Let’s Co, le collectif qui veut réveiller le patrimoine

Urbanisme transitoire ? Un terme sociologique barbare qui cache des projets créatifs. Le collectif Let’s Co initie le mouvement à Tours. Trois questions à Clément Pierre, son président.

Qui se cache derrière le collectif Let’s Co ?
J’ai lancé le projet dans le cadre de Pépite (Pôle Etudiant Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entreprenariat de l’université) et l’association compte une vingtaine d’adhérents. Nous avons constaté qu’il y avait de moins en moins d’endroits pour se rencontrer et partager ses savoir-faire.
Parallèlement, nous avons découvert des lieux atypiques, porteurs d’histoires, qui sont vacants parfois pendant des années. Avec Let’s Co, nous voulons les occuper pour animer les quartiers. Nous avons rencontré des jeunes mais aussi des retraités très intéressés par l’idée. Tours a la chance d’avoir la Guinguette l’été mais nous sommes persuadés que notre métropole a un potentiel énorme et que l’on peut aller plus loin.

Par quel biais ?
En initiant des moments culturels et d’échange d’expériences, c’est-à-dire en proposant des ateliers, des conférences, des concerts, des expos mais aussi des ateliers d’artistes ou des bureaux partagés, pour une journée ou plusieurs mois, selon la taille et la disponibilité du lieu. C’est ce qu’on appelle l’urbanisme transitoire.
Dans la même démarche, Let’s Co a répondu à l’appel à projet de la Ville de Tours pour investir le site du Plat d’Étain, qui répond complètement à notre objectif : investir des lieux vacants et y réunir les différents acteurs, les habitants, les collectivités locales, les associations mais aussi les promoteurs immobiliers. C’est triste de laisser sept hectares vides en pleine ville !

Comment est née l’idée d’investir le manoir de la Tour, à Saint-Cyr pour votre première expérience ?
Notre association est domiciliée à Saint-Cyr. Nous avons donc contacté la mairie pour faire connaître notre démarche. Ils nous ont fait confiance et nous ont proposé le manoir.
Les adhérents ont préparé la programmation et vont installer l’endroit pour une journée. C’est notre grande première mais elle réunit nos trois axes : culturel, avec une expo du collectif Park des étudiants des Beaux-Art de Tours et des concerts d’artistes locaux, l’échange d’expérience, Lucie, la blogueuse nantaise de Mes Petits instants qui animera des ateliers DIY pour fabriquer ses pastilles vaisselle ou sa pierre d’argile, et le savoir-faire local avec des ateliers dégustation de vin proposés par le VAN.

PRATIQUE
> Samedi 18 mai, de 11 h à 21 h, au Manoir de la Tour, 26 rue Victor Hugo, à Saint-Cyr-sur-Loire. Entrée gratuite. Ateliers, buvette, food-truck
> Concerts : 14 h 30 – 15 h 30 : The Hightimes (en mode Duo Blues) ; 16 h – 17 h 30 : DJ Christophe Classic Discofunk (Disco Funk) ; 18 h – 20 h : DJ P.93 & Voks de Muse et Ruse (House Oriental)
> Toutes les infos sur la page Facebook : facebook.com/assoletsco

« Allotropiques est un festival mutant ! »

Jusqu’au 4 février, la deuxième édition du festival Allotropiques se tient dans des lieux inattendus de l’agglo. Des concerts à la Piscine du lac, à la bibliothèque ou encore au Point Haut sont au programme. Marie-Line Calvo, programmatrice enthousiaste du Temps Machine et de Terres du Son, nous en dit plus.

Capdeeture

Quel bilan tirez-vous de la première édition d’Allotropiques, un festival organisé par le Temps Machine ?
Tout s’est fait plutôt rapidement, mais nous sommes satisfaits de la fréquentation. Il y a eu plus de mille personnes sur les deux jours, entre les concerts et les ateliers. Le public a lui aussi été content et surpris de tous ces lieux investis, comme à Mame par exemple. Mais c’était assez difficile pour les spectateurs, puisque plusieurs artistes jouaient en simultané. Cette année, c’est différent, la programmation est plus étalée.

