Hugo Meslard-Hayot de Zéro Déchet Touraine : « Avec les déchets, c’est l’avenir qui se joue ! »

#VisMaVille En veste jaune fluo, il n’est ni agent de la voirie, ni éboueur, même si son métier à tout à voir avec nos déchets. Hugo Meslard-Hayot est préventeur et maître-composteur pour l’association Zéro Déchet Touraine.

Cette semaine, un habitant voulait « le code du cadenas pour pouvoir balancer mes ordures ». Réponse d’Hugo Meslard-Hayot pour Zéro Déchet Touraine : non. Car les composteurs qu’installe l’association dans la métropole tourangelle et les communes du syndicat Touraine Propre, ce ne sont pas des dépotoirs, loin de là.

Pour que tout fonctionne bien, l’association sensibilise donc entreprises et grand public avec réunions et animations. Et à Tours chaque composteur de quartier est géré par deux habitants référents, volontaires pour garder un œil sur cette drôle de boîte.

Le 25 janvier, c’était jour de galette au local de l’association, rue du Général Renault. Un moment de partage animé par Hugo et ses collègues salariés de l’association, pour permettre aux référents de se rencontrer et d’échanger leurs petites histoires de compostage. Car l’installation d’un composteur dans un quartier ne va pas toujours sans difficulté. Il y a souvent, au départ, des habitants qui craignent des nuisances ou qui ne comprennent pas la démarche.

Mais les choses finissent toujours par s’arranger. Jeudi dernier, une autre rencontre, quartier des Fontaines s’est terminée par un petit café et une chouette discussion. Au programme : faire le point sur la situation du composteur, revoir quelques règles comme le brassage régulier des déchets organiques qui y sont déposés, ou remettre à niveau le bac de copeaux qui permet d’alterner les couches de matières, et ainsi éviter mauvaises odeurs et insectes indésirables.

Il y a d’autres petites bêtes qu’on apprécie car elles contribuent à transformer les déchets en compost. Vers de terre, cloportes et autres bactéries… Pour vérifier que humains et insectes collaborent au mieux, chaque composteur est visité quatre fois par an. Zéro Déchet Touraine en gère plus de 150 dans le département. On vous laisse faire le calcul pour trouver le nombre de visites hebdomadaires dans l’emploi du temps d’Hugo (un problème de maths que notre institutrice de CM2 aurait apprécié !).

Le trentenaire n’a cependant pas toujours eu la tête dans les déchets. Mais dans l’environnement, oui ! Titulaire d’un Master d’écologie et développement durable, il a d’abord été conseiller en énergie. « Mais j’ai ensuite bifurqué vers la prévention et la réduction des déchets, car c’est la priorité. Par exemple, en Touraine, les ordures des bacs poubelles gris vont à l’enfouissement, à Sonzay, et produisent du méthane, donc empirent l’effet de serre. »

Est-ce qu’Hugo s’applique à lui-même ce qu’il nous recommande ? « J’emmène mes déchets végétaux au composteur de l’association, à vélo, et j’essaie de réparer pour ne pas jeter. Les déchets, c’est essentiel. Et si vous hésitez, n’oubliez pas que le coût de leur traitement ne cesse d’augmenter depuis les années 1970, donc ça touche aussi nos porte-monnaie ! »

Texte et photos : Emilie Mendonça

Passage du Convoi de l’eau : la circulation sera perturbée à Tours

La préfecture prévient que la circulation en Indre-et-Loire sera perturbée jusqu’au 23 août, en raison du passage du « Convoi de l’eau », protestation itinérante de militants écologistes. A Tours, des bouchons sont à prévoir ce mardi 22.

La manifestation itinérante du « Convoi de l’eau » a démarré. Celle-ci doit traverser plusieurs départements – les militants sont partis des Deux-Sèvres – et doit également passer par la Touraine.

La préfecture d’Indre-et-Loire a donc annoncé, dans un communiqué, que la circulation serait perturbée à cette occasion.

> Mardi 22 août : il faut prévoir des perturbations dans le secteur de la vallée de l’Indre, le matin entre Dolus-le-Sec et Chambray-lès-Tours.

Le centre-ville de Tours risque d’être pris dans ces perturbations routières entre 11 h et 14 h. Sont concernés : la rue du Général-Niessens, le pont du Lac, le pont du Sanitas, l’avenue de Grammont, la place Jean-Jaurès, l’avenue Georges-Pompidou, le carrefour des Français-Libres, le quai de la Loire. Et aussi la levée de la Loire par la D751 jusqu’à l’île de la Métairie puis vers Lussault-sur-Loire par les D752-D142-D82 et D751.

> Mercredi 23 août : il est recommandé d’éviter le secteur d’Amboise, Chargé et Mosnes par la D751 le matin.

Attention toutefois, les services de la préfecture préviennent que « les informations sont communiquées à titre indicatif et seront susceptibles d’évoluer »

Le Convoi de l’eau, kézako ?

Il s’agit d’une manifestation itinérante, partie depuis Lezay dans les Deux-Sèvres. Elle vise à « dénoncer les projets de méga-bassines » qui avaient fait l’objet d’une violente manifestation il y a quelques mois, en mars dernier, et milite pour « la défense de l’eau ».

