Aucard de Tours : l’interview de Carpenter Brut

Carpenter Brut fait de la dark synthwave, mélange de sonorités électroniques bien rétro, grosses guitares et imagerie des 80’s. Et il cartonne, allant de Rock en Seine au Hellfest, en passant par… Coachella ! S’il cultive le mystère autour de sa personne, le musicien s’est montré plus que loquace durant cette interview réalisée à Aucard de Tours.

Carpenter Brut aime cultiver le mystère. Peu présent dans les médias, il préfère rester dans l’ombre et garder son identité quasi-anonyme. Et si certains médias l’ont qualifié de « fuyant et évasif », le musicien ne s’est pourtant pas économisé pour tmv. Carpenter Brut nous a livré une interview sans langue de bois durant une heure au lieu des 20 minutes prévues, bourrée de digressions (que l’on ne reproduira pas ici). Et s’est même permis de débuter l’entretien avec une touche d’humour, alors que nous plaisantions quelques minutes avant, comme si nous étions père et fils…


Bon, on va commencer l’interview. Merci d’être là. Je suis Aurélien, je travaille pour Tmv. Et comme on l’a découvert tout à l’heure, je suis ton fils !

(rires) Ça fait longtemps que je t’avais pas vu ! Ça fait plaisir, t’as pas changé (éclat de rire).

Allez on évacue de suite la question obligatoire : ton envie de rester dans le quasi-anonymat, ta discrétion dans les médias et à propos de ton identité, c’est parce que tu préfères laisser parler ta musique ? Ou que tu n’es simplement pas friand de l’exercice des interviews ?

En fait, c’est un peu des deux. La première solution m’arrange bien. Souvent, en interview, j’ai tendance à dire des trucs qui sont liés à l’actu du moment. Et 3 semaines après, ce n’est plus valable. C’est un exercice où je ne suis pas très à l’aise. Je m’y fais petit à petit, car c’est un peu obligatoire. À la base, je ne voulais pas en faire. Mais il y a 5 ans, on ne connaissait pas vraiment la synthwave. Donc il a fallu faire découvrir aux gens le style. Jusqu’à présent, je m’en tire pas trop mal, parce qu’il n’y a pas de photo officielle de moi. Certains jouent le jeu. D’autres moins… Mais après, je m’en souviens de ceux qui ne jouent pas le jeu ! (sourire)

Aux lecteurs qui ne te connaîtraient pas du tout, comment décrirais-tu ta musique ?

Écoute, c’est comme si Jean-Michel Jarre avait écouté Meshuggah (du metal avant-gardiste, NDLR) en regardant un film de John Carpenter.

Tu as créé ton propre label. Pas envie de déléguer à quelqu’un d’autre ? Ce n’est pas trop difficile à une période où la situation de l’industrie du disque est délicate ?

Non au contraire. Le problème des labels, c’est qu’ils vont tout donner pour leur poule aux œufs d’or. Sinon, ils n’investissent pas. Au début, ma musique n’était pas courante. Et je débutais. Il fallait attendre des réponses, etc. Donc j’ai tout mis sur Bandcamp et des plateformes de streaming. Et j’ai commencé à vendre. On avait juste fait un petit deal avec la personne qui fait mes vidéos : il m’avait pressé quelques exemplaires de mon disque. Aujourd’hui, j’ai un distributeur mais je reste producteur. Je préfère me planter moi-même si ça doit arriver. Et n’oublions pas qu’un label a plein de groupes à gérer. Là, je fais seul avec ma femme et on gère aussi le merchandising.

Ton dernier album date de février 2018. Avec le recul, comment le perçois-tu ? Comment a-t-il été reçu ?

Je pense qu’il a été moyennement reçu, car j’étais connu pour mes morceaux violents. Alors certains ont grincé des dents avec cette autre direction que j’ai prise, plus glam rock que j’adore. Je pense aux métalleux – une grande part de mon public – mais ils comprendront cet album plus tard. Je sais qu’ils sont intelligents. Ils pourront mieux le comprendre avec du recul. Mais qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ça reste votre choix. Ce disque doit vivre sa vie. Sinon il se vend bien, même si je ne peux pas comparer avec la trilogie qui est sortie à l’époque et qui est disque d’or à l’export. Le prochain album sera peut-être plus électronique, mais ce dernier disque, je ne le regrette pas.

C’était une évidence pour toi de t’accompagner sur scène d’Adrien et Florent du groupe poitevin Hacride, avec qui tu as bossé à l’époque pour leur son ?

