Une minute sur le web #29

29e épisode de notre rubrique buzz, avec des jeux d’arcade sur PC, Grooveshark qui prend l’eau et un réseau social anti-Facebook.

BUZZ_PHOTO
David Jablow,
un jour, trouve le dessin inachevé d’une pin-up. L’artiste décide de lancer le Doodler project et d’imaginer cette femme dans différentes scènes qu’il dessine lui-même. Imagination quand tu nous tiens… Plus de version sur doityourselfdoodler.com

LE TUMBLR
GAME OF THRONES
Elle est longue l’attente pour la cinquième saison de Game of Thrones… Alors avant d’être au printemps 2015, on peut toujours se rabattre sur ce blog qui imagine les personnages de la série mais version Monsieur et Madame. mrandlittlemissgot.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

MUSIQUE
GROOVESHARK PREND L’EAU
La plateforme américaine de streaming musical vient d’être condamnée par le tribunal de New York. Le procès a été initié par trois majors. Grooveshark offre du streaming musical gratuit depuis 2007 sans jamais avoir reversé de royalties. Ses dirigeants se défendent en disant qu’ils essayent de trouver un accord depuis le début.

VINTAGE
ARCADE IS BACK
Et si on vous disait qu’il existe un site où vous pourriez rejouer aux jeux d’arcades de votre enfance ? Oui, oui, vous ne rêvez pas. Donkey Kong, Street fighter II, Pack man, Space invader… Tout est dispo en ligne en format flash sur 1980-games. com 
BUZZ_STREETFIGHTER

CROWDFUNDING
BRIEF.ME
Ce nouveau média cherche des bêtas testeurs pour voir si leur concept peut marcher. L’idée de Brief.me c’est de proposer chaque jour, sous forme d’un mail, des contenus enrichis, des liens, des éclairages. La newsletter, un bon moyen de lutter contre la surconsommation d’infos sur le net ? Plus d’infos sur ulule.com/briefme

SOCIAL
ANTI-FACEBOOK
En version béta depuis mars 2014, Ello est aujourd’hui disponible. Ce nouveau réseau social propose une sorte de modèle à l’inverse de Facebook. Son idée, c’est de protéger un maximum l’identité de ses membres, sans publicité. Il faut être obligatoirement invité pour en faire partie. Plus d’infos sur ello.co

Lou ! journal infime : bonbon surprise

Un gros bonbon sucré, visuellement audacieux, attachant et pas du tout réservé aux enfants.

Lou ! journal infime
Lou ! journal infime, de Julien Neel.

Adapter une bande dessinée à l’écran, beaucoup ont essayé et se sont emmêlés les pinceaux. Dans le cas de Lou ! journal infime, il paraissait difficile de retranscrire l’uni-vers acidulé et ses personnages si caractéristiques sur grand écran. Pourtant, Julien Neel, son auteur, a transformé cet exercice périlleux en réussite. Le dessinateur a tout simplement décidé d’adapter lui-même sa BD.
Et autant dire que les éventuels a priori de départ (film pour enfantsados, synopsis déjà vu, estampillé « girly ») disparaissent sitôt le premier quart d’heure écoulé. Sans connaître la BD, le spectateur se retrouve face au quotidien presque banal de Lou : une jeune ado créative, la tête dans les nuages, obsédée par Tristan, le beau gosse à la tignasse-choucroute façon BB Brunes. Elle vit seule avec sa mère, Emma, éternelle maman-enfant branchée sur sa console.

Et derrière des thèmes simples (l’adolescence, ses petits tracas, les amourettes, le chômage, la monoparentalité), le réalisateur déploie alors un univers hallucinant, excentrique, loufoque à la Boris Vian. L’Écume des jours de Gondry n’est d’ailleurs pas loin. Le travail sur les costumes, entre rétro et futurisme, et les accessoires, d’une ingéniosité stupéfiante, est phénoménal. Les décors sont fouillés, bourrés de détails. Julien Neel expérimente. Il ose. Il trempe son audace dans une photographie vintage et flashy. Tout y est coloré, éblouissant, techniquement irréprochable.
Parfois, il s’affranchit des limites en partant dans un délire improbable façon animation japonaise, mix entre le club Dorothée et la science-fiction !

Dans cet univers extravagant, Lola Lasseron, alias Lou, balade ses yeux bleus et son air timide et maladroit. Terriblement attachante, authentique, la jeune actrice est une révélation et prouve qu’elle maîtrise un large panel d’émotions. Mention spéciale aussi à Ludivine Sagnier, méconnaissable en maman fofolle, et l’inattendu Kyan Khojandi (connu pour sa série Bref) en musicien hippie empoté et gaffeur. Dommage que certains autres rôles ne soient pas assez exploités. La galerie des personnages secondaires est exquise, mais inégale : de l’excellence à la faiblesse de certains débutants, rendant alors le rythme inconstant.
Alors certes, Lou ! journal infime peut décontenancer avec ses quelques clins d’oeil à la BD. Mais le charme du film finit par gommer cet aspect mineur. Mieux, la justesse et la joliesse des textes soulignent le travail de Julien Neel. Et de ce premier long-métrage, il s’échappe finalement une douce poésie. Étonnant et attachant.
Aurélien Germain

NOTE : ***

Durée : 1 h 44. Comédie de Julien Neel (France). Avec Ludivine Sagnier, Lola Lasseron, Kyan Khojandi, Nathalie Baye…

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HmfQQe13F9Y[/youtube]

Chroniques culture #36

Au menu, cette semaine, du rock’n’ roll avec le nouveau Slash, mais aussi une BD délire Glory Owl et un DVD d’X-Men.

LE DVD
X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST
La dernière fournée X-Men débarque dans une édition limitée, avec boîtier métal comprenant le film en différents formats (3D active, 2D, UltraViolet…), mais radin côté bonus. Dommage, car ce Days of future past est un blockbuster d’envergure. Signé Bryan Singer, il envoie Wolverine dans le passé, pour changer le cours de l’Histoire. De la castagne aux stades qui volent dans les airs, un vrai bijou esthétique (l’ambiance vintage des 70’s par exemple), sombre et spectaculaire. A. G.

CHRONIQUE CDLE CD
SLASH – WORLD ON FIRE
Oh yeah, Slash, l’hyperactif au chapeau noir, ex-guitariste des Guns‘n’Roses, revient aux affaires ! Le pilier du rock‘n’roll offre avec cette offrande un concentré de groove, où riffs décapants et surpuissants (miam, ce Stone Blind !) et soli ravageurs se succèdent. Une fois de plus, Myles Kennedy qui l’accompagne au chant abat un travail phénoménal. Des arguments qui rattraperont le côté un poil répétitif de ce (trop ?) long album. Copieux, mais généreux. A. G.

LA BD
GLORY OWL
« On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », disait Desproges. C’est aussi ce qu’a dû se dire le trio Mandrill Johnson, Gad et Bathroom Quest. Publié dans un petit format par les éditions Même Pas Mal, leur strips en trois cases massacrent à tout va les travers de notre société et ne font pas dans la dentelle. Caustique, féroce, pire qu’un jeu de massacre, avec l’esprit d’Hara Kiri ! Les âmes sensibles s’abstiendront, les autres vont hurler de rire ! Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
DISNEY INFINITY 2.0 : MARVEL
Mélange de jeu vidéo et de figurines bien réelles, Disney Infinity revient sur consoles avec un jeu d’aventure et de plate-forme aux couleurs de Marvel. Vous avez gardé une âme d’enfant ? Votre petit frère a toujours rêvé de se glisser dans le costume de Spider-Man, Captain America ou Thor ? Alors, laissez-vous séduire par la nouvelle cash machine de Disney qui s’annonce comme la star des cours de récré.
+ 7 ans, PS3, PS4, Wii U, Xbox 360, Xbox One, 70 €.
L.Soon

 

 

Une minute sur le web #28

Du graffiti pourri, des seins et des animaux : c’est le moment de traîner sur le lol web…

BUZZ_OUVERTURE
ART
BRIQUES
Notre coup de cœur de la semaine va à Nathan Sawaya, un artiste qui « voit le monde en rectangles ». À tel point qu’il réalise des sculptures hallucinantes en Lego® (dont certaines, vendues 20 000 $…) ! Plus sur instagram.com/nathansawaya
BUZZ_AVION
LA HONTE !
BUZZ DANS L’AIR
Pieds nus sur les tablettes, coupures d’ongles, couches coincées dans les sièges ou encore couples un peu trop… intimes : hôtesses et stewarts en ont marre des passagers mal élevés. Excédés, ils ont décidé de les railler en publiant, en images, les exploits des malpolis. Et bim ! Passenger shaming sur Twitter, Instagram et Facebook.
HOAX ?
TROIS SEINS
Comme elle ne voulait plus paraître séduisante auprès de ces messieurs, Jasmine Tridevil affirme (photo à l’appui) s’être greffé un troisième sein. Les chirurgiens crient au canular ; elle, affirme haut et fort que non, espérant devenir célèbre. Nous, on ne sait vraiment plus à quel saint nous vouer (ok, on sort…).
FUMANT
DÉMISSION DIRECTE
Charlo Green est journaliste télé en Alaska. Enfin, était. Parce que le 21 septembre, elle a démissionné en plein direct, en annonçant se consacrer à la légalisation du cannabis, laissant en plan la présentatrice du JT bien gênée. Et en balançant un mélodieux « Fuck it, I quit » (on vous laisse chercher la traduction, hum…).
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=H-Baq-hotpc[/youtube]
BUZZ_CONCEPT
TENDANCE
DU LOL AU BUREAU
Un concept tellement bête que ça nous a fait rire ! Mike Whiteside et Ben Robinson s’ennuyaient sévère dans leur agence de pub à Londres. Ils ont alors inventé le concept du « bureau safari » : c’est-à-dire aligner son visage avec le corps d’animaux sur un écran. Ridicule, hilarant, donc génial.
Plus ici.
BUZZ_GRAFFITI
LE TUMBLR
GRAFFITI POURRI
Graffitivre recense tous les graffitis et autres envolées philosophiques qui se retrouvent parfois sur nos murs, comme « Bidochon is not dead », « Fais ce que tu veux si t’es pas un lépreux » ou encore « Ta mère l’halogène ». Bref, Zola est dans la place, quoi !
Graffitivre.tumblr.com

Tu veux ou tu veux pas ? Duo de choc

Les sex symboles peuvent-ils se moquer d’eux-mêmes ? Réunis à l’écran, Bruel et Marceau répondent à leur manière.

CINE_PAP_TUVEUX
En le voyant à l’écran, on a du mal à reconnaître l’ancien chanteur à succès : Patrick Bruel a vieilli, il s’est épaissi, montre un début de double menton et quelques poils gris. On s’en fiche, il revient en grande forme et son rôle dans Tu veux ou tu veux pas ? nous rappelle qu’il est au moins aussi bon devant une caméra que sur scène.
Pourtant, la réalisatrice Tonie Marshall partait assez mal avec cette histoire d’ancien sexaddict devenu conseiller conjugal (Lambert, joué par Patrick Bruel) qui tombe sur Judith, une assistante nymphomane (incarnée par Sophie Marceau). Pour séduire Lambert, Judith sort le grand jeu : les moues, les clins d’oeil suggestifs, les pulls déboutonnés. Lambert, les nerfs en compote, se raccroche à ses réunions avec les sex addict anonymes. Comment résister aux avances d’une bombasse déchaînée ?

Il y en a eu tellement, ces dernières années, de comédies françaises un peu poussives, fabriquées à la va-vite avec des acteurs en vogue collés en haut de l’affiche pour appâter le spectateur qu’on craignait une nouvelle débâcle. C’est mal connaître le talent des deux sex-symboles : la petite fiancée des Français et le beau gosse qui faisait hurler les midinettes semblent faits l’un pour l’autre. Étonnant, d’ailleurs, qu’aucun réalisateur ne les ait réunis avant. Le scénario joue sur une histoire de sexe, mais les acteurs, eux, sont clairement dans l’auto-dérision. Sophie Marceau joue à merveille les femmes fatales un peu allumées. Elle accumule les clichés de la femme ultra-sexy, en jouant, pour une fois, de son physique.
Côté mâle, Bruel est l’homme de la situation. Il surjouait un peu dans Le Prénom. Cette fois, il colle tellement bien au personnage d’ex- Dom Juan repenti qu’on y croit réellement. Sophie Marceau a souligné l ’aide apportée par la costumière du film et on la comprend dès les premières scènes. Judith est moulée dans des twin-sets et des jupes crayons, mais pas de cuir ou de résille. Ses tenues aux couleurs acidulées égaient le film et donnent à son personnage un air femme-enfant. La bande annonce et sa chanson un peu rétro confirment cette légèreté.

Malgré un sujet prêtant à l’humour gras, Tonie Marshall évite la vulgarité. Elle réussit un joli mix de comédie de boulevard et comédie romantique à l’américaine, grandement aidée par ses acteurs. On est un peu déçus quand la lumière se rallume. On serait bien restés encore quelques instants en compagnie de ce couple pétillant. La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dit l’adage, mais dans le cas de Sophie Marceau, c’est déjà beaucoup.

Élisabeth Segard
NOTE : **
Durée : 1 h 28. Comédie de Tonie Marshall (France). Avec Sophie Marceau, Patrick Bruel, André Wilms, Sylvie Vartan…
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Une minute sur le web #27

Du trottoir pour smartphones à l’artiste de la semaine, on vous parle de ce qui a buzzé cette semaine.

BUZZ_PHOTO
Insa, c’est un graffeur assez connu dans le milieu. Son truc ? C’est de faire des graff’ animés en gif mais à partir de peintures réelles. Plus d’infos sur insaland.com

LE CHIFFRE
2,5
C’est, en milliards, le montant du rachat du jeu en ligne Minecraft par Microsoft. Cette acquisition a ému une partie des joueurs qui défendaient avec vigueur l’indépendance de ce jeu, un des plus populaires du web, avec 54 millions d’exemplaires vendus.
BUZZ_MINECRAFT

CONCOURS PHOTO
WIKI
Wikipedia lance, de nouveau, Wiki loves monuments. D’après l’encyclopédie en ligne, c’est le plus grand concours photo au monde. En deux semaines, plus de 90 000 clichés de monuments ont été proposés dans des dizaines de pays différents. Vous aussi, participez sur wikilovesmonuments.fr

LE TUMBLR
STARS DE LA PEINTURE
Ça fait quoi quand vos stars se retrouvent dans un tableau ancien ? Allez jeter un coup d’oeil au tumblr de la graphiste Bénédicte Lacroix. Elle s’amuse comme une folle à les photoshoper dans des toiles de maîtres. >> bainay.tumblr.com

INSOLITE
SMARTWALK
C’est une première dans le monde. Dans la ville de Chongqing, un trottoir est réservé à ceux qui utilisent leur mobile. Cette initiative fait écho à celle lancée, pendant quelques jours, par la revue National Geographic à Washington (USA) pour voir si ça changeait quelque chose de séparer un trottoir en deux.
BUZZ_CHINE

LE DOCU
BIOPIC
C’est rare les productions purement financées par le web et accessibles gratuitement. Internet’s own boy retrace la vie d’Aaron Swartz, un jeune américain, génie du web décédé l’année dernière. Ce documentaire, en anglais, met en perspective la vie de ce jeune prodige et la liberté sur internet. Pour le voir en VO : archive.org

LE JEU
MON OEIL
Terrance, c’est un oeil qui se balade sans vraiment de but apparent dans un monde un peu étrange fait de pyramides et d’électronique. La BO est assez foldingue et le principe du jeu simplissime : avancer coûte que coûte. Pas d’ennemis mais des pièges. Bizarrement addictif… Terrance, the flying eyeball sur kogregate.com
BUZZ_JEU

Get on up : docteur James et mister Brown

Un biopic sur la vie de James Brown, sur l’homme (pas si funky !) derrière la légende. Électrisant !

James Brown Get on Up
Un James Brown en costume rouge, qui sort de l’ombre, serein. Puis changement de plan brutal : « Monsieur Dynamite » explose. Complètement camé, mégalo, furieux, tirant des coups de feu dans le plafond. Le film s’ouvre ainsi, sur un épisode tardif de la vie de James Brown. Un chanteur certes talentueux, mais autoritaire, parfois violent, parano. Ne parlant de lui qu’à la troisième personne.

En cela, ce biopic, loin de n’être réservé qu’aux fans, a décidé de jouer sur deux partitions : oui, le caractère de Mr Brown frôlait l’insupportable ; mais il était aussi un génie (Mick Jagger des Rol-ling Stones, ultime fan du chanteur, a coproduit le film…). Parti de rien, les pieds dans la terre, pour arriver au firmament, la tête dans les étoiles. Un gosse paumé, déchiré entre sa mère battue et son père violent. Tellement perdu qu’il finira quelque temps derrière les barreaux… La prison, symbole paradoxal de sa libération, puisqu’il y découvrira le gospel.

Get On Up est une réussite. Déjà parce qu’il s’écarte des sentiers balisés du biopic simpliste, loin de suivre le bête schéma chronologique. Ici, le montage est syncopé, compliqué, mais appliqué. L’espace-temps est malmené, secoué par des flashbacks, des allers-retours entre l’enfance et l’âge adulte de la Sex machine. Des cassures de rythmes qui renforcent ce contraste entre sa vie misérable en forêt et son apogée sur les planches, sur fond de « I feel good ».
Get On Up ose aussi une forme rare au cinéma, en laissant James Brown s’adresser parfois directement au spectateur. Original, mais déroutant. Surprenant, aussi, ce parti pris d’occulter le rapport de James Brown aux femmes, au sexe et à la drogue. Trop survolé. À peine quelques clins d’oeil. Tout juste peut-on le voir rouler rapidement un joint ou avoir quelques secondes de grâce entre les jambes d’une fille peu farouche. Exit ses arrestations pour possession de drogue ou autres violences conjugales…

Le reste ne souffre d’aucun reproche. Le réalisateur Tate Taylor dépeint le parrain de la soul comme il était : despote exécrable, hautain et prétentieux. Un double personnage, complexe, admirablement joué par Chadwick Boseman, largement « oscarisable » pour ce rôle ! L’acteur y est hallucinant de mimétisme. Colossal dans ses gestes et bluffant dans sa voix (mais reste à voir ce que donnera la version française…). Une véritable performance magnifiant des séquences de concerts, techniquement sans faille, nourries de tubes funk et soul. Un bonheur tant auditif que visuel, point d’orgue du film, contrastant avec l’arrogance d’un monstre de la musique, le Docteur James et Mister Brown.
Aurélien Germain
NOTE : ***
Durée : 2 h 18. Biopic, de Tate Taylor (USA). Avec Chadwick Boseman, Dan Aykroyd, Viola Davis…

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TOUJOURS EN SALLE
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PRIDE ***
Véritable bombe comique à l’anglaise, ce film de Matthew Warchus plonge dans les luttes sociales des années 1980, en pleine période Thatcher. Quand un groupe de Londoniens, défenseurs des droits homos, se mettent à soutenir des mineurs du Pays de Galles, ça donne un film engagé mais qui ne perd pas ce ton pincesans- rire so british. Entre un scénario bien ficelé et des bonnes grosses blagues, cette petite pépite n’est pas sans rappeler Good Morning England ou l’excellent Full Monty. B. R. (retrouvez notre critique complète ICI)

HIPPOCRATE **
Visage de caoutchouc, silhouette longiligne, Vincent Lacoste est un parfait Benjamin, interne dans un hôpital parisien. Entre blagues de potaches et risques juridiques, il s’interroge sur sa vocation au contact d’Abdel, médecin algérien confirmé faisant fonction d’interne en France. Thomas Lilti (médecin lui-même) a confié à Reda Kateb ce rôle. Déjà remarquable dans Un Prophète, il l’interprète tout en violence rentrée et en générosité. Mi-doc et mi-comédie, cette plongée à l’hosto est juste et prenante. A. A.

SEX TAPE **
Jay et Annie s’aiment comme aux premiers jours, époque bénie où ils passaient leur temps à copuler gaiement. Sauf qu’avec le temps, le désir s’est érodé. Le couple décide, pour raviver la flamme, de se filmer pendant leurs ébats. Mais la vidéo va atterrir dans les mains de tout leur entourage. Comédie grivoise (trop ?), vulgaire, Sex Tape est une débauche de blagounettes, sous un vernis trash. On sourit, tout en mettant le holà sur ce film olé olé. Sympathique, sans être tordant. A. G. (retrouvez notre critique complète ICI)
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Pride, blagues à l'anglaise

Une comédie anglaise pur jus qui fait rire, pleurer et passer un bon moment. Loin des standards américains.

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Gay’s word : une petite librairie au centre de Londres où un groupe de gays, lesbiennes et trans rigole après une gay pride particulièrement calme. Ambiance 1984 sur fond de révolte sociale et discours thatchériens. « Les flics étaient plutôt mous, aujourd’hui ? » Tout le monde s’esclaffe. Silence. « Ils sont trop occupés à tabasser les ouvriers des mines. » C’est Mark, le protagoniste qui balance la phrase, laconique. Aider les mineurs en pleine grève, pourquoi pas ? Étendre la lutte sociale à toutes les victimes de la politique entamée par la dame de fer, l’idée germe, prend forme, retombe vite face à l’homophobie régnante dans les milieux ouvriers. L’argent s’accumule mais personne n’accepte l’aide des « perverts. » La petite troupe, persuadée de l’utilité de la cause, arrive finalement à convaincre le représentant d’une bourgade minière au Pays de Galles. Commence alors leur relation avec les habitants d’un village défavorisé.
Engagé, Pride dégomme les clichés comme un fox terrier foufou dans un jeu de quille. Les blagues fusent à chaque scène. Ça boit de la bière, ça se bagarre, ça s’insulte. Les petites piques pince sans rire côtoient les grosses blagues cochonnes. L’humour anglais dans toute sa splendeur. Difficile de rester de marbre, de ne pas essuyer une petite larme entre deux rires enjoués quand une mamie galloise balance d’un seul coup : « Est-ce que c’est vrai que les lesbiennes sont végétariennes ? » Pride joue sur plusieurs niveaux. Car derrière ce carnaval de blagounettes foldingues, le film s’attaque à un morceau du patrimoine culturel britannique moderne : la lutte des classes. Que ce soit pour la reconnaissance des droits homosexuels ou de la condition de vie des ouvriers, Pride prône un monde sans frontière. C’est de l’inconnu que naissent l’incompréhension et les tensions entre groupes sociaux. Sorte de petit laboratoire sociologique, le village minier symbolise l’utopie d’une société complexe, bourrée de clichés, de tensions où l’harmonie prend seulement forme lorsqu’une lutte commune émerge contre l’inégalité. En terme de rythme, on pense tout de suite à Full Monthy qui décrivait la survie de la classe moyenne anglaise dans les années 1990. La ribambelle de bons acteurs anglais (Bill Nighy, Imelda Staunton, Andrew Scott, Dominic West) prouve à quel point cette comédie sociale a mobilisé le monde du cinéma british. Murs délabrés, pubs défraîchis, vallées lugubres à perte de vue : on retrouve aussi les décors déprimants des films de Ken Loach. Ces lieux où seules une bonne blague, une chanson, une pinte de bière et la convivialité peuvent vous faire survivre. Peu importe ce que vous êtes.

Une minute sur le web #26

Du lol, du moins lol et des bd sur les hipsters : oui, on vous offre ce qui se fait de mieux sur le web.

Le Tumblr  
Hoooo, c’est tout mignon ces photos de Lego® qui rappellent des films ou des séries connues. Zombieland, The Office, Harry Potter, Twin Peaks… L’auteur de ces scènes reste inconnu, malgré la production quasi quotidienne.
Plus sur
lego-stories.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

La Photo
Rion Sabean, un jeune artiste américain, s’est beaucoup amusé en mettant des hommes dans la position des pin-ups… Plus sur rionsabean. com/men-ups
BUZZ_PHOTO
 
Oh, les boules !
Après l’Ice bucket challenge (verser un seau d’eau glacée sur sa tête), place au #FeelingNuts. Lancée par l’asso Check one two, l’opération consiste à se photographier en train de s’agripper l’entre-jambes, pour faire parler du cancer des testicules et de son dépistage. De nombreuses célébrités partagent déjà leurs photos…
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Bd Hipster
Certes, cette page Facebook est en anglais… Mais ces petites histoires courtes sur les stéréotypes des « branchés » de nos années 2000 sont tellement tordantes que ça vaut le coup de passer par la langue de Shakespeare. Plus sur hipsterthanever.tumblr. com
BUZZ_HIPSTER
Le jeu gore
Hé, ça faisait longtemps que l’on ne vous avait pas proposé un petit jeu de zombie de derrière les fagots ! Dans Infectonator, vous jouez un savant fou qui gagne de l’argent en infectant le monde entier avec ses zombies. Addiction et humour noir garantis ! À télécharger sur iTunes et Google play
Le chiffre
52 %
C’est la part d’appli mobiles utilisées par les consommateurs américains contre les pages web consultées sur un ordinateur aux États-Unis, en juin dernier. Surprise ? C’est l’appli de Facebook qui arrive en tête des plus consultées. (source ComScore)

Sex tape : la débandade

Rigolo mais un poil trop vulgaire ; divertissant sans être exaltant… On a connu plus excitant.

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Sujet sexy, petit côté geek, une bande-annonce bien fichue et titre plus qu’explicite… Cela aura-t-il suffi à Sex Tape, dernier bébé de Jake Kasdan, pour éviter la débandade ? Véritable four aux États- Unis, la comédie du réalisateur de Bad Teacher a été assassinée par les critiques outre-Atlantique. Budget de 40 millions de dollars loin d’être à l’équilibre, mauvais scores au box-office… Côté sexy, on repassera. Pourtant, tout n’est pas à jeter dans cette comédie. Loin de là, même.

Dans Sex Tape, Jay et Annie sont amoureux comme aux premiers jours. Premiers jours durant lesquels ils passaient leur temps à faire l’amour : partout, toujours, avec passion. Sauf qu’après dix ans de mariage (et la venue de deux enfants, argh !), le désir s’est érodé. La première scène est parlante : un mélange entre Bridget Jones et une comédie des frères Farrelly, avec Annie (jouée par Cameron Diaz), blogueuse modèle des mamans américaines, qui se remémore les parties de jambes en l’air endiablées. « Eh, on devrait faire l’amour jeudi ! La dernière fois, c’était quand on a acheté des serviettes. » La phrase est lancée. Le couple décide, un soir où les enfants sont absents, de pimenter un peu sa vie sexuelle. Raviver la flamme en filmant leurs ébats.

L’idée fonctionne, jusqu’à ce que la vidéo soit enregistrée par mégarde sur un serveur et envoyée sur toutes les tablettes numériques offertes à leur entourage. Du patron jusqu’au facteur ! S’enchaîne alors une course-poursuite burlesque pour récupérer les fameux IPad, nourrie par une succession de vannes plus ou moins grossières, mais qui prêtent constamment à sourire. Déjà parce que les dialogues sont construits à la manière d’un Jason Sudeikis : incisifs, débités avec concision, bon mot sur bon mot filant comme des missiles. Sans temps mort. Aussi, parce que le casting fait le job avec précision. Étonnamment, on retient d’ailleurs moins le jeu des acteurs principaux (Cameron Diaz et Jason Segel d’How I Met Your Mother) que la performance des seconds couteaux. Notamment l’excellent Rob Lowe, dans son rôle de patron BCBG le jour et cocaïnomane mégalo adepte de thrash metal la nuit (LA séquence du film) ! Dans cette débauche de blagounettes, la vulgarité fait son trou. Trop, peut-être. Tout comme Apple qui y fait son placement de produit de l’année… On pense aussi rapidement à ce triste écho avec l’actualité et ces photos nues de stars, piratées et dévoilées récemment… Enfin, Sex Tape est aussi une analyse, certes pas franchement finaude, sur le couple, sa routine, le sexe, l’amour et le désir. Et dans tout ça, on rit un peu, on sourit beaucoup. C’est déjà ça.

>> Comédie américaine de Jake Kasdan. Durée : 1 h 35. Avec Cameron Diaz, Jason Segel, Rob Corddry…

Une minute sur le web #25

Le buzz de la rentrée, c’est un artiste de street incroyable, une maquilleuse hors-pair, de la cocaïne dans un soutien-gorge et un super héros haut comme trois pommes…

BUZZ_PRINCIPAL
Il s’appelle Pejac, se revendique (à raison !) artiste de rue et appose ses oeuvres en noir et blanc partout où il passe. Simple, sublime et poétique. À découvrir sur instagram.com/pejac_art

LA VIDÉO
SUPER (MINI) HÉROS
Ce gamin peut frimer… Il se retrouve dans des vidéos tournées par son papa, pro des effets spéciaux ! Du coup, le bout de chou se retrouve avec un sabre laser, une voiture turbo, des super pouvoirs ou encore attaqué par des boules de feu. Renversant.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=PHjvySrshVI[/youtube]

LE CHIFFRE
1,7
C’est le poids, en kilo, de cocaïne qu’une Vénézuélienne avait caché… dans ses implants mammaires. Elle a été arrêtée à la douane de l’aéroport de Madrid, par des policiers intrigués par son comportement.

LE TUMBLR
TA TÊTE AU RÉVEIL
La folie selfie continue ! Désormais, la mode est à l’autoportrait au saut du lit. Inspiré de la chanson de Beyoncé, Flawless (sans défauts), un tumblr compile les selfies de filles anonymes qui se prennent en photo, mine chiffonnée par l’oreiller, sans maquillage et naturelles à 100 %.
ICI >> iwokeuplikethisflawless.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

FAIL
ZARA POLÉMIQUE
Le bad buzz de la semaine vient de Zara. L’enseigne de prêt-àporter a mis en vente un pyjama pour enfants, rayé et muni d’une étoile jaune où était écrit Sheriff. Scandale sur Twitter qui y a vu un « style » douteux, faisant penser aux déportés juifs. Après la fronde, Zara a décidé de retirer l’habit de la vente, se confondant en excuses.
BUZZ_ZARA
APPLI
SNAPCHAT BIS
Instagram (filiale de Facebook) a annoncé la création de Bolt, nouvelle appli copiée-collée de Snapchat. Là aussi, il s’agit de s’échanger des photos qui s’autodétruisent, avec une interface minimaliste. D’abord lancée en Nouvelle-Zélande et à Singapour, l’appli devrait débarquer sur Android et iOS chez nous d’ici peu.

FUN
MAQUILLE TA BOUCHE
Laura Jenkinson, une artiste londonienne, a eu une idée : maquiller des personnages de dessin animé sur sa… bouche. Oui, comme ça, hop. Popeye, Shrek, Pumba, ou Bugs Bunny, tout y passe. C’est réaliste et complètement bluffant ! Reste bouche bée sur laurajenkinsonmua.blogspot.co.uk
BUZZ_BOUCHE

Maintenant ou jamais : surprenant !

Un film de rentrée qui n’a pas l’air comme ça… Avec la talentueuse Leïla Bekhti.

CINE_PAP_JAMAIS
Juliette, heureuse, visite sa future maison aux côtés de Charles, son mari, et de ses deux enfants. Image d’Épinal de la petite famille de la classe moyenne parisienne, rêves de propriétaires : mais le tableau idyllique explose un soir. Chant rles perd son travail de conseiller bancaire. Le prêt de la maison fait se craqueler le couple, désormais endetté. Le fantôme du déclassement hante alors leur appartement parisien défraîchi. Il les grignote un peu plus chaque jour. Juliette, malheureuse, se fait voler son sac en pleine balade dépressive. Concours de circonstance : elle voit dans cette nouvelle mésaventure une échappatoire. Au lieu d’appréhender son voleur à la tire, elle lui propose un pacte criminel : voler la banque qui a licencié son mari. Une mission dangereuse qui représente, pour elle, un tremplin possible vers ce bonheur disparu.

Entre thriller dramatique et chronique d’un monde en crise, Maintenant ou jamais décrit avec précision la chute inexorable d’une famille française. Film d’une époque complexe, le film verse volontairement dans le sensationnalisme pour mieux appuyer le véritable enjeu de cette histoire ordinaire : suivre Madame Tout-le-monde dans sa chute. Mais sans commenter. Images particulièrement lentes pour ce type de production tournée vers l’action, le film offre une photographie des recoins de Paris. Cages d’escalier, entrée d’appartement, métro aérien… Un cadre urbain un peu crasseux qui ne fait que souligner l’intrigue sociale, la déperdition.
Maintenant ou jamais se défie d’expliquer le comportant criminel de l’héroïne. Le non-dit. C’est la force du film de Serge Frydman : filmer les gestes approximatifs, les temps morts, gros plans de visages clos, pensifs. Le réalisateur n’a pas peur du silence à l’écran. Il l’assume même. Il ne vide pas l’action mais la remplit de vides.

Dans ces espaces débarrassés du superflu, sans sous-titres grossiers, Maintenant ou jamais prend de l’ampleur, devient oeuvre de cinéma. Cette façon de laisser la caméra tourner provoque ce que beaucoup de réalisateurs français recherchent. Les acteurs, en confiance, développent leur personnage dans les moments d’attente et évitent de tomber dans les clichés lourdauds. En tête, la performance de Leïla Bekhti. Insoumise, meneuse, indécise : son personnage s’échappe des clichés souvent réservés aux femmes dans le 7e art. Encore une preuve du talent de Serge Frydman pour bien choisir.
Benoît Renaudin

Drame français de Serge Frydman. Durée : 1 h 35. Avec Leïla Bekhti, Nicolas Duvauchelle, Arthur Dupont.
NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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LES GARDIENS DE LA GALAXIE ***
Un aventurier de l’espace traqué par des chasseurs de primes, qui s’allie avec un raton-laveur, un arbre qui parle, une montagne de muscles bête comme ses pieds et une alien verte… Le nouveau film de James Gunn avait de quoi faire peur sur le papier. Sur l’écran, c’est une déflagration d’effets visuels, de space-opera rythmé et foldingue. Le tout dopé aux références 80’s et à un humour décomplexé délicieusement jouissif. Le blockbuster surprise de l’été ! A.G.

NOS PIRES VOISINS ***
Attention, cerveau débranché pendant 1 h 37 ! Dernière comédie US potache, Nos Pires voisins, c’est le quotidien du petit couple tout mignon avec son bébé, perturbé du jour au lendemain par l’arrivée d’une confrérie d’étudiants complètement cinglés et portés sur la fête (et la bouteille, du coup). Le trio Seth Rogen, Rose Byrne et Zac Efron fait des merveilles dans cette sorte de Projet X, version trash. Humour 100 % régressif et politiquement incorrect, bête, mais franchement drôle. A.G.

LA PLANÈTE DES SINGES ***
Dix ans ont passé. La paix entre les hommes et les singes est plus que fragile. À tel point que les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre sans merci… Esthétiquement bluffant, ce nouveau volet est un bijou visuel qui vaut avant tout pour la performance exceptionnelle, en motion capture, d’Andy Serkis. Véritable réflexion sur la nature humaine, avec un sous-texte sociopolitique, le film est captivant, épique, mais un tantinet trop long et parfois légèrement trop manichéen. A.G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Ciné été : Planète des singes ou American Nightmare ?

L’un est un film à petit budget, l’autre a coûté la bagatelle de 170 millions de dollars (!), mais les deux cartonnent au cinéma. Alors, on va voir quoi ?

American Nightmare 2 : Anarchy
« Low budget, high concept ». Comprenez, « petit budget, concept fort ». C’est le credo de Jason Blum, producteur qui a donné un coup de pied dans la fourmilière hollywoodienne il y a quelque temps, en balançant à la face de tous des films de genre coûtant peu, mais rapportant un max. Au hasard ? La franchise Paranormal Activity (15 000 dollars investis pour  200 millions amassés !), ou encore Insidious 2 et Sinister. Et après le monde qui s’est précipité en salles pour le premier volet d’American Nightmare (pourtant un vrai pétard mouillé, voir notre critique ICI), mister Blum au fin nez a demandé au réalisateur James de Monaco d’en remettre une couche lors d’un deuxième opus.
american-nightmare-2-affiche-53a94808f1d2bConcept simple, mais efficace : durant toute une nuit, tout crime est légal pour la population américaine ; c’est La Purge. On copie colle donc la formule du premier épisode, mais en extérieur cette fois-ci, dans les rues de Los Angeles, où tout le monde est donc décidé à faire sa loi. En touchant la corde sensible – les armes – American Nightmare 2 réussit déjà un peu plus là où son petit frère avait échoué : effleurer une véritable satire grinçante sur un sujet hautement explosif et 100 % made in USA.  Malheureusement, le propos est rapidement amoindri, notamment par une désincarnation totale des protagonistes : tous sont absolument d’une platitude consternante, sans relief, voire carrément inexistants. Seul Frank Grillo, en flic revanchard plein de ressentiment, parvient à sortir la tête de cette bouillie de personnages pathétiques.
Bêtement schématique et manichéen (bouh, les méchants riches blancs raffinés, vilains, très vilains !), American Nightmare 2 tombe aussi dans le travers du précédent opus, avec sa photographie laide au possible, à la limite de l’illisible. Au final, faussement anarchique, contrairement à son titre, le nouveau bébé de James de Monaco reste une timide fable politico-révolutionnaire sans surprise, ni courage (n’est pas John Carpenter qui veut). Et ce n’est pas la fin, bête et surjouée, qui nous fera dire le contraire. Dommage.
American Nightmare : Anarchy, de James de Monaco. Durée : 1H 43. Avec Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zach Gilford…

La Planète des singes : l’affrontement
Dix ans ont passé. La paix entre les hommes et les singes est plus que fragile. Tellement fragile que les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre sans merci… la-planete-des-singes-l-affrontement-dawn-of-the-planet-of-the-apes-30-07-2014-5-g
Soyons clair : le blockbuster de l’été, c’est lui. La Planète des singes : l’affrontement, signé Matt Reeves. Succès monstrueux aux États-Unis, il a aussi rameuté plus de 412 000 personnes en France, lors de son premier mercredi d’exploitation. Un petit miracle en soi, en période estivale.
Cette suite de La Planète des singes est tout d’abord une magie visuelle. Esthétiquement bluffant, ce bijou est une réussite grâce à un seul homme : Andy Serkis, l’interprète de César. Vous ne le « verrez » jamais à l’écran, mais cet acteur (si, si, Golum et King Kong, c’était… lui!) est l’un des pionniers de la motion capture. Un procédé qui permet de retranscrire gestuelles et émotions d’un être vivant par ordinateur. Le visage d’Andy Serkis vous est donc inconnu. Ici, il est un singe. LE singe, le chef. Mais porte tous les enjeux du film. Performance technologique admirable, La Planète des singes l’est assurément. L’invisible Serkis porte le film à bout de bras (enfin, de pattes). C’est simple, les 20 premières minutes du long-métrages sont tout bonnement hallucinantes : saisissant de réalisme, cet instant peut même se targuer d’être une copie conforme de documentaire animalier. Le spectateur est happé. Subjugué. Mieux, il reste bouche bée.
C’est ensuite que tout s’enchaîne et que Matt Reeves livre sa vision des choses : ici, singes et hommes sont au même niveau. La trahison et le crime sont possibles partout. Chez n’importe qui. Avec un sous-texte sociopolitique remarquable, le film est une véritable réflexion sur la nature humaine. Philosophique, captivant, épique (cette bataille, bon sang!), généreux, mais un tantinet trop long, La Planète des singes s’impose comme LE film de l’été, en repoussant les limites techniques et scénaristiques. Et au risque de se répéter, ce chimpanzé, ce César, mérite largement l’Oscar. Bluffant.
La Planète des singes : l’affrontement, de Matt Reeves. Durée : 2 h 11. Avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell…

Une minute sur le web #24

Comme chaque semaine, on écume la planète internet pour vous trouver le meilleur du pire…

BUZZ_PHOTOPRINCIPALE
La Photo
Pierre-Adrien Sollier, artiste peintre, revisite les plus grandes toiles de maîtres avec des Playmobils© ! Le Radeau de la méduse, La Liberté guidant le peuple (photo), ou encore La Joconde. Juste génial !
À admirer sur solliergallery.com
 
BUZZ_VAGIN
FAIL
TOP HONTE !
En Allemagne, un étudiant s’est retrouvé pieds bloqués dans la sculpture… d’un vagin géant de 32 tonnes ! Le malheureux voulait juste prendre un selfie à l’intérieur. Sauf qu’il a dû, au final, être secouru par 22 pompiers qui l’ont tiré à mains nues. No comment…
LA PHRASE DU JOUR
NABILLA SARTRE
L’intelligence, « c’est le privilège des moches, elles n’ont que ça à faire ». Voilà, voilà, cette phrase hautement philosophique a été prononcée par notre Nabilla nationale, dans une interview au JDD. On ne sait même pas quoi dire de plus, flûte.
FACEBOOK
SNAPCHAT BIS
Après avoir échoué à racheter Snapchat, Facebook lance sa propre version baptisée Slingshot. L’application permet elle aussi d’envoyer des photos éphémères avec textes. En revanche, il faudra accepter de donner son numéro de téléphone à Facebook… Hum.
Slingshot sur l’App Store et Google Play.
BUZZ_CAPITALE
ART
CHAOS TOTAL
L’Allemand Michal Zak maîtrise le photomontage numérique. Il en a profité pour se la jouer à la Michael Bay (le réalisateur) et plonger les capitales du monde dans le chaos. Destruction, guerre, incendie, apocalypse : l’artiste a fait ça pour « montrer à quel point la paix peut être fragile ». Plus sur michalzak.net
LE CHIFFRE
948
C’est le nombre de buts inscrits lors du match de foot le plus long du monde, à Kerbach (Moselle) ! D’une durée de 73 heures, cette partie voulait sensibiliser l’opinion sur la maladie rare de Crigler- Najjar.
Plus d’infos sur friends-association.fr
BUZZ_JEREMY
BUZZ
SEXY BAD BOY
Jeremy Meeks a été arrêté pour vol à main armée. Comme d’habitude, la police de Stockon a publié son mugshot (sa photo d’arrestation) sur son compte Facebook. Mais le bad boy a bien plu à la gent féminine : en quelques jours, plus de 30 000 commentaires, 100 000 like ! Des agences de mannequin sont d’ailleurs sur le coup !

Dragon 2 : la bonne suite

La suite du film d’animation sur les dragons se tient, malgré quelques faiblesses dans le scénario.

CINE_DRAGONS
Harold a bien grandi depuis le premier volet de Dragons (How To Train Your Dragon, en version originale). Toujours accompagné de son fidèle compagnon Krokmou, le garçon, qui est devenu un homme, poursuit ses aventures dans ce second opus, où il explore de nouveaux horizons. L’île est désormais peuplée de nombreux dragons. Tout se passe pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Jusqu’à ce que notre duo de héros se retrouve au coeur d’un conflit qui menace à la fois les hommes et les dragons. Harold et Krokmou vont devoir se battre pour défendre leurs valeurs et préserver le destin des deux espèces. Le spectateur découvre un héros soumis à de nouveaux choix, à de nouvelles émotions. Le piège de l’épisode 2 est évité. Le scénario est rythmé, les dialogues tantôt hilarants tantôt touchants, le casting alléchant.
Dans la version originale, la liste d’acteurs ayant prêté leur voix aux personnages est digne des plus grands blockbusters hollywoodiens : Cate Blanchet, Gerard Butler, Jonah Hill. Excusez du peu. Encore une fois chez Dreamworks, le travail est soigné et les animations éblouissantes compensent les quelques longueurs ressenties pendant les scènes d’émotion. Contrairement à d’autres productions pour lesquelles elle est obsolète, la 3D apporte ici un vrai plus pour l’immersion du spectateur lors des scènes de vol à dos de dragons.
On appréciera également la finesse des détails, qui souligne le perfectionnisme de Dean DeBlois et son équipe. Le réalisateur a, par ailleurs, salué ses pairs au travers de quelques clins d’oeil à d’autres productions hollywoodiennes. Le Seigneur des Anneaux, Avatar ou encore Harry Potter ont été autant d’influences évidentes à Dragons 2. Tant sur le plan visuel que sur celui du récit d’ailleurs, qui aborde avec brio les thèmes de la famille, de la solidarité, de l’amitié, de l’amour et du courage. C’est d’ailleurs en ce sens que ce Dragons 2 est susceptible de séduire à la fois les plus petits et leurs parents, tant l’histoire se démarque du commun des films d’animation, par une maturité trop souvent absente dans les films d’animation et par une profondeur inhabituelle. Un troisième opus est d’ores et déjà prévu, Dean DeBlois ne comptant pas s’arrêter là. Petit conseil pour profiter pleinement de ce Dragons 2, regardez le premier volet en amont. Les progrès réalisés pour cette suite n’en seront que plus appréciés.

Une minute sur le web #23

Comme chaque semaine, on écume la planète internet pour vous trouver le meilleur du pire…

Martin De Pasquale est LE pro de Photoshop. Travail original, univers démentiel et plutôt bizarroïde, imagination débordante… À découvrir d’urgence sur behance.net/martindepasquale
BUZZ_PRINCIPALE
LE TUMBLR
BEAUX RÊVES
Sur ce micro blog, un photographe anonyme met en ligne des clichés de voyageurs dans le TGV. Endormis, affalés, fatigués… Ces instants de calme font étrangement du bien. Comme si regarder les autres dormir nous assoupissait… Zzzzz
Plus sur fatigueagrandevitesse. tumblr.com

ÉTUDE
FANTASME, GRAOU
Messieurs dames, vous êtes 37 % à plébisciter la plage déserte comme lieu faisant le plus fantasmer pour faire des cochoncetés ! D’après une étude Francoscopie, la piscine et la clairière en forêt (27 %) arrivent juste derrière, ou encore le train et l’avion (10 %). Sinon, 1 % rêve de faire l’amour dans un cimetière. Euh ?

VIDÉO WTF
OH, LES BOULES !
Y a des gens, ils n’ont pas grand-chose à faire de leur vie, mais ça nous fait rire. L’équipe EnterTheDojoShow, sur YouTube, en fait partie. Dans leur nouvelle vidéo, l’un de leurs judokas prend 100 coups différents dans les parties intimes en deux minutes…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gyXhysmMNhE[/youtube]

INSOLITE
AH, L’AMOUR !
Il s’appelle Kyle Jones, elle s’appelle Marjorie McCool. Il a 31 ans, elle en a… 91 ! Et ces deux Américains sont en couple et vivent une formidable histoire d’amour. Hop. Lui avoue toujours avoir été attiré par les femmes plus âgées. Quant à cette super mamie, elle affirme constamment porter des tenues sexy au lit. Voilà, voilà.
BUZZ_AMOUR

INITIATIVE
CHASSE AU TRÉSOR 2.0
Jason Buzi : vous connaissez ? Récemment, ce millionnaire a caché des milliers de dollars dans des villes américaines et donnait des indices sur son Twitter, afin de les trouver. Succès total. Le philanthrope devrait lancer la même opération en France, notamment à Paris, début juillet. Un seul moyen de le savoir : suivre @HiddenCash.

INSTAGRAM
PAPY STYLÉ
C’est le compte Instagram qui buzze en ce moment, avec plus de 13 000 abonnés. On y poste des clichés de papys fashion, super tendance, pris en photo à New York ou ailleurs, et qui ont un look totalement trop classe ! Trop sympa.
Sur instagram.com/fashiongrandpas
BUZZ_PAPY

Transcendance : une belle surprise

Film d’anticipation philosophico-technologique sur la création d’une intelligence artificielle. Tout un programme. Mais un bon programme.

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Dieu : cette recherche d’une conscience omnipotente, omnisciente. Transcendance n’y va pas par quatre chemins et aborde LE sujet qui occupe l’humanité depuis… toujours. Oui, mais si d’un seul coup Dieu existait sous les traits d’un scientifique bienveillant introduit dans un super ordinateur ?
Un rayon de soleil, un tournesol, une goutte d’eau tombe lentement, Will et Evelyn dans leur jardin. Image d’Épinal. Le couple discute, l’heure tourne. Les deux scientifiques doivent présenter ce projet qui pourrait révolutionner le monde, la création d’une intelligence artificielle qui sauvera l’humanité. Mais l’attentat fomenté par un groupe terroriste, opposé à cette croyance dans les nouvelles technologies, va bouleverser la donne. Will, aux portes de la mort, va se sacrifier pour devenir cet esprit virtuel tout puissant, l’entité rêvée par les hommes depuis la nuit des temps.
Pour son premier film, Willy Pfister s’amuse, joue avec les codes de l’anticipation, fait des clins d’œil permanents aux Hal, ThX 138 et autres Gattaca. Ancien chef photo de Christopher Nolan, il ne renie pas l’art de la narration et de l’intrigue, cher au créateur de Memento. Même si son film souffre de quelques faiblesses de rythme, surtout quand il s’agit d’action un peu musclée, Willy Pfister possède au moins le courage d’aller au bout de son idée (si on en dit plus sur la fin, ça va se finir en spoiler). Les images sont, bien entendu, superbes, travaillées à l’extrême, dans la lignée de celles qu’il a déjà signées sur Batman The Dark Knight, Insomnia ou encore Inception. Transcendance n’apporte aucune réponse mais pose de nombreuses questions sur le choix d’un futur pour notre société actuelle. Willy Pfister choisit de ne pas projeter son film trop loin dans le temps ni dans les avancées technologiques (oubliez les images à la Minority Report). Il filme juste ce qu’il faut pour que l’histoire paraisse plausible dans les années à venir.
Niveau casting, Transcendance tape fort. Johnny Depp propose un jeu tout en nuances, même quand il n’apparaît que de manière virtuelle. Loin des clichés de l’héroïne hollywoodienne transparente, Rebecca Hall lui donne la réplique avec une fragilité bouleversante. Justement, Willy Pfister ne verse aucunement dans le manichéisme habituel des blockbusters (encore la patte invisible de Nolan ?). Le scénario de Transcendance a cette faculté de bouger les lignes, interroger le spectateur sur les véritables pensées des personnages qui, eux-mêmes, se contredisent, mentent, évoluent. Imprévisibles, comme des marionnettes douées de conscience. En sort un sentiment de vide parfois, Transcendance s’affranchit à certaines reprises des scénarios classiques. L’apogée de l’action n’arrive jamais complètement.

Une minute sur le web #22

Et si on se faisait un tour sur le web ? On a écumé la toile pour vous donner notre buzz, numéro 22 !

√ L’Allemand Jeinz Maier photographie différents types de liquides… Bluffant, on croirait presque à une sculpture en verre. Plus de photos ICI
BUZZ_PHOTO
LE TUMBLR

LOLYWOOD
Le dessinateur Allan Barte s’est amusé à faire des infographies sur les clichés véhiculés par Hollywood… Les titres sont assez évocateurs : « Les héros n’ont jamais de peine à se garer, ils trouvent toujours une place, juste en bas des bâtiments où ils veulent se rendre. » allanbarte.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

MARKETING
FACEBOOK VS SNAPCHAT
Facebook a publié « par erreur » Slingshot sur l’App store. Pendant quelques heures, cette application, qui ressemble étrangement à Snapchat, était disponible. Personne n’est dupe. Après son échec de rachat de Snapchat, Facebook souhaite lancer sa propre appli d’échange de photos.

L’OBJET
FIGURINE ANIMÉE
Nintendo a présenté sa nouveauté, la semaine dernière à l’E3 : des figurines avec la technologie NFS (Near field communication). En gros, vous achetez une figurine de Mario et lorsque vous la placez sur la console, le jeu charge votre personnage. Ses évolutions sont ensuite mémorisées. Pourquoi pas…
BUZZ_MARIO

TOP 3
TMVMAG.FR
Vous ne le savez peut-être pas mais nous avons les moyens de voir les recherches qui mènent vers notre site web. Et ces trois-là sont vraiment étranges…
– Coupe du monde Poitiers
– Le cricket
– prendre photo camping naturiste

LE JEU
LAST STAND 2
Cela faisait longtemps que l’on ne vous avait pas proposé un petit jeu flash. Dans Last stand, c’est simple : vous devez survivre en explosant le maximum de zombies. La difficulté est assez élevée. Pour vous dire, on est mort dès le premier niveau.
Tapez « Last stand 2 jeu » sur Google
BUZZ_ZOMBIE

The two faces of january : classique et prenant

Un film noir à l’ancienne, nourri par de somptueuses images. Un premier film d’Hossein Amini classique, mais prenant.

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On appelle cela un casting trois étoiles. Une triplette Kirsten Dunst, Oscar Isaac et Viggo Mortensen, tous embarqués dans une histoire classique, façon thriller psychologique. Le tout, emballé par le scénariste de Drive et adapté d’un roman de Patricia Highsmith. Tout pour plaire sur le papier…

Sur l’écran, on est vite happé là où la première réalisation de Hossein Amini veut nous perdre : les méandres de l’esprit humain. Le mensonge. La part d’ombre de chacun, surtout. Dès le premier plan, le spectateur est écrasé par la chaleur méditerranéenne. Deux touristes américains, élégants, déambulent, rient, sourient. Chester McFarland et son épouse Colette sont à Athènes, mais quelque chose coince dans leur apparente joie de vivre. On le devine, sans savoir pourquoi. Un malaise renforcé lorsqu’ils rencontrent Rydal, jeune guide touristique grec, un peu fourbe, un peu menteur, arnaqueur sur les bords… Mais très vite, de coupable aux yeux du spectateur, il va passer victime, quand il sympathise avec les tourtereaux. Un couple beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît. Une chute vertigineuse commence. Les événements s’enchaînent. L’engrenage est là, malsain. Un piège.

The two faces of January joue alors sur un contraste formidable : Hossein Amini filme, avec grâce, de sublimes paysages helléniques, brûlés par le soleil, magnifiés par une photographie chaude, colorée. Un jaune vif, collant à l’ambiance sixties du film, tranchant avec la noirceur des personnages.
Mieux, la dualité entre les deux personnages, totalement opposés, explose au visage. Viggo Mortensen est bluffant, terrifiant. Sous son chapeau qu’il ne quitte presque jamais, ses yeux durs transpercent son « adversaire », joué par un Oscar Isaac tout en finesse. Au milieu de ces deux egos, flotte la douce Kirsten Dunst (au personnage malheureusement trop sous-exploité), se noyant dans cette spirale de tromperie, de jalousie et de haine. Un triangle amoureux tragique vient de naître.
Certains rebondissements surprennent, élevés par une maîtrise de la lutte psychologique. On pense parfois à Hitchcock, parfois à René Clément avec son Plein soleil. Ces moments de tension joliment insufflés rattrapent certains lieux communs (un peu dommage…) et un classicisme inévitable dans ce genre de long-métrage. Amini tombe aussi parfois dans la facilité de l’image façon carte postale (tout de même plaisant pour les yeux !), mais sait se montrer doué à la caméra. Notamment, avec cette séance stressante dans l’aéroport qui multiplie les changements d’axe.
Dans cette atmosphère ambiguë, le plaisir du suspens est là. Simple, mais efficace. Plutôt classe pour un premier essai.

Thriller de Hossein Amini (États-Unis, Grande-Bretagne, France).
Durée : 1 h 37. Avec Kirsten Dunst, Viggo Mortensen, Oscar Isaac, Daisy Bevan…

Une minute sur le web #21

Chaque semaine, l’équipe de tmv écume le web pour vous dégotter de jolies choses.

Avant le dossier Coupe du monde, voici le selfie de Lee Thompson avec le Christ rédempteur qui domine Rio de Janeiro. Autorisation spéciale pour le photographe, pas habitué à se mettre en scène, mais l’occasion était trop belle ! Son témoignage sur son blog : theflashpack.co.uk/blog/christselfierio/
BUZZ_OUVERTURE

FAIT-DIVERS 2.0
SLENDER MAN
Deux ados poignardent une camarade (toujours vivante) au nom d’un certain Slender Man. Un visage sans traits, costume cravate, grand et mince (slender). Un mythe virtuel né sur le site Creepypasta, qui rassemble des histoires d’horreur. Une idée de photomontage déclinée en jeux vidéo très angoissants…

LECTURE
KEEP IT SIMPLE
Rester simple. Hartmut Esslinger, designer, est le père de l’allure épurée des produits Apple. Son dernier livre raconte l’histoire de sa collaboration avec Steve Jobs dans les années 1980. Avis aux amateurs… Disponible en anglais et en allemand sur arnoldsche.com et ses articles sur fastcodesign.com
BUZZ_SIMPLE

ART MODERNE
PÈTE UN CÂBLE
Pavel Sinev, c’est un artiste qui aime se prendre la tête. La preuve, il réalise des sculptures hallucinantes de Jésus, de chien ou de voiture avec des… câbles. Stupéfiant de réalisme. Pensez à votre agacement quand le câble de votre ordi s’emmêle… À admirer JUSTE ICI

TUMBLR
ÉTUDES À LA CON
Ceux qui préfèrent les chats sont plus intelligents que ceux qui préfèrent les chiens. Une étude universitaire américaine parmi tant d’autres qu’on partage surtout pour rire. Ce tumblr les rassemble, avec lien original à l’appui (rien d’inventé !). Le formulaire vous permet de publier vos trouvailles
>> etudesalacon.tumblr.com

LE CHIFFRE
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C’est en milliards le nombre de vues sur Youtube à ce jour pour le clip du Gangnam Style depuis sa sortie à l’été 2012. Un record pour le site. Gentleman a atteint les 600 millions à ce jour. Son nouveau titre s’intitule Hangover : ça se regarde juste en-dessous, et c’est en featuring avec… Snoop Dogg !
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HkMNOlYcpHg[/youtube]

Un amour sans fin : la foire aux clichés

Une romance sur un amour impossible. Prévisible, d’une vacuité confondante et scénario faiblard : avis aux amateurs…

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Était-ce vraiment utile de faire un remake du film Un amour infini de Zeffirelli (avec Brooke Shields, 1981), lui-même adapté du roman Endless love de Spencer en 1979 ? Shana Feste, réalisatrice de films pas franchement glorieux (Country strong, au hasard), ne s’est pas posée la question. Accoucher d’une sorte de Roméo & Juliette moderne et filmer l’idylle impossible de deux adulescents ? Quelle bonne idée ! Oui, sauf que…

Un amour sans fin, c’est donc la chronique du coup de foudre entre David et Jade. Lui, modeste, gueule d’ange un peu rebelle, préfère avoir les mains dans le cambouis et aider son père garagiste dans le besoin. Elle, sans amis et toute timide, est issue d’une famille aisée et se destine à de brillantes études en médecine.
Sous ce postulat éculé se dessine alors une folle histoire d’amour passionnel, rapidement empêchée par le papa de la belle Jade, qui ne voit pas les choses du même oeil. Ne prenant David que pour un bon à rien au passé trouble, il fait alors tout pour les séparer et leur interdire de se voir.

Commence alors une surenchère de clichés alignés sans vergogne : premier regard échangé en ramassant quelque chose en même temps, première fois devant la cheminée, pseudo scène du balcon, retrouvailles à l’aéroport, fête au lac, musique mielleuse… Lourdaud et poussif, Un amour sans fin patauge dans un marécage de stéréotypes, pas plus aidé par un scénario peu abouti et pas crédible. Tout est prévisible, sans rebondissement, faisant alors sombrer doucement cette romance un peu gnan-gnan et édulcorée.
Paresseux, le film de Shana Feste use, durant plus d’une heure et demie et jusqu’à la moelle, son leitmotiv abrutissant : battez-vous pour votre dulciné(e), rien n’est impossible, car l’amour à 17 ans est plus fort que tout (pitié…). Le tout, emmené par des personnages-mannequins tout droit sortis d’un magasin Abercrombie & Fitch®.

