Passion vinyle : Anthony Legoff, un disquaire qui creuse son sillon

#VisMaVille Sur le web comme dans sa boutique de la rue des Trois Pavés Ronds, Anthony Legoff est passé expert ès vinyles il y a cinq ans. Plutôt que de les mixer comme avant, il les bichonne, pour le plus grand plaisir de ses nombreux clients. A l’occasion du Disquaire Day, rencontre avec ce passionné.

Dans le petit monde des disquaires, Anthony Legoff est l’un des derniers des Mohicans. Le Madison, rue Colbert, a fermé au décès de son propriétaire, il y a deux ans. Et l’historique Baromètre ouvre de manière plus ponctuelle. Bien sûr, on trouve aussi des vinyles à la Fnac « où il y a de très bons conseillers » précise Anthony. Mais en indépendant, il fait partie des résistants, fier de bientôt passer le cap des cinq ans d’existence, avec sa boutique le Passe Passe Store.

En se lançant à 40 ans, il a modifié sa relation au vinyle. Celui que certains connaissent comme DJ 1-Verse ne scratche plus comme avant : « En tant que DJ, je voyais le vinyle comme un outil de travail, qui finit logiquement par s’user. Je réalise maintenant que j’ai parfois scratché des vinyles qui valaient quelques centaines d’euros, mais je ne m’en rendais pas compte ! »

Lorsqu’on pénètre dans son antre de la rue des Trois Pavés Ronds, le respect de la galette noire est de mise. Les 33 tours d’occasion sont nettoyés dès leur arrivée, avant d’être classés dans les bacs. « J’ai aussi appris à attraper correctement le disque par le côté et le centre, sans toucher les sillons, contrairement à mes vieilles habitudes de DJ », raconte le passionné.

Jazz, rock, classique, musique afro-cubaine, électro, scène locale… On trouve de tout chez Passe Passe Store, avec près de 4 000 références. La spécialité locale ? Des « pressages japonais ». À la grande époque du vinyle, le Japon faisait presser sur place les albums des artistes internationaux pour le marché local, avec une très bonne qualité de son. Et la cerise sur le gâteau, ou le wasabi sur le sushi, c’est que ces vinyles pressés il y a quelques décennies ont été très bien entretenus. Anthony en fait venir 60 kg par mois, et chaque album recèle ses petites surprises, comme ce livret des paroles de Blondie en japonais qu’on observe avec curiosité (et désarroi)…

Si ces imports venus d’Orient peuvent sembler réservés à l’élite des accros du vinyle, la clientèle est en réalité bien plus large. En été, même les touristes étrangers fans de 33 tours franchissent la porte, souvent grâce au site Discogs et sa carte mondiale des disquaires indépendants. « J’ai des clients de 14 à 90 ans, nous explique Anthony. Les collectionneurs ont fait survivre les disquaires depuis les années 1980-1990, mais on voit aussi depuis une dizaine d’années un renouveau, avec des jeunes qui s’y intéressent. »

Pour le disquaire, interdit de dire que les nouvelles générations ne savent plus écouter de musique. Au contraire ! « Avec les plateformes, ils ont acquis rapidement une culture très large, ils découvrent des artistes qu’ils viennent ensuite chercher en vinyle. » Entre engouement pour la seconde main et découverte de la qualité sonore incomparable des vinyles d’époque, le disquaire semble avoir encore de beaux jours devant lui !

Emilie Mendonça


> Le Disquaire Day aura lieu partout en France le samedi 20 avril 2024 

 

Chroniques culture : comics futuriste, la sélection BD, et musique avec Slippy Skills et Thelmaa

LE COIN BD/COMICS

UNDISCOVERED COUNTRY

Deuxième tome pour la dystopie signée Scott Snyder et Giuseppe Camuncoli. Si le premier volet d’Undiscovered Country (éditions Delcourt) nous avait déjà scotchés, cette suite est à l’avenant ! On retrouve donc ce nouveau monde, dans lequel les États-Unis ont fermé leurs frontières sans explication et où une équipe est partie à la recherche d’un remède contre une pandémie mondiale (oh ?).

Toujours aussi sublime graphiquement, l’ouvrage a cette fois un goût de Matrix revisité : univers futuriste, technologie, IA… le récit s’enrichit de réflexions sur notre société. Pertinent et passionnant. Une série immanquable.

Aurélien Germain

LA SÉLECTION BD DE LA SEMAINE

« Lore Olympus » (éditions Hugo BD) de Rachel Smythe marque ce début d’année avec cette relecture de l’enlèvement de Perséphone par Hadès. Cette réécriture de la mythologie grecque est une réussite magistrale qui, de plus, s’inscrit dans l’air du temps.


Wurm et Rivière revisitent eux un autre mythe, avec « Edgar P. Jacobs » (Glénat), portrait biographique réussi du créateur de Blake et Mortimer. Quant à Claire Fauvel et Thomas Gilbert, ils nous entraînent, avec « Lumière Noire » (Rue de Sèvres), dans le milieu de la danse contemporaine avec une écriture à quatre mains très originale.
Autres biographies, celles de Queen, Prince et ACDC, mises en BD par les Éditions Petit à Petit qui se sont fait une spécialité de ce genre d’ouvrages bien documentés, remplis d’anecdotes et savamment orchestrés.

Enfin, « La Trilogie Berlinoise » (Les Arènes BD) est un pur chef d’œuvre d’enquête policière en plein Berlin de 1936, où Kerr, Boiserie et Warzala s’en donnent à coeur joie grâce une figure de détective iconoclaste et une intrigue particulièrement soignée.
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

SLIPPY SKILLS – MULTIPLE MIND STATES

Si l’overdose de chocolats de Noël ne vous a pas cueillis, alors prenez un peu du millefeuilles rap servi par le néo-Londonien Slippy Skills. Le rappeur propose un nappage de sonorités rap actuelles et passées, boombap et trap, jazzy et électroniques, reflétant son « Multiple Mind States ».

Après avoir réalisé des clips, il se retrouve devant la feuille de papier et qui dès le début de l’année 2021 a livré « New Year, New Me », un titre plein d’humour. Côté sonorités, on retrouve les cuivres avec « That’s song a banger » et la voix rauque à souhait de 1sun et Micall Parknsun. On retrouve tout l’esprit du boombap sur les titres « Knowledge Itself » ou « Ingredients ». « Ride or die », en featuring avec Jabbathakut, est un morceau tout en douceur, quand « Long Pause » transporte vers le G-Funk.

Un album qu’on suit du début à la fin, accrochés aux sons qui s’enchaînent. Pas de creux de la vague donc dans cet album de rap britannique qui ravira tous les amoureux de hip hop.


LA DECOUVERTE MUSICALE

THELMAA – SADHOUSE

Attention, future pépite en vue ! Composé de Constance Morales et Paolig Le Cocquen, Thelmaa est un duo tourangeau sur qui vous jetterez un oeil le 21 janvier prochain, date de publication de leur clip SadHouse, signé Nathan Almeras et Antoine Moirin.

