Cet été, un train direct entre Saint-Pierre-des-Corps et Francfort

Du nouveau du côté du transport ferroviaire. Cet été, une nouvelle liaison reliera directement, sans changement, Saint-Pierre-des-Corps à Francfort, en Allemagne.

Les faits

Dans le cadre de leur coopération franco-allemande, la Deutsche Bahn, compagnie ferroviaire allemande, et la SNCF ont annoncé une nouvelle liaison qui devrait faire quelques heureux. Cet été, du 8 juillet au 26 août 2023, des allers-retours seront proposés entre Bordeaux et Francfort-sur-le-Main, sans changement de gare à Paris (ni même à Strasbourg ou Karlsruhe). Un train qui passera notamment par Saint-Pierre-des-Corps, permettant ainsi de relier la très belle ville allemande à la Touraine en direct.

Il est toutefois à noter que cette nouvelle liaison, éphémère donc, ne fonctionnera que les samedis.

Quel parcours ?

La ligne desservira plusieurs gares françaises et allemandes. Elle partira donc de Bordeaux, en passant par Angoulême, Poitiers, Saint- Pierre-des-Corps, Massy TGV, Marne-la- Vallée, Champagne-Ardennes TGV, Meuse, Lorraine TGV, Strasbourg, puis Mannheim, Karlsruhe et terminus à Francfort.

Il faudra compter entre sept et huit heures de trajet au total. Mais en partant de Saint-Pierre-des- Corps, la liaison se fera en moins de 6 heures.

Top départ

Les billets pour début juillet seulement ont déjà été mis en ligne sur le site de la SNCF. Nous avons tenté une réservation, histoire d’en savoir un peu plus côté horaires. Ce train direct partira le samedi de Saint-Pierre-des- Corps à 17 h 57, pour une arrivée à Francfort à 23 h 51. En sens inverse, départ à 6 h 56 de Francfort et arrivée à Saint-Pierre à 12 h 37, avec un trajet de 5 h 41 cette fois.

Avec un test réalisé le lundi 13 mars, certains billets pour le 8 juillet étaient proposés à partir d’une soixantaine d’euros avec une carte de réduction, et entre 84 et 150 € sans abonnement.

Coopération symbolique

Cette initiative menée de front par la Deutsche Bahn, en accord avec la SNCF, a pour objectif d’encourager les déplacements en train entre les deux pays. Les deux gouvernements allemand et français ont soutenu le projet et doivent d’ailleurs instituer, cet été, « un ticket binational » pour les jeunes, dont 60 000 exemplaires seront gratuits, comme il a été annoncé lors d’un Conseil des ministres franco-allemand.

Aurélien Germain / Photo archives NR

TGV Tours-Paris : usagers en colère

La rupture est bel et bien consommée entre les usagers du TGV Tours-Paris et la SNCF. Après la grève des billets, le bras de fer continue.

Les faits

Sur leur compte Twitter aux 1 300 abonnés, l’association d’usagers de la ligne TGV Tours-Paris n’y va pas par quatre chemins. « Un point de rupture est atteint », écrit-elle, avant d’énumérer ses griefs : « qualité de service en baisse (retards, horaires inadaptés, durée de trajets plus long…), tarifs en constante augmentation (+ 42 % en 10 ans), rupture de dialogue avec la SNCF (comités de ligne abandonnés). »

Chaque année, ces usagers alertent de la dégradation de la ligne Tours-Paris, l’une des plus chères de France. Récemment, les 4 000 abonnés de la ligne étaient appelés à refuser de présenter leurs abonnements aux contrôleurs. Revendication de cette grève symbolique ? Réclamer une indemnité de 150 € en compensation à la grève des contrôleurs à Noël dernier.