Pourtant, Un amour sans fin possède quand même son petit lot de qualités : un sous-texte sur un père traumatisé par le décès d’un de ses fils, le joli travail sur l’image, une complicité palpable et une alchimie visuelle entre les deux amoureux… Mais de maigres consolations, d’autant qu’elles ne sont que peu exploitées, voire vite gâchées par des maladresses (David n’est censé n’avoir que 17 ans mais en paraît 30…).
Un portrait d’une passion adolescente tellement dans l’excès et dégoulinante de bons sentiments (trop !) qu’il ne plaira, au final, qu’à une infime part de spectateurs. Ou à de jeunes romantiques obéissant à la devise amour, arc-en-ciel et poneys à paillettes. Un film au goût d’ex qui revient au mauvais moment : amer. Vite vu, vite oublié.

Aurélien Germain
NOTE : *
Drame/Romance, de Shana Feste (États-Unis). Durée : 1 h 44. Avec Alex Pettyfer, Gabriella Wilde, Bruce Greenwood, Joely Richardson, Robert Patrick…
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TOUJOURS EN SALLE
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SOUS LES JUPES DES FILLES **
Le printemps est là. Onze Parisiennes se croisent, se fâchent, se séduisent. Elles sont mères de famille, copines, célibataires, joyeuses, insolentes, inattendues… Mais surtout paradoxales. Comédie féminine signée Audrey Dana, Sous les jupes des filles multiplie malheureusement trop les personnages, en enquillant des pastilles certes bien écrites, mais manquant de lien. Un zapping incessant qui détruit un peu la force de ce casting glamour et prometteur. Dommage. An.G.
X MEN : DAYS OF THE FUTURE ***
Bryan Singer remet le couvert avec cette aventure spatio-temporelle des X Men. Dans un monde où humains et mutants se font exterminer par des machines parfaites, la seule solution c’est d’envoyer Wolverine dans le passé pour changer le cours de l’histoire. Bastons, stades qui volent dans les airs, boules de feu… Vous allez être servis dans cet excellent film de super héros. On retrouve même le côté sombre et pas du tout manichéen des premiers X Men. Un bijou ! B.R.
GODZILLA ***
Attention, film qui casse la baraque… dans tous les sens du terme. Méga production signée Gareth Edwards, ce Godzilla version 2014 rend hommage à la version d’origine, en revenant aux sources nucléaires du mythe. Spectacle époustouflant, mise en scène brillante et effets spéciaux bluffants (quelle claque !) font oublier un scénario pas extraordinaire. Efficace à 100 %, notamment lors des combats de monstres, étonnamment filmés sans musique, qui filent la chair de poule. A.G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

 

Une minute sur le web #20

Cette semaine encore, on a fouillé les tréfonds du web à la recherche de ces pépites.

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PHOTO
C’est beau, ces photos de la photographe française Cerise Doucède. Son idée ? Illustrer les illusions du quotidien.
BUZZ_OBJETOBJETS INUTILES
Une assiette en poils, une chaise penchée, des bottes qui prennent l’eau… La designer grecque Katerina Kamprani s’est amusée à imaginer des objets du quotidien qui nous pourriraient la vie. Étrange et fascinant. Plus sur kkstudio.gr
LECTURE FACEBOOK
Comme on sait que vous êtes tout le temps à fond au bureau, on vous donne des idées de pages Facebook sur lesquelles passer le temps. On vous conseille vivement Something Magazine et inKulte. Chaque jour, du lol, de belles images et des commentaires hilarants.
LE JEU CRÉATIF
Marre de ces jeux moches et mal conçus ? Dans Draw a Stickman, c’est vous qui faites avancer le jeu en dessinant ce dont votre personnage a besoin. Donc si c’est moche, c’est de votre faute.
Également sur IOS et Android.
BUZZ_PHOTOSHOP
PHOTOSHOP : CANON DE BEAUTÉ
Le site internet Take Part s’est amusé a photoshopper des tableaux connus en modifiant les corps à la façon des magazines féminin. Ça fait un peu froid dans le dos. Plein d’autres sur takepart.com
 
FUTUR ALERTE !
Ce tumblr assez génial invente plein de pancartes venues du futur. Magasin à Jet Pack, ascenseur intelligent, transport supersonic : c’est important de prévenir. signsfromthenearfuture.tumblr. com

Sous les jupes des filles : cacophonique

C’est le printemps. Onze Parisiennes se croisent, se fâchent et séduisent. Une comédie féminine.

CINE_PAP
Programmer un film de filles quelques jours avant la Coupe du monde de football, on a vu plus subtil de la part d’un distributeur. Mais on avait envie de découvrir ce long métrage qui partage son titre avec une sublime chanson d’Alain Souchon. Tout comme on voulait voir évoluer cette pléiade de vedettes féminines. On ressort de la salle obscure avec une impression mitigée. Sous les jupes des filles est une oeuvre chorale. Une comédie qui plus est.
Mais Audrey Dana n’est ni Alain Resnais (On connaît la chanson) ni Robert Altman (Short cuts). Sa comédie se rapproche quelque peu des réalisations de Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre, Le Code a changé). Cependant, la mécanique y est moins bien huilée. Trop de personnages et pas suffisamment d’intrigue. Des pastilles joliment écrites et réalisées, mais qui manquent de lien. Si ce n’est des considérations météorologiques (Évelyne Dhéliat likes this) et la rencontre fortuite des protagonistes. La galerie de personnages dessine le portrait d’une femme du XXIe siècle.
En débutant le film face caméra, dans le rôle d’une quadra déprimée, sous la couette, joint à la bouche et tampon à la main, Audrey Dana a décidé d’injecter un peu de trash là où d’autres auraient sacrifié cette approche sur l’autel de la bienséance. On adhère ou pas. Tour à tour, on découvre des femmes complexes, fortes et fragiles, névrosées et insolentes. En un mot : paradoxales.
On rencontre Audrey Dana dont le personnage est confronté à une irrésistible attirance pour les hommes mariés. Rose (Vanessa Paradis), en PDG au taux de testostérone comparable aux mâles, malmène son assistante Adeline (Alice Belaïdi, touchante). Ysis (Géraldine Nakache) en jeune maman de quatre garçons et qui succombe aux charmes de la nounou (Alice Taglioni). Isabelle Adajni qui refuse la vieillesse et qui consulte sa gynécologue de sœur (Sylvie Testud). Laetitia Casta, en jeune avocate à la beauté diaphane, rencontre les problèmes gastriques de Shrek lorsqu’elle s’éprend d’un confrère. Marina Hands en épouse cocue et cruelle vengeresse. Audrey Fleurot campe une femme fatale à la recherche du désir. Et Julie Ferrier qui se libère du joug de désordres psychologiques en cédant à l’appel de son bas-ventre dans les bras d’une star hollywoodienne.
Un casting glamour et prometteur dont la réalisatrice tire un film sincère. On imagine que les actrices se sont régalées sur le tournage. Nous, un peu moins. La faute à ce zapping incessant entre les personnages. Cette cohabitation de jolies historiettes ne débouche pas sur la comédie dopée aux œstrogènes que l’on attendait. Dommage.

Une minute sur le web #19

Une fois de plus, tmv s’est décarcassé pour offrir le meilleur du pire du web…

TWITTER
INVERSION
Reversed World s’éclate à inverser des situations dans des dessins bien marrants. Bref, un monde où des donuts mangent des gens, où les moutons comptent des humains pour s’endormir et où des hommes font caca sur les voitures des pigeons (bien fait !)… @ReversedPics sur Twitter
BUZZ_TWITTER

LE TUMBLR
JOURNALISTE CHÔMEUR
On vous recommande vivement apprentichomeur.tumblr.com Tenu par une étudiante en journalisme de l’École de Tours, entre private jokes intra-école et regard sarcastique sur la profession de journaliste. On se surprend à sourire devant les images défilant à l’écran. Petit lol.

LE CHIFFRE
3
C’est, en millions, le nombre de premiers avertissements envoyés par Hadopi, depuis sa création en octobre 2010, à des internautes qui téléchargent illégalement (pas bien). Au final, il y a eu 17 décisions de justice en quatre ans…

LA VIDÉO
COURS, FORREST
CineFix fait découvrir le film culte Forrest Gump façon jeu vidéo 8-bit (comprenez, trèèès old-school avec des graphismes minimalistes). Et ça donne vraiment envie qu’un éditeur fasse une vraie adaptation sur console.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1XAZWhFWYmI[/youtube]

BUZZ_PHOTO
Ce que vous voyez là, c’est Madonna, certes… mais en pizza ! Domenico Crolla, un Écossais d’origine italienne, est chef du restaurant Bella Napoli à Glasgow. Il prépare des pizzas à l’effigie des stars du monde entier. Et c’est assez hallucinant. instagram.com/domenicocrolla

SITE
TERRE SOUS LA MER
À quoi ressemblerait la Terre sous les eaux ? L’application World under water s’est basée sur Google street view pour donner la réponse. Aucune visée scientifique, simplement un moyen d’alerter sur le risque réel d’une montée des eaux, à cause du réchauffement climatique. À voir sur worldunderwater.org

HÉROS DESSINÉS
ENFANCE GÂCHÉE
Kermit la grenouille en serialkiller au marteau… Tigrou en repris de justice… Tous vos héros d’enfance ont été salement amochés par Dan LuVisi, qui y insuffle « le côté sombre d’Hollywood qui corrompt les acteurs et actrices ». Ah, l’innocence de la jeunesse ! danluvisiart.blogspot.fr
BUZZ_DESSIN

Welcome to New York : alors, verdict ?

Sorti sur le net, le dernier Ferrara n’arrive pas à s’extirper d’un sujet ancré dans notre imaginaire, même s’il est réussi sur le plan cinématographique.

SORTIR_CINE_PAP_OUVERTURE
De s f e m m e s partout, belles, dévouées aux demandes les plus violentes. Au milieu, un homme seul assouvit ses pulsions primaires, ses envies de vices, de chair, de cruauté. Autour de ce puissant politicien, une vacuité à faire froid dans le dos. Sans terre ni patrie, il navigue de couloirs d’aéroports, en chambres d’hôtel de luxe, de bureaux sans âme à la cabine aseptisée de première classe. Seul avec lui-même et ce besoin d’aller toujours plus loin dans sa libido biaisée, réduite au moment de jouissance.
Besoin d’humanité quand ces femmes, payées, ne lui offrent qu’un service à la mesure de sa barbarie, il éructe, crache, crie à s’en déchirer les poumons. Comme s’il se sentait enfin en vie. Fantasme atroce, mirage d’un monde sans pitié qui finalement ne s’écroulera jamais pour lui, malgré ses dérapages fréquents et ses crimes.

Impossible de faire de Welcome to New York un simple film d’interprétation de l’affaire DSK. Le réalisateur cherche autre part que dans le sensationnalisme du viol et du procès. Longues scènes lentes aux dialogues creux, le film réussit à plonger dans les méandres de ce vide inhérent à beaucoup d’hommes de pouvoir.
Gérard Depardieu, très bien dirigé pour une fois, ne tente pas l’imitation de l’original et interprète une version primitive du politique perdu, volontairement grotesque. Sans excuser les actes odieux ni brosser dans le cliché larmoyant, Depardieu réussit un des meilleurs rôles de ces cinq dernières années. Il magnifie une des meilleures scènes du film, celle de la prison. Baladé dans les méandres des couloirs sécurisés, par deux sortes de geôliers plus proches du robot que de l’humain, il rentre enfin dans une cellule avec trois loubards prêts à en découdre. Ce sera le seul moment de tout le film où il rencontrera un peu d’humanité, même si elle est incarnée par des regards méfiants et l’hostilité.
Depardieu tourne alors sur lui-même, regarde un des prisonniers dans les yeux, lui demande l’heure pour bien vérifier qu’il ne rêve pas. Ferrara prend beaucoup de plaisir dans ces scènes qu’il adore : celles du non-dit, tout en gestes étouffés, dans l’intimité du mal. Difficile de se défaire de cette affaire qui s’est déroulée outre- Atlantique et qui a bouleversé la vie politique de l’autre côté de l’océan. C’est tout le problème de s’attaquer à un sujet déjà chargé en symboles et représentations et qui a propulsé autant de débats violents sur la place publique.

Si du point de vue cinématographique, Welcome to New York s’en tire à merveille, il ne peut pas convaincre une audience qui a déjà vécu ces scènes 1 000 fois dans leur intimité, dans les articles de presse, suggérés par les images télévisées. Dommage.
Benoît Renaudin

Drame américain d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Drena de Niro, Amy Ferguson. Durée : 2 h.
NOTE : **
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TOUJOURS EN SALLE
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GODZILLA***
Attention, film qui casse la baraque… dans tous les sens du terme. Méga production signée Gareth Edwards, ce Godzilla version 2014 rend hommage à la version d’origine, en revenant aux sources nucléaires du mythe. Spectacle époustouflant, mise en scène brillante et effets spéciaux bluffants (quelle claque !) font oublier un scénario pas extraordinaire. Efficace à 100 %, notamment lors des combats de monstres, étonnamment filmés sans musique, qui filent la chair de poule. A.G.

BLACKOUT TOTAL **
Après une sale journée et une grosse cuite (la suite logique ?), Meghan Miles, présentatrice télé, se réveille chez un inconnu. Plus de voiture, ni de portable, et en robe sexy : pas l’idéal alors que son travail l’appelle pour qu’elle vienne dans la journée récupérer le poste de ses rêves. Comédie façon trip cauchemardesque, Blackout total enquille mésaventures jubilatoires et quiproquos burlesques. Loin d’être révolutionnaire, mais c’est drôle et porté à merveille par une Elizabeth Banks parfaite. A.G.

X MEN : DAYS OF THE FUTURE ***
Bryan Singer remet le couvert avec cette aventure spatio-temporelle des X Men. Dans un monde où humains et mutants se font exterminer par des machines parfaites, la seule solution c’est d’envoyer Wolverine dans le passé pour changer le cours de l’histoire. Bastons, stades qui volent dans les airs, boules de feu… Vous allez être servis dans cet excellent film de super héros. On retrouve même le côté sombre et pas du tout manichéen des premiers X Men. Un bijou ! B.R.

 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Une minute sur le web #17

C’est reparti pour un tour de buzz. Au programme, une vidéo bien triste, un camping psychopathe et du tatouage contre le cancer…

VIDÉO
TRISTE MONDE…
La vidéo pas glop du moment, mais tristement réaliste. Norni, un YouTuber, s’est déguisé en SDF et a simulé un malaise, affalé par terre, appelant à l’aide. Il renouvelle ensuite l’expérience, vêtu d’un costume. Ça s’appelle « le poids des apparences », de NorniTube, et c’est honteux.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SGPjUyVtTQw[/youtube]

INSOLITE
CLIENTS BOULETS
Skyscanner, un site de recherche d’hébergements, a fait un classement des demandes les plus bizarres reçues par les hôtels dans le monde. « Les draps sont trop blancs » arrive en tête des plaintes. Pour les autres ? Glace trop froide ou encore mer trop bleue… Ah, et « il n’y avait pas de steak au menu végétarien ». Pas bête !

INITIATIVE
TATTOO CONTRE CANCER
Le groupe d’artistes du Henné Soins (Canada) a réinventé le principe du tatouage au henné. Ils l’utilisent pour embellir le crâne de femmes atteintes d’un cancer, qui ont perdu leurs cheveux. Un cap difficile pour elles. Une très belle initiative pleine d’espoir…
BUZZ_TATOUAGE
TOP 3
TMVMAG.FR
On se pose vraiment des questions sur la façon dont est répertorié notre site… Des internautes ont tapé ça sur Google et sont tombés dessus :
– Où trouver robe sexy dans ville
– Mère 45 ans asiatique
– Tout le monde n’a pas le swag

Ils sont deux, sont élèves à l’université d’art de Colombus et se surnomment Dangerdust. Ils se faufilent dans les classes et réalisent de vraies œuvres d’art à la craie sur les tableaux noirs. Magnifique. À voir sur behance.net/ddccad et ddccad.tumblr.com
BUZZ_PHOTO

LE CHIFFRE
30 000
C’est le nombre de calories du plus haut burger du monde, réalisé par un couple de restaurateurs anglais. Sa taille ? 1,62 mètre. À l’aise.

LA BONNE IDÉE
CAMPING FLIPPANT
Un petit week-end romantique, les chéris ? Foncez au Great Horror Campout, un camping gore à Los Angeles. Pour 168 € la nuit, vous aurez droit à un kidnapping, des tortures mentales, ou encore être pourchassé par un type déformé muni d’une hache et embêté aux toilettes par un zombie.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iS6zPQdu-xQ[/youtube]

Blackout total : balade infernale

Une comédie façon trip cauchemardesque à travers Los Angeles. Divertissant, sans être révolutionnaire.

CINE_PAP1
Peut-être qu’un jour, dans un avenir incertain, les distributeurs arrêteront de retitrer bêtement les films américains. Sait-on jamais, c’est beau de rêver. La dernière réalisation de Steven Brill n’échappe pas à la règle. Contrairement à ce que son titre francisé laisse supposer, Blackout total n’est pas qu’un simple ersatz de Very Bad Trip, dopé au trou noir post-cuite. Intitulé Walk of shame outre-Atlantique (littéralement « balade de la honte », une expression anglo-saxonne désignant les lendemains de soirée quand on n’assume plus vraiment sa tenue), il s’agit plutôt d’une version diurne du After Hours de Scorcese.
Dans Blackout total, Meghan Miles, jouée par la délicieuse Elizabeth Banks, est une présentatrice télé qui vient de passer une sale journée : larguée par son fiancé, promotion qui lui file sous le nez… Remède à cela ? Une grosse chouille arrosée avec les copines. Résultat de cela ? Le réveil dans le lit d’un inconnu, sévère gueule de bois à l’appui, voiture embarquée à la fourrière. Pas idéal, alors qu’elle vient d’apprendre qu’elle est de nouveau en lice pour le poste de ses rêves et doit présenter le JT… dans quelques heures.
Portable perdu dans la foulée, un trip cauchemardesque commence alors, à travers les bas-fonds d’un Los Angeles façon envers du décor.
La belle blonde, mini-robe moulante et cheveux ébouriffés, poursuivie par deux policiers ripoux la prenant pour une prostituée, plonge alors dans une virée burlesque. Une course effrénée, allant du chauffeur de taxi russe libidineux et bipolaire, aux dealers de crack foldingues (un des grands moments du film !).
Sans temps mort, Blackout total enquille les mésaventures et les quiproquos plus qu’improbables, mais envoie quelques scènes savoureuses et tordantes comme des missiles. Blackout total a beau être gentiment capillotracté (tiré par les cheveux, m’enfin !), il reste agréable et divertissant. On sourit parfois devant la bêtise et le côté invraisemblable (ah, un seul portable vous manque et tout est dépeuplé…), mais cette comédie US légère et sans prétention divertit.
Légèrement répétitif – le revers du comique de situation et de l’absurde – Blackout total s’assume pourtant totalement. Et c’est ce qui fait son charme. Un charme il est vrai, aidé par une Elizabeth Banks, malheureusement habituée aux seconds rôles, mais ici surprenante. Sexy et drôle, elle porte le film à bout de bras. Parfaite dans son rôle, elle brille en solo. Blackout total ne révolutionnera sûrement pas le genre de la comédie américaine. Ce n’est pas original pour un sou. C’est même le genre de périple vu et revu. Mais, aidé par une écriture brillante, il fait rire et sourire. Et ça, c’est déjà pas mal.
Aurélien Germain

CINE_FICHEComédie, de Steven Brill (États- Unis). Durée : 1 h 34. Avec Elizabeth Banks, James Marsden, Gillian Jacobs, Sarah Wright Olsen…

Une minute sur le web #16

Du lourd, cette semaine, pour le buzz ! On parle d’enfance gâchée, d’un « candy fail » et comment se muscler comme Captain America. Ce sont nos pépites du web…

TUTO
MUSCU FUN
Vous voulez ressembler à Captain America ou vous préférez le physique du Jedi ? Les fiches muscu de Neila Rey devraient vous aider à faire les bons exercices pour devenir votre héros préféré. Toutes les fiches sur neilarey.com
BUZZ_FICHE

VIDÉO
WES ANDERSON PORN
Le réalisateur bobo-branchouillearty en prend encore plein les dents avec ce film parodique façon porno soft (très soft puisqu’il n’y a aucune image de nudité, ni de sexe explicite). Tous les codes du cinéaste sont repris à la perfection.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aeopJiWnkFI[/youtube]

TWITTER
SUGGESTION
Bon, pour être honnête, si vous ne voulez pas que vos images d’enfance soient salies, évitez de suivre le compte de @EnfanceGachee. Si au contraire, vous n’avez rien à faire de vos beaux souvenirs d’enfant, allez-y, vous allez vous marrer.
BUZZ_ENFANCE

LE TUMBLR
CLASSIQUE
Oui, le Net adore ça : se moquer des enseignes kitchouilles. Là, vous avez le plus beau florilège des noms de coiffeurs, en mode jeux de mots désuets. Plus sur lolcoiffeurs.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR
TOP 3
TMVMAG.FR
On se demande vraiment ce qu’ils fument ces internautes en tapant ça sur Google. En tout cas, ils atterrissent sur notre site…
– Chat Molicule
– Logo forme poubelle
– Sans maillot à la piscine

Gabriele Galimberti, c’est un photographe qui a de super idées de séries : celle-ci s’appelle Toy Story. Il fait des portraits d’enfants, venant de pays différents, avec leurs jouets. Plus sur gabrielegalimberti.com
BUZZ_PHOTO

RÉPUTATION
CANDY FAIL
La société éditrice du jeu Candy Crush, King, a essayé d’attaquer il y a quelques jours un groupe de rock toulousain. Motif : leur nom, Blubbies, ressemble trop au nouveau jeu qu’elle veut lancer, Bubble Witches… Après de nombreuses critiques sur le web, elle a retiré sa plainte.

Charlie Countryman : bouleversant

Road-trip urbain dans les méandres glauques de Bucarest : poétique, violent, admirable.

CINE_PAP_OUVERTURE
Charlie, c’est l’anti- héros un peu paumé. Le jeune adulte perdu dans un monde qui va trop vite. Il perd sa mère trop tôt. Besoin de s’échapper de la réalité, d’apprendre à vivre, il part en Roumanie. Bucarest, la ville estropiée qui continue à vivre malgré les blessures de la dictature, de la pauvreté. Une ville pour lui. Ouvert à tous les possibles, il fait la rencontre dans l’avion d’un gentil bonhomme, Victor Ibanescu. Il sympathise avec cet étranger à l’accent anglais haché, heureux de ce petit moment d’humanité. Sauf que Victor meurt dans son sommeil pendant le trajet, laissant Charlie avec son histoire, sa fille à consoler. Gabi, celle qui le sauvera, lui donnera l’amour qu’il cherche. C’est en rentrant dans sa vie et dans les recoins de Bucarest que Charlie va commencer son aventure, celle qui le bouleversera, le rendra vivant.

On peut parler de road-trip, puisqu’il y a un mouvement constant, une suite de lieux traversés. Charlie, c’est l’âme innocente, le candide qui découvre la méchanceté, la violence contenue dans une ville, dans un pays. Plus qu’un choc de culture, Charlie fait face à une histoire qui le dépasse. Celle, intime, de Gabi et l’autre, plus large, de l’évolution de la Roumanie, de sa corruption, de sa lutte contre la criminalité.

Avec beaucoup de méticulosité, Frederik Bond décrit la lente plongée dans un monde de violence contenue, de colère étouffée. Entre le rythme du polar haletant, tendu, et la romance, ce réalisateur (dont c’est le premier film) prend le temps de développer son histoire, laissant au spectateur le soin de découvrir sa trame en même temps que Charlie.
À certaines reprises, on pense aux conversations sans fin de Before Sunrise, quand deux inconnus incarnés par Ethan Hawke et Julie Delpy se découvraient le temps d’une nuit dans les rues de Vienne. C’est cette façon de filmer la ville, sans clichés, avec des lumières crues, sans effets. Mais ce début de romance se dilue vite à mesure que la rage fait surface, sous les traits de l’ex-mari de Gabi. Un malfrat sculpté par les cicatrices et les tatouages. C’est l’énorme Mads Mikkelsen qui incarne ce symbole du danger, de la mort. L’acteur offre un monstre au visage impassible, à la sauvagerie contrôlée. Encore un film à la mesure de son talent.

Shia LaBeouf lui donne la réplique, tout en mimique, apeuré, tremblant de courage inexploré. Mais les deux hommes ont aussi face à eux l’excellente Evan Rachel Wood qui offre une violoncelliste accidentée, changeante. En plus d’un film d’une finesse rare, le trio permet d’emmener Charlie Countryman au-delà. Il le propulse dans la catégorie des longs-métrages bouleversants, sensibles.
CINE_FICHETECHNIQUE_AFFICHEBenoît Renaudin

NOTE : ***
Drame de Frederik Bond (États- Unis). Durée : 1 h 48. Avec Shia LaBeouf, Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Til Schweiger.

 

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Une minute sur le web #15

Comme chaque semaine, on a traîné sur le web, histoire de vous ramener des « trucs » cools.

BUZZ_PHOTO
Diego Fazio

 
DESSIN ? PHOTO ?
Vous pensiez que c’était une photo ? Loupé, c’est un dessin réalisé au… crayon de bois ! L’artiste s’appelle Diego Fazio, mais est connu sous le nom de DiegoKoi sur le web. Les dessins de cet ancien tatoueur, sont hallucinants Plus de dessins sur diegokoi.it
VIDÉO JEDI / WIZARD
Qu’est-ce qui est plus fort ? Un jedi ou un Wizard ? Un coup de sabre laser à la Star Wars ou de baguette magique à la Harry Potter ? La réponse se trouve dans la vidéo topissime et vraiment bien réalisée qui buzze en ce moment.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9N5KyjM5v0c[/youtube]
LE CHIFFRE
7/10

C’est la note que les Françaises attribuent à leur vie sexuelle, d’après la dernière étude Ipsos, du 29 avril. Seules 19 % des femmes estiment avoir quasiment atteint le Graal de la sexualité (graou), en attribuant un 9/10. Et vous ?
ARCHIVES YOUTUBE
85 000 vidéos Pathé sont accessibles sur YouTube. Des milliers d’heures d’archives historiques, datant de 1896 à 1976 : destruction du célèbre pont de Tacoma, Schwarzy sacré mister Univers, mai 68 ou encore l’arrivée totalement dingue des Beatles…
RETOUCHE-MOI
Erik Johansson, c’est un Suédois plutôt cool. Ce photographe retouche des photos de manière hallucinante. Il crée des illusions à la Magritte, s’inspire de Dalì et réalise de véritables tableaux. Scotchant ! À retrouver sur erikjohanssonphoto.com
PRÉNOMS POPULAIRES
Le site du Monde a mis en ligne des infographies, permettant de découvrir pour chaque année, le prénom le plus donné par région entre 1946 et 2011. En 2003 par exemple, Léa était premier absolument partout en France. En 1991, c’était l’invasion des… Kévin.
SCIENCE
Qu’est-ce qui rend une photo populaire sur les réseaux sociaux ? Les scientifiques du MIT y ont réfléchi et ont trouvé un algorithme. Les clichés avec un bikini ou un revolver buzzeront, contrairement à une coccinelle ou un ordi portable. Les chercheurs proposent d’évaluer la popularité de vos photos sur popularity.

The Baby : mais quel sale gosse…

Accouchement d’un énième ersatz de Paranormal Activity version femme enceinte. Opportuniste, peu inspiré et pas effrayant.

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Paranormal Activity n’aura eu qu’un mérite : titiller le spectateur lambda, en apportant un regain d’intérêt pour le genre de l’épouvante. Pour le reste, il a surtout prouvé aux réalisateurs flemmards que l’on pouvait amasser du pèze en filmant du vide. Imaginez un peu, son réalisateur Oren Peli avait réussi à récolter 200 millions de billets verts pour un budget de… 15 000 dollars !
Gloire au found footage, assemblage de vraies-fausses images retrouvées et de caméra à l’épaule. Faible coût de production assuré et succès auprès des ados…
The Baby, tout comme 9 999 de ses clones, espère lui aussi surfer sur cette vague des [Rec], Blair Witch et consorts. Avec l’histoire de deux jeunes mariés, apprenant l’arrivée d’un heureux événement suite à une soirée arrosée pendant leur lune de miel. Sauf qu’au lieu du petit bébé tout mignon, c’est plutôt l’Antéchrist qui a pris place dans le bidon de Samantha. La future maman va alors adopter un comportement de plus en plus inquiétant. Papa, lui, n’en perd pas une miette et filme la grossesse, les repas de famille, le passage chez le gynécologue…
Found footage oblige, The Baby enfile une tripotée d’images sans grand intérêt et mal filmées. Avec son titre francisé ridicule (The Devil’s Due, en version originale…), cette resucée de Paranormal Activity a beau piocher dans le passé (merci Rosemary’s Baby), il n’en est pas moins grotesque et pas effrayant pour un sou. Les rares bonnes idées sont systématiquement et rapidement avortées (pardon pour le jeu de mot…).
Les autres ne sont qu’un recyclage expédié vite fait mal fait : objets qui volent, télékinésie, visions infrarouges, faux rebondissements « effrayants »… The Baby enquille les clichés du found footage, ingurgite les poncifs du cinéma d’horreur jusqu’à l’indigestion. Ce ne sont pas les personnages insipides, transparents, aux traits de caractère à peine esquissés, qui vont sauver du naufrage. Et les dialogues, d’une platitude consternante, peinent à cacher la misère scénaristique.
Un gâchis, The Baby ? Pour sûr… Déjà parce que le buzz orchestré avant sa sortie était génial, avec cette caméra cachée d’un bébé satanique dans une poussette. Ensuite, parce que le niveau de The Baby n’est relevé que durant la dernière demi-heure, clin d’œil à Poltergeist et Chronicle à l’appui. Enfin, parce que son final sombre dans le ridicule le plus absurde. Une déception quand on connaît le travail des réalisateurs, Bettinelli- Olpin et Gillett, responsables d’un segment franchement réussi dans le film à sketches flippant V/H/S. Là, rien de tout ça. Pas un sursaut, ni un semblant de frousse.
Aurélien Germain
CINE_FICHENOTE : X
Épouvante-horreur, de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (États-Unis). Durée : 1 h 29. Avec Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson…

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TOUJOURS EN SALLE
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JOE ***
Une œuvre cruelle, mais belle, voilà ce qu’est Joe : l’histoire d’un ex-taulard qui prend sous son aile un ado et qui va, pour la première fois, se sentir important. Le dernier David Gordon Green est un drame poisseux sur les rencontres rédemptrices. Filmé avec une crudité documentaire, Joe sent l’Amérique white trash, sale, pleine de désespoir. Nicolas Cage signe son grand retour après un enchaînement de navets sans nom, tandis que le jeune Tye Sheridan, véritable révélation, excelle. A. G.
BABYSITTING ***
Faute de baby-sitter pour le week-end, un patron confie son sale gosse à Franck, son employé « sérieux », selon lui. Sauf que sa bande d’amis débarque en surprise pour fêter ses 30 ans. Et tout part légèrement en sucette… Babysitting, signé par la Bande à fifi, Bref et le Palmashow (des troupes nées sur Canal et le Net), est un gros déluge de vannes. Sans répit, cette comédie hilarante est une copie française de Projet X et Very Bad Trip. Déjanté, drôle, une bouffée d’air frais ! A. G.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 
 

Une minute sur le web #14

Comme chaque semaine, on a fouiné Internet pour vous dégotter plein de choses bien sympas.

RIRE
PORTRAITS
C’est toujours très drôle les sosies, surtout quand ils ressemblent vraiment très vaguement à leur original. Ce tumblr les collectionne. Certains sont vraiment à se plier de rire. Plus sur sosiesdemerde.tumblr.com
BUZZ_SOSIE
NETFLIX
RUMEUR
L’entreprise américaine de streaming illimité vient d’annoncer qu’elle allait augmenter son tarif aux USA de 1 ou 2 dollars. Derrière cette hausse, Netflix explique que la rentrée d’argent permettra de se développer en Europe. On dit même que la plateforme s’installerait en France en septembre prochain.
MÉDIA
LE QUATRE HEURES
Le principe est cool : chaque mercredi, à 16 heures, ce site (très beau et épuré) vous propose un très long reportage. Textes, photos, vidéos, sons : pas la peine de cliquer, il suffit simplement de scroller. À l’origine ? Des étudiants en journalisme. Direction lequatreheures.com
LE CHIFFRE
6,2
C’est le montant, en millions de dollars, des dons reçus par Pono sur Kickstarter. Ce baladeur soutenu par Neil Young, et tout un tas de musiciens connus, propose d’écouter de la musique non-compressée, à l’inverse du MP3. C’est la 3e campagne de crowdfunding la plus importante de l’histoire. Plus d’infos sur ponomusic.com
BUZZ_PONO
RÉALITÉ
NOYADE
BUZZ_MERImaginez : vous êtes avec votre meilleur pote sur un voilier. Il ne sait pas naviguer mais bon, vous lui laissez la barre. Il fait beau, ça ne craint rien. Et là, bim ! Vous vous prenez la baume en pleine tronche. À la flotte. Le bateau s’éloigne. Vous essayez de survivre. Derrière ce jeu web, la marque Guy Cotten qui vend des gilets de sauvetage… Survivez sur sortieenmer.com
TOP 3 TMVMAG.FR
On se demande parfois ce qui se passe dans la tête des internautes… Ces recherches étranges qui les mènent vers notre site.
– Rut de l’étalon
– Quoi ?
– Les gens on t il eu le temps de sortire des tourses jumelle (on a laissé les fautes)
Dan Witz, c’est un peintre américain qui s’est d’abord exercé au street art et qui a ensuite fait ces tableaux de pogo bluffants. Plus sur danwitz.com
BUZZ_PEINTURE

Joe : le retour de Nicolas Cage

Drame poisseux sur les rencontres rédemptrices, Joe signe le retour d’un Nicolas Cage hallucinant.

CINE_PAP1
Fin fond du Texas. L’Amérique white trash, sale, déserte, engluée dans un noir désespoir. Joe Ransom, un ex-taulard, se lève tôt le matin pour travailler en abattant des arbres. Le soir, il boit. Seul. Autour de lui, la pauvreté, la misère, les maisons et mobile-homes délabrés, pleins de crasse.
Joe, le dernier film de David Gordon Green (réalisateur de Prince of Texas), filme tout cela avec une crudité documentaire. La caméra tremble parfois, en même temps que les coups de folie des personnages et de leurs émotions.

Et des émotions, il y en a ici. Parce que loin de n’être qu’une simple chronique d’un solitaire, ce film parle aussi de rencontres rédemptrices, de celles qui peuvent vous tirer vers le haut. Celle de Joe provient de Gary Jones, gamin de 15 ans, qui cherche désespérément un travail pour faire vivre sa famille. Joe y verra l’occasion d’expier ses péchés en prenant l’ado sous son aile. Il peut enfin devenir quelqu’un et surtout important aux yeux d’un autre.

Dans cette histoire au final assez simpliste, le tandem brille et crève l’écran. Déjà grâce à un Nicolas Cage en excellente forme, mis à nu, plein de justesse. Planqué derrière sa grosse barbe, le regard dur d’un type à qui la vie ne fait pas de cadeaux, il excelle et signe là l’une de ses meilleures performances. Personne ne l’a doublé lors de la scène où il attrape un serpent venimeux (un vrai !) à mains nues. Ce sont ses vrais tatouages à l’écran. Bref, un Nicolas Cage authentique, écorché vif.
À ses côtés, le jeune Tye Sheridan est une révélation. Une vraie « gueule » du cinéma. Il joue à merveille ce jeune paumé, prêt à suer au travail pour rapporter quelques dollars à ses parents. Mais aussi vite rattrapé par la colère, la haine même, lorsque son père le bat. Des scènes de violence froide, intenses, écrasées par une bande-son minimaliste, bruitiste et étouffante.

Dans tout cela, Joe n’est qu’un homme qui se bat contre lui-même. Un tiraillement marqué par l’habile photographie : il suffit de voir cette obscurité, ces couleurs rougeâtres quand Joe s’endort seul avec sa bouteille. Ou, quand, il s’abandonne dans la luxure dans une maison close glauque et décrépite… Et lorsqu’il travaille dans les bois ou qu’il devient un père de substitution pour Gary, la clarté refait surface.
Mais malgré un plan final en écho à celui de départ, apportant une infime lueur d’espoir, le film Joe est un drame sudiste, un vrai. Une énorme masse rampante, où règne l’auto-destruction et où tout est sombre, à l’image du père violent qui maltraite l’ado dans Joe : joué par l’excellent Gary Poulter, acteur non professionnel et SDF recruté à un arrêt de bus. Il est mort peu après le tournage. Sinistre jusqu’au bout.
Aurélien Germain
CINE_AFFICHENOTE : ***

Drame, de David Gordon Green (États-Unis). Durée : 1 h 57. Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler, Gary Poulter, Ronnie Gene Blevins…

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TOUJOURS EN SALLE
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TOM À LA FERME ***
Quand Tom, jeune publicitaire apprend la mort de son amant, il est dévasté. En se rendant à ses funérailles, dans un petit village du fin fond de la campagne, il réalise que personne ne connaît les véritables liens qui unissaient les deux hommes. Commence alors un jeu ambigu, violent et captivant avec Francis, le frère du mort, bien décidé à cacher la vérité à sa famille. Encore une fois, Dolan signe ici un film excellent, oppressant, jusqu’à la libération finale. On en sort bouleversé. C. P.

QU’EST-CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ? ***
Claude et Marie Verneuil, bourgeois catho, vieille France, et racistes refoulés… Quand leurs gamines chéries ramènent leurs maris (un juif, un maghrébin, un Chinois), la pilule est difficile à avaler. Encore plus quand la petite dernière épouse un catholique… mais noir. Et si les problèmes se résolvaient par l’humour ? Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu dynamite les préjugés avec intelligence et humanité. Casting irréprochable et déluge de vannes pour une jolie partition sur la réconciliation des peuples. A. G.

96 HEURES *
Le dernier film de Frédéric Schoendorffer commence sur les chapeaux de roue. Face à face physique entre un brigand et un flic, huis clos, duel psychologique… Surtout que le duo Niels Arestrup/Gérard Lanvin ne fait pas dans la dentelle, les deux cadors s’en donnent à coeur joie. Sauf qu’au bout de 30 minutes, 96 heures devient long, ennuyeux, plat… La formule s’essouffle, s’étire. On baille. Les clichés du film de flic reviennent au galop. Dommage, Frédéric Schoendorffer aurait pu s’en tirer. B. R.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Une minute sur le web #13

Quand on se balade sur le web, c’est pour vous trouver ces petites pépites et vous permettre de glander 12 minutes au bureau.

LE TUMBLR
CROISONS-LES
Henri Guaino avec la coupe de Christine Boutin… Hollande mixé avec Valls… C’est le genre de croisements sur Photoshop que propose le tumblr de GuillaumeTC, un twittos suivi par plus de 11 000 personnes. Sa devise ? Juste parce que deux têtes valent mieux qu’une seule.
BUZZ_TUMBLR
LE SONDAGE
CORPS PARFAIT
La marque de lingerie Bluebella a réalisé un sondage demandant aux hommes et aux femmes leur définition du corps parfait en se basant sur le physique des célébrités. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que filles et garçons n’envisagent pas le corps idéal de la même façon…
FAIL
PAS DE BOL Sur Twitter, une Néerlandaise de 14 ans a menacé American Airlines, se faisant passer pour « Ibrahim d’Al-Qaïda ». La compagnie a répondu avoir donné son adresse IP au FBI. La gamine a flippé et s’est confondue en excuses durant des dizaines de tweets… Et s’est finalement fait arrêter à son domicile le week-end suivant.
CROWDFUNDING
SAUVEZ TATOOINE !
Save Mos Espa, c’est le projet de financement participatif lancé par le ministère du Tourisme tunisien, pour restaurer Mos Espa, le site de tournage… de Star Wars. Eh oui, la planète Tatooine, c’était là ! Les dons (ils ont besoin de 137 000 €) serviront à restaurer le site en mauvais état.
Infos sur savemosespa.org/blog
PHOTO
INTO THE WILD
Jonathan Griffiths, son truc, c’est de photographier la nature. Pour cette série, il a passé 15 mois dans une réserve canadienne dans le but de capter des animaux sauvages le plus près possible. Il n’a utilisé aucun zoom.
BUZZ_PHOTO
CAMPAGNE
LAST SELFIE WWF
a décidé de collaborer avec le réseau social SnapChat et a lancé une campagne de sensibilisation. L’ONG diffuse donc des « selfies » de dix secondes, mettant en scène une espèce animale en voie d’extinction. Avec ce message : don’t let this be my #lastSelfie (ne laissez pas ce selfie être mon dernier).
BUZZ_SELFIE
BAD BUZZ
COMPAGNIE COQUINE
Sur Twitter, une cliente d’US Airways s’est plainte du retard de son avion. Réponse de la compagnie ? Une photo pornographique d’une femme utilisant sexuellement un avion miniature. Bad buzz total, une tonne de réponses et suppression de la photo une heure après. La compagnie s’est excusée et a plaidé l’erreur de manipulation.

96 heures (d'ennui ?)

Face-à-face entre un truand et un policier : le huis clos tombe vite à plat, malheureusement.

CINE_PAP_OUVERTURE
Zoom, regard de Gabriel Carré, patron de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme). Figure fatiguée de la police française, il tombe dans le traquenard. Celui élaboré par Victor Kancel pour sortir de prison, un méchant brigand retors et bien décidé à savoir qui l’a balancé. Les rôles s’inversent, le malfrat emprisonne Carré, l’interroge comme s’il portait le costume du policier. Le gardé à vue plonge dans les affres du prisonnier, la torture n’est jamais loin. Commence l’affrontement. L’exercice n’est pas aisé. De nombreuses légendes du cinéma se sont déjà emparées du duel psychologique pour en faire des scènes cultes (rarement des films entiers). On pense à Tarantino et son interrogatoire qui se finit par une oreille coupée dans Reservoir dogs. Ou alors, tendance psychopathe, l’excellente performance d’Anthony Hopkins, admirable de cruauté face à la fraîche Jodie Foster, dans le Silence des Agneaux. On peut aussi aller chercher dans les westerns de Sergio Leone pour trouver des face-àface dignes de ce nom, Il était une fois dans l’Ouest est peut-être le plus emblématique. Juste pour le plaisir, on se rappelle le combat entre Travolta et Cage dans Volte/face.
Tout ça pour dire que Frédéric Schoendoerffer s’attaque à un morceau peut-être trop gros pour lui. Si les 30 premières minutes de son film tiennent la route, l’intrigue se délite vite. Le duel se transforme en comédie tragique, en farce. Les dialogues tout en silence des débuts deviennent alors risibles. À aucun moment du film le rythme ne s’accélère, laissant l’intrigue patauger dans un marécage de répliques creuses. Les effets grossiers (il pleut quand le méchant est en colère, oulala) ne participent pas à l’épuration du scénario, déjà très (trop) sobre. Les deux acteurs principaux arrivent parfois à convaincre, toujours dans cette première moitié de film. Mais Gérard Lanvin et Niels Arestrup tombent petit à petit dans le panneau des stéréotypes et perdent la subtilité de leur jeu à mesure que le film avance, interminable. Le réalisateur ne tient pas la tension du huis clos jusqu’au bout. Ce qui sauve le film du néant, c’est l’utilisation des décors. Frédéric Schoendoerffer filme avec brio cette villa sortie des délires d’un architecte, maison tortueuse où l’intrigue labyrinthique se propage. Un lieu où l’espace n’est jamais vraiment défini et le temps n’a plus de valeur que celui que les personnages lui donnent. Si le scénario et la mise en scène étaient à la hauteur de sa façon de filmer, 96 heures aurait pu faire date. Dommage.
 
 

Une minute sur le web #12

Chaque semaine, tmv se décarcasse pour vous trouver les perles du net. Épisode 12 !

Terry Border, c’est un artiste américain qui a remis au goût du jour les sculptures en fil de fer en mettant en scène des objets du quotidien. Ses oeuvres sont drôles, touchantes, littérales… Plus sur bentobjects.blogspot.fr
BUZZ_BORDER
COUP DE COM’
TWITTER 2.0
Le site de microblogging a réussi sa publicité virale en annonçant une mise à jour importante. Plus jolis, plus simples, les profils des utilisateurs vont de plus en plus ressembler à ceux de Facebook. Une stratégie pour attirer un public plus large sur Twitter, alors que l’entreprise peine encore à trouver des revenus.
BUZZ_TWITTER
TECHNO
LA FIN POUR XP
Microsoft a annoncé, le 8 avril dernier, qu’il arrêtait la mise à jour de sécurité pour Window XP. En gros, il ne va plus réparer les failles pour contrer les cyberattaques qui visent ce vieux système d’exploitation. Oui mais… entre 20 et 30 % des ordinateurs dans le monde utilisent encore Windows XP.
BD
JOANN ET JEAN
Le dessinateur du Chat du Rabbin rigole bien sur son compte Instagram. Surtout quand Jean Sarkozy se met à faire des caricatures (très moches) et le cite comme référence. Ni une ni deux, Sfar s’est fendu d’une vingtaine de dessins en réaction. Génial. Voir tout sur instagram.com/joannsfar
LE TUMBLR
WESH HUGO !
Quand les grands personnages de l’histoire deviennent des grosses cailleras, ça donne Weshington, René Descartel, Wolfgang, Claude Money… Ils vendent même des t-shirts pour un max de street cred’. Tout sur gagstas.tumblr.com
BUZZ_CAILLERA
LE CHIFFRE
14,4
C’est en millions, le nombre d’Américains qui ont regardé à la tv le premier épisode de la quatrième saison de Game of thrones. Carton plein pour la chaîne HBO qui vient juste de signer pour deux saisons supplémentaires.
LE JEU
ZOMBIES DE BUREAU
Imaginez, vous êtes un employé de bureau quand soudain… des zombies ! Dans Zombie exploder, il n’y a aucune arme à part vos mains et vos pieds. La façon de jouer est assez originale : vous bougez la souris pour les coups de poing et vous cliquez pour les kicks. Marrant. Jouez sur thestylemachine.com/zombie
BUZZ_JEU

5 bonnes raisons d'aller au festival Mauvais Genre

Du 16 au 21 avril, le festival déjanté Mauvais Genre revient à Tours. Tmv vous donne cinq bonnes raisons pour vous précipiter dans les salles obscures.

1. Car côté ciné, c’est l’un des rendez-vous incontournables en France
Mauvais Genre fête son huitième anniversaire, cette année. Comme chaque année, les passionnés (et curieux) pourront se précipiter dans les salles obscures pour se nourrir de ciné bis, de séries B voire Z, de science-fiction, d’épouvante ou encore de thriller et de films déjantés, qui dynamitent le cinéma.
Au final, de plus en plus de monde, de partenaires, d’invités et une programmation toujours plus intéressante dans tout ce que le ciné compte de « mauvais genre ».5461_125_AFFICHE-MAUVAIS-GENRE-2014-710x837

2. Car tmv vous conseille quels films regarder
Court-métrage, long-métrage, compétition, hors-compét’… Il y a de quoi faire pendant ces six jours.
Côté longs-métrages, on vous conseille déjà de vous ruer sur Der Samuraï, de Till Kleinert, où le quotidien d’un petit village est perturbé par un loup. A moins que ce ne soit quelque chose d’autre… (rire diabolique) Priorité aussi au foufou LFO, où un passionné de technologie découvre qu’il peut hypnotiser les gens avec du son. On filera aussi voir Apocalyptic, qui paraît démentiel avec son équipe TV partie filmer une communauté religieuse adepte de la fin du monde.
En hors-compétition, impossible de louper le très « WTF » Zombie TV et le gore The Demon’s Rook. Et au niveau des courts-métrages, notre petit doigt nous (vous) dit de jeter un œil à Remember Me et Palma…
Tout le programme, c’est PAR ICI.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=B3ILJvfXfMw[/youtube]

3. Car c’est un festival hétéroclyte
Du ciné, vous allez en manger pendant ces six jours. Pour éviter l’indigestion (bon ok, c’est difficilement possible. Mais bon…), direction le Village. Déjà, parce qu’il y aura plein d’exposants (Radio Béton, A Tours de Bulles, Yummi, Renar ou encore nos collègues cultes de Mad Movies). Et aussi parce que vous pourrez vous décrasser les oreilles, en écoutant les concerts de The Cherry Bones ou Grand Guru, sous le soleil (mais si, on croise les doigts).
Et tant qu’à faire, amenez vos bouquins : une dizaine d’auteurs seront en dédicace. Notamment Christopher Priest, Gilles Lecoz, Mélanie Fazi, Frédéric Mur…

4. Car il y a une Nuit Interdite

President Wolfman
President Wolfman

Ah, ça fait son petit effet, comme appellation. La Nuit Interdite se dérouler au CGR de Tours centre. Pour 10 €, rassasiez-vous de courts-métrages bien « mad », et de longs-métrages comme Apocalyptic (hop, remontez, on en parle en haut), House with 100 eyes (l’un des brûlots les plus méchants du festival, sur un couple réalisant le snuff-movie porno ultime) et President Wolfman (le président des États-Unis se transforme en… loup-garou !). Du très, très lourd.

5. Car c’est à… Tours !
Bah oui, c’est tout bête, mais vous auriez tort de ne pas en profiter. Tours se met en chantier pour accueillir le festival Mauvais Genre. Les lieux de rendez-vous ? Le Petit Faucheux, le CGR Centre, les Studio. On vous y retrouve ?

Festival Mauvais Genre, du 16 au 21 avril.
Tarifs, programmations et informations complémentaires sur : www.festivalmauvaisgenre.com

Attention, tous les films sont interdits au moins de 16 ans, sauf précisés.

Retrouvez l’article dans tmv sur la précédente édition de Mauvais Genre ICI.

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu : comédie dynamite

Bien écrite, drôle et sans temps mort : cette comédie sur les préjugés raciaux s’en tire avec les honneurs.

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Nom et prénoms ? Claude et Marie Verneuil. Particularités ? Cathos tradi et bourgeois vivant à Chinon. Un couple comblé, un peu aigri, mais aussi un peu raciste refoulé. Quand leurs filles chéries ramènent à la maison leurs nouveaux amoureux (et futurs mariés), la pilule est plutôt dure à avaler pour eux : un Chinois, un Maghrébin et un Juif.
Trois origines, trois confessions différentes : le premier repas de famille tourne au désastre et pointe du doigt les préjugés raciaux en grossissant le trait. En dessinant les stéréotypes au marteau-piqueur. Du second degré pur jus, où tout le monde est raciste envers tout le monde et envoie des clichés à tout-va. Et quand Laure, la petite dernière, ramène à ses parents son époux, le petit couple provincial reçoit un quatrième coup de massue : Charles est catholique certes, mais… noir.

Le nouveau film de Philippe de Chauveron (réalisateur de comédies franchouillardes pas franchement mémorables comme Les Seigneurs, L’élève Ducobu ou La Beuze…) était un pari risqué. Une histoire sur les préjugés raciaux, avec, suspendue au-dessus de sa tête, cette question : peut-on rire de tout ? Et des religions ?
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu amène la réponse à travers des scènes cocasses (les comiques de situation), parfois hilarantes (l’enterrement du prépuce !), mais aussi en recadrant le spectateur et ses stéréotypes. Au hasard, cette scène de La Marseillaise qui torpille habilement certaines idées reçues.

CINE_FICHEDans ce déversement de millième degré, le casting est en or. Si Christian Clavier et Chantal Lauby jouent à merveille le petit couple raciste de mauvaise foi, les autres rôles crèvent l’écran : le foldingue et hilarant Ary Abbitan, Frédéric Chau tout simplement parfait ou encore Émilie Caen, désopilante en dépressive émotive à l’extrême… Une galerie de personnages haute en couleur, attachante et surtout très drôle. Mention spéciale à Pascal N’Zonzi, dans son interprétation magistrale de papa ivoirien terrifiant et anti-blanc.
On regrette peut-être parfois que les répliques et les blagues, pas vraiment subtiles, ne soient axées que sur un seul trait d’humour. Les amateurs de finesse peuvent d’ailleurs passer leur chemin.

Pour autant, dans ce déluge de vannes, le film de Chauveron fait réfléchir et laisse apparaître un joli message sur la fin. Loin de s’arrêter au racisme pur et dur. Il laisse entrevoir la lumière, par exemple avec cette scène culte entre les deux pères de famille qui prouve de manière, certes simpliste, que l’amour est la clé de l’acceptation. Alors au final, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu est aussi une jolie partition sur la réconciliation des peuples. Et ça, on dit oui.
Aurélien Germain

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TOUJOURS EN SALLE
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NEBRASKA ***
Woody, septuagénaire alcoolique, reçoit un courrier lui indiquant qu’il a gagné le gros lot. Il quitte tout et part récupérer un pactole inexistant, rejoint bientôt par son fils. Dans ce fabuleux roadmovie signé Alexander Payne, Bruce Dern excelle en papy paumé mélancolique, incroyablement touchant. Habillé d’une photographie en noir et blanc, Nebraska est beau, tout simplement. Il interroge sur les relations père-fils, la solitude, la vieillesse… Et donne envie de dire, à la fin, « je t’aime papa ». A.G.
MY SWEET PEPPER LAND ***
Quand le Kurdistan se met à réinventer le western à sa sauce, ça donne un film rythmé, magnifique, directement inspiré des chefs-d’oeuvre de Sergio Leone. Pour l’histoire, c’est celle de Baran un ancien révolutionnaire devenu shérif d’un petit village. Cette sorte de Clint Eastwood à la Kurde va devoir combattre Aziz Aga, le chef auto-proclamé de la bourgade. Hiner Saleem, le réalisateur, réussit son pari en prenant au genre autant qu’il apporte. Une pépite à ne pas louper. B.R.
REAL **
Koichi ne comprend pas le geste d’Atsumi. Pourquoi cette tentative de suicide ? La médecine lui donne la possibilité de parler à la jeune femme dans le coma. Commence alors leur quête de la vérité, truffée de zombies philosophiques et de mystères psychologiques. Kurosawa réalise un superbe film d’anticipation où réalité, souvenirs et virtuel se mélangent. Si la romance est parfois pesante, l’esthétique originale et l’intrigue à la limite du polar en font un film à voir sans hésiter. B.R.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Une minute sur le web #11

Vous vous ennuyez au bureau ? On vous propose des petites pépites glanées sur le web pour vous détendre.

À LA MODE
LE BABY SUITING
Gné, qu’est-ce que c’est ? Ce phénomène, né sur le web, consiste à prendre une photo de son bébé dans des costumes adultes et de la poster sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette tendance, Ilana Wiles, la maman qui tient le blog Mommy short.
BUZZ_BABY
SELFIE
JOUISSIF (OU PAS)
La mode du selfie continue à se décliner sur les réseaux sociaux. Nouvelle mode (bien stupide dans ce cas), le sexselfie : soit une photo prise juste après avoir fait l’amour. Sur Instagram, plus de 3 000 clichés avec le hashtag #aftersex ont été postés. Le narcissisme 2.0 a encore de beaux jours devant lui…
TMVMAG.FR
LE TOP 3
Il est là, il revient : le palmarès des recherches bizarroïdes qui mènent à notre site.
– prostituée chez maman hot
– harmonie nudiste
– chat molécule
LE BLOG
DREAMLANDS
Olivier Hodasava voyage à sa manière. D’abord avec des mots : chaque jour, il écrit un texte dans son blog pour rendre compte de ses impressions. Ensuite, parce qu’il reste chez lui, Olivier Hodasava se balade sur Google maps et ramène d’étonnantes histoires.
Son voyage sur dreamlandsvirtual-tour.blogspot.fr
BUZZ_BLOG
CONSTRUCTION
SCULPTURE LIKE A BOSS
Shawn Smith est un artiste texan et crée d’incroyables sculptures, à partir de cubes de bois et de peinture acrylique. Le tout représente des animaux en pixels et ça se découvre sur shawnsmithart.com

BUZZ_PHOTO
Photo Shawn Smith

 
LE CHIFFRE
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C’est, en kilos, le poids qu’a réussi à porter Zydrunas Savickasis lors de l’édition 2014 du concours de force Arnold Strongman. Ce Lituanien de 38 ans devient donc l’homme le plus fort du monde. Pfeuh, facile !
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LE TUMBLR
CHAT VA ?
Imaginez un monde où les chats auraient des téléphones portables… C’est ce que s’est dit le tumblr giggleslechat.com qui invente des échanges de SMS entre un maître et son matou. « Je t’achète des jouets super hi-tech et un panier super cher… Et toi, tu dors dans une boîte à chaussures. » 100 % authentique !
BUZZ_CHAT

My Sweet Pepper Land : western à la kurde

Une brillante réinterprétation du western à la mode turque. La pépite de la semaine !

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La scène d’ouverture annonce le ton : un homme doit être pendu dans ce qui ressemble à une cour d’école réquisitionnée. La révolution kurde vient juste d’avoir lieu. Le jugement est expéditif, plusieurs hommes débattent de la peine de mort. La pendaison rate une première fois… Panique. Le décor de far-west version kurde est planté. On revient aux épopées de Sergio Leone où la loi est faite par les plus forts, les plus hargneux.

Dans ce Kurdistan post-révolution, le héros, c’est Baran : mélange de figure mythique du cowboy au passé trouble et de Che Guevara. Une sorte de Clint Eastwood version barbe brune mal rasée, tout aussi étonné que son alter ego U.S devant la sauvagerie de ce monde. Ancien commandant révolutionnaire, Baran se retrouve à la tête du commissariat d’un village retiré des montagnes. Entre Kurdistan, Turquie et Irak, ce petit morceau de terre est tenu d’une main de fer par Aziz Aga, chef d’une famille puissante, trafiquant notoire et tueur au sourire d’ange. Épique, My Sweet Pepper Land reprend à son compte tous les thèmes du western occidental avec une fraîcheur agréable : honneur, chantage, aventure, révolution…

Le film d’Hiner Saleem sonne comme un conte où le folklore local serait propulsé dans le monde mythologique des cowboys et de la conquête de l’Ouest. Les clins d’oeil se multiplient, drôles, cachés, judicieux. Quand Baran débarque dans le village, de nuit, des images de l’Homme sans nom entrant dans une petite ville mexicaine dans Pour une poignée de dollars reviennent, comme un modèle indélébile.
Mais Hiner Saleem sait aussi se jouer de ces codes qui peuvent parfois devenir encombrants. Il n’en fait jamais trop, préfère remanier le genre à la sauce kurde que de l’utiliser en hommage lourdingue. Il évite les longs plans fixes, les travellings grossiers. Car My Sweet Pepper Land est avant tout politique et sonne parfois comme un pamphlet dans cette partie du monde en pleine crise démocratique. C’est aussi un objet cinématographique maîtrisé, enjoué, ambitieux. Et jamais pompeux, ni obséquieux.

My Sweet Pepper Land ne se regarde pas le nombril, laisse les personnages évoluer. Les scènes respirent, s’accélèrent parfois. Le rythme est toujours juste. La photographie de chaque plan est maîtrisée. Une esthétique entre western spaghetti et naturalisme. Si la romance est également présente, la relation entre Baran et Govend l’institutrice du village, ne tombe jamais dans le cliché. C’est même un prétexte pour questionner le rôle des femmes au Kurdistan, leur place dans la société et le peu de poids qu’elles ont dans leur famille. My Sweet Pepper Land est un film mature, intelligent, jouissif. Brillant même.
Benoît Renaudin
NOTE : ***

Western/drame. Un film franco-kurde d’Hiner Saleem. Durée : 1 h 35. Avec Korkmaz Arslan, Golshifteh Farahani, Suat Usta…
 
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TOUJOURS EN SALLE
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REAL **
Koichi ne comprend pas le geste d’Atsumi. Pourquoi cette tentative de suicide ? La médecine lui donne la possibilité de parler à la jeune femme dans le coma. Commence alors leur quête de la vérité, truffée de zombies philosophiques et de mystères psychologiques. Kurosawa réalise un superbe film d’anticipation où réalité, souvenirs et virtuel se mélangent. Si la romance est parfois pesante, l’esthétique originale et l’intrigue à la limite du polar en font un film à voir sans hésiter. B. R.