CaptrrureAllotropiques investit des lieux atypiques et inattendus. Pourquoi ?
C’est un festival porté par le Temps Machine qui souhaite s’étendre dans l’agglo et s’implanter. Donc jouer dans différents lieux – un peu partout et pas que sur Tours – est intéressant. D’année en année, nous souhaitons avoir plus de partenaires. C’est un festival mutant qui prend plusieurs formes. Ainsi, les festivaliers connaissent une expérience unique. Allotropiques est un autre terrain de jeu, ce ne sera jamais de la routine. On surprend le public !

C’est un festival encore en rodage ?
Oui, mais on veut vraiment s’implanter. L’important est que les gens viennent, s’éclatent et vivent une expérience.

A-t-il été difficile d’obtenir certains lieux ?
Je pense par exemple à l’Hôtel Goüin ou la Piscine du lac… Bizarrement, cela a été très rapide avec la piscine. Ils étaient enchantés ! Ils sont séduits par l’idée de croiser différents publics. Certains nageront et verront un concert ! Un concert en maillot en fait… (rires) Cela a été assez « sport » à boucler, mais quel soulagement et quel bonheur d’avoir pu investir le maximum d’espaces.

Cela ne risque pas d’être trop difficile pour l’acoustique et les résonances à la piscine ?
Non, ça ira, car on est davantage sur un ensemble machine/ synthé. Il n’y aura donc pas de problème pour l’acoustique.

Et l’Hôtel Goüin, alors ? Un lieu délicat à avoir ?
Eh bien, pas du tout ! Pierre-Alexandre, l’un des responsables, est hyper ouvert. Le but d’Allotropiques, c’est aussi le côté fun et le fait de se faire plaisir. La programmation à l’Hôtel Goüin sort des cerveaux rigolos de l’équipe du Temps Machine ! Il y aura par exemple un piano cocktail là-bas. Deux Boules Vanille jouera au deuxième étage et le troisième étage accueillera une silent party avec deux DJs. Il y aura même une tiny disco : une micro-discothèque où l’on pourra être à trois maximum ! (rires) C’est un état d’esprit qu’on aimerait beaucoup développer pour la suite.

Comment décririez-vous la programmation ?
Il y a pas mal de coups de cœur. J’avais envie de proposer cela sur le festival, tout en ayant beaucoup demandé l’avis de l’équipe du Temps Machine au préalable. Le mois de février est compliqué, puisque les groupes et artistes effectuent moins de tournées.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vDb4RakK1DU[/youtube]

Comme l’an dernier, on a l’impression qu’Allotropiques est un pari osé : pas de grosse tête d’affiche, mais plutôt jouer sur la découverte…
Hmm, non. C’est subjectif, ça… Il y a par exemple Polo & Pan en formation un peu plus importante (le groupe s’est rajouté pour la soirée au Temps Machine le 2 février – NDLR). Bon, il est vrai que le but est tout de même de faire découvrir des artistes qu’on a aimés et qui nous ressemblent. C’est ce qu’on écoute au quotidien.

Personnellement, quels sont vos coups de cœur ?
Chassol ! C’est un pianiste érudit, un super musicien, impressionnant. Il peut accompagner des images, il s’agit d’une sorte de ciné concert, c’est une fusion incroyable. C’est un peu mon chouchou… Enfin, il n’y a que des chouchous ! (rires) Je pense également à Deux Boules Vanille, Cabaret Contemporain… Chloé, idem : elle est une figure du monde électronique et cofondatrice d’un label. Pour son dernier album, elle a pris des musiciens complètement atypiques en collaborant notamment avec Ben Shemie de Suuns. À Allotropiques, ce sera un live inédit, avec une scénographie dingue et d’immenses accordéons en papier, sur lesquels seront projetées des images. Le fil rouge de tout ça, en fait, c’est la performance.

Vous êtes relativement nouvelle sur Tours (*)… Comment percevez-vous la vie culturelle ici ?
Tours est une ville hyper dynamique. Ce qui m’étonne un peu plus, c’est le problème de la mobilité : tout se passe majoritairement dans l’hyper-centre. Franchement, on dit même « Tours NORD », alors imaginez pour Joué-lès-Tours, c’est le bout du monde ! (rires) Plus sérieusement, je trouve que la vie associative et culturelle tourangelle est assez hallucinante, c’est vraiment chouette.

