La Réunification des deux Corées : coproduction internationale au CDNT

Avec une troupe d’acteurs singapouriens, Jacques Vincey reprend La réunification des deux Corées, un des succès de Joël Pommerat. Une coproduction internationale pour le CDNT, à voir dès le 19 novembre

(Photo Crispi Photography)
(Photo Crispi Photography)

La Réunification des deux Corées »… Le titre pourrait en tromper plus d’un. « Mais ça n’a rien à voir avec quelconque actualité politique », prévient d’emblée le metteur en scène Jacques Vincey.

Pas de géopolitique, donc. Mais d’amour. Ou plutôt « d’amour sous toutes ses déclinaisons avec également et notamment ses questions de solitude, de séparation ». Le besoin de l’autre et la réunification sont l’axe principal de cette pièce qui arrivera sur les planches du Théâtre Olympia du 19 au 24 novembre.
« C’est la métaphore de cette difficulté ontologique à se réunir dans l’amour », explicite Jacques Vincey au téléphone. Il vient tout juste de débarquer en France. L’homme revient de Singapour, où il a créé cette pièce.

« Tout est parti d’une sollicitation de l’Institut français de Singapour. J’ai répondu à la proposition d’Ong Keng Sen, de la compagnie Theatre- Works, de mettre en scène La Réunification des deux Corées, une pièce de Joël Pommerat, un auteur qu’il fallait leur faire découvrir. » C’est donc la première fois que le CDNT est coproducteur d’un spectacle créé à l’international. « Une étape importante, notamment pour notre rayonnement », rappelle Jacques Vincey. Et l’occasion de proposer un véritable spectacle, une pièce au texte fort.

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(Photo Crispi Photography)

Intemporelle et universelle, en regard des thèmes abordés. La Réunification des deux Corées se compose de vingt courtes saynètes, « une succession de petites histoires » qui explorent les territoires de l’Amour avec un grand A et des relations.
« Quels sont ces liens qui nous poussent à aimer, haïr, aider, trahir, protéger, fuir, lutter, tromper ou mentir ? », questionne le synopsis de la pièce.

Jouée en anglais

La Réunification des deux Corées sera jouée en anglais et surtitrée en français. Mais Jacques Vincey tient à rassurer : « La langue anglaise n’est pas une question ni un problème. Déjà parce que les gens la parlent de plus en plus et ensuite car le texte de Pommerat est simple. »

Il n’empêche : cela a dû être compliqué pour le metteur en scène de travailler avec une troupe singapourienne. Ne serait-ce que pour communiquer… « Oui, ça n’a pas été simple !, acquiesce Jacques Vincey dans un petit rire. Mais j’aime faire des choses que je ne connais pas. La barrière linguistique et culturelle est une difficulté. Mais la difficulté est un enjeu. Il fallait s’appuyer sur nos différences. »
Ces neuf comédiens du TheatreWorks de Singapour sont Malais, Indiens ou encore Chinois : une mosaïque de culture(s) infusée dans une pièce française. Et, là encore, à l’instar du thème de la pièce, des femmes et des hommes… réunis.

> La Réunification des deux Corées, de Joël Pommerat, mis en scène par Jacques Vincey. Du 19 au 24 novembre au Théâtre Olympia à Tours. De 9 à 26 €. Horaires et résas : cdntours.fr
> Puis du 28/11 au 1/12 à la MC93 de Bobigny. Tournée française prévue d’octobre 2019 à février 2020.

Sport lol #31

L’actu sport et insolite de la semaine, avec cette fois-ci, un spectateur légèrement imprudent et une grosse boulette en live.

TU L’AS DIT !

« Je lui ai dit que c’était un guignol et qu’il n’allait pas durer longtemps dans le monde du football. » Jean-Michel Aulas, président de l’OM, en parlant de Vincent Labrune de l’OL. Des propos qui font suite aux agressions dont a été victime Mathieu Valbuena, ancien Marseillais désormais Lyonnais, lors du match opposant les deux équipes dimanche soir.

ÇA C’EST FAIT !

On ne sait pas trop s’il voulait avoir une jolie photo mais au Grand Prix de Singapour, un jeune type en bermuda s’est incrusté sur la piste. Tranquilou, dans un virage où les pilotes arrivent à 280 km/h. Bref, pas du tout dangereux.

LE TOP

263 mètres ! C’est la longueur qu’a parcourue le Letton David Dudelis, sur son BMX, en… nose manual. Soit une figure qui consiste à rouler en équilibre uniquement sur sa roue avant.

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LE FLOP

La mannequin et – surtout – journaliste sportive Alejandra Buitrago a fait une petite boulette. Lorsqu’on lui a demandé en direct qui était son footballeur préféré, elle a répondu : « Lionel Messi, car il est Colombien évidemment ! » (Messi est Argentin, NDLR). Pauvre Alejandra…)

Ilo Ilo, Singapour power

Un bon petit film art et essai en direct from Singapour. Attachant mais attention à l’ennui pour les non-cinéphiles.

Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa
Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa

Que faire quand on a un enfant difficile ? Dans le Singapour des années 1990, le plus simple c’est d’engager une bonne des Philippines qui parle mandarin et anglais. C’est comme ça que Jiale, le jeune garçon turbulent en question, voit un jour débarquer Teresa. À son arrivée, gentiment mais fermement, la mère de Jiale demande son passeport pour mieux aller le cacher. « C’est pour éviter qu’elle fuie » se justifie-t-elle auprès de son mari. Ambiance. Et puis la vie reprend. Elle est secrétaire dans une société d’import-export. Lui perd son job, alors que le pays entre dans une crise qui gagnera ensuite l’Asie entière. Quand à Jiale, il vit sa vie de garçon singapourien. Ses relations avec Teresa, d’abord houleuses, s’améliorent à mesure qu’il apprend à connaître cette jeune femme au caractère trempé.
Pour un premier long-métrage, Anthony Chen évite tous les écueils du jeune réalisateur. Il garde le cap sans étaler son talent et les effets de caméras inutiles. Tout en retenue et en délicatesse, il aborde l’intimité de cette famille avec un tel brio qu’il arrive à mettre en lumière l’universalité de son quotidien. Si le jeune singapourien filme avec nostalgie le Singapour de son enfance, il évite de tomber dans la critique pataude des conditions des immigrés ou de la société singapourienne. Anthony Chen laisse plutôt le soin au spectateur de découvrir son pays, souvent connu pour sa réussite économique, mais rarement pour sa culture. Caméra d’or pour la Quinzaine des réalisateurs, cette année à Cannes, Ilo Ilo promet au jeune Anthony Chen un avenir brillant dans le cinéma mondial. Un film qui ravira les cinéphiles mais qui, par ses longueurs et son ton volontairement contemplatif, pourrait lasser les plus impatients d’entre vous.