Mais la demande vient de leur être refusée en début de semaine. « Ils refusent cette indemnisation au motif que les abonnés ont été très peu impactés, car ils se sont organisés autrement, résume David Charretier, président de l’association dans les colonnes de la NR. C’est une réponse hallucinante de la part d’une entreprise commerciale. D’autant que la situation a causé beaucoup de stress. »

Pour la SNCF, c’est parce que très peu d’abonnés avaient réservé une place dans les trains restés à quai durant la grève.

Poursuite de la grève

Toujours en colère, les usagers vont donc poursuivre leur grève de présentation des cartes d’abonnement, une décision qui a visiblement inspiré d’autres associations de voyageurs, à l’instar de celle du TGV Le Mans-Paris. « La piste juridique, sur la notion de contrat qui existe entre nous et la SNCF » est également à l’étude.

Prochainement, les abonnés du TGV Tours-Paris devraient voir leur forfait augmenter à nouveau. De 454 € il y a dix ans, il est passé à 615 € aujourd’hui.

Des objectifs pour 2023

L’association a sollicité un rendez-vous avec Emmanuel Denis, le maire de Tours, qu’elle devrait rencontrer cette semaine, afin d’évoquer la baisse du nombre de TGV entre la ville et la capitale, le matin et le soir. Elle souhaite aussi un retour de la dégressivité du tarif des abonnements selon ancienneté et un prix de billet plafonné à 55 €, un retour des comités de ligne trimestriels et convaincre la SNCF de remettre en place « l’observatoire ponctualité ».

Aurélien Germain / Photo : archives NR – J.Pruvost

Ligne TGV Tours-Paris : des plaintes et des avancées ?

La ligne TGV Tours-Paris n’en finit pas de faire causer et d’être source de tensions, notamment concernant les tarifs. Mais quelques promesses apparaissent après la rencontre entre élus et SNCF. Les usagers, eux, ne sont ni satisfaits ni convaincus.

Les faits

Régulièrement sur Twitter, l’association d’usagers de la ligne TGV Tours-Paris (@TGVTOURSPARIS) n’hésite pas à taper sur les doigts de la SNCF et dénonce les tarifs « exorbitants » des trains. Des prix qui font causer : entre 2004 et 2021, ils ont effectivement doublé. Et déjà en 2017, l’UFC Que-Choisir prouvait que la ligne Paris-Tours était l’une des plus chères de France. L’association a ainsi demandé aux politiques d’intervenir et a réclamé une amélioration du service ferroviaire dans sa globalité.

Le président de Tours Métropole, Frédéric Augis, a donc écrit au président de la SNCF. Le maire de Tours Emmanuel Denis et d’autres élus ont aussi rencontré la directrice commerciale de l’axe TGV Atlantique.

Les avancées

Emmanuel Denis a annoncé « une bonne nouvelle », « le retour à partir du 13 décembre » de deux allers-retours quotidiens entre les deux villes. Pour le reste, il a été décidé que l’abonnement devrait passer de 565 € à 315 € en configuration télétravail. La SNCF a également promis de « formuler de nouvelles offres promotionnelles liées à des événements organisés » à Paris ou à Tours. Sans toutefois avancer de chiffres.

Enfin, l’entreprise a indiqué que ce genre de rencontres avec les élus de Touraine était amené à se poursuivre. Celle du 10 novembre a réuni le président de Tours Métropole, des députés, deux sénateurs/trices et le maire de Tours.

Le point de vue

Plutôt satisfaits de cette rencontre, les élus tourangeaux ont toutefois déploré qu’il n’y ait eu aucune solution quant à la question du prix du billet isolé. Proposé hors abonnement et sans carte de réduction, un aller-retour peut vite grimper à 90 € ! Un effort est donc attendu de ce côté-là. La SNCF en « a pris acte ».

L’association des usagers n’a, elle, pas été aussi ravie… Sous un hashtag #ArnaqueSNCF, le collectif s’est dit « très surpris du satisfecit général concernant les fausses avancées proposées par la SNCF », disant par exemple qu’il y avait tromperie sur les deux nouveaux allers-retours, puisqu’il s’agit en fait « du retour à la normale post-Covid ».

