A Grande-Synthe, des lycéens tourangeaux aux côtés des migrants

Dans le dernier numéro de tmv, retrouvez un portfolio retraçant la semaine de lycéens tourangeaux qui ont œuvré auprès d’associations aidant les migrants à Grande-Synthe.

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Ils sont huit. Huit lycéens de Notre-Dame La Riche à avoir choisi de s’engager dans un projet humanitaire qui a changé pour toujours leur façon de voir la question des migrants et des différences en général.

Pendant une semaine, du 15 au 21 décembre dernier, ils ont vécu au contact des migrants, à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Ils ont dormi dans les locaux d’Emmaüs et, chaque jour, ils ont partagé, en bénévoles respectueux des procédures en place, le travail des associations agréées.
Ils ont participé à des distributions de nourriture, ils ont joué au foot avec des gamins qui n’avaient plus souri depuis longtemps, ils ont partagé des moments et des histoires de vie avec des humains dont ils ne connaissaient pas la langue. Ils ont vu et entendu tous les acteurs de ce drame social qui se joue encore tous les jours, sous l’oeil avide des caméras comme dans l’indifférence générale.

Les migrants, bien sûr, dont les histoires les ont touchés, mais aussi les politiques, les policiers, les militants associatifs, les habitants. Ils en sont revenus à la fois plus sensibles et plus forts et ont souvent, depuis, un peu de mal à faire comprendre aux autres ce qu’ils ont vécu et la réalité de ce qu’ils ont vu. Grâce au photographe Olivier Pain, qui a vécu en immersion cette expérience, ils ont pu mettre des images et des mots sur cette semaine si particulière.

Photos : Olivier Pain, photoreporter

>> Le portfolio dans son intégralité, ainsi que les témoignages des lycéens, sont à retrouver dans le numéro 322 de tmv <<

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« On faisait des activités avec les enfants, comme du dessin et ça leur permettait de s’exprimer. Je me souviens par exemple d’un enfant qui avait dessiné des gens qui pleuraient, des bâtiments qui s’écroulaient. » « Je me souviens que le lundi, on a fait de la peinture au centre d’accueil. On a dessiné des mains de couleur sur du papier blanc et moi, j’ai trouvé ça très beau, comme un symbole. »

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« Il y a une chose qui m’a marquée : il y avait un homme, il avait des bananes et des bonbons et il me les a donnés. Même en ayant très peu de choses, les migrants voulaient nous donner ce qu’ils avaient. Quand on avait froid, on nous proposait un manteau, alors que c’était plutôt à nous de leur donner des choses, normalement. »

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Portfolio : Gymnastes, par Olivier Pain

C’est son travail le plus long : le photoreporter tourangeau Olivier Pain nous livre ici son reportage-photos des gymnastes de Saint-Pierre-des-Corps.

Olivier Pain, photoreporter tourangeau, le dit lui-même : « C’est le résultat d’un travail colossal. » Ce travail, c’est son reportage-fleuve sur les gymnastes du club PLSP de Saint-Pierre-des-Corps. « C’est le plus important que j’ai fait, le plus vrai… Celui qui me parle le plus », sourit le photographe, dont vous avez déjà pu suivre les travaux dans tmv.

« Gymnastes », c’est donc une production titanesque, débutée en 2011 et qui continue depuis. Plus de 10 000 clichés (editing fait) qui racontent l’évolution de ces filles entraînées par Olivier Quéro et la présence d’Olivier Pain dans cette véritable famille. « Il y avait une confiance à installer. J’ai appris à me déplacer dans le gymnase. En 6 ans, elles ont appris à me faire confiance. Au début, j’étais presque muet », raconte Olivier Pain.

Il est désormais intégré. D’ailleurs, la plupart des photos présentées ici sont faites au 50 mm : « Je suis très près d’elles. J’aurais pu faire quelque chose de plus graphique, mais là, le côté humain est omniprésent. » Mettre en valeur les performances de ces formidables gymnastes, certes, mais sans oublier la complicité et l’émotion qu’il y a derrière.