Pour en revenir à Allotropiques, combien de personnes espérez-vous durant le festival ?  
(du tac au tac) 3 000 ! Non, je rigole ! (rires) Il faut être raisonnable. On aimerait faire au moins la moitié de la jauge pour les grosses soirées. Je reste persuadée qu’il faudra du temps pour s’implanter. On espère attiser la curiosité. Allotropiques est un bon outil de communication pour faire découvrir la musique que l’on défend et qu’on aime.

Et quel public est visé ?
Sur la programmation, on vise un public qui vient faire la fête, veut être émerveillé et découvrir des choses. Il y aura aussi des spectacles enfant, tout public et pour toute la famille. Je pense notamment à la journée de clôture au Prieuré Saint-Cosme et son petit bonus : une dégustation d’huîtres ! L’idéal serait que tout le monde se mélange à Allotropiques et se prenne une claque musicale à un moment ou un autre.

Propos recueillis par Aurélien Germain

(*) Originaire de Perpignan, puis après avoir passé quatre ans à Paris, Marie-Line Calvo est arrivée début septembre au sein de l’ASSO qui gère le Temps Machine. Elle a pris le relais d’Hugues Barbotin pour la programmation.

>> Infos sur le site officiel
>> Possibilité d’acheter un pass complet, valable toute la durée du festival pour toutes les soirées et concerts payants au prix de 28 € (sauf pour le spectacle jeune public Poucette).

Le salon Very Bio s’installe à Tours

Very Bio, le salon du bio, du vert et du bien-être, s’installe à Tours tout le week-end et tmv en est partenaire. Organisé par AZ Prod et destiné aux amateurs et connaisseurs, l’événement veut mettre en avant le bio et le mode de vie qui s’y rattache. Zoom sur quelques moments forts d’un programme chargé.

Apithérapie et gemmothérapie

Le salon Very Bio met en lumière deux pratiques méconnues. Mais kézako, l’apithérapie et la gemmothérapie ? (à part une victoire assurée en mot compte triple au Scrabble)
L’apithérapie consiste à se servir des produits récoltés, transformés ou sécrétés par l’abeille à des fins diététiques et/ ou thérapeutiques. On peut notamment citer l’action extraordinaire du miel sur la cicatrisation ou encore l’aide procurée par le venin d’abeille dans le traitement de la sclérose en plaques ou la tendinite. Au salon, c’est Michael Preteseille, apiculteur et conseiller en apithérapie, qui discutera de cette spécialité et des vertus des produits de la ruche, lors d’une conférence le dimanche, à 11 h.

Zoom sera aussi fait sur la gemmothérapie, plus connue sous le terme de « médecine des bourgeons ». Celle-ci propose de prévenir et traiter des problèmes de santé, grâce aux végétaux. D’après ses adeptes, le bourgeon posséderait de nombreuses propriétés thérapeutiques. Le sujet sera abordé lors d’une conférence le dimanche matin, à 10 h 30. Capture

Zéro déchet / espace enfants

Il y aura de quoi faire au niveau – 2 du centre Vinci ! Ces animations pour enfants feront par exemple découvrir des jeux en matériaux recyclables (le samedi de 11 h à midi environ, ainsi que le dimanche de 17 h à 19 h), le maquillage zéro déchet pour les plus jeunes (samedi, de 14 h à 17 h), mais aussi deux ateliers pour cuisiner de la pâte à tartiner maison zéro déchet également (le samedi, de 16 h à 17 h) ! Enfin, celles et ceux qui n’auraient pas encore pensé au sapin et tout ce qui s’y rattache, Very Bio propose un atelier pour fabriquer ses décorations de Noël en matériaux recyclables, durant toute la matinée du dimanche.

Stelda : tout pour le bien-être

Chaque semaine, vous la lisez dans la page life de tmv. À Very Bio, dont nous sommes partenaires, vous la retrouverez en chair et en os : notre Stelda nationale parlera des « gestes faciles pour prendre soin de vous ». Au programme de sa conférence, deux parties . D’abord, « comprendre le naturel et le bio » dans les cosmétiques : qu’est-ce que c’est ? Ce qui est intéressant ou non, la question des labels, etc. « Ensuite, je donnerai quelques astuces et conseils pour une salle de bains responsable et écolo. Bref, avoir un vanity plus sain ! », indique Stelda.
> Le samedi à 11 h 30. (en partenariat avec tmv)

Alimentation : attention, danger !