Texte : Aurélien Germain / Photo : archives NR

TGV Tours-Paris en 1 h : la promesse impossible ?

Le trajet Tours-Paris en TGV et en une heure, c’est de l’histoire ancienne et cela ne facilite pas la vie des usagers. Mais la sécurité n’est-elle pas à ce prix ?

Sabine, 42 ans, a attaché son vélo devant la gare de Saint-Pierre-des- Corps. Pas d’inquiétude. Son train, « celui de 7 h 54 », arrive dans un quart d’heure. Sur la voie numéro 2, elle patiente comme une bonne centaine d’autres personnes. Souriante.

On est lundi matin, fin août, les vacances sont déjà loin et pour elle le train-train quotidien a repris depuis un mois.
Un mois ? En fait, il dure depuis huit ans. Sabine fait partie des 1 300 « banlieusards parisiens » vivant à Tours ou tout près et qui, chaque jour, effectuent matin et soir le trajet aller-retour entre Saint- Pierre-des-Corps et la capitale.

« Nous vivions près de Paris. Je suis venue à Tours parce que mon conjoint était muté. Au moment de décider, on avait noté qu’il y avait de nombreux TGV, chaque jour, en circulation ; qu’ils mettaient moins d’une heure. Et puis mon travail dans un cabinet d’avocats est proche de la gare d’arrivée, quartier Montparnasse. »
En fin d’après-midi, Sabine « attrape » le TGV de 17 h 26 pour rentrer au bercail. « À l’aller, en ce moment, comme il y a des travaux, je mets 1 h 12 et au retour, j’arrive à 18 h 39. Même durée à peu près. Le temps de récupérer mon vélo et je suis à la maison avant 19 h 30. En théorie… »

« Loin de l’eldorado promis »

Car c’est bien là le hic pour Sabine, un peu fataliste, ou Romain, 38 ans, cadre bancaire, beaucoup moins « philosophe » et habitué de la ligne TGV. « On est loin de l’eldorado promis, il y a une dizaine d’années, insiste-t-il. Il fait chaud, les trains ralentissent ; il fait froid, les trains ralentissent aussi. Novembre arrive, et ce sont les chevreuils qui viennent percuter les trains. Le TGV s’arrête une demi-heure. Et parfois, on stoppe parce c’est le TGV précédent qui a un pépin. L’accumulation des retards me stresse à l’aller. Quant au retour, c’est parfois une vraie galère. Vous espérez être chez vous pour 20 heures, et vous rentrez à 22 heures. La soirée est finie surtout quand on se lève un peu après 5 heures, le lendemain matin pour chopper le TGV de 6 h 20 et repartir travailler. »

La SNCF ne se défile pas devant la réalité de l’allongement des trajets entre Saint-Pierre-des-Corps et Paris. Si la durée actuelle dépasse allègrement 1 heure (de 1 h 02 à 1 h 15 suivant les TGV), c’est à cause de travaux sur les aiguillages à Dangeau (118 km de Paris).
Ils dureront jusqu’en octobre. Après, un train sera en mesure d’effectuer le trajet en 57 minutes (9 h 02). Mais dès que le TGV effectue un arrêt près de Vendôme, le temps de voyage s’accroît.

Pour ce qui concerne l’accumulation des retards, la SNCF affiche là aussi des statistiques efficaces : 90 % (environ) de trains à l’heure entre Tours et Paris. La comparaison des chiffres avec d’autres lignes, notamment dans le sud-est, plaide en faveur de ces résultats.