C’est à la fois beau et inquiétant, sombre et palpitant, Thelmaa offrant un mix entre trip hop hypnotique et electro pop délicieux. Alors en attendant : 1) filez vite zieuter tout ça ; 2) attendez février qu’on vous parle de la sortie de leur EP 5 titres.
A.G.

> facebook.com/thelmaa.aamleth

Chroniques culture : le plein de BD et de la musique avec Action Bronson et Simon Declerck

Cette semaine, dans nos chroniques culture, on se dégourdit les oreilles avec le nouvel EP du Tourangeau Simon Declerck et le vinyle de la semaine de Radio Campus. Sans oublier notre dose de BD du jour.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec le T2 de Faut pas prendre les cons pour des gens (Fluide Glacial), Reuzé et Rouhaud continuent leur humour bête et méchant ! Véritable carton en librairie, cette BD démontre par l’absurde la bêtise humaine ordinaire.

Beaucoup de légèreté aussi avec Malgré tout (Dargaud), où Jordi Lafebre remonte le fil du temps jusqu’à la source de l’amour entre Ana et Zeno dans un one-shot plein de sensibilité. Belle inventivité également avec Les Belles Personnes (Soleil), où Chloé Cruchaudet propose 14 portraits, comme autant de témoignages et de plongées dans l’âme humaine.

Quant à Chinese Queer (Sarbacane), le dessinateur Seven y brosse un portrait acide de la jeunesse chinoise, avec une invention graphique bluffante. Finissons par Soeurs d’Ys (Rue de Sèvres), d’Anderson et Rioux, virée au cœur de cette légende bretonne réalisée avec fougue et intensité.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE RADIO CAMPUS
ACTION BRONSON – ONLY FOR DOLPHINS

Inénarrable et fantasque rappeur new yorkais, Action Bronson n’en finit plus d’écrire sa légende. Style mi-rappé, mi-braillé, textures et mixtures sonores toujours originales et grandiloquentes, son nouvel album Only For Dolphins (Loma Vista Recordings) sort encore du lot avec cet univers nimbé d’odontocètes tantôt subversifs, tantôt sages.
Seul titre de l’album où Action Bronson semble ne pas être en pleine overdose de miettes de dauphin, le titre Latin Grammys, au sample connoté latino, met en avant son génie de l’autodérision.

LE EP
SIMON DECLERCK – LONELY

À 27 ans, après avoir produit les deux EP du groupe Clé d’Sol, le Tourangeau Simon Declerck se lance dans l’aventure en solo. Avec ce 3 titres, le musicien prouve déjà qu’il n’a rien perdu de son goût pour la prod’ bien faite et du son travaillé. Il y a, aussi et pour sûr, une mélancolie qui se dégage de l’ensemble, via des chansons très personnelles (il suffit d’écouter les paroles du titre éponyme). Et côté musique, Simon Declerck offre un esprit jazzy mâtiné de soul. En s’autorisant parfois des chemins de traverse, en témoignent ces discrètes mais habiles touches hip-hop.
A.G.

> facebook.com/ Simon.Declerck.Artist

Guts : « Je suis un enfant du vinyle »

#EPJTMV En tournée internationale, Guts a enflammé le public du festival Quartier Libre à Tours. On a parlé de vinyles, de GTA V et de philanthropie, avec celui que beaucoup considèrent comme un sampler de génie.

Tu es un pionnier du digging (dénicher), qui consiste à fouiner dans les bacs pour trouver la perle rare. C’est un truc d’amoureux des vinyles. Depuis quelques années leur vente est en plein essor face au CD. Qu’est-ce que ça te fait ce retour en force ?

Guts : Évidemment ça me réjouit. Je suis un enfant du vinyle. Le vinyle c’est une écoute active. C’est un son analogique et, à ma plus grande surprise, j’ai l’impression que toute la génération digitale a envie d’un truc nouveau, une façon différente d’écouter la musique. Je vois plein de jeunes de 20-25 ans qui sont en kiff sur le vinyle. Et nous, avec le label Heavenly Sweetness, on fait systématiquement du vinyle. On essaye de faire en sorte que l’objet soit esthétique, séduisant et qu’il ait surtout un bon son.

Un de tes titres est joué dans les stations de radio virtuelles du jeu vidéo GTA V, l’un des jeux le plus vendu au monde. Comment l’as-tu vécu ?

G. : Très très mal. Non je plaisante (rires). Au début, pour être honnête, j’étais très sceptique. Déjà, je ne suis pas du tout gaming à la base et c’est un jeu qui apparemment est assez violent. De pouvoir associer ma musique à un jeu vidéo violent, je n’ai pas trouvé ça très cohérent. Mais j’ai vu que les développeurs travaillaient avec des grands producteurs et des grands artistes, comme Flying Lotus et Dr. Dre. Moi, je suis dans la radio virtuelle de Gilles Peterson. Dans ce cadre-là, ça me rassurait. J’aime l’idée que des gens attirés par la violence découvrent ma musique, qui est plutôt le contraire, sereine et apaisante.

Malgré sa notoriété, Guts insiste pour ne pas être photographié.

Parlons de ton nouvel album, Philantropiques. Ton amour des musiques africaines, brésiliennes, caribéennes en est à l’origine. Tu te vois plus comme un philanthrope, un amoureux des gens de toute la planète, ou un amoureux des musiques du monde entier ?

G. : C’est un peu les deux, c’est pour ça qu’on a fait le jeu de mot. L’idée, c’est de jouer sur la diversité, sur l’amour bien sûr. Ça fait sens pour moi qui suis connecté à plein de musiques différentes et qui met en avant toutes les couleurs musicales. Le but du jeu est de fédérer les gens. Ça a toujours été ce que j’aime faire, rassembler les gens.

Beaucoup te définissent comme un sampler de génie. Quelle est la recette du bon sample pour toi ?

G. : C’est purement instinctif. C’est vraiment les deux secondes dans un titre qui, pour moi, sont comme une étoile filante. Pendant deux secondes, il y a une magie, quelque chose qui va tout de suite me toucher, m’interpeller et surtout m’inspirer. Ces deux secondes, ça va être cette petite étoile qui va justement m’emmener vers une création et certainement devenir un morceau. Je viens du hip-hop, une musique née avec le sample, le recyclage. Comme on n’avait pas d’argent, c’était un moyen de détourner la musique, de la recycler et d’être créatif.

Tu es depuis peu à la tête d’un label de musique. C’était une suite logique de passer du dénichage de vinyles à celui de nouveaux talents ?

G. : Ça fait complètement sens. Quand tu découvres des disques rares, tu découvres des œuvres et les artistes derrière. Et quand tu œuvres auprès d’un label, tu déniches des talents. C’est dans l’esprit de mon goût de la recherche, de la découverte.

Est-ce que tu connais la ville de Tours et sa région ?