A.G. / Photo : archives NR illustration

Tours Métropole : Bientôt des bus au gaz pour un virage écolo

Les prochains bus de Fil Bleu rouleront au gaz et seront plus écologiques. Commandés par le Syndicat des mobilités de Touraine, ils rouleront sur le territoire métropolitain.

Les faits

Ça va changer sur les routes de l’agglo tourangelle ! D’ici à 2024, quarante-cinq bus roulant au gaz naturel compressé circuleront sur la Métropole. Ces nouveaux autobus de Fil Bleu ont été commandés par le Syndicat des mobilités de Touraine (SMT) et seront, donc, bien plus écologiques. Dès la fin 2022 d’ailleurs, quinze véhicules remplaceront les vieux modèles diesel qui parcourent près de 60 000 km par an.

Ces bus au gaz de la marque suédoise Scania sont fabriqués en Pologne, puis assemblés à Angers. Prévus pour être moins polluants et moins bruyants, ils devraient représenter entre 30 et 40 % d’économie d’énergie, d’après Wilfried Schwartz, président du SMT.

Le design

Côté visuel, du changement est également à prévoir. C’est la société de design Yellow Window qui a remporté l’appel d’offres. Le SMT voulait une identité forte et un design épuré (voir photo). Et qui rappelle le tram ! Alors la paroi de ces prochains bus sera de couleur grise et noire, les barres verticales sur les portes rappelleront celles de Buren. Du vert complétera les parties supérieures. Exit aussi les films plastique autocollants, place à la peinture : qui dit moins d’autocollants, dit plus de facilité à nettoyer. Les surfaces vitrées seront plus importantes.

À l’intérieur, il est à noter qu’on trouvera aussi des ports USB et deux plateformes pour transporter deux personnes en fauteuil roulant. Enfin, dernier petit détail : ces bus seront un tout petit peu plus hauts que les précédents.

Et en chiffres ?

Sur ces 45 bus, quinze seront des articulés (dits « en accordéon »). Les autres, standards, feront 12 m de longueur. Un bus standard au gaz coûte 230 000 €, tandis qu’un articulé revient à 300 000 €. Montant de cette flotte de 45 véhicules commandés ? Quinze millions d’euros.

S’ajoutent 6,5 millions d’euros pour l’aménagement du dépôt de Saint-Pierre-des- Corps, avec, évidemment, des stations de recharge et de compression, obligatoires et nécessaires pour ces bus nouvelle génération.

Texte : Aurélien Germain
Photo / visuel Yellow Window

10 & 20 km de Tours et marathon : rendez-vous le 26 septembre !

Les 10 & 20 km de Tours reviennent ! Et, avec eux, le célèbre marathon bien sûr. Les inscriptions ayant débuté, on est allé causer à Christophe Chinette, président du Comité d’organisation de la course, qui nous dit tout. Et dévoile quelques nouveautés.

UN NOUVEAU PARCOURS POUR LE MARATHON

« La grande nouveauté de cette édition 2021, c’est le parcours du marathon qui se renouvelle. Les dix premiers kilomètres seront les mêmes que la course des 10 km, ce qui offrira une belle balade dans la ville de Tours. Ensuite, on file vers Rabelais et Giraudeau puis on rattrape la Loire à Vélo (le long du Cher, donc) jusqu’au moulin de Ballan. Là, c’est le point de relais pour le marathon-duo, dont ce sera la seconde édition. On poursuit jusqu’à Savonnières puis on revient de l’autre côté du Cher, par Saint-Genouph. Un superbe parcours qui ne quitte pas le bord de l’eau ! Si le soleil est de la partie, ce sera superbe ! »

LA MARCHE NORDIQUE DÉBARQUE

« C’est l’autre grande nouveauté de l’édition 2021. Pour la première fois, les amateurs pourront se lancer sur un 10 km de marche nordique. Le départ sera donné de la place Anatole-France en direction du pont Napoléon. Un petit tour de l’île Simon puis on part le long de la Loire en direction de Saint-Cyr. Attention, la montée vers le parc de la Perraudière risque de creuser les écarts. On pousse jusqu’au pont du périphérique, puis retour vers le pont Napoléon que l’on dépasse pour rejoindre le pont de fil. Et de là, arrivée sur l’île Aucard. Bâtons obligatoires pour cette course pour laquelle nous attendons environ 500 marcheurs. Il faut savoir que la région est très active sur le plan de la marche nordique et l’objectif pour nous est d’obtenir le label FFA très rapidement. »

UNE ASSO PARTENAIRE

« Changement aussi cette année dans la désignation de l’association qui sera soutenue par la course. Les associations de la région Centre, qui agissent dans le domaine de l’environnement, de la citoyenneté, de la santé… peuvent nous envoyer un dossier avec des projets concrets. Le comité directeur se réunira le 12 avril pour faire le choix de l’association partenaire. Cela implique pour elle, une mise en valeur de son action, bien sûr, mais aussi un soutien financier, puisqu’un euro sera reversé sur chaque inscription. Une nouvelle association sera choisie chaque année. »