47 RONIN *
Une tribu de samouraïs, assoiffés de vengeance suite à l’assassinat de leur maître, vont s’allier à un esclave demi-sang… 47 Ronin, véritable légende japonaise et futur flop ? Budget faramineux (200 millions de dollars), mais guéguerre entre réalisateur et producteurs, le film avec Keanu Reeves en tête d’affiche s’écrase lamentablement. Si la photographie est magnifique, le rythme est lent, la lecture chaotique et les choix narratifs jamais exploités. A. G.

SITUATION AMOUREUSE **
Ben, la trentaine, est sur le point d’épouser Juliette. Sa petite vie est bouleversée quand Vanessa, la bombe atomique de son collège dont il était éperdument amoureux, revient… Pour sa première réalisation, Manu Payet réussit une comédie romantique sans prétention, avec son lot de bonnes surprises. Interprétation sans faille, vannes vraiment bien senties, et du positif à tous les étages. Loin de révolutionner le genre, mais une bonne dose de fraîcheur. A. G.

 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Une minute sur le web #10

Chaque semaine, tmv dégotte les perles du Net. A consommer avec modération (ou pas !)

BONNE CAUSE
#NOMAKEUPSELFIE
En six jours, 9,5 millions d’euros ont été récoltés par l’Association britannique pour la recherche sur le cancer, grâce à des photos d’internautes, accompagnées de ce hashtag sur Twitter. Des milliers de femmes ont ainsi fait des selfies sans maquillage. Des stars comme Beyoncé et Rihanna se sont prêtées au jeu.

BUZZ_MAKEUP
Rihanna y participe

MUSIQUE
HAPPY OR SAD
La chanson Happy de Pharrell Williams vous sort par les oreilles ? Vous pensez qu’elle a envahi le monde (que dis-je, l’univers) et passe toutes les deux secondes ? Woodkid en a fait une version déprime. Ah, ça fait du bien, un peu de tristesse !
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Go_p6oD7AIE[/youtube]
LE ROI INSTAGRAM
Dan Bilzerian, joueur de poker de 33 ans, est riche. Très riche. Avec plus de 700 000 abonnés, il fait le buzz avec ses photos sur Instagram : liasses de dollars, monsieur et des playmates à moitié nues dans un jet privé, ou encore sa vingtaine de voitures de luxe et ses panthères. Normal, quoi ! instagram.com/danbilzerian
LE TUMBLR
« TINDER M’A TUER »
Une utilisatrice de Tinder (cette appli qui permet d’échanger avec des inconnus) a décidé de faire rigoler la galerie en prenant au piège tout un tas de dragueurs invétérés. Ça donne un tumblr un peu vulgaire et marrant. presse-a-burnes.tumblr.com
Daniel Stoupin est doctorant en biologie marine en Australie. Pour réaliser son reportage (magnifique) Slow Life, il a pris 150 000 photos de fonds marins, en se concentrant sur les coraux et les animaux qui les composent. À découvrir sur microworldsphotography.com
(Photo Daniel Stoupin)
(Photo Daniel Stoupin)

LE CHIFFRE
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C’est, en milliards de dollars, le prix de rachat par Facebook d’Oculus, spécialiste de la réalité virtuelle et de jeux vidéo. Il y a un mois, l’entreprise de Mark Zuckerberg rachetait What’s App pour 16 milliards…
VIDÉO BUZZ
MAGIE !
Taikuri Jose Ahonen est un magicien finlandais. Dans sa nouvelle vidéo, il tend une croquette à des chiens et la fait disparaître. La réaction des animaux est… cocasse ! C’est stupide, mais drôle.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1itryj_tours-de-magie-pour-les-chiens-reaction-hilarante_animals?start=2[/dailymotion]

Nebraska : émouvant road-movie

Émotion à l’état pur dans ce nouveau long-métrage d’Alexander Payne. Nebraska est beau, tout simplement. Un coup de cœur !

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Il est de ces films qui vous chamboulent, vous touchent. Et qui sortent de l’ordinaire hollywoodien, de ce cinéma habituel et quotidien, pas assez fou, pas assez courageux. Nebraska, d’Alexander Payne (The Descendants), en fait partie.
L’histoire n’est pourtant pas révolutionnaire : Woody, septuagénaire alcoolique, reçoit un courrier « Vous avez gagné le gros lot ! ». Persuadé qu’il est désormais millionnaire, il part dans le Nebraska, à pied, pour récupérer ce soi-disant lot. Son fils, agacé par ce comportement, va finalement le suivre.

Sur ce postulat de départ simpliste, Payne accouche d’un road-movie émouvant, naviguant constamment entre la tendresse la plus pure et la cruauté.
Ce qui frappe, aussi, c’est cette merveilleuse photographie : un noir et blanc irréprochable, pur, qui rajoute un côté nostalgique à ce voyage. Loin du glamour à paillettes de la Mecque du cinéma, Nebraska se transforme rapidement en drame comique. Parce que l’on sait qu’il n’y aura aucun lot au bout de ce périple. Parce que l’on sait que ce bon vieux Woody perd un peu la boule, mais en rajoute aussi, incompris et solitaire qu’il est. Parce que l’on rit, on sourit souvent, avec ces petites touches d’humour gentillettes, répétitives, douces.

Mais l’esthétique ne serait rien sans le fond. Nebraska est beau. Tout simplement, car il dépeint à merveille les relations entre un père et son fils qui n’ont, finalement, jamais eu l’occasion de se parler plus que ça, ni d’apprendre à se connaître. Et que, même sans jamais se regarder droit dans les yeux, les liens entre Woody et son enfant sont là, ils existent bel et bien. Leurs anciennes querelles sont en fait rapidement effacées, lorsque « des vautours » s’intéressent subitement à ce brave Woody… et son argent !
C’est le fils qui va défendre le père. L’amour familial éclate alors au grand jour. Et dans cette tornade d’émotions, il y a un acteur qui brille et illumine ce film tout de noir et blanc vêtu : Bruce Dern, touchant et méritant amplement les éloges reçues à Cannes et aux Oscars. Sorte de papy grognon, aux cheveux hirsutes, avec un regard toujours perdu dans le vide. Obnubilé par l’idée de toucher son pactole, en laissant femme et enfants derrière lui. Toute sa vie, même. Quitte à partir à pied. A tout lâcher.
Alors à la fin de ce Nebraska méritant et de qualité, on a envie de regarder son père d’une autre manière. Voir la vieillesse sous un autre angle. Et s’interroger sur la solitude.

Aurélien Germain

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YvW_DmfKfSk[/youtube]

47 Ronin : le hara-kiri de Keanu Reeves

Images magnifiques, mais rythme anémique et lecture chaotique : le film de samouraïs se fait hara-kiri.

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Le flop semblait prévu dès le départ. Sortie maintes fois repoussée (le film devait sortir initialement en novembre 2012), tournage chaotique, tensions entre les producteurs et le réalisateur (Carl Erik Rinsch, jeune surdoué dont la carrière se résume à… un seul court-métrage) : 47 Ronin, nouvelle super production hollywoodienne, fonce droit dans le mur.
Après l’échec de Lone Ranger, c’est donc un autre blockbuster au budget colossal qui s’écrase : 47 Ronin a beau afficher la note salée de 200 millions de dollars, son crash aux États-Unis et au Japon va coûter plus de 120 millions à Universal Studios…

47 Ronin raconte la légende japonaise des 47 samouraïs, assoiffés de vengeance après l’assassinat de leur maître par un seigneur de guerre, qui s’allient à Kai, un esclave « demi-sang », vrai-faux samouraï mal-aimé.
Tiraillé entre la demande des producteurs d’un film grand public et le désir d’un récit 100 % japonais du réalisateur, 47 Ronin manque déjà cruellement de panache. Deux heures de montagnes russes, où le meilleur (très rare) côtoie le pire (fréquent).
Passé une première scène d’action vraiment belle, à la photographie somptueuse, on commence vite à piquer du nez… Rythme incroyablement lent, dialogues creux et poussifs, rendent la lecture si difficile et laborieuse. Et ce n’est pas la présence de Keanu Reeves – choisi comme seul samouraï d’origine américaine dans un casting 100 % japonais – qui sauvera du désastre. Presque en retrait, il ne correspond pas du tout au rôle. Pis, il semble complètement ailleurs et s’ennuyer ferme. Comme nous.

CINE_FICHEEt tout cela est triste. Vraiment. Car on sent le réalisateur impliqué, avec une volonté de fer. Carl Erik Rinsch accouche d’ailleurs de certaines scènes plaisantes et joliment traitées (ce combat à l’épée, le fantôme d’enfant dans la forêt qui s’enveloppe autour des arbres…). Les costumes, eux, sont de toute beauté, tout comme cette représentation du Japon féodal. On parle aussi vengeance, amour interdit, mythologie ou encore honneur… mais sans jamais aller au bout, sans jamais creuser ces choix narratifs.
Pas de folie, pas de saveur, pour une légende du XVIIIe siècle pourtant intéressante. Tout est confus et toujours torpillé par ce rythme anesthésiant.

En fait, on reste dubitatif. On se pose des questions tout au long du film. Pourquoi avoir mis sur l’affiche le célèbre Zombie Boy (Rick Genest, mannequin tatoué sur 90 % du corps), alors qu’il n’apparaît que quatre secondes dans le film ? Pourquoi avoir choisi des acteurs nippons qui ne savent pas parler anglais ? Pourquoi ne faire sortir le spectateur de sa torpeur que durant la dernière demi-heure ? Pourquoi tant d’argent pour cela ? Pourquoi ?
Aurélien Germain
NOTE : *

Action / Arts martiaux / Fantastique, de Carl Erick Rinsch (États-Unis). Durée : 1 h 59. Avec Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tanadobu Asano…
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TOUJOURS EN SALLE
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SITUATION AMOUREUSE… **
Ben, la trentaine, est sur le point d’épouser Juliette. Sa petite vie est bouleversée quand Vanessa, la bombe atomique de son collège dont il était éperdument amoureux, revient… Pour sa première réalisation, Manu Payet réussit une comédie romantique sans prétention, avec son lot de bonnes surprises. Interprétation sans faille, vannes vraiment bien senties, et du positif à tous les étages. Loin de révolutionner le genre, mais une bonne dose de fraîcheur. A. G.
ALL ABOUT ALBERT **
Eva, mère divorcée au quotidien un peu ronflant, rencontre Albert, séparé lui aussi. Elle va rapidement douter de leur relation quand une de ses clientes ne cesse de dénigrer son ex-mari… Comédie romantique, All About Albert met en scène le regretté James Gandolfini, superbe dans un rôle improbable de gros ours amoureux. Jamais mièvre, le film n’apporte rien au genre et ne restera pas dans les mémoires, mais a le mérite d’être beau et maîtrisé. Sincère et sympathique. A. G.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Une minute sur le net #9

Comme chaque semaine, on vous offre nos découvertes glanées sur le web.

LE TUMBLR
FAN D’ANDERSON
Ce très beau blog décrypte les images des films du réalisateur Wes Anderson, celui qui a fait The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom ou encore The Royal Tenenbaums, Fantastic Mr. Fox. Très chouette. wesandersonpalettes.tumblr.com
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LE CHIFFRE
3,253
C’est, en secondes, le temps qu’a mis le robot ARM-Powered Cubestormer 3 pour résoudre un Rubik’s cube. Une machine qui rentre maintenant dans le Guinness Book. Ils sont vraiment trop forts ces robots.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=X0pFZG7j5cE[/youtube]
SUR TMVMAG.FR
LE TOP 3
Vous l’attendiez avec impatience ce petit palmarès des recherches les plus loufoques qui mènent vers notre site :
1 – Accueillir des radis et des carottes
2 – Lécher
3 – Philosophe barbu
VIDÉOS
EFFETS SPÉCIAUX
Corridor digital, ce sont deux potes américains qui ont décidé de faire des vidéos très cools sur le web. Leur dernière en date”: une journée avec Superman équipé d’une go-pro. Faites avec les moyens du bord, leurs vidéos sont quand même très bien réalisées. Il y en a plus de 80 !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=H0Ib9SwC7EI[/youtube]
L’ARTISTE
MARTY COOPER
C’est un jeune américain qui s’amuse à dessiner sur des calques et à poser ses personnages n’importe où. Ça donne des photos vraiment chouettes. Plus sur son instagram.
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LE JEU
THE WALKING DEAD
La quatrième saison de la série se termine aux États-Unis cette semaine… Sniffœ ! Mais pour les amoureux de zombies, de sabres et de pistolets, le jeu Walking Dead Assault les consolera. Magnifique, très jouable, vous incarnez Rick, au moment où il se réveille de l’hôpital.
1,99 € sur Google play, 2,99ƒ€ sur Apple Store.
TWITTER
LE COMPTE SUPRÊME
Si vous êtes à court d’idées, on vous conseille vivement de suivre @dieuOfficiel. Quand un utilisateur se prend pour le Créateur, ça donne des tweets très lol.

All About Albert : regretté Gandolfini

Comédie douce avec le regretté James Gandolfini dans un rôle improbable. Sympathique, sans être transcendant.

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Le 19 juin 2013, alors qu’il voyageait en Italie, l’acteur James Gandolfini était emporté par une crise cardiaque. Connu pour son personnage-clé dans la série Les Soprano, le rôle du mafieux bourru et impitoyable semblait lui coller à la peau, même post mortem. Impossible d’imaginer un autre registre, un autre rôle. Un préjugé hâtif balayé d’un revers de main par le nouveau film de Nicole Holofnecer, réalisatrice d’épisodes de Six Feet Under et Sex & the City.
Dans All about Albert (on fermera les yeux sur cette énième mauvaise traduction, le titre original étant Enough said), Eva est une mère divorcée, masseuse de profession, qui rencontre Albert, séparé lui-aussi, lors d’une soirée. L’entente s’installe, mais Eva doute rapidement de sa nouvelle relation, quand l’une de ses clientes, poète et râleuse, ne cesse de dénigrer son ex-mari et la fait hésiter…
Dans cette comédie romantique, Nicole Holofnecer réussit à ne pas tomber dans la mièvrerie, poncif inhérent au genre de la « romcom ». La raison à cela ? Un duo d’acteurs formidables, tous deux passés par la case série TV. Julia Louis-Dreyfus (vue dans Seinfeld) est parfaite en mère un peu paumée (difficile de comprendre la jeunesse d’aujourd’hui, ainsi que sa propre fille), plongée dans un quotidien répétitif et amoureuse touchante. Mais c’est le fameux Gandolfini qui excelle et illumine ce film de bout en bout. Superbe en gros balourd un peu gauche, maladroit en amour et au cœur brisé, l’ex-Soprano est poignant et terriblement attachant. « Tu veux vraiment me faire dire ça dans ce contexte ? Mais je vais passer pour une fille ! », a-t-il soufflé, pendant le tournage.
Alors on ne peut s’empêcher de sourire devant ces scènes, où Gandolfini, sincère, prouve l’étendue de son registre comme papa ours attendrissant.
All about Albert est simple. Peut-être trop. Trébuche aussi à cause de certaines lourdeurs et autres grossiers quiproquos, étouffant un scénario déjà basique. Il n’empêche qu’il fait la part belle aux dialogues : savoureux et comiques (« je vois votre…euh… pénis à travers votre pyjama », dit Eva pendant qu’Albert la drague), mais aussi parfois sirupeux (cette scène d’ouverture au restaurant un peu longuette). Les textes réussissent tout de même à en faire une comédie intelligente et pétillante.

Si All about Albert n’apporte strictement rien au genre et ne restera pas dans les mémoires, il reste beau et maîtrisé. Un dernier hommage à la bonne bouille du regretté Gandolfini et un petit plaisir saisonnier d’une simplicité rafraîchissante. Rafraîchissante comme une petite brise de printemps. Et cela tombe plutôt bien.
Aurélien Germain
Note : **

Comédie romantique, de Nicole Holofcener (États-Unis). Durée : 1 h 33. Avec Julia Louis-Dreyfus, James Gandolfini, Catherine Keener, Toni Collette…
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TOUJOURS EN SALLE
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WRONG COPS ***
Dupieux continue d’enfoncer le clou, avec son cinéma déjanté et punk. Avec Wrong Cops, il filme le quotidien de flics véreux, corrompus, dealers de drogue et fans d’électro. La galerie de personnages est tout simplement jubilatoire (mention spéciale pour l’apparition d’un Marilyn Manson méconnaissable). Image sale et jaunie, musique entêtante et scénario fou furieux forment un ovni comique, foutraque et on ne peut plus audacieux. Bref, anarchiste jusqu’au bout de la pellicule ! A. G.

SUPERCONDRIAQUE **
Romain (joué par Dani Boon), quadra seul et célibataire, photographe pour un dictionnaire médical, est hypocondriaque. Peureux, névropathe, il n’a qu’un ami : son médecin traitant (Kad Merad). Dans Supercondriaque, la nouvelle grosse comédie française (déjà plus de 4 millions d’entrées), Dani Boon propose son meilleur film jusqu’ici. Une deuxième partie faiblarde, mais gags, humour et bonne humeur y sont : trois ingrédients pour lutter contre la sinistrose. C’est déjà ça… C.V.

HER ***
Dans un futur proche à Los Angeles, Theodore, sensible, inconsolable depuis sa rupture difficile, tombe amoureux de Samantha… la voix d’un logiciel. Film courageux d’un Spike Jonze admirable, Her donne la réplique à Joaquin Phoenix, au sommet de son art, et à Scarlett Johannson, invisible à l’écran. Comme un orfèvre de l’image, le réalisateur réussit encore son coup, avec un longmétrage à couper le souffle, un bijou d’anticipation intimiste. Un film à la voix d’ange, voilà tout. B. R.

 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 
 

Sur le Net : une minute sur le web #8

Du buzz, du buzz, du buzz : voilà nos pépites glanées sur le web. Délicieux !

LA VIDÉO
PREMIER BAISER
La vidéo buzz de la semaine, c’est First Kiss, de Tatia Pilieva, où 20 inconnus s’embrassent pour la première fois devant sa caméra. Image en noir et blanc, premiers bisous réservés, torrides, ou sincères… C’était mignon tout plein et sympa. Sauf qu’il s’agissait en fait d’une pub pour des vêtements.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IpbDHxCV29A[/youtube]

LE CHIFFRE
50 000
C’est le prix, en euros, de la nuit dans la chambre la plus chère au monde. Il s’agit de la suite Royal Penthouse de 1 600 m2, à l’Hôtel President Wilson de Genève (Suisse), avec vue sur le lac Léman et le Mont-Blanc.
WTF
POPEYE, EST-CE TOI ?
73 cm de tour de biceps. Bim ! Arlindo de Souza, alias La Montagne, a les plus gros biscotos du Brésil. À 43 ans, il vit toujours chez maman (trop mignon) et s’injecte du Synthol (pratique potentiellement mortelle, mais bon) pour avoir les plus gros muscles du monde. Envoyez vos lettres d’amour !
BUZZ_MUSCLE

MANGER
BURGER QUI ARRACHE
Au Burger Off, de Hove (Angleterre), il faut avoir 18 ans et signer une décharge pour manger le XXX hot chili burger. Si épicé (9,2 millions sur l’échelle de Scoville mesurant la force des piments, soit l’avant-dernière marche !) qu’il a déjà envoyé cinq personnes à l’hôpital, les intestins perforés. Le prix pour un petit ulcère sympa au bidon ? 4,70 € !
Hikaru Cho, jeune fille de 19 ans, est une pro du body-painting, ces peintures sur corps. Ses trompel’oeil ont tellement plu à Amnesty International que l’ONG a fait appel à elle pour illustrer sa campagne « Mon corps, mon droit ». Plus sur hikarucho.com

BUZZ_PHOTO
(Photo Hikaru Cho)

INSOLITE
PAS SI SEXY !
Grosse surprise pour un septuagénaire italien ! L’homme s’est fait un petit plaisir en fixant rendez-vous à une escort-girl. Quand il a découvert le visage de cette prostituée de luxe ? Il s’agissait de la future fiancée de son fils, qui prétendait être serveuse. De quoi pimenter les prochains repas de famille.

NOT DEAD
TUPAC OR NOT TUPAC
Un spectateur ressemblant au rappeur Tupac (assassiné en 1996) a été filmé lors d’un match de basket. Les réseaux sociaux et fans de complots se sont enflammés, alimentant de nouveau les folles rumeurs comme quoi le musicien serait toujours vivant. Info tmv : il prépare un duo avec Elvis Presley.
BUZZ_TUPAC

Festival du cinéma asiatique : 15e édition à Tours

C’est la 15e édition de cet événement tourangeau. Pour l’occasion, on a pensé à 15 films asiatiques qui ont marqué l’histoire du cinéma.

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Les sept Samouraïs
d’Akira Kurosawa (Japon), parce que c’est un des premiers grands films à donner ses lettres de noblesse internationales au cinéma asiatique.
In the Mood for Love de Wong Kar-Wai (Hong-Kong), parce qu’il parle d’amour comme personne (On aurait pu citer The Grandmaster ou 2046, mais il fallait choisir).
Shaolin Soccer de Stephen Chow (Hong-Kong), parce que mélanger foot et moines shaolin, c’est canon.
Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (Japon), parce qu’il a permis aux adultes d’aller voir des dessins animés sans forcément emmener leurs enfants.
I Wish de Hirokazu Koreeda (Japon), un des derniers films de ce réalisateur très concerné par l’enfance. Une ode magnifique à l’innocence (on aurait pu encore mettre Tel Père, tel fils).
Adieu ma concubine de Chen Kaige (Chine), même s’il est long et très lent… qu’est-ce que c’est beau !
Tigres et dragons d’Ang Lee (Taïwan), car oui, c’est possible de faire un film d’art martial très intelligent et populaire.
L’Empire des sens de Nagisa Oshima (Japon), parce qu’il pousse l’érotisme et la sexualité à leur paroxysme.
Battle Royale de Takeshi Kitano (Japon), un exemple de violence contenue, chère à ce réalisateur fantastique.
Old boy de Park Chanwook (Corée du Sud), la vengeance n’a jamais été aussi bien mise en scène.
Une balle dans la tête de John Woo (Chine), non, les polars d’une telle intensité ne sont pas réservés aux réalisateurs américains.
The Host de Bong Joon-ho (Corée du Sud), une des œuvres majeures du cinéma de genre.
A touch of sin de Jia Zhang Ke (Chine), prix du scénario de Cannes 2013, un bijou.
Tropical malady d’Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande), ce n’est pas parce que le nom de ce réalisateur est imprononçable qu’il n’est pas hyper talentueux.
La Rivière de Tsai Ming Lang (Taïwan), un des films cultes d’un maître du cinéma taïwanais.
Benoît Renaudin
ÉVÉNEMENT
LE FESTIVAL
Cette année, la programmation du Festival International de cinéma asiatique de Tours (FICAT) est conséquente. Entre les projections de films aux Studio, en compétition (Un été à Quchi, Song of silence…) ou pas (With Mom, Real, Détective Dee 2…)? vous avez le choix parmi une bonne douzaine de films. Il y en a même pour les plus petits, avec des courts métrages d’animés (Les Petits canards de papier).
MAIS PAS QUE…
Le FICAT s’est entouré de plusieurs partenaires, qui proposent aussi de faire des activités en dehors du cinéma des Studio. Il y a par exemple un atelier d’origamis et des tables de lecture sur l’histoire du Japon à travers les mangas, au Nyanko café (Rue de Jérusalem). Ou encore, une projection de courts métrages à 20 h 30, le 26 mars, à l’Instant café (rue Bernard-Palissy). Mais aussi une rencontre avec la réalisatrice Momoko Seto et une projection de son documentaire à l’Espace Parfum culture (rue Blaise-Pascal).
√ PRATIQUE
Le festival se déroule jusqu’au 26 mars.
→ Pour voir tout le programme et les tarifs, allez jeter un coup d’œil à cineasia37.wordpress.com

Her : un film à la voix d’ange

La dernière réalisation de Spike Jonze est une belle réussite, entre film d’anticipation sans effets spéciaux et romance.

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Elle susurre des mots tendres, d’une voix un peu rauque. Elle, c’est Samantha, un logiciel intelligent. Celui que Théodore vient d’acheter. Lui, est plutôt du genre timide, sentimental. Son métier lui va bien : il écrit des lettres à la place des autres pour une entreprise. Dans un futur pas si lointain, chaque matin, Théodore Twombly se lève pour aller dans cet open space dans le centre-ville de Los Angeles. Autour de lui, tout le monde porte une oreillette et un petit boîtier connecté, le smartphone de demain. Théodore porte des pantalons taille-haute et des chemisettes. C’est la mode en ce moment. Ah, oui, il a une moustache aussi et le cœur brisé depuis qu’il a engagé une procédure de divorce. Alors pour faire passer le temps, il télécharge Samantha, lui parle, explique ses sentiments, met des mots sur sa vie.
Troublant. Les premières conversations entre Théodore et Samantha laissent perplexe. Le besoin d’avoir deux acteurs en chair et en os à l’image provoque l’envie d’une présence. Le vide se remplit alors, peu à peu, de cette persona invisible. La voix de Samantha prend corps, propulsée par celle de Scarlett Johansson. Au sommet de son art, Joaquin Phoenix donne la réplique. Toujours un peu bancal, il se laisse happer par cette relation amoureuse, tout en non dit et en finesse.
Comme un orfèvre de l’image, Spike Jonze réussit encore son coup. Décidément, ce réalisateur de clips est devenu un maître du cinéma avec ses films étranges, beaux, mystérieux. Après dans la peau de John Malkovich, Adaptation et Max et les Maximonstres, il s’attaque au long métrage d’anticipation intimiste. Loin de la débauche d’effets spéciaux souvent mis en œuvre dans ce genre de film, Spike Jonze préfère la suggestion, la bonne idée qui colle au fond de son histoire. Il faut se replonger dans ses clips pour voir qu’il excelle dans cette esthétique léchée sans déballage de moyens, celui par exemple de Weapon of choice (Fat Boy Slim) avec un Christopher Walken dansant comme un dieu. Ou encore la folie terrifiante de ces pandas dans Drunk Girls de LCD Soundsystem.
Vraiment, Spike Jonze est un punk au grand cœur, un dynamiteur de genre, une sorte d’ovni qui aime se faire désirer, son film arrive après 5 ans de vide. Et il est d’une beauté à couper le souffle.

Wrong Cops : 100 % punk !

Avec son nouvel ovni comique, déjanté et foutraque, Dupieux (re)dynamite le cinéma hexagonal. 100 % punk et jubilatoire !

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En 2006, il avait réalisé un film sur des caïds liftés à l’extrême (Steak). En 2010, il s’était même lancé dans un long-métrage sur un pneu tueur et télépathe (!) avec Rubber. « Il », c’est Quentin Dupieux : l’anarchiste du cinéma, l’extra-terrestre dans ce monde tout mignon et pailleté du grand écran. Le genre de fou furieux courageux qui écrase l’académisme au bulldozer.
Et sa machine de guerre anticonformiste revient avec Wrong Cops, délire cinématographique filmant Duke, flic pourri et corrompu, fan de musique électro, dealer, qui terrorise les passants dans la rue. Autour de lui gravitent des collègues tout aussi infects ; véritable panoplie foldingue allant de l’obsédé maître chanteur au borgne difforme se rêvant star de techno…
Un quotidien perturbé quand le voisin qu’a tué Duke (« une petite erreur », selon lui), planqué dans son coffre, se réveille. Punk et irrévérencieux, Wrong Cops l’est assurément. Surréaliste aussi. Trame narrative simpliste, lumière miteuse et jaunie, cadrages parfois absurdes : Dupieux canarde les conventions et réalise son propre cinéma, décalé, à l’humour corrosif. Un joyeux n’importe quoi.
Sur fond de musique électronique entêtante (Quentin Dupieux est aussi connu sous le nom de M. Oizo, l’homme au 3 millions de singles vendus de son morceau Flat Beat), Wrong Cops dessine ses protagonistes au marteau-piqueur : l’habitué Mark Burnham est un monstre de saleté déviante, hilarant dans ses interventions de tyran mal luné ; Arden Myrin excellente en fliquette neuneu et vénale ; Éric Judor bien meilleur que dans tous ses films grand public ; Steve Little en officier véreux rattrapé par un passé de films douteux… Une galerie de personnages hautement explosive. Avec une mention spéciale pour l’apparition du chanteur Marilyn Manson, tordant en ado semi-autiste, mal dans sa peau, lors d’une pause pipi en face-à-face avec un policier.
Finalement, difficile de catégoriser un tel ovni, mille fois plus cinglé et extravagant qu’un 9 mois ferme de Dupontel. Transgressif (la scène de l’enterrement) et amoral (la drogue cachée dans des rats morts), Wrong Cops réussit paradoxalement à plaire, faire rire (surtout en V.O !) et intriguer. Comme si Police Academy s’était acoquiné avec les Ripoux, en version trash et sans pitié.
Alors oui, pas facile d’appréhender un tel univers ou simplement débrancher son cerveau pour comprendre le génie loufoque et absurde de Quentin Dupieux. Mais force est de constater que le réalisateur français fait un bien fou à un cinéma coincé, grâce à son Wrong Cops délicieusement déjanté. Et une telle audace, c’est non seulement jouissif, mais aussi à saluer.
Aurélien Germain
NOTE : ***
Comédie, de Quentin Dupieux (France / États-Unis). Durée : 1 h 25. Avec Mark Burnham, Marilyn Manson, Éric Judor, Daniel Quinn, Eric Wareheim… [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=5Ty2s0DhzGE[/youtube]

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TOUJOURS EN SALLE
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THE GRAND BUDAPEST HOTEL ***
Wes Anderson remet le couvert avec ce film onirique, fantastique, fruité, historique… Inspiré de l’esprit des oeuvres de Stefan Zweig, cette histoire de concierge d’un grand hôtel et de son « lobby boy » préféré, pendant l’entre-deux-guerres, est d’une beauté à couper le souffle. C’est drôle, attendrissant. Wes Anderson arrive à mélanger les genres, pour pouvoir les faire rentrer dans son univers baigné de nostalgie enfantine et de bric-à-brac fantastique. B. R.

THE MONUMENTS MEN *
L’histoire est originale (des soldats sauvent des oeuvres d’art de l’Allemagne nazie) et tirée d’un vrai épisode de guerre. La brochette d’acteurs frôle la perfection (Matt Damon, Jean Dujardin…). Et pourtant… George Clooney n’arrive pas à dépasser le stade du blockbuster plat et sans âme. Pas vraiment un road movie, ni une comédie ou un film de guerre, l’acteur à la chevelure grise aurait mieux fait de reprendre une tasse de café que de faire ce film. B. R.

LA BELLE ET LA BÊTE **
Christophe Gans a décidé de reprendre à sa manière le conte. Blockbuster français à 45 M€, cette relecture, avec Vincent Cassel et la talentueuse Léa Seydoux, est visuellement bluffante : photographie superbe, effets spéciaux et grand spectacle. Sauf qu’à force d’en faire trop et d’oublier certains enjeux, le film perd de son charme, de son intensité (la diction théâtrale peut rebuter), mis à part dans un dernier acte grandiose. Décidément, rien ne vaut Cocteau… A. G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Une minute sur le net #7

Comme chaque semaine, tmv a dégotté les perles du Net et tout ce qui fait le buzz…

PHOTO DE LA SEMAINE
#GENRE
JJ Levine, c’est un(e) photographe qui travaille sur la thématique du transgenre. Ça donne ce type de photo où la même personne est prise en homme et en femme.
Plus sur jjlevine.ca

(Photo JJ Lévine)
(Photo JJ Lévine)

LE TUMBLR
L’ACTU SAPERLIPOPETTE
Vous êtes fan d’actualité, en revanche, vous n’aimez pas forcément regarder le JT, on vous donne une alternative avec ce tumblr où la marche du monde est vue par Tintin.
lepetitvingtetunieme.tumblr.com
LE CHIFFRE
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C’est, en millions, le nombre d’exemplaires vendus de la PS4 (selon Sony, donc on modère un peu quand même). Pour comparer, la Xbox one aurait été vendue à 3 millions d’unités fin décembre et la Wii U de Nintendo à 5,9 millions (mais en 1 an).
LE JEU
ALIEN VS VOUS
Dans ce jeu flash vous êtes un mec blond avec des flingues et vous devez tuer des aliens. Capture the flag, en équipe, campagne solo, ce jeu de plateforme est étonnamment complexe. Et bourrin.
Jouez ICI
CANULAR
SKATE VOLANT
La vidéo a été vue plus de 11millions de fois : Tony Hawk ou encore Moby testant l’Hoverboard, le skate volant du film Retour vers le futur II, devant le fameux Doc Brown ! La toile s’est enflammée, mais ce n’était qu’un canular (un hoax, dans le jargon) orchestré par le site Funny or die. Nom de Zeus…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=A4vE_vpkr90[/youtube]
OSCARS
SYMPA LE POURBOIRE
Edgar, un livreur de pizza, a reçu 1 000 dollars de pourboire lors de la cérémonie des Oscars à Los Angeles. Une somme récoltée pendant la soirée auprès des célébrités. « Au courant de rien », il pensait servir le personnel des coulisses, mais c’est Brad Pitt ou encore Meryl Streep qu’il a rencontrés…

Appli tmv : 6 raisons de la télécharger !

Nous venons de sortir notre application mobile. Une première nouveauté avant la nouvelle formule du 19 mars.

1. Pour briller en soirée.
Vos amis vous invitent à manger, seulement les conversations s’arrêtent vite. Un ange passe. Heureusement, vous avez l’appli tmv sur votre smartphone qui vous tient au courant de toute l’actualité tourangelle. Vous pouvez maintenant sauver la soirée.

2. Pour ne jamais s’ennuyer.
Le samedi approche à grand pas, l’angoisse : vous n’avez rien de prévu (sauf une partie de Rummikub avec mamie, double angoisse). Pas de panique, l’agenda culture de l’appli tmv est là. Concert, expo, théâtre, opéra, danse… Vous n’avez plus qu’à choisir sans trop vous fatiguer.

3. Pour épater ses amis.
Avec l’appli tmv, chaque semaine, vous avez une critique de film (vu par la rédac) et les horaires des cinémas de Tours. À vous les phrases du genre : « Le dernier Clooney ? Je l’ai trouvé surfait. Pas mal, sur le papier, mais la réalisation manque de panache. »

4. Pour être l’employé(e) du mois.
Vos collègues vous invitent à manger le midi, mais leur adresse favorite est infâme. Pour avoir une super contre-proposition, vous avez l’appli tmv et sa rubrique restos (testés par la rédac). À vous les pauses-déj’ croquantes et gourmandes ! Nos idées resto marchent aussi pour devenir le petit copain ou la petite copine préféré(e).

5. Pour être couvert de cadeaux.
Avec l’appli tmv, pas la peine d’attendre son anniversaire : la rubrique jeux-concours vous permet de tenter votre chance pour gagner des places de concert, de ciné, de spectacle, des voyages…

6. Pour sauver des arbres.
Pour cultiver votre côté écolo, vous pouvez télécharger le pdf de tmv à partir de l’appli.

Convaincus ? Tapez « tmv Tours » dans le Google Play ou l’Apple Store.
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Pas vraiment monumental, ce Monuments Men

Un casting en or, une histoire vraie originale. George Clooney avait tout pour réussir. Et pourtant…

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Une vie vaut-elle autant qu’une œuvre d’art ? La question est posée à Georges Stout. Plongé dans le noir d’une salle de conférence, l’homme explique l’urgence : sauver les œuvres d’art de la destruction, dans une Europe en plein dénouement de la Seconde Guerre mondiale. Le commandement américain a d’autres choses plus importantes à penser (le Débarquement par exemple) mais donne son accord à la rescousse du patrimoine culturel en péril. Sept hommes se lancent dans cette mission : sauver le soldat Monet, Picasso, Ernst…
George Clooney continue sa fouille de l’histoire contemporaine. Après le monde de la télévision dans les années 1950 (le très bon Good night and good luck), la naissance du football américain dans les années 1920, ou encore la politique dans notre monde moderne (Les Marches du pouvoir), l’acteur-réalisateur à la crinière argentée s’attaque à la Seconde Guerre mondiale.
Plutôt heureux d’avoir déniché cette histoire originale et vraie de sauveteurs d’œuvres d’art, Clooney jubile. Comble de sa joie, il emmène avec lui une brochette d’acteurs de choix. Bill Murray, Matt Damon, Kate Blanchett, John Goodman, Jean Dujardin (la french touch qui fait bien en ce moment aux States)…
George Clooney exulte, sur le papier, le succès est assuré. Dès les premières images, il montre clairement qu’il veut s’inscrire dans la longue tradition du film d’aventure historique, à l’image du mythique Les Douze Salopards de Robert Aldrich.
Mais à mesure que le film avance, l’évidence devient embarrassante. Monuments Men est d’une platitude gênante. Les cadrages et les plans s’enchaînent sans originalité. L’esthétique pompière a été vue des dizaines de fois. Le scénario est d’une telle monotonie ! Les scènes de découvertes d’œuvres cachées dans des grottes s’enchaînent et se ressemblent. Si certaines répliques font sourire (quand même), les acteurs pataugent la plupart du temps dans cette soupe mal assaisonnée, au propos malheureusement trop simpliste.
Pas assez drôle pour une comédie, pas assez violent pour un film de guerre, trop statique pour un road movie, trop romancé pour un témoignage historique, Monuments Men cherche son genre, tâtonne, sans jamais trouver son ton. Clooney n’arrive pas à choisir. Il lance pourtant des pistes intéressantes, celle par exemple sur la valeur de l’art dans la construction d’une civilisation moderne, mais n’approfondit pas. À la question du début du film, Clooney aurait pu prendre exemple sur la phrase d’André Malraux, prononcée des années plus tard : « L’art, c’est la seule chose qui résiste à la mort. » Dommage.
Benoît Renaudin
NOTE : *

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TOUJOURS EN SALLE
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LE CROCODILE DU BOTSWANGA ***
Déjà surprenant dans leur précédent film Case départ, le duo Éboué-Ngijol revient avec une histoire de joueur de foot et d’agent débarquant dans un petit pays d’Afrique dirigé par un despote mégalo et parano… Aidée par un sous-texte sur le passé colonial, le racisme et la dictature du fric, cette comédie envoie les blagues sans répit. Hilarant de bout en bout, humour subversif et corrosif : Le crocodile du Botswanga prouve que oui, on peut rire de tout quand c’est bien fait. A.G.

HOW I LIVE NOW ***
Dernier film de Kevin Macdonald (le Dernier roi d’Écosse), ce petit bijou d’anticipation raconte l’histoire d’une ado américaine pendant la troisième guerre mondiale. Conte apocalyptique dans la campagne british, ce magnifique long métrage (l’esthétique de chaque scène est travaillée avec beaucoup de soin) offre une vision bouleversante de l’adolescence. Quand le passage à l’âge adulte est révélé par le prisme d’un conflit sanglant, où l’ennemi menaçant n’est jamais vraiment identifié. B.R.

THE LEGO MOVIE **
Plongée dans l’enfance garantie : c’est l’histoire d’un petit lego, Emmet, anti-héros par excellence, amené à sauver le monde de Lord Business, maître tout puissant du monde des Lego. Phil Lord et Chris Mille signent ici un film bien léché sur le plan visuel. On se régale des aventures de Cool-tag, Superman, Batman et consorts, figures hautes en couleurs venues prêter main forte au petit Emmet. Au final, malgré une morale un peu convenue et un scénario qui prête plus à sourire qu’à franchement rigoler, on a passé un bon moment. C. P

 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Sur le Net : une minute sur le web #6

Comme chaque semaine, tmv a repéré le meilleur du Net et du buzz pour sa minute web…

LE TUMBLR
STOP AUX JEUX DE MOTS
Nos amis les commerçants ont parfois la mauvaise idée de faire des blagues avec leurs enseignes. Certains s’en tirent bien, d’autres se retrouvent sur ce tumblr. Il faut parfois savoir rester sobre. jeuxdemotsdemarde.tumblr.com

LA HONTE
SEUL AU MONDE
Moment de solitude pour Sam Rubin, présentateur d’une émission américaine. Le journaliste a confondu en direct Samuel L. Jackson et Lawrence Fishburne, en lui posant une question hors-sujet. Résultat : l’acteur ne le lâche plus d’une semelle et enchaîne les répliques assassines.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1buuys_samuel-lee-jackson-confondu-avec-lawrence-fishburne_news[/dailymotion]

OPEN DATA
UN TRAIN DE RETARD
Dis-moi quel est ton train et je te dirai quel est ton retard. La SNCF a publié des données sur son réseau, notamment la ponctualité des TGV, grâce à l’open data (données ouvertes). Le site quoi.info en a fait une carte interactive pour analyser vos trajets et vos chances d’arriver à l’heure… Ou pas ! Découvrez si votre train est à la bourre ou non ICI !

RECORD
MAXI CHIEN
Âge ? 18 mois. Taille ? 2,24 mètres de la tête à la queue et 1,01 mètre au garrot. Freddy, un dogue allemand, vient d’être reconnu le chien le plus grand de Grande- Bretagne. Et il n’a pas fini sa croissance. Sa maîtresse dépense 100 € par semaine pour satisfaire l’appétit de celui qu’elle nomme « son bébé » de 70 kg. Trop choupinou.

"Viens sur les genoux à maman !"
« Viens sur les genoux à maman ! »

« Omg, who stole my ads », ou littéralement « oh mon dieu, qui a volé mes pubs ? » Étienne Lavie détourne et trafique des photos prises à Paris, où il remplace les grands espaces publicitaires par des oeuvres d’art. À découvrir sur etiennelavie.fr

(Photo Etienne Lavie)
(Photo Etienne Lavie)

ÉTUDE
BEYONCÉ REND BÊTE ?

Virgil Griffith, de l’Institut de technologie de Californie, a réalisé une étude comparant les résultats scolaires d’étudiants et leur musique préférée. Résultat : les meilleurs étudiants écoutent Beethoven, Led Zeppelin, Norah Jones et David Bowie. Les plus mauvais écoutent Beyoncé, Lil Wayne, Jay-Z et Justin Timberlake.
INSOLITE

DIEU VIVANT
Chandre Oraon, 35 ans, est considéré comme un dieu vivant. Cet Indien a en effet la particularité d’avoir une… queue de 36 cm qui lui a poussé dans le bas du dos. Faite de poils (et en fait conséquence d’une malformation), elle fait de lui la réincarnation du dieu-singe Hanuman dans son pays. Bien, bien, bien…

Chandre-Oraon
Leçon N°1 pour être un Dieu vivant : se laisser pousser une queue (Photo DR)

 

La Grande aventure Lego : mitigé

Retour en enfance avec La Grande Aventure Lego. Drôle, léger et bien fait !

The-Lego-Movie
Pour vous qui, petit, vous êtes plongés dans des mondes parallèles imaginaires composés de petites briques de toutes les couleurs, La grande aventure Lego aura un goût de madeleine. Elle nous fait plonger dans le monde d’Emmet, petit bonhomme sans envergure à la vie réglée comme du papier à musique.
Son quotidien : empiler des briques selon un mode d’emploi conçu par Lord Business, président obsédé par l’ordre dans un État où le bonheur est obligatoire. Un soir qu’il reste traîner sur son chantier, il croise la route de Cool-Tag, une jolie rebelle pleine d’idées, venue mettre le désordre dans ce monde trop lisse.
Par un quiproquo, la jeune fille prend Emmet pour le « Spécial », sauveur de l’univers selon une vieille prophétie, censée faire échapper ses concitoyens à un destin de figurines figées dans la colle. À ce jeu-là, le petit Emmet aura bien besoin du courage de Cool-Tag et de tous leurs amis super-héros (Batman, Superman, et consorts).
Après Tempête de boulettes géantes et 21 Jump Street, Chris Miller et Phil Lord, les réalisateurs remettent le couvert dans l’animation pour enfants. Visuellement, c’est plutôt réussi. Le spectateur a vraiment l’impression de se faire tout petit et d’être embarqué au milieu des univers de son enfance. Par un habile mélange de reconstitution numérique et de constructions réelles, les Lego prennent vie. Le monde des cow-boys, celui des nuages dans le ciel (tout rose, paillettes et un peu psychédélique), la mer : chacun des tableaux est soigné et bien décri t .
Côté personnages, il y a de quoi faire. On rigole devant la bêtise de Batman, le petit ami de Cool-Tag, un grand benêt prétentieux qui tire la couverture à lui. On se moque aussi un petit peu du pirate, qui ne cesse de raconter ses vieux faits de gloire. Surtout, on admire Cool-Tag, la vraie héroïne de l’histoire : courageuse, créative et sensible. Pour une fois qu’une fille a ce rôle-là ! À côté de cette belle brochette, Emmet, un peu moqué de tous, a bien du mal à trouver sa place pour prouver que, lui aussi, peut devenir quelqu’un d’important. Les aventures qu’ils vivront ensemble leur montreront que l’union fait la force. Pas besoin non plus d’être élu pour sauver le monde car, est spécial celui qui veut bien l’être. D’accord, on ne rit pas à gorge déployée, les amateurs de double sens, accessible uniquement aux adultes, resteront un peu sur leur faim. Ok, la morale du film est un peu bien pensante. Oui, au final, ça ne casse pas des briques, mais c’est mignon quand même.

Sur le Net : une minute sur le web #5

Comme chaque semaine, tmv a dégotté les perles du Net et tout ce qui fait le buzz…

HELP !
SOTCHI DANS LA COLLE
Ça tweete chez les journalistes ! Visiblement, la surprise était de taille à leur arrivée à Sotchi, pour les JO : chambres d’hôtel même pas terminées, eau du robinet jaune pipi ou encore interdiction de tirer la chasse d’eau. Tous ont décidé de partager leur quotidien sur Twitter… Bienvenue !

(Photo @StacyStClair)
(Photo @StacyStClair)

LA VIDÉO
MAJORITÉ OPPRIMÉE
Son court-métrage compte près de 300 000 vues : l’actualité vient de donner une seconde vie au film d’Éléonore Pourriat (2010). On y voit la journée (pourrie !) d’un père qui a fait l’erreur de… sortir en short. Dix minutes de parallèles avec les attaques subies par « le sexe faible ». Féministe, engagé, réaliste. Et ça se regarde ICI

PROJET
CINÉFUTÉ
Plusieurs « jeunes » ont lancé une collecte de fonds pour ce projet. Leur idée : créer un site web qui permettrait de payer ses billets moins chers en remplissant les salles incomplètes. Comme on a trouvé ça chouette, on vous propose d’aller jeter un coup d’œil sur kisskissbankbank (tapez cinéfuté).

POLITIQUE
LES MUNICIPALES, TROP KIKOU LOL !
Les élections, c’est toujours un moment incroyable à vivre sur le web. Parce qu’il existe forcément des petits plaisantins qui se moquent (gentiment attention) des candidats locaux. Mais attention, jamais sur le physique. Kikou lol. municiplol2014.tumblr.com
BUZZ_LOL

Who is Daft Punk ?
C’est vrai ça, c’est qui ? Des indices sur whosdaftpunk.tumblr.com
BUZZ_PHOTO

PETITE ENFANCE
REVIVAL
Vous vous rappelez ces heures dans votre chambre, à assembler des maisons, à créer des histoires de fous, tout ça avec quelques briques de Lego® ? Ça vous manque hein ? Eh bien, Google a lancé un site très sympa où il est possible de refaire du Lego®, sur son ordi. Et de rêver à son enfance perdue. buildwithchrome.com

SUR NOTRE SITE TMVMAG.FR
Voilà ce que certains internautes ont tapés sur Google pour atterrir sur notre sites internet (ce qui nous bouleverse un peu) :
– Ma maîtresse fouette, je l’aime
– Déguisement de légume
– Footballeur chochotte

Les 3 Frères : retour pas gagnant

La suite du film qui a fait rentrer les Inconnus dans la légende. Malheureusement, les blagues les plus courtes sont les meilleures.

CINE_PAP
Dix-neuf ans qu’ils ne s’étaient pas vus , nouvelle rencontre, amère. La fratrie s’était séparée en mauvais termes, sur des jalousies. Les tensions percent l’écran, les trois frères ont perdu leur sens de l’humour, s’envoient des vannes cinglantes.
Interdits, ils se trouvent devant l’urne de leur mère inconnue, celle qui, dans un précédent film, les avait réunis, leur avait offert la gloire, le bonheur, l’espoir, le malheur.

2014, Didier a presque disparu dans sa cupidité, vendeur de sex toys, marié à une riche vieille fille. Pascal a perdu de sa superbe, entretenu et martyrisé par une cougar. Quant à Bernard, l’acteur n’a jamais vraiment percé. Troublantes similitudes… Les trois frères se lancent de nouveau à la recherche d’argent, de reconnaissance.
Mais la société a changé ses repères, la troupe fraternelle perd très vite pied, tout s’écroule, les trois hommes s’entraînent vers le fond, là où la tempête de l’indifférence rugit, vers la pauvreté et le mépris. La tragédie moderne commence alors, celle d’une perdition avant le naufrage final.

Triste constat, les trois frères ne font plus rire, ou alors de nervosité. Dépassé par les enjeux, le film bascule au bout de quelques minutes dans la redite, la suite mal venue. Les Inconnus étaient rentrés dans la légende, celle des Nuls, des Robins des bois, du Splendid, de Kad et Olivier. Celle des troupes comiques qui s’étaient essayées au cinéma avec brio, avant d’imploser, de se disperser en plusieurs projets, en plusieurs carrières.

Pourquoi revenir ? La nostalgie est une des cordes comiques les plus difficiles à tenir, puisqu’elle surfe sur la tristesse, sur le regret d’un temps révolu et provoque l’envie du spectateur de comparer l’ancien avec le nouveau. À leur apogée, les Inconnus avaient fait de la critique légère de la société, leur spécialité. De leurs reprises moqueuses des chansons de variétés aux faux reportages dans les commissariats, en passant par des pastiches d’émissions populaires, ils maîtrisaient l’art du détournement.
Aujourd’hui, le regard perdu des trois acteurs sur la pellicule ne trompe pas. Et ce n’est pas le scénario, reprise pathétique de la trame du précédent film, qui sauvera ce retour de l’enfer cinématographique. En 1995, les Inconnus partaient avec une base de sketches déjà bien remplie, éprouvée, testée. Être comique ne s’improvise pas, c’est un travail exigeant et, quand pendant presque 20 ans, l’entraînement manque, le résultat est forcément faible, à peine sujet au sourire. Les clins d’œil au passé ne suffisent pas. Les rires se transforment en gêne. Le spleen devient insupportable.
Benoît Renaudin

Comédie, de (et avec) Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus. Durée : 1 h 46. Avec aussi Sofia Lesaffre, Daniel Russo, Christian Hecq et Antoine du Merle.
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TOUJOURS EN SALLE
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IDA **
Ida, jeune orpheline et nonne juive, décide d’enquêter avec l’aide de sa tante sur la mort de ses parents. Dans un film minimaliste en noir et blanc et en format carré, Pawlikowski filme un voyage initiatique, où sont abordés l’alcool, les plaies de la guerre, la religion… Avec des décadrages déstabilisants, on reste scotché à la beauté impérieuse du regard d’Ida (formidable Agata Trzebuchowska). Si certains passages pédalent dans le vide, le dernier acte est admirable de noirceur et d’espoir. Paradoxal. A.G.
DALLAS BUYERS CLUB ****
Texas, 1986. Ron, cowboy redneck transpirant le sexe et la drogue, apprend sa séropositivité et qu’il lui reste trente jours à vivre. Découvrant des traitements non officiels, il crée un club de malades et s’engage dans une bataille contre les labos et les autorités. Cette histoire vraie, majestueusement filmée, met en scène un Matthew McConaughey bluffant (30 kg en moins !) au sommet de son art et un Jared Leto méconnaissable. Un plaidoyer poignant, terriblement dur et brutal. Sidérant. A.G.
AMERICAN BLUFF ***
Succès total outre- Atlantique et couronné de Golden Globes, American Bluff est une plongée loufoque dans un scandale des seventies, où un escroc et sa femme avaient été contraints par le FBI de coincer un maire corrompu. Esthétique vieillote géniale (coiffures, décors, costumes) sur fond de musique jazz et rock, American Bluff est brillant, drôle et aidé par un casting exceptionnel. Mais ce thriller alambiqué désarçonne par sa mise en scène, ses points de vue multiples et ses discussions tunnel. A.G.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Sur le net : une minute sur le web

Tout ce qui buzze et nourrit le gros bidon d’Internet : voilà quelques unes de nos pépites glanées sur le net…

TECHNOLOGIE
SOUTIF AMOUREUX
« True Love tester », c’est le nom du soutien-gorge inventé par la firme nippone Ravijour. Intelligent et technologique, il clignotera et se décrochera automatiquement s’il sent que la fille est amoureuse, en raison de ses battements de cœur. Pas de chance messieurs, il ne sera pas commercialisé, c’est juste une phase test !

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(Photo DR Ravijour)

(IN)UTILE
TEMPS SUR FACEBOOK
Combien de temps avez-vous perdu sur Facebook depuis votre inscription ? Bim, ça fait mal ! Le magazine Time a créé une calculette qui enregistre le nombre de minutes que vous accordez au réseau social chaque jour et calcule ensuite votre temps passé depuis dix ans. Pour calculer tout votre temps perdu sur Facebook, c’est ici !

TROISIÈME ÂGE
TAPE L’AFFICHE !
À Essen (Allemagne), la maison de retraite Contilia a recréé douze affiches de films cultes avec ses pensionnaires, afin d’en faire un calendrier. Dirty Dancing, Blue Brothers, ou encore Easy Rider (avec un résident de 98 ans !)… et c’est mignon tout plein ! Plus de 5 000 exemplaires ont déjà été vendus.
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22
C’est, en millions de dollars, la somme réclamée par le musicien Prince à 22 de ses fans. Ces derniers ont eu l’outrecuidance de poster des vidéos de monsieur en concert. Résultat : un million par tête de pipe. Prince est grand seigneur.

INSOLITE
PROUT EXPLOSIF
Essayez de faire mieux niveau fait divers : le 28 janvier en Allemagne, les flatulences de 90 vaches ont provoqué… une explosion dans leur étable ! Pas assez aérée, trop de méthane et de pets ont « entraîné une décharge électrostatique », d’après la police et ont fait valdinguer le toit. Une vache a aussi été brûlée à un pis. L’histoire ici !

Big Five est une série d’illustrations signées Robert Chew qui transforme les espèces animales menacées en drones futuristes. Une sorte de réponse au triste braconnage illégal dont ces animaux sont victimes. À retrouver sur crazyasian1.deviantart.com

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(Photo crazyasian1.deviantart)

TMVMAG.FR
TOP 3 DES RECHERCHES
Le top 3 des recherches les plus zarbi qui vous ont dirigés sur notre site (avec les fautes) :
— déguisement de légume
— footbaleur chochote
— bisous d’amour dans

Festival à Tours : viva il cinema !

Fantastico, Tours accueille les Journées du film italien pour la première fois. Suivez le guide.

A comme… avant-première
Acclamé dans plusieurs festivals, Ali a les yeux bleus (de Claudio Giavonnesi) est un peu le gros morceau des journées italiennes à Tours. Une histoire de contradictions identitaires et d’amours impossibles qui sortira sur les écrans le 30 avril. Il sera présenté en avant-première, samedi 8 février à 20 h 30, salle Thélème. Le lendemain, celle-ci accueillera aussi la première d’Anni Felici, de Luchetti, à 18 h 30.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o8A_ZbgYR-U[/youtube]
C comme… crise
Le cinéma italien a bien connu un âge d’or. Si, si ! Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais notre voisin transalpin a commencé à exceller après-guerre : du néo-réalisme (Rossellini pour n’en citer qu’un) au giallo (Mario Bava et Dario Argento, les boss du domaine !), en passant par les western-spaghetti et la ribambelle de films d’horreur (Fulci était le maître)… Jusqu’aux années 80 où le déclin s’est amorcé pour faire tomber parfois (et à tort !) le cinéma italien dans l’oubli. Pour rattraper tout cela, Paolo Modugno, fondateur d’Anteprima, organise une conférence le 6 février, à 18 h, à la bibliothèque : « Où en est le cinéma italien aujourd’hui ? » (gratuit).
F comme… films
Oui, bon, c’est quand même le plus important ! Pas de compétition, mais neuf projections : outre les pellicules précitées, les amateurs pourront se délecter de L’Intervallo, Le Temps s’est arrêté, Piazza Fontana, L’Homme qui viendra, Senso, Les Premiers de la liste et Viva la libertà. Quatre courts-métrages sont aussi programmés.
I comme… invités
Les organisateurs ont convié plusieurs invités. Notamment Simonetta Greggio, romancière italienne (L’Odeur du figuier, Les Mains nues, etc.) qui sera à la Boîte à Livres le 7 février, à partir de 18 h. Ou encore Renzo Lulli (scénariste de I Primi della lista), Gianluca Farinelli (directeur de la cinémathèque de Bologne) et – sous réserve – le réalisateur Giorgio Diritti.
Aurélien Germain
EN BREF
C’EST QUAND ET OÙ ? Le Festival Viva il cinema se déroulera du 5 au 10 février. Quatre lieux de rendez-vous à retenir : les Studio (rue des Ursulines), la salle Thélème (rue des Tanneurs), la bibliothèque municipale (rue Malraux) et la Boîte à Livres (rue Nationale).
COMBIEN ÇA COÛTE ? Un pass pour les sept séances coûte 25 €. Sinon, un film revient à 6 € (tarif plein) ou 4 € en réduit et 3 € pour les étudiants et lycéens.
QUI ORGANISE ? L’association Henri-Langlois, née en 1990, veut promouvoir le cinéma classique et s’est associée à l’association Dante Alighieri qui tente d’ancrer la culture italienne dans nos petites têtes, à travers des cours, conférences ou encore des voyages culturels. Dernière association organisatrice : Cine off. Elle existe depuis 1984 et propose des séances en milieu rural. Pour le festival, la Cinémathèque de Tours s’est aussi greffée au mouvement. Créée en 1972, elle programme des films de patrimoine et mène des recherches sur l’histoire du cinéma en Touraine. Sans oublier le département italien de l’université François-Rabelais de Tours…
CONTACT Renseignements au 02 47 21 63 95. Tout le programme sur http://www.cinefiltours37.fr ou sur « Viva il cinema » sur Facebook.
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American Bluff : ambitieux

Plongée loufoque dans un scandale des seventies. Un film brillant, drôle, mais très alambiqué…

Bradley Cooper et un Christian Bale méconnaissable (Photo DR)
Bradley Cooper et un Christian Bale méconnaissable (Photo DR)

Une scène d’ouverture déjà culte : un grassouillet kitsch à souhait réajuste sa moumoute horrible devant un miroir. Absurde au possible et les secondes qui passent. Mais c’est inévitable : on pouffe de rire. Bienvenue dans American Bluff (American Hustle en version originale, cherchez l’erreur…), la dernière réalisation de David O. Russell, estampillée, en début de film, d’un « Some of this actually happened »… Comprenez un mélange entre fiction et réalité.

Réalité, car American Bluff raconte un scandale qui avait secoué le pays de l’Oncle Sam (l’affaire Abscam, si vous voulez briller en société) dans les années 70. L’histoire d’un escroc et sa femme, prospères arnaqueurs s’enrichissant sur le dos de pigeons, mais contraints un beau jour par le FBI de coincer un maire véreux et corrompu.
Fiction, car Russell livre un mélange jubilatoire de comédie-thriller-drame, à la croisée de Scorsese et des Frères Cohen, pour un résultat carrément foldingue.