Et pourtant, comme l’a relevé l’association des usagers de la ligne Tours-Paris : « Si l’on se base sur certains trains du matin et ceux du soir au retour, la ponctualité diminue énormément. » La SNCF, qui avait misé toute une campagne de communication sur la ponctualité de ses trains, au début des années 2000, a changé d’optique, comprenant qu’il suffisait d’un retard mal vécu par un usager pour brouiller le message publicitaire. Me Alexis Lepage, avocat à Joué-lès-Tours, a potassé le sujet des retards et des compensations insuffisantes.

Compensations insuffisantes

« La SNCF ne reconnaît contractuellement que deux obligations lorsqu’elle vous vend un billet, explique-t-il, celle de vous acheminer à votre gare de destination et celle de vous transporter en sécurité. En revanche, rien sur le respect du temps de trajet et des conséquences pour vous en cas de retard. Certes, elle a mis en place un barème de remboursement partiel en fonction de sa responsabilité, mais à aucun moment elle ne prend en compte les conséquences (nuit d’hôtel, autre billet à acheter) et les préjudices (avion raté, entretien professionnel annulé, etc.) que peut vous faire subir un retard. »

Sécurité et ponctualité ne sont jamais mis en balance dans l’échelle des responsabilités et des métiers à la SNCF. Comme le confie un conducteur de TGV :
« Mon devoir est de vous transporter en toute sécurité à votre gare d’arrivée. Nous avons des procédures de vitesses très précises. Un TGV lancé à 300 km/h et qui doit passer à 160 km/h pour une raison extérieure (un choc, la météo, etc.) va perdre beaucoup de temps. Entre Saint-Pierre et Paris, nous sommes à vitesse maximum. Dès qu’on ralentit, cela se répercute sur votre heure d’arrivée. » Inéluctable.

> Lire les explications d’un conducteur de TGV juste ici ! 


Texte : Thierry Mathiot / Photos : Adobe stock

Retards et trains bloqués : tout s’explique

Un conducteur de TGV explique les raisons des retards ou les conséquences d’un train bloqué sur la voie.

Le rôle des conducteurs de TGV est essentiel car de leur jugement peut dépendre les fluctuations du voyage. En dehors bien sûr des pannes qui peuvent advenir et qui stoppent le train.

« Sur le trajet entre Saint-Pierre et Paris, le TGV est à flux tendu, analyse l’un d’entre eux. Les procédures de vitesse sont établies de façon à arriver à l’heure prévue. Le moindre changement a des conséquences. À Paris, un régulateur m’envoie des informations pour éventuellement faire baisser ma vitesse, en cas de ralentissement ou d’arrêt du train précédent. Cela passe par l’ordinateur. Il n’est pas obligé de me donner toutes les informations circonstancielles. Le contrôleur, en revanche, lui, est informé par un autre canal de façon à prévenir les passagers. Je suis moi-même en contact avec lui. »

Le conducteur s’appuie aussi sur son propre jugement. En cas de choc avec un animal, par exemple, il réduit la vitesse du TGV (de 300 km/h à 160 ou 80 km/h). Un bruit anormal après-coup l’oblige à s’arrêter. Il doit aller voir l’état de la rame. Si tout va bien, il repart mais faire toutes les manipulations de démarrage prend une dizaine de minutes.

« On nous parle souvent des trains bloqués à cause d’un autre qui est tombé en panne. Nous devons respecter une distance de sécurité de 12 km entre chaque TGV. Cela explique les retards en cascade. Mais, il n’y a rien d’autre à faire. » En cas d’intempérie, les caténaires, ces fils électriques chargés d’alimenter le TGV en électricité, sont vulnérables. La chaleur, la neige, le froid et le givre sont des menaces.

« Quand il neige, un TGV circule tôt le matin à vide pour ouvrir la voie et nettoyer les caténaires. C’est le train traceur ou train balai. Il ne dépasse pas 220 km/h. » En cas de collision humaine, l’intervention des forces de l’ordre et de la justice est nécessaire. Une procédure raccourcie existe mais elle entraîne un retard minimum de trois heures.
Plus anecdotique mais cause de retard, la SNCF a noté la recrudescence d’actes de vandalisme sous la forme de détérioration des grillages près des voies.