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Juin 2014 (Photo Olivier Pain)
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Octobre 2014 (Photo Olivier Pain)
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Mai 2013 (Photo Olivier Pain)
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Janvier 2011 (Photo Olivier Pain)
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Juin 2015 (Photo Olivier Pain)
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Janvier 2015 (Photo Olivier Pain)
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Janvier 2017 (Photo Olivier Pain)
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Mai 2015 (Photo Olivier Pain)
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Février 2015 (Photo Olivier Pain)
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Janvier 2015 (Photo Olivier Pain)
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Avril 2015 (Photo Olivier Pain)

> Pour voir d’autres photos : olivier-photoreportages.com/tag/gymnastes

Photos : Olivier Pain / Texte : Aurélien Germain

Portfolio : plongée dans l’Ouest américain

Le photoreporter tourangeau Olivier Pain a avalé 5 600 km, entre la Californie, le Nevada ou encore l’Arizona. Pendant 15 jours, son appareil photo a chauffé. Résultat ? Des tonnes de clichés, pour « ramener un échantillon de la vie de là-bas, où tout est en contraste ». À quelques jours de l’investiture officielle de Donald Trump, tmv vous emmène pour un petit voyage américain.

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(Photo Olivier Pain)

Bryce Canyon Park, un incontournable de l’Ouest américain, situé au sud de l’Utah. « Un endroit magique et énormément entretenu », résume Olivier Pain.

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(Photo Olivier Pain)

Ces alarmes à incendie se trouvent à chaque coin de rue à San Francisco. En 1851, la ville avait été ravagée par les flammes. En 1906, un séisme, suivi d’incendies, avaient fait 3 000 morts. SF est situé sur la faille de San Andreas.

 

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(Photo Olivier Pain)

Las Vegas, ville fondée par les mormons, est souvent connue pour le Strip boulevard et ses casinos. La « vraie ville », elle, compte plus de 590 000 habitants et fut la 5e la plus touchée lors de la crise de 2008. On estime à 400 le nombre de personnes vivant dans les égouts de Vegas. Olivier Pain dit vouloir « y retourner, afin de voir l’envers du décor ».

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(Photo Olivier Pain)

Une photo en extérieur ? Pas du tout. Il s’agit d’une galerie marchande à Las Vegas. Le faux ciel est peint au plafond.

 

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(Photo Olivier Pain)

Cette usine en plein désert alimente une partie de Las Vegas. Elle es située à côté d’Antelope Canyon, que les Najavos surnommaient « le lieu où coule l’eau à travers les rochers ».

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(Photo Olivier Pain)

« Tout est en contraste en Californie », souffle Olivier Pain. La photo a été prise sur le célèbre Hollywood Boulevard.

(Photo Olivier Pain)
(Photo Olivier Pain)

Plongée dans les couloirs de la prison d’Alcatraz.

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(Photo Olivier Pain)

« J’ai travaillé cette photo en pause longue, pour montrer le temps qui passe », dit Olivier Pain à propos de ce cliché réalisé dans le Parc de Yosemite. « Le muret de pierres a été construit… »

 

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(Photo Olivier Pain)

Le Lower Antelope Canyon, situé dans la réserve indienne des Navajos.

 

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(Photo Olivier Pain)

Los Angeles. Quartier des affaires.

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(Photo Olivier Pain)

Dans le quartier chinois de San Francisco. Sur l’affiche, il est écrit « Si vous prenez une photo, merci de payer 50 cents. Merci ».

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(Photo Olivier Pain)

 

Le cimetière militaire, sur la butte de la ville de San Francisco.

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(Photo Olivier Pain)

Un des nombreux « villages abandonnés »… qui sont aussi et surtout des sites touristiques.

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(Photo Olivier Pain)

« Les gens oublient parfois de regarder simplement ce qu’ils ont en face d’eux. »

 

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(Photo Olivier Pain)

« Un coin de rêve à Monument Valley », indique Olivier Pain. Avant d’ajouter en souriant : « Le selfie n’est pas la finalité des choses. »

PHOTOS : Olivier Pain, photoreporter
LEGENDES : Aurélien Germain

> Pour voir d’autres photos : olivier-photoreportages.com/tag/usa

[Toutes les photographies de ce portfolio sont la propriété exclusive d’Olivier Pain, photoreporter à Tours. Sauf autorisation explicite et écrite d’Olivier Pain, toute interprétation, utilisation partielle ou totale d’une ou de plusieurs images est strictement interdite.]