Nous devons changer notre alimentation, car nous sommes en danger », prévient le Dr Luc Le Métayer André. Ce naturopathe, titulaire d’un master en biologie et nutrition humaine, pense que l’Homme a tendance à moins se soucier des conséquences de sa mauvaise alimentation.
« L’être humain est en somnolence intellectuelle devant la nutrition et a perdu son instinct naturel devant l’offre alimentaire, non conscient d’être devenu avant tout un outil de consommation », déclarait-il sur icimagazine. com Créateur de la gamme Phytozen, il tiendra une conférence sur les deux jours du salon, arguant de l’urgence de faire le premier pas vers une prise de conscience, afin de revenir à une « nutrition cohérente et de santé ».
> Samedi, à 16 h 30 et dimanche, à 15 h 30. 

Image3L’chanvre

La conférence de L’Chanvre, spécialisé dans la production et la transformation de chanvre alimentaire biologique, s’intéressera à cette plante de la famille des Cannabaceae (cette fameuse forme si… reconnaissable). Elle est désormais prisée à table, qualifiée de « super aliment gourmand ».

Et L’Chanvre sait de quoi elle parle : cette entreprise du Centre-Bretagne a lancé toute une gamme, allant de l’huile alimentaire aux apéritifs, utilisant la graine de chanvre – pourtant réputée fragile et difficile à travailler – dans le chocolat, les galettes et les biscuits. Depuis, le chiffre d’affaires de la société a explosé, affichant des résultats insolents et une croissance à deux chiffres. Oui, le chanvre est tendance.
> Le dimanche, à 16 h 30.

Un corps en bonne santé

Marie Borrel est journaliste et auteure d’ouvrages dans le domaine de la santé et du bien-être. Elle interviendra pour une conférence intitulée : « Votre corps : une merveille inégalée. Mieux le connaître pour mieux le soigner. »
Un sujet qu’elle maîtrise particulièrement : spécialiste de la santé dite alternative, elle a dirigé pendant une dizaine d’années la rubrique santé de Psychologies, a puis le magazine Médecine Douce et a travaillé sur les « médecines différentes » et « l’envie de guérir ».
> Le samedi à 16 h 30.

Exposants

Impossible, évidemment, de donner un listing complet de la grosse soixantaine d’exposants (lire interview ci-contre). Mais l’on peut citer, en vrac, l’Académie de médecine chinoise de Touraine, Bocorico (des plats fait-maison mais livrés… dans des bocaux !), Body Nature (fabricant de produits cosmétiques bio et écolo), Création Noisetier (bijoux en… noisetier ! Bravo, vous avez deviné), Greenpeace, Le Rucher de la dame blanche (apiculteur), Plim (protections intimes lavables) ou encore Vins d’Alsace Platz (vin bio, évidemment) et Jardin de France (outils de jardinage).

INFOS PRATIQUES :
> Very Bio, le samedi 16 et dimanche 17 décembre, de 10 h à 19 h, au Vinci de Tours.
> Tarif : 5 € la journée (gratuit pour les moins de 12 ans).
> Programme complet sur verybio.fr ou facebook.com/salonverybio

Vous avez dit « permaculture » ?

Sur la plaine de la Gloriette, des Tourangeaux découvrent la permaculture avec Kiwi-Nature. L’occasion de mieux saisir ce concept en vogue.

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« On leur coupe la tête alors qu’elles nous rendent service ! » Défenseur des plantes sauvages, le paysagiste et botaniste Davy Cosson s’insurge contre le sort réservé aux « mauvaises herbes ». Consoude, pissenlit, plantain lancéolé… L’homme ne tarit pas d’éloges sur ces végétaux aux mille vertus.

Face à lui, 8 personnes venues découvrir, sous un grand soleil d’automne, les plantes sauvages de la plaine de la Gloriette. Pas besoin de s’aventurer dans les méandres du potager. Elles sont là, juste à l’entrée, au pied d’une barrière en bois. Premier atout : « Ce sont des plantes bio-indicatrices. Elles nous renseignent sur l’état du sol », commence Davy Cosson. La consoude, par exemple : avec ses grandes feuilles poilues et rugueuses se terminant en pointe, elle indique un sol compact et humide. Mais ce n’est pas tout : transformée en purin, source de phosphore, elle revitaliserait les plantes. Et ses touches jaunes, juste à côté ? Ce sont des pissenlits, bien sûr. Ils indiquent un sol pauvre en potassium.