Exactement. Je les connaissais depuis longtemps et ils sont très bons. Je ne veux pas aller chercher des mecs que je ne connais pas pour la scène.

Ils ont leur mot à dire sur le travail de composition en studio ?

Ils ont un mot à dire si je leur demande ! (sourire) Par exemple, si j’ai besoin d’un riff bien lourd ou heavy metal, je vais les voir bien sûr. Mais pour la composition, je reste bien seul…

On parlait de la communauté metal tout à l’heure. Outre ton univers visuel, comment expliques-tu que tant de métalleux accrochent à Carpenter Brut alors que ça reste électronique ?

Tu sais, les métalleux, j’en ai fait partie. J’ai été imbibé de cette musique tout jeune. Et cette communauté là, eh bien elle est ouverte à tout style de musique. Là, par exemple en venant à Tours, on écoutait PNL (groupe de rap français, NDLR) dans la voiture. J’ai plus de mal à imaginer un fan de PNL qui écouterait Cannibal Corpse ! (rires) Il y a beaucoup de variété de genres dans le metal. Regarde ton tee-shirt à toi : c’est Watain, tu écoutes du black metal. Mais tu peux aussi écouter du glam, du metal avec de la flûte et compagnie.

Tu as encore une oreille sur la scène metal actuelle ?

Je suis bien largué au niveau des nouveaux groupes. J’en entends parler bien sûr, mais sinon… Je suis un peu à la page niveau black metal. En festoche, c’est le truc cool : tu entends plein de choses. En Finlande par exemple, j’ai fait un festival où tous les groupes se croisaient à l’hôtel. C’était marrant, je suis allé parler au mec d’Emperor qui connaissait ma musique. Dingue ! Idem avec le bassiste d’Arch Enemy…

Dans des interviews qui datent de tes débuts, tu disais associer Carpenter Brut à quelque chose de fun, léger. C’est difficile de garder cette philosophie sachant que maintenant, tu tournes énormément et tu as beaucoup du succès ?

Ouais, c’est dur à garder ! Je regarde en arrière et je me dis : ouah, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?! C’est fou, vraiment. Mais je garde ce côté fun. C’est aussi pour ça que je reste dans l’ombre et mystérieux. Ma seule envie, c’est que le public s’en prenne plein la gueule pendant mes concerts et prenne son pied.

Ça m’a assez étonné que tu acceptes une interview avec Tmv qui reste un hebdo local. On n’est pas franchement Telerama ou les Inrocks…

La promo, c’est compliqué. Je donne beaucoup la parole aux webzines par exemple, des mecs qui triment dur, des passionnés. Faut pas se couper des gens qui achètent des disques. Moi, j’ai pas besoin d’un passage radio ou à la télé. Aller faire le con à Quotidien, jouer 2 minutes dans des conditions pourries sans mes vidéos derrière, c’est non. Faire une interview pour le buzz ? Non. On m’avait proposé de passer mon clip sur M6. Mais j’ai pas envie qu’on charcute mes vidéos en censurant des scènes. C’est non. Là,toi, tu connais ton dossier, ça me pose pas de problème de parler à tmv ! (sourire) La célébrité, tu sais, ça veut rien dire. Les stars, elles sont comme toi et moi. C’est rare les connards chez les gens connus.

Franchement, à partir du moment où tu poses le pied sur scène, tu ressens quoi ?

Ben tu sais quoi ? Dès que je pose le pied sur les planches, le stress a disparu ! Mais avant le concert, c’est hyper dur à gérer ! Contrairement à Adrien qui est hyper relax avant de monter sur scène, en mode « oh tranquille »… Et quand le concert commence, c’est plus pareil ! (rires)

Quand tu composes, tu restes dans ta bulle ? Ou tu écoutes d’autres choses qui peuvent ou non t’influencer ?

Non, j’écoute quelques trucs quand même. Là, par exemple, c’est Type O Negative. Ça va peut-être m’influencer sur quelques sonorités.

Bon, j’ai une dernière question. Une question bête !

Ah, encore une ? (rires)

Si tu pouvais choisir un artiste – mort ou vivant – avec qui tourner ou faire un featuring ?

Ah, bah on m’a déjà posé cette question tiens ! Tu vois que c’est bête ! (rires) Mmh j’hésite… Allez, peut-être Peter Steele (chanteur de Type O Negative notamment. Il est décédé en 2010 – NDLR). Ce serait surtout un chanteur je pense. Oh ou alors Meshuggah. Ou Pink Floyd !