G. : Pour être honnête, je ne connais pas vraiment. Comme on est dans des configurations de tournée, on est toujours de passage. On n’a malheureusement pas le temps de découvrir, de visiter, de discuter avec les locaux. C’est très frustrant pour un voyageur comme moi. Il faudrait une journée off après chaque date. Aujourd’hui, je n’ai même pas eu le temps d’aller fouiner chez les disquaires tourangeaux.

Rémi Carton et Cassandre Riverain.

Chroniques culture #71

Beaucoup de bandes-dessinées cette semaine, avec une tripotée d’œuvres pour les amoureux d’Histoire ! On a également le EP de Suzane, regardé le DVD L’Ordre des médecins mais aussi le vinyle de Muthoni Drummer Queen.

LE DVD
L’ORDRE DES MÉDECINS

Simon, pneumologue aguerri, côtoie la maladie et la mort constamment. Mais le jour où sa mère est hospitalisée, ses certitudes s’écroulent… Ici, David Roux offre une plongée réussie dans le monde médical (photographie clinique, couleurs froides) mâtinée d’un drame humain et familial bouleversant.
Ce regard sensible et humble est transcendé par la performance sobre mais brillante de Jérémie Renier, à fleur de peau. Film dur mais émouvant, intime mais humain, L’Ordre des médecins reste tout en justesse du début à la fin. Dans sa version DVD, l’éditeur a fourni d’intéressants bonus, entre un entretien avec le réalisateur et des rencontres avec le compositeur de la musique, une philosophe de la médecine et quelques courts-métrages pour compléter le tout.
> Sortie le 4 juin

LES BD
UNE ANNÉE AVEC LES RASPBERRY – T1

On connaissait déjà le trait de Pacco via Instagram, sur lequel le dessinateur poste les aventures de sa famille Raspberry (près de 90 000 abonnés au compteur, tout de même !). Petit plaisir cartonné pour eux : l’auteur sort « Une année avec les Raspberry » (éd.Delcourt), un recueil reprenant 127 gags déjà publiés sur les réseaux, ainsi que 20 inédits.
À travers un univers fun et décalé car anachronique, Pacco esquisse une chronique préhisto-familiale où sont incorporés des éléments de notre société actuelle. Joliment illustré, ce miroir tendre d’une vie de famille lambda (ado en crise, autorité parentale, couple, etc.) mais version Pierrafeu fait sourire, voire parfois rire (la mère est LE personnage qu’on adore). Mais certains gags tombent à plat et quelques pages manquent de teneur. Une bande-dessinée qui, toutefois, apporte distraction et fraîcheur. A.G.

HISTOIRES D’HISTOIRE

On commence avec le magnifique « Le Feu de Thésée » (Humanoïdes associés) pour se balader à Athènes sur les traces du Minotaure, sublimé par le récit de Frissen et superbement illustré par Trifogli.
Avec « Xérès » (Futuropolis), Franck Miller creuse le sillon de son amour pour la Grèce Antique, nous ramenant aux temps de Darius et Alexandre, avec ce trait si particulier et cet art du récit qui vaut autant qu’une révision pour le Bac !
À ce propos, lire « La Princesse de Clèves » (Dargaud), par Claire Bouilhac et Catel Muller, c’est aussi s’offrir un petit bonus ! On passera aussi un peu de temps au Louvre avec « Les Tableaux de l’ombre » (Delcourt), merveilleuse réflexion sur l’art et la célébrité, livrée par un Jean Dytar époustouflant.
Petite pause avec « Six Coups » (Dupuis) d’Anne Claire et Jérôme Jouvray, un western jubilatoire et plein d’humour. Et cerise sur le gâteau, on dégustera « Quand tu viens me voir ? » (L’Association) où Charles Berberian livre ses croquis magnifiques et ses réflexions sensibles sur le temps qui passe et l’amour de ses proches.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
MUTHONI DRUMMER QUEEN – SHE

Après un premier album assez discret en 2009, la MC Kenyane frappe fort avec ce second opus. Pour cette sortie, elle s’allie au duo de beatmakers suisse GR! & Hook et la formule cartonne. L’artiste s’accapare avec aisance les codes du hip-hop aussi bien que ceux du dancehall, du R&B et de la rétro soul. Les textes sont conscients et célèbrent la beauté, la force et l’audace des femmes africaines qui sont pour beaucoup de penseurs du continent, l’avenir de celui-ci. On ne sait pas encore si Muthoni Drummer Queen est l’avenir de la scène des musiques urbaines d’Afrique mais ce qui est certain, c’est qu’elle en est le présent et semble l’assumer pleinement.
Julien Abels

ÉVÉNEMENT
EMMANUEL TELLIER AUX STUDIO

Début mars, tmv vous parlait du dernier CD en date du Tourangeau Emmanuel Tellier, La Disparition d’Everett Ruess. Eh bien, bonne nouvelle ! Le film qui accompagne l’album sera présenté le 7 juin, à 19 h 45, aux Cinémas Les Studio à Tours. À la fois film documentaire et collection de chansons, cette histoire part sur les traces d’un personnage hors norme disparu à l’âge de 20 ans dans le désert de l’Utah en 1934. Un récit rare et subtil qui explore les marges et la poussière de l’Amérique de ces années sombres de la Grande dépression.
H.B.

LE EP
SUZANE

Une jeune fille toute seule sur scène qui fait des chorés et qui joue avec ses machines ? On a déjà vu ça ces derniers temps, me direz-vous. Pas facile en effet de trouver une place entre Angèle ou Jain, mais Suzane a définitivement ce petit plus qui fait la différence. Comme on a pu le voir récemment à Bourges, avant de l’apprécier de nouveau à Avoine Zone Groove ou aux Courants à Amboise, la demoiselle emporte tout sur son passage.
Et ce premier EP pose ses chansons électro sous les meilleurs auspices. C’est frais, percutant, drôle et sérieux à la fois. De quoi bien s’incruster dans la tête et donner envie de bouger. Quatre titres, c’est vraiment trop, trop court : vivement la suite !
H.B.

Chroniques culture #67

Cette semaine, on retrouve le Youtubeur Nota Bene qui se transforme en… BD ! A ses côtés, Luz et Gaëlle Genillier offrent également de jolies bandes-dessinées. La chronique a également chroniqué le DVD Une Affaire de famille et le disque d’Hugo Barriol. Enfin, découvrez le vinyle de la semaine de Radio Campus.