 

PORTFOLIO : Instants de vies migrantes

Nous avions, depuis quelques semaines, prévu de vous offrir le regard humain d’Olivier Pain, un photographe tourangeau que nous suivons depuis longtemps, sur la situation des migrants à Calais. Entre-temps, le sujet est tombé dans le flux bouillant de l’actualité. Raison de plus, alors que les mots fusent, pour lui donner toute sa chance, à ce regard simplement humain posé sur des hommes qui vivent dans une « jungle ».

Olivier Pain, photo-reporter tourangeau spécialisé dans l’immersion, a accepté de nous montrer quelques photos de son reportage réalisé dans les camps de Calais (quelques semaines avant son évacuation), Grande-Synthe et Norrent-Fontes. Depuis le début de l’année, il suit GSF, l’association humanitaire Gynécologie sans frontières. Pour lui, ses photos ne sont pas là pour apitoyer, « car la pitié veut dire qu’on est supérieur ». « Le message est que ce sont des PERSONNES réfugiées », appuie-t-il. « Ce sont des gens qui auraient pu être nos frères, nos sœurs, nos ami(e)s. »

Si les migrants détestent habituellement les médias (« ils en ont marre d’être considérés comme des animaux dans un zoo. Certains journalistes se comportent très mal », explique Olivier Pain), ils n’étaient pas réticents au travail du photo-reporter. « Parce qu’il y a une façon de regarder, d’aborder les gens. Il ne faut pas les voir comme des personnes pulvérisées. Ce sont juste des personnes avec qui on discute. Des humains. »

> Les photos d’Olivier Pain sur les camps de migrants seront exposées aux Rencontres photographiques d’Esvres, du 4 au 8 mai.

Voici un aperçu de ses photos. Le portfolio complet se trouve dans la version papier du n°202 de tmv (ou en téléchargement ICI)

 (Photo Olivier Pain)
C’est l’entrée du camp de Calais. Une partie qui, depuis, a été rasée. Des plaques électroniques forment cette oeuvre. Il y a beaucoup d’artistes chez les réfugiés. C’est l’un d’eux qui a construit ce « Welcome to the city ».  (Photo Olivier Pain)
 (Photo Olivier Pain)
Le mot peace est omniprésent au camp de Calais : tags, graffitis, oeuvres d’art… Au fond, on peut apercevoir une église, construite par les réfugiés et les humanitaires. Ici, les religions sont respectées. (Photo Olivier Pain)
 (Photo Olivier Pain)
Inondation totale au camp de Grande-Synthe. La photo parle d’elle-même : cet homme lutte contre le vent… (Photo Olivier Pain)
(Photo Olivier Pain)
Le camp est inondé, mais cela fait le bonheur de certains ! Des enfants qui jouent sont des enfants heureux. « Ils ne comprennent pas trop pourquoi ils sont là, car les parents entretiennent un mythe autour du voyage pour que les enfants vivent sans rancoeur et sans haine. Ils les protègent. » (Photo Olivier Pain)

Tours : les 10 qui vont faire l’actu culturelle en 2016

Musique, monde du spectacle, du web ou encore cinéma… Cette année, ça va bouger côté culture, au sens large du terme. La rédaction a choisi de mettre en valeur dix Tourangeaux qui, chacun à leur niveau, font bouger Tours dans ce domaine. Ils ne sont, bien sûr, pas les seuls, mais notre petit doigt nous dit que 2016 ne se fera pas sans eux !