On comprend dès lors pourquoi le film a tout écrasé sur son passage outre-Atlantique et a rafflé les Golden Globes : nappé d’une bande-originale géniale (jazzy au début, rock sur la fin), American Bluff est une critique acerbe des institutions US. FBI, politique, mafieux minables, services de police… Tout y passe, mais David O. Russell parvient à distiller son message dans une tornade visuelle et filmique : esthétique léchée des seventies (décors, coiffures, photographie, tout est bluffant !), caméra parfois virevoltante, dialogues débités à vitesse folle…

Dans ce joyeux bazar — parfois très ou trop tordu — naît une alchimie qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. La triplette Christian Bale (méconnaissable avec sa bedaine et sa barbe), Amy Adams (délicieuse en femme fatale) et Bradley Cooper (en agent du FBI permanenté, toujours aussi impeccable) nous tire de la torpeur quand le film s’enfonce dans des bavardages interminables.
Idem pour Jennifer Lawrence, miss Hunger Games, qui confirme une nouvelle fois son statut d’actrice extraordinaire irradiant l’écran…

Mais American Bluff désarçonne : thriller pachydermique mâtiné de comédie (certaines scènes sont tordantes), points de vue multiples et digressions rendent la lecture très difficile.
Plus embêtant, il laisse parfois place à la lassitude. Discussions tunnel (n’est pas Tarantino qui veut) et passages à vide inutiles (l’apparition furtive d’un Robert de Niro s’autoparodiant est incompréhensible) minent un film déjà compliqué à appréhender. Avec, pour résultat, un premier et dernier acte intelligents et réussis, mais faisant du surplace pendant 45 longues minutes. Dommage, car pour le reste, c’est glamour, drôle, efficace et ambitieux. Trop ?
Aurélien Germain
NOTE : ***

Thriller/Comédie, de David O. Russell. Américain. Durée : 2 h 18. Avec : Christian Bale, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Amy Adams, Jeremy Renner…
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TOUJOURS EN SALLE
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THE RYAN INITIATIVE *
Jack Ryan, ancien Marine, a tout du héros : intelligent, courageux et patriotique. C’est donc tout naturellement que la CIA lui propose de devenir agent secret, sous couvert d’un boulot pépère d’analyste financier à Wall Street. Tout se complique le jour où des méchants russes veulent faire chuter l’économie mondiale. Un film d’action sans originalité, ni dans le jeu des acteurs, ni dans le scénario, pas travaillé pour deux sous. C.P.
THE SPECTACULAR NOW
On se disait qu’avec deux acteurs récompensés au Sundance 2013, cette comédie romantique pouvait apporter un petit souffle nouveau sur le genre. Niet. Absence totale de surprises, de rebondissements, d’originalité. Tant que ça en devient drôle. Tous les clichés de la romance adolescente niaiseuse à l’américaine sont réunis dans un seul et même film. On pourrait même croire que c’est fait exprès. Mais non. Subtilité est définitivement un mot rare pour ce genre vu et revu. J.L.P.
LES BRASIERS DE LA COLÈRE **
Drame sombre et sinistre, à l’image de la ville qu’il filme, le dernier film de Scott Cooper trace le quotidien de deux frères (un sorti de prison, l’autre revenu d’Irak) dans une Amérique rurale terne et minée par le chômage. Le pitch est classique, la mise en scène simpliste, mais Les Brasiers de la colère méritent d’être vus de par son incroyable direction d’acteurs : Christian Bale est magnétique, Woody Harrelson est grandiose… Pas révolutionnaire, mais une chronique sociale terrible. A.G.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Sur le net : une minute sur le web

Tout ce qui buzze et nourrit Internet : voilà nos pépites glanées sur le net…

LE JEUDI
ÉTRANGE COMA
Vous incarnez une sorte de petite bonhomme tout noir à la recherche de… Vous ne savez pas trop, la vérité ? Dans des décors superbes (un peu style world of Goo) vous essayez de trouver des quêtes, des énigmes. Superbe ! Jouez sur koreus.com/jeu/coma
BUZZ_JEU
FRANÇAIS
TRO LOL !
Sur internet, défoi, lé gen ils ne save pas bien écrir les maus. Et défoi, ils font des fotes d’ortografe assé méchents. Mai heuresemen, dé petis malains on eu l’idée de créé un blog pur les dénoncé. Plus de fotes d’ortographe sur froncaisfacile.tumblr.com
ÉTUDE
TOUS DÉCONNECTÉS
Une dizaine de chercheurs français ont mené pendant plus de quatre ans une étude sociologique appelée Devotic. Ils ont essayé de voir ce que provoquait l’hyper connexion. En gros, ça fait quoi de recevoir des mails pros le weekend, des appels de votre boss… Pour lire leurs conclusions : anr.devotic.univ-pau.fr
DÉTOURNEMENT
80’S GAME
La nouvelle saison de la série Game of Thrones reprend bientôt (encore quelques semaines…). En attendant, allez jeter un coup d’oeil aux oeuvres de Moshi-Kun, un artiste japonais qui détourne les personnages et les relooke façon années 1980. moshi-kun.tumblr.com
BUZZ_GAME
FESTIVAL
CAT DANCE
Une marque de croquettes pour chat, inconnue en France (c’est ricain), a lancé son Cat Dance festival sur Youtube. Le principe : un chat + une histoire. Il reste trois vidéos en lice, toutes plus adorables les unes que les autres. Tout voir sur youtube.com/freshstep
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xNszGlsUNz0&list=UUHLEpkpRIKGcRytTLFumO-g&feature=c4-overview[/youtube]
Rémi Noël, c’est un photographe français qui adore partir aux États-Unis prendre des photos comme celle-ci. Il vient de sortir un livre en forme de carte, très original sur thisisnotamap.com
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The Ryan (sans) Initiative

Un scénario plat, des comédiens faiblards et pleins de grosses ficelles pour emballer le tout : pas terrible.

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Pas facile de renouveler le genre du film d’espionnage. The Ryan initiative, la quatrième adaptation à l’écran d’un roman de Tom Clancy, ne fait que le confirmer.

Le pitch ? Le 11 septembre 2001, Jack Ryan (Chris Pine), jeune, beau, intelligent et surtout, patriote, abandonne sa brillante thèse d’économie pour servir son pays en devenant Marines. Dix-huit mois plus tard, il est gravement blessé en Afghanistan alors qu’il porte secours à deux de ses hommes.
Forcément, la CIA ne pouvait pas laisser passer une telle perle et lui propose de collaborer avec elle. Sous couvert d’un job d’analyste financier, il enquête, pendant 10 ans, sur les organisations terroristes financières mondiales. Sa compagne (Keira Knightley) médecin, n’en sait évidemment rien.
Alors qu’il mène tranquillement sa double vie, Jack Ryan découvre un jour les plans d’un riche homme d’affaires russe, qui fomente un complot financier, doublé d’un attentat. Son programme : anéantir les États- Unis. Jack Ryan se rend immédiatement à Moscou pour contrecarrer ses plans. Pas de chance, sa compagne le rejoint en douce, persuadée qu’il a une maîtresse. Tous les deux, ils ont deux jours pour sauver les États-Unis, entourés d’une équipe de la CIA, dépêchée sur place.

Aux États-Unis, justement, le film a fait un bide. Ce qui n’a rien d’étonnant vu la faiblesse du scénario, qui ne fait que reprendre les codes du genre, sans les retravailler, ni faire preuve de la moindre originalité. Les personnages sont mis en scène de façon platement manichéenne et on rit presque devant les grosses ficelles utilisées pour faire avaler aux téléspectateurs des rebondissements improbables.

Ce n’est pas le jeu des acteurs qui peut sauver le film. Chris Pine réussit l’exploit de jouer toutes les scènes de la même façon, sans jamais changer d’expression. Un mauvais choix de premier rôle, à coup sûr. À ses côtés, Keira Knightley, très jolie mais transparente, ne remonte pas le niveau. Seul Kenneth Branagh, le réalisateur du film, qui joue aussi le rôle du méchant russe, donne un peu de profondeur à son personnage, grâce à un jeu plus subtil. Au milieu de ce tableau, certaines scènes d’action, notamment une course poursuite dans Moscou puis en plein coeur de New York, réussissent à scotcher les spectateurs à leurs sièges. Enfin ! Dommage qu’elles n’arrivent que dans les vingt dernières minutes du film. On s’est endormi avant.
Camille Pineau
NOTE : *

Thriller de Kenneth Branagh. États- Unis. Durée : 1 h 45. Avec Chris Pine, Keira Knightley, Kevin Costner, Kenneth Branagh.
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TOUJOURS EN SALLE
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12 YEARS A SLAVE ****
Steve McQueen signe une fresque bouleversante, sur l’histoire de Solomon Northup, un noir new-yorkais kidnappé et envoyé dans le sud des États-Unis pour devenir esclave. Si la magnifique photographie du film souligne la cruauté et l’inhumanité du système esclavagiste, la performance des acteurs, Chiwetel Ejiofor et Lupita Nyong’o, coupe le souffle par son réalisme et son humanité. Un film violent et brut sur un sujet qui reste encore à fleur de peau. B.R.
THE SPECTACULAR NOW    X
On se disait qu’avec deux acteurs récompensés au Sundance 2013, cette comédie romantique pouvait apporter un petit souffle nouveau sur le genre. Niet. Absence totale de surprises, de rebondissements, d’originalité. Tant que ça en devient drôle. Tous les clichés de la romance adolescente niaiseuse à l’américaine sont réunis dans un seul et même film. On pourrait même croire que c’est fait exprès. Mais non. Subtilité est définitivement un mot rare pour ce genre vu et revu. J.L.P.
LE VENT SE LÈVE ****
C’est le dernier film de Hayao Miyazaki. Plus sombre que les autres, Le Vent se lève peint avec réalisme le Japon nationaliste pré- Deuxième Guerre mondiale. Il termine une filmographie incroyable, de la beauté écologique de Princesse Mononoké au conte spirituel du Voyage de Chihiro. Impossible de ne pas voir dans cette biographie onirique de l’ingénieur aéronautique Jiro, un lègue du réalisateur japonais. Un hymne à la volupté, à la création et aux rêves. B.R.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Sur le web : une minute sur le net

Tout ce qui buzze et nourrit Internet : voilà nos pépites glanées sur le net…

VIDÉO BUZZ
LE BÉBÉ FLIPPANT
Une poussette abandonnée, des pleurs, les gens qui s’approchent et là, une tête de bébé démoniaque aux yeux injectés de sang et qui bave, surgit. Cette caméra cachée avec un animatronique sert en fait de promo pour le fi lm Devil’s Due (sorti le 17 janvier aux États-Unis ; le 7 mai chez nous) et approche des 35 millions de vues.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=PUKMUZ4tlJg[/youtube]
LE TUMBLR
BASSE ET CHIEN
« On dirait que les gens qui jouent de la basse gratouillent en fait des chiens poilus » C’est la phrase d’ouverture du tumblr de la semaine : son auteur a trafi qué tout un tas de photos. À chaque fois, la basse du musicien est remplacée par un chien. C’est totalement ridicule et inutile, mais poilant. http://bassdogs.tumblr.com/
BUZZ_TUMBLR
LE JEU
HOLLANDE/GAYET
« Aidez François Hollande à rejoindre Julie sans se faire prendre », c’est le principe du jeu qui fait le buzz sur la toile. On y voit le président à scooter et il vous faut éviter journalistes, Valérie Trierweiler ou encore Ségolène Royal en un temps record, afi n de rejoindre Julie Gayet. www.jeu-hollande.com
LE PROJET
MUSIC ON THE ROAD (MOTR)
Deux réalisateurs français parcourent les USA pour un web docu interactif. De Brooklyn à Aukland, c’est un road-trip à travers les origines des genres musicaux (rap, techno…) nés dans ces métropoles américaines et bercés par leurs héritiers. Dix villes, 30 artistes, à suivre… Facebook : Music On The Road.
IMAGINEZ
MONSIEUR GOOGLE
Tout ce que vous demandez à Google sonne beaucoup plus stupide lorsque vous le demandez à une personne réelle. C’est que montre cette vidéo du site américain College Humor qui imagine le bureau de Mr Google, devant qui la foule se presse pour des requêtes ridicules voire fl ippantes in real life ! http://bit.ly/1hQEIQ3
Énorme !
Photoshop vintage La photographe japonaise Chino Otsuka a réalisé une série de photos montages où elle s’incruste dans ses clichés d’enfance. Une superbe idée. C’est tellement bien fait qu’on se met à croire à l’existence d’une machine à remonter dans le temps. À voir sur chino.co.uk
BUZZ_OTSUKA
TMVMAG.FR
TOP 3 DES RECHERCHES
Certains internautes ont tapé ça dans Google avant de tomber sur notre site : bingourou karama, coquille Saint- Jacques végétarienne, zombie hebdo zombicide

12 years a slave : époustouflant

Le réalisateur anglais Steve McQueen décrypte froidement l’esclavagisme aux USA dans ce grand film qui fera date.

Chiwetel Ejiofor, impressionnant dans son rôle (Photo DR)
Chiwetel Ejiofor, impressionnant dans son rôle (Photo DR)

Après s’être attaqué à la grève de la faim dans les geôles irlandaises, à l’obsession du sexe dans la société contemporaine, Steve McQueen filme l’esclavagisme. Sa matière brute, c’est la haine, l’inhumanité, la corruption, la violence. La terreur aussi, celle de Solomon Northup, un noir américain du nord des États-Unis, libre, penseur, joueur de violon qui, un jour, va se faire kidnapper, enchaîner et traîner de force dans le sud du pays.

Dans les années 1840, l’esclavagisme fait rage. Cet homme libre, dans le Nord, devient esclave dans le Sud. Admiré par ses pairs dans sa petite ville de l’État de New York, il est traité comme une bête à La Nouvelle Orléans, vendu comme un vulgaire chien.
Pendant 12 ans, il va vivre l’horreur du système esclavagiste, au premier rang : battu, humilié, mutilé, formaté. Histoire singulière d’un homme libre qui devient du jour au lendemain enchaîné, sans voir sa femme et ses enfants.

Celle de Solomon Northup est vraie. Son autobiographie a servi de base à Steve McQueen. Comme un peintre qui décrit les abominations avec ses plus belles couleurs, le réalisateur anglais pose un cadre magnifique à cette histoire tragique. Photographie majestueuse, couleurs magnifiées, cadrages larges d’une nature luxuriante, on se croirait presque dans un tableau impressionniste où l’inhumanité serait concrètement incarnée.
Il prend son temps. Ce plan fixe colle à la mémoire, comme un mauvais rêve : Solomon s’appelle Pratt, son nom d’esclave. Parce qu’il ne s’est pas plié à l’autorité de son maître, il se retrouve la corde au coup, attaché à une branche, devant les dortoirs. Un contre-ordre le sauve de la mort, reste la punition de sa rébellion. La corde reste autour de son cou, ses pieds touchent à peine le sol boueux, la caméra continue à tourner, les autres esclaves sortent, font comme si de rien n’était, un des maîtres le surveille, la scène dure, la souffrance de Solomon explose à l’écran.
Pas un bruit ne vient troubler le châtiment ignoble. Le malaise se transforme en dégoût, celui de vivre de l’intérieur le système esclavagiste.

Quand Tarantino filmait un homme en pleine revanche, un justicier, dans Django unchained, Steve McQueen met à nu un héros déchu, solitaire, abandonné. À l’opposé d’un Jamie Foxx arborant sa fierté comme étendard, Chiwetel Ejiofor offre un personnage rongé par la misère qui l’entoure et le touche, la tête basse, sans repère. Comme la Liste de Schindler, l’œuvre de Steve McQueen décrit méticuleusement la machine à broyer les enfants, les femmes et les hommes. Voir l’esclavage dans toute sa cruauté est une expérience éprouvante, nerveusement, moralement. 12 years a slave s’inscrit dans la mémoire.
Benoît Renaudin
NOTE : ****

Drame historique de Steve McQueen. Amérique. Durée : 2 h 13. Avec Chiwetel Ejiofor, Lupita Nyong’o, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Paul Dano.
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Les films toujours en salle
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LES BRASIERS DE LA COLÈRE **
Drame sombre et sinistre, à l’image de la ville qu’il filme, le dernier film de Scott Cooper trace le quotidien de deux frères (un sorti de prison, l’autre revenu d’Irak) dans une Amérique rurale terne et minée par le chômage. Le pitch est classique, la mise en scène simpliste, mais Les Brasiers de la colère mérite d’être vu pour son incroyable direction d’acteurs : Christian Bale est magnétique, Woody Harrelson est grandiose… Pas révolutionnaire, mais une chronique sociale intéressante. A.G.
À COUP SÛR *
Après avoir été comparée à une limace au lit, Emma, une journaliste élevée dans le culte de la performance, décide de devenir le meilleur coup de Paris. Où certains cinéastes auraient pu faire rire avec un tel pitch, Delphine de Vigan rate son coup (et là, c’est sûr !) et accouche d’une comédie faiblarde et balourde. Les dialogues et les effets de style (comique de répétition) sont parfois à la limite de l’affligeant. On sourit deux, trois fois et on oublie. Pas franchement jouissif. A.G.
YVES SAINT LAURENT **
En 1957, le jeune créateur Yves Saint Laurent prend la tête de la maison Dior. À la même période, il rencontre Pierre Bergé, qui deviendra son compagnon, dans la vie, et dans les affaires. Dans son biopic autorisé, Jalil Lespert décrit la relation entre le torturé Yves et l’autoritaire Pierre dans une France en pleine mutation des années 50 à 70. On note la performance des acteurs, surtout celle de Pierre Niney, criant de justesse en Yves Saint Laurent. Un film fort malgré quelques longueurs. C.P.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Sur le web : une minute sur le net

Tout ce qui buzze et nourrit Internet : voilà nos pépites glanées sur le net…

David LaFerriere est le père le plus connu du web. Ce super daddy dessine des illustrations sur les sachets plastiques des sandwiches de son fils depuis plus de cinq ans pour égayer son déjeuner. C’est mignon tout plein et son Flickr recense tous ses dessins. Plus sur www.flickr.com/photos/dlaferriere/
BUZZ_PHOTOSANDWICH
LE JEU
LES SIMPSON EN LEGO
« D’oh ! Pinaise ! », les Simpson débarqueront cette année façon Lego. La société danoise a annoncé l’arrivée d’une boîte de jeu pour 2014 contenant… 2 523 pièces ! La maison, la voiture rose, Flanders et son barbecue ou encore la tête de vainqueur d’Homer : les premiers visuels sont un délice.
BUZZ_SIMPSON
BAD BUZZ
NUMERICABLE PÈTE UN CABLE
« Téléchargez aussi vite que votre femme change d’avis ». La dernière pub de Numericable a vite enflammé les réseaux sociaux. Jugée sexiste, elle a créé un bad buzz total. L’opérateur a ensuite divulgué la suite de sa campagne avec un « Téléchargez aussi vite que votre mari oublie ses promesses ». Ouf…
AUTODÉRISION
JAMES BLUNT LE ROI
Sur Twitter, James Blunt a décidé de se la jouer autodérision et ironie avec ses détracteurs. Exemple ? Au twittos qui lui écrit « Chaque fois que @JamesBlunt ouvre la bouche, j’ai envie de la lui casser », le chanteur répond « Content que tu ne soies pas mon dentiste ». Le reste se savoure sur son compte…
LE CLIP
SALUT C’EST COOL
C’est probablement la vidéo la plus cool du net, avec en guest star un danseur hors du commun et sa nuque longue, la paire de jean années 1980 taille haute et la grosse techno qui fait mal. Attention potentiel hype. Voir la vidéo et écouter d’autres chansons du groupe : www.salutcestcool.com
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DvYKEGzByBw[/youtube]
NEXT BIG THING
FLIPAGRAM
Snpachat et Bitstrips, déjà finis ? Place au nouveau avec Flipagram. Une nouvelle application pour créer un diaporama de photos (tirées de votre Facebook ou Instagram) sur fond de musique et bien sûr, tout partager sur les réseaux sociaux. L’appli est déjà dans le top téléchargement de l’App Store.
LE TUMBLR
HA HA HA…
Que dit Batman quand il ne sait pas répondre à une question ? (Joker !) Que dit un radar amoureux ? (J’ai flashé sur elle !) Qu’est-ce qu’une baguette qui a perdu son chemin ? (Du pain perdu) Ces blagues sont tirées du très kikou lol bonjourcarambar.tumblr.com
INSOLITE RÉGIME
MC DO
Un prof américain de biologie n’a consommé que des produits du célèbre fast food pendant trois mois pour une leçon de diététique. Résultat, il a perdu 17 kilos, tout en diminuant son taux de cholestérol. En choisissant bien ses menus, il n’a pas dépassé les 2 000 calories par jour et a complété le tout avec 45 minutes de marche.

Les Brasiers de la colère : radical

Un drame teinté de thriller sombre et violent. Son casting de luxe fait oublier un script peu ambitieux.

CINE2
Woody Harrelson et Christian Bale (Photo DR)

Sinistre, froid et sombre, le dernier film de Scott Cooper l’est assurément. D’une projection des Brasiers de la colère (Out of furnace en version originale, de nouveau mal traduit), on sort avec un nœud dans la gorge.
Le scénario est simple, pessimiste et construit une atmosphère où la misère et la colère ont tout rongé : le film est un zoom sur deux frères, où l’un, vulnérable, sort tout juste de prison (Russell), tandis que l’autre (Rodney) – ancien soldat en Irak revenu au pays – tente de s’en sortir avec des combats de boxe ultra-violents. Quand ce dernier se retrouve endetté jusqu’au cou, il va suivre un caïd local et disparaître. Russell va tout faire pour le retrouver, par amour pour son frère. Prêt à tout.

Certes, Les Brasiers de la colère ne pourra pas se vanter de posséder le script le plus original de tous les temps. On aligne quelques banalités, on tire de grosses ficelles…
Peu ambitieux, prévisible et jouant sur l’aspect déjà-vu vengeance/liens fraternels, le film a la bonne idée de dessiner en filigrane les traumatismes de la guerre (la scène où Casey Affleck raconte ce qu’il a vu sur le terrain est explosive) et met en lumière la crise qui a frappé la zone de la « Rust Belt », cette « ceinture de la rouille » nord-américaine, où les tristes usines s’alignent au milieu des friches industrielles.
Pour cela, Cooper a d’ailleurs choisi de tourner à Braddock, ville grise et morose de Pennsylvanie, qui renforce la photographie froide et couleur rouille.

Cela dit, même si le film réserve peu de surprises, la direction d’acteurs sauve tout. Un casting en or avec un Woody Harrelson tout bonnement grandiose en sociopathe toxico de l’Amérique profonde ; Casey Affleck étonnant en bombe à retardement ou encore Christian Bale magnétique et poignant.
Très ou trop masculin (il n’y a qu’une seule femme dans le film), parfois taxé de misogyne par certaines critiques, ce casting réussit cependant à accentuer cette plongée au cœur d’une Amérique rurale, paumée.

Au milieu des scènes choc, le spectateur sera peut-être perdu par la mise en scène difficile et lente, où le choix d’utiliser ellipses et flashbacks, et de juxtaposer certaines séquences peut déstabiliser. Mais là encore, la force des acteurs rattrape le tout. Dans toute l’inégalité de ce drame austère jusqu’au boutiste, la séquence finale – forte, quoiqu’un peu grossière – fait office de décharge émotionnelle brillante. Un film qui, malgré les clichés inhérents au genre, reste tout de même radical.
NOTE : **

Aurélien Germain
Drame/Thriller, de Scott Cooper. Américain. Durée : 1 h 56. Avec Christian Bale, Casey Affleck, Woody Harrelson, Willem Dafoe…
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LES FILMS DÉJÀ EN SALLE
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LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY ***
Mitty, un homme banal au possible, ne s’échappe du quotidien qu’avec des rêves extravagants. Face à son futur licenciement, il est contraint de s’embarquer dans un périple complètement fou. Ben Stiller, surprenant, signe un film à contrepied de ses habituelles comédies. Poignant, émouvant, drôle et mélancolique, Walter Mitty est une ode au voyage et à la rêverie. Un gros coup de pied aux fesses du Hollywood paresseux des dernières années. Tout simplement beau ! A. G.
JAMAIS LE PREMIER SOIR **
Julie, la trentaine (jouée par Alexandra Lamy), enchaîne les déceptions sentimentales. Elle se réfugie dans les livres de développement personnel sous le regard moqueur de ses deux copines, Rose (Julie Ferrier) et Louise (Mélanie Doutey). Mélissa Drigeard aborde ici des thèmes vus et revus : la rupture, la trentaine, les copines… sans sortir des sentiers battus mais en faisant souvent rire. Mention spéciale à Mélanie Doutey, jolie, drôle et charismatique. C. P.
LES SORCIÈRES DE ZUGARRAMURDI **
Deux braqueurs accompagnés du jeune fils de l’un d’eux doivent s’enfuir de Madrid pour échapper à la justice. Sauf que, pour passer la frontière française, ils traversent Zagarramurdi, un village réputé hanté par des sorcières… Alex de la Iglesia se fait plaisir, après le très drôle Crime Farpait et le propret Crime à Oxford, il signe une comédie dans la pure tradition des séries B, à base de gore, de féminisme castrateur et d’effets spéciaux pourris. Jouissif. B. R.
 
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Les Sorcières de Zugarramurdi : loufoque !

Dernier film de l’Espagnol Alex de la Iglesia, une comédie d’horreur loufoque dans la pure tradition des séries B.

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Et si les femmes se vengeaient des hommes ? Une question féministe à laquelle Alex de la Iglesia répond avec un mélange d’humour et de gore dans les Sorcières de Zugarramurdi.
Dans l’Espagne contemporaine, bouleversée par la crise, deux amis décident de braquer un magasin d’or madrilène sur la fameuse place de la Puerta del Sol. Un vol armé pas très bien préparé qui va demander aux deux loulous, accompagnés du jeune fils du leader divorcé, de s’enfuir en taxi. Forcée de partir vers la France, la bande va être happée par un monde qui les dépasse, celui de Zugarramurdi. Un village de sorcières où tout ce que les légendes ont raconté est vrai. Des femmes assoiffées de sang et dotées de super-pouvoirs qui cherchent, pour leur festin de fin d’année, un jeune enfant.
Dès les premières minutes, Alex de la Iglésia annonce la couleur de son film : une comédie où le burlesque façon espagnol n’a pas peur de tacher le film à gros coups de blagues bien grasses. Les plans s’enchaînent, en même temps que les gags et les conversations à l’emporte-pièce sur les femmes, le couple ou les bienfaits du mariage. Ce n’est pas sans rappeler un de ses anciens films, un Crime Farpait.
Le réalisateur a décidé de laisser tomber la super-production hollywoodienne pour revenir à son pays natal et son amour de la série B, teintée du style grossier des telenovelas. Il faut oublier l’intrigue façon Meurtre à Oxford (2008) ou le sérieux de la Balada triste de trompeta, Alex de la Iglesia met au premier plan cet humour grinçant qui n’était alors que sous-jacent, mis en sourdine.
Et les femmes ? Comme Peter Jackson avant lui (dans Brain dead ou Bad taste), il se sert du film comique gore pour parler de thèmes très sérieux. Ces femmes vengeresses, avec leur propre religion et leurs cultes païens font de l’émasculation un quotidien joyeux et bon enfant. Leur domination fait froid dans le dos et renvoie directement au massacre de femmes adultères ou tentatrice du Moyen Âge mais aussi aux persécutions contemporaines, aux frustrations des femmes au foyer et leur soumission depuis des siècles.
Mais Alex de la Iglesia n’oublie pas que l’ingrédient principal de ce genre, c’est l’action. Avec des effets spéciaux volontairement mauvais, il met le paquet sur les fusillades, les courses-poursuites, batailles épiques et autres scènes de sacrifices ou de séduction. Comme Tarantino avec sa Nuit en enfer, de la Iglesia rend un hommage réussi au gore, aux histoires de sorcières, aux films de genre.
Benoît Renaudin
Une comédie d’Alex de la Iglesia. Espagnol. Durée : 1 h 52. Avec Hugo Silva, Mario Casas, Carolina Bang, Carmen Maura.
NOTE : **
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LES FILMS TOUJOURS EN SALLE
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LE LOUP DE WALL STREET ***
Martin Scorsese a le chic pour réaliser des films cultes, sûr que cette plongée dans la vie d’un jeune trader ambitieux va rester dans les annales. Surtout quand c’est le désormais immense DiCaprio qui campe le grand méchant loup prêt à tout pour réussir et s’en mettre plein les poches. L’histoire se résume en quelques mots : c’est celle d’un homme qui va vivre son rêve américain à sa façon, avec beaucoup de drogues, de prostitués et de dommages collatéraux. Jouissif, corrosif. B. R.
TEL PÈRE TEL FILS ***
L’histoire n’est pas sans rappeler La Vie est un long fleuve tranquille. Mais c’est peu probable que le réalisateur japonais Irokazu Koreeda (primé à Cannes) l’ait pris pour modèle, tant son esthétisme tire vers la perfection, la sobriété. Paternité, liens du sang, importance de l’éducation, critique de la société japonaise : ce film sur l’échange de nouveau-né va vous faire couler toutes les larmes de votre corps, par sa beauté et la tristesse qui s’en dégage. B. R.
LE HOBBIT 2 ***
Les fans attendaient le deuxième volet avec impatience : Le Hobbit, la désolation de Smaug poursuit donc les aventures de Bilbon Sacquet et sa troupe, venus récupérer le trésor auprès du dragon. Plus rythmé et moins ronflant que le premier, ce nouvel opus est une gigantesque baffe visuelle, grâce à la maîtrise technique d’un Peter Jackson virtuose en très grande forme (l’évasion en tonneaux est hallucinante), aux décors époustouflants et à l’esthétique splendide : vivement le troisième ! A. G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

Hobbit, no smauging

La saga de Peter Jackson est de retour. Dix ans après le premier Seigneur des anneaux, voici le deuxième épisode des aventures de Bilbon le Hobbit.

" Mais pourquoi les dragons sont méchants ?"
 » Mais pourquoi les dragons sont méchants ? »

Bilbon Sacquet et les treize nains reviennent envahir les salles obscures. Dans ce deuxième volet des aventures du Hobbit, la petite bande va parvenir jusqu’à la Montagne solitaire, où se cache Smaug, le dragon avide d’or. Mais avant, ils devront affronter de nombreux dangers : des araignées velues, des elfes égocentriques, des orques sanguinaires. Ces monstres ne cesseront pas de poursuivre et de harceler nos amis, attaquant à plusieurs centaines, ce qui rend leurs défaites d’autant plus ridicules. La version 3D de ce film prend de l’intérêt avec la mort d’une de ces bêtes, dont la tête coupée vous parviendra en plein visage. Dégoûtant. Les paysages de la Nouvelle- Zélande apportent l’onirisme attendu de ce long-métrage. Quant aux batailles, elles sont épiques comme jamais. La plus impressionnante : une descente de tonneaux virevoltants dans un torrent, filmé façon jeu vidéo, elle devrait délecter les fans du genre et mêmes les autres. Dommage que Peter Jackson ait voulu adapter en trois films, un roman de 300 pages. Le résultat est parfois ennuyeux, souvent long. Par souci de prolonger le scénario original, une romance fait son apparition. Elle manque de logique et n’apporte rien d’intéressant. Au chapitre des bons ajouts, on trouve un dialogue mélangeant flatterie et tentative de survie, de plusieurs minutes, entre Bilbon et Smaug.
Peter Jackson introduit une bonne dose d’humour décalé à ses personnages. Par exemple, à l’affirmation « Je le fais en moins de deux » de l’un des nains, un autre répond « Fais-le en moins de un ! ». Le jeu des acteurs est assez bon, notamment Martin Freeman, l’interprète de Bilbon, dans ses paroles et surtout lorsqu’il porte l’anneau. Au fur et à mesure de ces séquences, le Hobbit est en proie au pouvoir de cet objet. Les spectateurs ressentent ce qu’il va advenir à celui qui le portera trop longtemps. Le lien avec le Seigneur des anneaux, dont l’histoire se déroule quelques décennies après, se poursuit avec quelques saynètes maladroitement intégrées à l’ensemble. Peter Jackson s’est forcé à créer un lien entre ses deux sagas. Les effets spéciaux sont, comme dans les autres adaptations des romans de Tolkien, de très bon niveau. Le dragon Smaug est détaillé, presque humain, non seulement dans sa réalisation graphique, mais aussi en tant que personnage. Ses dialogues et son comportement surprennent et on en redemande. L’histoire de ce deuxième épisode se termine brusquement, rappelant de cette façon que rien n’est terminé et que pour connaître la fin de cette adaptation, il faudra attendre encore un an.
 

Je fais le mort (d'ennui)

Jean-Paul Salomé livre une comédie tiède qui parle des corps froids.

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On a connu François Damiens dans des rôles plus épais.

Évacuer la mort par l’humour. La recette est connue, mais pas toujours réussie. C’est le cas du film de Jean-Paul Salomé, qui ne parvient pas à trouver le ton juste, alternant entre la comédie trop faible et le polar mal ficelé.
Le pitch est pourtant séduisant. Jean Renault (François Damiens), acteur de 40 ans, césar du meilleur espoir masculin en 1997, ne parvient pas à retrouver un rôle à sa mesure. Trop exigeant, méticuleux et pas forcément brillant. Pour continuer à toucher ses droits au chômage, il accepte une offre particulière de Pôle Emploi : jouer le mort dans des scènes de reconstitution de crime. Ce job l’amène quelques jours à Megève dans le cadre d’une enquête sur un triple meurtre. Le perfectionnisme de Jean modifie peu à peu les certitudes de Noémie, la juge d’instruction (Géraldine Nakache).
Manque de justesse
On note un paradoxe : François Damiens porte le film même s’il ne tient pas son meilleur rôle. Son charisme délirant, sa gouaille et son potentiel comique ne sont pas optimisés. On se marre en le retrouvant dans une combinaison latex déchirée au-dessus d’une piscine ou en l’écoutant débiter une ou deux punchlines (« Batman dans son costume, il avait aussi un trou au niveau de l’anus ? »). Mais on l’a trouvé plus hilarant dans Dikkenek et OSS ou touchant dans Gare du Nord.
Son personnage reflète la tonalité du film, peinant à trouver une certaine justesse. Le scénario aurait pu faire un excellent polar, une critique plus forte de la condition précaire des intermittents du spectacle. Et surtout évoquer plus profondément les tensions d’une situation bien réelle : des fonctionnaires de police qui en ont ras-lebol de participer aux reconstitutions, des comédiens forcément troublés de se retrouver face à des tueurs en série et devant masquer toute émotion (soit le contraire de ce qu’on leur demande en tournage).
Faux rythme
Ou bien, Jean-Paul Salomé aurait peut-être gagné à réaliser une comédie totalement absurde, jouant encore plus sur les paradoxes et les ressorts comiques. S’il pointe, par exemple, la démesure de Megève (douze euros le café), le tournage hors-saison affaiblit les possibilités de décalage entre l’intrigue et son environnement. Il engendre même un faux rythme, avec une impression de lenteur peu propice à une comédie décalée.
Je fais le mort se laisse quand même regarder, les rebondissements de l’intrigue n’étant pas trop convenus. Les blagues et gags ne sont ni trop lourds, ni trop répétitifs. Finalement, c’est un film moyen, devant lequel on sourit. Rigole parfois. Son potentiel laissait espérer mieux. Comme un acte manqué.
Note : 2 étoiles (PASMALissime).
Fiche technique : une comédie de Jean-Paul Salomé (qui signe aussi le scénario). France. Durée : 1 h 40. Avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste, Anne Le Ny.

Klapisch de fin

Après l’énorme Auberge espagnole et le faiblard Poupées Russes, Casse-tête chinois clôt sans éclat la saga.

CINE_PAP_OUVERTURE
Et s’il s’était arrêté à Barcelone et n’avait pas fait les escales à Londres et à New York ? À force d’user la corde générationnelle, Cédric Klapisch a bien du mal à retrouver la fraîcheur originelle de l’Auberge espagnole et se perd dans le fil dans l’histoire.
Celle de Xavier, ce beau paumé d’écrivain qui passe de l’étudiant Erasmus au jeune papa poule nouvellement divorcé. Son ex-femme, Wendy, a rencontré un bel Américain, s’est installée dans un magnifique appartement au bord de Central Park. Xavier invoque le besoin de voir ses enfants et décide de venir vivre dans la même ville. Avec ce nouveau départ, il embarque avec lui son lot de déceptions amoureuses et de questionnements sur sa vie de quadragénaire. Il a toujours les mêmes amies, Isabelle la rebelle qui travaille maintenant dans la finance et Martine l’engagée dans la cause du commerce équitable.
Contre-emploi
Comme son nom l’indique, le scénario de Casse-tête chinois se veut alambiqué. Tiens, c’est complexe comme la vie de Xavier… Pas très fin, surtout que Klapisch confond complexe avec fouillis dans sa mise en scène. Les flash-back maladroits et les petites animations façon dessin animé, c’est joli mais à contre- emploi quand ça ne sert pas le propos du film. Mignon, gentil, rigolo, Casse-tête chinois fait passer le temps de manière agréable. Mais ne dit pas grand-chose. Contrairement à l’Auberge espagnole, qui racontait cette génération 80 perdue dans un monde sans repère, Klapisch a perdu son ton, celui qui lui servait à radiographier une partie de la société avec humour et décontraction.
Certes, le réalisateur essaye maladroitement de broder son histoire autour des thèmes dans l’air du temps. Il survole l’homoparentalité, tartine sur le divorce, plonge tête baissée dans l’immigration et donne parfois l’impression de faire une liste de course sociologique. Dans cette superficialité, Cédric Klapisch arrive malgré tout à capturer une petite partie de l’esprit new-yorkais. Sans en faire des tonnes sur la grande pomme, il rend familier ce décor déjà filmé mille fois.
Côté acteurs, pas de fausses notes : Audrey Tautou, Romain Duris et Cécile de France ont assez d’expérience pour faire le job et maintiennent l’esprit de leurs personnages. Même si, parfois, la franche rigolade des débuts laisse sa place aux petits rires de politesse. La fougue et la rage romantique de l’Auberge espagnole se sont transformées en comédie légère. Klapisch a essayé de retrouver son histoire initiatique alors qu’il aurait peut-être dû se contenter d’une romance sans prétention.
Note : 1 étoile (BOFissime)

Hunger Games, l'embrasement : brûlant !

Le deuxième volet de la saga surpasse son prédécesseur. Vif et intelligent, un blockbuster réussi et transcendé par sa star Jennifer Lawrence. La note ? 3 étoiles.

Qu’on se le dise : Hunger Games est désormais une saga cinématographique aussi « bankable » et importante que les Twilight, Harry Potter et consorts. Il suffit de voir les salles pleines à craquer pour les avant-premières de ce deuxième volet et les fans en transe. Hollywood a une nouvelle fois flairé le bon coup avec les livres de Suzanne Collins et lance donc ce Hunger Games : l’embrasement, un an après le premier opus.
On retrouve donc Katniss et Peeta, les grands gagnants des derniers jeux, devant effectuer une grande tournée des vainqueurs. Sauf que Katniss (jouée par la géniale Jennifer Lawrence, oscarisée dans le très beau Happiness Therapy) n’est pas franchement fière d’avoir triomphé aux dépends de la vie de plusieurs jeunes et refuse de suivre le protocole. Le Capitole, agacé, voit en elle la figure possible de la rébellion des petites gens…
Avec un pitch encore plus politique que le numéro 1 (à voir cette scène du président et ses références à la période nazie, drapeaux rouges verticaux, pupitre…), le blockbuster pour ados surpasse en tous points son prédécesseur. Déjà par un rythme haletant, une esthétique bien plus réussie que celle du premier volet qui confinait à la laideur, mais aussi une galerie de personnages très bien travaillés : Haymitch toujours aussi pincesans- rire et alcoolique (joué par l’impérial Woody Harrelson), le président Snow infâme et terrifiant (Donald Sutherland est génial) ou encore Finnick (Sam Claflin en faux beau-gosse arrogant)…
Si Hunger Games 2 continue son histoire (des gamins s’entretuent pour assurer la paix et renforcer une dictature), il parvient à être plus mature et plus sombre, en abordant frontalement l’idée d’une révolte d’une population opprimée. Bien évidemment, les poncifs inhérents à ce genre peuvent parfois lasser (jolie dose de gros bisous sans la langue, câlins, larmes, pas de sang et surtout l’éternel triangle amoureux ronflant).
Il n’empêche que Hunger Games s’en dépatouille habilement avec un scénario béton au niveau de l’action et quelques touches d’humour vraiment bien senties. Même la photographie, le design et les effets spéciaux sont bien plus réussis que dans le premier volet (si ce n’est cette scène nocturne baveuse et pas franchement mémorable).
Au final, Hunger Games : l’embrasement et ses 2 h 25 au compteur passent bien, grâce à son intelligence et son côté noir. On en retient surtout cette critique déguisée d’une société avide d’images violentes et de sa médiatisation à outrance. Pour les volets 3 et 4 de la saga, il faudra être patient : sorties prévues en 2014 et 2015.
Aurélien Germain
Fiche technique :
Action – Sciencefiction, de Francis Lawrence. USA. Durée : 2 h 26.
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth…
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Capitaine Phillips, en profondeur

Capitaine Phillips offre une immersion dans une attaque de pirates somaliens sur un bateau de la marine marchande américaine. Un film d’un réalisme édifiant.

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Deux hommes, deux destins. Le premier monte à bord du Maersk Alabama, un grand cargo de la marine marchande américaine. C’est le capitaine Phillips, cheveux blancs, rigueur de circonstance. L’autre, plus famélique, se réveille dans son village sur la côte somalienne, au son des kalachnikovs. Ce sont ses chefs qui s’énervent de ne pas avoir perçu de butin dernièrement.
Pour récolter cette dîme de guerre, le jeune homme recrute une petite équipe de pirates, avant de prendre le large. Les deux destins se croisent en mer, au milieu des vagues de l’océan Indien. L’esquif chétif de Muse prend d’assaut le géant des mers, tenu d’une main ferme par le capitaine Phillips. Les armes automatiques crachent leurs balles. Les pirates veulent des millions. L’équipage résiste. Les esprits s’échauffent. Les pillards kidnappent le capitaine pour une rançon et s’échappent avec l’otage sur une embarcation légère. Prévenue par radio, l’armée américaine intervient.
Tom Hanks plus vrai que nature
Flux tendu d’images violentes, le film de Paul Greengrass sort très vite du film d’action sans fond. Les deux personnages principaux, qui sont pourtant au coeur de l’action, ont beau se démener chacun dans son camp, la situation leur échappe. Marionnettes d’un pouvoir qui les dépasse, ils sont ballotés dans ce conflit qui oppose les pays occidentaux aux chefs de guerre africains. Phillips et Muse sont les représentants de deux castes mondiales opposées : ceux qui font l’économie mondiale et les autres, privés du gâteau globalisé. Sans pour autant tomber dans l’apitoiement sur les pays pauvres, ni la sociologie de bas étage, Paul Greengrass donne à réfléchir sur cet état du monde sans se détourner pour autant de l’action du film.
C’est que le réalisateur de deux volets des aventures de Jason Bourne est un maître des scènes d’action. Il met seulement, dans ce nouveau film, son talent au profit du fond. Immersive, sa caméra suit de près chaque dialogue, chaque geste. Quitte à parfois donner le mal de mer, la volonté de Paul Greengrass est de retranscrire en image chaque seconde de l’attaque, au plus près du réel. Et pour l’aider dans cette quête de concret, Tom Hanks, représentant de l’Actor’s studio, qui offre un capitaine de navire plus vrai que nature, frustre, borné, calculateur, marin. Une mention spéciale à la performance de l’acteur somalien Barkhad Abdi qui joue à la perfection ce rôle de chef pirate, conduit plus par l’envie de survivre que par la violence. Mettre en avant de jeunes talents somaliens, encore une belle preuve de l’intelligence de Paul Greengrass.
Note : Deux étoiles (PASMALissime)
Fiche technique.
Thriller social de Paul Greengrass. USA. Durée : 2 h 15. D’après le livre de Richard Phillips. Scénario : Billy Ray. Avec Tom Hanks, Catherine Keener, Barkhad Abdi, Yul Vasquez.

Il était une forêt : fable écolo touffue

Il était une forêt, un documentaire dans lequel un botaniste nous raconte les forêts tropicales. Un film patrimonial poétique, militant et surprenant.

CINE CHOIX 1
Faire d’un arbre le héros d’un film, le pari était osé. Mais c’était compter sans le grand talent du réalisateur de La Marche de l’empereur, loin d’être un manchot dans le domaine du documentaire. Dans Il était une forêt, Luc Jacquet embarque le spectateur dans les forêts tropicales, où il imprime sur pellicule l’épanouissement des arbres géants, leurs liens avec les plantes, les animaux, les insectes…
Il était une forêt est une réussite de bout en bout, alors que le pari technique était quasi impossible : comment être intéressant en filmant une forêt — immobile — alors que le cinéma est l’art du mouvement ? Comment réaliser pareil documentaire sur les arbres — verticaux — alors que l’image cinématographique est par définition horizontale ? Pour tout cela, le réalisateur s’est mis au service de Francis Hallé, botaniste spécialisé dans l’étude des forêts tropicales.
Jamais moralisateur
En immersion dans cet univers très vert, les deux écolos ont souhaité le faire partager au public, les forêts étant vouées à la disparition si l’Homme continue ses ravages. Car loin de n’être qu’un simple documentaire, Il était une forêt est aussi un film militant. Il suffit de voir cette triste scène d’arbres décapités, où le commentaire souligne à quel point l’être humain peut détruire en quelques minutes ce que la nature a mis des siècles à construire.
Mais jamais moralisateur, le discours se distille habilement dans certains plans, laissant au spectateur un message écolo, loin d’être pompeux. Le seul petit regret concerne une utilisation parfois abusive des images de synthèse, brisant un peu la beauté visuelle de l’ensemble, même si on comprend bien que ce procédé était obligatoire pour retracer sept siècles de croissance des arbres, des racines à la cime.
Son impressionnant
Pour le reste, filmé au Pérou ou encore au Gabon, le documentaire présente des images époustouflantes, magiques (cette séquence sous la pluie, splendide). Certains gros plans sont stupéfiants. Le tout, magnifié par un impressionnant travail sur le son (craquement des troncs, animaux qui mâchouillent des feuilles…), une jolie musique et narrration par la voix de Michel Papineschi, voix française de Robin Williams.
Avec des vues aériennes ou des plongées dans les tréfonds de la forêt, Luc Jacquet filme avec soin et une parfaite maîtrise cette vie invisible, sauvage, touchante, du microscopique au macroscopique. Ici, les arbres sont géants, il y a des « méchants » (parasites, insectes destructeurs) et des gentils (les fourmis), et des animaux somptueux (grenouille bleue et papillons multicolores), faisant d’Il était une forêt un véritable conte, comme son nom l’indique. Une très belle surprise.
Note : 3 étoiles (TOPissime)
Fiche technique – Il était une forêt. Documentaire de Luc Jacquet. France. Durée : 1 h 18. Scénario : Luc Jacquet, d’après une idée originale de Francis Hallé. Distributeur : The Walt Disney Company.

Même pas mal Quai d'Orsay

La comédie de Bertrand Tavernier (si, si, c’est possible) arrive à trouver le ton qu’il faut pour cette histoire ponctuée d’humour, de poésie et d’un rythme envoûtant.

Quai d'Orsay
Après avoir filmé la France du XVIe siècle dans La Princesse de Montpensier, Bertrand Tavernier change de décor et passe au palais du ministre des Affaires étrangères. Antre du secret et des conciliabules en langues étrangères. Dans ce nouveau long-métrage, le cinéaste s’offre une immersion dans la vie politique moderne et adapte avec brio le premier tome de la bande dessinée éponyme d’Abel Lanzac et Christophe Blain. Le Quai d’Orsay version Tavernier, c’est la tanière d’Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires Étrangères (incarné par Thierry Lhermitte, très bon). Personne n’est dupe et tout le monde voit dans cette figure imposante la silhouette de Dominique de Villepin. Cet homme d’esprit s’est forgé une vision du monde à travers les écrits du philosophe grec Héraclite mais aussi de ses « camarades » hors norme. Il y a le consciencieux Maupas, son directeur de cabinet, alias Niels Arestrup (parfait dans son costume d’homme calme et réfléchi), sa horde de conseillers (dont une allumeuse qui se révèle courageuse et un obsédé de la nourriture), mais aussi Arthur Vlaminck (campé par Raphaël Personnaz), un jeune universitaire embauché au ministère pour écrire les discours du ministre, notamment celui à la tribune des Nations-Unies à New York.
Ce qui n’est pas une mince affaire pour ce jeune recruté, qui doit non seulement faire face à la susceptibilité et l’exigence du ministre mais aussi graviter autour d’une sphère politique où stress, ambitions, objectifs, tensions, coups fourrés et retournements de situations diplomatiques font partie du quotidien. Derrière le pseudo d’Abel de Lanzac, l’auteur de la bd s’est largement inspiré de sa vie pour ce personnage de jeune ghost writer dévoué. Derrière lui se cache Antonin de Baudry, ancien conseiller de Dominique de Villepin. Réticent à une adaptation, il a accepté l’offre de Bertrand Tavernier, sous réserve de scénariser lui-même le film. Cette comédie tire d’abord sa force de ses personnages, attachants, et de ses dialogues tour à tour drôles, sérieux, métaphoriques, justes, mais surtout rapides et animés, ce qui confère à l’oeuvre un rythme particulièrement prenant. Certaines saynètes burlesques et parfois ridicules (les scènes de l’envol des feuilles quand le ministre claque une porte ou la tirade sur l’intérêt d’utiliser un stabilo fluo) viennent contrebalancer de manière comique le sujet de ce film. Parce que la politique n’est pas toujours de tout repos…
 

Pas de (buffalo) bile, ma maman est en Amérique !

Un film d’animation touchant, abordant la question de la mort et de la vérité avec justesse.

CINE_PAP
Adapter un ouvrage pour enfants en film d’animation relève d’un sacré pari. Il est impératif de conserver le coup de crayon enchantant les plus petits. D’entretenir leur imaginaire pendant plus d’une heure et de garder intact le message de l’auteur. Marc Boréal et de Thibaut Chatel accomplissent brillamment leur mission avec Ma maman est en Amérique, tirée du livre de Jean Régnaud et Émile Bravo.
L’histoire est celle de Jean, un gamin de six ans, qui vit dans une petite ville de province dans les années 70. C’est l’heure de la rentrée à l’école élémentaire. Ce qui implique parties de billes, nouveaux copains. D’apparence, un garçon comme les autres. Sauf que sa maman est toujours « en voyage ». Elle écrit à Jean via sa petite voisine Michèle, qui lui lit régulièrement des cartes postales, envoyées d’Amérique. L’enfant se prend à imaginer des aventures d’outre-Atlantique. Avant de se rendre compte progressivement de la vérité.
Univers fidèle aux 70s
Le film aborde le sujet de la mort avec intelligence. Les rêves de Jean permettent de toucher cette problématique sans tomber dans le pathos ou la légèreté. Au fil du film, les personnages deviennent drôles, comme dans l’hilarant concours de billes, et touchants dans les scènes où l’absence de la mère plane. Les réalisateurs parviennent à obtenir la réflexion des spectateurs sur la question de la vérité et des mensonges livrés aux petits.
D’autres thèmes, comme le bizutage par les grands dans la cour de récré, rappellent à tous des situations observées ou connues durant l’enfance. Autre atout : l’univers des seventies est fidèlement retranscrit. Jouets, voitures, commerces. Les plus âgés ressassent leur jeunesse.
Résultat : Ma maman est en Amérique s’impose comme un des films d’animation de l’année. Il a d’ailleurs obtenu la mention spéciale du jury au Festival d’animation d’Annecy.

Turbo, coquille à moitié pleine

Un film d’animation en 3D drôle et efficace, mais un peu trop sur la pédale de frein côté narration.

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Après l’excellent Les Croods sorti en avril, le studio DreamWorks continue sur son rythme effréné à proposer des films d’animation tous les quatre matins. Point trop n’en faut, comme dirait l’autre ? Turbo raconte la vie de Théo, un escargot anticonformiste et impopulaire, au quotidien monotone qui ne rêve que de vitesse. Suite à un accident, sa coquille se transforme en moteur digne d’une Lamborghini et — devenu Turbo — le gastéropode décide d’affronter un champion lors d’une course automobile. Le scénario a beau ne pas être des plus originaux (mais il faut bien combattre le géant studio Pixar et ses Cars ou Monstres Academy…), le réalisateur David Soren a réussi à en faire un film sympathique, en premier lieu grâce à ses personnages attachants. Turbo, Will Flash ou encore le cocasse L’Ombre Blanche, toutes les personnalités des escargots sont travaillées et bien dessinées, servies, en plus, par une animation soignée.
Blagues redondantes
Il suffit de voir l’effort sur les couleurs (les tons sombres dans le monde humain et l’esthétique colorée du monde végétal/animal) ou la course à Indianapolis. Le film repose aussi sur un humour efficace, sans être hilarant, aussi bien sur les petits que sur les grands. Dommage cependant que Turbo n’enclenche jamais la troisième et reste relativement sage, alors qu’il aurait pu être totalement déjanté (à en voir la galerie des personnages secondaires). Les blagues et jeux de mots parfois redondants des escargots auraient mérité un petit coup de turbo (vous voyez, nous aussi on peut le faire). Il aurait fallu pousser le délire jusqu’au bout et peut-être dépasser la recette bateau et éculée des films d’animation : humour pour adultes et enfants, un passage touchant, le combat looser/ winner… « Qui ne tente rien ne risque rien », dit un moment un escargot peureux dans le film. Applicable à Turbo ?
Note : deux étoiles

Machete Kills : sex, drugs and Danny Trejo

Vous n’avez pas eu votre dose de castagne et d’hémoglobine avec Machete 1 ? Tant mieux, Machete revient pour le deuxième volet. Saignant, ce film !

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Sur le papier, le synopsis prête à sourire : prêt à être pendu, l ’ imperturbable Machete est sauvé in extremis par le président des États-Unis pour sauver le monde d’un maniaque bipolaire menaçant de faire exploser la planète avec un super missile nucléaire. Un scénario fleurant bon la série B, ce n’est pas étonnant de la part de ce deuxième opus de Machete.
Et autant le dire de suite, oui c’est du grand n’importe quoi. Mais c’est aussi diablement jouissif.
D’abord parce que Rodriguez (réalisateur du premier volet) s’amuse à dynamiter les codes : le début nous apprend ce qui va se passer après le film (c’est donc parti pour un troisième volet) ; Jessica Alba se fait zigouiller dès les premières minutes ; les faux-raccords sont légion…
Mais dans ce grand-guignolesque, il y a un casting quatre étoiles : l’éternelle gueule burinée de Danny Trejo (à 69 ans, jouer Machete, chapeau !) ; un excellent Mel Gibson en cinglé mégalo ; Charlie Sheen (en président !) ou encore Lady Gaga, Antonio Banderas et toute une tripotée de portraits dessinés au marteau-piqueur (une bande de rednecks, un ex-tueur reconverti en prêtre).
Avec un scénario au ras des pâquerettes, Machete Kills n’est qu’un prétexte à une orgie d’hémoglobine et de tueries déjantées (exemple au hasard, un méchant attiré dans les hélices d’un hélico par son intestin…) : impossible de compter le nombre de têtes coupées !
Le tout saupoudré d’un semblant d’érotisme : car oui, on ne voit rien, mais Machete Kills, c’est une ribambelle de jolies actrices dotées d’un 95 C minimum, aux jambes interminables (délicieuse Amber Heard par exemple). Machete Kills est tout simplement stupide et gros comme une maison, mais reste paradoxalement jubilatoire, par sa « coolitude » exacerbée. Une farce sanguinolente et allumée, digne d’un cinéma bis. Mais, fans de films d’auteur : FUYEZ !
NOTE : 3 ETOILES
Aurélien Germain
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AUSSI EN SALLES :
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ROOM 514 (Note : 3 étoiles)
Un huis clos captivant dans une salle d’interrogatoire. Anna, enquêtrice au sein de l’armée israélienne, repère un acte de violence gratuite d’un officier à l’encontre d’un Palestinien. Elle s’acharne à démontrer la culpabilité du soldat, au milieu des pressions politiques ou de ses collègues. Inspiré de faits réels, le film gagne en réalisme avec des acteurs qui ont tous combattu au sein des unités spéciales des Forces de défense d’Israël. G.V
C’EST LA FIN (Note : 2 étoiles)
La fin du monde a lieu à Los Angeles où, justement, une bande de potes acteurs s’est retrouvée pour faire la fête dans la nouvelle villa de James Franco. Seth Rogen, Michael Cera, Jonah Hill, Emma Watson, Rihanna, Danny McBride, Channing Tatum… la liste de stars qui jouent leur propre rôle est impressionnante. Dans une ambiance qui mélange blagues potaches, gore et apocalypse, la fin est tellement imprévisible et bordélique que le film en devient drôle. B.R.
LA VIE DOMESTIQUE (Note : 3 étoiles)
Plongée dans la vie de Juliette, mère au foyer dans une banlieue résidentielle parisienne, le film d’Isabelle Czajka a des accents de pamphlet féministe. Mais à mesure que l’histoire avance, le propos se fait plus complexe. Sorte de miroir réfléchi de Desperate housewives, une série tv qui tombait trop souvent dans le burlesque et le sensationnalisme, La Vie domestique met en lumière avec finesse les problématiques qui touchent les femmes dans notre société moderne. B.R.

La vie domestique, plan-plan féministe

Plongée radicale dans le quotidien d’une femme d’une banlieue résidentielle. Intelligent, engagé, du bon cinéma français.

Un matin comme les autres, Juliette se lève pendant que son mari tente le câlin du matin. Elle pense déjà aux tâches ménagères, prépare le petitdéjeuner, les enfants descendent pour leur chocolat chaud. Comme dans un mauvais rêve, la caméra suit lentement cette femme d’une banlieue chic. Aujourd’hui, elle attend un coup de fil d’un copain éditeur pour un job sur Paris. Envie de revenir dans le stress de la capitale ? Ici, tout semble si calme, rangé, policé. Les maisons se ressemblent toutes comme dans la chanson de Malvina Reynolds, Little Boxes. Weeds, Desperate Housewives, les références collent facilement à la peau de cette critique acerbe de la condition des femmes dans cette bourgeoisie résidentielle. Mais là s’arrête la comparaison. Contrairement aux standards télévisés américains, La Vie domestique choisit la sobriété. Peu de musique, ni de cadrage dynamique, l’histoire se déroule comme une journée banale. On avale les images d’humiliation, de femmes complètement absorbées par les tâches domestiques, soumises par habitude, d’hommes travailleurs incapables eux aussi d’analyser leurs comportements machistes.
La vie domestique
Comme un coup de poing en slow motion, Isabelle Czajka réalise un film à la fois flegmatique dans la forme et violent dans le fond. Aucune lourdeur ne vient alors déranger le propos grave du film. Les plans s’enchaînent en toute simplicité comme pour mieux restituer ces journées ennuyeuses qui défilent sans anicroches apparentes. Véritable tour de force, cette histoire de banlieue chic résonne au-delà des clichés et arrive à évoquer la condition des femmes, en général, dans la société actuelle. Position de nouvelle arrivée dans ce monde codifié, Juliette se fond peu à peu dans le paysage ambiant, accepte de prendre un Nespresso comme on passe un baptême du feu. Tout en nuance, Emmanuelle Devos joue à merveille cette éditrice intelligente et féminine peu à peu absorbée par ce train-train dégradant.

2 Guns, pétard mouillé ?

Un duo explosif et génial, handicapé par un script confus. Divertissant, sans être le film du siècle.