LES BD
NOTA BENE – T1/PETITES HISTOIRES, GRANDS DESTINS !
Décidément, rien n’échappe à Benjamin Brillaud – alias Nota Bene – dans la vie ! Après sa chaîne Youtube à succès, ses Rendez-vous de l’Histoire ou encore son ouvrage sur les pires batailles de l’Histoire, le voilà croqué en… bande-dessinée ! Pour ce premier tome, monsieur s’est acoquiné avec Mathieu Mariolle pour le scénario et Christian Paty côté dessin.
Les abonné( e)s de Nota Bene (ils sont plus de 900 000 rappelons-le) ne devraient pas être déçus. Ici, on retrouve sa patte, où humour et légèreté servent des anecdotes historiques, documentées et intéressantes. Servie par le dessin agréable et très BD de Paty, cette dizaine de petites histoires permettent de naviguer à travers le temps sur 64 pages et découvrir sous un autre jour plusieurs figures. On passe ainsi des portraits de Catherine de Médicis à Pyrrhus, en passant par un Du Guesclin peut-être laid mais bien malin !
Le bonus, enfin, c’est évidemment la réalité augmentée de ce tome 1. Les lecteurs peuvent ainsi scanner la première page de chaque portrait pour tomber sur une vidéo de Nota Bene qui apparaîtra sur leur smartphone. Loin d’un gadget, surtout une vraie valeur ajoutée.
A.G.

RÊVE AMÉRICAIN OU PAS…
Notre Luz préféré frappe encore un grand coup avec ce magnifique « Hollywood menteur » (Futuropolis). Un ouvrage introspectif sur le film culte de John Huston, Les Désaxés (The Misfits en V.O), où il livre l’envers du décor hollywoodien. Soulignée par un noir et blanc âpre et viscéral, cette histoire du désenchantement se lit d’un souffle et vous colle « un sacré coup de pelle dans la figure » comme le dit si bien Virginie Despentes dans la postface.
Restons dans cette nostalgie du rêve américain avec la très belle adaptation du roman de Steinbeck par Jean-Luc Cornette de « La Perle » (Futuropolis), une fable sociale très noire et toujours d’actualité. Avec le Tome 3 des « Fantômes de Knightgrave » (Dupuis), Colman et Maltaite livrent la conclusion de cette trilogie autour du personnage emblématique de Mr Choc qui fit les beaux jours des aventures de Tif et Tondu dans le journal Spirou : au programme, dessin classieux et scénario ciselé.
On terminera enfin avec « Les Fleurs de Grand Frère » (Delcourt), où Gaëlle Genillier signe un premier roman graphique remarquable et onirique sur la différence et le mal-être.
Hervé Bourit

LE DVD
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
On avait laissé le film d’Hirokazu Koreeda à Cannes, couronné par une Palme d’or – consécration suprême – et auréolé de critiques dithyrambiques. Cette « Affaire de famille » se retrouve depuis le 24 avril en DVD/Blu-ray (Le Pacte), l’occasion de (re)découvrir cette formidable fable sociale, aussi délicate que sensible, humaniste et poétique. Histoire d’une famille recomposée tentant de survivre par tous les moyens, cette saga intime bouleverse autant qu’elle marque. Grâce à sa chronique familiale merveilleuse et travaillée, Kore-eda offre là une vraie leçon de cinéma. Pour aller plus loin, l’édition DVD propose des bonus allant de la galerie photos à de petits entretiens avec le cinéaste. À rattraper d’urgence pour les retardataires !
A.G.

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
LITTLE SIMZ – GREY AREA
La jeune rappeuse londonienne Little Simz, de son vrai nom Simbi Ajikawo, est de retour sur la scène hip-hop avec son troisième album Grey Area – zone grise. À travers son oeuvre, elle explore, tente de s’échapper de cette zone grise et incertaine qu’est la vingtaine. Le disque s’arme principalement de guitare, de cordes, de piano et de batterie, le tout porté par le rythme et la puissance de la voix de Little Simz. « Venom », l’un des titres phares de l’album, fait force et s’inscrit dans l’actualité en mettant au centre la place de la femme dans la société. Dix titres à découvrir où Little Simz est maître de son univers.
Kate Stone

LE CD
HUGO BARRIOL – YELLOW
On se méfie en général des success story du type découvert dans le métro entre Réaumur et Sébastopol. Eh bien là, on aurait tort car dès le premier morceau, « Oh My », on décolle vraiment avec cette voix d’ange, cette guitare et ces arrangements de cuivres qui propulsent immédiatement au 7e ciel. Les 11 chansons qui suivent sont du même tonneau, soit un pop-folk lumineux sans aucune baisse de régime, servi par un chant d’exception. Reste à se laisser bercer, se prendre au jeu des arrangements tous plus soignés les uns que les autres, attendre la montée des rythmes, savourer les refrains catchy. Un de nos gros coups de cœur du mois.
H.B.

Chroniques culture #64

Triple dose de livres, cette semaine, dans nos chroniques. On parle aussi musique avec Emmanuel Tellier, puis BD, DVD et c’est également le retour du vinyle du mois de Radio Campus !

LES LIVRES
PAUSE_ECRANS_LIVRECACATOESLES PÉPÈTES DU CACATOÈS
Le riche Aldebert, un industriel du nord de la France, meurt brutalement. Le jour où ses trois héritiers découvrent son testament, c’est la surprise ! Ces mous du genou passionnés par tout sauf le travail ne récupéreront la fortune qu’à une condition : gagner 100 000 € en un an sous peine de quoi l’argent ira… au cacatoès ! Le postulat de base du premier roman d’Elisabeth Segard (notre estimée collègue, oui oui !) est suffisamment clair pour indiquer que ces « Pépètes du cacatoès » sera fendard et guilleret. C’est évidemment le cas tout du long de cette histoire drôle et bien ficelée, emmenée par des personnages attachants. L’ensemble, dynamique et léger, reste tout de même porté par une écriture travaillée. Quant au récit, il est aéré par les passages outre-tombe d’un Aldebert mort qui disserte en voix off.
Rappelant parfois le ton de la pièce de théâtre Le Prénom, mais aussi l’esprit d’Arto Paasilinna (ici, on reste dans le jovial, la bonne humeur et la plume badine), Les Pépètes du cacatoès est un roman « feel good » réussi. Et promis, c’est dit en toute objectivité.
A.G.

L’ÉPARPILLEUR 41MlVe1wbCL._SX309_BO1,204,203,200_
Vous ne verrez plus jamais Tours du même œil… Un flic, Raoul Pénichot, un autre, répondant au surnom de Gus, leur patron, Ferdinand Robinet, un psy, Guilbert Tacar, la pulpeuse Pénélope Lajoie, un légiste pas très attachant… Tout ce petit monde est entraîné sur les traces d’un tueur en série diabolique, à Tours et aux alentours. S’inscrivant dans la grande époque du roman de gare, l’auteur tourangeau Gregory Merleau réussit un cocktail détonant, bourré de rebondissements et d’humour noir. Un vrai festival de style et de clins d’oeil, qui se dévore d’une traite.
E.S.