1. LVOE
Ne cherchez pas d’erreur, ça s’écrit vraiment comme ça. Le truc à LVOE, c’est le « psychbeatrock », comme ils l’écrivent sur leur page Facebook. Et LVOE, c’est un peu LE groupe à surveiller cette année. Naviguant entre Tours, Paris et la Lune (c’est eux qui le disent, chut !), ces zikos balancent un groove sexy et surtout des tubes en puissance.
Leur premier EP, Misspelling of love, sorti l’été dernier, vous envoie valser du côté des British des 90’s. Et ça fait un bien fou. Tant qu’à faire, réservez votre 11 février : LVOE sera en concert avec Odezenne au Temps Machine. #Bisou.
> facebook.com/LVOEMUSIC ou soundcloud.com/lvoelvoe

2. OLIVIER PAIN
Olivier Pain passe de la photo portrait à celle de mariage, en passant par le reportage humanitaire avec une facilité déconcertante. Surtout, ses clichés sont sincères et humains. La preuve avec sa série sur le camp de réfugiés de Calais, pour le compte de GSF (Gynécologie sans frontières). Un reportage que le Tourangeau continuera fin janvier et en février. Ce qui devrait permettre d’organiser des expos et lever des fonds pour permettre à GSF de continuer à travailler là-bas. Humain, qu’on vous disait.
> olivier-photographie.com

(photo olivier-photographie.com)

3. GARY CONSTANT
Il est comme ça, Gary : capable de dézinguer le dernier Tarantino (pas taper !), comme de se farcir un film de sushis cannibales et de flasher sur une comédie d’espionnage 100% deutsch et délirante. Il revient cette année pour les 10 ans de son bébé, l’excellent festival de ciné qu’il a créé et qu’il préside : Mauvais Genre. Du 24 à 28 mars, il va donc dynamiter le cinéma gnan-gnan et amener une dose de fraîcheur à Tours. Comédie, drame, science-fiction, thriller, bis, avant-premières, Nuit interdite, concerts, expos (les grands maîtres de la BD franco- belge à l’honneur !)… De quoi voir la culture diffƒéremment (et se marrer un bon coup).
> festivalmauvaisgenre.com et sur Facebook

4. CHACHADELILLA
Son vrai nom est Charlotte de Lilla. Chachadelilla pour les intimes (graou). Plus de 3 500 abonnés au compteur pour sa chaîne YouTube, où elle réalise des doublures voix truculentes de jeux vidéos, films et dessins animés. Et en plus, mademoiselle chante à merveille !
Cette Tourangelle de 25 ans à la voix magnifique enquille les succès (227 000 vues pour son doublage de la chanson de la Reine des neiges) et parsème le tout de bonne humeur. Ses talents de graphiste (elle est multi-fonctions) l’ont aussi emmenée sur Mythomen (mytho.mn) : un projet fou de long-métrage d’animation, avec des super-héros, réalisé par Sébastien Périer et 100 % made in France. Bref, si Hollywood repère notre Chacha un jour pour doubler Le Roi Lion 12, tmv a choisi d’être son agent. Si, si.
> chachadelilla.com et @ChachaDeLilla sur Twitter

5. JACQUES VINCEY
Impossible de passer à côté de cette figure de la culture. Le directeur du théâtre Olympia cherche, avec toute son équipe, à s’ouvrir, rendre curieux ceux et celles qui n’iraient pas forcément poser leurs petites fesses au théâtre. En plus de ça, il se pourrait fortement que le CDRT obtienne, à la rentrée 2016-2017, le label centre dramatique national. Une vraie reconnaissance. Et une fierté pour Tours.
> cdrtours.fr

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6. PEPIANG TOUFDY
Infatigable, ce Pepiang. Directeur artistique de l’asso Prod’Cité, il court partout, toujours occupé et fait bouger le monde de la culture tourangelle depuis des années. 2016 sera encore très riche pour lui : une nouvelle édition du festival des cultures urbaines Imag’IN, WantedTV l’émission sur TVTours et surtout la sortie de son Daymane Tours (dont on vous avait parlé dans le N°183), court-métrage tourné en ville. « Et aussi un autre film en cours d’écriture ! », précise mister Toufdy. Rien n’arrête Pepiang on vous dit…
> prod-cite.fr

