Chroniques culture #53

Pour la rentrée, on se fait le plein de culture, avec Jabberwocky en BD, un DVD d’Hunger Games plein de bonus, mais aussi le retour de la téléréalité façon tatouage sur 23.


LE DVD

HUNGER GAMES LA RÉVOLTE (partie 1)
Cet ultime chapitre avait laissé un goût amer lors de sa sortie (un dernier épisode scindé en deux…). Plus sombre, proposant un tableau intéressant de la manipulation médiatique et de masse, ce Hunger Games trop convenu souffre d’un rythme pauvre. Le bonheur se fera donc dans l’édition Blu-ray, avec ses bonus : commentaires audios, scènes coupées, clips vidéo, making of et un hommage à Philip Seymour Hoffman.
A.G.
> Sortie le 16 mars.

LE CD
SOKO – MY DREAMS DICTATE MY REALITY
Un parfum de eighties flotte. Il suffit de jeter un oeil sur la pochette : collages grossiers, façon fanzine. Pour son nouvel album, Soko s’est exilée sous le soleil californien. Il y a des touches à la The Cure ici. Du Joy Division, aussi. L’auteure du tube I’ll kill her baigne désormais dans une new wave plaisante et lancinante. Le tout, sublimé par des paroles à filer des frissons. De quoi faire oublier certains titres bien plus dispensables, à l’instar du poussif Monster Love.
A.G.

LA BD
JABBERWOCKY
Avec cette série complètement folle, Masato Hisa dynamite l’univers du manga en multipliant les codes et les références. On se croirait à la fois dans Da Vinci Code, Barbarella et Jurassic Park. Et puis il y a surtout ce graphisme qui doit beaucoup au Franck Miller de Sin City, mais réussit le tour de force de nous bluffer à chaque page. Ça fait beaucoup de bons points en même temps ! Alors on fonce et on salue les éditions Glénat pour cette belle initiative.
Hervé Bourit

À LA TV
NY INK
La chaîne 23 continue d’exploiter le filon de la tattoo-téléréalité. Après Miami Ink, InkMaster et consorts, voilà NY Ink. L’émission tourne de nouveau autour de l’excellent Ami James, cette fois installé à New York. Au programme, quelques grosses engueulades, mais surtout beaucoup de tatouages. On verra notamment défiler le rappeur Method Man, les musiciens de Slipknot et des Ramones, ou encore la bimbo Tila Tequila.
A.G.
> Samedi 14, à 20 h 50, sur 23.

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Hunger Games, l'embrasement : brûlant !

Le deuxième volet de la saga surpasse son prédécesseur. Vif et intelligent, un blockbuster réussi et transcendé par sa star Jennifer Lawrence. La note ? 3 étoiles.

Qu’on se le dise : Hunger Games est désormais une saga cinématographique aussi « bankable » et importante que les Twilight, Harry Potter et consorts. Il suffit de voir les salles pleines à craquer pour les avant-premières de ce deuxième volet et les fans en transe. Hollywood a une nouvelle fois flairé le bon coup avec les livres de Suzanne Collins et lance donc ce Hunger Games : l’embrasement, un an après le premier opus.
On retrouve donc Katniss et Peeta, les grands gagnants des derniers jeux, devant effectuer une grande tournée des vainqueurs. Sauf que Katniss (jouée par la géniale Jennifer Lawrence, oscarisée dans le très beau Happiness Therapy) n’est pas franchement fière d’avoir triomphé aux dépends de la vie de plusieurs jeunes et refuse de suivre le protocole. Le Capitole, agacé, voit en elle la figure possible de la rébellion des petites gens…
Avec un pitch encore plus politique que le numéro 1 (à voir cette scène du président et ses références à la période nazie, drapeaux rouges verticaux, pupitre…), le blockbuster pour ados surpasse en tous points son prédécesseur. Déjà par un rythme haletant, une esthétique bien plus réussie que celle du premier volet qui confinait à la laideur, mais aussi une galerie de personnages très bien travaillés : Haymitch toujours aussi pincesans- rire et alcoolique (joué par l’impérial Woody Harrelson), le président Snow infâme et terrifiant (Donald Sutherland est génial) ou encore Finnick (Sam Claflin en faux beau-gosse arrogant)…
Si Hunger Games 2 continue son histoire (des gamins s’entretuent pour assurer la paix et renforcer une dictature), il parvient à être plus mature et plus sombre, en abordant frontalement l’idée d’une révolte d’une population opprimée. Bien évidemment, les poncifs inhérents à ce genre peuvent parfois lasser (jolie dose de gros bisous sans la langue, câlins, larmes, pas de sang et surtout l’éternel triangle amoureux ronflant).
Il n’empêche que Hunger Games s’en dépatouille habilement avec un scénario béton au niveau de l’action et quelques touches d’humour vraiment bien senties. Même la photographie, le design et les effets spéciaux sont bien plus réussis que dans le premier volet (si ce n’est cette scène nocturne baveuse et pas franchement mémorable).
Au final, Hunger Games : l’embrasement et ses 2 h 25 au compteur passent bien, grâce à son intelligence et son côté noir. On en retient surtout cette critique déguisée d’une société avide d’images violentes et de sa médiatisation à outrance. Pour les volets 3 et 4 de la saga, il faudra être patient : sorties prévues en 2014 et 2015.
Aurélien Germain
Fiche technique :
Action – Sciencefiction, de Francis Lawrence. USA. Durée : 2 h 26.
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth…
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