CHRONIQUES DE ST-MARY UNE SECONDE CHANCE
On retrouve la jeune professeure d’histoire Madeleine Maxwell en pleine guerre de Troie, alors qu’elle était partie… à la rencontre d’Isaac Newton. Si les voyages dans le temps ont leurs bugs, l’auteure, elle, n’en a pas ! Ce troisième opus de la série conserve le ton décalé, les punchlines et le rythme effréné qui ont séduit des milliers de lecteurs. Et le twist final risque bien de les empêcher de dormir jusqu’à la lecture du tome 4. Courage, il arrive en octobre ! E.S.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
JEAN-CHRISTOPHE & WINNIE
Projet casse-gueule par essence (il s’agit d’une adaptation en prises de vues réelles), Jean-Christophe & Winnie est finalement une bonne surprise dans l’ensemble. Dans cette version 2.0 de Winnie l’Ourson, le cinéaste Marc Foster offre une aventure poétique et séduisante, grandement influencée par Paddington. Animation léchée, photographie délavée et douce mélancolie nourrissent ce film sympathique qui n’évite toutefois pas certains écueils (fin mièvre, côté lisse…). Mais le pari de la nostalgie est, lui, réussi. Pour cette édition en Blu-ray, le DVD propose quelques rares bonus sur la fabrication du long-métrage, les voix ou des séquences sur « comment Winnie et Walt sont devenus amis »…
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS PAUSE_ECRANS_VINYLE
THYLACINE – ROADS VOL.1
Après nous avoir transporté à bord du mythique train Transsibérien, l’Angevin William Rezé a cette fois suivi le chemin de la Cordillère des Andes. C’est à bord d’un studio mobile installé dans une caravane qu’il a pu enregistrer la bande originale de ce voyage. De cette aventure ressort ce disque qui nous transporte à travers les paysages montagneux argentins. On y retrouve la patte de l’artiste avec un mélange de sons organiques et électroniques, mais aussi des airs au saxophone combinés à des sonorités plus dépaysantes comme celles de charangos. Roads Vol.1 accueille en plus les voix du rappeur américain J. Medeiros ou encore de la chanteuse Clara Truco.
Yann Puron

PAUSE_ECRANS_BDLES BD
SAUVAGES !
Avoir Yann au scénario et Lereculey au dessin est déjà la promesse d’un duo de choc. Alors quand ces deux-là s’attaquent à la Préhistoire avec Avant (Dupuis), on frémit d’avance. Et ce T1 Mumu la bâtarde (photo) nous confirme tout l’humour caustique et sauvage que l’on espérait ! Avec Milady (Futuropolis), Bihel et Venayre s’amusent à déconstruire la vision de la célèbre femme fatale des Trois Mousquetaires de Dumas. Bluffant et totalement maîtrisé.
Avec le T2 de L’Herbier Sauvage (Noctambule/Soleil), Fabien Vehlman déroule de nouveaux récits socioérotiques dont les cheminements buissonniers inventent un art du récit sensuel et iconoclaste. Superbement illustré par David Prudhomme, cet ouvrage est une mine de plaisirs et de curiosités.
Quant à Castaza et Parno, ils livrent avec Nos Vies Prisonnières (Grand Angle) un beau et bon thriller contemporain sur la recherche d’identité. C’est âpre, prenant et on marche à fond dans cette histoire singulière et attachante. On termine avec une superbe réédition de 40 Days in the Desert B (Moebius Productions), un petit livre d’illustrations aux parfums cosmiques d’un Moebius, qui décidément, manque à son art.
Hervé Bourit

LE CD
EMMANUEL TELLIER
– LA DISPARITION D’EVERETT RUESS PAUSE_ECRANS_CD

Cet album doublé d’un documentaire nous emmène sur les traces de ce jeune artiste américain disparu à l’âge de 20 ans. Avec ce premier album solo, le Tourangeau Emmanuel Tellier (Another Country, Chelsea, 49 Swimming Pool…) livre une de ces histoires d’Amérique dont il a le secret. Pas d’effet de manches ici, juste de l’émotion pure et un récit intime bouleversant. Saluons donc ce projet ambitieux, fruit de quatre ans de travail et de recherche, servis par une production sobre et lumineuse.
H.B.
NB : À noter également chez la même maison de disque (December Square), la sortie du disque de Matthew Edwards & the Unfortunates, l’Anglais tombé dans l’Americana avec une classe indéniable.

Chroniques culture #51

Les chroniques culture sont de retour avec, cette semaine, les albums de Mat Bastard et KillASon, mais aussi le plein de BD, un DVD flippant et bien sûr, le vinyle du mois de Radio Campus.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
ÇA
Le clown maléfique Grippe-Sou est de retour ! Pas dans les égouts, mais bien dans votre salon, puisque Ça – succès planétaire de 2017 – se retrouve sur les platines DVD et Blu-ray. Adaptation fidèle et angoissante du livre éponyme (celui-ci reste néanmoins indétrônable), le film de Muschietti est aussi efficace que réussi, porté par une direction artistique fabuleuse. Et ce, malgré quelques menus défauts, comme un humour un peu trop envahissant et un côté un poil sage comparé au roman. On attend donc beaucoup des scènes coupées présentes dans l’édition Blu-ray, mais aussi des divers suppléments, tels que le quotidien des jeunes acteurs sur le tournage et surtout un entretien avec le Maître de l’horreur himself : mister Stephen King !
A.G.

LES BD’S
SPÉCIAL WESTERN
Le western est de retour dans le monde des bulles ! Surtout quand on voit que Yves Swolfs, qui avait abandonné le genre après Durango, revient avec une magnifique série Lonesome (éd. du Lombard) dont le tome 1 est un pur régal. Herman signe aussi un magnifique tome 2 de sa série Duke (Le Lombard) avec cette patte si particulière. Et que dire du retour du Bouncer, dont le T10 (Glénat) est cette fois scénarisé par Boucq. Dans le génial Mondo Reverso3, de Bertail et Le Goufflec (Fluide Glacial), les femmes ont pris la place des hommes et vice versa (c’est très drôle !). On finit avec deux immanquables : Undertaker, de Dorisson et Meyer (Dargaud), et Sauvage, de Yann et Meynet (Casterman). Sortez votre Stetson : c’est de nouveau tendance !
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LES CD’S

KILLASON – STW 2
Dire que ce nouvel EP de KillASon, STW 2, est une méchante claque serait un doux euphémisme. Ici, le jeune rappeur poitevin, d’une maturité hallucinante, a affiné son propos, tant musical que conceptuel. Tout transpire l’envie de bien faire, le perfectionnisme et l’aboutissement stylistique. Alors, certes, nous n’avons personnellement pas forcément accroché aux tonalités pop de l’ouverture « Free ». Mais quand déboule sans prévenir « Blow », c’est l’uppercut. Cette deuxième plage est clairement l’un des meilleurs titres hip-hop entendus ces dernières années. Le reste est du même acabit : flow implacable et impeccable, accent anglais parfait (fait suffisamment rare pour être souligné), présence monstrueuse et des beats excellents. Très, très prometteur. A.G.