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7. LIVE UNLIMITED
« On voulait faire quelque chose pour les gens qui souhaitent bouger, s’ouvrir sur les territoires et assister à plein de concerts. Diversité de salles, mais aussi de style musical ! », résume Alban Gautron, de Live Unlimited. Avec Diego Movilla et Grégoire Rist, il a trouvé THE concept : le pass concerts illimités dans la région Centre.
La start-up tourangelle propose de payer un abonnement sans engagement de 25 € par mois pour se faire un tas de concerts, tranquilou, dans diffƒérentes salles partenaires (Le Temps Machine, Le Chato’Do, Espace Malraux, Le Petit Faucheux, L’Astrolabe…). Bref, 800 spectacles sur un an au programme.
D’ailleurs, il se pourrait que tmv vous fasse gagner certains de ces sésames d’ici peu. Genre ICI !
> Live-Unlimited sur Facebook

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8. MARIE-CLAUDE CARAËS
Directrice des Beaux-arts de Tours depuis 2014, elle a dû faire face au déménagement de l’ancienne école, rue Nationale, devenue le futur CCCOD (Centre de création contemporaine Olivier-Debré). À elle, donc, de repenser l’école (et les nouveaux locaux, tant qu’à faire) : pour 2016, elle souhaite mettre l’accent sur l’art contemporain et ouvrir des ateliers publics au plus grand nombre. Bref, l’Art pour tous. L’étape finale étant «d’accueillir dans les étages que l’école n’occupe pas, des start-up et des gens créatifs », comme elle l’a indiqué au magazine de l’agglo.

9. CONNECTESPORT
Les Tourangeaux un peu (beaucoup) geeks vont adorer. Connectesport, un site internet, promeut l’e-Sport à travers des revues de presse, mais aussi des tests et des dossiers sur le jeu-vidéo (avec, en bonus, une web TV toujours à fond dans le gaming et qui recherche d’ailleurs des joueurs intéressés). « La motivation de Connectesport est de devenir un point de référence journalistique dans le domaine du sport électronique de la région », souligne la tête pensante Steven Kukulski. Avec son associé Benjamin Lattron (de publicitemoi), ils souhaitent « acquérir un studio pour nos animateurs de stream ».
> connectesport.com

10. DOROTHY SHOES
L’inclassable artiste tourangelle, qui a fait des études d’art-thérapie, continue de surprendre. En 2015, les grilles de la préfecture avaient été décorées de ses photos, fruit de sa rencontre avec une dizaine de personnes en situation de handicap vivant en Touraine. Celle qui a intégré le studio Hans Lucas expérimente beaucoup.
Jusqu’au 31 mars, sa sublime expo ColèresS Planquées (anagramme de sclérose en plaques, dont Dorothy est atteinte) sera placardée à l’hôpital Salpêtrière de Paris. « J’ai demandé à des femmes de mon entourage de bien vouloir interpréter mes représentations personnelles de cette pathologie lourde, ainsi que chacune de mes peurs liées à ses facteurs dégénérescents », indique la Tourangelle.
> facebook.com/DorothyShoes

> > Et encore, on aurait pu citer : Poncho Prod’, K.Mie Illustratrice, Eric Maravélias et son festival Anonym’us, les All Geek Studio et tant d’autres…

Du Festival des Jardins de Chaumont au Jungle Brothers…

Ses balades dans les méandres de la vie culturelle tourangelle ressemblent à ça : chronique de Mister Doc Pilot.

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Jungle brothers, le concert de l’année ?

… Entre Chaumont et Tours le soleil rougit le ciel au dessus de La Loire, pleine, massive ; les yeux dans sa force  tranquille nous écoutons le prochain album de Caravan Palace et c’est bon … à la place du mort Colotis Zoé fait des  bonds ; elle a des contractions en l’attente de l’accouchement…

Festival des Jardins de Chaumont
Jardins extraordinaires, jardins de collections, un bon cru pour le Festival international des Jardins, de belles surprises  avec Nuances, tableau végétal encadré de blanc, galerie magique en l’espace nature ; de l’humour avec Carnivore Parc  et ses plantes collectionnées en cage ( zz’ai très peurrrr) ; l’extraordinaire « le jardin des 101  pelargoniums » et ses mille parfums en végétal ; le jardin du teinturier et sa gamme colorée de bocaux de gélatine marbrés près de la corde imbibée… Comment ne pas goûter à l’ivresse des elfes entre château et jardins, comment ne pas se perdre et s’oublier dans ces œuvres d’art de l’instant initiés par de l’identité subjuguée et du style, de l’audace parfois, de la provocation, de la joie… Comment ne pas croire en l’intelligence du végétal, à la force omniprésente de la nature dans l’acte de celui qui la dresse, la dirige, l’inclut dans un scénario, une histoire.

