Aurélia et Guillaume, le swing dans la peau

#EPJTMV Couple à la ville comme à la scène, ces professionnels du swing pratiquent depuis une dizaine d’années. Ils sont tombés sous le charme de l’esprit festif et de liberté cette danse, née dans les années 1920 aux États-Unis.

Aurélia Lépine et Guillaume Goffin dansent en couple depuis 2008.
Aurélia Lépine et Guillaume Goffin dansent en couple depuis 2008.

Le rendez-vous est prévu entre deux danses de leurs emplois du temps chargés. Le studio « Rabelais » est situé non loin du boulevard Béranger, à Tours. « Un deux trois quatre, un deux trois quatre » : dès l’entrée dans le sas de la salle, la voix d’Aurélia Lépine résonne et les chaussures claquent sur le parquet. « Bonjour », lance Guillaume Goffin, essoufflé. Elle lui emboîte le pas et me serre la main. Ils peaufinent la démonstration de danse qu’ils feront lors de leur prochaine soirée concert ce week-end, dans ce studio ouvert en septembre 2016. Il accueille également l’école de danse « Swing&Shout » que le couple débarqué d’Orléans a ouvert.

Tous les soirs, des dizaines de danseurs foulent le parquet. Ils apprennent notamment le Blues, le Charleston et le Lindy hop, la spécialité des deux artistes. Ce sont toutes des dérives du swing, apparu dans les années 1920 aux États-Unis, dans la communauté noire de Harlem. Les danseurs allaient se défouler sur les rythmes endiablés de Count Basie ou de Duke Ellington dans les « bal rooms ». « C’est un anticrise. Même si le contexte est différent aujourd’hui, les gens viennent dans nos cours pour oublier leurs soucis quotidiens, comme à l’époque finalement », estime Guillaume.

 

Plusieurs soirs par semaine, des dizaines d'amateurs viennent apprendre le swing. Photo : Manon Vautier-Cholet/ EPJT.
Plusieurs soirs par semaine, des dizaines d’amateurs viennent apprendre le Lindy hop dans les cours de danse de Swing&Shout. Photo : Manon Vautier-Cholet/ EPJT.

Cette danse n’a plus aucun secret pour eux. Pour elle, la danse est une histoire qui dure depuis son enfance. « J’ai fais une pause pour me consacrer à mes études d’agriculture en Bretagne. Mais on nous apprenait à devenir un gestionnaire d’entreprise plus qu’un agriculteur », se souvient la trentenaire. Au début des années 2000, elle décide donc de reprendre le chemin des studios. Direction une première école de danse de couple au Rheu, près de Rennes, puis une seconde, à Orléans. Et là, c’est le déclic… En voyant ses professeurs, elle tombe amoureuse du Lindy hop. « L’esthétisme, le rythme entraînant de la musique… C’était extraordinaire », s’enthousiasme-t-elle.

« Il ne faut pas se prendre au sérieux. Un danseur de swing, c’est comme un enfant qui s’amuse sur le rythme de la musique. »

 

Pour lui, la danse fait partie de son quotidien depuis 12 ans. Mais pendant une dizaine d’années, cet homme de 40 ans a jonglé entre son métier dans l’industrie et quelques cours à la semaine. Un jour, une amie lui fait découvrir une école de danse à Orléans. En séducteur avisé, il choisit la salsa. « Un bon moyen de rencontrer des filles », sourit ce grand brun svelte, qui ne cesse de soulever son chapeau pour lisser ses cheveux gominés. Très rapidement emprisonné dans cette danse codifiée, il choisit la voie du swing, « plus cool et plus fun avec une plus grande liberté de mouvements ». D’une simple passion, elle devient progressivement son métier, abandonnant son poste dans l’industrie.