MAT BASTARD – LOOV  PAUSE_ECRANS_CD2
On l’a connu pour son rôle de leader dans Skip the use. On l’a adoré dans le punk-ska de Carving (ah, nostalgie…). Le chanteur Mat Bastard se la joue maintenant solo avec ce projet, dans lequel sa voix si caractéristique fait toujours autant d’étincelles. Les amoureux de Skip the Use ne seront pas déçus du voyage avec Loov : la mixture rock, teintée de pop et mâtinée de touches disco, est toujours là, rappelant donc les glorieuses heures de STU. Percutant, éclectique (en témoigne l’étonnant « Grave of broken dreams »), mélangeant ses influences et groupes passés, Mat Bastard propose un disque homogène qui devrait faire son petit effet sur les planches. Et cela tombe bien, Mat Bastard sera sur la scène du Chato’Do à Blois, le 1er février… A.G.

PAUSE_ECRANS_VINYLELE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS
HABIBI FUNK – AN ECLECTIC SELECTION OF MUSIC FROM ARAB WORLD
Qu’elle est rafraîchissante cette nouvelle compilation du label Habibi Funk, label spécialisé dans les musiques du monde arabe. Comme son nom l’indique, cette sélection polyvalente nous permet de (re)découvrir ce qui se passait des années 60 aux années 80 du Maghreb au Machrek. Comme en France, il y eut tout un cortège de clones des icônes nord-américaines ; mais surtout cette compilation nous démontre les ponts qui ont toujours existé entre le Moyen-Orient et notre Occident.
F.Q.
> 22,50 € / habibifunkrecords.bandcamp.com

Chroniques culture #47

Les chroniques culture sont de retour. Double dose de BD au programme, avec aussi le vinyle du mois de Radio Campus, les gros salaires à Hollywood, et une série… sans images !

(Photo © Ben Pruchnie/Getty Images)
Emma Stone (Photo © Ben Pruchnie/Getty Images)

CINÉMA
GROS SALAIRES
Chaque année, le magazine Forbes dévoile son traditionnel classement des actrices et acteurs les mieux payés au monde. Du côté des femmes, c’est Emma Stone, 28 ans, qui devient la comédienne au plus gros salaire, puisqu’elle a récolté 26 millions de dollars pour la saison 2016-2017. Elle détrône Jennifer Aniston et ses 25,5 millions et Jennifer Lawrence (24 millions). Suivent Melissa Mc Carthy (18 millions) et Mila Kunis (15,5 millions).
Pour les hommes, Mark Wahlberg truste la première place avec ses 68 millions de dollars. À la deuxième marche du podium se trouve Dwayne Johnson (65 millions), puis Vin Diesel (54,5 millions). Ensuite, on trouve Adam Sandler (50,5 millions) et Jackie Chan (49 millions). De gros chiffres… avec de grosses disparités ? Côté égalité salariale hommes/femmes, Hollywood aussi a encore des efforts à faire…
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
FAST & FURIOUS 8
Stupide et régressif, mais pourtant diablement jubilatoire… Voilà comment se résumerait ce huitième volet de Fast & Furious, le bébé de Vin Diesel. Dans un déluge de cascades hallucinantes et de folles poursuites, ce segment de la saga offre un divertissement (qui a dit plaisir coupable ?) énergique et efficace. Exit l’intrigue paresseuse et la bêtise du film, on se concentre plutôt sur l’action : Fast & Furious 8 va à mille à l’heure et c’est tant mieux pour les fans. Pour l’édition DVD, on se tournera davantage vers le Blu-ray qui propose une palanquée de suppléments, notamment une séquence sur les cascades et une version longue des combats.
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS All-Amerikkkan-Bada-Double-Vinyle-Gatefold-Inclus-photos-exclusives-et-coupon-MP3
JOEY BADA$$ – ALL AMERIKKKAN BADA$$
On se souvient de l’entrée fracassante de Joey dans le rap US en 2012 , avec le désormais classique 1999, révélant déjà son flow carré et un bon goût indéniable dans le choix des sons. Depuis, il a mûri, développé une belle voix et pris son temps pour son deuxième album, bien aidé par de beaux featuring et les superbes productions de Kirk Knight de l’équipe Pro Era. Joey sait être conscient dans ses thèmes, You don’t love me miss America, ou le furax Rockabye Baby, pas tendre avec l’administration américaine actuelle. Totalement d’actualité (les trois K du titre…), cet album se révèle comme étant le témoin d’une époque charnière et tourmentée pour sa communauté, bien loin de la soupe version Migos !
J.J.

LES BDs
PAUSE_ECRANS_BD1>JOUR J – LE PRINCE DES TÉNÈBRES (VOL. 1 & 2)
Et si les attentats du 11 Septembre avaient pu être évités ? Et si un agent du FBI avait eu l’intuition que Ben Laden préparait une attaque d’envergure contre les États- Unis ? Avec des « si », on refait le monde. C’est ce que font d’ailleurs Duval, Pécau et Kordey dans cette trilogie BD intitulée Jour J – Le Prince des ténèbres.
Cette rétro-fiction parvient à dérouler une analyse rétro-historique très pertinente. Nourries du trait reconnaissable d’Igor Kordey, les planches alternent entre dialogues, action et grandes cases dessinées à la frontière du plan cinématographique. Rythmé, malin et intéressant, Jour J – Le Prince des ténèbres est une découverte qui se dévore. Les deux premiers volets du triptyque sont déjà parus. Pour le 3e opus, il faudra en revanche attendre le mois de novembre…
A.G.

>LES NOUVELLES AVENTURES DE LAPINOT PAUSE_ECRANS_BD2
Commencer cette nouvelle saison avec une BD dont le titre est Un monde un peu meilleur et fêter en même temps le retour de l’iconique Lapinot ? Avouez que c’est de bon augure ! On ne vous redira pas que Lewis Trondheim est un génie et que son lapin intelligent et sensible lui sert à mettre un doigt sur toutes les tares et dérives de notre société.. Après 13 ans d’absence, notre héros se confronte donc aux applis intrusives de nos portables, aux chaînes d’infos en continu anxiogènes, sans oublier quand même un peu d’espoir, une bonne dose d’amitié et surtout un humour ravageur. LA BD de la rentrée sans aucun conteste !
Hervé Bourit

À LA TV
CALLS, PREMIÈRE SÉRIE SANS IMAGES
Diffuser une fiction télé sans images, il fallait oser. Canal+ relève le défi cet automne avec Calls ; cette série de dix épisodes de dix minutes, uniquement sonores, a été créée par Timothée Hochet, un web cinéaste né sur Youtube. « À travers la boîte noire d’un avion, les cassettes d’un magnétophone, les messages laissés sur un répondeur ou des appels à Police secours… plusieurs histoires qui mêlent l’étrange, l’angoisse, l’amour et parfois l’inexplicable », promet Canal+. Malgré une narration trop brouillonne, Calls est un bijou de montage. Elle a aussi le mérite de rappeler que la série est un genre à part entière. Et qu’elle est, comme d’autres réalisations visuelles, capable de surprendre.
E.S.