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Et comme la nature est bien faite, leurs longues racines vont chercher ce nutriment en profondeur. « C’est comme en médecine, poursuit le botaniste. Plutôt que d’éradiquer le symptôme en arrachant les plantes, on ferait mieux de travailler sur les causes de la maladie ! Le pissenlit, en nourrissant le sol, est à la fois le symptôme et le remède. Ça n’a donc aucun intérêt de l’enlever. » Si on laisse la plante en place, elle disparaîtra toute seule une fois le sol suffisamment enrichi, assure le spécialiste. Après une matinée théorique, cette promenade digestive à la découverte des plantes sauvages a lieu dans le cadre d’un stage d’initiation à la permaculture, organisé par la société Kiwi-Nature.

La permaculture ? « C’est la conception et l’entretien d’écosystèmes humains et durables s’inspirant de la nature. Une philosophie de vie, qui amène vers plus d’autonomie et d’écologie », définit Davy Cosson, formateur et fondateur de Kiwi-Nature. La permaculture est un concept né dans les années 1970 à l’initiative de deux australiens : Bill Mollison et David Holmgren. Elle s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels et repose sur trois principes essentiels : prendre soin de la terre, respecter l’Homme et partager équitablement les ressources. Appliquée au jardinage, elle consiste, par exemple, à améliorer le sol pour que la plante se développe dans des conditions optimales. « Adapter le sol aux plantes, et non l’inverse », précise le botaniste. Bien sûr, tous les herbicides, insecticides et autres produits chimiques en « -icides » sont remisés au placard. Une autre manière de jardiner, donc. Adieu le Roundup qui permettait de désherber son jardin en dix minutes. En même temps, vu ses effets probablement cancérogènes, notre santé s’en portera sûrement mieux. On oublie aussi les engrais de synthèse, auxquels on préférera la matière organique (fumier, compost…).

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Culture en lasagnes

La fin de l’après-midi arrive, c’est le moment de passer à l’action ! L’objectif : mettre en pratique les acquis de la journée en créant une butte en lasagnes. Vous imaginez déjà des plaques de lasagnes géantes sur lesquelles pousseraient des légumes nourris à la sauce tomate ? Changez les ingrédients, et vous y serez. La culture en lasagnes consiste à empiler des couches de matériaux riches en carbone et en azote : fumier, paille, argile, compost, branche… Moins appétissants, mais plus propices à la création d’un riche support de culture.

Jardinière avertie, Véronique, l’une des stagiaires, a hâte de tester la technique : « La permaculture m’intéresse. Passionnée de jardinage depuis 30 ans, j’ai d’abord pratiqué en jardin ouvrier, puis chez moi à Thilouze. Si c’était à refaire j’en ferai mon métier ». Nicolas, lui, a franchi le pas : ancien courtier en œuvre d’art sur Paris, il se reconvertit dans le maraîchage bio sur 3 hectares à Langeais. Mais il n’y a pas que des pros : dépourvus de jardin, les autres stagiaires, comme Quentin et Cynthia, sont venus poussés par la curiosité.

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Direction la cabane à outils. Chacun se munit d’une bêche, d’une binette ou d’une brouette, puis le groupe part à la recherche de matériaux disponibles sur la plaine de la Gloriette. De retour, les voilà qui empilent une couche de branches, une autre de fumier, des feuilles mortes, de la paille… En deux temps trois mouvements, la butte en lasagnes est faite. Il ne reste plus qu’à arroser, puis attendre le printemps pour planter.

En savoir plus : Prochain stage de permaculture théorique et pratique organisé à Tours les 9 et 10 décembre 2017.
> Infos sur kiwi-nature.com

N.P.

Ateliers de la Morinerie : haut lieu de création

Peu connus des Tourangeaux, les ateliers de La Morinerie à Saint-Pierre-des-Corps accueillent une centaine d’artistes et artisans. Le lieu, propriété de la société Clen, est devenu au fil des années une friche culturelle. Jauge de créativité ? Très élevée.

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Rien que dans ce couloir, il y a une quinzaine d’ateliers.