LE VIRAGE ÉCOLO

« Nous travaillons énormément sur l’impact environnemental de notre événement. Nous sommes dans une démarche pour respecter la charte des 15 engagements éco-responsables mise en place par le ministère des sports et le WWF. C’est une charte qui comprend des engagements de types sociétaux, sur lesquels nous sommes déjà très avancés. Sur la parité femme-homme, par exemple, nous sommes déjà une des seules courses en France qui donne les mêmes dotations aux podiums femmes et aux podiums hommes. Nous avons toujours, également, proposé une course handisport. Sur l’aspect environnemental, nous prenons un virage très fort et nous réfléchissons aux moyens de réduire l’impact environnemental sur tous les aspects de la course : les déchets, les ravitaillements, les maillots, les sacs, les accès à la course… »

Les tarifs

Jusqu’à la fin du mois de mars, vous pouvez profiter d’un tarif préférentiel : 16 € pour le 10 km, 20 € pour le 20 km, 60 km pour le marathon en solo ou en duo et 18 € pour les 10 km de marche nordique. Après, ça grimpe de 2 € (5 € pour le marathon) le 1er juin et de nouveau le 1er septembre.

Le salon du running

Pour tester les nouveaux équipements, pour recevoir des conseils de nutrition, pour assister à des tables-rondes sur le running ou tout simplement pour venir chercher votre dossard, rendez-vous au Salon Running Loire Valley, au Palais des Congrès de Tours, les 24 et 25 septembre.

> En cas d’annulation pour des raisons de crise sanitaire, l’organisateur proposera aux coureurs inscrits le report de l’inscription sur la course de l’année suivante, en 2022 ou son remboursement à 100 %.

 

1 000 arbres et arbustes plantés : le plan « Nature en ville » a débuté

C’est la première étape du plan « Nature en ville » voulu par la municipalité : mercredi, des Tourangeaux volontaires ont planté arbres et arbustes à travers la Ville. D’autres actions sont à suivre.

Le plan « Nature en ville » a commencé hier, mercredi, avec des plantations citoyennes (photo NR)

Top départ ! Mercredi 17 février, de nombreux habitants étaient répartis sur dix endroits de Tours pour planter, aux côtés d’agents du service parcs et jardins, 330 arbres et 660 arbustes. Ces 1 000 plantations citoyennes s’inscrivent dans le plan « Nature en ville » souhaité par la municipalité et le maire Emmanuel Denis.

Ce plan fixe cinq mesures écolos qui doivent être normalement appliquées jusqu’à la fin du mandat. Objectif affiché ? « Co-construire ensemble la ville de demain », a souligné le maire.

D’autres actions à venir

Arbres toujours – qu’Emmanuel Denis décrit comme « des climatiseurs naturels » – la plantation devrait continuer, puisque la municipalité promet pas moins de 30 000 arbres durant le mandat.

Mais outre ces milliers d’arbres et arbustes plantés, d’autres actions devraient suivre dans les prochains mois. A commencer par la végétalisation de la ville, notamment dans le secteur du Vieux-Tours et de divers lieux comme la cour du Conservatoire, de certaines écoles, de la place Choiseul.

Autres axes du plan ? La création de vergers participatifs en centre-ville, ainsi que des jardins gourmands qui doivent être installés un peu partout dans les quartiers.

La Ville promet là encore une transition écologique des pratiques, puisqu’elle souhaite une meilleure gestion de la ressource en eau au niveau du service parcs et jardins.

Enfin, une grande Fête de la biodiversité doit aussi être organisée les 3 et 4 juillet prochains.

A.G.

Les Z’Imbert et Moreau : « Les petits colibris de l’écologie musicale »

Le groupe les Z’Imbert et Moreau s’est formé en 1967. Très engagés dans l’éducation des enfants, Françoise Moreau et François Imbert ont également participé aux luttes écologistes.

« Notre engagement pour l’environnement a commencé il y a déjà très longtemps », se remémorent Françoise Moreau et François Imbert. Dans la cuisine, attablés devant la grande baie vitrée qui mène au jardin, ils replongent dans leurs souvenirs.

En plus de cinquante années de carrière, les chanteurs du groupe Les Z’Imbert et Moreau sont toujours restés concernés par les enjeux écologiques. Pionniers dans l’élaboration de chansons dédiées aux enfants, ils ont très vite décidé d’intégrer un de leur combat dans l’élaboration des textes. Leur nouvel album « Magique ! » est sorti le 20 septembre 2019.

« Des chanteurs concernés »

« Le choix de mettre le titre Tout va bien en première place n’est pas anodin. Tout le monde s’emporte contre la petite Greta (Thunberg, Ndlr) alors qu’elle est magnifique à tenir tête à tous ces vieux politiques », explique François. La chanson présente un monde qui ne tourne plus très rond et dont le refrain « Tout va bien », entonné gaiement en chœur par des enfants, accentue l’ironie.