Depuis 2008, les deux artistes dansent et se forment ensemble. Ils ont écumé les festivals, les concours et sont allés aux États-Unis, en Hongrie, en Belgique en Suède… Ils ont trouvé à Tours une scène artistique qui leur ressemble : Jazz à Tours, des salles de concerts jazz comme Le Petit Faucheux, Jazz Région Centre … Très différent d’Orléans, leur ancienne ville. « Pendant la période de Noël, il y avait des morceaux de swing qui passaient dans les rues de Tours, se souvient-elle. À ce moment, on s’est dit : “eh, mais on danse sur ça !”. »

[youtube]https://youtu.be/yb5lBDU-Oxc[/youtube]

Avec le studio de danse à gérer et leurs deux enfants,  le couple a ralenti la cadence des voyages. Cela ne les empêche pas d’aller swinguer avec leurs amis dans des soirées. Ils y retrouvent l’esprit de fête qui symbolise le swing, notamment lors des jam : un couple danse sur la piste et d’autres les rejoignent pour les encourager. Débute alors une sorte de mini-concours, où chaque duo fait une démonstration. « Dans ces moments-là, il y a une telle énergie entre les danseurs. Tout le monde donne le meilleur de soi-même », raconte-t-elle, en frappant des mains en rythme, comme si elle y était.

Dans le studio, la voix de Baisie Count groove au son du saxophone. « Les sensations représentent 80 % de ma danse », déclare-t-elle. Avant d’ajouter : « Guillaume, tu te bases plus sur le physique, non ? », s’adressant à son compagnon. Sans vraiment relever la remarque, il ne répond pas.

Une fois en piste, le schéma n’est pas si linéaire. Tombé plus tardivement dans le milieu professionnel, Guillaume considère cette danse comme un jeu. Tel un gamin qui « s’amuserait sur le rythme de la musique ». Hélyette, 31 ans, a participé aux cours des deux professeurs. Pour elle, « Aurélia est plus technique et perfectionniste. Elle recherche des mouvements élégants ». Selon elle, ils sont tout simplement complémentaires. « C’est évident, le Lindy hop leur colle à la peau. Quand ils dansent, ils dégagent une telle énergie et une telle joie : c’est tout à fait l’esprit joyeux de cette danse. »

Swing and shout,

4 rue du plat d’étain, Tours.

Site : www.swingandshout.fr

Mathilde ERRARD. Photos et vidéo : Manon Vautier-Cholet.

Fête de la musique : Coups de coeur de la rédac (2)

Vous ne savez pas quoi choisir pour la Fête de la musique ? Les journalistes de Tmv donnent un choix purement subjectif : leurs petits coup de cœur ! Et aussi la playlist qui tourne sur leur platine en ce moment.

DOS_ELECTRO_PADAWIN
 
Nesta
Sa passion pour Bob Marley a conduit Nesta a revisiter ses chansons. Il ne s’est pas contenté de simples reprises, il les a travaillé en mode acoustique. Un résultat étonnant. Parfait pour redécouvrir les morceaux du roi du reggae. Ici, la reprise de Forever lovin’ Jah. Pour découvrir les autres facettes de Nesta, rendez-vous à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=6VUNohvyHuo[/youtube]
Olive MonCoin
Ils se classent dans la catégorie « chanson minimaliste ». Ecouter Olivier et Mr Seb permet d’entrer dans un univers. Celui de deux potes, trentenaires. Ils nous embarquent dans un voyage qui va de la paternité au coup de gueule politique. Chez eux, c’est le texte avant tout. A écouter à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=djjw3ToAIls[/youtube]
Padawin
Une claque. Peut-être le meilleur de la scène électro tourangelle. Bon, eux naviguent même jusqu’à Bruxelles. Avec un cortège d’instruments variés (batterie, trombone, violons, guitare électrique, claviers, batterie), ils explorent et mixent des sonorités inconnues. Avant le live à l’Arcades Institute (à partir de 23h), un extrait d’un précédent live chez les amateurs de moules-frites.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=OCbUxHwTu_8[/youtube]
My Favourite Swing
Du jazz manouche mélangé avec des classiques du genre, ça fait un swing entraînant. My Favourite Swing oscille entre tous les registres de jazz pour créer des morceaux originaux. A écouter au calme, en costume, avec un petit verre de scotch. Le groupe sera au restaurant le Bac, à partir de 20h.
http://www.reverbnation.com/favouriteswing
Arno’joy
DJ connu dans toute la région Centre, Arno n’Joy régale par un son house qui ravit les puristes. Un long morceau pour vous préparer avant sa session place Plumereau.
https://soundcloud.com/arnonjoy
******
Playlist du moment
Demain c’est loin – IAM
La météo de Joël Collado
New Slaves – Kanye West
Holocene – Bon Iver
Ordinary Day – Biga* Ranx
Retrouvez la première partie des coups de coeur de la rédaction
G.V