L’un soude, l’autre photographie, l’une tisse, l’autre songe. De l’extérieur, on ne soupçonne pas que ces grands entrepôts industriels de Saint-Pierre-des-Corps, gris et aux toits en dents de scie, abritent les Ateliers de la Morinerie, haut lieu de création. Le long de l’allée extérieure et dans les couloirs (O et T), se trouvent 42 ateliers — 42 univers. À l’intérieur, le béton brut est léché par les rayons de lumière qui traversent les sheds. Ici, les locataires ont installé leurs lieux de travail et bénéficient de loyers très modestes : en moyenne 1,70 € le mètre carré.
Promenade en couloir O : gris, étroit, lumineux, fauteuils épars, nombreux extincteurs, un large panneau indique qu’il est interdit de fumer. Il est 10 h, la Morinerie s’éveille. De chaque côté, certaines portes sont ouvertes, d’autres sont encore closes, fermées par des cadenas. Quelques bruits de pas, quelques voix, on entend de l’opéra à droite, du metal à gauche, du jazz dans le fond. Tout au bout, un salon de thé improvisé avec tables et chaises, encore vides.

Benjamin Dubuis en plein shooting d’épices.
Benjamin Dubuis en plein shooting d’épices.

Au numéro 1 s’active à l’acier Vincent Clairet, chaudronnier tatoué. Ancien commercial, il a tout plaqué il y a six ans. Depuis, avec son poste à souder et sa scie à ruban, il donne forme aux métaux. Le barbu charismatique a notamment réalisé les devantures du salon de tatouage Street Art Family et de la brasserie La Manufacture. Arrivé fraîchement il y a un an, il a aménagé son propre espace de 35 m2 : « On a tout fait de A à Z. » Autre porte, au 5 bis : l’atelier — jungle de Pierre Jean Chabert, sculpteur qui travaille la terre cuite et le bronze. Quand on entre, il baisse le son de l’enceinte dont sortent les cris du chanteur de Tool (metal), pris en flagrant délit de travail méticuleux. Sa dernière création : un crocodile en argile dont il dessine les traits avec sa mirette fétiche. « Je réalise de préférence des sculptures animalières car les humains ont trop d’imperfections, ça m’amuse moins. » Sur des étagères : les portraits « suggérés » d’un hippopotame, gueule béante ; de rhinocéros ; de lions ; de gorilles. Arrivé dans ces locaux en janvier 2015, il dispose de 100 m2. Originaire de Paris il réalise la chance qu’il a d’avoir un atelier ici, « au calme ».

Les loyers très modestes en font un lieu prisé. « Le prix intéresse les artistes, mais également le lieu », pointe Annie Catelas, l’intendante qui dirige les lieux. Dans son bureau ouvert à l’entrée du bâtiment et légèrement en hauteur, elle voit chaque va-et-vient. Amoureuse de l’art, elle rappelle : « La relation humaine est ce qui compte surtout ». « Se retrouver autour d’un café », « se prêter des outils, des costumes » : à la Morinerie, lieu excentré et peu visible, on se serre les coudes. Vaste réseau professionnel, les contacts et les compétences de chacun sont mis à contribution des autres. Ainsi le photographe Julien Dubuis a fait appel au collectif Au Q du camion, qui crée des décors de cinéma, pour l’un de ses projets. « L’émulation » et « l’effervescence » qui comptent tant pour Annie Catelas sont au rendez-vous. 

Malgré l’aspect onirique que donne à ce lieu la lumière zénithale, il est bien réel. Sans subvention, les ateliers fonctionnent uniquement avec le mécénat de la Société Clen, fabricant de mobilier et d’accessoires de bureau. Et c’est une activité à perte. Cette aventure humaine commence dans les années 1990. Elle est à base de rencontres et de prises de risques. Dans ces années-là, Clen devient propriétaire de ce qui était jusqu’alors une usine de fabrication de meubles. Une décennie plus tard, la société réfléchit à louer cet espace.
Tout débute véritablement fin 2006. Annie Catelas, l’épouse de Xavier Catelas, le directeur de la société, rencontre au château de Tours Lena Nikcevic, artiste plasticienne originaire du Monténégro qui cherche un lieu pour travailler. Annie Catelas lui propose de s’installer dans un des hangars : un espace de 4 500 m2. Elle raconte : « Il n’y avait rien à part un toit, même l’eau de pluie s’y écoulait. » La société décide d’étendre son offre à d’autres artistes ou artisans et de sectionner la bâtisse. Eau et électricité sont installées dans les bâtiments et seront à la charge des locataires. En échange d’un loyer très modeste, les nouveaux occupants réalisent les travaux d’aménagement intérieur. « Chaque ateliériste organise son espace comme il l’entend. »

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Pierre-Jean Chabert sculpte les portraits d’animaux sauvages.