(une fois l’interview « terminée », la discussion s’est poursuivie autour de divers sujets divers qui semblent passionner le musicien, comme la série TV Chernobyl, l’écologie, l’environnement ou encore les sciences et l’astronomie.)

> Merci à toute l’équipe d’Aucard de Tours pour avoir permis cette interview. Et merci à Carpenter Brut.

 

#WTF 43 : Quand Jésus vole à la Fnac

Jésus à la fnac, masturbation à l’armée, championnat de flemme et prince du Danemark sont à la Une de l’actu insolite et WTF de la semaine !

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> Il y a quelques jours, la police de Nantes est appelée par la Fnac qui vient de signaler un vol, dont le préjudice est estimé à près de 350 €. Interpellé et au moment de décliner son identité, l’homme a affirmé s’appeler Jésus-Christ. Souffrant de troubles psychiatriques, il a ensuite expliqué aux policiers qu’il avait volé pour offrir des cadeaux à l’archange Gabriel, « afin de sauver le monde après le déluge ». Début août, le même Jésus avait déjà été arrêté, pour avoir volé un téléphone portable en menaçant la victime avec une machette. Il avait déclaré à l’époque être « né le 25 décembre de l’an zéro ».

> Limiter la pratique de la masturbation chez ses recrues, voilà ce que souhaite l’armée chinoise. Elle a donc décidé de mettre en place des critères de sélection plus stricts à l’entrée. En effet, la Chine affirme que 8 % des candidats ne sont pas retenus pour cause de « veine testiculaire hypertrophiée », une particularité qui s’expliquerait d’après l’armée par un excès de masturbation, de jeux vidéo et un manque de sport.

> C’est au mois d’octobre que devrait se tenir le Championnat international de flemme. L’Etno Village, au Monténégro, organise cette compétition d’un autre genre depuis 2012. Les participants doivent rester allongés, sans se lever, ni aller au petit coin. Ils peuvent manger et bien sûr dormir. L’an dernier, le champion – un Bosnien – a tenu 33 h 30.

> Le Prince du Danemark s’est fait recaler de l’entrée d’un bar en Australie, car il n’avait pas ses papiers sur lui, prouvant qu’il était majeur. Il a 49 ans…

#WTF 36 : payés pour repeupler un village

Il s’en est passé des belles, de nouveau, dans le monde. Voilà toutes les infos insolites ou complètement WTF.

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> En Italie, le maire de Bormida a trouvé une solution pour endiguer le dépeuplement de son village : offrir 2 000 € par nouveau venu et leur proposer un loyer de 120 € par mois. L’annonce, postée sur Facebook, a eu un peu trop de succès avec 20 000 intéressés. Face à l’engouement, l’élu a fini par faire volte-face : « L’Italie est un pays merveilleux, mais elle est en crise économique (…). Il n’est malheureusement pas possible de trouver une aide pour tout le monde. »

> Megan Flaherty, une élève américaine, est arrivée à son bal de promo en corbillard. La vidéo a comptabilisé plus d’un million de vues en quelques jours. La jeune fille a expliqué son choix : « J’aime être différente. » Ah oui, d’accord.

> Oh, la bourde. Lors de la 5e étape du Giro, Luka Pibernik a semé le peloton et, tout fier sur son petit vélo d’amour, a levé les bras à la ligne d’arrivée, triomphant. Sauf… qu’il restait encore un tour de circuit, soit 6 km. Rattrapé, il a finalement perdu.

> En Écosse, un étudiant visitait une expo d’art contemporain. Pour s’amuser, il a posé un ananas sur une étagère. Le lendemain, le musée, pensant qu’il s’agissait d’une oeuvre d’art, l’a mis sous verre ! L’histoire a été reprise dans le monde entier.

> Hallucinant, vous avez dit hallucinant ? Isidore Heath Campbell, un Américain, a obtenu l’autorisation de s’appeler Hitler devant la cour du New Jersey. « C’est génial », a déclaré l’intéressé. « Mon permis de conduire a déjà été modifié, mon assurance, ma carte d’identité… Je suis le nouveau Hitler », a ajouté le néo-nazi, déjà connu pour son apparition dans un documentaire et ses antécédents judiciaires (violences domestiques notamment).

Le fameux Isidore « Hitler »… Sans commentaires.