Honnête ce Percy Jackson, la mer des monstres

La suite des aventures de Percy Jackson débarque (enfin) sur nos écrans. Au final, du gavage aux images de synthèse, de l’humour, de l’action, un sous-Harry Potter divertissant pour l’été.

Il aura fallu pas moins de 3 ans pour voir enfin débarquer la suite des aventures de Percy Jackson sur nos écrans. Le premier volet, Percy Jackson : le voleur de foudre, ayant connu un succès en demi-teinte (comprenez un demi-flop), la Fox avait suspendu la production de son petit frère. Finalement, Percy Jackson : la mer des monstres a quand même fini par être sorti par quelqu’un qui a vraiment le nom de l’emploi : Thor Freudenthal (réalisateur de pas grand-chose, si ce n’est Scavengers et Palace pour chiens… Bah oui !).
Nous revoilà donc à suivre les aventures de Percy Jackson, un demi-dieu (rien que ça) qui a déjà sauvé le monde mais doute fortement de ses capacités. « Et si j’avais eu un coup de pot, en fin de compte ? », se demande-t-il, les sourcils froncés en se grattant la tête.
Mais quand la barrière de protection divine de son petit village est attaquée, il va devoir arrêter de réfléchir et agir en allant chercher la légendaire Toison d’Or qui va tous les sauver.
Ce sous-Harry Potter emmène donc le spectateur dans un périple – ou plutôt une odyssée – dans les eaux mortelles de la Mer des Monstres (forcément, le nom donne moins envie que la Méditerranée). Une aventure divertissante, bourrée d’action et nourrie d’un rythme soutenu, mais qui s’effrite malheureusement rapidement en raison de ses personnages trop lisses.
Logan Lerman (Percy Jackson) et sa tête de premier de la classe est peu expressif ; le personnage de la belle Alexandra Daddario (Annabeth) n’est pas assez exploité ; Brandon T. Jackson (Grover) par contre relève le niveau grâce à son humour et sa pêche.
La Mer des Monstres, s’il n’est pas le film du siècle, est l’occasion de causer mythologie grecque avec un soupçon d’humour toujours bien placé (le personnage de Dionysos est excellent). Plutôt rigolo, le mélange avec cette action constante est donc vraiment agréable.
On regrettera cependant cette orgie d’images de synthèse qui font vivre littéralement le film (il n’y a quasiment que ça) : gavant jusqu’à en vomir. Ce volet de Percy Jackson n’a pas vraiment de saveur dans ses effets spéciaux, si ce n’est par exemple la course en taxi ou l’impressionnant monstre marin. Mais Tyson, le frère cyclope (joué par Douglas Smith), se voit affublé d’un faux œil en synthèse ridicule ; là où une prothèse aurait fait bien plus d’effet que ce trucage à la limite du moisi.
Percy Jackson : la Mer des Monstres* n’a malheureusement pas su utiliser son très gros budget (90 millions de dollars) à bon escient. Mais dopé à un rythme archi-soutenu et quelques traits d’esprit, il reste tout de même divertissant et assez agréable pour cet été.
Aurélien Germain
* le film a été vu en version 2D. Percy Jackson est aussi disponible en 3D.
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Une poésie Epic

Tmv a replongé en enfance devant le nouveau film d’animation de Chris Wedge : poétique et écolo, une jolie surprise.

EPIC_CINE
Certains films ne payent pas de mine, mais se révèlent être une vraie bouffée d’air frais. Epic, la bataille du royaume secret est de ceux-là. Pourtant, le nouveau bébé de l’équipe de L’Âge de Glace partait avec un double handicap : un goût d’ersatz d’Arthur et les Minimoys et une affiche promo honteusement pompée sur le Dragons 3D de Dreamworks.
Sauf que Epic est l’adaptation d’un roman de Joyce de 1996 (exit donc la critique d’un éventuel plagiat sur le film de Besson) et qu’il est, avant tout, un conte écolo bien orchestré. Il raconte l’histoire de Mary-Kate chez son père foldingue qui pense avoir découvert l’existence d’un monde miniature dans la forêt. Sa fille, elle, n’y croit pas, mais se retrouve sans le vouloir larguée dans cet univers caché, où règne une guerre entre les forces du Bien et du Mal (manichéisme, bonjour). Elle va devoir aider le royaume de la forêt à survivre.
Techniquement, le film est habillé d’une 3D éblouissante, aux couleurs superbes. Il suffit de voir la scène d’ouverture, de toute beauté. Les doublages français sont de qualité (Mélanie Laurent et Jérémie Renier), à l’exception du pénible Garou (le doublage original est signé Steven Tyler, d’Aerosmith : cher-chez l’erreur) rendant son personnage insupportable. Pour le reste, Epic est une jolie métaphore sur la nature qui nous entoure. Les méchantes créatures voulant assombrir la forêt pouvant représenter l’humain et son rapport à la nature, le tout illustré par des « Nous sommes tous des hommes reliés les uns aux autres » ou « Personne n’est seul ».
Agréable sans être poussif, écolo mais pas moralisateur, plein d’humour (le duo limace-escargot, hilarant), Epic est une surprise dans un genre de l’animation pourtant surchargé. Mais qui gagnerait à être davantage développée (ici, pas de personnage principal et l’écriture est un poil faiblarde). N’empêche que l’on passe un bon moment familial devant cet Epic que l’on attendait pas.
Aurélien Germain