Le Kirikou de trop ?

Troisième volet des histoires du garçon africain petit mais très intelligent. Celui de trop ?

Les meilleurs contes pour enfants ont souvent le don de plaire aux parents. Assis dans le lit, ils se prennent au jeu. Mais, pour qu’ils puissent la raconter, l’histoire doit aussi leur parler. Quand le premier film de Michel Ocelot est sorti en 1998, le succès a été immédiat. Kirikou est devenu rapidement le dessin animé que les parents prenaient plaisir à montrer. Comme dans Kirikou et les bêtes sauvages (2005), le film d’animation est divisé en quatre histoires. Même principe : c’est son grand-père qui raconte ses aventures en direct de cave bleue. On retrouve notre héros Kirikou avec sa bonne bouille et son QI surdéveloppé, la méchante Karaba qui n’est pas si machiavélique que ça et tous les personnages du petit village africain. Disparition de l’ancien, soirée de contes, rencontre avec un Touareg ou encore journée venteuse, les quatre histoires mettent à chaque fois en avant une problématique très simple. Kirikou est exemplaire pour les enfants qui peuvent le prendre comme modèle sans aucun problème.

Sauf qu’au bout du deuxième récit, pour les plus de 10 ans, c’est l’envie d’arrêter qui prend vite le dessus. Kirikou est toujours aussi sympathique. Les morales restent intelligentes. Seulement, le film d’animation ne s’adresse plus qu’aux enfants. La fraîcheur des précédents films se transforme tout d’un coup en simplicité enfantine, très ennuyeuse pour les plus âgés. Bien sûr, les enfants n’y verront que du feu… quoique ?

Petite nouveauté dans Kirikou et les Hommes et les Femmes : il intègre des images en relief 3D. Résultat, ce qui faisait la particularité de ce dessin animé, un des derniers résistants du tout-numérique, disparaît. Et son originalité avec. Les textures sont lisses, tout se ressemble. Les lieux perdent de leur magie. D’accord, même Disney abandonne l’animation classique, mais ce n’est pas une raison pour Michel Ocelot d’aseptiser à son tour son œuvre. Là encore, c’est peut-être un constat de grande personne. Les enfants, habitués aux films de Pixar et de Dreamworks n’y verront sûrement que du feu… Quoique ?

 

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