« Nous sommes des chanteurs non plus engagés, mais concernés. Nous avons des petits enfants de 10 et 15 ans qui sont très sensibles à ces questions. » Françoise explique que leurs propres enfants, Jérémie et Corentin, qui sont aussi membres du groupe les Z’Imbert et Moreau, avaient essentiellement des jouets en bois. François se lève pour aller chercher les albums qui sont très utilisés par les enseignants dans les écoles. La pile est impressionnante.

« La lune saigne », en 1976, « La baleine au supermarché » en 2001, « Les éléphants » en 2009, sont autant de titres qui traitent d’enjeux écologiques. « Pierre Rabhi a théorisé cette idée du petit colibri que je reprends un petit peu dans ce que nous faisons. Depuis des années, nous semons des petites choses pour que les enfants et les parents se les approprient », précise François.

La conjoncture environnementale ne laisse pas les Z’Imbert et Moreau très tranquilles. Tous deux m’invitent à les suivre dans le salon où François lance son lecteur vinyle. « Nous allons replonger dans une époque hippie », plaisante-t-il, avant de lancer leur première chanson engagée, sortie en 1970, « Vivre et survivre ».

Tandis que leurs voix, d’une autre époque, entonnent conjointement un pamphlet musical contre les centrales nucléaires, François glisse : « Cette chanson est passée une fois sur France Inter à midi moins deux. La personne qui l’a diffusée a été virée pour cela. C’est un combat de longue durée et tant mieux si ce sont les jeunes qui se mobilisent aujourd’hui. »

Textes : Fabian Lavalade / Photo : Sophie Podevin
Etudiants à l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)

> www.les-zims.com

 

Ferme bioponique : les maraîchers 2.0 de Touraine

Avec Géo Pousse Tout, Grégori Defforge et Fabien Besse vont créer la première ferme bioponique de la Région Centre. Une solution pour cultiver, toute l’année, des plantes aromatiques et des fleurs comestibles sans aucun agent chimique ou résidu de pesticide.

Grégori et Fabien (Photo tmv)
Grégori Defforge et Fabien Besse (Photo tmv)

Vous vous lancez dans la création de la première ferme verticale bioponique de la Région. C’est un terme un peu barbare ! Concrètement, c’est quoi, comment l’expliquer ?
Fabien Besse (F.B) : Avec la bioponie, les plantes sont cultivées dans un container isolé, équipé d’un système d’hydroponie. Elles sont issues de graines bio et nourries toute leur vie par des nutriments biologiques. La plante sera au maximum de ce qu’on peut lui apporter, c’est un très bon développement pour elle.
Grégori Defforge (G.D) : C’est un peu leur paradis ! C’est hyper sain, car l’environnement est meilleur. Il n’y a pas de maladies. Une ferme verticale – car construite en étages – bioponique permet en fait de cultiver des plantes hors-sol, avec une solution nutritive organique et bio. L’énergie est verte et les lampes LED basse consommation garantissent leur photosynthèse. En gros, pas de pesticide ou d’agent chimique. Et même le container est recyclé !

Quel est l’avantage pour les gens ? Est-ce simplement un côté écolo ou cela va plus loin ?
(G.D) Tout le monde en a ras-le-bol des scandales sanitaires, du glyphosate, etc. La réalité, c’est qu’on fait encore des bêtises en France ! Tandis qu’avec une ferme bioponique, tout est transparent, naturel et sans pesticides. On pourra produire toute l’année et proposer aux particuliers et aux restaurateurs nos plantes. Et en plus, c’est du local.

Où allez-vous installer votre ferme ?
(G.D) Aux gués de Veigné, Nous ne serons donc pas loin du centre-ville de Tours. La livraison se fera en trottinette électrique ! (rires) Pour être le plus respectueux possible de l’environnement… On prendra ce qu’on récolte dans notre container pour le déposer et le livrer, notamment aux restaurateurs, aux « Ruche qui dit oui », etc.

D’où est venue cette idée ?
(G.D) Fabien Persico faisait ça sur Rennes (il est l’inventeur de la Farm- Box – NDLR). J’ai lu un article sur lui à l’époque et ça m’a plu. On l’avait d’ailleurs rencontré. Qui plus est, mon coéquipier et moi avons toujours été dans le bio, l’écolo, le naturel.
(F.B) Et puis il y a toujours des nouvelles affaires de pesticides dans l’actu…
(G.D) Mon papy n’utilisait jamais de produits chimiques. J’ai été habitué à ça lorsqu’il cultivait ses haricots verts. On a perdu ce côté-là, désormais tout est chimique et traité.
(F.B) Les pesticides sont partout ! Regardez la dernière enquête de Charlie Hebdo… (Les journalistes se sont coupé les cheveux pour les faire analyser. Résultat : tous étaient contaminés de pesticides – NDLR)

Une ferme bioponique vue de l'intérieur (Photo Géo Pousse Tout)
Une ferme bioponique vue de l’intérieur (Photo Géo Pousse Tout)

La bioponie, c’est quelque chose dans l’air du temps ?
(G.D) Eh bien ça se fait un peu partout… sauf en France ! La preuve, nous sommes les seuls en Région Centre à faire cette ferme. C’est très répandu dans les pays nordiques, l’Espagne développe ça aussi, la Suisse, l’Allemagne… On est cernés ! (rires) Notre problème, ce sont les freins politiques. On fait comme si on était écolos, mais on ne l’est pas du tout. Et les lobbys jouent.

