Chroniques culture #53

Amoureux de metal de tout poil, unissez-vous : les Tourangeaux de Beyond the Styx sortent leur album qui va détruire quelques cervicales. Retrouvez aussi nos chroniques du DVD de Logan Lucky, de la BD, mais aussi une formation musicale prometteuse avec ShÄElin.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
LOGAN LUCKY
Ocean’s Eleven à la sauce redneck… C’est un peu ça, Logan Lucky. La dernière offrande de Soderbergh posait sa caméra dans l’Amérique profonde et mélangeait film de casse et comédie noire. Un braquage commis par deux frérots pas malins et à qui la vie n’a pas fait de cadeau ? L’influence des frères Coen est prégnante. Il y a du burlesque, du réalisme, du cartoonesque dans Logan Lucky. Et Soderbergh balance des pépites côté distribution : duo efficace Channing Tatum / Adam Driver, un Daniel Craig à contre-emploi et une Riley Keough solaire. Tout y est pour embarquer dans une aventure un poil foldingue mais singulière. Sa sortie Blu-ray permettra aux curieux de se délecter d’entretiens avec le casting et le réalisateur, mais aussi de scènes coupées.
A.G.

LE CD
BEYOND THE STYX – STIIGMA PAUSE_ECRANS_CD
– « Mamaaan ? Je peux aller au concert de Beyond the styx, le 23 février au Temps Machine ?
– Je ne sais pas, Jean-Eudes. Tu sais, la musique violente, tout ça… C’est dangereux.
– Allez, steuplaît. C’est leur release-party. Ils sortent leur nouvel album, Stiigma. Ça tabasse !
– Dis-donc, Jean-Eudes, ton langage ! Allez, j’accepte… Mais à une condition : n’oublie pas ton protège-dents. »
Et c’est ainsi que Jean-Eudes découvrit Stiigma, dernière offrande des Tourangeaux de Beyond the styx (BTSYX), perdant alors sa mâchoire avec cet uppercut. Car Stiigma est définitivement un album coup-de-poing. Ici, zéro temps mort. Le hardcore de BTSYX est brutal. Il frappe. Agressivité et puissance sont les maîtres-mots. Doté de riffs pachydermiques à la précision chirurgicale, BTSYX ne s’interdit pourtant pas quelques envolées mélodiques ou des incartades thrash metal (la cavalcade de « Danse Macabre »). Stiigma est impressionnant de maîtrise et se voit capable de rivaliser avec les grands noms du hardcore (merci d’ailleurs au mur du son concocté par David Potvin). Ajoutez à ça un artwork somptueux signé Ammo et vous obtenez un disque à ranger dans sa discographie, rubrique metal-qui-déchausse-les- dents-de-Jean-Eudes.
A.G.
> Sortie de l’album le 23 février chez Klonosphere.
> Concert Beyond the Styx + Holding Sand le 23 février au Temps Machine.

LE CHIFFRE
300
En millions de dollars, le contrat qu’a signé Netflix pour s’offrir les services de Ryan Murphy, le créateur de Nip/Tuck et American Horror Story.

PAUSE_ECRANS_BDLES BDs
PSYCHÉ !?
Si on a salué le retour du psychédélisme en musique ces dernières années, il semblerait que la BD s’y soit mise également. Témoin, ce magnifique Essence (éditions Futuropolis) signé Benjamin Flao au dessin et Fred Bernard au scénario, qui nous emmène au volant d’une Ford Mustang dans un voyage onirique et mystérieux. Soulignée par des couleurs complètement démentes, cette quête improbable et très poétique est un petit chef d’oeuvre de récit que l’on verrait bien adapté par Terry Gillian.
Moins fou mais plus sensuel, The Dream (éditions Dupuis) lorgne lui sur un monde de fantasmes, le récit se passant dans les bas fonds des cabarets de Broadway. Dans un récit choc de Jean Dufaux, doté d’un côté noir, où érotisme et recherche de célébrité s’entremêlent, les images de Guillem March, dessinateur surdoué, sont à couper le souffle. Véritable révélation avec sa reprise de Cat Woman, il donne là libre court à un dessin totalement fou, sulfureux et démentiel qui vous happe dès les premières cases pour ne plus vous lâcher. Psyché on vous disait !
Hervé Bourit

