.
> Snapchat continue de progresser. Avec 58,6 millions d’utilisateurs rien qu’aux États-Unis, le réseau devance Twitter et Pinterest.

Capture

Deadpool : torgnoles, WTF et super-héros

Anti-héros au possible, humour salace, bastonnades bien gores : l’attendu Deadpool est enfin au ciné. Alors, verdict ?

Deadpool
Deadpool, posey mais pas dans son canapey.

Deadpool  Enfin, le voilà ! Ultra-attendu, « rated-R » aux States (interdit aux moins de 17 ans, car jugé trop violent), le fameux Deadpool débarque enfin sur les écrans. Et qu’on se le dise tout de suite, les yeux dans les yeux (oui, oui, c’est à vous que je parle) : Deadpool fait un bien fou. Encore plus dans l’univers trop aseptisé des dernières prod’ Marvel qui, soyons sincères, étaient bien fades et lisses.

Deadpool, donc, c’est l’anti-héros atypique de l’univers Marvel. À la base, un mercenaire nommé Wade Wilson qui, bien heureux dans son quotidien de parties de jambes en l’air avec sa chérie ex-péripatéticienne, apprend un jour qu’il un cancer. Il tente donc une expérimentation proposée par un monsieur qui ne met pas franchement en confiance… et devient Deadpool, superhéros bad-ass à l’humour noir et salace. Décidé à se venger, il va alors se mettre traquer l’homme qui l’a défiguré à vie…

Et c’est parti pour 1 h 48 de gros délire. Parce que Deadpool, c’est ça : un gros majeur tendu, un WTF permanent. Entre apartés à son spectateur (un poil trop rares cependant) et bastonnades sanguinolentes, le super-héros (joué par un Ryan Reynolds coolos et à l’aise) enquille gore, fun et irrévérence à un rythme survitaminé.
Dans une avalanche de vannes foireuses (le film est à voir en VO sous-titrée, impérativement !), de clins d’oeil délirants et de grand n’importe quoi (un super-héros avec un sac Hello Kitty rempli de kalach’), la bobine du réalisateur Tim Miller fait plaisir, car elle ne se prend pas au sérieux. Il suffit de voir ces moqueries en cascade ; l’acteur, lui-même, prenant malin plaisir à vanner son flop Green Lantern par exemple. À condition d’accepter de jouer le jeu de la surenchère, le spectateur – et surtout fan de comics – saura apprécier le mélange humour gras / action-torgnole-gore.

Politiquement incorrect mais aussi ultra-calculé (on reste dans une pelloche co-produite par la Fox), cette ode aux répliques cinglantes, à la bastonnade de super-héros et à la saturation du « fuck » (essayez de compter le nombre de fois qu’il est prononcé !) est un « putain » de bon divertissement. Et qui fait du bien au slip de Marvel.

> Action, comédie (Etats-Unis), de Tim Miller. Durée : 1 h 48. Avec  Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein…
> NOTE : 4/5  

PS : n’oubliez pas de rester jusqu’à la fin du générique…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Tgdw-sHvYpY[/youtube]