Ciné 2guns
Deux stars pour deux flingues : l’idée avait de quoi plaire sur le papier. 2 Guns – inspiré de la BD de Steven Grant – réunit en effet les excellents Mark Wahlberg et Denzel Washington pour un film d’action lorgnant vers le buddy movie (comprenez le film de potes, où deux héros complètement différents doivent collaborer). Jouant Bobby et Stig, spécialistes en coups fourrés et affaires louches, les deux compères appartiennent sans le savoir à des agences gouvernementales et doivent infiltrer un réseau de trafiquants de drogue. Après un casse qui finit mal, ils découvrent qu’ils ont été manipulés. Sauf qu’à force de jouer les durs et après avoir été lâchés par leur hiérarchie, tout le monde veut les voir avec une balle dans la tête.
Alors, il est vrai qu’avec un tel synopsis, on espérait beaucoup de Baltasar Kormàkur (réalisateur de Contrebande et Survivre). Ce qui est sûr, c’est que le duo fonctionne à merveille. Explosif, il met en scène un Wahlberg en très grande forme dans son costume de petite frappe cynique et un Washington de grande classe dans cette interprétation comique (surprenant après son rôle poignant de pilote alcoolique dans Flight). Divertissants, les deux acolytes sont bourrés de charisme et s’amusent comme des gosses. Mais le gros flingue de 2 Guns s’enraye en raison d’un script confus. Une pelote de laine qui fait caler la dynamique pourtant intéressante du film. Ça a beau tirer dans tous les sens (tout le monde essaye de tuer tout le monde) et bagarrer à tout va, 2 Guns reste finalement assez vide et parfois à la limite de l’ennui. Façon action/comédie à la 48 Heures ou l’Arme Fatale, le film de Kormàkur est divertissant, sans être mémorable (si ce n’est une certaine scène qui va faire bondir Brigitte Bardot et la SPA…). Le tout n’est pas vraiment ambitieux, mais après tout : est-ce vraiment important pour ce genre ? Aurélien Germain

Les Invincibles manquent le tir

Un film sur la pétanque ? Une bonne idée, mais le spectateur repart fanny.

CINE_PAP
Un emblème de la France. Rond. Toujours avec un bouchon à proximité. Non, on ne parle pas de Gérard Depardieu, mais bien de la pétanque. L’un des sports les plus pratiqués dans le sud-est de la France dès que le soleil commence à chauffer.
Elle n’avait pourtant jamais été abordée par le 7e art ou alors, à la marge. Le réalisateur, Frédéric Berthe, a mis les moyens dans le casting pour lui rendre hommage. Gérard Depardieu et Édouard Baer ont, semble-t-il, décidé de passer le reste de leur vie cinématographique ensemble, après avoir été conjointement à l’affiche de Turf et du dernier Astérix l’an passé. Atmen Kélif, que l’on pensait disparu, revient également au premier plan.
Corporatisme
Ce dernier campe Mokhtar, trentenaire, un brin paumé, qui végète dans le sud, trouvant l’adrénaline en arnaquant quelques badauds à la pétanque avec son ami Jacky (Gérard Dépardieu). Son destin change le jour où il est sélectionné pour représenter la France dans un tournoi international de pétanque. Classique. Un scénario de successstory par le sport. Et c’est encore mieux quand le héros est un mec issu de l’immigration et pas forcément riche.
Dans le genre, on a vu mieux, ou plutôt moins convenu. Les rebondissements sont balisés, les clichés nombreux (sur le sport-business par exemple), et les thèmes effleurés (la pétanque comme vecteur de socialisation pour de nombreuses personnes dans le sud de la France). Le film aurait pu prendre un tournant intéressant quand Momo retourne en Algérie. Sans suite.
Le coup de grâce intervient dans l’ubuesque scène où Gérard Depardieu demande la nationalité algérienne. Une atterrante réaction corporatiste d’une profession qui s’était déjà maladroitement défendue lors de la polémique sur les rémunérations des acteurs et l’exil fiscal de son emblème. Cette fois, on parle bien de Depardieu.

No Pain no gain : pas que de la gonflette

Derrière ce blockbuster musclé sur des bodybuilders kidnappeurs se cache un vrai film d’action d’auteur

CINE_PAIN
Les muscles, cet atout stéréotypé du film d’action bon marché fait toujours recette. En revanche, il reste malgré tout le symbole de la catastrophe cinématographique. Alors quand il s’agit de mettre en scène des bodybuilders et leurs frasques, on se dit que le gouffre artistique n’est pas loin. Pour ajouter aux a priori, c’est Michael Bay aux manettes, le papa de Bad Boys, d’Armageddon et autres Transformers. Pas un de ces cinéastes qui fait dans la dentelle indépendante. Pourtant, l’histoire abracadabrante de Daniel Lugo et de ses comparses contraste nettement avec le reste de la filmographie de Michael Bay. Basé sur un fait divers floridien sordide, No Pain No Gain suit les actions malhonnêtes de trois bodybuilders en quête de succès et d’argent. Sans être des caïds, les trois idiots passent de kidnappings en casses sans sourciller. Bercés par l’american dream capitaliste et débridé des années 1990, rien ne les arrête dans la sauvagerie, l’extorsion et le meurtre. Esthétiquement plus proche du film Drive que de XXX ou de la franchise Fast and furious, ce long-métrage nerveux offre une harmonie dans les décors et les ambiances un peu désuets.

Grand amateur d’effets spéciaux, Michael Bay opère un virage à 180°. Dans No Pain No Gain, les scènes d’action brutes de décoffrage ne tombent pas dans le sensationnalisme du traditionnel blockbuster américain. Elles pencheraient même, par leur nervosité, du côté de Guy Ritchie, version Snatch ou Crimes, Arnaques et Botanique. Mais pas seulement. No Pain No Gain verse dans un humour grinçant et chaotique pas franchement désagréable. Les personnages ne sont jamais là où on les attend, à l’image de l’énorme (par la masse musculaire) Dwayne Johnson qui campe un camé zigzaguant entre addiction et ferveur catholique. Mark Wahlberg, beau gosse terrible d’Hollywood, offre également un beau jeu d’idiot arriviste gonflé à bloc.
 
 

Y'a l'feu : White House Down

Deux heures d’explosions et de rafales de Kalachnikov. Naïf, ronflant et sans réelle saveur… Un petit 2 sur 5 pour WHITE HOUSE DOWN.

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Il y a des gens, comme ça, qui adorent détruire la Maison Blanche. Roland Emmerich, qui l’avait déjà dézinguée dans Independence Day et 2012, met cette fois en scène John Cale (joué par Channing Tatum) qui vient de se voir refuser le job de ses rêves : protéger le président des États- Unis (Jamie Foxx). En plus, la nouvelle tombe pile le jour où ce mauvais père de famille emmène sa gamine ronchonne et fan de politique (oui, c’est un film) visiter la Maison Blanche.
Un groupe paramilitaire/terroriste – on ne sait pas trop – débarque pour tout pulvériser. John Cale va devoir sauver sa fille, le président et, tant qu’à faire, le monde entier.
Avec un scénario et un titre étrangement ressemblants à La Chute De La Maison-Blanche, White House Down ne révolutionne rien.
Déjà, parce que la moitié du film est ratée. Sous une pellicule d’un patriotisme gonflant, Emmerich copie-colle la saga des Die Hard avec Bruce Willis, allant même jusqu’à habiller son héros de la même façon avec son marcel blanc. Les rares touches d’humour distillées au milieu des explosions, si elles relèvent d’une bonne idée, ne sont pas drôles du tout.
White House Down et son super président « trop cool, trop sympa » sert une première demi-heure d’exposition interminable et plate. Puis, dans un déluge de balles tirées (environ 100 000, tmv a fait le compte), le film devient indigeste, en particulier dans sa manière de filmer en plan serré.
Bourré d’incohérences tant scénaristiques qu’au niveau de l’action (une rafale de Kalachnikov pendant 20 secondes qui n’atteint pas un type à 20 centimètres…), le film a cependant le mérite de montrer un dernier acte relativement gratiné et bien fichu, avec un rythme effréné rattrapant l’heure et demie passée.
En fait, White House Down est simplement un énième blockbuster, signé par un réalisateur – pourtant assez bon –  en roue libre. Vite vu, vite oublié. Un pop corn movie XXL.
Aurélien Germain
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TOUJOURS EN SALLES :
JEUNE ET JOLIE (3 étoiles)
La polémique suscitée par les déclarations de François Ozon à Cannes a failli occulter l’essentiel : le film. Le réalisateur traite sans voyeurisme l’histoire d’une lycéenne qui se prostitue. Pas à court d’argent, aimée par sa famille, rien n’explique ses actes. Une technique habile et voulue, qui frustrera néanmoins certains spectateurs. Le tout est sublimé par d’excellents acteurs, Marine Vacht en tête. G.V
CONJURING, LES DOSSIERS WARREN (3 étoiles)
Après le génial Insidious, James Wan récidive : Conjuring, les dossiers Warren dresse le quotidien cauchemardesque d’une jolie famille débarquée dans une maison possédée. Deux démonologues (ayant réellement existé) vont les aider… Série B angoissante, entre l’Exorciste et Amityville, Conjuring et son esthétique 70s manient l’épouvante avec brio : pas original du tout mais des scènes de frousse intense. A.G.(la critique complète est dispo ici)
ELYSIUM (3 étoiles)
2154. Les très riches vivent sur une station spatiale ; les autres dans les bidonvilles sur Terre : Max (joué par Matt Damon, méconnaissable) va essayer de sauver sa peau et celle des autres. Esthétiquement somptueux, Elysium est non seulement une science-fiction post-apocalypse, mais aussi une métaphore politique, avec son questionnement sur les disparités pauvres/riches. A.G.

Ilo Ilo, Singapour power

Un bon petit film art et essai en direct from Singapour. Attachant mais attention à l’ennui pour les non-cinéphiles.

Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa
Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa

Que faire quand on a un enfant difficile ? Dans le Singapour des années 1990, le plus simple c’est d’engager une bonne des Philippines qui parle mandarin et anglais. C’est comme ça que Jiale, le jeune garçon turbulent en question, voit un jour débarquer Teresa. À son arrivée, gentiment mais fermement, la mère de Jiale demande son passeport pour mieux aller le cacher. « C’est pour éviter qu’elle fuie » se justifie-t-elle auprès de son mari. Ambiance. Et puis la vie reprend. Elle est secrétaire dans une société d’import-export. Lui perd son job, alors que le pays entre dans une crise qui gagnera ensuite l’Asie entière. Quand à Jiale, il vit sa vie de garçon singapourien. Ses relations avec Teresa, d’abord houleuses, s’améliorent à mesure qu’il apprend à connaître cette jeune femme au caractère trempé.
Pour un premier long-métrage, Anthony Chen évite tous les écueils du jeune réalisateur. Il garde le cap sans étaler son talent et les effets de caméras inutiles. Tout en retenue et en délicatesse, il aborde l’intimité de cette famille avec un tel brio qu’il arrive à mettre en lumière l’universalité de son quotidien. Si le jeune singapourien filme avec nostalgie le Singapour de son enfance, il évite de tomber dans la critique pataude des conditions des immigrés ou de la société singapourienne. Anthony Chen laisse plutôt le soin au spectateur de découvrir son pays, souvent connu pour sa réussite économique, mais rarement pour sa culture. Caméra d’or pour la Quinzaine des réalisateurs, cette année à Cannes, Ilo Ilo promet au jeune Anthony Chen un avenir brillant dans le cinéma mondial. Un film qui ravira les cinéphiles mais qui, par ses longueurs et son ton volontairement contemplatif, pourrait lasser les plus impatients d’entre vous.

Honnête ce Percy Jackson, la mer des monstres

La suite des aventures de Percy Jackson débarque (enfin) sur nos écrans. Au final, du gavage aux images de synthèse, de l’humour, de l’action, un sous-Harry Potter divertissant pour l’été.

Il aura fallu pas moins de 3 ans pour voir enfin débarquer la suite des aventures de Percy Jackson sur nos écrans. Le premier volet, Percy Jackson : le voleur de foudre, ayant connu un succès en demi-teinte (comprenez un demi-flop), la Fox avait suspendu la production de son petit frère. Finalement, Percy Jackson : la mer des monstres a quand même fini par être sorti par quelqu’un qui a vraiment le nom de l’emploi : Thor Freudenthal (réalisateur de pas grand-chose, si ce n’est Scavengers et Palace pour chiens… Bah oui !).
Nous revoilà donc à suivre les aventures de Percy Jackson, un demi-dieu (rien que ça) qui a déjà sauvé le monde mais doute fortement de ses capacités. « Et si j’avais eu un coup de pot, en fin de compte ? », se demande-t-il, les sourcils froncés en se grattant la tête.
Mais quand la barrière de protection divine de son petit village est attaquée, il va devoir arrêter de réfléchir et agir en allant chercher la légendaire Toison d’Or qui va tous les sauver.
Ce sous-Harry Potter emmène donc le spectateur dans un périple – ou plutôt une odyssée – dans les eaux mortelles de la Mer des Monstres (forcément, le nom donne moins envie que la Méditerranée). Une aventure divertissante, bourrée d’action et nourrie d’un rythme soutenu, mais qui s’effrite malheureusement rapidement en raison de ses personnages trop lisses.
Logan Lerman (Percy Jackson) et sa tête de premier de la classe est peu expressif ; le personnage de la belle Alexandra Daddario (Annabeth) n’est pas assez exploité ; Brandon T. Jackson (Grover) par contre relève le niveau grâce à son humour et sa pêche.
La Mer des Monstres, s’il n’est pas le film du siècle, est l’occasion de causer mythologie grecque avec un soupçon d’humour toujours bien placé (le personnage de Dionysos est excellent). Plutôt rigolo, le mélange avec cette action constante est donc vraiment agréable.
On regrettera cependant cette orgie d’images de synthèse qui font vivre littéralement le film (il n’y a quasiment que ça) : gavant jusqu’à en vomir. Ce volet de Percy Jackson n’a pas vraiment de saveur dans ses effets spéciaux, si ce n’est par exemple la course en taxi ou l’impressionnant monstre marin. Mais Tyson, le frère cyclope (joué par Douglas Smith), se voit affublé d’un faux œil en synthèse ridicule ; là où une prothèse aurait fait bien plus d’effet que ce trucage à la limite du moisi.
Percy Jackson : la Mer des Monstres* n’a malheureusement pas su utiliser son très gros budget (90 millions de dollars) à bon escient. Mais dopé à un rythme archi-soutenu et quelques traits d’esprit, il reste tout de même divertissant et assez agréable pour cet été.
Aurélien Germain
* le film a été vu en version 2D. Percy Jackson est aussi disponible en 3D.
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Conjuring, les dossiers Warren : Bouh !

Le nouveau James Wan est arrivé ! Une série B angoissante et bien flippante, entre l’Exorciste et Amityville, qui fait appel à des démonologues. Et en plus, c’est inspiré de faits réels…

Ah qu’elle est mignonne tout plein cette grande famille unie, joyeuse, souriante et pleine de bonheur à l’idée d’emménager dans cette bâtisse campagnarde. Tellement mignonne qu’elle va finalement tomber dans un véritable cauchemar, à l’intérieur de cette maison possédée par un esprit plus que malfaisant.
Nouveau film de James Wan (réalisateur du tout premier Saw et du génial Insidious), CONJURING : LES DOSSIERS WARREN n’est pas qu’un simple film de possession, un énième ersatz du cultissime Exorciste de Friedkin. Estampillé de la mention « inspiré de faits réels » (qui fait toujours son petit effet dans les gargouillis de l’estomac des fans des productions horrifiques), Conjuring est aussi un biopic sur Ed et Lorraine Warren, deux parapsychologues experts en démonologie. Ce couple aux 4 000 dossiers paranormaux ont réellement existé (ce sont eux qui se sont occupés du cas célèbre Amityville et la femme médium est d’ailleurs toujours vivante), le réalisateur les incorpore dans son long-métrage pour venir en aide à cette famille complètement flippée dans cette maison hantée.
Et c’est là où James Wan marque son premier point. Insufflant par là une dose d’authenticité, il dresse un portrait intéressant de ce couple intriguant ; portrait réussi notamment par les performances sans faille de Patrick Wilson et Vera Farmiga (belle, intense et pleine de justesse).
Si tous les personnages sont plein de justesse (la maman, Lily Taylor est absolument stupéfiante et bluffante !), le récit est rendu encore plus crédible par ses décors, sa très belle photographie et l’utilisation de son ambiance seventies ; l’histoire se déroulant à cette époque.
Pour le reste, Conjuring a beau utiliser toutes les ficelles de l’épouvante et les poncifs inhérents à ce genre, il fait réellement peur. OUI, James Wan n’invente strictement rien et reste en terrain balisé, mais son utilisation de nos terreurs les plus enfantines et primaires fonctionne toujours aussi bien : suggestion, bruits de porte ou dans les murs, voix susurrées, poupée maléfique, peur du noir, références au Diable, apparitions…
Malgré des artifices éculés donc, la frousse et la tension sont intenses, surexploitées – en bien – par une musique diablement efficace, notamment par ses infrabasses. Pour preuve, le deuxième acte, véritable montagne russe allant crescendo dans les scènes-choc est une véritable réussite.
James Wan et son Conjuring prouvent, une nouvelle fois à Hollywood, qu’un budget colossal n’est pas obligatoire pour accoucher d’un bon film flippant ou simplement performant (n’est-ce pas World War Z ?…). Sans être le film d’épouvante du siècle ou réinventer le style, Conjuring est une série B vraiment angoissante, contrairement à d’autres soi-disant frayeurs (coucou les arnaqueurs de Paranormal Activity, on parle de vous) et admirablement bien réalisée, malgré son manque d’originalité.
Aurélien Germain
SORTIE LE 21 AOUT 2013
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Bande annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=McOmzgX09wo[/youtube]

Décevant The Purge (American Nightmare)

Synopsis corrosif, sujet politiquement incorrect : The Purge avait tout pour être une bombe dans le monde du cinéma. Au final, c’est un pétard mouillé et une grosse déception.

Imaginez un peu la bête : Etats-Unis, année 2022. La criminalité n’existe presque plus, les prisons ne sont plus surpeuplées. Pourquoi ? Parce que le pays et son gouvernement ont mis en place « The Purge », un système  qui autorise – une fois par an et pendant quelques heures – et rend légales toutes activités criminelles. Inutile de compter sur la police ou les hôpitaux, tout est fermé durant cette nuit du « chacun fait sa loi avec ses gros flingues ».
Les fans de films de genre bavaient déjà à la lecture de ce synopsis original et intéressant. Encore plus devant la bande-annonce aguicheuse (pour la voir, c’est ici). Sauf que la surprise est de taille devant ce long-métrage de James de Monaco (producteur de l’arnaque Paranormal Activity et du très bon Sinister) : The Purge (American Nightmare en français pour éviter les jeux de mots vaseux) est en fait une véritable déception.
Déjà, parce que le scénario s’écrase au bout de quelques minutes. S’il eut été passionnant de réaliser une satire grinçante sur l’utilisation des armes ou la violence en Amérique (par exemple), James de Monaco a préféré se la jouer Bisounours, en centrant son intrigue sur la famille Sandlin, millionnaire grâce à ses systèmes de sécurité ultraperfectionnés. Celle-ci va ouvrir la porte à un inconnu, lors de cette fameuse soirée de tuerie entre voisins. On ne vous en dira pas plus…parce qu’il ne se passe pas grand-chose de plus de toute façon.
Le concept de The Purge tombe donc aussi complètement à l’eau, et est en plus desservi par une photographie atroce (trop sombre, trop noir, trop moche, trop tout) et une façon de filmer pas très excitante. L’espace temps/lieu, quant à lui, n’est pas respecté et laisse le spectateur dubitatif devant cet ersatz de home invasion peu crédible et pas franchement convaincant.
Malgré ce sujet amoral et perturbant, The Purge n’interroge pas vraiment sur la société américaine, l’ultra violence et l’égoïsme latent. Et ce ne sont pas les performances vraiment limite d’un Ethan Hawke peu concerné et franchement mauvaise de Max Burkholder qui vont changer la donne.
Fade, mou et sans surprise, The Purge aurait pu être un des films de l’été en accentuant sa charge politique et son scénario corrosif. James de Monaco, et c’est décevant, a finalement préféré la carte de la facilité (visiblement, cela marche vu les bonnes retombées de billets verts outre-Atlantique). Sans être médiocre, le film est juste une immense déception.
Pour un film de cette trempe, bien plus méchant et piquant, replongez-vous plutôt dans le génialissime Funny Games. Ce film avait au moins un cerveau et quelque chose dans la pellicule.
Aurélien Germain
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Insaisissables, magique

Abracadabra : casting magique et film divertissant, Insaisissables est une vraie surprise trompant et bernant constamment le spectateur.

Avec une bande-annonce aussi alléchante, Insaisissables (« Now you see me » en version originale, allez comprendre…) allait-il être un joli tour de magie ou un tour qui tombe à l’eau ? Autant le dire tout de suite, le film de Louis Leterrier est loin de certaines critiques assassines lues ci et là : sans être magique, il est franchement réussi.
Quatre brillants magiciens sont embauchés par une entité mystérieuse pour donner des spectacles époustouflants : le premier à Las Vegas permet le braquage d’une banque en France ; le second torpille le compte bancaire d’un vieux banquier véreux. Un bonheur pour le public, mais pas vraiment du goût du FBI et d’Interpol qui se lancent alors dans une chasse à l’homme pour attraper ces Robins des Bois des temps modernes. D’autant que le troisième et dernier numéro promet d’être encore plus extrême…
Sous couvert d’un scénario inventif, le réalisateur déroule un film sans accroches, au rythme haletant, et loin de n’être qu’un banal long-métrage sur la magie. Tour à tour thriller, policier et cérébral, Insaisissables a aussi le culot de constamment berner le spectateur sur ce qu’il croyait voir ou savoir. « Un magicien a toujours au minimum un tour d’avance. » Rien de plus vrai ici, où les multiples entrées de lecture, chausse-trappes, diversions et intrigues à tiroir accouchent d’un récit bien construit et intéressant.
Une réussite aussi due à un casting de luxe, loin des gros films biberonnés aux acteurs surpayés pour leurs prestations minables (on ne citera personne…). Là, il suffit d’admirer le jeu du génialissime Woody Harrelson (aussi truculent que dans Tueurs Nés) ou du très bon Jesse Eisenberg (vu dans The Social Network). Idem pour Mélanie Laurent ou encore Morgan Freeman, dont le rôle induit très souvent le spectateur en erreur pendant deux heures.
Si l’on peut malheureusement critiquer la réalisation agaçante ou surchargée de Leterrier (certains travellings et mouvements de caméra sont vraiment à vomir, à l’aide !), Insaisissables pond quand même quelques scènes extraordinaires. Au hasard, une course-poursuite géniale de plus de dix minutes ou bien les tours de magie prestigieux (par ailleurs, pour la plupart réalisés avec des trucages réels, aidés par de vrais magiciens, pour éviter de se reposer sur les images de synthèse).
Frénétique, fausses pistes et divertissant : les trois ingrédients d’Insaisissables. Pas le tour de magie du siècle, mais suffisamment grisant pour pouvoir s’évader quelques heures et passer un bon moment.
Aurélien Germain
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Wolverine divertissant

Personnage clé des X Men et de Marvel, Wolverine sort les griffes et montre les crocs, dans cette version 3D. Agréable et divertissant, sans pour autant être renversant.

Wolverine, vous connaissez ? Vous savez, un des personnages phare des X Men, avec une barbe trop classe et de grandes griffes aux mains (impossible de se gratter la tête, quoi). Et Hugh Jackman, vous le remettez ? Le beau gosse qui fait craquer vos femmes, qui peut aussi bien jouer dans Les Misérables, Real Steel que dans une pub pour une boisson-qui-rafraichit-mais-qu-on-dira-pas-la-marque-à-part-que-c’est-fait-de-thé-et-que-c’est-glacé.
Bref, ces deux ingrédients font le nouveau Wolverine. Sous-intitulé « le combat de l’immortel », le film de James Mangold (réalisateur de Walk The Line, l’un des meilleurs films au monde) emmène Wolverine au Japon pour bastonner plein de monsieurs, tout en étant pour la première fois vulnérable (aussi bien physiquement qu’émotionnellement) et en se posant des questions sur son immortalité.
Un postulat de base classique qui, au final, pousse peut-être ce blockbuster à remplir le cahier des charges sans trop d’originalité. Pour autant, Mangold filme des scènes d’action impressionnantes (à voir absolument, ce duel sur un train à 500 à l’heure excellentissime) et arrive à y insuffler des touches d’humour très agréables et surprenantes (Hugh Jackman excelle d’ailleurs en pince-sans-rire). Ce qui permet de rendre l’univers Marvel très intéressant.
On reprochera cependant – et une nouvelle fois – à Wolverine sa transposition inutile au possible en 3D. Devenu monnaie courante désormais, le relief n’apporte ici aucun détail ou niveau de lecture supplémentaires et ne sert donc (une fois de plus…) qu’à soutirer quelques euros au spectateur.
Avouons quand même que malgré son inutilité, la 3D dans Wolverine reste vraiment belle et léchée (la scène d’ouverture possède une photographie admirable). Un énième blockbuster pour cet été (relisez donc le pourquoi du comment ici) agréable et plutôt pêchu, avec son lot de bonnes surprises. Et puis, rien que pour les très belles Svetlana Khodchenkova et Tao Okamoto, on a envie de sortir les griffes. Miaou.
Aurélien Germain
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Dantesque Pacific Rim

Le blockbuster de l’été pulvérise tout sur son passage. Del Toro signe un rêve de gosse qui nous fait nous-aussi retomber en enfance. Un film « monstrueux » et dantesque.

L’été, c’est chasse gardée de Hollywood dans les salles obscures. Si peu de films d’auteur ou non-américains sortent durant cette période, c’est tout simplement parce que c’est là que sortent les plus gros blockbusters made in USA. Et est-il réellement possible de rivaliser ?
Difficile à y croire en se prenant la déflagration sonore et visuelle de Pacific Rim, le dernier bébé du génial Guillermo Del Toro (réalisateur des Hellboy, Labyrinthe de Pan et autres L’Echine Du Diable, producteur du génial Mamà et L’Orphelinat…)
Pourtant, quoi de plus basique et classique que le scénario de Pacific Rim ? Des créatures monstrueuses venues des entrailles des océans (les kaiju) ont réduit la planète à néant. Seul moyen de les combattre ? Des robots géants pilotés par télépathie, les jaegers. Dit comme ça, il est certain qu’on a l’impression d’avoir davantage affaire à un fantasme de geek boutonneux et prépubère. Mais non.
Pacific Rim est en fait un délice de science-fiction, monstrueusement rythmé : un véritable spectacle devant lequel n’importe quel spectateur retombe en enfance devant une telle magie visuelle ; le tout étant signé ILM (l’équipe ayant signé les effets spéciaux de Jurassic Park, Terminator…)
Avec ses effets spéciaux majestueux (*), le film de Del Toro est une orgie d’explosions, de destructions à grande échelle et de combats hallucinants. Grâce à une photographie parfaite et des mouvements de caméras fluides, le spectateur se retrouve bouche bée devant d’apocalyptiques duels entre des monstres de toute beauté (moitié dinosaure, moitié Godzilla) immenses comme un immeuble de 50 étages et des robots à l’esthétique digne des plus grands films de sci-fi.
Côté oreilles, c’est une rafale sonore quasi jamais-vue (ou plutôt entendue). De quoi exploser le sonotone de papy et vous décrasser les esgourdes à jamais.
Avec 200 millions de dollars de budget, Del Toro réalise son rêve de gosse (un film de monstres japonais) et signe un divertissement efficace, où l’on débranche son cerveau pour en prendre plein la vue et les oreilles (lui-même souhaitait faire « un film léger pour l’été »). En un mot ? DANTESQUE !
Aurélien Germain.
(*) à savoir que nous avons vu la version 2D mais que le film est aussi diffusé en 3D.
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World War Z(éro)

Z comme zéro ? Le tant attendu blockbuster de zombies emmené par Brad Pitt n’est qu’une vaste farce. Les gros sous ne sont visiblement pas compatibles avec les films d’infectés.

Ce qui est drôle dans toute cette histoire, c’est que l’on aurait pu avoir un film génial si Hollywood ne s’en était pas mêlé. Parce qu’au départ, World War Z (appelons la bête WWZ) est un roman de Max Brooks qui avait tapé dans l’œil de Brad Pitt : un bouquin causant d’un rapport de l’ONU rempli de témoignages sur l’après-guerre entre vivants et morts-vivants, avec une petite touche de géopolitique. Notre Brad chéri a voulu l’adapter tel quel. Pas franchement du goût de la Paramount qui refuse et l’envoie finalement jouer les experts/sauveur du monde en pleine guerre zombiesque.
Et très vite pendant WWZ, on s’aperçoit que l’horreur n’est pas dans les morts-vivants rendus dingues par un virus inconnu et qui vous bouffent tout cru. L’horreur, elle est déjà dans la façon de filmer de Marc Forster. Une sorte de caméra à l’épaule en mode maladie de Parkinson sur un bateau qui tange qui : a) vous file la nausée ; b) vous permet de ne rien comprendre à l’action et rend illisible la lecture ; c) vous donne envie d’offrir au réalisateur « Comment savoir filmer pour les Nuls ».
Pourquoi filmer ainsi ? Parce WWZ, c’est aussi un classement PG-13 (aux Etats-Unis, l’équivalent de « interdit aux moins de 13 ans »). Donc la caméra évite soigneusement les gros plans, multiplie les vues aériennes lors des attaques, il n’y a aucune goutte de sang, ni plan gore (les zombies croquent seulement la main et laissent une petite trace…). Bref, un parti-pris inapproprié au genre et au public visé…
Les zombies boivent Pepsi
Paraît-il que l’argent ne fait pas le bonheur. Et ne fait pas les bons films. WWZ a beau aligner les dollars (plus de 180 millions de budget), son rythme est d’une faiblesse rare dans le film d’infectés. Et ce n’est pas -le pourtant excellent- Brad Pitt qui arrive tirer le film vers le haut. Encore moins quand l’ex-anti héros de Fight Club sombre dans le ridicule le plus total avec un placement de produit en plein film. Comprenez une pub paaas du tout subtile : pendant l’attaque de zombies dans le Centre mondial de l’OMS, Brad Pitt, fier avec sa petite cicatrice (oui il s’est vautré dans un crash d’avion ouvert en deux, mais n’a rien), prend le temps de passer devant un distributeur… avec des dizaines de Pepsi, avant de s’ouvrir une petite canette bien fraîche en plan rapproché, tête penchée (!!!). Aberrant, honteux ou pitoyable ?
Au final, WWZ n’est qu’une production pleine de gros billets verts, où le moins bon côtoie le pire durant deux heures très longues. En voulant revisiter le film de zombies, Forster a accouché d’un film plus mort que vivant, bien loin d’un « 28 weeks later », avec un final torché en 10 minutes chrono (dur, dur d’avoir des idées apparemment…), sans aucune explication. Le pire, c’est qu’on prévoie une trilogie de ce machin foutraque. Le « Zombie » du maître George Romero doit se retourner dans sa tombe…
Aurélien Germain
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Aurélia Poirier : portrait d'une actrice tourangelle prometteuse

Aurélia Poirier est une actrice tourangelle prometteuse que l’on voit dans la série Lazy Company. Un visage d’ange qui cache une volonté farouche.

PORTRAIT
Deux grands yeux bleus sur un visage innocent, Aurélia Poirier semble à peine sortie de l’enfance. Au premier abord, tout du moins. Dans Lazy Company, une série délirante qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, elle interprète Jeanne, une chef des résistantes au caractère bien trempé.
« C’est une guerrière. Cela correspond bien à mon caractère. » Devant notre surprise, elle explique, le visage angélique : « Je peux être assez hargneuse parfois, c’est une partie de moi. » Petite, la Tourangelle rêvait d’être danseuse, de faire partie de l’univers du spectacle. Elle tombe amoureuse du théâtre grâce à des cours du soir. C’est décidé, elle sera comédienne. Ses parents la soutiennent mais lui conseillent d’assurer ses arrières, « Passe ton bac d’abord ! ».
Après de longues études, elle passe un casting repéré dans une petite annonce. Elle rencontre alors Jessica Woodworth, la réalisatrice du film La cinquième saison. Le coup de foudre est immédiat entre les deux femmes. Plus tard, elle lui confiera : « Dès que tu es entrée dans la pièce, j’ai su que c’était toi. » Elle, c’est Alice, le rôle principal. Un personnage renfermé, mutique, tout en retenue. « C’est très difficile à jouer, avoue la jeune femme. Des fois, quand le personnage vit des choses très dures, j’aurais aimé qu’elle pleure, qu’elle exprime quelque chose. Mais les réalisateurs me deman-daient de tout garder en moi. »
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Pour ce rôle, elle obtient le prix de la meilleure actrice (révélation féminine) au Festival européen des Arcs. « Ça fait plaisir, souffle-telle, le sourire en coin et les yeux baissés. Le tournage était difficile. Nous étions très dépendants des conditions météo, mes horaires changeaient tout le temps. Il faisait froid, c’était super dur mais j’en garde un très bon souvenir. »
Si elle n’était pas actrice, elle aurait aimé être reporter, « pour aller à la découverte de l’humain. Le plus important pour moi, c’est de faire un métier dans lequel tu apprends tout le temps. Finalement, quand je joue des personnages, je les explore et les découvre, un peu comme un reporter », analyse-t-elle, pensive, ses grands yeux bleus perdus loin, très loin à l’intérieur.
Laura Buratti
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Son actu
En ce moment, elle tourne en Touraine la deuxième saison de Lazy Company, une série humoristique dans la veine de Kaamelott ou Hero Corp. Pas de table ronde ni de super pouvoirs mais quatre soldats américains un peu abrutis, quelques jours avant le débarquement, qui tentent d’accomplir leur mission malgré leur incompétence. Elle est également l’actrice principale du film La cinquième saison de Jessica Woodworth et Peter Brosens. Un petit village belge attend l’arrivée du printemps. Mais la belle saison ne vient pas, la nature semble en pause. Alice (Aurélia Poirier) et Thomas (Django Schrevens) se battent pour donner un sens à leur vie dans un monde chamboulé. Le 24 juillet aux Studio
 
L’ANECDOTE
« Nous avons tourné La cinquième saison en hiver mais nous devions jouer des scènes d’été, autour d’un barbecue. Il faisait – 5°C, j’étais en t-shirt et il s’est mis à neiger. Ce n’était pas prévu mais les réalisateurs ont gardé la scène. Je suis quand même tombée malade deux fois pendant le tournage. »

Jeu vidéo : MOTOGP 13 (PC, PS3, XBox…)

VROUUUUUUM ! Enfilez votre casque, on vous emmène faire un tour en moto. Bon sauf que ce n’est qu’un jeu vidéo…

LA POIGNÉE DANS LE COIN AVEC MOTOGP 13
Alors que la nouvelle saison de MotoGP bat son plein, l’éditeur italien Milestone vous propose de sucer la roue de Pedrosa et Rossi dans un jeu à mi-chemin entre arcade et simulation. Licence officielle oblige, retrouvez l’intégralité des circuits et des pilotes de la nouvelle saison dans MotoGP 13. En solo ou en multi (douze joueurs maxi), multipliez les tours de piste et gérez la carrière d’un futur champion de A à Z, de sa première course dans le grand cirque professionnel à son premier titre mondial.
Loin d’être parfait et malgré une réalisation graphique décevante, MotoGP 13 est un bon défouloir taillé pour occuper de longues heures durant les pilotes virtuels. Moteur.
L. Soon

> MotoGP 13, Milestone, tout public, PC, PS3, Vita, Xbox, de 50 à 60 €.
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Les Reines du Ring, so frenchy

Quatre caissières qui se mettent au catch, pour une bonne comédie franchouillarde…

Un peu de brutalité dans ce monde de douceur, c’est le rêve de nos quatre héroïnes en collants. Rosa veut reconquérir son fils, placé en famille d’accueil et fan de catch, en formant une équipe avec ses collègues caissières.
Pas très sportives, nos catcheuses du dimanche vont subir un entraînement intensif, dispensé par Richard Coeur de Lion (André Dussolier), ancien catcheur à la retraite qui se prend d’affection pour l’improbable équipe. Très peu de catch, finalement, dans cette comédie familiale axée sur la reconstruction de femmes un peu paumées. Mais tous les codes du ring y sont : les cordes à linge, les cris de guerre et les costumes ridicules. Pour son premier long-métrage, Jean-Marc Rudnicki puise dans ses racines pour nous ressortir LE truc qui marche à tous les coups : le ch’ti.
L’histoire se passe dans le Nord, ce qui sert de prétexte au personnage de Kill Biloute, la bouchère de Béthune (Corinne Masiéro dans un rôle sur mesure), de loin le personnage le plus drôle du film. Entre accent à couper au couteau et expressions ch’timis « Ravisse don’ pôr lô ! » (Puis-je me permettre d’attirer votre attention dans la direction désignée par mon doigt ?), ça fonctionne à tous les coups.
On retrouve avec plaisir Nathalie Baye, alias Wonder Colette, en cinquantenaire désabusée qui reprend goût à la vie. Naturelle et touchante, elle illumine le ring. Le scénario est attendu (la plupart des gags sont téléphonés), les personnages sont bienveillants tendance mielleux. Et pourtant on rit du début à la fin, grâce à un rythme soutenu, qui fait passer l’heure et demie sans ennui.
Mention spéciale pour Isabelle Nanty, hilarante chef du personnel coincée un poil hystérique. Une comédie bon enfant, sans prétention, qui parvient à passer par-dessus la troisième corde.
NOTE : 2 ETOILES
Laura Buratti
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DEJA EN SALLE… NOTRE AVIS

MOI, MOCHE ET MÉCHANT 2 (Note : 3 étoiles)
Youpi, le méchant Gru est revenu. Bon, sauf qu’il n’est plus méchant, ni même vraiment moche (en plus, il tombe amoureux, arf !) et doit cette fois-ci sauver le monde. Avalanche de gags (les “ Minions ” sont la force comique du film) et animation superbe font de ce deuxième volet un agréable moment pour toute la famille, mais légèrement en deçà du premier opus, car un poil trop paresseux côté originalité. A.G.
DARK SKIES (Note : 3 étoiles)
Être tranquille dans sa maison, dans une banlieue paisible, et se voir pris pour cible par des extraterrestres. C’est bêta, hein ? C’est ce qui arrive à la famille Barrett dans Dark Skies, mélange entre XFiles, Signes et Rencontres du 3e Type. Angoisse permanente, terreur suggestive et un mélodrame familial en toile de fond : le film réussit même le pari d’un final terrible et maîtrisé (pour une fois !). A.G.

Le buzz : notre webomètre de la semaine !

Ce qui a buzzé cette semaine ? Un prénom face Game of Thrones, les hashtags ringardes ou encore devenir immortel. Suivez le geek…euh, le guide !

DEBUT DE HYPEBUZZ_PAP_WATCHLa Smart Watch/ Qui veut crâner sur les plages cet été ? La nouvelle Smart Watch de Sony fera pâlir de jalousie votre voisin de serviette. Gestion des appels, appareil photo, musique, GPS, tout y est.
ETERNEL
Candy Crush Saga / Ce jeu pour smartphone et tablette est de la véritable drogue dure. 15,5 millions d’utilisateurs, 33 millions de fans sur Facebook. N’essayez pas, sous peine de perdre votre vie sociale.BUZZ_PAP_CANDY
INCONNU
Devenez immortel / Il fallait y penser. Une société américaine propose, via l’installation d’un code QR sur la tombe d’un défunt, de revivre les meilleurs instants (photos, vidéos) de la personne décédée.
AUX OUBLIETTES
Hashtags #ringards / Alors que Facebook vient de copier Twitter en rendant l’utilisation des mots-clés possible, une question se pose : n’est-ce pas un peu has-been d’utiliser des hashtags ? #auxoubliettes
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LE PRÉNOM DAUGHTER OF DRAGONS
Dans la famille des prénoms geeks, je demande la fille. Un couple de savoyards a eu l’idée originale d’appeler leur fille Khaleesi. La fillette née début juin porte le même prénom que la reine exilée dans la série Game of Thrones. À quand Varys ou Hodor ?
BUZZ_BRV_KHALEESI
LA FAUSSE/ BONNE IDÉE LES MÉGOTS QUI POUSSENT
On a le droit d’être un peu perplexe devant l’idée de Ben Forman. Ce jeune designer industriel a inventé le mégot de cigarette avec graine intégrée. Une fois le mégot jeté par terre, une plante se met à pousser. Mouais… et si on arrêtait de fumer plutôt.

JEU VIDEO : Pro Cycling Manager (PS3, Xbox, PC)

Le jeu vidéo de la semaine ? Il colle au top avec l’actu. Grimpez en selle, on vous parle de Pro Cycling Manager.

EN SELLE AVEC PRO CYCLING MANAGER
Vous avez toujours rêvé d’enfiler le survêt de Marc Madiot ? Vous êtes fan de gestion et de petite reine ? Alors en selle avec Pro Cycling manager ! A quelques semaines du départ de la Grande Boucle, la simulation cycliste des Français Cyanide Studio et Focus Home Interactive pointe à nouveau le bout de ses cale-pieds sur consoles et PC. Au programme des réjouissances, pas moins de 80 équipes officielles et 180 compétitions à travers le monde, de Paris- Nice à la Vuelta en passant par l’incontournable Tour de France.
Avec ses graphismes flatteurs, sa base de données complète et son interface modernisée, cette version 2013, à savourer en solo ou en multi, promet de longues heure de jeu aux directeurs sportifs virtuels.
L. Soon
> Pro Cycling Manager 2013, tout public, PC, PS3, Xbox, de 45 à 50 €.
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Le grand méchant Dark Skies

Ici, les petits hommes verts sont gris et ne détruisent pas la planète. Juste une famille en la rendant folle. C’est bien plus sadique !

«Il y a deux possibilités. Soit nous sommes seuls dans l’univers, soit nous ne le sommes pas. Les deux hypothèses sont tout aussi effrayantes. »
C’est sur cette citation d’Arthur C. Clarke que s’ouvre Dark Skies (vous l’avez compris, c’est E.T en plus flippant). Réalisateur de séries B sympas, Scott Stewart offre, cette fois, un film de science-fiction, à la croisée de Rencontres du 3e Type, X-Files, Signes et Sinister.
Dark Skies narre en effet l’histoire de la famille Barrett, dans sa banlieue paisible, qui voit son quotidien troublé par des événements étranges. Le plus jeune des deux enfants parle alors d’un mystérieux « Marchand de sable » qui vient les visiter la nuit. Dark Skies installe alors progressivement un cauchemar fort réaliste et crédible, avec un récit esquivant les pièges inhérents à ce style de film (l’invasion extra-terrestre, puisque c’est de ça dont il s’agit).
Ici, pas question d’attaque sagouine façon destruction à tous les étages à la Independence Day ou La Guerre des mondes. Le film puise davantage ses idées dans Poltergeist ou L’Emprise : montrer (presque) rien, utiliser la terreur suggestive. Bruitages, ombres de créatures, musique ou encore des scènes angoissantes (au hasard, celle de la centaine d’oiseaux noirs s’écrasant contre les vitres ; Hitchcock bonjour !).
Loin de n’être qu’un film sur les extra-terrestres, Scott Stewart réussit à dessiner en filigrane un mélodrame intéressant en toile de fond. La famille « envahie » a beau être soudée en apparence, elle est pourtant rongée par une crise familiale. Chômage du père, disputes avec sa femme ou encore un ado difficile ; le tout bien orchestré grâce à une caractérisation réussie des personnages et de leur psychologie. Dark Skies montre alors aussi à quel point on ne peut rien contre le hasard (et c’est forcément cruel) et envoie un final terrible, intriguant et — pour une fois ! — maîtrisé sans être ridicule.
NOTE : 3 ETOILES
Aurélien Germain
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LES FILMS DÉJÀ EN SALLE –
MAN OF STEEL (NOTE : 2 ETOILES)
Steel loving youuuuu, oui ! S’il est une chose à retenir de ce reboot de Superman, c’est bien la plastique et le sourire parfait de Henry Cavill, sexy à souhait malgré l’absence du slip par dessus le pantalon. Les scènes d’action spectaculaires, quoique répétitives, nous permettent certes d’oublier un peu la porosité du scénario. Le tout souffre sans aucun doute d’un gros manque d’ironie. J.L.P.
LES BEAUX JOURS (NOTE : 2 ETOILES)
Fanny Ardant campe Caroline une jeune retraitée, en quête de sens pour la dernière partie de sa vie. Dans un club de retraités, elle couche avec son prof d’informatique, fume des joints, part d’un restaurant sans payer. Puis, se demande si toutes ces transgressions en valent la chandelle. Le film pose des réflexions intéressantes sur la vieillesse, l’amour, l’identité. Mais tout celà finit par ennuyer. G.V
LA GRANDE BOUCLE (NOTE : 2 ETOILES)
François, quadra loser tout juste licencié et brouillé avec sa femme, se décide à courir le Tour de France, en partant un jour avant les pros. Au fil des étapes, son défi devient populaire, jusqu’à faire de l’ombre au maillot jaune. Les passionnés de la petite reine regretteront des situations parfois grotesques. Le film aborde néanmoins le monde du vélo et ses travers (dopage, marketing) sans prise de tête. G.V

BUZZ : Big Brother is really watching you

Le buzz qui a fait cette semaine ? L’affaire Prism. Espionnage et compagnie, bienvenue dans le monde d’Orwell.

L’affaire PRISM, c’est le nouveau scandale dont les États-Unis se seraient bien passés. Révélé par Edward Snowden, un ancien informaticien de la CIA et de la NSA (agence de renseignement militaire), Prism est un vaste programme de surveillance d’internet au profit des USA.
Le gouvernement américain a donc ainsi pu réclamer aux principaux géants du net (Google, Facebook, Microsoft, Yahoo !, Apple, etc.) des accès aux données des utilisateurs de leurs services. Une révélation qui a suscité de nombreuses réactions dans le monde entier et qui a forcé son auteur, Edward Snowden, à s’exiler à Hongkong. Prism a surtout mis dans l’embarras les acteurs du web, à l’instar de Google qui a fait de la transparence son leitmotiv.
Pour l’instant, seulement le nombre de demandes a été communiqué. Microsoft aurait ainsi reçu entre 6 000 et 7 000 demandes, Apple entre 8 000 et 9 000, idem pour Facebook. La plupart des requêtes concernent des faits divers situés sur le sol américain : des cambriolages, la recherche d’enfants disparus, des fraudes, des homicides ou encore la localisation d’une personne souffrant d’Alzheimer.
Des affaires qui sont bien éloignées de ce qui est censé être l’objectif de Prism, c’est-à-dire la lutte contre le terrorisme. Barack Obama s’est contenté de défendre ce dispositif qu’il estime utile pour lutter contre le terrorisme et qui serait sans risque pour la vie privée des américains. Un programme qui, selon la NSA, aurait permis « d’empêcher plus de 50 attaques terroristes depuis le 11 septembre 2001″.
BUZZ_PAP (AFP)

Mode (pour elle) : Le plexi trendy

Kitch, rétro et pop culture : cette semaine, on vous dit tout sur le plexi super trendy.

Les trendsetters sont formidables. Eux qui établissent les tendances quatre ans à l’avance, avaient vu de loin venir cette histoire de transparence. Même s’ils n’ont rien inventé, cette idée tombe à point n o m m é . Translucide ou coloré, le Pl ex i g l a s s refait surface.
À la frontière du kitch, du rétro et de la pop culture, c’est au second degré qu’il faut vivre le plexi. S’amuser avec cette mode, sans la suivre de trop près. Essayer de ressembler à Twiggy ne serait pas approprié. Question accessoires, vous pouvez vous lâcher, à condition bien sûr d’être sobrement habillée. Avec votre cape t r a n s p a r e n t e Wanda Nylon, une tenue simplement noire attirera l’attention. Associer cette matière rétrofuturiste à la noblesse du cuir ou du bois, serait assurément un bon choix. L’idée principale reste la parcimonie.
Question chaussures, autant le rappeler, les plateformes et les strass sont prescrits. Parce qu’il est fun et que vous aussi, le plexi s’invite dans vos vies.
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Alice B.

L'objet tendance : la montre O'Clock

Cette semaine, on vous présente l’objet tendance qui vous remet les pendules à l’heure : la montre O’Clock !

Remettons les pendules à l’heure, la montre est accessoire de mode. Par souci de superficialité, elle donne également l’heure qu’il est. Pratique ! C’est donc dans ce tourbillon de consommation que l’on a vu arriver des Casio rétro sur tous les poignets. Vous vous doutez bien qu’il a fallu trouver le contrepied. Moderne, minimaliste et personnalisée fut la réponse italienne des montres O’Clock bon marché.
 
Le concept est frustrant de simplicité : 23 bracelets aux couleurs monochromes, 28 cadrans à motifs ou colorés, soit 650 combinaisons. Et je retiens un ! Un style vitaminé dans un design épuré, un look assorti à votre fantaisie. L’idée est de ne pas se lasser. Pour une dizaine d’euros déboursés, on change le bracelet. On a tous l ’ i n s a t i a b l e appétit de nouveauté, d’originalité. Ouvrez sa boîte de conserve en guise d’écrin contemporain et consommez cette montre à votre faim.
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Alice B.

JEU VIDEO : The Last Of Us (PS3)

Rubrique jeu vidéo : cette semaine, on vous cause de The Last Of Us sur PS3.

L’APOCALYPSE, C’EST MAINTENANT !
Des villes abandonnées, un champignon qui attaque le cerveau et transforme n’importe quel être humain en zombie, une pandémie qui ferait passer la grippe aviaire pour un simple rhume des foins : placé sous le signe de l’action, The Last of Us est un jeu à (très) grand spectacle. Signé Naughty Dog, le studio à l’origine des incontournables Uncharted, ce futur blockbuster vous propose d’accompagner un contrebandier et une adolescente de 14 ans fermement décidés à quitter une zone de quarantaine militaire aux allures de prison. Graphismes impressionnants, prise en main optimale, scénario de haut vol : ce véritable film interactif, qui n’a rien à envier aux mégaproductions américaines, mérite sa place dans la ludothèque idéale.
L. Soon
 
> The last of Us, + 18 ans, PS3, 60 €.
 
JEUVIDEO

Des Beaux Jours un peu gris

Fanny Ardant en jeune retraitée en quête de repères. Un charme certain mais l’ennui n’est pas loin…

CINE_PAPJardiner. S’engager dans l’humanitaire. Voyager. La retraite, chacun l’envisage à sa manière, souhaite occuper pleinement ces « beaux jours ». Marion Vernoux, dix ans après son dernier longmétrage cinéma (« À boire »), revisite la question avec Fanny Ardant. L’actrice y incarne Caroline, retraitée depuis trois mois, qui a perdu sa meilleure amie un peu plus tôt et dont le mari (Patrick Chesnais) est débordé par son boulot de chirurgien-dentiste. Ses filles lui offrent alors un pass découverte dans un club pour retraités.
Au programme : poterie, théâtre, cours d’informatique durant lesquels les participants sont traités comme de vieux grabataires. D’entrée, Caroline se braque. « Pourquoi serait-on obligé de dépenser son temps parce qu’on en a plus ? », soupire-t-elle. Avant de se laisser entraîner et de chercher l’ivresse avec son prof d’informatique, Julien (Laurent Lafitte), de trente ans son cadet. Entre deux parties de jambes en l’air dans les salles de classe, Caroline découvre le plaisir de fumer un joint à soixante balais ou de partir d’un restaurant sans payer. Forcément, elle s’interroge : estce que tout ce jeu, ces transgressions en valent la chandelle ?
Et si finalement, le bonheur n’était pas aussi loin ? Le film, tiré du roman «Une jeune fille aux cheveux blancs », de Fanny Chesnel, suscite des réflexions intéressantes sur la peur de la vieillesse, l’acceptation de soi-même et des autres, le désir de chambouler sa vie. Marion Vernoux évite habilement le piège principal de l’intrigue : transformer Fanny Ardant en vulgaire cougar. L’actrice est touchante dans un personnage en pleine quête d’identité.
On se laisse entraîner dans la première partie du film grâce à une douce bande originale et les agréables paysages de Dunkerque en arrière-plan. Problème : les rebondissements et le dénouement sont tellement prévisibles que le spectateur finit par s’ennuyer. Alors que le film dure seulement 1 h 30. Dommage.
Note : 2 étoiles
Guillaume Vénétitay

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Les autres films déjà en salle
STAR TREK 3D (Note : 3 étoiles)
J.J Abrams revient pour un nouvel épisode de Star Trek. Sur un script basique, le réalisateur nous fait embarquer dans un film visuellement époustouflant, mené par des effets spéciaux de toute beauté. Rythme à cent à l’heure mais pas étouffant, quelques touches comiques et de très bons acteurs (Zachary Quinto) rattrapent certaines erreurs grossières de ce blockbuster parfois dégoulinant de bons sentiments.
A. G.
OH BOY (Note : 2 étoiles)
24 heures de la vie de Niko, jeune allemand un peu paumé. Pas d’études, pas de job, pas de copine fixe. On se balade au fil de ses rencontres. Face à un psychologue rigide, son père qui lui coupe les vivres, une fille obnubilée par son poids. Le grain en noir et blanc, la musique jazzy : le film se révèle esthétique. La répétition des situations absurdes prête à sourire. Mais on se lasse vite de cette technique.
G. V.
MY MOVIE PROJECT (Note : 3 étoiles)
Un film à sketches signé Peter Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix…). Au total, quatorze histoires avec le plus gros casting jamais réalisé (quasiment que des stars d’Hollywood n’ayant touché aucun salaire !). Dingue, ridicule, poilant, hilarant, trash, potache, délirant, millième degré, ras la ceinture, nul mais génial : du grand n’importe quoi assumé. De quoi dynamiter Hollywood.
A. G.

BUZZ : Quand la musique est geek…

Bzzz bzzz fait le buzz. En plus de ça, Fête de la musique oblige, c’est un buzz spécial musique. On vous gâte, non ?

LA BIBLE DES GUITARISTES
C’est décidé, cet été vous comptez bien draguer sur la plage avec votre guitare mais, malheureusement, les trois p r emi è r e s notes de « Jeux interdits » que vous jouez péniblement ne suffiront pas. Pas de panique, GuitarToolkit est l’application qu’il vous faut. Plus de 2millions d’accords sont recensés, on y trouve également un accordeur chromatique. Encore plus fort, la fonction Chord permet d’identifier l’accord que vous êtes en train de jouer. L’application fonctionne également pour la basse, le banjo et l’ukulélé. 8,99€ sur iOS.
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STUDIO DANS LA POCHE
Vous êtes du genre ultra créatif ? Dès que vous avez une idée de compo il faut que vous l’enregistriez sur le champ ? Ça tombe bien, plusieurs applis proposent d’avoir un véritable studio d’enregistrement dans la poche. La plus connue d’entre elles, c’est Garage Band. Une dizaine d’instruments virtuels sont disponibles pour donner vie à vos idées les plus géniales. On peut superposer jusqu’à 8 pistes simultanément en y ajoutant toutes sortes de réglages et d’effets. Un must pour les musiciens. 4,49€ sur iOS.
 
MIXER COMME UN VRAI DJ
Vous vous sentez une âme de David Guetta ? Vous rêvez de faire danser la foule sur des rythmes effrénés ? Penchez-vous du côté de ADJ Pro. Une application qui transforme votre smartphone ou votre tablette en une console de DJ complète. ADJ Pro récupère les fichiers musicaux et permet de nombreuses fonctionnalités : mixage, effets, synchronisation, tempos, jingles, battements, etc. Le tout parfaitement adapté pour un usage tactile. Le kit idéal pour créer des tubes et devenir le roi des dance-floors. 4,78€ sur Android.
BUZZ_PAP_DJ

Abrahamscadabra : Star Trek into darkness

Basique mais diablement efficace, le maxi blockbuster Star Trek Into Darkness est un coup réussi de la part d’un J.-J. Abrams qu’on
attendait au tournant.

CINE_STAR TREK
Ah qu’ils tremblaient les fans de science-f iction en imaginant un nouvel opus dans la saga Star Trek ! Sur le papier, plus qu’une simple suite du film de 2009, un budget colossal (185 millions de dollars !) et un réalisateur décrié : J.-J. Abrams, créateur du très bon Super 8, du moins bon Mission Impossible 3, et producteur du très faible Cloverfield.
Là où J.-J. Abrams marque le premier point, c’est en réalisant un Star Trek Into Darkness absolument époustouflant au niveau visuel. Grandiloquent et vertigineux, le film emmène le spectateur à cheval entre un Londres futuriste et des batailles dans l’espace, à l’aide d’effets spéciaux décoiffants.
Pourtant, le synopsis est des plus basiques : Starfleet est menacé par un terroriste qui veut détruire la flotte et les valeurs qu’elle représente. Après une attaque, celui-ci s’enfuit dans la galaxie, mais est traqué par l’USS Enterprise, emmené par Kirk et Spock… Le réalisateur dompte alors son film avec un rythme archi-soutenu, où les actions à mille à l’heure respirent grâce à des passages dialogués allant du très bon au très moyen. Très bon, notamment avec un Spock paradoxalement si lisse qu’il en est émouvant (joué par l’excellent Zachary Quinto, vu dans American Horror Story). Très moyen, avec cette ridicule manie de zoomer sur un visage, sur fond de musique sucrée, pour accentuer l’émotion…
Mais le ridicule ne tue pas. Star Trek parvient même à distiller quelques touches comiques étonnantes. Un film assurément tout public donc (pas d’effusion de sang ici) qui a le mérite de ne pas parler qu’aux fans, et possède en outre un des meilleurs « bad guy » du cinéma depuis longtemps (génial Benedict Cumberbatch !). Au final, beaucoup d’arguments qui rattrapent un script basique et des habitudes insupportables (une moralité dégoulinant de bons sentiments et une scène sexy inutile). Et au final, miracle : on en ressort même rassuré quant au prochain Star Wars qui sera réalisé par… J.-J. Abrams !
Note : Trois étoiles
Aurélien Germain
 

Very bad trip 3 enfonce (encore) le clou

L’ultime opus de la trilogie alterne entre le très drôle et les gags déjà vus. Les fans aimeront ; pour les autres, gueule de bois assurée.

CINE_VERYBADTRIP3
« Politiquement cor-rect, me re-voilà ! » Voilà ce qu’a dû crier Todd Phillips en s’attelant à la (lourde) tâche de Very Bad Trip 3. Car, après un premier volet inégalable côté humour corrosif et sa suite pas franchement réussie, il ne fallait pas flancher avant de s’attaquer à ce troisième et dernier opus.
D’autant que cette fois, ni mariage ni lendemain de fête difficile à l’horizon. Alors, comment finir la trilogie en évitant le verre de trop ? Todd Phillips a eu l’idée de proposer un « trip » foutraque et volontairement tiré par les cheveux : toute la bande d’amis a fini par s’installer dans des existences tranquilles. Alan a arrêté son traitement aux médicaments. En parallèle, le truand Marshall est toujours à la recherche de Chow pour une histoire d’or volé. Ces deux lignes directrices vont alors se percuter pour accoucher de l’intrigue principale.
Mais alors, gueule de bois ou pas ? Le troisième volet a le mérite de placer le personnage d’Alan au centre de l’histoire : l’occasion pour Zach Galifianakis de livrer une performance incroyable de justesse entre émotion et drôlerie pure. Entre la première scène, la décapitation de la girafe et celle de la mort de son père, paradoxalement hilarante, et ses passages touchants, son travail d’acteur est savoureux. À ses côtés, John Goodman excelle en truand désabusé, tout comme Ken Jeong dans son rôle de Chow cinglé et ordurier.
Le hic (ou le hips), c’est que cet ultime épisode agit comme le coup de l’étrier après plusieurs verres. Bonjour les dégâts ! Parce que les rebondissements sont quasi inexistants et se résument bien souvent à des gags éculés. Moins jubilatoire et déjanté, ce pot d’adieu se retrouve, au final, privé de la grosse biture, le genre d’aller sans retour vers le 100 % potache qui avait fait le succès du premier volet. Very Bad Trip 3 est un peu comme une bière fruitée : ça a du goût certes, mais ça ne fait pas franchement tourner la tête.
Aurélien Germain

Nan mais allo The Call

Un thriller mené par une Halle Berry qui doit sauver une ado kidnappée. Leur seul lien : le portable de la victime. Un peu téléphoné.