Th. M.


> EN CHIFFRES

615 ⇒En euros, le coût mensuel d’un abonnement en 2e classe pour voyager en TGV entre Saint-Pierredes- Corps et Paris. Les tarifs sont dégressifs pour les 2e et 3e années.

19 ⇒Le nombre de trains qui circulent au départ de Saint-Pierre-des- Corps pour se rendre à Paris, le lundi, 14 TGV et 5 TER. Le TER rejoint Paris-Austerlitz entre 2 h 03 et 2 h 25 et il est souvent bondé.

4 000 ⇒Le nombre de personnes vivant à Tours ou sa périphérie se rendant à Paris pour travailler dont 1 300 qui effectuent l’aller-retour chaque jour.

Années ’80 : dans l’air du temps…

[Numéro spécial années ’80] Dans les années 80, tout était assez différent. La façon de se coiffer, la façon de s’amuser, la façon de manger…

 

 

 

 

SNCF : à l’intérieur de la salle de la crise

Un train à l’heure, ça arrive. Un train qui a du retard, ça arrive. Un train qui est annulé, ça arrive aussi. Une multitude d’incidents peuvent perturber la circulation. Et, quand une crise se passe dans la région, c’est à la gare de Tours que cela se gère

Le graphique de circulation permet, en cas d’incident, de connaître les trains impactés et de réagir en fonction.
Le graphique de circulation permet, en cas d’incident, de
connaître les trains impactés et de réagir en fonction.

« J’ai reçu un mail de Pascal. Il nous laisse pas le temps de réfléchir. Il applique jusqu’à Étampes. Je vais appeler l’astreinte voir s’il y a d’autres préconisations chez nous », lance Philippe Duret, se saisissant de son téléphone. Dirigeant régional à la circulation, ces mots sont destinés à son collègue Fabien Maitrot, dirigeant régional opérationnel, en charge de la mobilité.

Nous sommes dans la salle de crise de la SNCF située au deuxième étage de la gare de Tours. Des fenêtres, les voies sont visibles. Autour du grand bureau central cinq sièges. Pas un de plus. En temps de crise, seulement cinq personnes sont habilitées à entrer dans cette pièce.

Dans la salle de crise, comme dans le centre opérationnel de proximité, un écran affiche le trafic.
Dans la salle de crise, comme dans le centre opérationnel de
proximité, un écran affiche le trafic.

Ce jour-là, ils ne sont que deux. La raison de cette petite effervescence est la suivante : l’abaissement de la vitesse sur la ligne Paris-Étampes. « Quand il fait chaud, la caténaire devient fragile. Si on roule trop vite, avec le contact du pantographe, on risque de tout casser », explique Philippe Duret. Mieux vaut ajouter dix minutes au temps de trajet qu’avoir une caténaire qui lâche. Tout deux sont en poste une semaine sur deux, sept jours sur sept et joignables 24h/24. En cas d’incident, ils sont systématiquement appelés et décident d’ouvrir la salle ou non. « Si on juge que ça monte en puissance, si on sait qu’il va y avoir un gros impact sur la circulation, le directeur de crise vient. Puis, au fur et à mesure, les autres astreintes vont se greffer », indique Philippe Duret.

L’essentiel de leur travail consiste à prévoir. Quand ils reçoivent une alerte météo, ils anticipent. Quand une grève est annoncée, ils anticipent. Mais « prévoir une crise n’est pas quelque chose de palpable », atteste Philippe Duret. Ce qui semble le plus important, ce sont les prévisions de durée.
« Le boulot le plus compliqué qu’on a, c’est de prévoir la fin d’incident. C’est ce que les usagers exigent », constate Fabien Maitrot. Sauf que, pendant la première demi-heure, difficile de savoir. Le temps que tout ce petit monde se mette en place, il y a un flottement. Un feu vient de passer au rouge. Qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce qu’une caténaire est tombée ? Un passage à niveau qui est ouvert ? « Il faut envoyer quelqu’un et que les informations nous remontent », explique Philippe Duret. « Une crise est bien gérée quand on a les bonnes informations », assure Fabien Maitrot. Plus la représentation de ce qui se passe sur le terrain est claire, mieux c’est.