Capture

Chroniques, tendances & web #45

CD, vinyle, BD et bien d’autres : voilà la rubrique chroniques culture de la semaine.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
PASSENGERS
C’est l’occasion d’embarquer de nouveau dans ce Passengers, récit de Jim et Aurora, coincés dans un vaisseau spatial, accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Mené par l’excellent tandem Jennifer Lawrence / Chris Pratt, le film soigne ses décors à la perfection, mais patine en raison de la platitude de sa mise en scène. De ce huis-clos qui vire à la love-story cucul et mielleuse, il ne reste finalement plus grand-chose. Mais cette édition Blu-ray a le mérite de proposer une palanquée de bonus, entre scènes coupées, bêtisier et suppléments abordant le tournage, les effets visuels ou encore le casting.
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS PAUSE_ECRANS_VINYLE
VULFPECK – BEAUTIFUL GAME
Oui, ces gars là sont un peu barrés, mais c’est justement ce qui fait toute leur originalité : du «Jackson five style» au jazz funk bien tassé, en passant par la pop la plus cool du monde Vulfpeck marque les esprits. Emmenés par Jack Stratton et le génial Joe Dart à la basse, c’est déjà le troisième album de ce groupe originaire du Michigan et ancienne section rythmique de Vulf Record. Véritable régal de groove et de créativité dans leur univers, ils sont à voir d’urgence en live pour les amoureux du « beau jeu ».
J.J.
> vulfpeck.com / LP 33 T, environ 29 €.

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
GORILLAZ – HUMANZ
Le silence aura duré sept longues années. Conçu comme « une fête de fin du monde » d’après Damon Albarn, le géniteur, le nouvel album de Gorillaz déconcerte. Foutraque au possible, Humanz en déroutera plus d’un(e), notamment lors de la première écoute. Enseveli sous une avalanche d’invités (beaucoup trop), sans pour autant être marquant, le disque perd en cohésion et en identité. Gorillaz, même s’il sait toujours être fantaisiste et éclectique, ressemble ici à un plat trop bourratif : à la sortie de ces 26 titres (en édition collector), c’est clairement l’indigestion qui guette. Un retour en demi-teinte.
A.G.

SERIE TV PAUSE_ECRANS_SERIE
GAME OF THRONES : LE SECRET
« Aucun de nous ne sait. Rien n’a été dit à personne. » Ces mots viennent d’Emilia Clarke, superstar de Game of thrones, concernant la fin de la série. « C’est un secret pour tous les acteurs, parce qu’on ne peut généralement pas nous faire confiance », a-t-elle ajouté. Seuls George RR Martin et les deux showrunners de GoT savent comment se finira la dernière et ultime saison 8, et qui sera sur le Trône de Fer. En revanche, pas question d’oublier cette poule aux oeufs d’or, une fois le final arrivé : la chaîne HBO planche actuellement sur… quatre séries dérivées de Game of thrones !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
HIBAKUSHA
Publié dans la collection Aire Libre de chez Dupuis, cet ouvrage tiré d’un roman poignant de Barboni est un de nos coups de coeur du printemps. Hibakusha, « Victime de la bombe atomique » en japonais, est à la fois une fable poétique et une ode graphique sublimée par le trait incandescent d’Olivier Cinna. On n’avait pas vu telle fulgurance dans le dessin depuis Yslaire ou Vicomte et une telle maîtrise des couleurs depuis Mattoti ou Gibrat, c’est dire… Quant à l’histoire, située en 1945 à Hiroshima, elle déroule la rencontre entre un Allemand travaillant pour le régime nazi et une masseuse japonaise. Cela pourrait être mièvre, mais c’est tout simplement sublime. Entre fiction et réalité historique, Barboni et Cinna maîtrisent à merveille ce lumineux haïku amoureux avec une force et une conviction formidables. Hervé Bourit

8 000

En dollars, le salaire moyen d’un stagiaire chez Facebook, d’après le dernier rapport publié par Glassdoor.

Capture

Culture, tendances & web #41

Cette semaine, côté chroniques, on vous propose la BD hebdomadaire, mais aussi une double dose de CDs, la bonne nouvelle Mauvais Genre et le vinyle du mois de Radio Campus.

PAUSE_ECRANS_CD1LES CDS
LOMBOY – SOUTH PACIFIC
Mené par l’artiste Tanta Frinta, Lomboy vient de sortir son premier EP. Avec sa pop mâtinée d’effets 60s, japonisants et de références cinématographiques, Lomboy accouche d’une musique synthétique, mais étonnante. Capable d’ailleurs d’insuffler des sonorités hawaïennes (Same Way), comme de passer à un son jazzy et sensuel (Hello Hello), avec aussi le risque de paraître parfois en demi-teinte (South Pacific et ses effets de pitch un poil agaçants). Un petit EP correct qui devrait notamment plaire aux amoureux de Air et consorts.
A.G.

PIERRE & BASTIEN – MUSIQUE GRECQUE PAUSE_ECRANS_CD2
Troisième album pour le trio parisien de Pierre & Bastien. Avec Musique Grecque (sorti sur le label SDZ), Pierre & Bastien balance un punk rock minimaliste, influencé par Metal Urbain ou encore Dogs. Les paroles, à la fois intimes et engagées, sont parfois très fines malgré leur apparente simplicité. Il n’empêche que malgré d’indéniables qualités (un disque sans chichis, c’est toujours rafraîchissant !), l’album a tendance à rapidement tourner en rond vu la construction de ses chansons, et devient répétitif sur la durée.
A.G.

PAUSE_ECRANS_VINYLELE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS 
RUBIN STEINER – VIVE L’ÉLECTRICITÉ DE LA PENSÉE HUMAINE
L’incontournable musicien tourangeau nous souhaite la bonne année avec son nouvel album solo. Ce dernier propose d’oublier toutes les horreurs de l’année dernière, de lever les yeux au ciel et de danser sans penser au lendemain. Pour y parvenir, rien de tel que cette techno sans prétention, tournée vers l’espace et nourrie de la grande curiosité de son auteur pour la littérature de science-fiction, et la musique lunaire. Alors si vous avez un coup de mou, acceptez cette invitation à vivre. Relativisez, à l’échelle du Cosmos, tout est plus petit.
S.R.
> Vinyle double LP 18 €, label : Platinum Records (platinumrds.com/fr/store)

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
AU BOUT DU FLEUVE
Très attaché au continent africain, qu’il a déjà mis en image à de multiples reprises, Jean-Denis Pendanx signe là son premier album complet avec cette histoire attachante. Celle de Kemi, orphelin parti à la recherche de son frère jumeau dans un périple qui l’emmène du Benin au delta du Niger. Un voyage autant initiatique que géographique, où les esprits de la forêt croisent les ravages d’une exploitation éhontée de la misère. On est littéralement happés par ce mélange étourdissant, entre cette quête éperdue et cette réalité crasse, le tout sublimé par un dessin d’une intensité rare. Et que dire de ces ambiances de forêts, de villes, de fleuves magnifiées par des couleurs directes qui font de ce voyage un de nos coups de coeur du début d’année.
Hervé Bourit

FESTIVAL CINÉMA
MAUVAIS GENRE REVIENT
La bonne nouvelle a réjoui les cinéphiles de Tours et des environs ! Après quelques doutes émis l’an dernier, le festival de cinéma Mauvais Genre, initié par l’inénarrable Gary Constant, reviendra bel et bien cette année. Rendez-vous est donné les vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 avril 2017, au Méga CGR de Tours Centre. Pour cette « année de transition », comme l’a rappelé l’organisation, trois grosses soirées seront organisées, dont la mythique Nuit interdite. Les réalisateurs français ou étrangers intéressés peuvent d’ailleurs dès à présent soumettre leurs films, en s’adressant à info@festivalmauvaisgenre.com
A.G.