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«Allô, monsieur Anderson, réalisateur du film The Call ? Oui, bonjour, savez-vous que le thriller par téléphone, c’est vu et revu et que ça a déjà été fait, notamment avec Phone Game sorti il y a déjà dix ans et Cellular ? Ah, vous savez… Bon… »
Visiblement, Brad Anderson a donc bien décidé de piocher allégrement dans ces deux films, pour accoucher de The Call : l’histoire de Jordan, jouée par la jolie Halle Berry, opératrice au 911 (le centre de secours américain) qui tombe sur l’appel d’une jeune fille kidnappée, coincée dans un coffre par un tueur. Pas de chance, cela lui rappelle de mauvais souvenirs (son dernier appel s’est terminé de façon tragique), mais elle va devoir la sauver quand même (d’un côté, c’est son job !). Leur seul lien ? Le téléphone portable de l’ado. Commence alors une course contre la montre.
Malheureusement, pour ce synopsis copié-collé de Cellular (2004), le réalisateur n’a pas trouvé bon de se montrer inventif, mis à part pour ses effets de style ridicules et des cadrages douteux. Vous voilà alors dans un thriller téléphonique (et téléphoné), aux couleurs souvent cliniques et froides, voire obscures, pour le mini huis-clos dans le coffre. Bourré d’incohérences, peu crédible (le son du combiné très clair, alors qu’il est enfoncé dans une poche) et sans grandes trouvailles, The Call se noie alors qu’il aurait pu creuser certaines pistes. Par exemple, en analysant un peu plus la tendance psychotique du kidnappeur (lui aussi copié sur le Maniac, de Lustig en 1980), malheureusement survolée : un sentiment d’inachevé agaçant.
Heureusement, The Call possède son petit lot de bonnes choses. Quelques passages de tension entretiennent le suspense, notamment un second acte bien construit (et son lot de fausses issues de secours) où les choses s’accélèrent et un final surprenant. The Call a beau être (très) court, une sonnerie de plus et c’était une seule étoile pour la note…
 
Aurélien Germain

Une poésie Epic

Tmv a replongé en enfance devant le nouveau film d’animation de Chris Wedge : poétique et écolo, une jolie surprise.

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Certains films ne payent pas de mine, mais se révèlent être une vraie bouffée d’air frais. Epic, la bataille du royaume secret est de ceux-là. Pourtant, le nouveau bébé de l’équipe de L’Âge de Glace partait avec un double handicap : un goût d’ersatz d’Arthur et les Minimoys et une affiche promo honteusement pompée sur le Dragons 3D de Dreamworks.
Sauf que Epic est l’adaptation d’un roman de Joyce de 1996 (exit donc la critique d’un éventuel plagiat sur le film de Besson) et qu’il est, avant tout, un conte écolo bien orchestré. Il raconte l’histoire de Mary-Kate chez son père foldingue qui pense avoir découvert l’existence d’un monde miniature dans la forêt. Sa fille, elle, n’y croit pas, mais se retrouve sans le vouloir larguée dans cet univers caché, où règne une guerre entre les forces du Bien et du Mal (manichéisme, bonjour). Elle va devoir aider le royaume de la forêt à survivre.
Techniquement, le film est habillé d’une 3D éblouissante, aux couleurs superbes. Il suffit de voir la scène d’ouverture, de toute beauté. Les doublages français sont de qualité (Mélanie Laurent et Jérémie Renier), à l’exception du pénible Garou (le doublage original est signé Steven Tyler, d’Aerosmith : cher-chez l’erreur) rendant son personnage insupportable. Pour le reste, Epic est une jolie métaphore sur la nature qui nous entoure. Les méchantes créatures voulant assombrir la forêt pouvant représenter l’humain et son rapport à la nature, le tout illustré par des « Nous sommes tous des hommes reliés les uns aux autres » ou « Personne n’est seul ».
Agréable sans être poussif, écolo mais pas moralisateur, plein d’humour (le duo limace-escargot, hilarant), Epic est une surprise dans un genre de l’animation pourtant surchargé. Mais qui gagnerait à être davantage développée (ici, pas de personnage principal et l’écriture est un poil faiblarde). N’empêche que l’on passe un bon moment familial devant cet Epic que l’on attendait pas.
Aurélien Germain

Sous surveillance dans les règles

Redford signe un thriller politique mélancolique et engagé. Mais plombé par une deuxième partie anémique.

Un acteur-réalisateur culte devant et derrière la caméra ainsi qu’un casting de luxe accouchent-ils forcément d’un film génial ? On sait bien que non… Avec Sous Surveillance, Robert Redford, 76 ans bien tassés, a donc décidé de revenir pour un film engagé comme il les aime.
Avec la casquette de réalisateur et d’acteur principal (lui qui prétend détester ça), il s’y donne le rôle d’un avocat à la vie paisible. Jusqu’à ce que sa vraie histoire et son identité ne soient dévoilées par un jeune journaliste aux dents longues. Ainsi voit-il ressurgir son passé de militant activiste, contre la guerre du Vietnam. Recherché par le FBI pour un braquage terminé dans le sang, notre bon (très) vieux Redford va alors prendre la fuite et prouver son innocence. Ce thriller politique démarre fort et se construit sous deux lignes narratives intéressantes : Redford raconte, d’une part, la fuite d’un homme rattrapé par son passé et, d’autre part, l’enquête d’un journaliste rêvant de dépasser la police sur son propre terrain, à la recherche du scoop ultime.
Mais après un début au rythme énergique, le soufflé retombe vite : d’une mollesse extrême, la deuxième heure du film s’enfonce avec des dialogues mal taillés et des rebondissements archi-prévisibles ou dévoilés trop tôt. Cet hommage au cinéma des années 70 a beau multiplier les apparitions d’acteurs cultes (Nick Nolte, Susan Sarandon…), il n’y a pas d’étincelle. Tandis que Redford arrive à semer plusieurs fois le FBI en trottinant (si, si…), Shia LaBeouf tourne en rond dans son rôle du reporter ambitieux, version bâtardisée de Bob Woodward qui avait révélé le scandale du Watergate. Le tout s’essouffle alors pour laisser lentement poindre une fin prévisible à des kilomètres. Mais malgré le côté pépère, Sous Surveillance est un film intelligent. Le vénérable Redford réussit à nous questionner sur la capacité actuelle d’engagement de chacun.
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Aurélien Germain
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AUSSI EN SALLES :
JURASSIC PARK 3D : Le chef-d’oeuvre de Spielberg est de retour ! Venu souffler ses vingt bougies, il s’est refait une jeunesse avec une transformation en 3D. Avec une palette de couleurs retravaillées et ce relief, Jurassic Park est toujours aussi magistral, bien fichu et magique. Vingt ans après, on est toujours comme des gosses face à ce bijou. Et il n’y a pas à dire : le T-Rex qui vous attaque en 3D, ça fait peur !
EVIL DEAD : Les fans de film d’horreur l’attendaient de pied ferme : le remake du classique de Sam Raimi des années 80 est finalement une véritable surprise. Une plongée dans le gore et le sanguinolent, par ailleurs superbement réalisé par un petit génie uruguayen. On sursaute et on stresse devant ce rythme frénétique, des effets spéciaux à l’ancienne (enfin !) et une scène finale déjà culte : l’hommage est parfait.

L'Ecume des jours, glaciale

Gondry adapte Boris Vian. Visuellement bluffant et de toute beauté, mais où est l’émotion ?

 
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Michel Gondry a toujours été à part. Touche-àtout et expérimentateur, on le connaît pour le magnifique Eternal sunshine of the spotless mind ou encore les clips bizarroïdes de Björk et The White Stripes. Avec un milliard de cordes à son arc, il a décidé l’impossible : adapter du Boris Vian. Autant dire qu’on s’attendait au pire en imaginant le surréaliste roman porté à l’écran.
Et en sortant du cinéma, impossible de se faire une idée claire et précise. Aussi déroutant que le livre. Pas facile de mettre en images cette histoire : celle de Colin qui rencontre Chloé, une jeune femme qui incarne le blues de Duke Ellington. Un mariage idyllique transformé en cauchemar quand sa dulcinée tombe malade à cause d’un nénuphar dans ses poumons. Pour payer les soins, Colin va travailler dans des conditions absurdes, tout en sachant la fin inéluctable, tandis que leur appartement rétrécit et que leur groupe d’amis se délite.
Gondry agit alors en maestro en représentant à la perfection l’univers loufoque de Vian. Il dépeint un monde fantasque avec une photographie et des couleurs bluffantes. Farfelu, bourré de trucages, ce voyage onirique est superbe. S’il faut s’accrocher durant la première heure de cette orgie visuelle, la poésie et ses petites touches d’humour absurde à la Beckett allègent le propos.
Sauf qu’il faut se rendre à l’évidence : dans ce tsunami d’idées délirantes, Gondry a oublié une chose : l’émotion. Alors oui, Audrey Tautou est magique, son regard et son jeu sont touchants. Mais que dire que Romain Duris (Colin), pas assez passionné ? Et Gad Elmaleh (Chick), creux et faux ? Ou encore Omar Sy (Nicolas) complètement à l’ouest (lui-même a avoué n’avoir jamais fini le livre) ? Un casting VIP, avec des acteurs « bankable », mais trop terne pour retranscrire l’émoi du roman.
Mes yeux mettraient un dix sur dix. Mon coeur, lui, n’est pas d’accord…

Admirable Grandmaster

Un film virtuose sur l’histoire du kung-fu. Une oeuvre qui se regarde comme un tableau de maître.

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Wong Kar-wai aura mis près de dix ans — paraît-il — pour réaliser The Grandmaster. Et au vu du résultat, on peut le croire. Nous voilà plongés en pleine Chine des années 30, âge d’or des arts martiaux. Le pays est divisé entre nord et sud, où les « seigneurs de la guerre » tentent de se partager le pays. Loin des tracas politiques, les maîtres du kung-fu se réunissent autour de Baosen, car ce dernier se cherche un successeur.
Yip Man, maître du wing chun (une variante du kung-fu), assiste à la cérémonie et se voit désigné comme héritier, après avoir affronté toute une série d’épreuves (des bastons, évidemment). Il rencontre alors Gong Er, fille du grand maître, son alter ego sur le plan « art martial » et âme soeur sur le plan sentimental. Pas simple, car l’homme est déjà marié. Une idylle impensable, voire impossible, à l’époque. Les années passeront et les remous politiques (invasion japonaise, régime communiste, etc.) brouilleront pas mal de repères ; certains Chinois collaborent, d’autres fuient, ravivant les tensions dans les clans. Même si l’intrigue est parfois difficile à saisir, on ne peut qu’admirer le travail d’orfèvre réalisé par Wong Kar-wai. Fidèle à ses précédents films, chaque scène, chaque plan est travaillé, composé de la plus belle manière. Une véritable marqueterie lumineuse (réalisée par le chef opérateur français Philippe Le Sourd, cocorico) qui donne une densité incroyable à ce film de deux heures.
Même traitement pour les scènes de combats, travaillées et décomposées avec une qualité rarement vue. Normal, c’est le chorégraphe Woo-Ping Yuen (Matrix, Tigre et dragon et Kill Bill) qui est aux manettes. Ces efforts de composition incroyables laissent presque poindre quelques faiblesses dans le scénario, mais qu’importe. Avec cette mise en scène impeccable et cet esthétisme époustouflant on ne peut dire qu’une chose : chapeau !

Le crowdfunding a la cote

Le crowdfunding – ou financement par la foule – s’impose de plus en plus comme une méthode de financement viable. Les projets se multiplient, et les plateformes de financement aussi.

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 QU’EST-CE QUE C’EST ?
Faute d’investisseurs, nombre de projets tombent à l’eau et certainement encore plus depuis le début de la crise. Mais, grâce au crowdfunding, une révolution financière est en marche. Des sites mettent en relation des porteurs de projets avec des internautes intéressés par l’idée. Le principe ? L’union fait la force. De petites sommes investies (de 10 à quelques milliers d’euros), mais de nombreux investisseurs. Un budget facilement monté avec peu de risques pour les deux parties.
QUELS PROJETS ?
De nombreuses plateformes de crowdfunding ont vu le jour sur la toile. Kiss Kiss Bank Bank, Kickstarter, My Major Company, etc. près de 500 sites répertoriés pour divers types de projets à financer : cinéma, musique, start-up, hightech… Et ça marche ! Selon une étude de Massolution, environ 2 milliards d’euros ont été investis l’an dernier, soit une hausse de 81 % par rapport à 2011. Le crowdfunding pourrait s’imposer de façon durable aux côtés des modes de financement classiques.
DES FINANCEMENTS FOUS
Bien que le crowdfunding permette de financer des albums ou des documentaires, des projets bien plus fous peuvent également voir le jour. Exemple avec la numérisation du film culte Les Parapluies de Cherbourg qui a récolté 40 000 € sur Kickstarter, un projet de souris 3D qui se porte comme une bague ou encore des inventeurs fous souhaitant créer l’Étoile noire de Star Wars grandeur nature. Un projet chiffré à 637 millions de milliards d’euros qui n’a malheureusement

Touchant Promised land

Chronique d’une petite ville des États-Unis, quand une compagnie de gaz veut tout racheter. Par le réalisateur d’Elephant.

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 Gus Van Sant fait partie de ces orfèvres du cinéma qui n’ont plus rien à prouver. Plus personne ne l’attend ou ne s’étonne de la force de ses films. Ils les façonne les uns après les autres comme des bijoux bizarres, pas de ceux qui attirent l’oeil des clients mais de ceux qui brillent par leur humanité. Il tourne pour le plaisir de faire du cinéma. Sa passion jaillit à l’écran sous cette forme de lenteur contemplative propre à toutes ses oeuvres. Comme tous les grands cinéastes, Gus Van Sant filme son époque. Il documente la rage de la jeunesse (Last Days) ou le désespoir lycéen (Paranoïd Park, Elephant), les droits de l’homme (Harvey Milk), le manque de repères (Good Will Hunting).
 Il peint par touche et par film ce monde qui l’entoure. Sa caméra fait fonction de microscope, zoome cette fois sur une petite ville perdue au milieu des États-Unis. Un coin oublié, où les habitants survivent de la maigre production de leur ferme. Reflet d’un monde rural en crise et réserve de gaz naturel inexploité, ce petit bout de terre devient soudain la proie d’une grande compagnie internationale. Clin d’oeil : elle s’appelle Global comme pour globalisation ou mondialisation en français. Commence alors une bataille acharnée entre Steve Butler, venu pour acheter les terrains et les opposants voulant garder leur fierté sans pourrir leur sol ni grossir leur portefeuille.
 Avec finesse, Gus Van Sant prend le point de vue de l’employé zélé, incarné par Matt Damon. Son regard bienveillant sur ce col blanc, torturé entre son arrivisme et ses origines sociales, lui permet heureusement d’éviter le film des bons sentiments. L’histoire de cette terre promise se complexifie alors. Plus de méchants ou de gentils, mais des femmes et des hommes ancrés dans leur époque magnifiée par un Gus Van Sant bijoutier-sociologue.

Rigolo Mariage à l'anglaise

On s’attendait à une comédie romantique et un peu nunuche. À l’arrivée : humour gras et décapant. C’est hilarant !

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 Aïe, ça y est ! Vous vous dites : « Encore une rom-com (comédie romantique) à l’affiche… » ? Vu comme ça, ça ne donne pas trop envie. Et le début du film vous donnerait plutôt raison : Nat et Josh, ont un coup de foudre immédiat, ils sont amoureux, ils connaissent un mariage idyllique.
Mais (heureusement) tout bascule quand arrivent deux personnages (une ex et un beau gosse), au bout de neuf mois de vie commune… Vu et revu ? Oui. Sauf que… Sauf qu’aux manettes, c’est Dan Mazer. Le trublion qui a collaboré avec Sacha Baron Cohen sur le foldingue Borat. Alors forcément, le scénariste réalisateur a décidé de dynamiter ce genre usé jusqu’à la corde. Et il sait y faire. Car Mariage à l’anglaise surnage à contre-courant. Si d’habitude, on a droit à du mielleux, ici, on plonge dans le graveleux (la scène d’ouverture est magique). Si on est souvent pris dans la mièvre candeur du « Ils vécurent heureux et… », ici, c’est plutôt « et ils se pourrirent la vie ».
Mariage à l’Anglaise n’est pas un film pour filles qui ont les yeux qui brillent quand on prononce le mot mariage (ou divorce, au choix). C’est une bombe à fragmentation de blagues au niveau de la ceinture (très souvent) ou à l’humour corrosif (la scène des photos pornos de couple diffusées par mégarde aux beaux-parents). Les dialogues sont exquis : chaque réplique est une perle. Que ce soit de la bouche du truculent Rafe Spall ou du très bon Simon Baker (alias Le Mentalist, ne criez pas les filles !), mais aussi des actrices : la magnifique Rose Byrn et l’étonnante Anna Faris (vue dans les Scary Movie).
Déconcertant, en fait, ce film pointe les dures réalités d’un couple qui ne se supporte plus, après un an seulement de vie commune. Alors certes, la version française est (une nouvelle fois) très mal traduite (le titre ? Du n’importe quoi !) et certains jeux de mots seront bien meilleurs en version originale… Mais avec son humour politiquement incorrect et déjanté, ce film est une très belle surprise. Aurélien Germain

La Maison de la Radio, déjà entendu

Il voulait percer les mystères de la Maison de la radio : Nicolas Philibert nous perd dans le couloir des stars…

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Quel élitisme ! Traiter les coulisses de la Maison de la radio en ne présentant que les voix stars de France Inter et de France Culture, c’est tellement… Décevant. Nicolas Philibert, réalisateur d’Être et avoir semble s’être attaqué à trop gros pour lui… L’idée de base est alléchante : montrer en images ce qui n’est que son. Les questions soulevées méritent entièrement d’être posées : comment diable fait-on pour tuer le silence à chaque seconde sur ces antennes ? Et, surtout, qui se cache derrière notre poste de radio ? Qui ? Apparemment, seulement les GRANDS présentateurs. Voilà de quoi faire bouillir plus d’une petite main : les reporters qui travaillent chaque week-end et toutes les vacances, tard le soir, tôt le matin, appelés à la dernière minute, payés en retard, remplacés sans remerciements, CDD précaires, employés de l’ombre qui font aussi rouler la machine.
Inaudibles déjà à l’antenne, ils sont invisibles dans le documentaire, qui semble se présenter pourtant comme un hommage sincère au noble média radiophonique. Ce n’est pas faute d’avoir laissé trainer deux secondes la caméra chez les cuistots ou les coursiers qui font, aussi, vivre la ruche. Mais Nicolas Philibert montre seulement sa radio, celle qu’il écoute, celle de la surface, celle qui est déjà connue. La radio qu’il admire aussi, et on ne va pas le nier, certaines images valent le coup : voir le live d’un orchestre capturé dans les micros puis défiler sur les écrans des techniciens…
Mais beaucoup de longueurs et de répétitions dans ce discours pour, finalement, peu de pédagogie. Et pourquoi ce parti pris « people bobo ? » Il y avait tant à dire, tellement mieux à faire.
La maison de la radio a une âme, c’est une fourmilière où se croisent un tas de monde, de cultures, de voix. Des milliers de personnes la traversent chaque jour. Elle est un coeur battant de l’information quotidienne française. Le film, inexact et frustrant, n’aura réussi à en montrer qu’une infime partie sans nous étonner vraiment.

Musique en ligne : quel service choisir ?

La musique en streaming explose. Plusieurs sites se battent pour capter ce marché très juteux de la musique en ligne. Tour d’horizon des services.

DEEZER
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Le Français Deezer est un incontournable de la musique en ligne avec de sérieux points forts. Plus de 20 millions de titres disponibles via une interface simple et efficace. Avec la version Premium + à 9,99 € par mois, on bénéficie d’un mode hors connexion pour écouter ses morceaux préférés où on veut et sur n’importe quel support (smartphones, tablettes). Par contre l’abonnement Premium à 4,99 € ne permet l’écoute que sur internet et on regrette l’absence de nombreux artistes indépendants.
 
SPOTIFY
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Leader mondial de la musique en streaming avec 6 millions d’abonnés. Le service suédois propose un catalogue de qualité de plus de 15 millions de morceaux avec la présence de nombreux artistes indépendants. Pour 9,99 € par mois, Spotify offre une écoute illimitée multi-supports (uniquement sur le web avec la version à 4,99 €/mois). La bibliothèque perso est synchronisée pour y avoir accès n’importe où. On regrette la basse qualité de certains titres (128 kb/s contre 320 kb/s normalement).
 
GROOVESHARK
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Moins répandu en France que ses concurrents Deezer et Spotify, Grooveshark est pourtant le seul service de musique en streaming à être encore entièrement gratuit et illimité sur le web. Fort d’un catalogue de 15 millions de titres, le site américain a l’avantage de ne pas diffuser d’horribles pubs entre deux morceaux. Par contre, pour bénéficier de Grooveshark sur son smartphone, l’abonnement est payant : environ 7 euros par mois pour l’offre Anywhere. Et dommage, le streaming est parfois un peu lent.

Le petit Jack le chasseur de géants

Pas si géant que ça, ce « Jack et le haricot magique » façon blockbuster en 3D.

Jack sacré chasseur
Il y a de quoi être inquiet en allant voir Jack, le chasseur de géants. Outre-Atlantique, le blockbuster n’a pas séduit. Certes, il a rapporté près de 30 millions de dollars la première semaine. Sauf que le film en a coûté… 195, hors promo. Ajoutez à cela un trailer vraiment faiblard et une affiche très laide, ça faisait peur. Mais dès le début, certains doutes s’estompent. Cette relecture du célèbre conte anglais « Jack et le haricot magique », signée Bryan Singer (Usual Suspects, X-Men 1 et 2…), met en scène Jack, un fermier qui – par inadvertance – ouvre les portes d’un monde entre humains et géants. Saupoudrez d’une histoire d’amour impossible (mais pas niaise, ouf !) et d’une leçon sur la loyauté et le courage : les ingrédients d’un epic fantasy sont réunis.
 
Là où Jack, le chasseur de géants réussit, c’est en mélangeant habilement un humour second degré rafraîchissant, des scènes d’action ou de batailles plutôt abouties et un rythme qui ne faiblit pas. Tout cela nourri par une 3D propre et léchée. Mais le film s’enfonce dans deux gros travers. Difficile déjà de s’intéresser à Jack, personnage principal (paradoxal, non ?), joué par Nicholas Hoult, aussi vide et mort que le zombie qu’il interprète dans le nouveau Warm Bodies. Il est largement dépassé par des seconds rôles comme Ewan Mc Gregor (au top, comme d’habitude) ou Stanley Tucci (odieux et perfide). Et que dire de la somptueuse Eleanor Tomlinson, dont le personnage pourtant central n’est même pas exploité…
 
Enfin, là où le long-métrage rate vraiment le coche, c’est avec le design douteux des géants, leurs modélisations bouffies (Gollum se retournerait dans sa tombe !) et des effets spéciaux obsolètes. Certains géants sont ridicules (Fallon, le bicéphale limite pathétique ou la créature ressemblant à Dieudonné !). Dommage, car l’esthétisme des magnifiques paysages ou la scène de la poussée de la tige vers le monde des géants prouvent que Singer peut bien manier les images de synthèse. C’est divertissant, oui. Mais ça aurait été franchement réussi… il y a dix ans. Aurélien Germain
 
+ Toutes nos critiques ciné sont ICI
 

Queen of Montreuil, on en reprend

Un conte moderne, tendre et absurde sur la mort, mais ce n’est pas grave. On a beaucoup aimé !

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Réussir à parler de la mort en faisant intervenir un phoque, une grosse paire de moustaches, une mariée islandaise et de l’herbe jamaïcaine peut paraître quelque peu audacieux. Le défi est pourtant agréablement relevé par la réalisatrice Solveig Anspach, qui offre avec « Queen of Montreuil » un film simple et abouti sur le deuil. Grâce à elle, l’histoire de cette jeune femme complètement désorientée après le décès soudain de son mari n’est pas triste. Elle est éprouvée, on le sent bien, mais elle est aussi pleine de vie, d’espoirs légers. Et c’est ce qui est touchant dans le dernier film de l’américano-islandaise.
D’ailleurs, quel plaisir de voir des réalisateurs étrangers s’emparer de la France pour nous raconter des histoires ! On ressent tout de suite plus de fraîcheur que dans certains films pariso-parisiens un peu lourdauds. La France est d’ailleurs le terrain de jeu favori de la réalisatrice. Son long métrage « Haut les coeurs », en 1999, qui racontait l’histoire d’une femme enceinte atteinte d’un cancer du sein avait notamment permis à Karin Viard d’obtenir l’oscar de la meilleure actrice. Solveig Anspach nous propose ici un conte moderne, plein de tendresse, centré sur cette femme brune, impuissante, fragile, brutalisée par la vie et par les événements qui s’enchaînent autour d’elle. Délicieusement interprétée par Florence Loiret-Caille, le personnage d’Agathe flotte, et nous avec. Comme elle, nous regardons passer de drôles de personnages : deux Islandais en escale à Paris, un voleur de robe de mariée à froufrous roses, un philosophe gardien du zoo de Vincennes, un propriétaire de lavomatique sympathique, un voisin radin… D’abord, on a envie de dire à ces protagonistes « laissez-la tranquille ! » puis on se rend compte que ce sont eux qui la tiennent à la surface. Le film est simple, l’histoire aussi. Et, malgré l’omniprésence de l’urne funéraire contenant les cendres du mari défunt, on s’y sent bien.

Google : les lunettes du futur

Si jamais elles voient le jour (sans mauvais jeu de mots…), tout le monde en portera. Les lunettes Google en trois leçons.

Les lunettes Google
Les lunettes Google

Mais qu’est-ce que c’est ?!
Après des mois de rumeurs, les lunettes interactives de Google devraient être commercialisées avant la fin de l’année. Équipées d’un petit écran et d’une caméra, elles permettront de voir la vie en réalité augmentée. Guidage GPS en surimpression, affichage d’informations concernant un monument lorsqu’on le regarde. Tout se passe par commande vocale. Il faudra quand même débourser 1 120€ pour se les offrir.
Révolution audio
C’est certainement l’innovation la plus bluffante des lunettes Google. Pas besoin d’oreillettes ni de hautparleurs pour écouter de la musique, le son devrait être transmis directement par les os du crâne. Les branches des lunettes posées sur le nez émettent des vibrations qui sont captées par l’oreille interne. On imagine aussi les applications pour les malentendants.
Adieu vie privée ?
Alors qu’il est facile de savoir quand quelqu’un nous prend en photo avec un Smartphone, ce sera impossible avec les Google glasses. Finis les rendez-vous discrets avec son amant. Grâce à la reconnaissance faciale, il sera peut-être aussi possible de connaître tout d’une personne d’un seul coup d’oeil. On peut également gager que la publicité saura optimiser cette invention grâce à ce que vous aimez regarder. Bye bye vie privée…

Ça plane dans Cloud Atlas

Le dernier film des frères Wachowski, les réalisateurs de Matrix. Un blockbuster compliqué.

Cloud atlas
Vous connaissez les films chorus ? D’autres disent polyphoniques ou films à tiroirs. Des mots différents pour parler d’une seule et même chose : ces longs métrages avec différentes histoires sans liens apparents. Cloud Atlas, c’est ça. Dans le genre, il y a les films d’Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 21 grammes ou encore Babel). Avant de les décortiquer, il faut d’abord comprendre la trame. Et elle est plutôt compliquée, en général. Cloud Atlas met donc en scène six récits à six époques différentes. Des aventures d’un jeune explorateur au XIXe siècle au destin d’une jeune femme en l’an 2300, en passant par celle d’un éditeur anglais en 2013, c’est facile de perdre le fil. Surtout que les six acteurs principaux de chaque histoire jouent aussi dans les autres récits. Ça va, vous suivez ? On continue. Et ça se complique. Ces différents récits, qui se succèdent sans jamais vraiment coïncider sont, en revanche, liés
Les frères Wachowski, en adaptant le livre de David Mitchell (La Cartographie des rêves, en France), font clairement référence à la réincarnation et tout ce que cela implique. Si le comportement d’un personnage en 2013 est jugé moral, il renaîtra en 2300 sous les traits d’un gentil. Et inversement. Malgré cette grande complexité, Cloud Atlas se veut grand public : une brochette d’acteurs incroyables (Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant, etc…), des moyens énormes, des effets spéciaux réussis… En dépit de ses abords abscons, Cloud Atlas est loin d’être à jeter. Au contraire. D’abord pour sa réflexion tout en nuances sur le fameux effet papillon qui intrigue beaucoup de cinéastes. Ensuite pour son étonnante exigence à ne pas se perdre malgré les nombreux obstacles. Les frères Wachowski insufflent une véritable humanité dans ces histoires. Ils prouvent encore une fois leur brio à offrir un blockbuster sombre, bien loin d’être lisse.

No : on dit oui !

Un film très stylé sur la chute de Pinochet, un vrai bon morceau de cinéma chilien avec l’excellent Garcia Bernal.

Gael Garcia Bernal dans No
L’image n’est pas parfaite. Comme les vieilles cassettes VHS, maintenant disparues, elle se tord. Le bleu sort du rouge et du jaune. Ça grésille un peu aussi. Le vintage, c’est à la mode ! No colle à l’esthétique de ce revival des années 1980. Le parti pris artistique de No sert avant tout le propos politique du film, pas de faire-valoir hipster. Donc pas de problème. C’est pour coller aux images d’archives de l’époque que le réali- sateur, Pablo Larrain a choisi de remettre au goût du jour quatre caméras de l’époque.
Quelle époque ? Celle de la campagne de 1988, au Chili. En plein référendum, qui aurait consacré Pinochet à la présidence, No suit les pas d’un jeune publicitaire engagé par les partis d’opposition. Sa mission : créer des clips qui passeront 15 minutes chaque jour à la télévision nationale, seul créneau autorisé par le pouvoir en place à ses opposants. Ambitieux, l’orgueilleux René Saavedra accepte de se confronter à la dictature, malgré son profil de jeune loup du marketing. Drôle d’équipe que celle de l’opposition, entre les méthodes publicitaires du trentenaire et l’idéologie post-Allende des vieux briscards communistes.
C’est le quatrième film de Pablo Larrain, qui a déjà réalisé deux longs métrages sur deux périodes plus anciennes de la dictature. Forcément positionné anti- Pinochet, il montre à quel point le pouvoir se trouve dans l’absurdité en fin de règne, entre capitalisme ouvert à la mondialisation et exactions policières. La star Gael Garcia Bernal nous sort le grand jeu. Comme le Michael J. Fox de Retour vers le futur, il fonce avec son skate dans les rues de Santiago avec son look de jeune premier et pose les bases de son personnage, taraudé par le passé engagé de son père et son métier de requin. Véritable réussite visuelle, No est finalement un grand film d’histoire. C’est hype l’histoire ? Comme ça, oui.

Télé connectée : zappez 2.0

La télé connectée, c’est quoi ?Le terme est encore flou pour beaucoup d’entre nous. Il va bien falloir s’y habituer pourtant, puisque 2013 s’annonce comme l’année de la télé connectée.

C'est quoi c'te bête ?
Petite définition
Combinaison d’un téléviseur classique et d’une connexion internet, elle permet de profiter de contenus autour des programmes, de zapper de TF1 à Youtube, de revoir une émission déjà diffusée, d’accéder à des applications, de communiquer via les réseaux sociaux, etc. Le tout sur le même écran et en se servant d’une seule télécommande.
Chez vous
Ce qui existe déjà
Tout d’abord il y a les téléviseurs directement connectables. En complément de la connexion internet, ils proposent des services propres aux constructeurs (applis, replay, jeux…). Ensuite, viennent les boîtiers comme celui de Google, lancé en septembre dernier mais qui, pour l’instant, est un flop. Aucune chaîne française n’ayant souhaité s’y associer. Pour terminer, le HbbTV semble être le plus prometteur. Un télétexte 2.0 qui permet d’ajouter l’image et le son. France Télévisions et Arte s’y sont mis.
Dans le futur
Et demain ?
La TV connectée représente le meilleur espoir des constructeurs de stopper une chute des ventes vertigineuse : – 23 % en 2012. Grâce à la norme HbbTV, les chaînes françaises se lancent dans de nouveaux services pour nous transformer en « téléacteurs ». Il sera possible de commenter en direct une émission, de voter lors des émissions de télé-crochet voire de jouer à Questions pour un champion ! Autre nouveauté très attendue, Apple pourrait sortir sa télé en octobre 2013 après des années de rumeurs.

Tristes turfistes

Une comédie sur le monde des turfistes, par le réalisateur de Camping et Jet set, le potache Fabien Onteniente. Manque juste ce petit brin de folie…

Turf
Les grosses comédies qui nous font rire ont souvent un truc. Vous savez, une forme de magie qui actionne les zygomatiques de tous les spectateurs de la salle. Tout le monde se regarde sans comprendre quelle folie les submerge, quel fil invisible les manipule. Dans Turf, il y a de la camaraderie, puisqu’il est question de quatre potes parieurs tendance looser. Il y a du suspense aussi, quand tout le monde se demande comment le cheval acheté au rabais va bien pouvoir se mettre à gagner. L’ambiance est là aussi : il y a pire comme sujet, que le milieu des paris équestres et son lot de tronches, de jargon et de codes en tout genre. Mais de magie, point.
Certes, le scénario de Fabien Onteniente est mince. Les quatre potes, se font arnaquer mais, finalement, ils gagnent puisqu’ils sont gentils. Léger ? Et alors ! Ils sont nombreux ces films drôles qui ne brillent pas forcément par la force de leur intrigue. Alors oui, les acteurs sont des bons de la comédie. Edouard Baer et Alain Chabat jouent les maîtres de cérémonie et portent le film avec l’ancien Deschiens, Philippe Duquesne en clown triste. D’accord, Gérard Depardieu est présent dans le film en pleine tourmente belge, un argument sulfureux. C’est vrai, Turf se place dans la droite ligne des comédies populaires. En revanche, contrairement à Camping avec ses situations burlesques et son regard ironique sur l’univers des plagistes, il ne décolle pas.
Edouard Baer n’arrive pas à se laisser aller, Alain Chabat tente ses vieilles recettes sans vraiment convaincre. Comme si chacun apercevait petit à petit le vide s’installer à mesure que les minutes passent, les rires se transforment en grimaces forcées, les pleurs de Philippe Duquesne se mettent à sonner vrais. Plus personne n’y croit, pas même le spectateur, qui s’essaye à quelques sourires. Et puis, après un moment, le bruit s’amenuise. L’écran noir du générique est enfin là. Il n’y aura pas d’ensorcellement burlesque, ce soir.

Hitchcock, assommant

Il nous a juste donné envie de voir ou revoir Psychose, le vrai, de 1959.

HITCHCOCK
«Hitchcock, maître du suspens ». C’est la dernière phrase du film. Signe qu’il voulait vraiment appuyer dessus, Sacha Gervasi ! Et le réalisateur, presque inconnu, aurait pu en prendre de la graine… Un peu quoi. S’inspirer. Parce que, mettre du suspens, c’est quand même la dernière de ses préoccupations. Les dialogues ne sont pas téléphonés, ils sont carrément postés avec trois timbres méticuleusement léchouillés un à un, arrosés une touche de parfum fleuri. Sacha Gervasi… Il prend son temps le bougre, et pour rien nous dire en plus. Il alourdit tout. Même l’insignifiant (donc le scénario).
Hitchcock est un film sur Hitchcock. Au cas où on ne l’aurait pas remarqué, toutes les séquences sont là pour nous le rappeler. Oui oui. C’est lui. Il lève le menton, regarde les gens de haut, observe par des petits trous comme un voyeur (sans blague, son thème de predilection ). Le coup du voyeurisme, d’ailleurs, Sacha Gervasi nous le joue une dizaine de fois au cas où on ne l’aurait pas compris les 9 premières fois (là Sacha, ce n’est plus un clin d’oeil, c’est un coup de pied…)
Alors, oui, c’est donc un film sur Hitchcock. Mais attention, sur le gros Hitchcock. Oui oui. Hitchcock était gros. Il appuie bien dessus. Hop. Ça c’est dit. Hitchcock mange beaucoup, il est gros, il est vieux, et suffisant. Okay. Ça nous fait une belle jambe, hein ? A part ça qu’est ce qu’on a : une vague plongée dans la relation du réalisateur légendaire avec sa femme Alma Reville, jalouse et brillante, dans l’ombre évidement, et frustrée, qui hésite à convoler avec un autre, le tout pendant le tournage de Psychose. Enfin, de Psychose…. Seulement de la scène de la douche puisqu’apparemment il ne faut retenir que ça de l’œuvre d’Hitchcock. Et à part ça.. De quoi ça parle… Ah oui, Scarlett Johansson? Rien. Oui oui, elle est toujours jolie. Non non, on ne la voit pas nue sous la fameuse douche. Son rôle est anecdotique.
C’est dommage, sur le principe il y avait quelque chose : se glisser dans les zones d’ombre de ce cinéaste complexe qui a marqué le cinéma, on dit oui, pourquoi pas ! Même y insérer des scènes paranormales où le réalisateur en question voit son inspiration s’immiscer dans sa vie privée, ouais, okay ! Mais Non. Là, non. Non, non, non, ça ne marche pas, tout est grossier, on nous prend constamment pour des débiles, on n’apprend rien. Le seul mérite du film c’est de nous donner envie de voir, ou revoir, Psychose (le vrai, de 1959). Mais, c’est un peu long 1 h 38 pour un teaser, non ?

Visite de la Cantine numérique

La cantine numérique, c’est un espace de co-working pour tous les professionnels des nouvelles technologies. En attendant son ouverture édbut 2013, visite guidée avec tmv.

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Fauteuils design, tables de travail, portemanteau, banquettes… tout le mobilier de la nouvelle cantine numérique tourangelle est installé depuis quelques jours. La Cantine numérique ? C’est un espace de travail partagé, où les professionnels du web peuvent louer un bureau à la journée.
Ce concept nous vient tout droit de Californie. Dans la Silicon Valley, les cantines numériques sont nombreuses. « Pour comprendre l’esprit d’une cantine numérique, prenons l’exemple de Google, explique Julien Dargaisse, un des initiateurs du projet et patron du réseau social Buzzleme. Quand un salarié signe un contrat chez eux, il s’engage à dédier 20 % de son temps à des projets personnels. Il doit passer une partie de ce temps à l’extérieur de Google, dans une cantine numérique principalement. Dans cet endroit, l’employé va rencontrer d’autres ingénieurs, des graphistes, des développeurs web, des journalistes. Bref, des professionnels d’autres entreprises. En même temps qu’il travaille, il va pouvoir créer des liens, échanger des façons de faire, initier de nouveaux projets. » Cet environnement stimulant bénéficie à tout le monde. Les entreprises se tiennent au courant des tendances et leurs employés se forment mutuellement. Au final, cette mutualisation des énergies rejaillit sur l’ensemble du secteur.

Cliquez pour agrandir.

En France, il existe aujourd’hui plusieurs dizaines lieux comme celui qui va ouvrir à Tours. Mais, seuls Nantes, Toulouse, Toulon etRennes possèdent le label Cantine numérique initié par celle de Paris. Tours est en passe de l’obtenir et bénéficier du réseau.
À Nantes, la cantine est une véritable réussite. Depuis sa création en 2011, ses membres ont organisé plus de 200 événements et accueillent des centaines d’acteurs locaux du monde numérique dans l’espace de co-working. « Les premiers mois, nous avons même été surpris de ce succès, se rappelle Magali Olivier, la chef de projet de la cantine nantaise. Il y avait un énorme vivier d’entrepreneurs et de professionnels du numérique. Mais ils n’étaient pas forcément visibles. La Cantine a permis de les fédérer et de leur donner une visibilité. Plusieurs start-up ont été créées dans notre cantine et de nombreux projets concrets sont nés ici. »
C’est en 2011 que tout commence dans la capitale tourangelle. Julien Dargaisse, Julien Gomez et Matthieu Siteau créent l’association Palo Altours, en référence à une ville californienne située dans la Silicon Valley. Avec ce projet de Cantine numérique, ils font le tour des collectivités territoriales. La chance leur sourit très vite. Leur idée correspond exactement au besoin de l’agglomération de développer l’économie numérique. Tour(s)plus est justement en train de faire construire un nouveau bâtiment au Sanitas et leur propose d’occuper le premier étage. « Depuis plusieurs années, nous essayons d’investir dans les technologies d’avenir, précise Valérie Sécheret, en charge du développement économique de Tour(s)plus. Ce projet a séduit les acteurs publics. Pour moi, cette cantine numérique joue le rôle de révélateur d’un mouvement de fond qui traverse Tours depuis quelques années. Aujourd’hui, des projets comme celui-ci mettent à jour ce nouveau souffle économique que connaît la ville. »
À Tours, tout le monde est unanime sur la future cantine numérique. « Elle va accompagner le développement du numérique, s’enthousiasme Julien Dargaisse. La France et la région Centre sont très en retard dans ce domaine. C’est un moyen de combler le fossé. »

Télégaucho, un peu gauche

Plongée dans l’histoire des télés libres et révolutionnaires des années 90, une comédie (trop) acide…

Vous en avez marre des émissions aseptisées destinées au grand public ? Dans les années 90, le réalisateur Michel Leclerc vous aurait conseillé de vous tourner vers les chaînes de télévisions libres, « désintéressées » par l’argent. Avec Télé Gaucho, il nous fait découvrir cette époque et plus particulièrement le milieu qu’il a côtoyé alors qu’il faisait partie de Télé Bocal, entre 1995 et 2000.

C’est un peu de lui qu’on retrouve dans Victor, le personnage central. Le jeune héros débarque à Paris pour y suivre un stage auprès de Patricia Gabriel, icône du petit écran. Mais ce passionné de cinéma va plutôt rejoindre les rangs de Télé Gaucho, une petite équipe qui, avec ses reportages, veut faire la révolution dans la capitale. Il va d’ailleurs se faire sa place grâce à des petits spots télé extrêmement drôles, comme « ces objets qui nous font chier ». Grâce à ce non-conformisme et ses programmes détonants, Télé Gaucho commence à connaître le succès ! Mais l’appel de l’argent, les envies de grande diffusion sonnent le glas de leur belle entente…

Après le succès du Nom des Gens en 2010, Michel Leclerc retrouve le grand écran avec une histoire un peu plus personnel. À la manière de Good Morning England, film sur les radios libres, la comédie est un prétexte pour parler de ce morceau d’histoire des médias. Mais malheureusement, le scénario est un peu trop linéaire pour qu’on s’implique véritablement. Contrairement à la comédie anglaise, aucune tension n’est présente.

Pourtant, plusieurs séquences, filmées à la caméra DV, donnent du rythme à l’histoire. Le spectateur, plongé dans l’action, s’immerge dans cette télé libre de gauche. Les acteurs sont également plutôt justes : le jeune Félix Moati (Victor) trouve sa place entre deux acteurs césarisés, Éric Elmosnino et Sara Forestier. Cette dernière confirme d’ailleurs son énorme potentiel avec une belle prestation de fofolle un peu allumée. Seule Maïwenn est complètement à côté dans son rôle de gauchiste encore plus révolutionnaire que le Che lui-même… Finalement cette comédie ne fait rire jaune, le documentaire aurait été peut-être plus approprié.

Filmer les Invisibles

Portraits d’homosexuels et de lesbiennes âgés : ce documentaire réussi sort en pleine débat sur le mariage pour tous.

 

Portraits d’homosexuels et de lesbiennes âgés : ce documentaire réussi sort en pleine débat sur le mariage pour tous.

Aller voir un documentaire au cinéma, cela ne va pas forcément de soi. Par essence, c’est un genre qui semble plutôt destiné au petit écran. Le grand, lui, préfère largement la fiction. Plus divertissant, moins prise de tête. Avec des pop-corn, James Bond c’est plus sympa. A l’inverse de ces clichés, le documentaire a toute sa place dans les salles sombres. Quand il est bien fait, bien adapté au format long. Mais surtout, ce genre offre un rare plaisir pour le spectateur quand il possède les qualités d’Invisibles.

Nominé au festival de Cannes cette année, ce film n’a pas eu la faveur du jury et des unes de la presse. Pourtant, ces portraits de seniors « pas comme les autres » sont uniques. Uniques car peu de documents parlent de cette problématique : parti du constat que l’homosexualité est quasiment toujours abordée par le témoignage de jeunes trentenaires, Sebastien Lifshitz a eu l’idée d’interviewer des personnes plus âgées. Humour, tristesse, colère, il montre tout. Ses témoins se livrent sans complexe, même s’il est facile de deviner que des heures et des heures d’interviews ont été nécessaire pour arriver à ce résultat.

Sans jamais s’apitoyer sur leur sort, les témoins restent pudiques sur leurs blessures. Sebastien Lifshitz porte sur eux un regard attendri, sans jamais tomber dans le prosélytisme. Il essaye de comprendre ce que ces hommes et ces femmes ont vécu. Sans commentaire, il laisse la parole à ses personnages. Les plans de coupe, ceux entre les témoignages, sont souvent drôles, parfois amusants jamais larmoyants. Comment ne pas rire, sans moqueries, quand Pierrot, le doyen de ces protagonistes, lance un cri strident pour appeler ses chèvres et les traite de tous les noms.

Coïncidence de l’agenda et des débats de société, les Invisibles sort au moment du projet de loi sur le mariage pour tous promis par François Hollande pendant la campagne présidentielle. Le film ne jette pas d’huile sur le feu. Il donne seulement la parole à des Français que les médias ont oubliés.

Loin d’être Looper

Ce blockbuster intello, dans la veine d’Inception, est un régal d’action, de situations.

Sorti fin octobre, le film est projeté pour la première fois sur Tours en version original aux Studio. Une bonne raison d’aller voir ce blockbuster aux airs de film art et essai. Le réalisateur de Looper, Rian Johnson vient d’ailleurs du cinéma arty tendance festival de Sundance. En 2005, son premier long-métrage, Brick, mettait en scène Joseph Gordon Levitt en jeune lycéen détective. Cette fois-ci, le budget a changé. Pour Looper, il se compte en millions de dollars. L’acteur principal, lui, reste. Sauf que maintenant, Joseph Gordon Levitt donne maintenant la réplique à Bruce Willis. Difficile d’en dire plus sans révéler l’intrigue. Si, le contexte : le film se passe dans un futur pas trop lointain où la mafia a trouvé un moyen original de supprimer les témoins gênants et autres opposants. Elle utilise une machine à voyager dans le temps. Les loopers, ce sont ceux qui éliminent. Joe, fait partie de ces pistoleros du futur. Beau gosse, pas trop bavard, il exécute sans rechigner, met de l’argent de côté.

Rian Jonhson, avec Looper, se fait un nom parmi les réalisateurs de blockbusters intellos. Il s’inscrit dans cette lignée initiée par Christopher Nolan. D’ailleurs, Looper n’est pas sans rappeler Inception. Même scénario tarabiscoté, même direction d’acteurs (Di Caprio et Gordon Levitt apportent une certaine profondeur à leur personnage). Seule diffère la façon de filmer. Là où Christopher Nolan essaye de nouveaux plans, des cadrages hors-normes, Ryan Johnson reste très classique. N’empêche qu’il laisse du temps à son film. Les séquences silencieuses et les scènes lentes sont judicieusement insérées et donnent ce côté art et essai recherché par le réalisateur. Elles ont également le mérite de contraster merveilleusement avec les scènes d’actions qui prennent alors plus d’ampleur et de vitesse.

Hollywood est en train de nous habituer à un nouveau genre plutôt agréable : les blockbusters à l’esthétique radicale et avec juste ce qu’il faut de prise de tête. En allant dénicher Ryan Johnson, les producteurs confirment cette tendance. Divertir mais intelligemment n’est-ce-pas finalement le but ultime du cinéma ?

Après mai, c’était mieux avant

Le nouveau film d’Olivier Assayas revient sur cette période sujette à tous les fantasmes qu’est mai 68. Nostalgique et un brin moralisateur.

Le nouveau film d’Olivier Assayas revient sur cette période sujette à tous les fantasmes qu’est mai 68. Nostalgique et un brin moralisateur.

 

Que faut-il retenir de mai 68 ? La rébellion ? Le pouvoir de la jeunesse ? La créativité ? Dans Après mai, Olivier Assayas semble vouloir laisser le spectateur répondre lui-même à cette question. Mais en fait, son film l’aide à choisir ce qu’il faut en penser.
Gilles est un jeune lycéen, au début des années 1970. Peintre tendance fleur bleue, il traîne avec une bande de copains assez portés sur le cocktail molotov et les affiches révolutionnaires. Pas vraiment suiveur ni tout à fait meneur, le jeune banlieusard parisien se forme aux idées de son époque. mai 68, c’est le passé. Les seventies commencent et le début du réalisme avec elles. Alors, parmi ses copains, certains choisissent la voie de la révolution, même si elle est, déjà; un peu passée. D’autres préfèrent emprunter le chemin de la drogue, du mysticisme ou du rock’n’roll. Gilles, lui, opte pour les beaux-arts, à Paris. Il regarde ses amis s’enliser dans leurs questionnements post-soixante-huitards.
Olivier Assayas est parti de sa propre vie pour réaliser ce film. Malgré son intention, il pose un regard nostalgique sur ses années de jeunesse. Dans l’exercice de l’autoportrait, il donne raison à son héros. Oui, Gilles a raison de quitter tous ces mouvements révolutionnaires futiles et enfermés. Oui, l’art est une échappatoire au reste du monde. Il faut rêver et fuir pour être heureux. Après mai se regarde le nombril.
Pour corser un peu le tout, Olivier Assayas s’essaye à un parallèle avec la jeunesse actuelle. L’effet produit n’est pas à son avantage. Le regard compatissant du réalisateur, noyé dans sa propre adolescence, lui donne des airs moralisateurs. C’était mieux avant ? Peu importe… C’est un peu comme si Olivier Assayas tombait dans le panneau qu’il voulait à tout prix éviter.
Reste que le réalisateur maîtrise sa caméra, ses plans sont peaufinés. La reconstitution de l’époque n’est pas trop envahissante. Quant au casting, il a été effectué dans la rue. La plupart des acteurs sont anonymes et apportent une agréable fraîcheur au film.

Magnifique Augustine

Premier film de la jeune réalisatrice française Alice Winocour sur une femme atteinte d’hystérie et son médecin au XIXe siècle : d’une intensité magnifique.

 

Premier film de la jeune réalisatrice française Alice Winocour sur une femme atteinte d’hystérie et son médecin au XIXe siècle : d’une intensité magnifique.

 

La psychiatrie a beaucoup tâtonné avant de donner des résultats. Branche souvent controversée de la médecine, elle a traversé des phases plus ou moins sordides. Il faut se rappeler que la lobotomie était encore très en vogue dans les années 1960 avant l’arrivée des médicaments neuroleptiques.

En 1885, dans l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, les patientes du docteur Charcot vivent dans des conditions déplorables. Sales, échevelées, le regard vide : ces femmes se déshabillent chaque jour devant le médecin qui les palpe, les observe et commente l’avancée de leur démence. Comme du bétail de dernier choix que le professeur envoie de toute manière à l’abattage. Le docteur Charcot observe la folie, il la dessine, la mesure.

Comme le reste de la médecine à cette époque, le praticien avance dans le noir, comme un sorcier aux méthodes brutales. Et puis, un jour, il rencontre Augustine. À 19 ans, cette jeune patiente est atteinte de crises d’hystérie. Son œil droit ne veut plus s’ouvrir. Le professeur Charcot la prend rapidement sous son aile. Elle devient sa patiente préférée, son cobaye et son monstre de foire favori qu’il hypnotise devant l’aréopage de collègues pour subventionner ses recherches.

De cette relation particulière vont naître la force de ce film et son propos. Alice Winocour, la jeune réalisatrice, se sert de l’hystérie comme d’un prétexte. C’est l’attirance étrange entre Charcot et Augustine qu’elle souhaite filmer. Fantasmes, sexualité, amour : la jeune réalisatrice décrypte cette montée du désir entre deux êtres que tout sépare. Surtout qu’elle dirige deux acteurs de choix. Vincent Lindon, tout en virilité et en force, joue à merveille le docteur bourru et obsédé. Il donne avec brio la réplique à Stéphanie Sokolinski, qui campe une Augustine entre fébrilité de l’enfance et brutalité d’une femme qui s’affirme.

 

Le Kirikou de trop ?

Troisième volet des histoires du garçon africain petit mais très intelligent. Celui de trop ?

Les meilleurs contes pour enfants ont souvent le don de plaire aux parents. Assis dans le lit, ils se prennent au jeu. Mais, pour qu’ils puissent la raconter, l’histoire doit aussi leur parler. Quand le premier film de Michel Ocelot est sorti en 1998, le succès a été immédiat. Kirikou est devenu rapidement le dessin animé que les parents prenaient plaisir à montrer. Comme dans Kirikou et les bêtes sauvages (2005), le film d’animation est divisé en quatre histoires. Même principe : c’est son grand-père qui raconte ses aventures en direct de cave bleue. On retrouve notre héros Kirikou avec sa bonne bouille et son QI surdéveloppé, la méchante Karaba qui n’est pas si machiavélique que ça et tous les personnages du petit village africain. Disparition de l’ancien, soirée de contes, rencontre avec un Touareg ou encore journée venteuse, les quatre histoires mettent à chaque fois en avant une problématique très simple. Kirikou est exemplaire pour les enfants qui peuvent le prendre comme modèle sans aucun problème.

Sauf qu’au bout du deuxième récit, pour les plus de 10 ans, c’est l’envie d’arrêter qui prend vite le dessus. Kirikou est toujours aussi sympathique. Les morales restent intelligentes. Seulement, le film d’animation ne s’adresse plus qu’aux enfants. La fraîcheur des précédents films se transforme tout d’un coup en simplicité enfantine, très ennuyeuse pour les plus âgés. Bien sûr, les enfants n’y verront que du feu… quoique ?

Petite nouveauté dans Kirikou et les Hommes et les Femmes : il intègre des images en relief 3D. Résultat, ce qui faisait la particularité de ce dessin animé, un des derniers résistants du tout-numérique, disparaît. Et son originalité avec. Les textures sont lisses, tout se ressemble. Les lieux perdent de leur magie. D’accord, même Disney abandonne l’animation classique, mais ce n’est pas une raison pour Michel Ocelot d’aseptiser à son tour son œuvre. Là encore, c’est peut-être un constat de grande personne. Les enfants, habitués aux films de Pixar et de Dreamworks n’y verront sûrement que du feu… Quoique ?

 

Vous n’avez encore rien vu de Resnais

Alain Resnais, à 90 ans, surprend encore avec ce film sur la relation entre théâtre et cinéma.

Que faire quand vous avez déjà tout vu, tout fait. Le titre du film est un pied-de-nez. Resnais adore ça, déstabiliser. Il l’avait fait avec On Connaît la Chanson. Il recommence. Vous n’avez encore rien vu de semblable au film que je vais vous montrer, veut dire le réalisateur. Eternel recommencement.

Ça commence, donc, par une triste nouvelle : Antoine d’Anthac vient de décéder. Ce célèbre auteur dramatique a demandé une dernière réunion, dans sa maison, de ses acteurs fétiches. Il a préparé la vidéo d’une de ses pièces de théâtre réadaptée par une jeune troupe : Eurydice. Cette pièce, c’est en faite l’histoire du mythe d’Orphée qui, pour faire sortir sa femme de l’enfer, ne doit pas se retourner sur le chemin du retour. Dans son testament, Antoine d’Anthac souhaite que ses acteurs, qui ont interprété ces rôles dans le passé, la juge. Finalement, chacun va commencer à revivre son personnage et jouer en même temps que le film.

Le dernier film d’Alain Resnais fait partie de ces ovnis difficilement qualifiables. Il réutilise la pièce de théâtre de Jean Anouilh et la reprend à son compte. Sauf qu’il met en scène deux versions différentes : celle de la jeune troupe, celle des anciens acteurs. Il n’hésite pas, d’ailleurs, à répéter plusieurs des scènes. Il les superpose, s’amuse. Surtout qu’en face de lui, il a tous ses amis : Sabine Azéma, Pierre Arditi, Michel Piccoli, on en passe car ils sont une dizaine. On a devant nous, à l’écran, la crème de la crème du cinéma français. Alain Resnais se fait plaisir, il sait qu’il peut tout leur faire faire.

Difficile d’en dire plus sans révéler des surprises. Vous n’Avez Encore rien Vu parle de la relation entre théâtre et cinéma. Vaste thème qu’Alain Resnais choisit de traiter avec un film complexe, des mise en abîme à n’en plus finir, des double discours. Il ne ravira pas tout le monde mais fera certainement date dans la carrière de cet immense cinéaste.

 

Alyah, premier film d’Eli Wijeman

Chronique d’un voyou ordinaire parisien qui ne sait plus comment faire pour s’en sortir.

Alex, ce n’est pas un bavard. Pourtant il en a gros sur le cœur. Il n’a pas de métier, pas vraiment de copine. Son frère, Isaac, lui taxe sans cesse de l’argent. Pour gagner sa vie, il deal du cannabis. Il est juif aussi. Mais c’est à peine s’il va rejoindre sa famille pour les fêtes. Et puis un jour, alors qu’il fait l’effort d’aller à la bar mitzvah de son neveu, il tombe sur son cousin, Nathan. Il revient tout juste d’Israël où il a fait son service militaire et lui apprend qu’il va ouvrir un restaurant là-bas. Alex voit alors un moyen de s’enfuir de cette vie qui l’ennuie.

Le truc, c’est qu’Alex n’a jamais vraiment cru en Israël. Comme il dit, ce pays est aussi déglingué que lui. Mais il va tout faire pour y aller, même passer l’Alyah. Ce rite de passage est indispensable pour immigrer en Israël. Il faut répondre à toutes sortes de questions et prouver que l’on est juif. On a beau suivre les frasques administratives d’Alex, impossible de comprendre pourquoi il fait ça. C’est le jeune acteur Pio Marmaï qui incarne ce héros bizarrement paradoxal et transparent. Le jeune acteur joue tout en nuance, sans trop en faire et toujours juste.

C’est le premier film d’Eli Wijeman qui a été repéré pendant la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Le scénario tient la route. Les acteurs sont vraiment bien dirigés. Seulement, le jeune réalisateur est complètement influencé. Les références à James Gray, le réalisateur américain de Two Lovers deviennent presque agaçantes quand on devient attentif : rythme lent, mélange entre problèmes de familles juives émigrées et polar. Même les personnages d’Alex et de son frère Isaac ressemblent étrangement à Léo Handler (Mark Wahlberg) et Willie Gutierrez (Joaquim Phoenix) dans The Yards sorti au début des années 2000. Si le jeune réalisateur français peut être soupçonné d’imiter sans égaler son maître américain, on peut aussi le féliciter d’avoir d’aussi bonnes influences. Allez, ce n’est qu’un premier long-métrage. Il laisse entrevoir un certain talent d’Eli Wijeman. Reste à prouver qu’il peut faire un film plus personnel.

La Superstar de la rentrée

L’histoire d’un homme qui ne voulait pas être célèbre : du cinéma français intelligent.