Sur la carte, il montre la portion où l’abaissement de la vitesse aura lieu : Paris-Etampes.
Sur la carte, il montre la portion où l’abaissement de la vitesse
aura lieu : Paris-Etampes.

UNE GROSSE CRISE PAR SEMAINE

Chacun a ce qu’il appelle un « outil opérationnel » chargé de relayer les décisions prises en salle de crise. Le centre opérationnel de la gestion de la circulation se trouve juste à côté. Il coordonne la circulation des trains sur la région Centre. Chaque table de régulation agit sur un secteur précis. « Toutes les lignes ne sont pas régulées, traduit Philippe Duret. Pour les petites lignes à voie unique, ce sont les agents de circulation dans les gares qui sont responsables de la circulation des trains. » Au centre, les lignes gérées sont celles où le trafic est important. Là où il y a plus de risques d’incident.

Au sein de la salle de crise, Philippe Duret (à gauche) et Fabien Maitrot s’informent suite à la réception d’un mail.
Au sein de la salle de crise, Philippe Duret (à gauche) et Fabien
Maitrot s’informent suite à la réception d’un mail.

« 18 aussi, un département qui m’est cher », dit le régulateur de la table 3. Il ne manque pas d’humour. À moins que cela soit normal. Après tout, ils ont l’air d’avoir un langage bien à eux. S’en suit une suite de lettres et de termes difficilement compréhensibles. Encore plus quand toutes les tables parlent en même temps. « Hier, on a eu à gérer un feu de transformateur à proximité des voies vers Vierzon. Les circonstances ont fait que l’intervention des pompiers était rapide. Le courant a été rapidement rétabli. Cela aura duré deux heures. Mais quand les dégâts sont plus importants, on peut être sur une demi-journée. » Résultat : neuf trains supprimés et une vingtaine retardés.

« La plupart du temps, on est en opérationnel trois à quatre fois par semaine. On ouvre et on referme tout de suite », explique Fabien Maitrot. Par opérationnel, il faut comprendre que seul deux personnes se rendent dans la salle et évaluent la situation.
Environ une « grosse crise » par semaine est comptabilisée.

Textes et photos : Justine Brichard

Au centre opérationnel de la gestion de la circulation, le régulateur est en relation avec les agents de circulation.
Au centre opérationnel de la gestion de la circulation, le régulateur
est en relation avec les agents de circulation.

Sur le Net : une minute sur le web #6

Comme chaque semaine, tmv a repéré le meilleur du Net et du buzz pour sa minute web…

LE TUMBLR
STOP AUX JEUX DE MOTS
Nos amis les commerçants ont parfois la mauvaise idée de faire des blagues avec leurs enseignes. Certains s’en tirent bien, d’autres se retrouvent sur ce tumblr. Il faut parfois savoir rester sobre. jeuxdemotsdemarde.tumblr.com

LA HONTE
SEUL AU MONDE
Moment de solitude pour Sam Rubin, présentateur d’une émission américaine. Le journaliste a confondu en direct Samuel L. Jackson et Lawrence Fishburne, en lui posant une question hors-sujet. Résultat : l’acteur ne le lâche plus d’une semelle et enchaîne les répliques assassines.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1buuys_samuel-lee-jackson-confondu-avec-lawrence-fishburne_news[/dailymotion]

OPEN DATA
UN TRAIN DE RETARD
Dis-moi quel est ton train et je te dirai quel est ton retard. La SNCF a publié des données sur son réseau, notamment la ponctualité des TGV, grâce à l’open data (données ouvertes). Le site quoi.info en a fait une carte interactive pour analyser vos trajets et vos chances d’arriver à l’heure… Ou pas ! Découvrez si votre train est à la bourre ou non ICI !