Vous avez lancé une cagnotte pour vous aider dans votre projet…
(F.B) Oui, tout à fait. Nous espérons 5 500 € pour financer notre future formation, nos plaquettes publicitaires et le site. Elle sera clôturée fin octobre et tout le monde peut donner. Il y a des contreparties pour remercier les donateurs.

Quelles seront les plantes que vous allez cultiver dans cette ferme bioponique ?
(F.B) D’abord, de la menthe poivrée. Et ce sera toute l’année ! Il y aura aussi toute une gamme de basilic. On commence par se faire la main sur du basique. Ensuite, suivant les restaurateurs, on fera de l’herbe au goût d’huître – la Martensia Maritima – qui est normalement difficile à faire pousser en plein champ. Mais il y aura également des germes de poireaux, de la pensée, de la livèche, de la mélisse… Cela sera évolutif en fonction de la demande. Les premières plantes seront disponibles fin mars.

Récemment, il y a eu le mélodrame Hulot, l’amendement glyphosate de nouveau rejeté à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines, etc. Qu’est-ce que ça vous évoque, tout ça ?
(G.D) Je suis très circonspect. Hulot a neuf véhicules et un très beau hors-bord. Je respecte l’homme mais je pense que l’écologie est surtout une étiquette. Là, on a De Rugy comme ministre de l’Écologie. C’est quand même fou. Il faudrait un vrai producteur à ce poste !
(F.B) : Le glyphosate… Je pensais vraiment que l’amendement passerait et qu’on l’interdirait. C’est dingue…
(G.D) C’est une situation où il n’y a aucune morale et un paquet de lobbys. Hulot a bien fait de partir. Il a sauvé la face.

Pensez-vous qu’il y ait aujourd’hui un regain d’intérêt pour l’écologie, le bio, le naturel… ?
(F.B) On le voit tous les jours. Prochainement, il y aura le Salon Very Bio à Tours, il y a les magasins Biocoop, une tendance avec les ventes en vrac pour limiter le plastique, etc.
(G.D) Les grands acteurs doivent jouer le jeu aussi. Nous, à notre humble niveau, on le fera… (sourire)

>> Pour aider les deux Tourangeaux dans leur aventure, la cagnotte est à retrouver JUSTE ICI ! << 

Propos recueillis par Aurélien Germain

François Gervais : « Le CO2 n’est pas dangereux pour la planète »

#EPJTMV L’homme est professeur émérite à l’université François Rabelais. Il est aussi chercheur au CNRS. Depuis 2008, François Gervais axe ses recherches sur le climat et pointe les idées reçues sur le réchauffement climatique. En somme, il se retrouve dans les idées minoritaires des « climato-sceptiques » et il l’assume.

 

François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay
François Gervais nie la dangerosité du CO2. Photo : Victorine Gay

La COP21 débute la semaine prochaine. Elle réunira les dirigeants de 195 pays afin de trouver des solutions pour réduire les émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique. Qu’en pensez-vous ?

Je pense tout simplement que cet événement est absurde. Le CO2 n’est pas responsable du réchauffement climatique et c’est ce que j’ai prouvé grâce à mes recherches. De ce fait, vouloir le diminuer ne fait pas avancer les choses. On présente le CO2 comme un polluant. Ce n’est pas vrai. Il est bénéfique à la végétation puisque c’est sa nourriture.

Prendre la voiture, c’est donc un bon comportement ?

Evidemment ! Pour les plantes, c’est une bonne chose ! Et j’ai prouvé que même si les émissions de CO2 ont augmenté de 40 % depuis 23 ans, cela n’a pas eu d’impact significatif sur la température de la planète. Ce n’est pas une idéologie, mais juste le résultat de recherches scientifiques.

Vous niez donc l’existence d’un quelconque réchauffement de la planète ?

Non, il y a bien un réchauffement climatique mais il est tout petit. La hausse de la température moyenne de la planète pourrait être seulement de 0,1 degré d’ici 2100. Cette minuscule hausse est surtout le résultat d’un mécanisme de cycles naturels de baisses et de hausses successives de la température depuis plus de 250 années. Le CO2 n’est en rien le responsable de cela. Il y a même une tendance à un refroidissement de la planète depuis 2002. D’ailleurs, la superficie de la banquise est redevenue excédentaire par rapport à sa moyenne en 2013. Sans les gaz à effet de serre, la température moyenne de la terre serait de moins 15 degrés en permanence. Ce serait invivable. C’est une imposture de montrer que la terre voit sa température augmenter en permanence.

Le statut de climato-sceptique est assez mal vu. Comment le vivez-vous ?

Je trouve ce terme très malheureux, puisque chaque scientifique se doit d’être sceptique. Mais à part ça, j’assume totalement de l’être puisque j’appuie ma thèse sur des recherches scientifiques sérieuses. Mais j’admets volontiers qu’il faut être masochiste pour être climato-sceptique par plaisir. Non seulement nous sommes très mal vus, puisque très loin du politiquement correct, mais nous pouvons même être insultés. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où j’ai été traité de « négationniste » par certains climatologues lors de congrès scientifiques. Je rappelle toutefois que pour être négationniste, il faut nier une histoire qui s’est déjà produite. Or ce n’est pas le cas pour le climat.

