Une poésie Epic

Tmv a replongé en enfance devant le nouveau film d’animation de Chris Wedge : poétique et écolo, une jolie surprise.

EPIC_CINE
Certains films ne payent pas de mine, mais se révèlent être une vraie bouffée d’air frais. Epic, la bataille du royaume secret est de ceux-là. Pourtant, le nouveau bébé de l’équipe de L’Âge de Glace partait avec un double handicap : un goût d’ersatz d’Arthur et les Minimoys et une affiche promo honteusement pompée sur le Dragons 3D de Dreamworks.
Sauf que Epic est l’adaptation d’un roman de Joyce de 1996 (exit donc la critique d’un éventuel plagiat sur le film de Besson) et qu’il est, avant tout, un conte écolo bien orchestré. Il raconte l’histoire de Mary-Kate chez son père foldingue qui pense avoir découvert l’existence d’un monde miniature dans la forêt. Sa fille, elle, n’y croit pas, mais se retrouve sans le vouloir larguée dans cet univers caché, où règne une guerre entre les forces du Bien et du Mal (manichéisme, bonjour). Elle va devoir aider le royaume de la forêt à survivre.
Techniquement, le film est habillé d’une 3D éblouissante, aux couleurs superbes. Il suffit de voir la scène d’ouverture, de toute beauté. Les doublages français sont de qualité (Mélanie Laurent et Jérémie Renier), à l’exception du pénible Garou (le doublage original est signé Steven Tyler, d’Aerosmith : cher-chez l’erreur) rendant son personnage insupportable. Pour le reste, Epic est une jolie métaphore sur la nature qui nous entoure. Les méchantes créatures voulant assombrir la forêt pouvant représenter l’humain et son rapport à la nature, le tout illustré par des « Nous sommes tous des hommes reliés les uns aux autres » ou « Personne n’est seul ».
Agréable sans être poussif, écolo mais pas moralisateur, plein d’humour (le duo limace-escargot, hilarant), Epic est une surprise dans un genre de l’animation pourtant surchargé. Mais qui gagnerait à être davantage développée (ici, pas de personnage principal et l’écriture est un poil faiblarde). N’empêche que l’on passe un bon moment familial devant cet Epic que l’on attendait pas.
Aurélien Germain