RECORD
MAXI CHIEN
Âge ? 18 mois. Taille ? 2,24 mètres de la tête à la queue et 1,01 mètre au garrot. Freddy, un dogue allemand, vient d’être reconnu le chien le plus grand de Grande- Bretagne. Et il n’a pas fini sa croissance. Sa maîtresse dépense 100 € par semaine pour satisfaire l’appétit de celui qu’elle nomme « son bébé » de 70 kg. Trop choupinou.

"Viens sur les genoux à maman !"
« Viens sur les genoux à maman ! »

« Omg, who stole my ads », ou littéralement « oh mon dieu, qui a volé mes pubs ? » Étienne Lavie détourne et trafique des photos prises à Paris, où il remplace les grands espaces publicitaires par des oeuvres d’art. À découvrir sur etiennelavie.fr

(Photo Etienne Lavie)
(Photo Etienne Lavie)

ÉTUDE
BEYONCÉ REND BÊTE ?

Virgil Griffith, de l’Institut de technologie de Californie, a réalisé une étude comparant les résultats scolaires d’étudiants et leur musique préférée. Résultat : les meilleurs étudiants écoutent Beethoven, Led Zeppelin, Norah Jones et David Bowie. Les plus mauvais écoutent Beyoncé, Lil Wayne, Jay-Z et Justin Timberlake.
INSOLITE

DIEU VIVANT
Chandre Oraon, 35 ans, est considéré comme un dieu vivant. Cet Indien a en effet la particularité d’avoir une… queue de 36 cm qui lui a poussé dans le bas du dos. Faite de poils (et en fait conséquence d’une malformation), elle fait de lui la réincarnation du dieu-singe Hanuman dans son pays. Bien, bien, bien…

Chandre-Oraon
Leçon N°1 pour être un Dieu vivant : se laisser pousser une queue (Photo DR)

 

Quel avenir pour la ligne Tours-Paris ?

TGV en moins d’une heure, prix, LGV Tours-Bordeaux… La SNCF et l’association des usagers réguliers débattent.