JAZZ/VOIX/CLASSIQUE/MONDE : Fête de la musique, le programme à Tours

L’éclectisme, c’est votre dada. Mais vous êtes fasciné par le classique, les musiques du monde ou encore le jazz. Réveillez le Duke Ellington qui sommeille en vous…

28.REMIX A L’ANTILLAISE HDB, c’est plusieurs DJ. Mais pour la fête de la musique, c’est Jimmy Largitte qui s’y colle, aka DJ Windo. L’Antillais remixe de la salsa, du Rnb, des musiques des îles. « Avec HDB, c’est l’ambiance assurée », dit-il. Il sera précédé d’un showcase hip-hop : Melting Music. Sur le boulevard Béranger (poste).
29.ALLUMER LE FEU Ils ont l’habitude de l’éteindre. Exceptionnellement, ils vont mettre le feu. Enfin, en douceur quand même, avec de la musique d’harmonie. La musique départementale des sapeurs-pompiers de Touraine, créée en 1966, ira exercer son talent au Jardin de la Préfecture. À partir de 21 h 30.
30.NE FUYEZ PAS Le comité de quartier La Fuye- Velpeau fête ses 150 ans non pas en fanfare mais en harmonie. La chorale sera présente, comme l’an dernier, pour le solstice d’été. Le tout, avec le soleil éclairant tranquillement le jardin Velpeau. À partir de 18 h.
31.FLÛTE ALORS ! La flûte à bec, on en a tous fait au collège. Pour ceux qui ont été dégoûtés, nous vous recommandons d’aller voir souffler les Éoliennes, un quatuor qui ne pioche pas seulement dans le répertoire classique. Surprenant. À partir de 17 h, médiathèque François-Mitterrand.
———–
32.L’AMOUR DU TEXTE À 17 H, À LA MÉDIATHÈQUE FRANÇOIS-MITTERRAND – À 20 H, À LA GUINGUETTE DE TOURS
DANS LEUR COIN
Amateurs de chansons à texte, foncez voir Olive- MonCoin ! Le projet est porté par deux trentenaires, qui ont pas mal bourlingué avant de se retrouver dans la musique minimaliste. « On est issus de la scène punk/rock alternative de la fin des années 80/90. Puis, on s’est tournés vers le hip-hop, le reggae aussi », se rappelle Olivier Jacopin, dit Olive. Avec Mr Seb, qui l’accompagne aux percussions, ils se connaissent depuis tout petit. Et donc, ces deux potes, de quoi ils causent dans leurs chansons ? De sujets intimes. Forcément, avec l’âge.
« On peut passer d’un coup de gueule politique à un sujet comme la paternité. On parle du quotidien », continue Olivier. On les sent à la bonne franquette, sans prise de tête. La preuve sur leur page Facebook, où ils annoncent leur agenda pour la Fête de la musique. À 23 h, il est écrit : « Chez toi, si tu as un grand appart et du vin ». Ce sera aussi l’heure de télécharger leur prochain EP numérique, qui sort le jourmême ! olivemoncoin.c.la
DOS_MONDE_OLIVEMONCOIN
————-
33.DU GOSPEL MODERNE ! COURS OCKEGHEM – À PARTIR DE 20 H 30
OH HAPPY DAYS !
Pour les rares badauds qui n’auraient pas vu Sister Act, séance de rattrapage avec l’association Gospel Aujourd’hui. Et même mieux puisque vous aurez le droit à un gospel moderne. « C’est plus groovy, on s’appuie sur des chants qui ont été écrits par des personnes contemporaines, comme Kirk Franklin ou Vickie Winans », explique Catherine Adam, qui pratique cet art depuis trois ans.