Si le CO2 n’est pas dangereux pour la planète, pourquoi se priver d’en émettre encore plus qu’aujourd’hui ?

C’est là qu’il ne faut pas se tromper. Il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi malgré les conclusions de mes recherches. Préserver les ressources pour les générations futures est un impératif primordial. Il ne faut absolument pas capitaliser sur le fait que le réchauffement climatique soit minime. Ce serait encore plus dangereux.

Pourquoi laisser croire que le CO2 est dangereux pour la planète ?

Ce ne sont plus mes recherches scientifiques qui me permettent de dire cela, mais je suis persuadé que la soit disant lutte contre les émissions de CO2 est un formidable buisiness, avec des chiffres qui donnent le vertige. Lors du protocole de Kyoto de 1997, les pays ont débloqué 45 000 milliards pour lutter contre les émissions de CO2. Dans le même temps, les dettes cumulées de tous les Etats du monde équivalaient à 55 000 milliards d’euros. C’est une aberration. Pour résoudre les maux de l’humanité, il y aurait tellement d’autres manières d’utiliser l’argent, plutôt que de combattre un réchauffement climatique quasiment inexistant…

Propos recueillis par Simon Soubieux

Nos articles en rapport avec la COP21 sur : https://tmv.tmvtours.fr/?s=cop21

 

«  Je produis moins de deux kilos d’ordures ménagères par an »

#EPJTMV. À J-5 du début de la COP 21 à Paris, les initiatives pour protéger l’environnement sont toujours plus nombreuses. Un geste individuel peut vite se transformer en une action collective. Sébastien Moreau, maître de conférence en biologie des organismes à l’université François-Rabelais de Tours, opte aujourd’hui pour un mode de vie sans déchets.

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Sébastien Moreau a opté pour le zéro déchet depuis deux ans. (Photo : Lucas Barioulet)

Adieu emballages et poubelles ! Vivre sans déchets en 2015, c’est possible. La preuve avec Sébastien Moreau, maître de conférence en biologie des organismes à l’université François-Rabelais de Tours. Il est passé au (presque) zéro déchet depuis 2013. « Je suis arrivé progressivement au zéro déchet. Pour chaque emballage, je réfléchissais à quelle alternative je pouvais lui trouver. »

Les bébés caddies

Rien ne destinait Sébastien Moreau à opter pour ce changement radical de mode de vie. « Quand on a grandi dans les caddies® de la société de consommation, on imagine difficilement vivre sans déchets.» C’est en août 2013 qu’il prend le parti de réduire au maximum ses déchets. « Je n’étais déjà pas satisfait de mon mode de vie. Je donnais des cours sur l’écologie et je ne faisais pas de gestes personnels. Je trouvais ça hypocrite. » Il se fixe alors un pari : tenir deux semaines avec le même sac poubelle. « J’ai supprimé la matière organique et l’humidité de ma poubelle. » Pour régler le problème de l’humidité, il lavait tous ses emballages avant de les jeter. « Les premiers temps, c’était l’enfer », admet-il. La solution, il l’a finalement trouvée. Et elle n’en est pas moins radicale : l’abandon du supermarché.

Il lui aura fallu plusieurs mois pour trouver le bon équilibre. Il multiplie aujourd’hui les points de vente. Il achète ses produits frais chez les petits commerçants et pour les aliments de base, comme la farine ou le sucre, il se fournit dans des coopératives ou des magasins bio. Aucun emballage à l’horizon. Le consommateur utilise alors des bocaux ou des sacs de papiers kraft. « Avec quelques produits de base, je peux réaliser toutes sortes de repas. À partir de farine, je fais des gâteaux, des pâtes fraîches , des sauces épaissies… », détaille Sébastien Moreau. Une consommation basée « sur ses besoins et non sur ses désirs » serait donc la clé de la réussite.

La bonne équation du zéro déchet

Son nouveau mode de vie sans déchets n’a pas réduit que le poids de sa poubelle. Il a aussi allégé celui de son porte-feuille. « Quand j’ai fait mes comptes, j’ai constaté que j’avais économisé 1 400 euros sur un an. » Il a ainsi divisé son budget alimentaire par deux. Et ce n’est pas tout. « Avant, je faisais mes courses tous les samedis matins. Je mettais environ deux heures. Aujourd’hui, en une heure, je fais mes courses pour cinq semaines. J’achète le sucre ou la farine par cinq ou six kilos. Puis tous les dix jours, je vais au marché pour les produits frais. » Plus qu’un mode de vie, c’est un véritable état d’esprit.