Vinyle : t’as d’belles feutrines tu sais ?

MatmaFeutrine, c’est le projet du Tourangeau Eric Le Priellec : de magnifiques feutrines pour platines vinyles sérigraphiées par des artistes de Tours. Original, artisanal et surtout, local.

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LA GENÈSE DU PROJET

Éric Le Priellec se définit comme « un vinyle addict€». Une passion qu’il n’a jamais lâchée. Sauf que les feutrines de platines, il les trouve « trop communes et de mauvaise qualité ». Ni une ni deux, il a l’idée, il y a un an, d’un projet un peu fou. « Je suis allé voir des artistes tourangeaux », raconte-t- il. Caroline Bartal, Béatrice Myself, Dominique Spiessert et Guillain Le Vilain plus précisément.
Ils vont pouvoir poser leurs œuvres sur les feutrines, ces disques circulaires utilisés par les Djs, mais aussi pour protéger sa platine et apporter une amélioration au système audio. «€C’est le quatuor d’artistes de Tours qui cartonne. Je voulais que le dessin résonne avec la musique. ». Avec ça, la platine est transformée. Un style. Unique. Le must ? Les pièces sont en série limitée. Cent exemplaires, pas plus. Et signés.

LE LOCAL EN AVANT

C’est simple, à part la feutrine découpée à Saint-Étienne, tout le reste est réalisé localement. Si l’illustration est réalisée par des artistes de Tours, donc, la sérigraphie se passe à Saint-Pierre-des-Corps. Un procédé « complexe » qu’Éric laisse à l’Atelier Pantu, son voisin à l’Atelier de la Morinerie. MAVILLE_VINYLE1
« E‹ffectivement, je veux mettre le local en valeur. J’aime œuvrer ici. C’est très important pour moi », confirme ce « Tourangeau pure souche ». Chaque feutrine est par ailleurs livrée avec une petite histoire sur l’artiste qui a travaillé, ainsi que le lien vers son site web. Idéal pour faire découvrir l’art local. Les retours ayant été rapidement positifs, Éric vend la majeure partie de ses feutrines à Tours, certes, mais désormais aux quatre coins de la France également. Sur les réseaux sociaux, Canadiens, Russes et Israéliens sont « fans du projet », se réjouit Éric.

PAS QU’UNE MODE

La mode du retour du vinyle n’aura échappé à personne. « C’est évident€: il y a une montée en puissance des gens qui ressortent leurs platines, on rachète des vinyles, il y a un engouement puissant », admet Éric. Il y a aussi ces amoureux de l’objet, ces vinyles addicts, comme Eric. Et clairement, « ce client veut du bel objet ». Lui-même le dit : «€C’est une niche dans une niche. Mais ce sont des passionnés. »

ET APRÈS ?

« J’ai vendu ma voiture pour lancer ça ! », se marre Eric. « Je veux surtout vivre une belle aventure, c’est un plaisir. » Mais, bien sûr, si la sauce prend (comprenez, si les finances le permettent), le Tourangeau a déjà des projets. « On pourrait faire, pourquoi pas, des feutrines à deux couleurs. Ou par paires, qu’elles puissent se “€répondre€”… C’est le terrain qui va commander. Peut-être pourrais-je faire appel à d’autres artistes. Mais attention, toujours des locaux ! ». Normal.

> matmafeutrine.fr ou facebook.com/matmafeutrine ;
35 € la feutrine.

MAVILLE_VINYLE3

Une minute sur le web #62

C’est la rentrée ? Hein, quoi, comment ? Tant mieux, c’est parti pour une petite visite guidée des tréfonds du web pour tout ce qui buzze, tout ce qui est wtf… mais cool.

Cheone est artiste, peintre et italien. Il utilise les murs et les façades pour réaliser de magnifiques fresques qui trouvent leur prolongement sur le mobilier urbain. Bluffant !
> cheone.it ou Cheone sur Facebook.
Cheone

BON PLAN
PANDA POWER
Les pandas, c’est cool (Zoo de Beauval, si tu nous lis !). C’est peut-être pour ça que l’hôtel Panda Inn en Chine est entièrement décoré à l’effigie de l’animal. Couverture avec des pandas, tableaux de pandas, formes de pandas (on n’aura jamais autant utilisé le mot panda) au sol… Le must ? Même le personnel est déguisé en panda.

panda

L’APPLI
TRADUCTION SIMULTANÉE
Google traduction, l’application gratuite qui monte, qui monte… Celle-ci permet de filmer n’importe quel texte, panneau ou menu, etc., grâce à son smartphone. Le texte est immédiatement traduit dans l’une des 27 langues choisies (le géant américain en a rajouté cet été), sans même avoir une connexion internet.

LA VIDÉO
SUPER PAPA !
Daniel Hasimoto est de retour ! Spécialiste des effets spéciaux, ce papa est connu sur la Toile pour ses vidéos mettant en scène son fils dans des mini-films d’action bourrés d’explosions. Dans sa nouvelle oeuvre, il se la joue Dents de la mer avec un fiston prêt à sauver sa sœur d’un requin.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0Y5c7YZVScE[/youtube]

LE TUMBLR
FOLIE VINYLE
Énorme : Vinyl Stores est un tumblr qui compile des photos de disquaires aux quatre coins du monde avec adresse, date d’ouverture et genres de musique vendus dans leur magasin. De la France au Chili, en passant par les États-Unis ou encore la Malaisie : un véritable tour du monde 100 % vinyle.
> vinylstores.tumblr.com
vinyle

INSOLITE
AH, L’ALCOOL…
Fin août, Pawel Fadjek a décroché la médaille d’or du lancer de marteau aux championnats de Pékin. Deux jours après, il ne l’avait plus. Pourquoi ? Oh, c’est que le Polonais a tellement fêté ça (hum hum) qu’il a payé la course en taxi… avec cette fameuse médaille d’or. Paraît-il qu’il n’avait pas de monnaie sur lui. Normal.

WTF
CHATS ET BALLONS
Okay, c’est ridicule et inutile, mais on vous fait partager ce tumblr qui remplace ballons de foot, basket et d’autres sports par des chats. C’est tellement bête qu’on aime…
> À voir sur sportballsreplacedwithcats.tumblr.com
BUZZ_CHATONSBALLE