La particularité de l’association : prendre des gens qui n’ont aucune expérience sur le grand choeur. Il y aura aussi le choeur Rejoice, avec des personnes qui ne sont pas professionnelles mais recrutées sur audition. Attention, le dimanche matin, vous aurez envie de prendre un avion pour la messe à Harlem.
————–
34.AUX BEAUX-ARTS Non, Fritz ne barrit (White ?) pas pour la Fête de la musique. Le jardin des Beaux-Arts vous offre quelque chose de plus calme : l’orchestre Choeur A Piacere, un orchestre classique, avec un côté jazzy bien entraînant. À écouter également : les Troiselles pour de la variété internationale et deux bouts d’chou de huit ans (Jules et Henri) qui vont jouer du basson. De 17 h 30 à 19 h 45.
35.ALLELUIA Les cathos ont aussi leurs groupes de pop. Les Boeufs louanges de la paroisse St-Jean de Beaumont donnent rendezvous au passage du Pèlerin. S’ils pouvaient louer le ciel en musique pour que le soleil et la chaleur arrivent enfin, on leur serait reconnaissants. À partir de 18 h.
————–
36.RESTAURANT LE BAC 3 RUE DU COMMERCE – À PARTIR DE 20 H
ÇA VA SWINGUER !
Du jazz manouche avec des voix qui se posent dessus. Le pari était osé. My Favourite Swing a relevé le pari. « On se situe entre du manouche comme Angelo Debarre et du jazz vocal », explique Brice Guillon, le contrebassiste. La rencontre s’est faite en octobre 2012. Brice arrive un peu par hasard, pour un remplacement, trois jours avant une date. Et le courant passe direct avec Jean Guyomac’h et Philippe Cann.
Des bonnes tranches de rire, un gros repas. Les trois compères régalent avec leur swing audacieux, sans prise de tête et accessible à tous. Ils ont enregistré un EP de cinq titres, qui sera diffusé à la rentrée. « Pour la Fête de la musique, on va jouer les morceaux », indique Brice Guillon. Pour les écouter le 21 juin, rendez-vous dans une ambiance intimiste et idéale pour écouter du jazz : au restaurant le Bac, 3, rue du commerce. À partir de 20 heures. http://www.reverbnation.com/favo uriteswing
DOS_JAZZ_MYFAVOURITESWING
——————
37.LES CUIVRES À LA FÊTE Deux « orchestres à l’école », on est gâté ! Les petits des écoles Alain et Claude Bernard lancent les hostilités. La deuxième partie sera assurée par les élèves de classes de cuivre du conservatoire. Histoire d’écouter les futurs meilleurs joueurs de trompette, tuba et saxophone. Le tout sera à savourer du côté de l’esplanade François-Mitterrand, à partir de 18 h 30.
38.ENCORE DES JEUNES Les élèves de l’association Alumni Poulenc de l’Université François- Rabelais iront partager leur répertoire très varié au kiosque du jardin Mirabeau. Au programme : du jazz bien sûr. De la musique classique, cela va sans dire, avec également le choeur de la fac. Et puis des petites balades folk pour rêver tranquillement, allongé dans l’herbe… De 15 h 30 à 18 h 30.