Aujourd’hui, Sébastien Moreau n’a plus de poubelle chez lui. Un petit bocal de conserve a pris sa place. « Je produis un bocal de déchet par mois. À l’année, sans compter le composte et le verre, je produis moins de 2 kilos d’ordures ménagères. » Pour lui, ce défi est à la portée de tous. « Il faut le faire progressivement et être volontaire. Je ne dis pas qu’il faut renoncer à son bien-être. Même si je ne réduis que de 5% mon volume de déchets, je participe déjà. » Le raisonnement de l’enseignant-chercheur va plus loin. « Nous sommes dans une société de détriticulture. Il faut apprendre à nos enfants à produire le moins de déchets possibles et ensuite à trier ceux qui restent. »

Alors que ce ne devait être qu’un pari, Sébastien Moreau a complètement changé sa manière de consommer et de vivre. Par l’animation de colloques et la mise en place de petites initiatives au sein du campus de Grandmont, il veut expliquer au plus grand nombre que ce défi semble accessible. Car chaque petit geste compte.

Apolline Merle

Bienvenue chez les éco-habitants

À Tours et ailleurs, ce week-end, des habitants vont ouvrir les portes de leur maison en éco-construction. En avant-première, tmv s’est rendu chez l’un d’entre eux.

(Photo tmv Nathalie Picard)
(Photo tmv Nathalie Picard)

Avec son bardage en bois et son toit recouvert de panneaux solaires, la maison de Nicolas Delbarre-Caux détonne dans ce quartier de Nazelles-Négron, à quelques encablures des bords de Loire. Avant, c’était une petite maison des années cinquante, une construction tout ce qu’il y a de plus classique : briques et parpaings, ardoises et simple vitrage. En 2008, Nicolas Delbarre-Caux se lance un défi : acheter ce pavillon pour en faire un habitat passif (consommant un minimum d’énergie). Pour gagner son pari, il doit réussir à diviser la consommation énergétique de l’habitation par 40.
Une gageure ? Qu’importe, le jeune homme n’aime pas faire les choses à moitié. De l’ancienne construction, il ne garde que les murs. Et encore, l’isolation par l’extérieur leur fait prendre 40 centimètres d’épaisseur. Même la toiture est changée. Un projet très ambitieux : « À l’intérieur, on a tout cassé et tout reconstruit… Pour les démolitions les plus lourdes et le gros-oeuvre, je me suis fait aider par des proches. Mais sinon, avec ma compagne, on a tout fait seuls », raconte Nicolas Delbarre-Caux.
Sept ans après le début des travaux, la maison, métamorphosée, est toujours en chantier. Petit tour du propriétaire.

AMBIANCE TROPICALE AU SALON

Passé le perron, gare au visiteur qui oublierait de se déchausser : un panneau l’invite à prendre le tablier de la ménagère. L’ancien escalier extérieur, intégré dans la nouvelle maison, est bordé de plantations. À l’étage, on longe un grand mur couleur brique. Ici, pas de virage à 90 degrés : les murs sont arrondis. « Les faire droits, ça aurait été trop simple ! », s’amuse le jeune homme. Un beau résultat, esprit Gaudì, mais côté pratique, ce n’est pas vraiment ça : « C’est dur à enduire et à meubler. » Arrivé dans le salon, on se croirait sous les tropiques. Grâce à une isolation performante et de grandes surfaces vitrées orientées plein sud, il fait plus de 25°C. Et tout cela sans chauffer. Difficile à croire lorsque l’on peine, chez soi, à atteindre 19°C. « En été, on se protège grâce à des stores, mais là, on préfère emmagasiner la chaleur pour l’hiver », explique Nicolas Delbarre-Caux. Mais il n’y a pas que la température : l’atmosphère, elle-aussi, s’avère très chaleureuse. Tommettes oranges au sol, enduits en terre et lambris sur les murs, troncs d’arbres en guise de décoration… « Les bois sont des essences locales. Certains proviennent d’arbres que j’ai plantés petit. »

(Photo Nicolas Delbarre-Caux)
(Photo Nicolas Delbarre-Caux)

UNE SALLE DE JEUX DE RÊVE

Les trois enfants du couple ont aussi leur paradis. Avec ses murs arrondis et son sol en liège, leur chambre est un petit cocon. Même les lits en frêne sont faits maison. Au fond, la pièce s’ouvre sur une immense salle de jeux. Les éléments boisés côtoient un grand mur bleu turquoise : « Les couleurs vives, c’est possible aussi avec des peintures naturelles », démontre Nicolas. Nous sommes dans l’une des deux extensions prévues : un cube de 50 m2 rajouté juste derrière la maison. Ses 4,2 mètres de hauteur lui permettent de bénéficier, lui-aussi, de fenêtres exposées plein sud. La deuxième extension n’est pas encore réalisée.