Une première association d’artistes se constitue : Le Bled, au sein d’un local de 1 400 m2. Le bouche à oreille se faisant, d’autres ateliers se forment progressivement : des couloirs sont aménagés, des cloisons montées. Des bureaux sont depuis loués au premier étage à des entreprises et des associations. Et Annie Catelas continue d’être sollicitée par de nombreuses demandes. Lorsqu’il y a de la place, le choix se fait « en fonction du projet et du contact avec [son] interlocuteur ». Dans les 13 000 mètres carrés au total, demeurent encore des espaces vierges. Une salle destinée à l’accueil d’artistes en résidence ou à des expositions pourrait bientôt voir le jour. Bien que le lieu ne soit pas dévolu à l’accueil du public, des portes ouvertes ont déjà été organisées en mai et en octobre ainsi que la Nuit blanche en mars dernier, avec concerts et performances. Annie Catelas finit par confier : « Je ne m’attendais pas à ce que tout cela prenne autant de proportions. »

Reportage et photos : Victorine Gay

La devanture de Street Art Family, c'est lui !
La devanture de Street Art Family, c’est lui !

Tout savoir sur l’univers Radio Béton

Radio Béton n’oeuvre pas que sur les ondes. Loin de là ! Petit aperçu de la galaxie Béton, de quelques exemples de ses différentes (et nombreuses !) activités, ses projets et tout ce qui l’entoure.

LE CHIFFRE

200

Le nombre de partenaires de Radio Béton en 2015 : assos, radios, structures publiques ou encore librairies, bars et cafés-concert, dont la très grande majorité sont des lieux d’Indre-et-Loire.

FOIRE AUX DISQUES, VINYLES & BD

Chaque année, Béton prouve par A+B que, non le vinyle n’est pas mort. Et que oui, le format CD s’achète encore. La foire aux disques ramène aussi les zikos, mais aussi les fans de bande-dessinée qui ont de quoi trouver leur bonheur. Depuis novembre 84, l’événement (par ailleurs gratuit, ce qui est plutôt rare en France) squatte les Halles et rameute un paquet de fouineurs et collectionneurs.

DES ATELIERS

« Nous proposons de nombreux ateliers à destination de publics variés », souligne Maylis Cerbelaud, coordinatrice d’antenne. Notamment la réalisation d’un audioguide poétique avec les collégiens d’Azay-le-Rideau en ce moment. Une émission avec les collégiens aura d’ailleurs lieu le 17 mars au matin, à la Canopée d’Azay.
« Nous avons aussi travaillé cette année avec Cultures du cœur et nous sommes intervenus en prison pour des émissions autour de la littérature », rappelle Maylis Cerbelaud. Par ailleurs, dans le cadre du prix Rockattitude et de la résidence de David Christoel, Béton est en partenariat avec l’université : « Nous apportons nos connaissances aux étudiants pour leur apprendre la prise de son, le montage, etc., en vue de réaliser des pièces radiophoniques à partir de textes scientifiques loufoques, pièces en 180 secondes ». Elles seront présentées à la fac des Tanneurs, le 17 mars après-midi.

Une partie de la prog pour Aucard 2016 !
Une partie de la prog pour Aucard 2016 !

AUCARD DE TOURS (ET AUTRES !)

Impossible de passer à côté : le gros festoche culte, organisé par Béton, a fêté ses 30Ÿans. Chaque année, il fait la part belle à de véritables artistes, loin de la variétoche gnan-gnan, et pioche allègrement dans le rock, le hip-hop, le metal ou encore l’electro. L’an dernier, la Gloriette se souvient des pogos pleins de sueur pendant Verbal Razors ou encore de la folie furieuse balancée par les Wampas et Chill Bump devant un public chaud bouillant.
En 2016, Aucard se déclinera sous le thème Savants fous ou fous savants. Pour le reste, comptez sur Béton dès qu’il y a de bons concerts, sachant que l’asso en organise depuis maintenant 10 ans !
> Festival Aucard de Tours, du 31 mai au 4 juin.

