Pas de (buffalo) bile, ma maman est en Amérique !

Un film d’animation touchant, abordant la question de la mort et de la vérité avec justesse.

CINE_PAP
Adapter un ouvrage pour enfants en film d’animation relève d’un sacré pari. Il est impératif de conserver le coup de crayon enchantant les plus petits. D’entretenir leur imaginaire pendant plus d’une heure et de garder intact le message de l’auteur. Marc Boréal et de Thibaut Chatel accomplissent brillamment leur mission avec Ma maman est en Amérique, tirée du livre de Jean Régnaud et Émile Bravo.
L’histoire est celle de Jean, un gamin de six ans, qui vit dans une petite ville de province dans les années 70. C’est l’heure de la rentrée à l’école élémentaire. Ce qui implique parties de billes, nouveaux copains. D’apparence, un garçon comme les autres. Sauf que sa maman est toujours « en voyage ». Elle écrit à Jean via sa petite voisine Michèle, qui lui lit régulièrement des cartes postales, envoyées d’Amérique. L’enfant se prend à imaginer des aventures d’outre-Atlantique. Avant de se rendre compte progressivement de la vérité.
Univers fidèle aux 70s
Le film aborde le sujet de la mort avec intelligence. Les rêves de Jean permettent de toucher cette problématique sans tomber dans le pathos ou la légèreté. Au fil du film, les personnages deviennent drôles, comme dans l’hilarant concours de billes, et touchants dans les scènes où l’absence de la mère plane. Les réalisateurs parviennent à obtenir la réflexion des spectateurs sur la question de la vérité et des mensonges livrés aux petits.
D’autres thèmes, comme le bizutage par les grands dans la cour de récré, rappellent à tous des situations observées ou connues durant l’enfance. Autre atout : l’univers des seventies est fidèlement retranscrit. Jouets, voitures, commerces. Les plus âgés ressassent leur jeunesse.
Résultat : Ma maman est en Amérique s’impose comme un des films d’animation de l’année. Il a d’ailleurs obtenu la mention spéciale du jury au Festival d’animation d’Annecy.

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