LA DÉCOUVERTE MUSICALE
SHÄELIN  PAUSE_ECRANS_ZIK
Leur premier (et excellent) single Miracles faisait déjà preuve d’une maturité surprenante. Avec leur deuxième, Power of love, les ShÄElin font couple double et montrent de nouveau leur savoir en la matière. C’est-à-dire en proposant un mélange hybride entre neo-soul, RnB, le tout saupoudré de touches gospel et hip-hop. Ce « crew » tourangeau centralise donc ses influences pour accoucher d’une musique pleine d’énergie, où les voix de velours se mêlent aux rythmiques sensuelles et chaleureuses, voire mystiques. Leur premier EP The Anja est en préparation. Autant dire qu’on a hâte d’écouter le résultat : ShÄElin est une formation bien prometteuse.
A.G.
>facebook.com/shaelincrew

Blues Pills : vibe retro à Aucard de Tours

Ce mardi soir, le groupe Blues Pills investit Aucard de Tours. Leur blues rock psychédélique cartonne dans le monde. Avant leur passage sur scène, tmv a pu s’entretenir avec Zack Anderson, bassiste et fondateur du groupe

Blues Pills

Il a l’allure tranquille, le sourire aux lèvres et une poignée de main vigoureuse en saluant son interlocuteur. Zack Anderson est arrivé tout à l’heure sur la plaine de la Gloriette, à Tours, avec son groupe. Le Suédois remercie chaleureusement quand on lui souhaite la bienvenue. Une sincérité qu’on retrouve dans sa musique, Blues Pills.
Au départ, l’homme faisait partie de la section rythmique de Radio Moscow avec son demi-frère Corry Berry. En 2011, ils rencontrent la talentueuse Elin Larsson. Dans la foulée, ils recrutent Dorian Sourriaux, un frenchie, un as de la guitare, âgé seulement de… 16 ans à l’époque ! « Son jeune âge m’a surpris évidemment. Mais quand il a commencé à jouer… ouaw… C’était un gosse qui ne parlait pas bien anglais et encore moins suédois. Mais il jouait comme un fou », sourit Zack. Blues Pills était né.

Blues Pills, c’est un mélange, un univers. Il y a du blues, du rock, du psyché. C’est beau et bon. Pour la tête et les oreilles. Les riffs ensorcellent. Comme la voix incroyable d’Elin. On la compare souvent à Janis Joplin. « Elle apporte beaucoup d’idées, pas seulement vocales, mais aussi musicales. On compose ensemble », précise Zack.
Et puis un jour, un EP sorti de nulle part. Et deux albums. De quoi les propulser sur le devant de la scène, à jouer partout dans le monde. Capable de jouer dans un festival comme Aucard, où les styles et les genres différents s’enchaînent, comme d’investir les planches de la scène principale du Hellfest, en 2014. Il était 11 heures du mat’, et tmv y était. Scotchés devant la grosse leçon de rock envoyée à la face d’un public gigantesque malgré l’heure et les litres de bière collés dans les yeux. « C’était vraiment l’une des plus grosses audiences de notre vie. Si ce n’est LA plus importante. On était surexcités, mais quelle pression… ! »

Blues Pills, au Hellfest 2014 (photo tmv)
Blues Pills, au Hellfest 2014 (photo tmv)

Cette capacité à plaire à tous les publics, Blues Pills la doit à sa savante mixture. « Ce mélange de blues et de heavy rend notre musique accessible », confirme le bassiste. « On veut faire du rock, transmettre cette énergie, peu importe le public. » Zack le dit lui-même, Blues Pills « n’est pas assez heavy pour certains et pour d’autres c’est trop soft ». Sans compter que le groupe a signé sur Nuclear Blast, un label allemand, le géant de la musique… metal, justement ! Étonnant vu le style pratiqué. Ainsi, lors des concerts de Blues Pills, le métalleux côtoie le fan de pop, de blues ou autres musiques 60s. Bref, l’amateur de Musique avec un grand M.

Ce mardi 13 juin au soir, ce sera sûrement ça aussi. À 20 h 45, Blues Pills dégainera son set. « La France est notre second plus gros marché après l’Allemagne. Et on adore le pays. » Habitués des concerts dans l’Hexagone, Blues Pills fera face, pour la première fois, au public tourangeau. Préparez-vous à un savoureux voyage dans le temps.

Aurélien Germain

> Toute la programmation d’Aucard de Tours, c’est par ici !

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