Martin Kazinski cherche pourquoi il est devenu un jour célèbre. Pourquoi, les « gens » le prennent en photo avec leur portable dans le métro alors qu’il se rend, comme tous les jours, à son travail dans une usine de banlieue. Il n’a pas gagné au loto. Il n’a pas fait de chansons. Ce n’est pas un comique. Non, Martin Kasinski est un ouvrier anonyme, l’antithèse de la star. Pourtant il va faire le buzz, alimentant de son image d’homme ordinaire la machine médiatique qui va très vite s’emballer.

Pourquoi ? Cette adverbe que lâche sans cesse Martin Kasinski lui revient à chaque fois en pleine tête comme un boomerang. Personne ne lui répond. Les journalistes de la télévision préfèrent parler du comment. Comment est-il devenu célèbre ? Dans le film, cette société médiatique ne s’intéresse qu’à l’événement. Et dans la réalité ? Le réalisateur, Xavier Gianolli, a l’intelligence de ne pas répondre à cette question. Il reste dans la fiction pour mieux nous questionner sur ce que veut dire aujourd’hui être informé. Ou plutôt sur ce que les médias de masse veulent mettre en avant.

Cette critique acerbe du système de l’info, même si elle est ici réalisée avec soin, n’est pas nouvelle. Si vous voulez en savoir plus, lisez Sur la Télévision de Pierre Bourdieu ou regardez le documentaire de Pierre Carles, Pas vu pas pris. Ces deux travaux de référence seront plus précis sur le sujet. Mais si Superstar n’est pas un travail académique ou un documentaire indépendant, c’est en revanche une œuvre qui se pose la question du rôle du spectateur dans ce monde médiatique. Pourquoi la foule se met à admirer un inconnu ? Pourquoi se met-elle à le détester d’un seul coup ? À vous de répondre.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=y31zciTAQkE[/youtube]

Tyrannosaur, glaçant de réalité

Au travers du portrait de banlieusards écossais pas gâtés par la vie, Tyrannosaur, montre une réalité violente, dérangeante avec virtuosité.

Tyrannosaur dresse les portraits de banlieusards écossais à qui la vie ne fait pas de cadeaux. Un film violent, dérangeant et virtuose.

Première image, il fait nuit : un homme d’un certain âge se fait éjecter d’une salle de Paris. C’est Joseph. Vieux grincheux alcoolique, il préfère jouer aux durs plutôt que d’avouer sa solitude. Sa vie se résume à toucher sa pension, aller au pub et se battre avec tous ceux qui se dressent en travers de sa route. Hannah, elle, vient des beaux quartiers. La journée, elle tient un magasin type Emmaüs. La nuit, elle subit les coups de son mari violent.

Un jour, à la recherche d’un peu de réconfort et de sécurité, Joseph rentre dans la boutique d’Hannah. Ces deux écorchés ne vont plus se quitter. Ce n’est ni de l’amitié, ni de l’amour, juste un moyen de pouvoir partager ses blessures.

Entièrement tourné dans une banlieue défavorisée de Glasgow, un ghetto écossais qui semble oublié du reste du monde, le film dresse un constat dur et sans appel sur les violences que s’infligent entre eux les humains. Pauvres, riches, femmes, hommes, enfants, grands, petits, gros, maigres : tout le monde peut être victime de maltraitances. L’histoire aurait pu se passer au Brésil, en Inde ou en Côte d’Ivoire.

Dénonciation de violences sans tabou

Oui, mais montrer cette part sombre de notre société juste au coin de la rue renforce le propos de Tyrannosaur. La violence n’a pas non plus de nationalité. Les monstres qui la pratiquent ont mille visages, mille façons de l’exercer. Loin d’être manichéen, Tyrannosaur dénonce toutes les formes d’abus, sans prendre de gants. Certaines scènes de sévices pourront choquer les spectateurs les plus sensibles par leur extrême froideur.

Paddy Considine, le réalisateur, signe un premier film glaçant qui a le mérite de ne pas tourner autour du pot. Tyrannosaur remue le couteau là où ça fait mal.

Tyrannosaur : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CkMyQ1anKJ8[/youtube]

Les bruits du net #45

Au menu du jour : Pratique cet ascenseur, Dark Vador gentil ça donne quoi ?, le kit de survie…

Au menu du jour : Pratique cet ascenseur, Dark Vador gentil ça donne quoi ?, le kit de survie…

 

Pas de perte de temps. Combien de fois par jour prenez-vous l’ascenseur? Combien de jour par semaine ne prenez-vous pas le temps de manger au bureau? La marque de sablé anglais McVities a peut-être la solution : un papier peint à lécher installé dans un ascenseur sur lequel 1325 gateaux ont été disposés. Pratique? Hygiénique pas sûr… Sont fous ces Anglais. Plus d’infos ici.

 

Dark Vador. Imaginez Dark Vador gentil… Difficile hein ? Bon imaginons quand même, quel père serait-il ? Un petit aperçu juste en-dessous, la suite ici.

Kit de survie. La fin du monde approche à grands pas si elle intervient comme prévu le 21 décembre 2012. Une fin du monde qui a inspiré quelques têtes créatives. L’une d’elles, Menosunocerouno, a créé le kit de survie Just in case ® contenant une boîte d’allumettes étanches, de l’eau minérale, du chocolat… Une petite photo juste en-dessous, les détails de la panoplie ici.

(Capture d'écran behance.net)

En bonus. À tmv, on parle souvent de lol cat. Eh bien voici, un peu de lol chien. Si vous en voulez plus, c’est juste ici. Attention, il y a vraiment des trucs bizarres parmi ces 50 photos de chien les plus incompréhensibles …

 

Sinon, vous avez voté pour qui, vous?

Fort L’enfant d’en haut

Ursula Meier signe à nouveau un film centré sur les liens familiaux complexes. Dans L’Enfant d’en haut, elle filme la vie de deux gamins écorchés. Deux magnifiques portraits d’humanité.

On avait aimé Home. On aime beaucoup aussi L’enfant d’en-haut, ce portrait de deux enfants privés d’amour, par Ursula Meier.

Simon (Kacey Mottet Klein), c’est l’homme de la maison. Il n’a que douze ans, mais sa petite entreprise de fauche et revente de skis et dérivés fonctionne plutôt bien. En bas, il est le gamin qui surnage entre une « sœur », Louise (Léa Seydoux), à la dérive et des copains d’immeuble qui peuvent se payer le luxe de vivre leur enfance. Mais, en haut, dans la station huppée où les riches viennent dépenser leur argent, il est le loup dans la bergerie. Lui qui ne sait pas tenir sur des skis sait, en revanche, reconnaître le beau matériel et le voler. Le butin de ses larcins permet à ce foyer qui n’en est pas un de surnager dans la galère. Et l’insouciante Louise est de plus en plus dépendante de ces rentrées d’argent inespérées.

On avait découvert Ursula Meier avec Home, un film atypique au charme fou. Dans L’enfant d’en haut, la cinéaste continue de passer au peigne fin de son regard aigu, les liens intenses et tortueux qui lient les personnes d’une même famille. Simon, en vérité, se fiche pas mal des billets qu’il gagne en revendant ses skis volés. Il les donne tous jusqu’au dernier pour un moment de tendresse avec Louise. Et, plus que des lunettes et des gants, c’est l’amour d’une mère, et la douceur d’une enfance qu’il aimerait pouvoir emporter.

Ecorchés vifs

Ursula Meier filme sans artifice ces deux gamins écorchés. Sa tendresse est infinie pour ce bonhomme qui se veut dur et frondeur mais qui refait la semelle des skis chapardés avec l’application d’un bon élève. Et son indulgence est presque maternelle pour cette Louise qui fuit, qui ne cesse de fuir, ses responsabilités, ses sentiments, sa vie tout entière.

En petites touches, comme un peintre au chevalet, la réalisatrice peint pour nous ces deux portraits d’humanité et, quand on sort de la salle, on est heureux de les emporter avec soi.

Vu en pré-projection grâce à l’Association des Cinémas du Centre
 

L’enfant d’en-haut : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dmqsJULoeyY[/youtube]

Les bruits du net #44

Au menu du jour : stars du XVe siècle, Hillary Clinton fan de textos et un drame inattendu.

Au menu du jour : stars du XVe siècle, Hillary Clinton fan de textos et un drame inattendu.

Renaissance d’une star. Imaginez Angelina Jolie en longue robe style renaissance, Brad Pitt en costume d’époque. Eh bien, ça donne ça.

 

Hillary Clinton « textote ». Des internautes se sont amusés à imaginer les textos que peut envoyer Hilary Clinton à ses proches et ses collègues. Et ça fait le buzz. Un aperçu juste en-dessous, le reste c’est par ici.

 

Et ci c’était vous le réalisateur? C’est l’idée qu’a imaginé une chaîne de TNT. Pour cela, elle a simplement placé un gros bouton rouge surmonté d’une pancarte « Push to add your drama » en plein milieu d’un carrefour d’une petite ville flamande. Il ne reste plus qu’à attendre qu’un passant presse le bouton, pour que….

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=316AzLYfAzw[/youtube]

 

En bonus. Vous vous souvenez du chasseur et de l’ours de la pub Tippex? Ils sont de retour. Cette fois, c’est l’anniversaire de l’ours. A vous de choisir l’année et vous découvrirez la fête d’anniversaire correspondant à l’époque, c’est juste ici. En-dessous, le choix de tmv.

I wish, road-trip espiègle

I wish est un road trip japonais espiègle, léger et dynamique qui nous fait retomber en enfance.

Kore-Eda Hirokazu a réussi à réaliser un road trip japonais espiègle, léger et dynamique qui nous fait retomber en enfance, avec I wish.

Les couples séparés, c’est international. Des frères séparés, il en existe aussi au Japon. Koichi a 12 ans, il vit avec sa mère au sud de l’île de Kyushu. Ryunosuke, lui, est resté avec son père dans le nord après le divorce. Le grand frère, malgré sa grande volonté, éprouve quelques difficultés à supporter cette séparation. Un jour, en classe, il entend ses copains parler des deux nouveaux tgv reliant les deux parties de l’île. Il paraîtrait qu’au moment de se croiser, ils produisent suffisamment d’énergie pour exaucer n’importe quel souhait. Koichi décide alors d’embarquer ses camarades et son frère jusqu’au miraculeux croisement ferroviaire. Chacun emmène avec lui son vœu. Koichi, lui, souhaite que sa famille soit réunie.

C’est avec une intrigue plutôt simple que Kore-Eda Hirokazu, le réalisateur, entraîne les spectateurs dans ce qui se révèle être une véritable plongée en enfance. I wish pourrait être classé dans les road trip enfantins. Car ici, le monde est décrit uniquement à travers les yeux des enfants. Une vision universelle qui permet au film d’être transposé dans n’importe quelle contrée. I wish pourrait très bien parler de construction de cabane ou d’une escapade dans la campagne tourangelle. On pense alors à Alice au pays des merveilles, au grand Meaulnes, au Voyage de Chihiro. Même si I wish est loin du genre fantastique, il partage avec ces grands récits initiatiques un onirisme propre à l’enfance.

Un film tout en lenteur

Même si son film souffre parfois de quelques longueurs par rapport aux standards hollywoodiens, Kore-Eda Hirokazu fait vite comprendre à ses spectateurs qu’il n’a pas l’intention de se presser. Il multiplie les plans fixes, laisse des silences, fait respirer son récit. Mais surtout, il donne le temps aux enfants de vivre leur aventure sans être interrompus par un adulte.

I wish : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=viJltkWJ_fw[/youtube]

Les bruits du net #43

Au menu du jour : présidentielle, bataille de peintures et Lana del Rey.

Au menu du jour : présidentielle, bataille de peintures et Lana del Rey.

L‘habit ne fait pas le moine.Vous rêvez de voir François Hollande avec une petite veste à carreaux, François Bayrou avec les cheveux ? Décidément, l’élection présidentielle fait des émules sur le net : le site La Toilette et ses effets s’est amusé à relooker les candidats à la présidentielle. Un aperçu juste en dessous, l’intégral ici.

(Capture écran La Toilette et ses effets)

 

Bataille de peinture. Faire une bataille de peinture lorsqu’on est enfant tentant, mais souvent réprimandé! Aux Etats-Unis, la pratique a été encouragée lors du Capital Fringe Festival 2012. L’idée : la peinture c’est un peu comme la colle qui nous unit… Attention, lancez !

(Capture écran Fringe Festival)

 

Lana del Rey. Un tumblr entièrement consacré à la jeune chanteuse s’amuse à  la faire danser dans sa longue robe claire dans des environnements parfois complètement improbables. Un aperçu juste en dessous-, lensemble des clichés c’est ici. (Attention, ne regardez pas trop longtemps ça pourrait vous donner le tournis…)

(Capture écran Tumblr Lana del Rey)

 

En bonus : Shitter, Vous connaissez? C’est la nouvelle tendance : du papier toilette imprimé Twitter. Il vous suffit de vous connecter sur ce site, de votre compte Twitter. Vos trois derniers twitts sont alors sélectionnés (impossible de les sélectionner, alors mieux vaut choisir le bon moment pour commander son Shitter…) et imprimés sur quatre rouleaux de papier toilette. Comptez tout de même 35$ pour ces rouleaux personnalisés. Le slogan de la marque est aussi à noter : « Jamais les réseaux sociaux ont été aussi éphémères »…

(Capture écran Shitter)

My Week with Marilyn

Avec My Week with Marylin, Simon Curtis signe un joli biopic, genre pourtant difficile à maîtriser, et parvient à dévoiler la vraie personnalité de la célèbre actrice américaine.

La plus grande star de l’histoire du cinéma ? Marilyn Monroe, sans hésitation. Pas seulement pour son physique incroyable. Marilyn représentait ce besoin d’insouciance de la génération d’après-guerre. Mais derrière ce symbole moderne se cachait une femme dépressive qui se droguait pour enfouir l’ambivalence qui la rongeait : comment être aimée par le monde entier pour son art et son âme et pas seulement pour l’image qu’elle renvoyait ? En 1956, forte d’une grande popularité, Marilyn Monroe débarque pour la première fois en Angleterre. Elle doit tourner avec Sir Laurence Olivier, une légende en Europe qui réalise son premier film. Dans ses bagages, elle apporte son nouveau mari, le dramaturge Arthur Miller, et ses troubles de la personnalité. Lors du tournage, elle va se lier avec Colin Clark, le jeune assistant de Sir Laurence Olivier.

Le côté sombre de Marylin

Pour son premier long-métrage, le réalisateur britannique Simon Curtis déjoue tous les pièges éculés du biopic. Comme nous l’avions vu avec la Dame de fer, sur Margaret Thatcher, ce genre cinématographique souffre très vite de la médiocrité et du consensus. Un portrait de personnage connu ne peut être exhaustif. Là, dès le départ, Simon Curtis adopte un parti pris. Il ne raconte pas la vie de Marilyn, seulement une semaine de son existence. D’un point de vue strictement scénaristique, la star n’est même pas le personnage principal du film. C’est Colin Clark qui raconte son amour, son admiration pour l’actrice et ce moment intime partagé avec elle. Ingénieux. Car finalement, c’est bien la part sombre de Marilyn Monroe que Simon Curtis décortique. Celle qui décrit le mieux la personnalité de la star, de ce qu’elle était vraiment. L’amour du jeune homme n’est alors qu’un prétexte pour montrer la complexité de cette femme.

My week with Marylin : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=XyXumyhHhjo[/youtube]

Les bruits du net #42

Au menu du jour : une vie en accéléré, éternelle jeunesse, et sexe et politique.

Au menu du jour : une vie en accéléré, éternelle jeunesse, et sexe et politique.

(Capture écran)

Arrêt de bus. Voici une petite animation d’une minute réalisée par la jeune anglaise Amy Kate Wolfe contant la vie d’une jeune fille par le biais du temps passé à un arrêt de bus. Une jolie animation ! C’est juste en-dessous.

[vimeo]http://www.vimeo.com/34708218[/vimeo]

 

Eternelle jeunesse. Cette mamie de 86 ans n’a rien perdu de sa grâce et sa souplesse. Johanna Quaas a marqué les esprits lors de la démonstration de gymnastique artistique de la compétition du Tournois des Maîtres à Cottbus (Allemagne).

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=aAy2ntVcYvw[/youtube]

 

Présidentielle. L’élection de notre prochain Président de la République éveille l’imagination de beaucoup d’entre nous. L’Ifop a réalisé une études sur les moeurs sexuels des Français et la politique. Nos orientations politiques auraient donc un lien avec nos pratiques. Les points à retenir juste ici. Alors vous vous êtes qui : électeur de gauche ou de droite ?

(Capture écran)

 

En bonus. Bref, parce que ça faisait longtemps! C’est juste ici.

 

Fascinants Adieux à la reine

Dans les Adieux à la Reine, Benoît Jacquot filme la Révolution française sous un jour nouveau, celui du pouvoir, de la fascination qu’il excerce ainsi que de la solitude qu’il peut engendrer. Pari réussi.

Dans les Adieux à la Reine, Benoît Jacquot dépeint les premières heures de la Révolution française, vues à hauteur de femmes. Envoûtant…

Franchement, cela tient du miracle. Après tant et tant de longs métrages, de téléfilms, de documentaires en tout genre, Benoît Jacquot réussit encore à nous montrer la Révolution française sous un jour nouveau.

Il parvient même, et c’est encore plus fort, à repousser au loin l’image de la Marie-Antoinette de Sofia Coppola, qui semblait pourtant constituer la représentation cinématographique définitive de la dernière reine de France.

C’est que lui, il parle d’autre chose. Il ne parle pas vraiment de la Révolution, Benoît Jacquot, même s’il filme avec une ironie cruelle la fuite des rats quittant le navire versaillais. Au-delà du récit historique, parfaitement maîtrisé et servi par des décors et des costumes somptueux, lui parle surtout du pouvoir, de la fascination qu’exerce le pouvoir et de la solitude qui l’accompagne, aussi. La jeune Sidonie, lectrice de la Reine, campée par une Léa Seydoux magnifique, est de ces cristaux qui ne brillent que par l’astre qui les éclaire. Elle est tout à la Reine, elle ne peut rien lui refuser.

Mais Marie-Antoinette, elle, si fragile sous le fard se perd d’amour pour sa « douce amie » Gabrielle de Polignac, la très généreuse Virginie Ledoyen. Chacune à sa manière, est renvoyée à sa solitude, tandis que grondent les rues de Paris. De la prise de la Bastille, dont l’onde de choc se répand comme un tsunami dans les couloirs du palais, au départ de la jeune servante, il se passe quatre jours. Un temps très court pour la France pour passer d’un monde à un autre, pour la Reine de voir sa puissance vaciller et, pour Sidonie, d’abandonner ses douces illusions.

Rencontre avec le réalisateur Benoît Jacquot, vendredi 30 mars, aux Studio, après la séance de 19 h 45.

Les Adieux à la reine : la bande annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qb_NtsWIZ38[/youtube]

Bellflower, belle chronique

Dans son premier film, Bellflower, Evan Glodel filme la jeunesse américaine paumée au travers d’une chronique magnifique et violente sur deux jeunes losers américains.

Bellflower, le premier film de Evan Glodel se dévoile comme une chronique magnifique et violente sur deux jeunes losers américains.

La jeunesse américaine s’ennuie. Woodrow et Aiden s’occupent tant bien que mal à combler ce vide en construisant un lance-flamme et une voiture au look agressif. Ils ont pour modèle le film Mad Max et veulent s’en sortir si jamais ils venaient à connaître la fin du monde. Sans le savoir, ils sont déjà en train de vivre les prémices de leur propre apocalypse. Désabusés, ils boivent un peu trop, fument un peu trop et, comme les autres jeunes de leur âge, rêvent un peu trop. Les deux copains sont venus s’installer en Californie pour faire comme dans les films Hollywoodiens. Mais rien ne marche comme prévu.

Portrait d’une jeunesse paumée

L’ennui ne se dissipe jamais tout à fait. Il faut faire la fête, avaler toujours plus d’alcool pour essayer de l’oublier. En vain. Arrive alors une fille sous les traits d’une plantureuse blonde, Milly. Woodrow succombe à ses charmes sans savoir qu’elle aussi a plongé dans le désœuvrement depuis longtemps. Le mal est fait, l’amour a brièvement remplacé la vacuité, les a sortis de leur solitude. Le monde de Woodrow, Aiden et Milly va alors être bouleversé par la violence de ces sentiments. Evan Glodel frappe fort pour son premier film. Pas de budget mirobolant, pas d’acteur connu : le jeune réalisateur fait du vrai cinéma avec les moyens du bord. Il maîtrise son propos, le développe. Caméra à l’épaule, focale courte, couleurs saturées, filtres sur l’objectif : de nombreuses techniques de tournage sont utilisées par Evan Glodel. Mais jamais son envie d’expérimenter l’image ne donne l’impression d’en faire trop. Elle donne plutôt l’impression d’une urgence à montrer une certaine jeunesse complètement paumée.

Bellflower : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=NEN_GtHO9lg[/youtube]

Les bruits du net #40

Au menu du jour : de la Bretagne, un bébé, Twitter et du café.

Au menu du jour : de la Bretagne, un bébé, Twitter et du café.

Un domaine .bzh S’il y a bien une région française qui a fait parler d’elle sur la toile ces derniers temps c’est bien la Bretagne et sa volonté de créer le domaine .bzh. Sont fous ces Breton. Un projet porté depuis 2008 quand même par l’association .bzh C’est l’Icann (Internet corporation for assigned named and numbers) qui tranchera. Petit espoir pour les Bretons : cet institut avait validé le domaine .cat pour la région catalane. Plus d’infos, ici, ici et .

 

Grossesse en accéléré. Neuf moi, c’est long et c’est sourt vous diront les mamans. Voici une vidéo qui conte cette période en 1mn35 top chrono sans enlever la poésie d’un tel moment.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nKnfjdEPLJ0[/youtube]

 

Qui se cache derrière les twittos? C’est à cette question que le site Following me essaie de répondre en accumulant les clichés des visages se cachant derrière les twittos. C’est par ici.

(Capture écran Following me)

 

Attention le café tue. Vous êtes fan de café et en buvez sans compter. Sachez qu’il existe un site, Energy Fiend qui calcule en fonction de votre poids la quantité de caféine que vous pouvez ingurgiter sans danger. Il suffit d’entrer votre boisson, votre poids et de cliquer sur Kill me, rien que ça !

(Capture écran, Energy Fiend)

 

 
En bonus. Une pub de la boisson Vitamin water qui reprend tous les ingrédients qui font que des vidéos ont fait le buzz sur le net. Enjoy, c’est juste en-dessous.
 
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=26bfE4msOfk[/youtube]
 

La Dame en noir hantée par Harry

Daniel Radcliffe revient sur les écrans dans La Dame en noir. Un film d’horreur trop hanté par les aventures du jeune sorcier Harry Potter.

La dame en noir est un film d’horreur avec Daniel Radcliffe. Pas très original et malheureusement sans bièreaubeurre.

Harry Potter ? Non… Arthur Kipps ? C’est à n’y rien comprendre. On regarde quoi ? Le dernier volet des Harry Potter ? Quoi, en fait, on est devant La Dame en noir. La confusion domine en sortant de ce film. Pas de magie, de sorcier, de bâton avec des poils de licorne et de balai qui ne serve pas à faire le ménage. Certes, l’histoire n’a rien à voir avec Harry Potter, puisqu’il s’agit ici d’un jeune notaire qui part dans un village anglais pour s’occuper d’une succession et qui n’arrête pas de voir des fantômes.

Mais dès qu’on voit apparaître Daniel Radcliffe, on se demande ce qu’il fabrique tout seul et où sont passés Ron et Hermione. Bon, disons que le fantôme de La Dame en noir ressemble vite fait à Voldemort, de loin, mais c’est tout ce que l’on a à se mettre sous la dent. Mais pourquoi donc n’arrête-t-on pas de se penser dans un énième épisode du sorcier balafré ? Pendant la scène de l’arrivée dans le village, c’est l’évidence. Même posture, même regard ébahi et même façon de parler. Daniel Radcliffe nous rejoue Harry Potter mais dans un autre film. Pauvre garçon. Il est devenu acteur avec un seul rôle et va peut-être mettre toute sa vie à le dépasser. Bien sûr, on pense au Syndrome Macaulay Culkin de Maman j’ai raté l’avion. L’enfant acteur ne s’en est jamais vraiment remis dans le cinéma.

Du déjà-vu dans le scénario

Certes, c’est tout à l’honneur de Daniel Radcliffe de ne pas attendre et de sauter dans le premier train qui passe. Sauf que, au-delà de sa difficulté à s’émanciper, il est tombé sur le mauvais film. La Dame en noir est loin d’être le film d’horreur réussi. Tout n’est que clichés. Les scènes de surprises sont tellement nombreuses qu’elles ne font plus sursauter. Le scénario, vous savez celui où un fantôme essaye de se venger, a déjà été traité des centaines de fois et, malheureusement, celle-ci n’est pas la meilleure. Allez Daniel, vous reprendrez bien un peu de bièreaubeurre ?

La Dame en noir : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=7bOQeJ2kq7E[/youtube]

Les bruits du net #39

Au menu du jour : du WTF japonais à tout-va…

Au menu du jour : du WTF japonais à tout-va…

Rémi Gaillard au Japon. La vidéo ci-dessous devrait faire plaisir à notre Rémi Gaillard national. Au pays du soleil levant aussi, on a de l’humour. Voici une petite vidéo de son acolyte japonais. So wtf!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fW9dgTdDMbk[/youtube]

 

Effet imprévisible. Le petit personnage inoffensif Bob l’Eponge a des effets incontrôlables sur les petits enfants japonais. La preuve dans les deux vidéos qui suivent. Wtf !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=KL9r0MFVj-Q[/youtube]

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=aLxC8y45Gss[/youtube]

 

Un jeu wtf. Les Japonais sont à la pointe en matière de nouvelles technologies. Ils sont également forts du point de vue des jeux vidéos. Mais ils peuvent aussi en créer des très wtf. La preuve avec Pulirula, créé en 1991. La vidéo est juste en-dessous. Sont fous ces Japonais.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=kvsuLn7tjU8[/youtube]

 

En bonus. Du lol cat et des chats complètement fous.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=d0OBYSl7CpQ[/youtube]

Les bruits du net #38

Au menu du jour : les réseaux sociaux, un test présidentiel et du carton…

Au menu du jour : les réseaux sociaux, un test présidentiel et du carton…

 

Les réseaux sociaux comme déjeuner. Selon une étude de The Hartman Group and Publicis Consultant, 29% des adeptes des réseaux sociaux avouent avoir tweetés ou facebookés alors qu’ils étaient en train de manger. Meilleur pour la digestion ? Plus d’infos ici.

(cc xcode / zpeckler)

 

Une aide à la décision. Dans la même veine que la semaine dernière, voici un site qui vous aide à faire votre choix, les Présidentielles approchant. Après quivoter.fr, voici Je votequien2012.fr. Si avec ça vous ne faites pas un choix !

(Capture écran Je vote qui en 2012?)

 

Un carton. Voici deux vidéos avec le même personnage principal : le carton. La première raconte une histoire tout à fait d’actualité en cette période de sports d’hiver. La deuxième est beaucoup plus abstraite mais très artistique ! A découvrir ! C’est juste en dessous.

 

Les cartons de Mr. Carton // Gadin alpin from Michael Bolufer on Vimeo.

 

Carton from Babouchka on Vimeo.

 

En bonus. Pas de lol cat cette fois, mais des petits lapins. Chous !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=3O2WcOLxymY[/youtube]

Les bruits du net #37

Au menu du jour : élections, magie,wc et poésie.

Au menu du jour : élections, magie, wc et poésie.

 

Magique l’iPod? Vous ne me croyez pas? Regardez plutôt la vidéo juste en-dessous de Marco Tempest un magicien à la pointe : à la place des cartes des iPhones. Plus d’infos sur ce magicien, ici.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=jvXqXcVF5S8[/youtube]

 

Une aide à la décision. Comme vous le savez, les élections présidentielles approchent. Certains ne savent pas encore pour qui ils voteront. Pour ceux-là, voici un site internet qui peut aider : quivoter.fr. Le principe : un jeu de questions basé sur les programmes des candidats. Ludique et instructif.

 

PQ vs réseaux sociaux. Juste en-dessous, découvrez la vidéo « Pascal et Quentin s’occupent dans les WC » réalisée dans le cadre du Partizan Forecast, sur le thème: « Réseau sociaux: obsession et voyeurisme ». Ravageurs les réseaux sociaux ?


Pascal & Quentin par patatorprod

 

Dream Motion. Ce petit film de quatre minutes nous plonge dans les rêves de Tom. Un petit moment de poésie à apprécier.

Dream Motion par vincemkb

 

En bonus : Un mélange de WTF et de lol cat. Que du bonheur!

[vimeo]http://vimeo.com/36820781[/vimeo]

Une Chronicle d’ados soignée

Avec Chronicle, on se croit parti pour un teenmovie, on se retrouve au cœur d’une réflexion sur la destinée. C’est malin et plutôt réussi.

Avec Chronicle, on se croit parti pour un teenmovie, on se retrouve au cœur d’une réflexion sur la destinée. C’est malin et plutôt réussi.

Voilà un film malin. Un film qui prend des allures de petit teenmovie de série B, histoire de nous embarquer tranquillement, sans trop nous effrayer pour nous emmener, finalement, bien plus loin que ça.

Au début, donc, ça fleure bon la potacherie made in USA, années 80/90. La techno a remplacé le rock’n roll, mais les personnages sont les mêmes. Au centre : Mister Looser. La vie n’est pas facile pour lui : sa mère se meurt, son père se noie, les filles le zappent… Juste à côté, son cousin Matt, roublard et sûr de lui et Steve, la star du lycée (Obama en plus jeune).

Par un drôle de hasard, ces trois-là vont se retrouver confrontés en même temps à une substance qui va leur donner des super-pouvoirs de super-ados. Alors, bien sûr, pour commencer, on rigole, on fait des blagues, on soulève les jupes des filles, tout ça. Mais, si Steve et Matt, à qui la vie ne cesse de sourire, comprennent vite qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner à ce nouveau jeu, il n’en va pas de même pour Andrew. Pour lui, ce pouvoir, c’est l’occasion de rendre la monnaie de sa pièce à une vie qui ne l’a pas épargné. Et ce pouvoir le grise et ce pouvoir le prend. Très vite, c’est l’aigreur qui prend le dessus, puis la colère, puis la haine…

Un film à défauts mais à voir

Sans prévenir, le teenmovie plonge dans la noirceur de l’âme humaine et prend, soudain, une tout autre allure.

Alors, bien sûr, cette révélation est un peu tardive et le ton pour y arriver, parfois un peu dilettante. Bien sûr, on aurait pu se passer de ce parti pris agaçant de la caméra embarquée par les ados eux-mêmes qui donne au film de mauvais relents de Projet Blair Witch. Mais pour cette façon finaude de ne pas se dévoiler trop vite, de ne pas tout dire trop fort, cette petite chose américaine vaut le coup d’être vue.

Chronicle : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=7cTl_qkzevQ[/youtube]

Les bruits du net #36

Au menu : WTF, Bref et site de rencontres…

Au menu : WTF, Bref et site de rencontres…

 

WTF ? Le nouveau clip de Orphic Oxtra est totalement WTF. La vidéo est juste en-dessous.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yXRrLJbwC3I[/youtube]

 

Bref, je n’ai pas toujours été Bref. Vous savez Bref, cette série phénomène dont on vous parle souvent ici. Eh bien l’acteur principal, Kyan Khojandi, n’a pas toujours été Bref. Il a aussi tourné dans une pub pour Norauto. Dur.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MKL7zahCHVI[/youtube]

 

L’âme-soeur parmi les geeks. Petite pensée pour les célibataires qui ont dû traverser, la semaine dernière, la dure épreuve de la Saint-Valentin. Depuis janvier 2012, un petit nouveau a fait son apparition sur le marché des sites de rencontre. Geekmemore n’est pas un site comme les autres. Comme son nom l’indique, il est destiné aux geeks à la recherche de l’âme soeur. Plus d’infos ici.

(cc iwolkow.de)

 

En bonus. Et un peu de WTF japonais. Ça faisait longtemps.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=T6A7DL2_M-0[/youtube]

Il y en a un autre juste après. Une jeune chanteuse japonaise chante Ponponpon. Tout un programme!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yzC4hFK5P3g[/youtube]

Dame de Fer et biopic mou

La Dame de fer dresse le portrait intimiste de la féroce britannique Margaret Thatcher. Malheureusement, à trop vouloir en dire, le réalisateur livre un film mou qui réduit à néant la vie politique de la femme politique.

La Dame de fer dresse le portrait intimiste de la féroce britannique Margaret Thatcher. Maladroit.

Première femme Premier ministre en Angleterre, Margaret Thatcher laisse dans l’histoire une image de dirigeante dure et très conservatrice. Une femme qui a régné pendant plus de dix ans sur une Angleterre bouleversée par la chute de son économie.

Quoi ? Encore un biopic… Vous savez, c’est ce genre cinématographique toujours un peu bancal. Pourquoi ? Parce que tout réalisateur, avant de commencer à écrire le scénario d’un biopic doit se poser la question fatidique : mais comment résumer en une heure et trente minutes une vie entière ? C’est impossible. Pour un récit qui se tient, il faut couper et surtout, avoir un propos.

Il y a les petits malins, comme Gus Van Sant qui contournent le biopic comme avec Last days, un film sur les derniers jours de Kurt Cobain. Il ne dit simplement jamais qu’il en fait le portrait. Comme ça, il évite tous les écueils du genre. D’autres sont sauvés par leur acteur principal et leur mise en scène. Aviator de Scorsese, où Di Caprio casse la baraque, est dans ce cas.

Et puis, il y a les autres qui veulent tout dire… mais oublient le portrait en route. Citons le très plat La Môme sur Edith Piaf et l’edulcoré Walk the line, sur Johnny Cash.

Une vie politique réduite au néant

La Dame de fer fait partie de ces films mous du genou. Oui, Meryl Streep joue bien. Oui, Meryl Streep ressemble vraiment à Margaret Thatcher. Oui, Meryl Streep arrive à donner du rythme au film. Seulement, ce n’est pas assez pour dresser le portrait de la Dame de fer. En voulant montrer ce que Margaret Thatcher a sacrifié pour arriver au pouvoir, le film mentionne de façon lointaine sa vie politique. Ses années à la tête de l’État deviennent alors une sorte de fantasme, les grandes réformes qu’elle a menées et les contestations violentes des citoyens britanniques se transforment en chimères abstraites. Dommage…

La Dame de fer : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_7IFvkSxIbY[/youtube]

Les bruits du net #35

Au menu du jour : Facebook vs mamans, mode des 90’s, vélo.

Au menu du jour : Facebook vs mamans, mode des 90’s, vélo.

 

 

Pas l’âme maternelle Facebook ? C’est en tout cas ce que revendiquaient en début de semaine dernière des mamans américaines qui ont protesté, devant le siège social du réseau social, contre la suppression par Facebook de photos de maman allaitant leur progéniture. Plus d’infos et images ici.

 

Idées mode. Demain, c’est la fin des soldes et vous n’avez pas encore fait LA paire de chaussures de vos rêves. Si vous cherchez encore une idée de chaussure, voici un retour très nostalgique sur la mode 90’s. Quelques extraits juste en-dessous. La suite ici. Et si vous voulez vraiment toute la panoplie 90’s, vous pouvez trouver des infos ici ou encore . Il paraît que le rétro c’est à la mode…

 

Sa vie sur un vélo. Guillaume Blanchet vous connaissez? C’est un garçon pas comme les autres qui a passé 382 jours non-stop à arpenter les rues de Montréal sans jamais descendre de son vélo. Le résumé de sa petite vie de cycliste en vidéo, c’est juste en dessous.

[vimeo]http://vimeo.com/35927275[/vimeo]

 

Ah, la Saint-Valentin. Une soirée pour célébrer son amour pour certains, une simple fête commerciale pour d’autres. Pour ceux-là, voici deux petites vidéos : l’une qui vous donne quelques conseils pour éviter cette fête, c’est ici et l’autre () vous apprend les bons gestes pour gâcher cette soirée.

 

En bonus. L’une des pubs diffusées à l’occasion du SuperBowl. La plus drôle pour moi : SuperBaby!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4GIeIpcRv7o[/youtube]

La Taupe libère Gary Oldman

La Taupe, film d’espionnage réalisé dans les règles de l’art, à la fois, efficace et sinueux signe la consécration pour l’acteur américain Gary Oldman, habitué des seconds rôles.

La Taupe est un film d’espionnage réalisé dans les règles de l’art, à la fois, efficace et sinueux. La consécration pour l’acteur américain Gary Oldman.

(Photo dr)

Des histoires d’espionnage, il y en a des milliers. Certaines sortent du lot. Souvent, celles-là attirent la curiosité avec des intrigues tarabiscotées, des complots invraisemblables mais plausibles et une ambiance tendue au possible. Plus rarement, d’autres impressionnent pour leur génie qui est mis au service d’un scénario simple et efficace. Bien sûr pour y réussir, il faut un personnage principal et un méchant machiavélique.

Dans la Taupe, ce héros du service secret anglais s’appelle Smiley. L’espion Russe, lui, possède Karla comme nom de code. Smiley, suite à une retraite un peu anticipée, reprend du service pour trouver l’identité de l’agent double passé à l’est au service de Karla.

Gary Oldman, fantastique espion

Si l’histoire se passe en pleine guerre froide, le film ne joue pas la carte du vintage à outrance. Bien sûr, les textures, le mobilier, les véhicules et l’ambiance sont d’époque. Mais La Taupe ne s’arrête pas seulement aux décors. Sa véritable qualité réside dans le jeu de ses acteurs. Tout le scénario est tourné vers le face-à-face silencieux entre Smiley et Karla. Il faut la trempe d’un acteur comme Gary Oldman pour camper le vieil espion aux méthodes has been mais au flair sans pareil. Il n’est certes pas le seul à jouer incroyablement juste, citons Mark Strong en espion déchu, John Hurt en patron névrosé ou encore Toby Jones en ambitieux retors. Seulement Gary Oldman, ne joue pas cette fois-ci dans la même cour, il révèle enfin la mesure de son talent qu’il cachait souvent dans des seconds rôles très réussis mais trop furtifs en Sirius Black dans la franchise Harry Potter ou en incarnant le commissaire Jim Gordon dans les derniers Batman. Dans un bon film d’espionnage, il faut avant tout un bon espion et Gary Oldam fait plus que le job, il le sublime.

La Taupe : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ctu8ixb-6aU[/youtube]

Les bruits du net #34

Au menu du jour : Nahim Houée, Facebook, la farine…

Au menu du jour : Nahim Houée, Facebook, la farine…

 

Retour sur images. Le 30 novembre 2011, nous avons publié le portrait de Nahim Houée, jeune photographe de talent en devenir (retrouvez-le ici). Ces clichés, pris sur le vif, transpirent de réalisme mais également d’émotion. La preuve ici, avec une sélection de dix de ses clichés. Et juste en-dessous, retrouvez une vidéo qui n’est pas de lui, mais qui aurait pû : de jolis clichés mis en scène sur la musique de Romain Dider, « Sdf ». Un très très joli moment. Appréciez.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Dt8frO0IA5s[/youtube]

 

Changement de décor. Depuis décembre dernier, vous pouvez changer votre wall (mur) en timeline (journal) sur Facebook. Mais sur les 800 millions d’utilisateurs, seuls 9% apprécient cette nouvelle interface. Dans quelques semaines, vous n’aurez pas le choix et devrez adopter le journal. Voici un petit mode d’emploi, ici, afin de gérer au mieux la transition. C’est bien connu le web est en perpétuel mouvement : le site Copains d’avant fais aussi peau neuve, ici.

 

En bonus. Du lol cat, parce que ça faisait longtemps. Une courte vidéo sur un chat japonais bien paresseux…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=L20riHrBM1g[/youtube]

Une folie Almayer trop intello

Avec La folie Almayer, Chantal Akerman voulait faire dans le non-dit et la finesse. Finalement, il en ressort un film à l’intellectualisme pénible.

Chantal Akerman voulait faire dans le non-dit et la finesse. Son film, La folie Almayer, s’embourbe dans un intellectualisme pénible.

Nous partîmes cinq ou six et, par un grand mystère, nous nous vîmes tout seul en arrivant à terre. Tout seul dans la salle, les spectateurs du soir ayant tous abdiqué devant la matière âpre que nous propose Chantal Akerman avec sa Folie Almayer, très librement adaptée, nous dit-on, d’un roman de Conrad.

Pour faire simple et tenter de cerner une ligne narrative dans ce long fleuve assez peu tranquille, disons qu’il s’agit de l’histoire d’un homme blanc, perdu dans un recoin d’Asie et lié à une famille qu’il n’aime pas. Ne trouvant pas l’or qu’on lui avait promis et se sentant peu de dispositions pour la culture de la mangue, il s’accroche à l’amour de sa fille qui, elle, finit par rejeter cette image paternelle. S’en suit une longue (très longue) glissée dans la folie qui va conduire au drame final, que la cinéaste raconte, en fait, en premier, dans une scène d’ouverture totalement hallucinante et, il faut bien le dire, assez ridicule. Mais ce n’est rien à côté de ce qui suit.

D’une longueur monotone

Des dialogues sévères, martelés sur un ton qui ne l’est pas moins, des plans fixes, à peine perturbés par d’improbables allers-retours en arrière-plan (des techniciens un peu perdus, eux aussi ?), des évocations visuelles qui demeurent à nos yeux bien mystérieuses… Chantal Akerman, c’est peu de le dire, ne nous facilite pas la tâche. La beauté graphique de l’ensemble permet au regard de se raccrocher parfois à l’écran, mais une lourdeur plus loin, l’œil finit toujours par décrocher. Cinéma sans concession, cinéma sans cliché ? Vu de la salle, on a plus le sentiment d’un cinéma sans scénario, sans dialogue et sans spectateur. Restent des fauteuils vides et pas mal d’ennui.

 

La folie Almayer : la bande-annonce

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xno8e9_la-folie-almayer-bande-annonce_shortfilms[/dailymotion]

Les bruits du net #33

Au menu du jour : twitter, dancefloor et amour…

Au menu du jour : twitter, dancefloor et amour…

 

Dance floor. Vous vous souvenez de la chanson « Daniella, lalala »? Eh bien, l’auteur de ce tube, c’est le groupe Elmer Food Beat et son célèbre chanteur aux chaussettes et sandales en plastiques. Il est de retour et vous apprend comment danser le Elmer Beat (et oui, sa danse a même un nom). Allez regardez et vous deviendrez une vraie star du dance floor. Rassurez-vous le ridicule ne tue pas.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xPjGZi4tgVA[/youtube]

 

Twitter, une arme à double-tranchant. McDonald’s qui essaie de se donner une image de qualité et ça tourne au fiasco au lieu de raconter leurs heureux moments autour d’un Big Mac, les tweetos n’ont écrit que des tweets négatifs sur la marque. #fail Toutes les infos croustillantes de l’affaire, ici. D’ailleurs d’autres avaient senti le coup venir. Yann Barthès, lui ne tweete pas : « Je n’aime pas la violence de ce réseau, ses attaques, notamment physiques.  » (L’interview complète pour le magazine du Monde,  ici).

 

Amour quand tu nous tient. Il y a des émissions comme ça qui dure, qui dure. C’est le cas des Z’Amours sur France 2. L’émission a fêté la semaine dernière sa 5000e. Pour l’occasion, voici le bêtisier. Ah, l’amour…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=kHlEXtC2Vp0[/youtube]

 

En bonus : La semaine dernière on découvrait le lipdub du PS. Ca a donné des idées à certains. Cette jeune femme fait une proposition pour la campagne de EELV…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IhwLgF4J6LE[/youtube]

Séduisant, ce Sherlock Holmes

Avec Sherlock Holmes 2, Guy Ritchie propose une suite réussie et un film grand public. Joli clin d’oeil aux livres populaires de l’auteur Conan Doyle.

Sherlock Holmes 2 est une suite réussie et un film grand public dans la lignée des livres populaires Conan Doyle.

En 1893, Conan Doyle décide de faire mourir son héros Sherlock Holmes dans le livre Le problème final. Marre d’écrire des polars, l’écrivain préfère se consacrer à la littérature historique. Devant cette fin tragique, des milliers de lecteurs s’offusquent et font pression jusqu’à ce que Conan Doyle décide de continuer à faire vivre son personnage.

La force de Sherlock Holmes réside dans cette attraction du public pour ce détective hors-norme, fantasque et incroyablement intelligent. Sa popularité a traversé les âges, vue des dizaines d’adaptations au cinéma. Celle, moderne, que propose Guy Ritchie s’inscrit bien dans cette tradition centenaire et donne à voir un Sherlock Holmes séducteur, étrange, manipulateur et particulièrement bagarreur.

Dans ce deuxième volet, l’enquêteur privé affronte son ennemi de toujours : le professeur Moriarty, un méchant machiavélique au QI aussi élevé que le sien et dont le but est de provoquer une guerre mondiale. Ce bras de fer entre les deux génies va prendre comme terrain de jeu l’Europe entière et se finira dans les fameuses chutes de Reichenbach, en Suisse. Même s’il garde sa façon de filmer, hachée, tonique et originale, Guy Ritchie souhaite surtout divertir.

Sherlock Holmes, héros éternel ?

Le cinéma est un art particulier, il est né avec le besoin d’impressionner le public, de lui offrir des sensations fortes. Avec l’ingéniosité de son personnage principal, des histoires au long cours, des intrigues alambiquées et des dénouements toujours jouissifs, Sherlock Holmes est un formidable support que le réalisateur utilise parfaitement à ses fins pour plaire aux spectateurs. Que Conan Doyle se fasse une raison : son héros encombrant n’est pas prêt de mourir.

 

Sherlock Holmes 2 : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=u4l9_JosrOI[/youtube]

Les bruits du net #32

Au menu du jour : wc, du hardcore, lol cat…

Au menu du jour : wc, du hardcore, lol cat…

WC. Il paraît que nous allons près de 25000 fois aux toilettes par an (6 à 8 fois par jour), soit trois ans dans une vie. Alors pour rendre ce moment plus agréable certains ont de drôles d’idées. Quelques aperçus juste en-dessous, pour le reste c’est par ici. Sinon il y a le guide des wc en France et dans le monde, c’est sur baignade interdite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Attention ça décoiffe. Voici un extrait d’une chanson hardcore de la petite Juliet, 8ans. Un talent en devenir?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IxnGbPgMH7g[/youtube]

 

Un peu de cat. Un bruit du net sans chat ce n’est pas vraiment un bruit du net. Sur cette vidéo, découvrez un chaton s’entraînant pour une compétition d’agilité.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nka1BTUikcw[/youtube]

 

En bonus. Une vidéo pour le plaisir des yeux : le suivi en accéléré de la progression d’une oeuvre d’art. Impressionnant!

[vimeo]http://vimeo.com/33066471[/vimeo]

 

Un Millénium très insipide

David Fincher signe une adaptation paresseuse et assez inutile passe largement à côté de ce qui faisait le sel du best seller Millénium de Stieg Larson.

David Fincher signe une adaptation paresseuse et assez inutile passe largement à côté de ce qui faisait le sel du best seller Millénium de Stieg Larson.

Le film Millénium de David Fincher. (Photo dr)

La nouvelle version de Millénium, le best seller mondial de Stieg Larson, signée David Fincher et clairement estampillée Hollywood est tout aussi insipide que l’adaptation suédoise qui l’a précédée, en 2009. Et à peu près pour les mêmes raisons.

Dans les deux cas, et c’est encore plus vrai pour cette version américaine, le film se perd dans les méandres d’un scénario complexe qui, pour passionnant qu’il soit, ne constituait que le squelette du roman originel. Raconter cette histoire alambiquée est, il est vrai, une gageure pour un réalisateur. Mais cela demeure plus facile que de tenter de reconstituer l’alchimie qui avait fait le succès de cette incroyable trilogie littéraire. Et Fincher de s’y essaye même pas.

Une histoire à trous

Si les livres de Larson étaient à ce point addictifs pour les lecteurs du monde entier, c’est qu’ils nous plongeaient dans une Suède qui nous était, pour l’essentiel, totalement inconnue. Et c’est, surtout, qu’ils exaltaient le droit à la liberté à laquelle chacun de nous aspire. Liberté d’informer, chevillée à l’âme de Mickaël (dont les doutes et les zones d’ombres sont totalement occultés ici), liberté d’être à sa guise pour une Lisbeth déboussolée, dont les fêlures tranparaissent tout de même, de temps à autres, sous les traits de la jeune Rooney Mara.

Trop empêtré dans la narration, Fincher occulte tout des relations électriques et tellement humaines entre tous ces personnages. Il en oublie même les personnages eux-mêmes. Erika Berger, l’éditrice de Millénium, essentielle dans le livre, est quasi absente ici. Sous la caméra de Fincher, Mikaël fait semblant d’être père, joue au journaliste, rien de tout cela n’a la moindre profondeur. Reste un polar sombre et humide et même dans le genre, franchement, on a vu mieux.

 

Millénium : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Z2KYr3rOHRI[/youtube]

Les bruits du net #31

Au menu du jour : gérer ses comptes, tout mini, phobie quand tu nous tient…

Au menu du jour : gérer ses comptes, tout mini, phobie quand tu nous tient…

 

Les bons comptes font les bons amis. Un proverbe pas toujours facile à respecter. Le site Onsedoit.fr peut vous aider. Il vous suffit de créer un compte gratuit pour gérer l’achat d’un cadeau en commun ou encore les comptes de votre colocation en suivant en temps réel qui a payé et qui ne l’a pas encore fait. Côté applications, il y a aussi Les bons comptes entre amis (plus d’infos par ici) ou Debt Controller (plus d’infos par ). Mais cette fois, le service est payant.

 

Tout petit petit. Ici, vous trouverez des infos sur le plus petit baladeur MP3 au monde. Mais il y a également le plus petit appareil-photo au monde :  le Canon EOS de 2 méga pixels (il est en photo juste en-dessous). Tellement petit qu’on se demanderait presque comment on peut prendre une photo. Plus de photo de ce petit bijou, ici.

 MAME-CAM plus petit appareil photo du monde

 

Et vous, vous avez une phobie? La peur du vide, de la foule… Sont des phobies dont vous souffrez peut-être. Mais connaissez-vous la geniophobie (la peur des mentons) ou encore la agalmatorémaphobie (la peur que les statues d’un musée se mettent à parler)… Ces deux-là font partie du top des phobies les plus absurdes réalisé par Grazia. Pour découvrir le n°1, c’est par ici.

 

En bonus : Sans chemise, sans pantalon, lalala…. C’est LA chanson du moment. Après une grande enseigne espagnole qui a proposé aux Lyonnais de venir en petite culotte afin de repartir habillés gratuitement, un lipdub a été organisé dans les métros de New York et Mexico City sur le thème : le métro sans pantalon. Plus de photos, par ici.

Ciné : J. Edgar, un biopic peu profond

Le dernier film de Clint Eastwood, est un biopic un peu trop froid sur la vie du créateur du FBI, J. Edgar Hoover. Leaonardo Di Caprio, lui, y signe une solide interprétation.

Le dernier film de Clint Eastwood est un biopic un peu trop froid sur J. Edgar Hoover, l’homme qui a créé le FBI.

(Photo dr)

C’est peut-être le personnage le plus obscur du XXe siècle et également le fondateur du Federal Bureau of Investigation. J. Edgar Hoover a construit et dirigé pendant plus de 48 ans le pilier de la police judiciaire américaine. Il a assisté aux va-et-vient de plusieurs présidents, en a aidé certains et en a menacé d’autres. Il vivait pour le pouvoir et le FBI. Á une époque où la pègre fleurissait et que la police corrompue se faisait critiquer, il a incarné la dureté et instauré une morale de fer à ses agents.

Quand Clint Eastwood s’essaye au biopic, il choisit de faire le portrait d’un personnage américain extrêmement complexe. Homosexuel refoulé ? Parties fines ? Relations troubles avec la mafia ? Hoover possédait de nombreuses zones d’ombres. Peu de ces affirmations ont été prouvées. Reste alors les fantasmes entourant ce gros bonhomme. Clint Eastwood plonge dans les rumeurs avec sa caméra.

Un biopic sans profondeur

J. Edgar a l’ambition d’un grand biopic sans en avoir la contenance. Clint Eastwood, ces dernières années, avait pris de la hauteur. Invictus, Gran Torino, Mystic River : ses précédents films explorent les valeurs moralistes de notre société moderne. Avec J. Edgar, le réalisateur survole son sujet sans prendre parti, sans choisir. Que ce soit la relation de Hoover avec sa mère, son aventure amoureuse avec le numéro 2 du FBI ou son obsession de la collecte d’information : Clint Eastwood évoque tout ce qui s’est dit sur lui sans approfondir.

Heureusement que Leonardo Di Caprio est là pour redresser la barre. Son interprétation est proche de celle qu’il avait livrée en Howard ­­­dans l’Aviator de Scorsese, solide, charpentée. Il donne littéralement du corps à ce récit sans chair, ni direction assumée.

 

J. Edgar : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fQbuTmMngLY[/youtube]

Les bruits du net #30

Au menu du jour : du lol cat, du lol cat et du lol cat….

Au menu du jour : du lol cat, du lol cat et du lol cat….

Du lol cat de fête. Voici une vidéo qui peut vous rassurer : vous n’êtes pas les seuls à avoir eu des moments difficiles après les fêtes.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=JM8FMiOF0SM[/youtube]

 

Wars. Nos amis, les bêtes sont, eux aussi fans de Star Wars. La preuve avec cette vidéo.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ofv_DIk4Z38[/youtube]

 

En diapo. Le lol cat c’est aussi en photos par ici, et avec la liste des gagnants du concours organisé par le site Wamis, spécialiste des animaux de compagnie, il y a du chat mais pas seulement.

 

En bonus. On ne parle pas du tout de chat mais il est bien possible que cette vidéo vous fasse sourire. Combien d’entre vous se sont encore dit cette année je prends de bonnes résolutions, et combien en ce 9 janvier ont déjà fait un écart. Rassurez-vous vous n’êtes pas les seuls, regardez.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=L3AwQ4d20PI[/youtube]

Les bruits du net #29

Au menu du jour : c’était mieux avant ou pas….

Au menu du jour : c’était mieux avant ou pas….

 

L’année 2011 vient de s’achever : l’heure du bilan a sonné.

Côté musique. Le site NME a fait une sélection des meilleures photos musique de l’année 2011. Une très belle rétrospective musicale et visuelle. C’est juste ici. Et ici, les 10 meilleures chansons pop selon ce même site, enfin retrouvez ici, les 50 meilleurs albums.

 

Côté vidéo. YouTube a établi un classement des vidéos les plus regardées en France. Côté musique, c’est Colonel Reyel qui arrive en tête (c’est qui celui-là?) alors que dans le classement de toutes les vidéos exceptées les clips musicaux c’est Max Boublil qui arrivent en tête avec la chanson J’aime les Moches…  Il y a également le classement des pubs les plus visionnées sur Youtube, ici. Et enfin, le classement des vidéos les plus vues sur YouTube dans le monde en vidéo juste en-dessous.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SmnkYyHQqNs[/youtube]

 

Côté ciné. C’est allociné qui nous donne son classemernt des dix meilleurs films de l’année 2011. En tête, Black Swan, Drive (la critique du film de tmv est ici) et Une séparation. La suite par ici. Le top 10 de actu-film est totalement différent, comme ça il y en aura pour tout le monde, ici.

 

En bonus : Voici quelques looks parmi les pires de 2011, croisés dans la rue. Un extrait juste en dessous. La suite, ici.

 

Les bruits du net #28

Au menu du jour : du net spécial fêtes !

Au menu du jour : du net spécial fêtes !

(Photo Dale Price)

Un guide  de survie : C’est le grand classique : les vacances commencent et un virus nous contamine. Bilan : cloué au lit pendant quelques jours alors que c’est les vacances et la période des fêtes en plus. Le site Vice a pensé à vous, surtout vous mesdemoiselles, pour rester jolie même quand on a 40 de fièvre. Des conseils vraiment utiles, juste ici.

Le meilleur déguisement. Soirée du nouvel an, dit très souvent déguisement. Si vous êtes encore en train de chercher, nous avons dégoté quelques idées sur le web. Vous pouvez d’abord vous inspirer de ce papa, qui a une imagination débordante à tel point qu’il se déguise chaque jour pour saluer son fils qui prend le bus, c’est ici. Ou si vous voulez vraiment être ridicule, jetez un oeil ici. Et si jamais, votre petit chat vous accompagne, les Japonais ont aussi pensé à lui, c’est ici.

 

 

Et après les fêtes? Les lendemains de fêtes sont parfois difficiles. Voici quelques remèdes, il y a d’abord le remède d’antan : le bon bouillon de légumes, comme ici, ou plus Trash, les pires remèdes contre la gueule de bois selon topito.

 

En bonus : Notre cher Bref et peut-être un rappel de ce que vous avez subi hier….

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=C_QXEIdEtm0[/youtube]

Les bruits du net #27

Au menu du jour : un stop motion original, plantages télé, bd humour

Au menu du jour : un stop motion original, plantages télé, bd humour

Maître du papier: Voici la vidéo d’un stop motion original. Steven Briand l’a réalisé à partir de papier essentiellement. Magique!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=oNeX_VtulEA[/youtube]

Les plantages télé : Voici une petite liste de fous-rires, bégaiements télévisuels… Pas toujours facile la télé, surtout en direct… Le premier ici au cours du journal régional de France 3, ci-dessous un condensé de fous rires signés Direct 8.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g0Io97CkV4E[/youtube]

Bd humour : Sur le site de Flym, retrouvez de nombreux dessins humoristiques très souvent lien avec l’actualité. Voici quelques morceaux choisis.

En bonus : Voici du lol chien. Celui-ci est roi du skate assez impressionnant!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=R15Ag8bEBk0[/youtube]

Les bruits du net #26

Au menu du jour : crazy badminton, votre véritable ville, légo…

Au menu du jour : crazy badminton, votre véritable ville, légo…

 

 

Crazy badminton : Le badminton vous connaissez? Vous vous dites oui c’est ce sport qui ressemble au tennis mais en moins fatigant. Faux. Regardez ce qui suit et on en reparle. Un échange qui dure plus d’une minute…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=RZ2k-tsX5KE[/youtube]

 

Connaissez-vous vraiment votre ville ? Oui, à tmv, on est comme ça on passe souvent du coq à l’âne, là du sport au journalisme…. Bref, la question précédente est posée par le site internet OWNI. Pour y répondre, c’est simple, il vous suffit de répondre à un questionnaire sur votre ville et votre département, c’est juste ici. Et vous saurez si vous avez la bonne perception du lieu où vous habitez. Vous pourriez êtres étonnés.

Et maintenant un peti bon dans le monde Légo©. 2011, c’est bientôt fini. Qu’est-ce-qui a marqué l’année selon vous? Voici ce qu’a retenu The Guardian, journal britannique de qualité. Son originalité : tout est en Légo©. Et c’est  ici.

En bonus. Une vidéo qui compile les pires cadeaux de Noël offerts par des parents à leurs enfants.Pauvres enfants…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ab_qxhGsOpw[/youtube]

Les bruits du net #25

Au menu du jour : du sérieux, du sérieux, du sérieux.

Au menu du jour : du sérieux, du sérieux, du sérieux.

Money. Après la célèbre chanson des Pink floyd  voici un superbe graphique qui tente de représenter ce que coûte tout ce qui se fait dans le monde. Magistral, monumental et très long à charger. (Pour les amateurs, il est possible de se le faire envoyer sous forme de poster pour l’afficher dans sa chambre.) Cliquez ici pour aller voir.