CARRELAGE INTERDIT DANS LA SALLE D’EAU

De retour dans la partie d’origine, passé les toilettes sèches, on arrive dans la salle de bain. Un parquet en bois massif, du liège au-dessus des lavabos, un enduit marocain sur les murs de la douche… Pas une trace de carrelage. « Pourquoi utiliser un matériau aussi froid dans une pièce où l’on a besoin d’avoir chaud ?, interroge le propriétaire. Malgré son intérêt technique, le carrelage est vraiment le pire des matériaux. On a tendance à reproduire les choses par habitude, parce qu’on l’a vu chez son voisin ou ses parents, sans se poser les bonnes questions. Contrairement aux idées reçues, le mur en terre absorbe bien la vapeur d’eau. »

LE SOUS-SOL OU L’ANTRE DE L’AUTO-CONSTRUCTEUR

Le clou de la visite est gardé pour la fin. Au sous-sol, il y a bien sûr l’atelier de l’auto-constructeur. Mais c’est aussi là que se cachent le chauffe-eau solaire et la ventilation. Si Nicolas a réussi le pari de réduire par 40 la consommation énergétique (label Minergie-P à l’appui), c’est aussi grâce à ces deux installations. Les 12,5 m2 de panneaux solaires permettent de chauffer l’eau et l’air de la maison en cas de besoin. Et qui dit habitation étanche et isolée, dit ventilation adaptée. La VMC double flux (ventilation mécanique contrôlée) est indispensable : elle permet à l’air d’être renouvelé sans faire chuter la température, puisqu’un système permet de récupérer la chaleur et l’humidité.

ENVIE DE SE LANCER ?

Luminosité, chaleur, esthétique, confort… La visite nous a convaincus. Mais de là à se lancer… « Il vaut mieux être bien informé sur les matériaux et les techniques, et surtout, prendre son temps. Comprendre le fonctionnement global d’une maison permet de faire des choix cohérents. C’est important, aussi, de se questionner en permanence, pour ne pas reproduire forcément ce que fait le voisin », conseille Nicolas. Construction ou rénovation ? « Rénover, c’est plus accessible financièrement, surtout quand on fait tout soi-même. » Mais la rénovation amène aussi son lot de galères et de mauvaises surprises… « J’ai passé plus de 3 000 heures sur le chantier. Actuellement, je travaille sur la maison tous les matins de 6 h 30 à 8 h. Mon temps libre, je le consacre intégralement à ma famille et ma maison. » En bref, mieux vaut aimer les travaux, ou alors, avoir les moyens de les faire faire.

Reportage par Nathalie Picard

Capture

Il était une forêt : fable écolo touffue

Il était une forêt, un documentaire dans lequel un botaniste nous raconte les forêts tropicales. Un film patrimonial poétique, militant et surprenant.

CINE CHOIX 1
Faire d’un arbre le héros d’un film, le pari était osé. Mais c’était compter sans le grand talent du réalisateur de La Marche de l’empereur, loin d’être un manchot dans le domaine du documentaire. Dans Il était une forêt, Luc Jacquet embarque le spectateur dans les forêts tropicales, où il imprime sur pellicule l’épanouissement des arbres géants, leurs liens avec les plantes, les animaux, les insectes…
Il était une forêt est une réussite de bout en bout, alors que le pari technique était quasi impossible : comment être intéressant en filmant une forêt — immobile — alors que le cinéma est l’art du mouvement ? Comment réaliser pareil documentaire sur les arbres — verticaux — alors que l’image cinématographique est par définition horizontale ? Pour tout cela, le réalisateur s’est mis au service de Francis Hallé, botaniste spécialisé dans l’étude des forêts tropicales.
Jamais moralisateur
En immersion dans cet univers très vert, les deux écolos ont souhaité le faire partager au public, les forêts étant vouées à la disparition si l’Homme continue ses ravages. Car loin de n’être qu’un simple documentaire, Il était une forêt est aussi un film militant. Il suffit de voir cette triste scène d’arbres décapités, où le commentaire souligne à quel point l’être humain peut détruire en quelques minutes ce que la nature a mis des siècles à construire.
Mais jamais moralisateur, le discours se distille habilement dans certains plans, laissant au spectateur un message écolo, loin d’être pompeux. Le seul petit regret concerne une utilisation parfois abusive des images de synthèse, brisant un peu la beauté visuelle de l’ensemble, même si on comprend bien que ce procédé était obligatoire pour retracer sept siècles de croissance des arbres, des racines à la cime.
Son impressionnant
Pour le reste, filmé au Pérou ou encore au Gabon, le documentaire présente des images époustouflantes, magiques (cette séquence sous la pluie, splendide). Certains gros plans sont stupéfiants. Le tout, magnifié par un impressionnant travail sur le son (craquement des troncs, animaux qui mâchouillent des feuilles…), une jolie musique et narrration par la voix de Michel Papineschi, voix française de Robin Williams.
Avec des vues aériennes ou des plongées dans les tréfonds de la forêt, Luc Jacquet filme avec soin et une parfaite maîtrise cette vie invisible, sauvage, touchante, du microscopique au macroscopique. Ici, les arbres sont géants, il y a des « méchants » (parasites, insectes destructeurs) et des gentils (les fourmis), et des animaux somptueux (grenouille bleue et papillons multicolores), faisant d’Il était une forêt un véritable conte, comme son nom l’indique. Une très belle surprise.
Note : 3 étoiles (TOPissime)
Fiche technique – Il était une forêt. Documentaire de Luc Jacquet. France. Durée : 1 h 18. Scénario : Luc Jacquet, d’après une idée originale de Francis Hallé. Distributeur : The Walt Disney Company.