Soirée « Hip Hop » au Temps Machine
Ce vendredi au Temps Machine je pense avoir vécu mon concert de l’année, au spectacle d’un style dont je ne suis pas vraiment fan, me jugeant trop éloigné de sa base pour le goûter au quotidien. Pourtant ce soir, j’ai l’impression  d’atterrir ailleurs, de retrouver des codes, d’opter pour la fête omniprésente sans se poser de question, sans chercher à  intellectualiser, à donner du sens, de la raison. D’abord l’environnement, cet espace de guetto blasters en collection, prétexte à la foto « comme avant » ; et puis cette collection de galettes, des traces usées jusqu’à la corde par des milliers de passages sous l’épée de Jedi du diamant… Sur la grande scène des danseurs en performance, de l’amitié, du  mouvement en haut et en bas sans distinction aucune. On se passe l’espace sans concurrence… Puis les maîtres, Jungle Brothers pour une heure de plaisir intense, physique, très physique, une musique pour le corps, des impacts de mots pour le corps, des mouvements inspirés pour le corps ; on en sort vivant, on en sort ramené à la vie et l’on mesure sa  chance de vivre ici, loin des terres de guerres, d’intolérance, de bêtise, et l’on se dit que c’est encore possible de se découvrir dans le hip hop comme l’on se découvre dans le blues, le reggae, « les musiques racines ».

De La Boite Noire à la Gare de St Pierre en passant par chez Les Colettes
Passage dans le Quartier des Arts où l’on croise du « Tout Tours » et des « Hommes de l’Ombre », où l’on passe du  Strapontin au Fumoir, du Tourangeau au Trois écritoires, avec beaucoup de gens en terrasses, en bords d‘établissement. Nous ne venons pas à la lisière du Vieux Tours pour jouer les paons ; nous allons au vernissage de la Boite Noire, celui de l’expo de Philippe Pherivong et de ses tangos romantiques, ses charmantes miniatures émouvantes et fragiles, ses souliers rouges que j’aime tant, cette manière d’user du trait pour en forcer la trace, de la couleur pour en nourrir l’audace, du texte pour lui soumettre de l’émotion… Ils jouxtent les réalisations très techniques  de Bérenice Fourmy : du beau, de l’unique, du bois, du sang, mais je l’avoue sans impact sur ma cervelle de taureau  instinctif… A l’ancienne imprimerie communiste de la rue Bretonneau Maxime Vignon étale une nouvelle fois un  travail primitif et provoquant dans le sens comme dans la forme, mariage d’objets techniques à de la toile, de  composants électroniques avec de la peinture et des paillettes ; cet art brut n’est pas beau mais intriguant, et comme  nous le disions avec deux amis peintres, on l’attend au tournant ce Maxime, on se dit qu’un de ces jours il va peut être nous balancer un truc, le truc, l’œuvre, enfin du lourd dans cette pratique ou une autre : on y croit… Au Café comptoir  Les Colettes je n’ai que vingt minutes pour écouter le concert de Madja, groupe progressif émergent bâti par de jeunes musiciens talentueux travaillant dans un esprit néoseventies… heu, pourquoi le groupe joue-­t’­il dans l’obscurité ? Des  problèmes de fusibles chatouilleux ? Une excitée de service veut piquer la vedette aux artistes : elle y arrive à sa façon.  Bon, le peu du concert vu m’a laissé amer et déçu pour le groupe, pour l’investissement des artistes… ça sent le coup  d’épée dans l’eau mais je n’ai pas vu la suite et ce fut peut être une réussite, la casse­-couille éjectée, la lumière allumée  dans la salle et les yeux des musiciens, du public…. Dites-­moi, dites-­moi… La Gare de Saint-Pierre dans la nuit, c’est  beau… et puis ce passage dans le tunnel habillé de l’art d’Olivier Pain à celui de Jean-Pascal Jauzenque mélangé,  apaisant, magique… Quai numéro 2 j’aime cet instant d’arrêt sur l’image entre le départ d’un train et l’arrivée d’un autre, ce faux silence, cette attente palpable, ce temps à perdre par obligation : dans l’air flotte de la morphine.