Ça brûle. Robert Holden est photographe. Il a eu l’idée assez géniale de demander à plusieurs personnes ce qu’elles emporteraient avec elle si jamais leur maison brulait. À chaque fois, il a pris en photo les objets choisis. C’est franchement très classe 

Prison. Voici un superbe graphique réalisé sur le site d’Owni montre la France et ses prisons. Très bien fait et intuitif. C’est ici.

Bonus. On vous a presque fait croire que les Bruits du net allait se transformer en quelque chose de super sérieux ? C’était pour rire ! Un peu de WTF japonais alors pour clôturer tout ça.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Nv8zXnU4678[/youtube]

 

 

Hugo Cabret, machine à rêver

Avec Hugo Cabret, Martin Scorsese signe son premier film pour enfant, une réussite complète.

Avec Hugo Cabret, Martin Scorsese signe son premier film pour enfant, une réussite complète.

Un jeune garçon vit seul dans la gare Montparnasse, à Paris. Enfin, pas exactement. Son oncle en a la garde depuis que son père est mort. Cependant, le jeune Hugo Cabret, loin de la surveillance de son tonton un tantinet alcoolique, batifole à sa guise dans les méandres de la station de train. Il grimpe, s’accroche, se faufile à travers les différentes salles des machines qui permettent de faire fonctionner les horloges de l’énorme bâtiment. Mais surtout, il a un don : il répare tout ce qui possède des rouages. Son père lui a sûrement transmis, c’était un ingénieur horloger de génie. En mourant il lui a légué son talent et un étrange automate. Ce robot est censé receler un message secret à son fils esseulé. Commence alors une aventure, dans un Paris des années 1930 féérique, sur les traces de l’homme qui a fabriqué cet étrange machine-humanoïde.

Véritable nourriture pour l’imaginaire

Plus qu’une aventure, c’est une plongée dans l’histoire du cinéma dans laquelle nous entraîne Martin Scorsese. Le mystérieux inventeur recherché par Hugo, se révèle vite être Georges Méliès, réalisateur français de génie, père des effets spéciaux et de quantité de dispositifs cinématographiques du début du XXe siècle. Comme les artistes surréalistes, à leur époque, Martin Scorsese, rend un hommage vibrant à ce père du cinéma moderne. Il célèbre par la même occasion l’invention du cinéma fictionnel. Pour Martin Scorsese et Georges Méliès, le divertissement et la capacité à faire fantasmer le spectateur sont les premiers attributs du cinéma moderne. Le film se transforme alors en véritable machine à faire rêver le spectateur, à le transporter hors de son quotidien.

Hugo Cabret nourrira à merveille l’imaginaire des enfants, mais les parents pourraient sortir de la salle tout aussi charmés, voire enchantés.

 

Hugo Cabret : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DTh1HjLLkKg[/youtube]

Les bruits du net #24

Au menu du jour : danse, danse, danse et danse.

Au menu du jour : danse, danse, danse et danse.

 

Danse dans les gradins. Un supporter des Celtics est très inspiré lors de la mi-temps d’un match de basket par la musique Livin’ On A Prayer de Bon Jovi. Une danse effrénée retransmirse sur un écran géant.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4egpPnrpMIQ[/youtube]

Danses contemporaines. Parce que parfois la danse contemporaine, on a dû mal à suivre mais qu’en même temps, c’est très captivant en voici quelques extraits ici, ici et ici.

Mickaël Jackson. Alors oui quand on parle de danse difficile de ne pas parler de Mickaël Jackson, on a recensé quelques-uns de ses petits sosiesici et ici.

En bonus. Un duo mêlant gymnastique et danse toute en sensualité.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ni81Ml17Z4c[/youtube]

Les bruits du net #23

Au menu du jour : Bridget Kyoto, les meilleurs tweets 2011, poisson vs humain…

Au menu du jour : Bridget Kyoto, les meilleurs tweets 2011, poisson vs humain…

 

L’humour en temps de crise. Alors que s’est tenu la semaine dernière le sommet de Durban, Bridget Kyoto nous propose sa solution pour émettre moins de CO2. Retenez votre souffle c’est impressionnant ! 

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fsWu_YXK224[/youtube]

 

Twitter en 2011, ça donne quoi? C’est ce que s’est demandé le site Mashable qui a fait le classement des événements qui ont générés le plus de tweets. Et sur la première marche du podium, Beyoncé annonce qu’elle est enceinte. Si si je vous assure. Pour la suite du classement c’est par ici.

 

Quelle tête de poisson celui-là? Si vous avez déjà prononcé cette phrase,voici un site qui confirme l’existence d’une ressemblance entre certains êtres humains et les poissons…

 

En bonus : Avez-vous beaucoup fréquenté les salles obscures cette année? Voici une vidéo qui pourrait bien répondre à votre question. Elle compile 166 films sortis en 2011. A vous de les reconnaître.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g_p3qroDp-M[/youtube]

 

Les bruits du net #22

Au menu du jour : des tumblr pour perdre sa journée à scroller.

Au menu du jour : des tumblr pour perdre sa journée à scroller.

Carapace. On commence par un tumblr super cool de quelqu’un qui voit des tortues ninja sur le nez de tout le monde. C’est ici.

Classique. Dads are the original hipsters (en French : les pères ont été les premiers branchés) est assez distrayant, rétro et clairement pro années 1970. C’est . En fait non, c’est . Oups… finalement c’est ici !

Étrange. Souvent, dans les magazines ou sur certains sites on tombe sur une photo provenant d’une banque d’images qui va bien avec le thème traité. Cependant,certaines sont vraiment bizarres. Ce tumblr en récence plein, plein, plein.

Bonus. De la tune et des chats ça donne ceci. Oui, les chats c’est vraiment des b*******.

Les bruits du net #21

Au menu du jour. Du chat, du triste, de l’amour désuet.

Au menu du jour. Du chat, du triste, de l’amour désuet.

Bad cat. Comme vous le savez déjà, on est plus lol chien que lol cat donc pour enfoncer le clou, on vous montre ça. Les chats, ils sont vraiment méchant.

Disneyland. Oh,  le garçon, il rigole pas du tout.

Retro. Que faisaient Johnny Depp avec Winona Riders et Madonna, Reese Witherspoon avec Chris O’Donnell, Liv Tyler avec Joaquim Phoenix… Il reste les photos et ici il y en a plein.

Bonus. C’est cool la bd en vidéo.

[vimeo]http://vimeo.com/31956969[/vimeo]

Les bruits du net #20

Au menu du jour. Un spécial Star wars !!!! Yeah !!

Au menu du jour. Un spécial Star wars !!!! Yeah !!! Pourquoi ? Pfuu… Quelle question…

Bataille. Oui, à l’épée laser, mais en mode violoncelle.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=BgAlQuqzl8o[/youtube]

 

Des combats. Un petit fan film pas mal fichu.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=XD3FyJU51kM[/youtube]

 

Parodies. Parce qu’il faut toujours se moquer de soi-même, on peut aller , ici ou bien encore par .

 

Bonus. Une scène mythique, en Allemand…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qjrQo9NtQUQ&t=1m45s[/youtube]

Les bruits du net #19

Au menu du jour : Bref avant bref, du top, du Zuckerberg facebooké à l’envers.

Au menu du jour : Bref avant bref, du top, du Zuckerberg facebooké à l’envers.

Long. Bref, canal +, court, série, bla bla bla… on vous en a déjà parlé plusieurs fois. Là, c’est avant ce « phénomène » quand les séquences duraient plus longtemps.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kgw1ZjuL5LU[/youtube]

Concours. Dans la vie, tout est une question de classement dirait Darwin. Ce site, ne fait que ça.

Mark. Non dans tmv nous ne versons pas trop dans le people. Mais parfois, ça nous prend. Voyez, on vous donne même un lien pour mater des photos privées du Patron de Facebook qui proviennent… de Facebook après des problèmes de paramérage de confidentialité. Le cordonnier, etc.

Le bonus. Un message d’amour et un lol dog en prime.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qXo3NFqkaRM[/youtube]

Les bruits du net #18

Au menu du jour : du bref, du Louis Garrel, des idées cadeaux WTF.

Au menu du jour : du bref, du Louis Garrel, des idées cadeaux WTF.

En somme. La série courte de Canal + qui cartonne en ce moment, c’est impossible à louper. Voici un épisode pas mal façon polar/roman photo.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9uiy9Ii3YbM[/youtube]

Louis Louis. Vous vous rappelez de ça ? Voici la version Louis Garrel.

Papa noël. Bon, le 24 c’est bientôt. Besoin d’idées cadeaux classes allez ici ou ici ou encore ici mais surtout pas .

 

Bonus. Un conseil : à trop faire la fête, il peut vous arriver des bricoles, alors molo sur le foie gras.

Carnage, le nouveau Polanski

Roman Polanski signe un huit-clos intelligent avec son nouveau film Carnage, plus proche du théâtre que du blockbuster.

Carnage, le nouveau film de Roman Polanski, est un huit-clos intelligent du réalisateur, plus proche du théâtre que du blockbuster.

(Photo dr)
Tout commence par une petite bagarre entre enfants. Dans un appartement new-yorkais, les deux couples se rencontrent pour régler ce conflit de manière civilisée. Erreur. Tout va dérailler et les masques vont tomber. Michael et Pénélope, les parents de l’agressé, demandent très vite des excuses. Nancy et Alan ne veulent pas que leur enfant soit considéré comme agresseur. Surtout que le papa est avocat. Il a cette manie agaçante de l’ère du portable : il décroche sans s’excuser et inflige à tout le monde sa conversation. Sa femme n’en peut plus. Pénélope la comprend même si elle la trouve hypocrite. Quant à Michael, sous ses airs un peu bêta, il cache une véritable brutalité crasse.

Sacré pari que Roman Polanski prend avec Carnage. En tournant une adaptation de la pièce de Yasmina Reza, il fait ce que le cinéma supporte le moins : un huit-clos. Et ça marche. Les acteurs s’en sortent à merveille. Sans partir dans les extrêmes, sans en faire trop, la mise en scène est extrêmement maîtrisée, subtile. Roman Polanski dresse un portrait féroce de la bourgeoisie américaine et des faux-semblants de mise quand on se rencontre entre gens de la haute société.

Enfermés dans les salles obscures

Comme dans The Ghost writer, les thèmes de l’enfermement et de la paranoïa sont très présents. Dans ce précédent film, Ewan Mc Greggor devait supporter l’insularité pour écrire la biographie d’un homme politique. Dans Carnage, Roman Polanski n’évoque pas seulement la claustrophobie, il la fait ressentir aux spectateurs. À tel point que certains, plus habitués aux blockbusters qu’aux pièces en cinq actes, pourraient ressentir des bouffées de chaleur et avoir la tentation (qu’ils feraient mieux de réprouver) de sortir de la salle.

 

Carnage : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=KoqH5x7icrM[/youtube]

Les bruits du net #16

Au menu du jour : du poisson, une situation extrême, le nouveau Bref à la sauce catho et des pom pom girls japonaises.

Au menu du jour : du poisson, une situation extrême, le nouveau Bref à la sauce catho, et des pom pom girls.

 

Un filet de poisson? En voici un très original et pas très appétissant d’ailleurs. Ses créateurs : les Japonais, bien sûr. La recette est simple : prenez une poudre blanche, trempez-la dans une liquide verdâtre puis recouvrez-la d’une pâte proche du beurre, ça fera du poisson! En voici la preuve.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=uk2jGe71XlE[/youtube]

 

Situation extrême? Voici un guide pour réussir son amputation. Ça peut toujours servir…

Le nouveau Bref à la sauce catho. La série Bref n’en finit pas d’inspirer les internautes. Ce sont les catholiques qui l’ont parodiée dernièrement. Bref j’ai relancé ma vie spirituelle : c’est l’histoire d’un trenteniare qui tente de rencontrer l’âme soeur à la sortie de l’église.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=PJCIL_4g_48[/youtube]

 

En bonus : Les pom pom girls version Japon. L’équipe japonaise de pom pom girls aux championnats du monde de cheerleading à Hong-Kong. Impressionnant!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QHmZWkRK528[/youtube]

 

Les bruits du net #15

Au menu : des chants de Noël, des chants de Noël et encore des chants de Noël…

Au menu : des chants de Noël, des chants de Noël et encore des chants de Noël…

Chant de Noël. Parce que Noël c’est dans vingt jours, que les marchés de Noël fleurissent. Voici un petit chant de Noël bien sûr pas comme les autres…

 [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xfxake_max-boublil-joyeux-noel_fun?start=53#from=embed[/dailymotion]

 

Et il y en a qui en profite de Noël. Comme Mariah Carey qui revient sur le devant de la scène (ou presque ) avec John Legend.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=u-qX_M_FMJI[/youtube]

 

D’autres en sont gagas. Et oui, Lady Gaga sort un album spécial pour Noël nous dit-on. En voici un extrait,

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4B9WXiffEps[/youtube]

 

En bonus : Christmas is all around de Billy Mack dans Love Actually. Pour le plaisir. Si avec ça vous n’êtes pas dans l’ambiance Noël…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=meU4cxhdjJI[/youtube]

Les bruits du net #14

Au menu du jour : Nostalgie et mélancolie.

Au menu du jour : Nostalgie et mélancolie.

Nostalgie quand tu nous tiens. Une petite vidéo sur l’enfance de ceux qui sont dans les années quatre-vingt. Enjoy!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Dh-6QhzOZRs[/youtube]

Il y en a certains que ça inspire. Comme Dalida.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Xlc4wXEdVzs[/youtube]

Et Julio Iglesias aussi, que du bonheur!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=lK1kfq6mcI8[/youtube]

Et la mélancolie? D’après le dictionnaire, nostalgie est synonyme de mélancolie. Et ce mot en a inspiré quelques-uns comme… Joe Dassin.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CfGoJ2K4zSI[/youtube]

Les bruits du net #13

Au menu du jour : quoi, pourquoi, comment et quand ?

Au menu du jour : quoi, pourquoi, comment et quand ?

Voici quelques remèdes pour ceux qui se posent des tas de questions.

Quoi? Un nouveau site d’information s’est ouvert mercredi? Eh oui, le site quoi.info par une poignée de journalistes et Frédérique Allary, ancien directeur général de l’hebdomadaire « Les Inrockuptibles » est un site axé sur le décryptage pédagogique de l’actualité. Vous trouverez les réponses aux questions qui vous taraudent : Au bout de combien de morts la pillule est-elle dangereuse?, Pourquoi les restos japonais sont-ils tenus par des Chinois? Les OGM sont-ils dangereux?…

(Photo quoi.info)

 

Alors pourquoi? Il ya le site des quois, mais également celui des pourquois : un site de questions-réponses tout simplement.

Rien à voir avec le tube de la star des années 90, vous savez Sandi Valentino. Allez un petit rappel avec la vidéo de son clip!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=AZpAzktTT_0[/youtube]

Et comment! Là, c’est plus pour les filles, au menu : mode, cuisine, santé, maison/déco… Comment-fait-on vise à donner tous les trucs et astuces pour vous faciliter la vie. Formidable…

En bonus : envie de voyage? Oui mais quand. Le site quandpartir  qui vous guide dans vos destinations au fil des saisons…

Les bruits du net #12

Au menu du jour : de la pop sucrée, du politico-rigolo et du Kamel Toe.

Au menu du jour : de la pop sucrée, du politico-rigolo et du Kamel Toe.

Musique d’orge. Quoi de mieux, pour se réveiller tranquillement, qu’un bon morceau bien pop. Ce clip est tiré d’une chanson de Caged Animals, un groupe qui a été chroniqué dans le tmv de cette semaine.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=RDHzuL5LUq0[/youtube]

Hahaha. La politique c’est cool en fait. La preuve ici et ici.

Le chameau. Ronsard disait un jour : « cueillez, cueillez votre jeunesse : comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté. »  Et bien disons que Kamel Toe c’est un peu le Ronsard moderne, à sa manière.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IsOzXoHxi1E[/youtube]

Bonus. Trop de lol cat et pas assez de lol chien.

Les bruits du net #11

Au menu du jour : le whisky de la crise, le meilleur de la télévision, des bisous et encore des bisous, et en bonus de drôles de lunettes.

Au menu du jour : le whisky de la crise, le meilleur de la télévision, des bisous et encore des bisous, et en bonus de drôles de lunettes.

 

Quand il y a la crise, il y a le whisky. Selon le journal suisse, Le Matin, investir dans le whisky serait une bonne option en ces temps de crise.

(Photo Keystone)
 
 
Les Gérards de la télévision : et les nominés sont…. dans la catégorie monomaniaque retrouvez Jean-Pierre Pernaud, Carole Rousseau ou encore Estelle Denis. Tout un programme. Résultat le 20 décembre. On a hâte!
 
(Photo sd)
 
 
Cux power : Découvrez Too Many Kisses, un blog sur les bisous. Faites le plein d’amour.
 
 

 

En bonus : des lunettes vraiment pas comme les autres….

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MgN4r1YufcI[/youtube]

Les bruits du net #10

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Ouaich. Une petite découverte comme ça au hasard de nos pérégrinations web : un superbe blog mode.  Oui, c’est d’origine, il n’y a pas de tuning. Contrairement à ce magnifique documentaire de Strip tease.

 

Aux percus. Non, ici pas de Hélène et les garçons où les musiciens ne font que poser et ne jouent jamais dans leur super local de repet’. Non, là on est sur du pro, du dur, du classe.

Les percussionistes de l’Opéra de Paris, ce ne sont pas seulement ceux qui frappent une fois toutes les deux minutes au fond de la salle. Non, ils font ça aussi :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=x_kn9fS7T0I[/youtube

 

Et puis, en 2010, les Sound of noise ont décidé de faire un film. Leur intro donne ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Qct3nBWlNTA[/youtube]

 

Retro. Qui dit vintage dit pub Levi’s et donc M. Oizo :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kv6Ewqx3PMs[/youtube]

 

Bonus. Allez, cadeau, un peu de WTF japonais

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g_1WvxYBGTk[/youtube]

Ciné : The Lady, le nouveau Besson

Luc Besson change totalement de registre avec le film The Lady, le portrait de la politicienne birmane Aung San Suu Kyi. Un film plat et larmoyant qui ne rend pas justice au combat de la Birmane .

The Lady s’avère être un Besson plat et larmoyant qui ne rend pas justice au combat de la Birmane Aung San Suu Kyi.

(Photo dr)

Comment réaliser le portrait d’une femme assignée à résidence pendant des années sans contact avec l’extérieur ? Ne demandez pas à Luc Besson, il n’en a aucune idée. Son film esquisse à peine les contours de la personnalité complexe d’Aung San Suu Kyi.

Raconter au monde entier la destinée de cette politicienne birmane, que le pouvoir militaire tente de faire taire peut, a priori, passer pour un vibrant hommage au courage d’Aung San Suu Kyi et à sa volonté d’instaurer la paix en Birmanie. Certes, depuis le soulèvement des moines bouddhistes en 2007 et leur massacre, les médias sont peu revenus sur la situation dans ce pays soumis à une terrible dictature. Mais Luc Besson était-il le mieux placé pour le faire ? Plus versé, ces dernières années, dans la fusillade et les gros calibres, il n’a plus la verve de ses débuts, période Subway ou Grand bleu.

Une image floue de la politicienne. Dans The Lady, il verse dans les grosses scènes sentimentales qui tâchent plutôt que dans les courses poursuites mais avec un effet quasiment égal : il ne montre aucune sensibilité vis-à-vis de son sujet. Mais, c’est quand même moins gênant quand il s’agit de parler voiture. Dans son nouveau film, il décrit cette femme birmane comme une mère courage qui pleure à chaudes larmes quand on lui parle de son pays et de son mari anglais atteint d’un cancer. Aung San Suu Kyi, sous la caméra du réalisateur français, ressemble plus à une image floue de la sainte vierge, qu’à la féroce politicienne opposante pendant plus de 20 ans à un régime dictatorial.

Les scènes larmoyantes sont interminables, les images de la Birmanie donnent dans la mauvaise carte postale. Au bout d’une heure, on a envie de voir surgir un extraterrestre, un bandit ou une voiture blanche sur l’écran, histoire d’éprouver enfin quelques frissons et émotions fortes, eux-aussi bien absents de The Lady.

The Lady : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=kHArJ2BD_JU[/youtube]

Les bruits du net #9

Au menu : métal précoce, Titanic, comment on fait des bébés et …. le phénomène Facebook, Twitter…

Au menu du jour : métal précoce, Titanic, comment on fait des bébés et …. le phénomène Facebook, Twitter…

Jeune métalleux. Voici un garçon de neuf ans déjà métalleux : il joue tout de même Rage against the Machine.

 

« Je suis le maître du monde. » Petit instant nostalgie : la bande-annonce de Titanic en version 3D, dont la sortie est prévue le 4 avril 2012.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mzgtthLqIJE[/youtube]

 

La grande question. Voici une vidéo qui aidera les parents à répondre à la question fatidique : comment on fait les bébés? Une réponse tout en finesse.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YBwUORi93nY[/youtube]

 

En bonus : Le phénomène des réseaux sociaux racontés en vidéo (seul bémol la vidéo est en anglais mais avec les images c’est facile à comprendre!).

Les bruits du net #8

Au menu : des mars frit, plein plein de saucisses et plein plein de raviolis aux crevettes…. Un petit clin d’oeil à notre végétarienne!

Au menu : des mars frit, plein plein de saucisses et plein plein de raviolis aux crevettes…. Un petit clin d’oeil à notre végétarienne!

 
(Photo dr)

 

Après une année en Ecosse, j’ai découvert le Mars frit et comme c’est de la pure gastronomie, j’avais envie de vous faire partager cette recette. Suivez les instructions sans broncher. Dégustez et à chaque bouchée ce sont 10 000 calories que vous ingérez…. Bon appétit.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=wwpgATll98U[/youtube]

 

Improbable, un concours de manger de saucisses entre un concurrent japonais et un concurrent américain pas comme les autres…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HgqbCq_sxmo[/youtube]

 

Et maintenant un concours de manger de raviolis aux crevettes. Original, et tout aussi écoeurant!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SqRGh51yMbw[/youtube]

Les bruits du net #7

Au menu du jour : tennis vs kuduro, spiderchildren, un clip interactif, bref que du bonheur…

Au menu du jour : tennis vs kuduro, spiderchildren, un clip interactif, bref que du bonheur….

(Photo dr)

 

Le groupe américain, We the Kings a trouvé une nouvelle façon de communiquer : faire participer les internautes au clip de sa nouvelle chanson à la manière d’un jeu vidéo. Pas mal.

 

 

Pourquoi jouer au tennis alors qu’on peut danser le kuduro? Démonstration avec Caroline Wozniacki, joueuse de tennis danoise lors d’un match d’exhibition en Slovaquie.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qrfGHwPnG2U[/youtube]

 

Voici deux enfants très agiles pour le plus grand bonheur de leur papa. Qu’est-ce-qu’on en ferait pas pour une sucette… Attention à ne pas reproduire chez soi, ces deux-là sont des professionnels.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=7fJ4RcS80HE[/youtube]

 

Un petit bonus : juste parce que j’aime bien, et que , bref, enfin forcément, ça nous est tous déjà arrivé!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dZ3F8MInduI[/youtube]

Les bruits du net #6

Au menu du jour : mother earth, lettres ouvertes, du Benjamin B.

 

 

Space. On va commencer par de zolies images venant de l’espace et de la Station orbitale internationale. Asseyez-vous tranquillement, relaxez-vous, ce n’est que du bonheur.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xmbjiy_astounding-orbital-time-lapse_news[/dailymotion]

C**. Lettres aux cons, c’est rigolos parce que vous pouvez vous adresser sans complexe à vos cons à vous. C’est ici pour vous lâcher.

Monsieur B. Poseur, lui, non. C’est juste un grand fou un peu triste. Nous on vous dit juste ce que l’on voit. Allez donc jeter un coup d’œil sur ce petit site

Bon, en fait ça nous a donné envie de tester le principe sur Bénabar et ça donne ça. Si vous êtes demandeurs, on recommencera peut-être avec Vincent Delerme ou Zaz.

Bonus. Super banco ? Super, super, super, super (si vous n’écoutez pas France inter le midi, vous ne comprendrez pas la référence) Allez, cadeau : c’est long mais très très drôle !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o_hxE6vBbsM[/youtube]

Les bruits du net #5

Menu du jour : des strips (comprendre  » bande dessinée  » les coquins), des lacets ( de chaussures) et du Hasselhoff.

Au menu du jour : des strips (comprendre  » bande dessinée  » les coquins), des lacets ( de chaussures) et du Hasselhoff.

photo dr

 

David. Oui, celui qui joue dans Alerte à Malibu, après  ça et ça il a fait ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4u7jrlsBHgo[/youtube]

BD. Un bon blog bd : la dissonance des corps

 

Photo dr

 

Chaussures. Vous avez été touchés par le laser d’un canon construit par un savant fou et vous êtes revenus en enfance ? Du coup, vous avez 4 ans et vous ne savez plus lacer vos chaussures. Voilà un moyen de réapprendre.

Bonus. Un peu de WTF japonais.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hpP5lh6Pl6c[/youtube]

Les bruits du net #4

Au menu du jour : des zombies, ouais !!!

 

 

Au menu du jour : des zombies, ouais !!!

 

Dans l’axe. On commence par cette pub Axe que certains penseront désaxée :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xgEKpggG8gI[/youtube]

Inconditionnels. Pour les fans de la série The Walking dead (la saison 2 est diffusée aux USA en ce moment) où vous propose  un jeu de survie dans une cage, un autre plus voiture et un dernier un plus basé sur la stratégique.

Dernier pour la route. Jouez à ce jeu avec le volume à fond et puis allez voir cette vidéo ici.

Bonus. Et oui, les Cranberries, vous vous souvenez ? Très très zombies kitsch ce clip.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6Ejga4kJUts[/youtube]

 

 

Les bruits du net #3

Au menu du jour : de la nostalgie, du gong et un petit goût d’Amérique.

Au menu du jour : de la nostalgie, du gong et un petit goût d’Amérique.

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Remember. C’est toujours bien de revenir en arrière, faire un peu d’histoire. Nous sommes en 2007 à l’élection de miss teen america. La réponse de Miss South Carolina que même les non-anglophiles ne comprendront pas :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qQdhMSEqhfg[/youtube]

 

Détail. Regardez bien le présentateur au début de la vidéo précédente. Oui, c’est bien lui. Slater !!!!

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1ds6k_sauves-par-le-gong-2-2_shortfilms[/dailymotion]

 

Et Zach dans tout ça ? Il appris un petit coup de vieux.

Bonus : pendant que nous sommes dans le  » remember les icônes de série tv qui ont bercé le collège ou le lycée » : vous vous souvenez de Drazic ? Oui, c’est la claque.

La Touraine à l’heure du web 2.0?

A l’heure où Facebook, Twitter et Wikipédia font partie intégrante de nos vies professionnel et personnelle. Nous avons voulu savoir comment se positionnait Tours par rapport au développement du web 2.0 (le web produit par et pour l’internaute). Alors la cité tourangelle est-elle dans les temps numériques?

Facebook, Twitter, ­­­­­Wikipédia and co ont envahi ordinateurs et smartphones du monde entier et notamment ceux des Tourangeaux depuis quelques années. Mais peut-être moins ceux des Tourangeaux que les autres.

(Photo sd)

Sur Facebook, on recense 85 380 comptes localisés à Tours dans un rayon de 16 km, alors qu’on en compte 205 880 à Orléans et 162 460 à Poitiers. Aujourd’hui, le web 2.0 (le web produit pour et par les internautes) fait partie intégrante de nos vies, personnelle et professionnelle. L’industrie d’Internet a créé 700 000 emplois en France depuis 1995 et représentait 3.1% du PIB en 2009. En Suède, elle représente 6.3%, selon une étude de mai 2011 du cabinet de conseil international Mc Kinsey.

Certes, à Tours, le web 2.0 commence à prendre racine. Les blogs autour de la cité tourangelle se multiplient. L’université lance son agenda collaboratif. La mairie, elle, prépare une refonte totale (la 5e) de son site internet dans les cinq prochains mois focalisée sur la collaboration. De même en 2007, des adeptes du web 2.0 ont créé la Webschool de Tours qui organise une fois par mois une conférence gratuite et ouverte à tous afin d’échanger autour du web 2.0.

Qu’en est-il du web 2.0 dans les entreprises? Le 2.0 commence également à investir progressivement le milieu entrepreneurial de Tours. En 2005, la Chambre de Commerce et d’Industrie Touraine a mis en place Écobiz, des communautés virtuelles de réseaux d’entreprises. L’intérêt : mettre en relation contributeurs et fournisseurs par l’intermédiaire d’internet. Pour certaines entreprises locales, le web 2.0 est même devenu une vraie source d’activité. Produit tourangeau dans la pure tradition web 2.0 : Womzone, une application lancée par une start-up tourangelle, Womup, sur laquelle les internautes peuvent acheter et vendre de l’information en tout genre. Aujourd’hui, 35 000 personnes y sont inscrites.

Pas de doute, les initiatives individuelles se multiplient en Touraine mais sans réelle coordination. À Tours, certains ont bien compris que le collectif était indispensable pour rester dans la course au web 2.0. Jean-David Rezaioff, le président de l’entreprise Womup, par exemple, a créé, avec 4 autres sociétés de la région, l’association Centre & TIC. « L’association a pour vocation de promouvoir les nouvelles technologies en région Centre et de favoriser la rencontre entre l’offreur et le demandeur. »

Mais à Tours, ce genre de projets collectifs reste marginal, la mobilisation autour du web 2.0 est encore loin d’être générale. La preuve : sur 16 000 adhérents de la CCI, seules 2500 ont intégré les communautés Ecobiz. Et seulement une entreprise sur deux dispose d’un site internet.

Pourquoi les entreprises tourangelles ne prennent-elles pas toute la mesure du web 2.0 ? La réponse est unanime : « le passage au 2.0 est un état d’esprit. Ce n’est pas propre à l’âge des chefs d’entreprise ni aux secteurs d’activité des entreprises mais bien à l’attitude des dirigeants », résume Yves Massot. Et les réactions des dirigeants face au web 2.0 restent encore très diverses. Il en est certains qui voient en cette innovation un nouveau moyen efficace de communiquer et qui se lancent sans hésiter. Mais d’autres, nombreux encore, refusent le changement.

Beaucoup également se lancent dans le web 2.0 sans vraiment en connaître la notice d’utilisation. « Pour eux, le web 2.0 offre une utilisation gratuite, donc, les entreprises investissent dans les réseaux sociaux à moindre coût. Mais ce n’est pas parce que c’est gratuit, qu’il faut en faire une utilisation à moindre frais. Il faut une vraie stratégie », explique Jean-David Rezaioff.

L’open data  : un vrai enjeu.  Á trop attendre, on peut vite se laisser dépasser. « Le web évolue, alors pour ne pas être à la traîne, il faut toujours avoir un coup d’avance, être à la pointe. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas pour Tours », avance Lerig Couprie de la Webschool. Son exemple : l’open data (la libération des données publiques) dont se sont déjà emparées certaines villes françaises telles que Rennes, Paris et Toulouse. Tours, quant à elle, n’en est qu’au stade de la réflexion. Or, « libérer des données permet de les mettre à disposition de personnes qui peuvent en faire quelque chose et vendre leurs produits. Ce qui favorise la création d’entreprises innovantes », explique Lérig Couprie.

L’état du réseau numérique est également primordial au bon développement du web 2.0 en Touraine. « Le déploiement de la fibre optique sur l’agglomération de Tours est terminé. 188km de fibre ont été installés », assure Tours Métropole Numérique à qui Tours Plus a confié le déploiement du très haut débit uniquement pour le marché des entreprises sur dix-neuf communes de l’agglomération et 41 zones d’activité. Il faudra attendre 2016 pour que tous les foyers de Tours puissent prétendre à un abonnement très haut débit via la fibre optique.

Á l’heure du web 2.0, être au carrefour de la circulation physique ne suffit plus. Il faut désormais être au croisement de la circulation du web 2.0. Á Tours, force est de constater qu’une bonne partie du chemin reste à faire…

Reportage 2.0 au collège Beaulieu

« Le web 2.0 est un vrai débouché »

Reportage 2.0 au collège Beaulieu

Le web 2.0 devient incontournable au sein des collectivités, université mais également dans le monde entrepreunarial. Qu’en est-il dans l’éducation? Quels changements le web 2.0 impose-t-il dans les établissements scolaires?

Mercredi, 11h, salle 205. C’est l’heure du cours d’arts plastiques pour la classe au collège Beaulieu de Joué-lès-Tours. Souris, claviers et ordinateurs ont remplacé pinceau, fusain et pastel. Mme Lequesne a choisi de faire cours en salle informatique. Au programme, aujourd’hui, détournement d’une œuvre d’art en publicité. Les élèves sont bruyants mais apprécient l’exercice.

Pour la professeure, les outils informatiques, imposés dans le programme, offrent un vrai intérêt : être en phase avec la création contemporaine mais pas seulement. « Tous les enfants en difficulté par rapport à la motricité fine ne sont pas du tout pénalisés lorsqu’ils travaillent sur ordinateur. Ils prennent alors confiance aussi bien en informatique qu’au cours des travaux plus manuels. » Pourtant, adapter son enseignement aux nouvelles technologies n’a pas toujours été très facile. « Au début, c’était pesant il fallait apprendre le fonctionnement des logiciels aux élèves maintenant les élèves en connaissent plus , ils ont acquis les bases. »

En salle voisine, M. Petiot, professeur de mathématiques et personne ressource du service informatique du collège, a troqué le marqueur, la règle et le rapporteur pour un stylet et un tableau numérique interactif depuis déjà quatre ans. Une vraie plus-value pédagogique pour le professeur qui offre « une richesse de possibilités et une souplesse d’utilisation ». Dans la salle, une dizaine d’ordinateurs est également reliée en réseau.

Le web 2,0 fait partie intégrante de l’enseignement au collège Beaulieu : en tout, l’établissement dispose de 90 ordinateurs dédiés à la pédagogie financés par le Conseil général et de trois tableaux numériques interactifs. L’investissement est lourd mais la directrice est certaine de son intérêt. « Actuellement, les élèves utilisent l’informatique comme un presse-boutons. Le collège leur permet de l’utiliser différemment. Le web 2.0 offre un richesse énorme de ressources. Il ouvre l’esprit des élèves. » La découverte des nouvelles technologies au collège est indispensable pour l’avenir des collégiens, affirme Céline Verheuge, chef du service éducation du Conseil Général. « On le voit professionnellement. Les compétences en informatique deviennent des compétences de base obligatoires. »

Une nouvelle relation parents-profs. En salle 206, à l’heure de dicter les leçons à ses élèves, M. Petiot utilise le cahier de textes numérique, une démarche imposée depuis la rentrée aux professeurs de l’établissement. « Cet outil aide certains collégiens à s’organiser. » Le site interactif du collège, dont il est à l’origine, offre d’autres fonctionnalités : enregistrement des absences en ligne, réservation du matériel, des ressources supplémentaires et notamment des vidéos. Des données auxquelles les parents ont également accès. Un moyen de suivre le travail de leur progéniture mais également de correspondre directement avec les professeurs. C’est la nouvelle relation parents-profs 2.0.

La Touraine à l’heure du web 2.0?

« Le web 2.0 est un vrai débouché » 

Les Adoptés, un joli premier film

Les Adoptés, c’est l’histoire de deux soeurs inséparables qu’un accident va bouleverser. Ce premier film de Mélanie Laurent reflète la légèreté, la gravité et la sensibilité de la jeune réalisatrice. Prometteur.

Mélanie Laurent signe avec Les Adoptés, un premier film sensible et touchant. On la savait bonne actrice, on la découvre réalisatrice prometteuse.

Les Adoptés (Photo dr)

Lisa et Marine sont sœurs. Enfin, pas sœur de sang, mais d’adoption. Marine est libraire, Lisa travaille dans un atelier qui fabrique des violons. Elles vivent toutes les deux à Lyon. Elles se voient quasiment tous les jours, s’appellent tous les soirs pour se raconter leurs petites aventures de la journée. Le fils de Lisa adore sa tante Marine. Elle le garde souvent et lui fait écouter de la musique classique. Alex, le nouveau petit copain de Marine, lui, a du mal à trouver sa place dans cette relation fusionnelle. Bref, tout ce petit monde tourne autour de ces frangines inséparables.

Alors quand Marine a un accident et tombe dans le coma, les chaînes se brisent et toutes les personnes qui gravitent autour des deux sœurs partent en mille morceaux, ne savent plus où aller.

Une jeune réalisatrice à suivre. On connaissait Mélanie Laurent comme l’une des actrices phares du cinéma français. On l’a admirée dans le dernier Quentin Tarantino, Inglourious Basterds ou tournant avec Jacques Audiard et Cédric Klapisch. En revanche, c’est la première fois qu’elle réalise un long métrage. Léger, grave, envoûtant, drôle : Les Adoptés est un premier essai réussi. Ses acteurs sont très bien dirigés, ses plans sont choisis avec soin et sa façon de raconter une histoire est parfaitement vraisemblable. Même si quelques scènes peuvent sembler longues, même si elle tombe parfois dans des facilités scénaristiques (pêchers de jeunesse) elle arrive à plonger le spectateur dans l’intimité de ces deux sœurs. Sans s’être lancée dans un film trop ambitieux, Mélanie Laurent prouve qu’elle sait mettre en avant un réçit avec style et délicatesse. Il faudra désormais la compter parmi les réalisatrices en devenir.

Les Adoptés : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=cKdSeUPOarU[/youtube]

Ciné : Or Noir, jolie fresque signée Annaud

Or Noir, le dernier film de Jean-Jacques Annaud, sort le mercredi 23 novembre. Une grande fresque cinématographique comme les aime le réalisateur.

Or Noir, une grande fresque des années trente dans la péninsule arabique, est le dernier film de Jean-Jacques Annaud. Il sort dans les salles le 23 novembre.

Or Noir (Photo dr)

Or Noir, le dernier film de Jean-Jacques Annaud, sort ce mercredi. Cette grande fresque des années 30 conte le combat d’un jeune prince, au temps de la découverte du pétrole, pour unir les tribus du désert de la péninsule arabique malgré la rivalité de deux émirs.

De l’or noir pour tous les goûts. Le film ravira bon nombre de spectateurs. Les aventuriers, d’abord, puisque Or Noir est avant tout une grande fresque. Mais également, les plus sensibles qui assisteront à la transformation d’un personnage : le Prince très discret au début du film, interprété avec une extrême justesse par Tahar Rahim, se transforme en un véritable héros de guerre qui se bat pour la paix. Enfin, les férus de contemporain apprécieront les thèmes universels (la famille, les femmes dans la société arabe, l’enrichissement…) que cette grande épopée des année 30 met en lumière.

Or Noir : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MgucrBj4CLE[/youtube]

 

Rencontre avec Jean-Jacques Annaud

Dans le salon de Jean-Jacques Annaud

Rencontre avec Jean-Jacques Annaud

Jean-Jacques Annaud était à Tours pour présenter sa nouvelle fresque cinématographique : Or Noir. Il nous en a dit plus sur ce film dans la plus pure tradition du réalisateur.

Jean-Jacques Annaud sort Or Noir. Nous l’avons rencontré à Tours lors de la première de cette nouvelle fresque cinématograhique.

Jean-Jacques Annaud (Photo dr)

Tourner un film au Moyen-Orient, c’était un désir particulier ?

Oui, j’avais cette idée depuis longtemps. La première grande passion de ma vie est l’Afrique et j’ai déjà tourné en Asie. Entre ces deux continents, il restait une région qui m’intriguait : le Moyen-Orient qui m’a beaucoup fait rêver lorsque j’étais enfant avec ses décors des mille et une nuits.

D’où vous est venue l’idée d’une épopée telle que l’Or Noir ?

Il y a quatre ans, mon producteur, Tarak Ben Ammar m’a fait découvrir un livre « La soif noire », de Hans Ruesh. J’ai tout de suite été motivé par cette belle histoire autour d’un personnage principal sur fond épique.

Comment s’est passé le tournage du film au cœur du désert ?

Le tournage a été assez pittoresque. On a dû faire face à beaucoup de tempêtes de sable. J’ai travaillé avec un masque de plongée pendant ces tempêtes. Mais l’avantage de tourner dans le désert c’est qu’à l’image, c’est très beau, on retrouve la rudesse du désert.

Et avec les acteurs ?

C’est un bonheur de travailler avec des acteurs auxquels on croit. J’ai tout de suite été très séduit par Tahar Rahim. Il déploie une sincérité très troublante. Il m’a fait la même impression que Brad Pitt. Freida Pinto m’a complètement ébloui dans Slumdog millionnaire. Pour le rôle de la Princesse Lallah, je n’ai jamais pensé à quelqu’un d’autre qu’elle.

Vous n’avez pas été tenté par la 3D ?

A cette question, j’ai répondu non tout de suite. J’ai concentré mon énergie sur le scénario, les acteurs, les décors, pas sur un artifice technologique en perte de vitesse. La 3D est efficace lorsqu’on l’utilise à bon escient. Mon film est composé de beaucoup de grands espaces, il n’a pas besoin d’effet 3D.

Vous avez choisi de vous rendre personnellement à l’avant-première tourangelle. Pourquoi ?

J’ai un lien particulier avec Tours. Je suis né dans la banlieue parisienne d’un père qui mystifiait la Touraine. Il n’y avait pas une journée sans qu’il ne m’en chante les louanges.

 

Dans le salon de Jean-Jacques Annaud

Ciné : Or Noir, jolie fresque signée Annaud

« Le web 2.0 est un vrai débouché »

Quel est l’enjeu du web 2.0 pour les étudiants en marketing et nouvelles technologies, Patricia Bavoil, directrice des études de la licence professionnelle commerce spécialité marketing et technologies de l’information et de la communication, à l’IUT de Tours, nous a donné quelques réponses.

Patricia Bavoil, directrice des études de la licence professionnelle commerce spécialité marketing et technologies de l’information et de la communication, à l’IUT de Tours nous explique l’enjeu du web 2.0 pour ses élèves.

Patricia Bavoil (Photo dr)

Quel impact le web 2,0 a-t-il eu sur votre licence?

Bien évidemment, le programme des années 2000 n’a rien à voir avec celui de maintenant. On ne peut pas faire une licence M@tic sans évoluer. Nous avons une maquette de cours soumise à agrément mais un comité de pilotage constitué de professionnels et d’enseignants mène chaque année une réflexion sur l’évolution de la licence. NL’objectif est que les étudiants trouvent un travail à la sortie. Nous devons donc évoluer en fonction des attentes du marché. Mais nous sommes aussi prudents face aux évolutions et aux effets de mode. Le web 2.0 est inséré dans les programmes depuis trois ans avec par exemple, des cours autour des tablettes mobiles.

Sur vos étudiants?

Outre le phénomène de mode, le web 2.0 est devenu un vrai débouché pour nos étudiants. Nos étudiants deviennent de plus en plus des community managers. Il y a également beaucoup de choses autour du e-marketing et du e-commerce. Cette année, un tiers des offres de stage sont tournées vers le web 2.0. Nous avons également des offres vraiment mobiles surtout sur Paris. Cette année, il y en a plus dans la région. Ça se démocratise un peu.

Comment les entreprises tourangelles se situent-elles par rapport au web 2.0?

Aujourd’hui, les entreprises utilisent le web 2.0 Nous sommes un peu en retard au niveau du département. Les grandes entreprises sont sur Facebook. Dans la région, quelques entreprises sont à la pointe sur les réseaux sociaux. Utiliser le web 2.0 est une nécessité aujourd’hui. Le web 2.0 doit faire partie des compétences. Il faut mettre en place une campagne marketing ainsi que surveiller sa e-reputation. Internet est une compétence supplémentaire. Les entreprises peuvent avoir besoin d’une personne pour travailler sur le référencement du site internet, adapter le site aux mobiles, donner plus de composantes web 2.0 au site. Les postes purement web 2.0 sont principalement dans les grandes villes et dans les grandes entreprises.

Donc le web 2.0 ne présente que des avantages, pour vous?

Internet présente des avantages mais également des risques. Il faut élaborer une démarche structurée et une stratégie de développement multicanal. Je me demande quel est l’impact du web 2.0 sur les entreprises ? On ne maîtrise pas tout dans le web 2.0. Le web 2.0 demande un budget. Et 500 fans sur Facebook ont-ils des conséquences sur le chiffre d’affaires ? Les conséquences du web 2.0 sont sur le long terme. Le web 2.0 permet de travailler sur l’image la notoriété de l’entreprise mais je ne suis pas sûre des conséquences sur la chiffre d’affaires et je ne suis pas sûre que les entreprises en soient conscientes.

La Touraine à l’heure du web 2.0?

Reportage 2.0 au collège Beaulieu

 

Ciné : Intouchables, pourquoi ce succès?

Intouchables est le nouveau film-phénomène du cinéma français. Un succès plutôt mérité.

intouchables

En une semaine, plus de deux millions de Français étaient déjà allés voir le film Intouchables. Fait assez rare pour que tmv s’installe dans une salle obscure devant la comédie d’Eric Toledano et Olivier Nakache afin de chercher les raisons d’un tel succès.

Intouchables, c’est avant tout l’histoire de Philippe, un aristocrate tétraplégique et Driss, un gars des banlieues tout juste sorti de prison. Deux hommes qui n’ont a priori rien en commun et qui, pourtant, au fur et à mesure de leur cohabitation (à la suite d’un entretien d’embauche insolite, Driss devient l’aide à domicile de Philippe), vont se lier d’une profonde amitié.

Les premières scènes du film accumulent les clichés. Philippe vit dans un des quartiers chics de la capitale, sa maison est emplie d’œuvres d’art. Driss, lui, habite un petit appartement de banlieue et s’extasie devant une baignoire lorsqu’il s’installe chez Philippe. Au moins, le contraste entre les personnages est clair.

Un regard neuf sur le handicap. Vient ensuite le thème principal du film et la véritable raison de son succès : le handicap. Dans Intouchables, Eric Toledano et Olivier Nakache parviennent à parler de la différence, tant physique que sociale, de manière décalée. Comédie et handicap se mêlent sans que jamais le propos ne tombe dans les travers du larmoyant ou dans ceux du ridicule. Philippe est parfois cynique, abordant tous les détails de la vie d’une personne handicapée. Le personnage d’Omar Sy, lui, bouscule les codes, sans pitié ni compassion, tournant sans cesse le handicap en dérision. Un humour bien dosé, un jeu d’acteurs parfait qui touchent le public lequel, finalement, ne peut s’empêcher de rire et, parfois, de s’émouvoir. La recette est simple mais pas si facile à réussir et il n’en faut souvent pas plus pour faire un succès.

Intouchables : la bande-annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Zus3ykZvmG4[/youtube]

Les bruits du net #2

Au menu du jour : chanson, rap et consommation.

Au menu du jour : chanson, rap et consommation.

Photo sd

Voici un petit site pour les fans de la foirefouille et de feu Palaf’ solde. Wat19, c’est une boutique en ligne assez classe. Bonbons géants, clés usb Star wars ou chauffe-tasse de bureau, il n’y a que des objets inutilement classes. En plus, les créateurs du site font à chaque fois une petite vidéo promotionnelle. Tordant. En voici une sur un bonbon-ver-de-terre géant.

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Vous avez encore deux secondes, allez, on se fait un petit Jon La Joie. Potache.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qqXi8WmQ_WM[/youtube]

 

Bonus : Un petit rap de Nathalie Portman dans l’émission américaine Saturday Night life ?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=1m1y2UQJRn8[/youtube]

 

Les Aventures de Tintin

Que penser du film de Steven Spielberg sur notre héros favori : Tintin ? Elément de réponse d’Erwann Tancé, membre fondateur de l’Association des Critiques de BD.

Erwann Tancé est l’un des membres fondateurs de l’Association des Critiques de BD, une association nationale qui a pour but de promouvoir l’information sur la bande dessinée dans les médias. Il nous parle de Spielberg et de Tintin.

Les Aventures de Tintin : le secret de la licorne (Photo dr)

Est-ce une bonne chose que Spielberg s’empare du mythe Tintin ?

Il ne faut pas oublier qu’en faisant ce film, Spielberg réalise un très vieux rêve. Le réalisateur fait la connaissance de Tintin au début des années 80 grâce à l’épouse de Harrisson Ford qui avait gardé des enfants en France et qui avait ramené un album dans ses bagages. Elle le prête à Spielberg, lequel est immédiatement conquis et se fait livrer l’intégrale aux Etats-Unis. Dès ce moment-là, Spielberg demande à son équipe de négocier les droits d’adaptation avec Casterman. Il rencontre même Hergé en 1983 pour lui parler de son projet. Mais la mort du dessinateur va tout stopper, jusqu’à aujourd’hui.

Oui, mais aujourd’hui, Spielberg, c’est une grosse machine, la 3D, le cinéma à l’Américaine…

C’est vrai et on peut craindre un Tintin qui se rapproche plus d’Indiana Jones que du héros que nous connaissons. Un film d’aventures un peu lisse et formaté. En même temps, ce film est aussi un moyen pour Spielberg de faire entrer Tintin sur le marché américain dont il est assez absent.

Le secret de la Licorne, c’était le bon album à adapter ?

En fait, le film s’inspire de trois albums différents : Le secret de la Licorne, Le trésor de Rakham le Rouge, qui sont sans doute les plus brillants de la série et le Crabe aux pinces d’or.

Mais au fait, à quoi tient cette fascination pour le personnage de Tintin ?

Je crois que cela tient à sa neutralité. Son visage n’a pas d’expression, pas de ride et, du coup, le lecteur peut lui donner les sentiments qu’il ressent lui-même à la lecture. Quand on lit un Tintin, on est Tintin. Quelqu’un de très ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires.

Les Aventures de Tintin : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=c-eDg963lD8[/youtube]

Chapeau bas The artist

The artist se démarque de ses contemporains de part son décor fait de noir et de blanc ainsi que ses acteurs muets dévoilant ainsi les failles et les forces des artistes du muet.

The artist, avec Jean Dujardin comme artiste principal est un film muet et en noir et blanc qui, finalement, ne parle que des artistes, de leurs failles et de leurs forces.

(Photo dr)

Elle monte les escaliers de la gloire et lui les descend. Ils se croisent dans ceux de leur maison de production. Elle rayonne, elle pétille, grisée de la vie nouvelle qui s’ouvre devant elle. Trois marches plus bas, il sait que pour lui, la fête est finie. Le parlant est arrivé et, de toutes parts, les bruits agressent Georges Valentin, brillamment campé par un Jean Dujardin qui mérite (et bien plus) toutes les éloges qu’il a reçues.

Elle est là, la beauté de The artist. Dans cette plongée dans l’intimité d’une star, ivre de gloire, un homme étourdi de lui-même, perdu dans ses personnages muets qui, aveuglé par l’orgueil, ne sent pas souffler le vent de la modernité.

Noir et blanc, muet : les clés du film. Elle est aussi dans le personnage de Peppy Miller, cette midinette devenue étoile scintillante, sa bonne étoile à lui, symbole de cette flamme sacrée qui ne s’éteint jamais au cœur des artistes. Un peu avant, ils se sont rencontrés, ils se sont reconnus. Il a vu le feu dans ses yeux, il lui a donné l’étincelle (un point de crayon noir sur le coin de sa bouche). Ils auraient pu s’aimer, ils ne feront que se frôler.

Ne nous y trompons pas : le noir et blanc, le muet, tout cela n’est qu’un élément de décor dans le film de Michel Azanavicius, le plus sûr moyen de nous plonger dans l’époque, dans l’ambiance. Mais cela donne, c’est vrai, une singularité au film et, pour tout dire, un charme fou. Le charme d’une coupe de champagne dans un verre en cristal. Ne boudez pas cette ivresse : elle est rare au cinéma.

The artist : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=XvifS2QOun4[/youtube]

Les bruits du net #1

Au menu du jour : Mario Kart, Spiderman et Free. Tout un programme !

Au menu du jour : Mario Kart, Spiderman et Free.

Game Over. Tout d’abord, une m’a presque émue : Nintendo et notre Mario Kart international ont perdu beaucoup d’argent pendant le premier semestre 2011. Une chute qu’ils n’ont jamais connue depuis trente ans qui mérite donc d’être mentionnée. Une perte nette de 70,3 milliards de yens (soit 655 millions d’euros). La raison de cette catastrophe : la Nintendo DS, selon Ecrans.fr.

(Photo Ecrans.fr)
 

L’homme-araignée réincarné. Alors si Mario Kart est en chute libre, Spiderman, lui, s’est réincarné. Un amateur de trampoline a voulu compliqué l’affaire en utilisant un mur. On le confondrait presque avec l’homme araignée. La vidéo est courte mais elle vaut le détour.

Ils ont Free, mais ils n’ont pas tout compris. Je sais je suis une fille mais j’ai tout de même été faire un tour sur le site Menly (For Men Only). Et je ne regrette pas. Quelques sites officiels prétendent être en possession d’un document officiel de l’opérateur Free. Sur celui-ci, on découvre une grille de tarifs imaginée par l’Association des utilisateurs de Free. Les tarifs y sont très alléchants : seulement 14.99€ pour un forfait de deux heures et appels illimités vers tous les clients Free. Mais l’entreprise s’est tout de suite défendue rappelant que seules cinq personnes à Free étaient au courant du travail en cours sur les futures offres de Free Mobile.

Drive, un bolide joliment lent

Nicolas Winding Refn signe, avec Drive, un film d’action étonnant : un bolide agréablement lent et terriblement efficace. Le jeu de l’acteur Ryan Gosling ne laisse pas non plus indifférent.

Violemment lent, ce film de Nicolas Winding Refn sent le bitume, raconte la vie d’un héros taciturne et va vous époustoufler. Une vraie réussite.

Drive. (Photo dr)

Jamais son nom n’est mentionné. C’est un chevalier de l’ombre, un homme de la route, quasi muet, ses yeux sont rivés à l’asphalte, pointés sur le lointain. Il a un peu le look du cowboy de la pub Marlboro, la cigarette et la virilité trop évidente en moins. Il passe sa vie les mains dans le cambouis et dans la vieille mécanique de sa Chevrolet. Il travaille dans un garage. Parfois, l’homme passe sur un tournage de film, fait une ou deux cascades. À un autre moment, il sert de chauffeur pour des braqueurs, prend deux ou trois virages, s’arrête, accélère, sème la police et s’en va. Les mains dans les poches, l’air de rien. Il est comme ça, un peu nonchalant mais très compétent quand il s’agit de conduire un bolide. Il fait le job et bien.

Un film d’action pas comme les autres. On peut percevoir un peu de Quentin Tarantino derrière cette orgie de moteurs et d’ambiance noire dans un Los Angeles fantomatique. Bien sûr, ce héros solitaire ressemble beaucoup à quelques personnages joués par Clint Eastwood. Cependant, dans son rythme et dans sa façon de raconter l’histoire, ce film déroute et prend son propre chemin. Quand il y a de l’action, le temps s’allonge. Les moments de calme sont montrés de manière fugace. La narration est à l’opposé des standards.

Nicolas Winding Refn, le réalisateur, n’en est pas à son coup d’essai. Il s’était distingué, il y a quelques années, avec son film Bronson qui racontait la vie d’un criminel anglais rêvant d’être reconnu comme le prisonnier le plus dangereux du pays. Nicolas Winding Refn aime les personnages hors du temps et de la logique. Quant à Ryan Gosling, l’acteur qui joue le « driver » , il donne la hauteur et le détachement nécessaires à son rôle et fait de ce film un bolide agréablement lent et terriblement efficace.

Drive : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=wz5LYdgG5Vk[/youtube]

Apollo 18, un docu-film d’horreur

Nous aurait-on menti à propos de la mission spatiale Apollo 18 ? C’est en tout cas ce que suggère le film de Gonzalo Lopez-Gallego, Apollo 18. Frissons garantis.

Réalisé par Gonzalo Lopez-Gallego, Apollo 18 est un film d’horreur hors des conventions du genre. La preuve : il se passe sur la Lune…

Apollo 18. (Photo dr)

Mais pourquoi aucun homme n’est allé sur la Lune après 1972 ? Bonne question. Officiellement, la Nasa a décidé de réduire ses budgets et a préféré développer les satellites. Mais le film du réalisateur Espagnol Gonzalo Lopez-Gallego nous propose une autre réponse : la Nasa a menti. Il y a même eu une mission Apollo 18. La preuve, il nous montre les images d’archives retrouvées des années après.

L’histoire d’Apollo 18 tient sur cette mince intrigue, sur la même mécanique que les théories du complot issues de réponses sur le 11-septembre ou de la mort suspicieuse de Ben Laden. L’idée de Gonzalo Lopez-Gallego fonctionne car elle comble justement ce doute. La fiction nous montrant alors ce qui s’est réellement passé. En faisant naître le soupçon des spectateurs, en leur démontrant l’existence d’Apollo 18, le long-métrage va plus loin qu’un simple film d’horreur. La véracité supposée du propos est consolidée par sa façon de filmer originale. Les images sont prétendument tirées des caméras qui sont à bord du module posé sur la Lune et de celles des cosmonautes. Il n’y a aucune autre source d’image. Le son provient directement des conversations dans les micros ou des communications radios. Tout est parasité, court-circuité par les interférences.

Film ou documentaire ? Le montage, lui, est consciencieusement absent afin de mieux mettre en relief l’aspect témoignage, pris sur le vif. On est plus proche du Projet Blair Witch que des clichés du film d’horreur dans l’espace porté par la série Alien ou Mission to Mars de Brian de Palma. Apollo 18 fait exprès de ressembler à un documentaire pour mieux exacerber l’horreur de la situation et pour nous pousser à une autre question : « Et si tout ce qu’il racontait était vrai ? » Brr…

Apollo 18 : la bande-annonce.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=0SNMEJ4Xwiw[/youtube]

Crazy, Stupid, Love

La comédie romantique Crazy, Stupid, Love dépoussière complètement les films d’amour grâce notamment au jeu du duo d’acteurs.

Cette comédie romantique réalisée par John Requa et Glenn Ficarra renouvelle le genre du film d’amour.

 
Crazy, Stupid, Love (Photo dr)

Premières minutes du film et, déjà, premier rebondissement. Cal Weaver, apprend que sa femme veut divorcer. Sorte de quarantenaire pas franchement sexy, il remet tout en cause en allant traîner dans les bars. Il rencontre alors un grand blond du type beau-gosse-sûr-de lui. Pour se remettre de cette très grande dépression amoureuse, l’homme propose à ce pauvre Cal d’apprendre à draguer pour pouvoir coucher avec un maximum de femmes.

D’emblée, le film est bercé de romantisme à l’eau de rose. C’est assumé. Il se moque même des clichés qu’il véhicule. Un exemple : Cal et sa femme se disputent de nouveau pendant une soirée parent-prof. Elle le jette (encore) comme un malpropre, il se met à pleuvoir. Ce moment dramatique et tellement vu au cinéma se finit par une phrase bien placée de Cal : « C’est tellement cliché. » Ce ton, à la fois badin et « cul-cul la praline », permet à ce film de dépoussiérer les films d’amour.

Quid du jeu d’acteur ? Crazy Stupid Love donne un brin de modernité aux films d’amour notamment grâce aux acteurs. D’abord Steve Carell. Avec son flegme légendaire, sa moue bien placée et son physique d’Américain intello, le comique propulsé par le film « 40 ans toujours puceau » donne de la hauteur à son personnage. Contrairement à ses habitudes, il évite les caricatures. Julianne Moore donne aussi une certaine profondeur à son personnage. Au lieu de reproduire le cliché de la femme forte, véhiculé par la série « Desperate Housewife », elle joue une épouse torturée, sensible et indépendante.

Si « Crazy, Stupid, Love » souffre d’un manque global de rythme il se rattrape largement avec certaines scènes comiques très fines et un rebondissement final distrayant.

 

Crazy, Stupid, Love : la bande-annonce

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hCPYgel05dE[/youtube]