FERAROCK MON AMOUR

Radio Béton est aussi membre du CA de la Férarock : c’est la Fédération des radios associatives musiques actuelles. Comprenez, un réseau de 20 radios réparties partout en France, qui souhaite diffuser et promouvoir «les musiques actuelles en émergence ou peu exposées sur les radios nationales», comme l’explique ferarock.org. Bref, la philosophie même de Béton.

PIMANT : ÇA ARRACHE !

Le Pimant, Pôle info musiques actuelles, a été créé en avril 1998. Le but ? Centraliser les infos sur les artistes, salles de concert, studios de répétition, organisateurs de concerts et techniciens son ou lumière.
Le Wikipédia de la zik tourangelle ? Oui, c’est un peu ça !
> Contact : 02 47 51 11 41 ou pimant@radiobeton.com

MAIS AUSSI

Au Nom de la Loire, les Bétonnades (notre photo), Musica ex-machina… À chaque fois que vous voyez ces noms, c’est Béton qui se cache là-dessous. Infatigable, la radio tourangelle multiplie les projets et essaye de développer le tissu associatif tourangeau : « Ce que nos nombreuses émissions permettent », indique Maylis Cerbelaud, faisant référence aux partenariats avec les cinémas Studio, les salles de concert, les assos programmatrices de concerts au centre-ville, celles à but social, etc.

A l'époque, on savait s'habiller classe à la radio.
A l’époque, on savait s’habiller classe à la radio. Prends ça, Elkabach !

A Clocheville, les petits malades retrouvent l’appétit

Du nouveau à l’hôpital de Clocheville. Désormais, sont organisés des ateliers cuisine pour les enfants atteints de cancer… Le tout, avec de grands chefs !

À l’hôpital Clocheville, les enfants du service oncologie pédiatrique atteints de cancer et leurs parents pourront bénéficier d’ateliers cuisine-santé. C’est la bonne idée qui a été lancée, afin de faire retrouver à ces jeunes le plaisir de la table. La classe totale ? Ces moments seront animés par de grands chefs tourangeaux.

Ce mercredi 14 octobre, c’est le chef Thierry Joubert, du Clapotis à Saint-Avertin, qui est aux manettes. Le 7 décembre prochain, ce sera Guillaume Dallays, du Bistrot N’Homes à Tours.
Ce projet est né de la générosité des commerçants et artisans de Lignières-de-Touraine. Suite à l’édition d’un calendrier, ils récoltent 10 000 € en faveur de l’asso 1001 pétales, qui soutient d’ailleurs ces ateliers cuisine. Celle-ci s’est ensuite tournée vers le professeur Colombat, responsable du pôle cancérologie du CHRU de Tours, qui voulait allier gastronomie, plaisir et diététique pour les enfants malades. Ces ateliers, encadrés par les diététiciennes de l’hôpital, auront lieu huit fois par an.

FÊTE DE LA MUSIQUE 2013 : TOUT LE PROGRAMME A TOURS

Où aller ? Qui écouter ? C’est quand ? Qui suis-je ? Tant de questions existentielles pour la Fête de la musique 2013 à Tours. Mais Tmv vous sert de guide. Suivez-nous !

Tmv a répertorié une cinquantaine de lieux et scènes à Tours et aux alentours, pour cette édition de la Fête de la musique. Au programme, plus d’une soixantaine de groupes. Vous n’avez qu’à piocher dans le genre ou la section qui vous intéresse et vous référer au plan ci-dessous et cliquer dessus pour l’avoir en taille réelle… Bonne Fête de la musique à tous et toutes !
POP ROCK METAL
CHANSON
HIP-HOP/REGGAE
ELECTRO
MUSIQUE JAZZ CLASSIQUE ET VOIX
DIVERS ET HORS TOURS
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Le maire a pris quelques mesures pour encadrer cette édition de la Fête de la musique : Elle aura lieu de midi à 1 h du matin. Interdiction de vendre de l’alcool sur la voie publique. Les ventes ambulantes sont interdites sans autorisation préalable. Les boissons à emporter ou à consommer en terrasse doivent être servies dans des contenants en plastique.
Pour une fête propre, merci d’utiliser les containers de tri sélectif. Par ailleurs, des bacs pour le verre usé seront installés en ville, notamment place Plumereau.

Attention, le tramway effectuera des essais jusqu’à 20 h ! Soyez prudents…
Postes de secours : places des Halles, Anatole-France, de la Résistance, des Carmes et des Turones.
PLAN FETE ZIK