Quand les murs fleurissent au Sanitas

Le Sanitas voit ses tours fleurir. Non pas en nombre, mais sur les façades. Des arbres et des plantes présents sur les bords de Loire ornent les murs. Olivier Pain, photoreporter à Tours, suit le projet.

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Le Sanitas voit ses tours fleurir. Non pas en nombre, mais sur les façades. Des arbres et des plantes présents sur les bords de Loire ornent les murs. Un peu moins de dix façades seront présentées lors de l’inauguration en mai 2014. Olivier Pain, photoreporter à Tours, suit le projet.
D’où vient ce projet de ravalement des murs ?
Le point de départ de ces façades, c’est le changement de l’isolation thermique extérieure des bâtiments. C’était l’occasion pour Tours Habitat d’engager un changement dans l’apparence des tours, mais il fallait aussi respecter les voeux de l’architecte qui les a construites. Cité Création a ensuite pris en charge cette réalisation de fresques.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure ?
C’est Cité Création qui est tombé sur mon site et qui m’a contacté. Ils ont aimé mon approche et voulait quelqu’un qui soit libre artistiquement, qui ne soit pas passé par une école. Un livre de photos retraçant ce travail sortira en 2014.
Comment avez-vous senti les habitants vis-à-vis du projet ?
De ce que j’ai vu, ils sont emballés. À la base, ce sont eux qui ont voté pour les motifs des fresques. Et puis, les peintres avaient besoin de bouteilles d’eau vides. En deux jours, ils ont collecté l’équivalent d’un mois de bouteilles ! Les habitants leur apportent du thé, des gâteaux. Il y a une grande solidarité.
Que peuvent apporter ces fresques au Sanitas ?
Elles peuvent apporter plus de flux. Alors que c’est un lieu où il y a beaucoup de points statiques, il va y avoir des déplacements pour les commenter, les regarder. Les écoles du quartier pourront aussi travailler autour de l’art et de la nature.
Propos recueillis par G.V.
Crédit photo : Olivier Pain

Regards sur le Sanitas

Olivier Pain, photographe indépendant, était présent à la Fête du Sanitas. Il livre son regard sur l’évènement à travers une photo.

Des ballons, une fanfare, des jeux. La fête du Sanitas, organisée le 29 juin 2013,  a apporté son lot d’animations. Olivier Pain, photographe indépendant qui collabore ponctuellement avec TMV, était présent. Il a choisi une photo marquante de la journée et pose son regard sur le quartier.
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Olivier Pain, photographe indépendant.
« Sur cette photo, on voit de tout. Des enfants qui dansent, de toutes les origines. Tout ce petit monde cohabite de façon intelligente. Il y a une émotion particulière avec eux. Et puis, les enfants sont l’avenir, ce sont les futurs adultes. Une partie de la prochaine cohésion sociale dépend d’eux. Cette photo donne une impression plus normale du quartier. Je dis « normale », car il ne faut pas tomber dans l’excès, positif ou négatif. Il y a également des gamins qui ne sont pas du Sanitas, et c’est intéressant car c’est un quartier qu’il faut ouvrir. »
Mohamed Moulay, chargé de développement territorial pour la ville de Tours, rebondit sur les propos d’Olivier Pain.
« Ce qui me marque, c’est le visage de la jeune fille. Elle est heureuse. On peut y voir l’innocence, la pureté d’un enfant. Alors que derrière cette image, il y a des difficultés sociales, des maux de la vie. Mais on voit que le temps d’une fête, il y a de la joie et du partage. Et derrière les parents qui observent. A ce moment-là, les enfants dansaient grâce à la Fanfare la Saugrenue.  »
Retrouvez toutes les photos de la Fête du Sanitas par Olivier Pain sur son site personnel.
Propos recueillis par GV.
Crédit photo : Olivier Pain