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La ligne Tours-Paris avait été déclarée « malade » par Guillaume Pépy, le président de la SNCF, en janvier 2011. Quasiment deux ans plus tard, David Charretier, président de l’Association des usagers Paris-Tours et Dominique Latard, directeur délégué TGV de la SNCF pour la région Centre font le bilan.
Combien y a-t-il d’abonnés ? La tendance est-elle à la baisse ou à la hausse ?
David Charretier annonce le chiffre de « 4 000 abonnés », pour le Paris- Tours, et « 1 500 à 1 700 » empruntant le TGV quotidiennement. Dominique Latard ne peut dévoiler les chiffres exacts mais confirme cet ordre, « relativement stable » depuis quelques années.
Quelles sont les plages horaires des TGV ?
Le premier part à 6 h 11 depuis Tours. Pour le retour, le dernier train quitte Montparnasse à 20 h 16. « On réclame une plage plus large.Nos abonnés doivent partir avant la fin de certains rendezvous », continue David Charretier. Dominique Latard annonce un dernier TGV pour l’an prochain, aux alentours de 20 h 35, « sous réserve que Réseau Ferré de France (RFF) donne son accord ».
Quelle a été l’évolution des prix ?
« On constate une augmentation de 30 % en dix ans, soit environ 100 euros, avec un abonnement le moins cher aux alentours de 450 euros, au bout de la 3e année. C’est le double de l’inflation », affirme David Charretier. La SNCF nuance. « La seule hausse de ces trois dernières années pour les abonnés s’est faite en 2012, avec + 1,7%, hors impact de la TVA », explique Dominique Latard. Il rappelle qu’un tiers du prix d’un billet de TGV provient du « coût du péage payé à RFF. » Et note une « hausse des coûts de l’énergie en quelques années et la modification des matériels SNCF ».
Paris redeviendra-t-il à une heure de Tours ?
« Aujourd’hui, on est à 1 h 15, voir 1 h 20. Comme l’ancien Corail », soupire David Charretier. « Tours-Paris en moins d’1 heure, on ne peut pas faire. Mais Saint- Pierre-des-Corps-Paris, c’est possible », dit Dominique Latard. Ce dernier annonce un aller/retour par jour SPDC-Paris en moins d’une heure pour l’an prochain, et donc qui ne s’arrêtera pas à Vendôme. Une réunion avec l’association devrait prochainement en fixer l’horaire.
La ligne LGV Tours-Bordeaux va-t-elle nuire au Tours-Paris ?
La ligne sera mise en service en 2017, pour permettre un Paris-Bordeaux en 2 h 05. « On évalue de 30 à 40 % de TGV en moins directs pendant les heures de pointe », s’inquiète David Charretier. Les récentes déclarations de Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, ne devraient pas le rassurer. En visite à Tours le 28 août, il a éludé la question avec une phrase très diplomatique : « Pas question de sacrifier qui que ce soit, mais on ne peut contenter tout le monde en même temps. » Dominique Latard « ne peut aller que dans le sens de [son] président ». « Si on fait une LGV Paris-Bordeaux, c’est pour aller vite, et donc ne pas marquer l’arrêt à Saint-Pierre. Il y a 16 A/R de l’agglo tourangelle jusqu’à Paris aujourd’hui. Il y en aura peut-être moins, mais je ne peux confirmer une baisse pour le moment et s’il y en a une la chiffrer », déclare-t-il.
G.V
Photo : Patrice Deschamps

Grève SNCF : le point sur les perturbations

La grève à la SNCF a débuté… Tmv vous fait le point sur les perturbations : attention, ça coince !

Grève nationale oblige, ça ne circule pas beaucoup dans les gares, ce jeudi. La circulation en région Centre est perturbée.
TGV : un train sur deux en moyenne (Saint-Pierre-des-Corps – Paris)
Intercités : un train sur trois en moyenne
TER : un train sur quatre en moyenne
Attention :
>la correspondance TGV à Saint-Pierre-des-Corps depuis Tours n’est pas assurée. Les voyageurs sont donc invités à rejoindre directement la gare TGV par leurs propres moyens…
>aucun train entre Bourges et Montluçon
>Paris-Orléans-Tours : un train sur deux !
Fin de la grève prévue pour demain, vendredi 14 juin, à 8 h.
Pour savoir si votre train circule, rendez-vous sur http://www.infolignes.com/300px-TGV-Duplex_Paris

SNCF : attention à la grève jeudi !

Attention à la grève, ce jeudi : de nombreux Tourangeaux qui prennent le train seront touchés. On fait le point sur les perturbations.

La grève des cheminots devrait être particulièrement suivie, ce jeudi 13 juin, sur la ligne TGV Tours-Paris : au programme, deux TGV le matin (au lieu de six) et trois le soir (au lieu de six…)
 
Selon l’association des abonnés TGV Tours-Paris, plusieurs milliers de Tourangeaux ne pourront pas rejoindre leur lieu de travail sur la capitale. « Environ 2 000 Tourangeaux qui resteront sur les quais à Tours ou à Saint-Pierre-des-Corps », estime l’association.
La grève (un appel des syndicats hostiles à un projet de réforme ferroviaire) perturbera le trafic de mercredi 20 h à vendredi 8 h du matin. Pour le reste des lignes, on attend 4 trains sur 10 (TGV et TER) en moyenne.
 
Pour savoir si votre train circule : rendez-vous ici 
 
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